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[RP] Le Cri de l'Innocence

Fauve_mor
[ C’est toujours quand on s’y attend le moins que les meilleures choses arrivent… ]

La nuit avait été rude. Non pas que la température était fraiche, non non, il faisait plutôt doux la nuit,
ce qui était même bien agréable par cette saison estivale qui se voulait malgré tout pas si caniculeuse que ça.
En fait c’était le confort qui lui manquait à la Féline.
C’est pas qu’elle était douillette la Rousseur, mais la charge qui commençait à peser dans ses entrailles lui tiraillait insidieusement le dos.
Le front de La Tulipe se plissa sous l’effet de la douleur qui parcourait ses reins,
zigzagant entre ses vertèbres pour se frayer un chemin et la tenailler de plus belle, la faisant parfois se plier en deux.


- Bordel ! Mais quand est-ce que ça va s’arrêter !

- Hum… C’est une question ? Tu l’fais exprès ou bien t’es dev’nue idiote en t’faisant engrosser.

- Raaah ! Ferme-la toi !


C’est que Fauve avait la fâcheuse habitude de se parler à elle-même. Le pire c’est qu’elle se répondait toute seule.
Elle trouvait même les réponses à certaines de ses questions.
Comme quoi, parler à sa Conscience ou bien l’écouter pouvait avoir du bon… parfois.
Bien que la Féline n’en fasse toujours qu’à sa tête, s’écouter penser à voix haute lui procurait un certain plaisir.
Certains diront malsain car s’engueuler elle-même prouverait alors qu’elle frise la folie.
Mais n’était-elle pas folle au fond ?
Et quand bien même, elle s’en foutait.
Une chose qui l’horripilait par-dessus tout, c’est que sa Conscience avait toujours raison.
C’est agaçant à la fin de se faire remettre en place sans arrêt par une petite voix toute fière qui se dresse au fond de ton cerveau pour te dire que tu te trompes ou bien que tu devrais pas faire comme ci, mais plutôt comme ça… Tssss…
Et par principe de contradiction, ben Fauve elle, elle fait l’inverse. Enfin pas toujours.
Disons qu’elle va d’abord faire l’inverse pour ensuite revenir sur Sa décision, et affirmer tout haut que l’idée vient d’elle et pas de sa Conscience.
Hum… Oui. Elle est un peu tordue aussi la belle Féline. Dans sa tête hein ! Uniquement dans sa tête…

Pour cette fois, elle cloua le bec de ladite Conscience qui partit se réfugier au fin fond des méandres et entrelacs de son cerveau surchauffé par trop de pensées, et s’éloigna du bivouac,
histoire de délasser son dos malmené par les cailloux qui prenaient un malin plaisir à rouler sous le matelas de fortune qu’Aël avait pourtant si bien préparé.

- Z’avez po une tite pièce m’dame ?

Alors qu’elle marchait d’un pas trainant, la senestre sur la hanche gauche et la dextre sur son bidon rebondie de sept mois bien étirés sur le huitième, un pauvre hère qui trônait là sur un tas de caillasses tendait sa main crasseuse en sa direction.
D’abord surprise, elle se figea et l’observa, puis ses yeux se plissèrent, détaillant l’énergumène de haut en bas, avant de jeter un regard circulaire aux alentours.
L’homme semblait seul dans les parages.
Un sourcil relevé et la bouche boudeuse sur son minois doré sous l’astre qui dressait fièrement ses rayons ardus haut dans le ciel,
la jeune femme se pencha vers lui, appuyant ses mains sur ses genoux légèrement fléchis, comme un coureur qui reprend son souffle,
offrant à son décolleté la divine vision de ses deux globes mammaires survitaminées d’hormones prématernelles.


- Une tite pièce ? Pis quoi encore ! T’peux pas bosser comme tout l’monde ?

- Hum…


Elle savait qu’en disant ça, sa Conscience rappliquerai illico presto. Ce qui fut chose faite !
Et rien que par son « Hum », la Féline était agacée.
Elle leva les yeux au ciel, autant pour le « Hum » significatif de l’Insidieuse que pour la demande de l’Impromptu.


- Chui qu’un pauvr’bougre M’dame. Y a po un patron qui veut d’moi. Voyez comme chui crade et puant. Chè po lire ni écrire et j’fais fuir l’client. C’po faute d’chercher hein. Mais j’trouv’rien.

D’un geste las elle balaya l’air de sa main et se redressa, poussant un long soupire en cherchant une réplique subtile et appropriée qui ne mettrait pas la puce à l’oreille à l’individu sur sa présence icelieu.

- Moui. Bien sûr. En plein milieu de nulle part, c’est l’endroit idéal pour trouver un boulot.
Tu t’offres une pause c’est ça ? Trop crevant d’se laver dans la rivière aussi ?
‘Fin bref m’en fous moi, c’est pas mon problème.


Les longs doigts fins de La Féline vinrent se poser sur sa cambrure, massant délicatement de leur pulpe les reins encore endoloris, tandis que, détournant la tête par-dessus son épaule,
ses mirettes mordorées scrutaient l’horizon, évaluant la distance qui la séparait du campement de fortune.

L’homme la dévisageait, la main toujours tendue espérant une quelconque aumône de la part d’une future mère qui dans ses pensées ne pouvait être que bonne et serviable envers son prochain.
Mais voilà, c’était sans connaitre La Tulipe Noire…
Elle aurait pu l’être si… Si les Démons de cette nuit-là n’avaient pas ravagé sa famille noircissant alors irrémédiablement son âme…


- Un soucis ma tite dame ? Voulez qu’j’vous raccompagne ? Semblez bien paumée… Pis dans votr’ état… c’po bon d’se balader toute seule v’savez.

- Reste calme Princesse. Respiiiire… Respiiiiire…


Laissant retomber son bras dont sa main était restée désespérément vide, l’Inconnu s’était relevé et s‘avançait d’un pas,
osant poser cette même paluche grasse sur l’épaule partiellement dénudée de la belle.
Les yeux de cette dernière se tournèrent alors fixant d’abord les doigts trapus, puis longèrent l’avant-bras et son extension,
grimpèrent jusqu’à l’épaule, se fixèrent un moment sur le cou de l’homme, observant sa gorge saillante et les artères palpitantes.
Une lueur sombre, subtilement subliminale, pris possession des orbites Félins et un sourire se voulant courtois se dessina sur les lèvres pulpeuses de la Rousseur.
C’est qu’elle avait horreur de ce genre de compassion la Féline.
Et en ce moment il lui fallait pas grand-chose pour que le venin de la violence s’immisce dans ses veines.

- Tout va bien, rassurez-vous. Et je ne suis pas seule.

Sa tête se pencha légèrement sur le côté, accusant la douceur de son sourire carnassier.
Ses iris fixaient le regard de l’étranger comme pour détourner son attention alors qu’elle portait sa dextre le long de sa cuisse droite, relevant discrètement un pan de sa jupe.
Ses doigts encerclèrent alors le manche fin et sculpté de sa lame finement aiguisée, cette même lame que Yusek lui avait si gentiment offert pour un tout autre usage, plusieurs jours auparavant.


