Charlyelle
Fàilte ort a dh'Albainn. Bienvenue en Ecosse
Montagnes immenses, couvertes de bruyère. Violâtres, superbement sombres et brunes. Tout comme elle. Des monts, vêtus de nuage et peuplés de pierres. Herbages maigres abritant vaches et moutons. Le vent froid s'y hasarde, mais ces hautes terres n'appartiennent ni aux hommes, ni au vent, ni même à son créateur ou sa créatrice c'est selon pour la druidesse qu'elle est. Perle de pluie qui enfantent les sorcières. Elle est la Pearly Gate, la Dentellière d'un genre si particulier.
Soupir qui s'échappe du tréfonds d'une gorge.
Ces montagnes dénudées aux épaules grises de rocailles et d'orage, tout comme ses prunelles perlées d'un astre lunaire qu'elle vénère, chantent parfois. Les mélodies tristes d'antan. Les sombres crises. De ces légendaires folies nobles des rois ou des princes.
Rictus qui se fait jour sur l'orée d'une pommette.
Son princier père a enfin compris. Il aura mis le temps, il aura fallu néanmoins qu'elle cède et accepte une partie du marché. C'était donnant donnant, à qui ferait chanter l'autre le plus allègrement. Elle a échappé à une union avec l'un des sauvages que son paternel lui avait choisi. Jamais son père ne saurait qu'elle lui a menti. Infertile lui a t'elle asséné effrontément, sans se soucier des conséquences futures des paroles qu'elle a eu alors. Stérile. Quel sauvage de ces contrées, quel homme quelqu'il soit souhaiterait s'encombrer d'une belle épouse dont la sève est aussi froide que ses vents du Nord ? Dont la panse est morte et ne porte que le néant. Ah Ah ! Cette fois, elle a eu gain de cause et le princier Vladimissime a du faire une croix sur l'héritier qu'il escomptait venir de sa fille.
Néanmoins, le princier général n'était pas homme à abandonner la lutte aussi aisément. Et la brune a du plier et accepter ces terres qu'elle refusait. Là encore, le combat oral fut acharné. Mais le père et la fille trouvèrent terrain d'entente. Elle pouvait vaquer la plupart de son temp à l'étranger à la condition de gérer ses biens et toujours garder étroit contact avec sa terre d'adoption. Mélange de terres du Nord et du Sud, la Kallipari ces derniers temps a fait une découverte à laquelle elle ne s'attendait pas : les Balkans ont tout autant de charme et d'intérêt que son Ecosse. Et les gènes qu'elle porte ne sont aujourd'hui plus refoulés comme ils l'étaient il y a quelques temps encore.
Mais jamais son père ne doit apprendre qu'elle lui a menti sur sa prétendue stérilité. Haussement d'épaules. Après tout ça n'est pas vraiment un problème insurmontable. Et pour ne pas avoir de surprise il lui suffit simplement d'éviter tout rapprochement susceptible de comporter un risque.
Et elle est sûre d'elle en prenant la route de la Bourgogne. La Dentellière a toujours honoré ses rendez-vous. Celui-ci a plusieurs mois de retard. Et alors ! Son maitre-amant n'est point homme à se lamenter sur son sort et il a du avoir tout un tas d'occupations plus importantes les unes que les autres. Non il n'aura pas remarqué son absence et fera fi de son retard...ou pas. De toute manière, elle ne doit être qu'une veuve de paille(1) de plus à son actif.
Non elle n'avait pas pris le mauvais chemin. Et faut croire que les habitudes sont tenaces. Elle en rirait si ses membres meurtris ne la lançaient pas. C'est la troisième fois qu'elle vient en Bourgogne. Et ter répétita, l'Ecossaise s'est faite à nouveau agressée. Oui la Bourgogne est terre d'accueil. Cette fois ce n'est pas une armée comme les deux dernières fois qu'elle s'est prise mais deux malandrins qui n'y sont pas allés de main morte. Et pourtant sous ses airs fragiles, l'héritière est solide. Elle n'a rien vu arriver, les coups ont seulement plu sur elle. Et bien que l'un des agresseurs porte désormais la marque quelque part sur le visage de la Dentelliere, qui sait plus que jamais manier sa dague, la brune porte haut et fièrement une pommette éclatée et violacée.
Difficile de cacher qu'elle s'est faite bastonnée. Elle ne lésine pourtant pas sur le baume de sa composition qu'elle passe chaque jour sur les meurtrissures.
Sémur. Ses murailles, ses auberges, ses ruelles.
Son seigneur. Son Inconnu du perron.
Le temps n'a guère d'importance pour la Kallipari. Rendez-vous honoré. Elle est là.
C'est toujours mieux que de ne pas l'être. Et la brune est femme de parole. Elle n'en a qu'une et elle s'y tient.
(1) Une veuve de paille renvoie à l'idée qu'une amante abandonnée a été laissé sur la paille. Ce terme s'utilise donc avec une pointe d'ironie.
