Tynop
Il se contenta de hocher la tête lorsqu'elle lui annonça que jour chaumé ne signifiait pas blondinet libéré. Tant pis. Ou tant mieux ? Il ne savait plus vraiment, et préférait ne pas se poser la question.
Avec une certaine avidité, il avala les fruits disposés devant lui et vida un nouveau verre de vin. L'alcool commençait à lui embrouiller l'esprit. Ou bien était-il en train de se chercher une excuse, de tenter de justifier son comportement ? Reposant la coupe, il écouta. Gaia était de ces personnes qui ne tenaient pas en place, toujours à sautiller dans tous les sens, et à proposer des activités d'une voix enjouée. Lui n'était pas vraiment tenté par une balade. Très peu pour lui. Non, il allait rester ici et finir le pichet de vin. Au moins il éviterait de se poser des questions et de se torturer l'esprit.
Je vais t'atte...
Il n'attendrait rien du tout. Elle en avait décidé autrement. Et quand elle décidait, il suivait. C'était comme ça depuis le début, ça le serait jusqu'à la fin. Ou jusqu'à ce qu'il y mette un terme. Sa main fût saisie, et lançant un regard empli de tristesse au pichet en guise d'adieux, il emboîta le pas de la Corleone.
Direction la cueillette. Youpi. D'autant plus que Gaia devait être la seule dans sa famille à cueillir au sens propre. Au plus grand désarroi du blondinet, qui fût ainsi entraîné, ou plutôt traîné dans la forêt
Et tandis qu'elle se retournait pour le fixer, il ne pût réprimer un rire à l'évocation de leur première rencontre.
Oui, je me souviens. T'arrêtais pas de me lancer des piques comme quoi t'aimais pas les blonds, que les bruns, y'avait que ça de vrai, mais que si jamais t'avais rien à te mettre sous la dent, tu me faisais signe.
Il secoua la tête, loin de s'imaginer qu'elle s'était maintenant entichée d'un homme à la chevelure dorée. Autrement, il lui aurait bien rabattu le caquet. Alors il se contenta de secouer la tête.
Bon, du coup, tu m'as fais signe quelques minutes après. Un gros bisou bien langoureux, sans vraiment me demander mon avis. Puis comme j'étais pas ravi, t'as insinué que j'embrassais comme un veau.
Ce qui n'avait pas découragé l'Ortie, visiblement.
Je me souviens aussi du mariage, et de tes retrouvailles ô combien chaleureuses avec ton frère. Quant au fait que je n'imaginais pas me retrouver ici un jour... Non, c'est vrai.
Et pourtant j'aurais dû m'en douter.
Peut-être que j'ai volontairement joué l'aveugle. Peut-être que je me suis jeté dans chacun de tes pièges, dans l'espoir qu'ils se referment sur moi.
Peut-être que je t'ai envoyé cette lettre en sachant parfaitement que tu saurais l'utiliser pour parvenir à tes fins.
Peut-être que je suis un salaud qui se ment à lui-même.
Peut-être.
Et voilà que tu m'entraînes avec toi, pour déterrer je ne sais quelles plantes aux vertus qui me sont inconnues et pour lesquelles je n'éprouve pas le moindre intérêt. Je ne sais pas ce que je veux, Gaia. Je ne sais pas pourquoi je te laisse faire avant de te repousser. Et pour une fois, j'ai pas envie de savoir. Alors je te souris, plus par habitude que pour autre chose, tandis que tu viens une énième fois promener ta main sur ma joue.
Et mes lèvres viennent trouver les tiennes.
Parce que j'ai enfin compris que je n'avais pas le choix, Gaia. Que tôt ou tard, tu finiras par m'avoir, que ça n'a que trop duré. Alors je cède. En sachant parfaitement que je vais m'en mordre les doigts. Tant pis. Je te veux, et maintenant. Et si ma main s'égare sur ta hanche, ce n'est pas par hasard. Le message est clair.
Ici, maintenant.
Avec une certaine avidité, il avala les fruits disposés devant lui et vida un nouveau verre de vin. L'alcool commençait à lui embrouiller l'esprit. Ou bien était-il en train de se chercher une excuse, de tenter de justifier son comportement ? Reposant la coupe, il écouta. Gaia était de ces personnes qui ne tenaient pas en place, toujours à sautiller dans tous les sens, et à proposer des activités d'une voix enjouée. Lui n'était pas vraiment tenté par une balade. Très peu pour lui. Non, il allait rester ici et finir le pichet de vin. Au moins il éviterait de se poser des questions et de se torturer l'esprit.
Je vais t'atte...
Il n'attendrait rien du tout. Elle en avait décidé autrement. Et quand elle décidait, il suivait. C'était comme ça depuis le début, ça le serait jusqu'à la fin. Ou jusqu'à ce qu'il y mette un terme. Sa main fût saisie, et lançant un regard empli de tristesse au pichet en guise d'adieux, il emboîta le pas de la Corleone.
Direction la cueillette. Youpi. D'autant plus que Gaia devait être la seule dans sa famille à cueillir au sens propre. Au plus grand désarroi du blondinet, qui fût ainsi entraîné, ou plutôt traîné dans la forêt
Et tandis qu'elle se retournait pour le fixer, il ne pût réprimer un rire à l'évocation de leur première rencontre.
Oui, je me souviens. T'arrêtais pas de me lancer des piques comme quoi t'aimais pas les blonds, que les bruns, y'avait que ça de vrai, mais que si jamais t'avais rien à te mettre sous la dent, tu me faisais signe.
Il secoua la tête, loin de s'imaginer qu'elle s'était maintenant entichée d'un homme à la chevelure dorée. Autrement, il lui aurait bien rabattu le caquet. Alors il se contenta de secouer la tête.
Bon, du coup, tu m'as fais signe quelques minutes après. Un gros bisou bien langoureux, sans vraiment me demander mon avis. Puis comme j'étais pas ravi, t'as insinué que j'embrassais comme un veau.
Ce qui n'avait pas découragé l'Ortie, visiblement.
Je me souviens aussi du mariage, et de tes retrouvailles ô combien chaleureuses avec ton frère. Quant au fait que je n'imaginais pas me retrouver ici un jour... Non, c'est vrai.
Et pourtant j'aurais dû m'en douter.
Peut-être que j'ai volontairement joué l'aveugle. Peut-être que je me suis jeté dans chacun de tes pièges, dans l'espoir qu'ils se referment sur moi.
Peut-être que je t'ai envoyé cette lettre en sachant parfaitement que tu saurais l'utiliser pour parvenir à tes fins.
Peut-être que je suis un salaud qui se ment à lui-même.
Peut-être.
Et voilà que tu m'entraînes avec toi, pour déterrer je ne sais quelles plantes aux vertus qui me sont inconnues et pour lesquelles je n'éprouve pas le moindre intérêt. Je ne sais pas ce que je veux, Gaia. Je ne sais pas pourquoi je te laisse faire avant de te repousser. Et pour une fois, j'ai pas envie de savoir. Alors je te souris, plus par habitude que pour autre chose, tandis que tu viens une énième fois promener ta main sur ma joue.
Et mes lèvres viennent trouver les tiennes.
Parce que j'ai enfin compris que je n'avais pas le choix, Gaia. Que tôt ou tard, tu finiras par m'avoir, que ça n'a que trop duré. Alors je cède. En sachant parfaitement que je vais m'en mordre les doigts. Tant pis. Je te veux, et maintenant. Et si ma main s'égare sur ta hanche, ce n'est pas par hasard. Le message est clair.
Ici, maintenant.