- Z’êtes sûre ? Pourtant vous…

Sa phrase restera inachevée à la vue de l’éclat du métal sous le soleil déjà trop haut.
La peur envahit les yeux du pauvre ère mais il est déjà trop tard. Il l’a reconnu, il a compris.
C’est elle, la Rousse, celle qui se fait appeler La Tulipe Noire, la Fauve du Monstre, Aël Mor.
Il sait alors que son sort est scellé, si ce n’est par elle ça sera donc par lui.
Pris de panique il tente de fuir, mais son corps flasque et aviné l’empêchant d’être leste, la Féline n’a que très peu d’effort à fournir pour l’agripper par les cheveux, le tirer en arrière, l’obligeant à s’agenouiller.


- Chuuuuut ! Tout doux… ça va aller très vite. Dis-toi que tu vas juste dormir… Pour une durée indéterminée.

Le bras pourfend l’air et le fil de la lame vient glisser lentement sur la gorge du Sans Nom, de gauche à droite, dans un geste souple et assuré.
Un sourire se colle sur la tronche de l’Ange, suivi d’un long soupire de satisfaction, alors que le sang jaillit dans un flot, inondant l’herbe rougeoyante dorénavant.
Le corps se fait plus lourd et lâche prise, la vie s’échappe bien qu’encore secoué de convulsions, la Féline dessert alors sa prise sur la chevelure le laissant retomber lourdement comme un pantin désarticulé.

Elle se redressa après avoir délicatement essuyé sa lame sur les fripes du moribond, quelques soubresauts encore, il s’accrocha à cette dernière bribe de vie alors que la plus grande partie de son sang offrait une marre flamboyante à la nature.

- Pourquoi ? Pourquoi lui ?

- Il m’a touché. On ne me touche pas impunément !


D’un geste agacé elle replaça la dentelle de sa chemise sur son épaule et sa lame sous sa jupe.
Elle s’apprêtait à fouiller les poches du bougre quand un bruit se fit entendre un peu plus loin au-delà des fourrées.
Regardant autour d’elle, la respiration figée, elle scruta les bois puis fixa le chemin qui la menait jusqu’au bivouac.
C’était pas loin elle n’avait qu’à tracer directement et y serait rapidement.


- Hum, tu crois qu’il était pas seul ?

- Peu importe. Ça f’ra juste un peu plus d’action. Puis vaut mieux un monstre de moins que de plus. Mère Nature pète les plombs parfois. On d’vrait nous r’mercier pour le boulot qu’on fait.

- T’es folle Princesse. C’est toi qui pète les plombs…

- Ta gueule !


Fixant les bois, essayant de découvrir l’origine des sons brouillés par le vent,
Fauve tira le corps sur le bas-côté, évitant précautionneusement de salir ses fringues dans la marre sanglante qui creusait le chemin.
Les bruits se faisaient plus prononcés maintenant, comme des pas étouffés, des branches qui craquent, peut-être même des murmures…
Elle ne ressentait aucune peur. Non.
Mais davantage une fatigue, bien que robuste et ne manquant pas de force, elle avait besoin de faire des haltes un peu plus souvent que d’habitude maintenant que la vie grandissait en elle…

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Ael_mor


Aël avait pris du repos depuis sa dernière mésaventure avec l'armée bretonne. Un sacré coup, une bonne raclée. L'armée bretonne dut s’efforcer de constater qu'Aël se relèverait. Il laissa la guérison s'achever en hermite, planqué dans les bois. La Fauve ne l'avait pas vu pendant deux bons mois. Il ne voulait voir personne.

Jusqu'à ce qu'en ville une rumeur se mit à fuser d'une bouche à l'autre. Aël remarchait, on l'avait aperçut acheter de la nourriture. Il ne boitait presque plus, bien habillé, le regard fier, et un sourire bien plus diabolique qu'avant. Chaque guérison le rapprochait un peu plus des enfers.

La Tulipe vint à sa rencontre et le força à quitter sa cage d'ennui. Elle du s’apercevoir que le breton s'était occupé à élever 13 chiots. Ils étaient encore jeunes, mais quelle agressivité déjà. Aêl eut un sourire en la voyant!
"Des bouffeurs de capitaine!"

Le chemin, elle avait senti son appel, Aël sentait que ses cabots n'étaient pas près mais il achèverait leur formation en route, et que refuser à la mère de votre fils, un être sans cœur ni faiblesse, le rêve d'Aël.

Aël ne regardait plus les chemins comme un pêcheur son bouchon. Il s'en foutait presque. Il se ramenait avec sa charrette presque pleine, de la bouffe, pour lui et ses chiens, et de quoi avoir tout le confort ; Papi et mami brigands.

La journée le breton passait de longues heures à former ses 13 mâchoires, à l'attaque. Il en oubliait son épée, mais pas son arbalète, qu'il usait au coucher du soleil qui tardait à cette époque.
"Approche capitaine! Approche! Mon armée à moi est bientôt prête!"

Aël revenait de son entrainement habituel, les cabots étaient attaché l'un à l'autre, et le point directeur était le maître. Heureusement qu'ils n'ont jamais eu l'idée de filer en même temps, attiré par un lapin ou autre, Aêl n'aurait pas pu les empêcher, et aurait suivi comme une poupée.

Il aperçut la Fauve essoufflée non loin d'un corps sans vie. Il s'arrêta en criant.
"Assis!
Couché!"


Il serra son poing écarté de son corps.
"Pas bouger!"

Les toutous obéissaient.
"Tu t'es planté avec un cerf mon amour?"

Il se positionna au dessus du cadavre un rictus aux lèvres.
"PAS BOUGER!" Hurla-t-il à ses chiens qui virent sa main se déserrer et à deux doigts de rejoindre leur maître. Les chiens apprenaient à obéir aux gestes.

"Le baptême est arrivé mon ami. Tu seras mort pour la bonne cause!"

Il releva le corps en le saisissant au col. Le cadavre agenouillé. Aël lui décocha une droite en le tenant de l'autre main.
"Attaque!"

Il refrappa, les chiens chargeaient et se mirent à arracher les vêtements du mort encore chaud! Aël s'écarta en furie, en hurlant!
"ATTAQUEZ! ALLEEEEEEEEEEEEEZZZZZZZZZZZZ! ATTAQUEZ!"

Certains chiens relevaient la tête devant ce maître enragé. Aël refrappa le cadavre en els regardant un à un et pointant le cadavre du bout du doigt!
"ATTAQUE TOI! ATTAQUE!"

Ils ne formaient plus qu'une meute, Aël donnaient des coups de pieds au milieu de sa troupe, les jambes couvertes de sang pendant quelques bonnes minutes.

Il s'écarta essoufflé, un sourire de fierté vers sa femme.
"Ils sont bientôt prêts!"

Il replongea son regard vers ses chiens.
"Mangez mes p'tits! Mangez! La chaire humaine est délicieuse! Surtout celle d'un soldat!"

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L'heure est venue!
Fauve_mor
Toutes oreilles ouvertes, scrutant toujours la pénombre que les arbres offraient généreusement aux voyageurs, c’est par derrière elle que vint le bruit d’une cavalcade.
Enfin plutôt les trépignements d’une horde de jeunes chiens tous plus fougueux les uns que les autres.
Pourtant elle était certaine que ce qu’elle avait entendu ne venait pas des multi-pattes endiablés qu’Aël entrainait avec une main de maître, faut bien l’avouer, mais bien du sous-bois.
Dubitative, son regard allait de son homme à l’orée des bois.