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Montagnes immenses, couvertes de bruyère. Violâtres, superbement sombres et brunes. Tout comme elle. Des monts, vêtus de nuage et peuplés de pierres. Herbages maigres abritant vaches et moutons. Le vent froid s'y hasarde, mais ces hautes terres n'appartiennent ni aux hommes, ni au vent, ni même à son créateur ou sa créatrice c'est selon pour la druidesse qu'elle est. Perle de pluie qui enfantent les sorcières. Elle est la Pearly Gate, la Dentellière d'un genre si particulier.
Soupir qui s'échappe du tréfonds d'une gorge.
Ces montagnes dénudées aux épaules grises de rocailles et d'orage, tout comme ses prunelles perlées d'un astre lunaire qu'elle vénère, chantent parfois. Les mélodies tristes d'antan. Les sombres crises. De ces légendaires folies nobles des rois ou des princes.
Rictus qui se fait jour sur l'orée d'une pommette.
Son princier père a enfin compris. Il aura mis le temps, il aura fallu néanmoins qu'elle cède et accepte une partie du marché. C'était donnant donnant, à qui ferait chanter l'autre le plus allègrement. Elle a échappé à une union avec l'un des sauvages que son paternel lui avait choisi. Jamais son père ne saurait qu'elle lui a menti. Infertile lui a t'elle asséné effrontément, sans se soucier des conséquences futures des paroles qu'elle a eu alors. Stérile. Quel sauvage de ces contrées, quel homme quelqu'il soit souhaiterait s'encombrer d'une belle épouse dont la sève est aussi froide que ses vents du Nord ? Dont la panse est morte et ne porte que le néant. Ah Ah ! Cette fois, elle a eu gain de cause et le princier Vladimissime a du faire une croix sur l'héritier qu'il escomptait venir de sa fille.
Néanmoins, le princier général n'était pas homme à abandonner la lutte aussi aisément. Et la brune a du plier et accepter ces terres qu'elle refusait. Là encore, le combat oral fut acharné. Mais le père et la fille trouvèrent terrain d'entente. Elle pouvait vaquer la plupart de son temp à l'étranger à la condition de gérer ses biens et toujours garder étroit contact avec sa terre d'adoption. Mélange de terres du Nord et du Sud, la Kallipari ces derniers temps a fait une découverte à laquelle elle ne s'attendait pas : les Balkans ont tout autant de charme et d'intérêt que son Ecosse. Et les gènes qu'elle porte ne sont aujourd'hui plus refoulés comme ils l'étaient il y a quelques temps encore.
Mais jamais son père ne doit apprendre qu'elle lui a menti sur sa prétendue stérilité. Haussement d'épaules. Après tout ça n'est pas vraiment un problème insurmontable. Et pour ne pas avoir de surprise il lui suffit simplement d'éviter tout rapprochement susceptible de comporter un risque.
Et elle est sûre d'elle en prenant la route de la Bourgogne. La Dentellière a toujours honoré ses rendez-vous. Celui-ci a plusieurs mois de retard. Et alors ! Son maitre-amant n'est point homme à se lamenter sur son sort et il a du avoir tout un tas d'occupations plus importantes les unes que les autres. Non il n'aura pas remarqué son absence et fera fi de son retard...ou pas. De toute manière, elle ne doit être qu'une veuve de paille(1) de plus à son actif.
Non elle n'avait pas pris le mauvais chemin. Et faut croire que les habitudes sont tenaces. Elle en rirait si ses membres meurtris ne la lançaient pas. C'est la troisième fois qu'elle vient en Bourgogne. Et ter répétita, l'Ecossaise s'est faite à nouveau agressée. Oui la Bourgogne est terre d'accueil. Cette fois ce n'est pas une armée comme les deux dernières fois qu'elle s'est prise mais deux malandrins qui n'y sont pas allés de main morte. Et pourtant sous ses airs fragiles, l'héritière est solide. Elle n'a rien vu arriver, les coups ont seulement plu sur elle. Et bien que l'un des agresseurs porte désormais la marque quelque part sur le visage de la Dentelliere, qui sait plus que jamais manier sa dague, la brune porte haut et fièrement une pommette éclatée et violacée.
Difficile de cacher qu'elle s'est faite bastonnée. Elle ne lésine pourtant pas sur le baume de sa composition qu'elle passe chaque jour sur les meurtrissures.
Sémur. Ses murailles, ses auberges, ses ruelles.
Son seigneur. Son Inconnu du perron.
Le temps n'a guère d'importance pour la Kallipari. Rendez-vous honoré. Elle est là.
C'est toujours mieux que de ne pas l'être. Et la brune est femme de parole. Elle n'en a qu'une et elle s'y tient.
(1) Une veuve de paille renvoie à l'idée qu'une amante abandonnée a été laissé sur la paille. Ce terme s'utilise donc avec une pointe d'ironie.
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