- "Tu t'es planté avec un cerf mon amour?"

- Hein ?

Elle leva la main comme pour interrompre le cours de ses pensées, la bouche entrouverte, cherchant ce qu’il voulait bien dire par là, puis se souvenant du macchabé qui gisait à ses pieds, haussa une épaule en s’marrant doucement.

- Haha ! Très drôle ! J’ai bien mieux qu’ça, sauf que ça s’bouffe… pas… en principe…

Oups ! Pas l’temps de finir sa phrase que l’Egorgé servait déjà de bifteck aux p’tits molosses, sous les ordres de leur maître.
Ecœurée malgré tout, elle recula suffisamment pour éviter les éclaboussures.
C’est pas que la vue du sang la dérangeait, oh loin de là, mais la vision des tripes à l’air, écartelées et déchiquetées entre les mâchoires des bestiaux, rappelaient à ses propres organes leur fragilité passagère de ces derniers mois.
Sans parler de l’odeur.
Le bougre était mort depuis peu, et l’odeur nauséabonde du sang chaud, mélangé aux intestins en bouillis, le foie éclaté, la cervelle qui dégoulinait du crâne fracassé laissant des éclaboussures de matière grise flottant dans la marre rouge sombre que les chiens piétinaient et tout ça sous le soleil, ben il en fallait guère plus pour donner un léger haut le cœur à la Rousseur.


- Oh putain… C’est dégueu…

- Ça y ‘est. Elle va nous faire sa chochotte alors que c’est elle qui a commencé. P‘tain Princesse… C’est d’ta faute tout ça, hein !

- Tsss… ça vaut même pas une réponse. Andouille !


Tenant sa jupe remontée jusqu’à mi cuisses, elle rejoignit précautionneusement l’herbe verte et s’installa sur un petit monticule de pierres, laissant la tite troupe finir leur festin, observant son mari avec fierté.
Toujours des bonnes idées pour s’éviter autant que possibles les courses sur le marché c’t’homme-là, puis 13 bouches à nourrir, y en faut d’la bidoche hein.
Elle répondit à son sourire alors qu’il la rejoignait.


- "Ils sont bientôt prêts!"

- Oui j’vois ça.
Mais tu sais, juste avant que tu arrives… je suis certaine d’avoir entendu du bruit venant du bois. Chui pas folle. Enfin… j’sais encore ce que j’entends. J’crois. J’espère.
Oh et pis merde !
Y a quelque chose là-bas. Il était p’t’être pas seul après tout.


Agacée comme à chaque fois quand elle n’obtient pas de réponse tout de suite à ses interrogations, elle soupira profondément et ses mains rejoignirent son dos pour se masser doucement les reins, tandis que ses sourcils se froncèrent alors que son regard mordorée scrutait à nouveaux entre les arbres.
Sa bouche se fit boudeuse, marmonnant tout en réfléchissant.


- Etrange un mendiant dans c’coin. Non ?

La Féline reporta son regard sur les reste du lascar, le buste légèrement penché en avant.

- Hum… Reste pas grand-chose. On trouvera aucun indice. Raaaah, j’veux savoir moi !
Si il a des potes dans l’coin, ça pourrait faire de belles brochettes pour les p’tits hein ? Pis tant qu’à faire, s’ils ont deux trois sous c’est toujours ça d’pris aussi.


Bien sûr, ils ne manquaient de rien et croulaient même sous la richesse, mais ça ils ne le diront pas.
C’est juste par principe de ne rien laissé perdre et de ne pas laisser trainer ce qui pourrait servir.
Ben oui, faut pas gâcher il parait.
Quelques vieilles fripes et deux ou trois écus on peut toujours en faire quelque chose.

L’étincelle sadique qui avait illuminé son regard quelques instants plus tôt refit surface, traversant ses iris mordorées alors qu’elle penchait la tête pour observer son homme.
C’est qu’elle avait des envie la Féline et elle comptait bien les assouvir, de toutes les façons possibles.

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Moustache
[ Au même moment, plus loin dans le sous-bois... ]

Quoi de mieux qu’une bande de malpropres envoyés en repérage sur les chemins ?
Pour passer inaperçue rien de tel que de se noyer dans la masse, comme on dit.
Seulement voilà, pour ce qui est de la masse, y a pas foule non plus.
Alors pour passer le temps, on n’avait rien trouvé de mieux que de se faire une petite partie de dés.
Enfin seulement trois d’entre nous, car m’estimant… comment dire… supérieur à eux d’un point de vue prise de décision, j’avais décrété qu’en tant que chef, donc, s’était à moi d’établir un plan et de poster mes… hommes, sur les points stratégiques que j’aurai choisi pour surveiller la zone.
C’est donc adossé à un arbre que je tentais de réfléchir où chacun d’entre nous irions nous positionner pour affronter la nuit.

- Dis-donc Moustache, ça fait un bail que l’Ivrogne est allé pisser.
Il fait quoi là, il cuve dans l’fossé ?
(Gaby)

- Il te manque déjà le Cravis ? Laisse-le donc, pour une fois qu’on a la paix. (Moustache)

- Ouaiiiis, vas-y, jette les dés Gaby. Tant pis pour lui, il passe son tour. (Rod)

- Tu veux pas prendre la place de l’Ivrogne, Moustache ?
T’sais, l’arbre il va t’nir debout sans toi hein.
Pis qu’est-c’ tu veux qui foute en plein jour nos deux truands.
On a encore l’temps d’faire quelques parties avant qu’on n’y voye que dalle.
Y bougeront pas d’suite leurs culs d’ici, j’te l’dis, moi !
(Gaby)

Ecoutant leur délire d’une oreille distraite, je tendais l’autre à l’affût de bruits de pas éventuels.
L’autre idiot n’était pas encore revenu et ça commençait à m’inquiéter.
Non pas que je craignais pour sa vie, ça non, je savais qu’en pleine journée il pourrait pas lui arriver grand-chose.
Faudrait être fou pour oser tenter quelque chose aux yeux de tout l’monde.
Puis tenter quoi d’abord ?
Qui voudrait détrousser un manant ?
A moins que…


- "ATTAQUEZ! ALLEEEEEEEEEEEEEZZZZZZZZZZZZ! ATTAQUEZ!" (Aël)

- Quoi ? Quoi quoi QUOI ? C’est quoi c’merdier !!! Attaquer quoi ? Qui ? (Moustache)

Les gaillards se relevèrent d’un coup, bousculant leur aire de jeu, les trognes rivées en direction des cris dont suivaient les aboiements quasi sauvage d’un troupeau d’chiens déchaînés, semblerait-il.

- Hey les gars, c’est pas normal ça, on nous avait pas prévenu qu’y aurait des cabots.
J’marche pas dans c’coup-là moi, faut pas déconner.
Surtout pour c’qu’on nous paye.
(Gaby)

- Ils ont l’air enragés en plus. Tu crois qu’ils attaquent qui ?
On s’tire d’ici, allez on s’arrache ! J’tiens à ma peau moi !
(Rod)

- Hop hop hop ! Personne va s’tirer d’ici, ok ?

On a des ordres on s’tient dans l’ombre et on observe. C’est tout.
(Moustache)

Je regardais mes gars trépigner sur leurs pieds, tournant sur eux-mêmes, cherchant par où s’échapper s’ils étaient débusqués.
Seulement moi, j’avais pas l’intention de lâcher l’affaire si facilement.
Pour une fois que je faisais quelque chose dont j’avais la responsabilité, si j’puis dire, enfin disons que je me suis octroyé d’office cette responsabilité, me nommant volontaire.
Pis ça coulait d’source. ‘Fin bref…
Donc j’étais responsable d’eux et surtout responsable de la réussite de notre mission.
A savoir, prévenir de chacun des mouvements des Mør et de la direction qu’ils prenaient.
C’était quand même pas compliqué hein !
Alors c’est pas quelques cabots qui allaient me faire peur.

- Ça suffit, arrêtez votr’cirque, on croirait des fillettes. Bordel un peu d’cran !

On prend nos positions et y bouge plus jusqu’à d’main.
On s’retrouvera ici au point d’rencontre à l’aube.
Allez go ! On s’sépare !
Toi Gaby tu file au nord, toi Rod le sud, moi j’prends l’est et… ah merde, manque Cravis.
(Moustache)

Un instant de réflexion quant à ce qu’avait bien pu devenir ce gros pochard de Cravis et voyant les regards ahuris des gars je décidais d’en rester là et d’y réfléchir plus tard.
Si jamais il revient.
J’avais quand même de la peine pour cet abruti.
Aviné comme il était, il aurait été incapable de r’connaitre sa propre mère.
Alors si il a joué au con, là, j’suis pas responsable.
J’envoyais donc mes hommes en claquant doucement dans les mains, mais sans émettre de bruit, chuchotant presque pour leur dire de ramasser leur besace et de filer direct sur leur base.
Les observant s’éloigner je ramassais mes propres affaires et pris la direction que je m’étais réservé, l’est, fixant l’endroit d’où était venu tout l’raffut.
Je serai bien allé voir mais c’était pas le but et surtout beaucoup trop dangereux.
Pour l’instant, fallait attendre… et espérer aussi que les gars tiennent leur place sans se carapater.
Avec ce p’tit con de Gaby c’était pas gagné !

_________________
Ael_mor


Aël regarda sa belle.
-Tu entends du bruit?

Il se mit à rire en zieutant ses chiens ronger l'homme. Il s'approcha d'eux sans aucune gêne à foutre les bottes dans les entrailles étalées sur le sol. Il découpa le cuir pour laisser la chaire des jambes apparente et entailla les deux cuisses jusqu'aux genoux.
-Allez, bectez ça!

Aël approcha de la charrette garée non loin de là, et criait un peu pour que la fauve l'entende tout en baladant ses mains dans différents baluchons.
-Mon père me racontait étant petit, enfin moi quand j'étais petit, qu'un homme rôdait dans les bois avec des loups.

Aël se mit à rire en sortant une arbalète.
-Il me disait que cet homme sortait de sa cachette la nuit, et veillait sur la forêt, les maisons de bûcheron et les autres baraques en bord de bois. Plus la lune était ronde et vive, plus la communion avec ses loups était puissante. Une meute pour un seul homme.

Aël se tourna avec un carreau dans l'autre main et zieuta ses chiens.
-Lunère qu'il l’appelait mon père. Un être bienveillant! Certainement parce que je me pissais dessus la nuit quand mon frère me racontait les histoires de Lankou. Mon père était un gars intelligent. Les méchants existent, mais les gentils aussi et sont souvent bien plus forts! Lunère ne craint pas Lankou, il protège ses cibles, et blablabla!

Toujours les mains prises il observa sa belle.
-Si il me voyait aujourd'hui!

Il se mit à rire.
-Et puis merde, regarde, le beau temps, les chemins, pas un seul enfoiré pour nous dire quoi faire! Des moutons pour traire les vaches, économiser avant de gentiment venir nous laisser les écus!

Il arma son arbalète avec une grande rapidité puis approcha de sa tendre.
-Du bruit? C'est pet être Lunère ou un autre ahuri qui rôde dans les bois.

Aël fixa le corps, du moins ce qu'il en restait.
-C'est étrange!

On dirait qu'ils ont pas bouffé depuis des mois! Je crois qu'ils adorent la chaire humaine!


Aêl commença à partir en direction des bois en tapotant dans les mains!
ALLEZ LES MONSTRES!

On se remue le popotin! C'est l'heure de la ronde habituelle. Fauve! Ramasse du bois pendant que je vais combattre tes monstres!!

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L'heure est venue!
Fauve_mor
La tronche boudeuse tout en l’observant farfouiller dans la charrette, la Féline l’écoutait, ses deux coudes sur les genoux, la trogne dans ses mimines.
Pause classique et naturelle chez elle quand ça va pas comme elle veut.
Ben oui, elle aime bien tout savoir la Rousseur, et surtout tout comprendre, même l’incompréhensible.
Et oui, elle est du genre têtue et chiante aussi. Parfois. Pas tout l’temps.

Bref. Là elle avait surtout l’impression de ne pas être entendu.
Accaparé par ses chiens, Aël était méga hyper concentré sur eux et elle se demandait même si il l’avait écouté.
En fait oui, il l’a entendu, mais écouté, pas sûr. Hum…
Quoique si, peut être… Car le voyant sortir un carreau et son arbalète c’était bon signe.
Sauf que…


- Mon père me racontait étant petit, enfin moi quand j'étais petit, qu'un homme rôdait dans les bois avec des loups…
… Il me disait que cet homme sortait de sa cachette la nuit, et veillait sur la forêt, les maisons de bûcheron et les autres baraques en bord de bois… Lunère qu'il l’appelait mon père. Un être bienveillant!...


- Euuuh… Alors là t’es en train d’me dire que ton pote Lunère se trimbale dans les bois ? Ici ? Dans NOS bois ???
Nan nan nan, moi j’te l’dis, c’est pas ce ti gars-là, c’est autre chose.


La fatigue s’était largement évaporée et d’un mouvement souple et leste elle se releva et contourna la sauce sanglante qui barrait le chemin laissant les chiens finir leur festin.
Elle observa une fois de plus les bois, et soupira légèrement agacée de l’entendre rire à ses côtés en admirant la nature et le calme.


- Oui, il fait beau. Oui c’est super. Oui on est tranquille. Oui tout l’monde nous fout la paix et tout ça tout ça.
Mais t’écoutes pas c’que j’dis Aël !


Mais c’est que là elle était prête à s’énerver la Rebelle.
Raaah les humeurs des femmes engrossées, ça c’est pas une légende hein !


- C'est peut être Lunère ou un autre ahuri qui rôde dans les bois.
… C'est étrange!....


- Ah ben quand même ! Tu vois, toi aussi ça t’intrigues…

- On dirait qu'ils ont pas bouffé depuis des mois! Je crois qu'ils adorent la chair humaine!

- Hein ? Qu… Quoi ????


Alors là, c’était trop. Fauve en resta les bras ballants le long du corps, regardant son homme s’inquiéter pour ses chiens qui manquaient d’bouffe.
La bouche entrouverte, ne trouvant rien à rajouter, elle suivait ses gestes alors qu’il se dirigeait vers les bois pour leur ronde habituelle.


- Mais… Euuuh….

- Ramasse du bois pendant que je vais combattre tes monstres!

- Là ma poule, j’voudrais pas dire, mais à mon avis, il s’fout d’toi…

- Raaaah mais fermes là toi !


Ca y est. Il avait réussi à l’énerver.
Et son andouille de Conscience qui s'y mettait aussi...
D’un soupire rageux, les lèvres serrées, elle chouta dans le crâne du malheureux qui valsa contre un tronc d’arbre et passant devant la charrette, attrapa une large besace vide qu’elle porta en bandoulière.
Puis, fermement décidée, elle emboita le pas de son mari, pas trop près, mais pas trop loin non plus, ne tenant pas spécialement à se faire prendre pour cible, mais juste ce qu’il faut comme distance pour être là quand il verra qu’elle avait raison.
C’est qu’elle en avait derrière la tête la Féline. Têtue ? Naaannnnn... Si peu !

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Moustache
[ Point d’observation Est, campement de Moustache ]

L’après-midi était bien entamée déjà, et si j’voulais garder l’œil ouvert toute la nuit, j’avais intérêt à piquer un p’tit somme dès maintenant.
J’installais donc mon campement de fortune au pied d’un arbre que j’avais choisi bien gros, étalant une des deux couvertures sur un matelas d’herbe épaisse, l’autre enroulée à une extrémité de ma couche, en guise d’oreiller.
Je commençais à avoir faim, et soif aussi, mais avant d’remplir mon ventre du morceau de bidoche séchée et de ma miche de pain que j’avais enroulé soigneusement dans un linge presque propre, fallait que j’me rende compte si le couple infernal avait bougé ou pas.
Je ne tenais pas du tout à ce qu’il m’échappe et je mettais un point d’honneur à accomplir cette mission.
Surtout que c’était quand même relativement simple. Suffit de mater ce qu’ils font et d’rester caché.
Le parfait boulot pour des lascars comme nous, guère habitués, même pas du tout, aux choses trop physiques qui demanderaient quelques efforts musclés.
C’est pas que j’ai pas de muscles. Du tout du tout, c’est pas ça, des muscles j’en ai.
J’ai juste ce qu’il faut pour marcher et courir et faire les trucs de tous les jours.
Pourquoi se fatiguer quand on peut faire simple d’abord.
J’avais mon cerveau pour réfléchir, et mes yeux pour observer, c’était bien suffisant.
Et je m’en contentais très bien.
Puis jusque-là j’m’étais toujours bien démerdé pour gagner ma croûte.

Jetant au pied de l’arbre ma besace et ma pitance, j’m’éloignais de quelques pas, me cachant d’arbre en arbre pour m’approcher au plus près de la chariote de mes proies.
Enfin quand je dis au plus près, je veux dire au plus près de ma vision, de ce qui m’était possible de voir de leurs activités de là où j’étais sans me mettre en danger.
Mais l’ennuie c’est que je voyais rien justement.
Et ça, c’était pas bon signe.
Y avait les chevaux, y avait la charrette donc, des couvertures et plusieurs peaux de bêtes étalées sur des lattes tressées ce qui faisaient un lit bien douillet.


- Ben putain, ils se refusent rien ses deux-là !

Et au milieu de leur bivouac un feu de camp éteint recouvert de poussière de sable, deux casseroles et des godets, bref de la vaisselle…
Mais les Mør restaient invisible dans ce décor.

- Oulalaaaaa j’aime pas ça. Mais alors j’aime pas ça du tout…
Doivent pas être bien loin…


Je tentais de me rapprocher davantage, histoire d’avoir une vision plus large du campement, mais rien.
Sauf…
Plissant les yeux pour faire une mise au point de ma vue, je fixais un détail qui m’avait échappé juste avant.
Sur le chemin qui longeait le petit bois où on était mes compères et moi, une grosse tâche rouge sombre faisait contraste avec le reste de celui-ci plutôt poussiéreux.

- Surement une bête crevée… J’vois pas c’que ça pourrait être d’autre.

Et là je réalise, ça fais « Chboum » dans ma tête.

- Et si c’était l’Ivrogne ? Naaan… ‘Tain ça peut pas être lui… Si ?

Tout en réfléchissant je m’étais pas rendu compte que j’avais continué d’avancer, me mettant dangereusement à découvert.
La disparition de Cravis et cette marre sombre ne m’inspirait rien qui vaille, mais ça collait pas.
D’abord on l’aurait entendu hurler le Cravis.
Même bourré il gueulait plus fort qu’une bourgeoise dont le bonhomme est rentré dans la cabane sans enlever ses bottes crottées.
A moins qu’il ait été assommé avant, moui là ça colle…
Sauf que si c’est les chiens qu’on a entendu qui ont fait ça, là il aurait détalé comme un lapin et oui on l’aurait entendu piailler jusque dans la ville voisine.
Je restais là à cogiter essayant de comprendre… Les chiens, pas d’Cravis, pas d’ cri, et surtout là devant moi, pas d’chiens, et pas d’Mør… et rien qui ressemble à Cravis non plus.


- Comme dirait Gaby, ça commence à sentir mauvais c’t’histoire…

Je sentais mon ventre gargouiller et ma gorge sèche avait bien envie d’une bonne lampée d’bière fraiche mais, d’une j’avais pas d’bière fraiche, juste de la tiédasse, et de deux, je préférais garder les idées claires.
Puis plus question de sieste maintenant non plus.
Il fallait que je remette la main sur ces deux-là. Enfin l’œil…
Mais j’avais espoir que de là où ils étaient planqués, mes gars eux, auraient plus de chance que moi…

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Ael_mor


Aël marchait à travers bois. Enfin marchait, il commençait. Quelques pas au milieu des arbres et l'un de ses chiens s'allongent. Le breton s'arrêta et se retourna sentant e regard des autres canidés se tourner et approcher du fainéant.

"Mais c'est qu'ils vont se coucher aussi!"

Ils se couchèrent aussi. Aêl les fixait, l'arbalète coincées entre le bras et les côtes.
-Ca va les gros? On a bien bouffé! On s'allonge tranquillement...

Son regard plongea sur l'un d'entre eux reniflant le sol.
-... Ah ba enfin un qui se...

Le regard d'Aël se figea! Devant lui... UNE PAIRE DE DES!!!!!
-Oh putain la tulipe! Marmona-t-il.

Aël fit trois pas en arrière vers sa fmme.
-Oh putain la tulipe! Cria-t-il!

-La Tulipe!

Il alla ramasser les dés.
-Ils sont où ces petits enfoirés? Ils sont où?

Il passa devant ses chiens en direction de sa belle.
-Bougez vous le popotin les cabots! Debout!

Ils 'arrêta.
-DEBOUIT! Quand je dis debout bordel! Je dis ... DEBOUT!... Bordel!

Les chiens n'avaient pas tout compris, mais il craignaient leur maître et se levèrent en se regardant, la tête baissée, la queue entre les pattes! Quand Aël reprit sa route ils se recouchèrent en tournant sur eux même quelques tours comme si un humain tapait sur sa couette pour la défroisser.
-La Tulipe! Regardes ça!

Il lança les deux dés sur elle, bien sur la tulipe voulu rattraper les deux dés et elle en rattrapa aucun! Aêl plissa les yeux en voyant les dés tomber au sol.
-Attends, tu prends que du bide et des fesses! Tu as grossis des doigts ou...?

Il leva les yeux au ciel.
-Bref... j'ai trouvé ça par terre! Il y a une organisation de lancé de dés dans l'coin ou alors on vient de faire fuir de bons petits voyageurs!

Aël se mit à huler!
-MAIS ON SAIT QU'ILS SONT LA!

Il se retourna.
-VOUS ÊTES OU? Hein? YOUOUOUUUUUUU! ON ARRIVE!!!!!!!!!

Aël prit un air dépité en voyant tous ses chiens arriver vers lui, la tête baissée, la queue entre les jambes.
-Regardes moi ces cabots qui croient que je les engueule! Tain!

Aêl baissa les yeux attristé.
-Tous mes espoirs là dedans! Pas comme ça que je vais tuer Grand Sage ou un autre merdeux qui aura pris sa place!

Il leva son regard vers la Tulipe, son ventre, ses yeux, son ventre, ses yeux, et à chaque trajet il semblait de plus en plus dépité...
-Si tu savais comme je me sens seul!!!!!!!

Il prit le chemin qu'il avait déjà emprunté vers les bois.
-J'ARRIVE! CACHEZ VOUS BIEN!10-9-8-7-6-5-4-3-2-1-0, J'ARRIVE!

-La tulipe, bouges ta couenne, on va s'marrer!

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L'heure est venue!
Fauve_mor
Observant la scène à quelques pas derrière, d’un air plus qu’amusé, elle avait vu les toutous repus s’allonger comme deees… toutous qu’ont trop bouffés (mouhaha ben non j’l’ai pas dit XD).
Sourire en coin plus que moqueur devant les terreurs à crocs, elle s’apprêtait à la ramener quand son homme se figea en hurlant son nom.


- La Tulipe! …

- Oui ben chui là, pas la peine de gueuler hein ! Qu’est-ce qui y a ?
Un souci avec les p’tits ?
Fais chaud, laisses-les donc souffler un peu…


Elle regardait tour à tour les chiens puis son homme qui lui, semblait s’exciter pour on ne sait quelle raison, et visiblement celui-ci avait fait une curieuse découverte, d’où son instant de fixette sur le sol.
Elle le vit ramasser un truc qu’elle ne pouvait pas voir de là où elle était, ce qui eut pour effet de faire relever un sourcil inquisiteur à la Belle.


- Ils sont où ces petits enfoirés? Ils sont où?

- Quoi ? Qui ? De quels enfoirés tu parles ?
Et t’as trouvé quoi ? Hein ? Alleeeez… dis-moi !!!


La Rousseur s’était réfugiée à l’ombre d’un arbre, profitant de cette petite pause pour éponger son front qui perlait sous le soleil, mais elle était titillée par les fameux enfoirés de son mari et surtout par ce qu’il gardait dans ses mains.
Et oui, curieuse curieuse et toujours curieuse, jamais la cervelle au repos faut toujours qu’elle sache tout la Féline.
Aël tentait tant bien que mal de se faire entendre par ses chiens mais visiblement eux, en avaient décidé autrement.
Elle se retint d’rire en l’entendant hurler sur eux en aboyant ses ordres surtout quand, une fois le dos tourné de leur maître, ils se recouchèrent tous presque en soupirant.


- Hahaha ! Les pauuuuvres !
Tu sais, si ça s’trouve ils sont bourrés, vu que le gars était bien imbibé.
En plus ils ont rien laissé ces morfals…


Mais au même moment il la rejoignait en lui lançant les dés. Qu’elle ne put rattraper d’ailleurs et qui glissèrent dans la poussière à ses pieds.

- La Tulipe! Regardes ça!

- Qu’est-ce que c’est…

- Attends, tu prends que du bide et des fesses! Tu as grossis des doigts ou...?

- Heeeyyyy !!! C’est ça moques-toi !
La faute à qui si j’chui dans cet état ? Hein ? Hein ?
Pis d’abord j’étais pas prête pour rattraper ton machin là.
Et j’ai le soleil dans les yeux aussi.
Pis pas d’ma faute non plus si mes réflexes sont moins rapides.
Raaaaahhh !!!


Son bidon tendu l’empêchait de voir ce qui avait roulé sur le sol et c’est du bout de sa botte qu’elle fouilla la terre, se penchant légèrement en plissant les yeux, ce qui fait qu’elle ne vit pas que son homme avait levé les yeux au ciel.
Et heureusement car elle serait encore partit en furie la Féline.
Autant elle pouvait tout supporter en temps normal, enfin presque tout, qu’en ce moment, niet, nada, un rien l’agaçait.
Et ça l’agaçait elle-même d’être agacée. Un cercle vicieux dont elle espérait voir bientôt la fin…


- ... j'ai trouvé ça par terre!
Il y a une organisation de lancer de dés dans l'coin ou alors on vient de faire fuir de bons petits voyageurs!


D’un coup elle releva la tête fixant son homme, la bouche entrouverte, et plongea au sol en fouillant la poussière pour récupérer les dés et les faire rouler dans la paume de sa main.
Victorieuse, elle releva celle-ci et le regarda avec une immense fierté, un sourire illuminant sa tronche d’Ange Diabolique.


- Des dés ???? Alors ? C’est qui qu’avait raison ? Heiiiiinnnn ?

- Mais oui, mais oui, tout l’monde sait qu’t’es pas folle… ‘tite folle !

- La ferme !

Son cœur s’accéléra, excitée comme une puce de la découverte prometteuse d’action plus que palpitante, et ses oreilles bourdonnèrent quand son homme se mit à hurler, ce qui noya sa maudite Conscience dans les tréfonds de son cerveau.

- MAIS ON SAIT QU'ILS SONT LA ! … VOUS ÊTES OU? Hein? YOUOUOUUUUUUU! ON ARRIVE!!!!!!!!!

D’un geste rapide elle glissa les dés dans sa poche et tapota dessus du plat de la main, comme pour se rassurer de leur présence et donc de son absence de… folie.
Elle n’était pas folle du tout la belle Féline, non non, bien au contraire elle était même très saine d’esprit. Et pouvait même voir des choses que d’autres ne voyaient pas.
Oui hum… dit comme ça, elle passe carrément pour une folle. Mais non, c’est pas le cas.
Disons plus simplement que les personnes se disant « bien pensantes » étaient bien plus facilement fourvoyées que les esprits dits « ouverts » comme celui de La Tulipe Noire.
En fait c’est surtout ses amis qui la pensaient folle de s’être amouracher d’un homme comme Aël et de l’avoir épousé, là oui ils la pensaient carrément cinglée.
Mais Fauve estimait n’avoir de compte à rendre à personne et encore moins d’explications à donner.
Pis y aurait fallu qu’elle en ait des explications, et ça, ben elle en avait même pas pour elle-même.
C’était comme ça et pis c’est tout.
Petite, elle avait entendu sa sœur discuter avec sa mère un jour.
La frangine voulait savoir pourquoi notre mère aimait notre père.
Alors Maman lui avait répondu,
« Si tu aimes quelqu’un pour une ou plusieurs raisons bien précise, alors ce n’est pas de l’amour, mais de l’intérêt. Mais si tu aimes cette personne sans aucune raison, alors là oui c’est de l’Amour. »
Voilà ce que Fauve aurait pu répondre si elle avait daigné s’en donner la peine…

La Rousseur sortit de sa rêverie en voyant tous les chiens les encercler et attendre les ordres d’un air tout penaud, souriant doucement de voir leur tite trogne aux yeux tout brillants et la truffe humide.
La tête penchée elle observa son homme qui les zieutait, la mine renfrognée…


- Regardes moi ces cabots qui croient que je les engueule! Tain!
Tous mes espoirs là dedans! Pas comme ça que je vais tuer Grand Sage ou un autre merdeux qui aura pris sa place!


- Ce sont des chiens Aël. Et ils sont encore jeunes… Tu y arriveras très bien.

Les yeux du brigand se tournèrent vers les prunelles brillantes de la Belle, traçant de son ventre à ses prunelles, puis de ses prunelles à son ventre pour finir par fixer sur ses mirettes un regard dépité.

- Si tu savais comme je me sens seul!!!!!!!

- Seul ???? Et moi, chui quoi ? Un fantôme ? J’compte pas ??? J’ai pourtant pas l’impression que mes rondeurs comme tu dis m’aient tellement empêché d’bouger !
‘Fin bref...


Elle haussa les épaules et croisa ses bras sur ventre, comme si subitement elle voulait le cacher.
Pourquoi ? Pour quelle raison ? Ca… elle seule le savait… Il avait le don de la blesser par de simples petits mots parfois, mais ça c’était Aël…
Il était déjà reparti dans le bois en hurlant, les chiens le suivaient reniflant à ses pieds tandis que la Rousseur regardait la p’tite tribu s’éloigner.


- J'ARRIVE! CACHEZ VOUS BIEN!10-9-8-7-6-5-4-3-2-1-0, J'ARRIVE!

- Ooooh une partie de cache-cache ! En voilà une bonne idée…

- S’il te plais… Tais-toi...

- La tulipe, bouges ta couenne, on va s'marrer!

Et oui ! Elle avait bien l’intention de se marrer alors elle posa au pied d’un arbre sa besace presque remplie de petit bois qu’elle reprendrait en passant sur le retour, et déjà légèrement plus légère, elle rejoignit rapidement son brigand et les multi pattes qui snifaient dans tous les coins.

Observant les alentours et les traces sur le chemin, elle espérait bien tomber sur un bon p’tit lot qui aurait tant qu’à faire les poches pleines.
Il y avait bien quelques empreintes de pas, mais difficile de dire combien ils étaient.
Puis les traces se dispersaient ensuite, suivant des chemins différents.


- Tu crois qu’ils sont combien ? Ils sont pas bien loin en tout cas, on va vite les débusquer.

Un sourire sadique se dessina sur sa tronche, ses iris s’assombrirent alors qu’elle fixait au-delà d’un bosquet ce qui pourrait ressembler, vue la distance, à un campement très rudimentaire…
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Moustache
[ Au même moment, guère plus loin, mais pas assez loin ! ]

Je sais pas combien de temps j’étais resté là à observer le décor et à réfléchir, la caboche au soleil, mais une chose est sûre, c’est que j’y suis resté bien trop longtemps.
Si y avait pas eu le cri de ce taré avec sa partie de cache-cache j’y s’rai peut-être encore.
Je décidais donc d’en rester là, résigné de voir les Mør de l’endroit où j’étais et pris un autre chemin pour rejoindre mon campement.
Je scrutais en même temps chaque recoin, avançant le plus silencieusement possible, m’attendant à voir surgir un voyageur caché de derrière un arbre.
Ben oui, si en plus y en a qui s’amusent à cache-toi que j’te trouve alors que moi j’suis en mission ultra importante, ça va pas arranger mes affaires.
Moi qui pensait qu’y avait pas foule finalement on est p’t’être un peu plus que trois tondus et deux pelés dans c’te bois.
J’avais pas pour habitude de m’intéresser à c’que font les autres, je dirais même que je m’en foutais royalement, mais là je trouvais ça carrément stupide de jouer à ce jeu, sachant les dangers qui rôdent sur les chemins.
M’enfin comme je disais à l’instant, c’était pas mon problème.

Bref !

Je repris mon observation me concentrant uniquement sur mon objectif quand j’entendis sur ma droite une cavalcade et des mots hachés qui mis bout à bout étaient censés faire une phrase cohérente.
Par réflexe je me cachais derrière un arbre, retenant ma respiration, attendant de voir passer l’énergumène.
Quelle ne fut pas ma surprise de voir…

- GABYYYY !!!
Nom de dieu, qu’est-ce tu fous là !!!
(Moustache)

- C’est… C’est eux ! J’les ai vus !
Des… des malades j’te dis... ‘Sont tarés !
(Gaby)

- Où ? Tu les as vu où triple andouille !
Et pourquoi t’as quitté ton poste ???
J’espère que Rod a pas bougé lui…
(Moustache)

- Rod… il arrive… (Gaby)

- ‘Tain les gars, mais quand j’donne un ordre j’aimerai qu’on s’y tienne et qu’on s’colle le cul là-bas jusqu’au lendemain !
C’est pas rentré dans votr’caboche ça ????
On fait le point demain à l’aube et on s’tire faire notre rapport à qui vous savez.
Alors tu rattrapes l’autre abruti et vous filez fissa sur vos bases, bordel de merde !
(Moustache)

C’était exactement ce que je craignais le plus qui arrivait.
Que ces deux gros lourdauds primaires paniquent.
J’le foudroyais du regard, lui il roulait des yeux, la bouche s’ouvrant et s’refermant comme un poisson hors de l’eau.


- Ben alors ! T’attends quoi pour t’bouger l’cul ! (Moustache)

- T’as… t’as pas compris.
On va tous mouriiiiiir !!!!
(Gaby)

Et maintenant v’la qu’il se met à tourner sur lui-même, parfois accroupis derrière un buisson, l’œil hagard roulant dans son orbite.
Si ça c’est pas d’la panique…


- Tu peux m’expliquer c’qui va pas chez toi ?
T’as été bercé trop près du mur ou quoi ?
(Moustache)

Et là il se met à murmurer, la bouche en cul d’poule les yeux écarquillés lui faisant une tête d’Olive dans Popeye.

- Y vont v’nir nous chercher, avec leurs chiens… y veulent qu’on s’cache pour qu’y nous trouve ensuite…
Il… il a une arbalète et sa femelle j’ai vu… elle a une hache… et p’têtre même qu’y zon pire…
Et les chiens… t’as entendu hein… des sauvaaaaages !
(Gaby)

Je le regardais lui, puis les bois, les mains sur les hanches, très attristé de la connerie de ce p’tit con de Gaby.

- Dis-moi, t’as bu ou quoi ? (Moustache)

Mais j’avais quand même un doute.
On m’avait dit que les Mør c’était pas d’la gnognotte et qu’on avait intérêt à s’tenir à carreaux si on voulait pas d’emmerde.
Moi j’m’étais dit, encore deux qui s’la pètent et font les gros dures, histoire de s’faire mousser un peu et d’terroriser les mioches, mais bon, on sait jamais vraiment à qui on a affaire.
Puis j’avais entendu moi aussi c’te gars hurler d’se cacher.
Mais quand même…
Faudrait vraiment être plus que tarés pour faire ça.

Je matais le ‘ti gars qui en menait pas large avachi sur le sol tout recroquevillé sur lui-même et j’ai bien failli sursauter en entendant le Rod brailler dans mon dos.
J'l'avais pas entendu arriver celui-là !

- Nan on n’a pas bu ! On n’a pas picolé, Moustache.
Il dit vrai l’Gaby, j’les ai vus moi aussi.
On a marché ensemble un bout d’chemin pis comme on avait l’temps on s’est dit qu’on pourrait r’faire une partie de dés et on est allé les chercher pis c’est là qu’on les a vus.
Juste là où on était, mec.
On est presque tombé d’ssus.
J’te dis pas la trouille que j’ai eu, y a plein d’chiens. Un coup d’chance, ils pionçaient tous, les chiens.
Alors on a filé, mec.
Et hors de question d’y retourner hein !
(Rod)

Hum… l’affaire se corsait et ça commençait à vachement puer.
J’avais pas l’intention de montrer mon angoisse aux gars alors j’ai fait quelques pas, histoire de réfléchir un peu.
Et en plus j’avais laissé ma lame avec ma bouffe sur mon plumard.
Puis même, qu’est-ce qu’une lame ferait contre une horde de chiens enragés.
Sans compter une arbalète…

- Et puis merde tiens !
C’est n’importe quoi tout ça. Vous m’faites chier les gars. Tout ça c’est du bluff.
Ils veulent juste nous faire peur.
Allez bougez-vous ! Lève-toi Gab’.
On va s’mettre à l’abri d’accord, mais on les perd pas de vue.
Compris ?
Et on reste ensemble…
(Moustache)

J’étais déjà moins fier mais ils comptaient sur moi et mes idées pour qu’on s’sorte de là, alors j’ai pris ma voix d’chef et j’les ai houspillé, histoire de les ragaillardir un peu et de rejoindre mon campement.
C’était pas le meilleur endroit mais vraiment j’avais une faim de loup sans parler d’mon gosier qui me brûlait tellement il était sec.
Puis tant qu’à mourir, autant mourir rassasier.
J’trouvais ça carrément débile ce que je venais d’dire mais dans un sens ça me fit sourire et ça me permit de me détendre un peu.
Pis j’y croyais sans plus à tout ça. C’est vrai que leur réputation est loin d’être fameuse à ces deux-là, mais c’est des brigands hein. Les brigands tuent pour voler normalement. Et nous, on a rien à voler. Donc…

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Ael_mor


C'EST UN PETIT LAPIN QUI AVAIT TUE UN CHASSEUR... LALALALALALA

Aël se mit à rire.
CE LAPIN ÉTAIT UN SACRE COCU LALALALALALALALA CAR IL SAVAIT TIRER!!!!!!!!!

LALALALALALA

Non Aël n'était pas en ryhtme... Il leva son arbalète en marchant.
AVEC CETTE PUTAIN D’ARBALÈTE!!!!

Il hurla le sourire aux lèvres puis arrêta sa marche.
-Bordel ils sont où?

Aël n'était pas un bon pisteur, ça le saoulait, il lui fallait une cible et foncer dedans! Pas l'temps de cherche les miettes de pain.
-Tu trouves quelques chose ma Fauve à l'hydromel?

Il scrutait le coin, il allait arriver à une clairière ensoleillée par des rayons fatigués. Le soir sonnait.
-Ca va se rafraîchir!

Il y a avait des tonnes de cachettes ici. Il alla en plein milieu de l'espace libre décoré d'herbe jaunie par le soleil. Ses chiens tiraient la langue en marchant, reniflant. Un de ses cabots revenait avec un morceau de fromage dans la gueule.
-Eyh toi!

Aël s'agenouilla et prit le morceau dans la main, il observa la direction de sa provenance.
-Putain, je te fais lieutenant mon p'ti! Rand fier ton papa!

Il le tapota sur la tête et cramponna son arbalète en se relevant. Il se tourna vers Fauve et lui donna son arme en prenant sa hache.
-Tu vises, tu tires, si ça sent l'boudin tu cours! D'accord?! File moi ta hache.

Il la posa sur son épaule comme le ferait un bûcheron et marcha fièrement sans bruit, enfin juste en fermant sa bouche. Il rentra à nouveau dans les bois et arriva pile poil sur un campement. Il jeta le morceau de fromage. Les chiens prirent le camp d’assaut et pissèrent bien heureux un peu partout! Aël ne bougeait plus. Il tournait sa tête à l’affût du moindre indice, du moindre mouvement dans les arbres.

Il aperçut un de ses chiens se poster net en remuant la queue devant un arbre. Aël plissa les yeux.
-Alors ça c'est vraiment trop con!

Il saisit justement sa hache, écarté de son buste, le bras tendu, avançant doucement vers le tronc. Il fit un pas et hop surgit derrière l'arbre. Un homme se jeta dans l'dos de Fauve et lui tint les bras.
-Lâche ça bordel!

Un autre hurla.
-MAINTENANT!

Aël fut attaqué dans le dos, alors qu'il voulut se tourner, l'homme d'en face, enfin dans son dos maintenant se jeta sur sa hache.
-Gaby, ne la lâche pas, Rod aide moi à lui virer cette hache.

Les chiens ne bougèrent pas. Aël gesticulait son bras et moustache s'y accrochait, Aël avait saisit Rod par les cheveux qui hurlait.
-Moustache, Moustache, Aïe!

Aël lui balança la tête en arrière et le pauvre homme tomba sur les fesses, un regard de tueur foudroya Rod. Il saisit à nouveau les cheveux de Moustache et le tira en arrière, celui ci asséna tous les coups possible à Aël qui lâche et recula.
-Mais toi t'es un malade!

Les chiens bougeaient pas, ils grognaient! Aël fixa Gaby.
-Je te conseil de lâcher ma femme de suite espèce de sale petit merdeux à la bière avariée!

-Non gaby.

Aêl fixa Moustache.
-Mais t'a pas envie de la fermer toi!

Aël fit un pas vers Moustache et fonça droit sur lui, hache en main mais sans frapper, les voilà au sol. Aël se redressa et s'apprêta à frapper. Moustache se mit à hurler de douleur, deux de ses chiens le chiquaient. Aël allait frapper quand il sentit une morsure dans son dos.
-Oh Merdeuuuuuuuuuuuuuuu!

Aël se dégagea et roula sur son dos pour écraser le cabot.
-Mais lâche moi.

Moustache continuait de crier, Aël apperçut un autre chien lui foncer dessus! Rod se leva doucement et commença à s'enfuir.
-Rod revient! Putain nous abandonne pas!

Sans un bruit et doucement il continua. Aël leva sa hache de douleur et frappa le chien devant lui le faisant gicler de mille sangs. L'autre derrière s'écarta, Aël se releva en serrant les dents.
-Petit fumier!

Sa hache transperça l'autre chien. Moustache en avait cinq sur lui, les autres tournaient autour d'eux. Aël hurla comme jamais, les bras écartés, la bouche vers le ciel:
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA

Quand il rebaissa la tête, ses yeux étaient rouges, les veines de son coup sorties. Il saisit sa hache à deux mains et visa le premier chien sur moustache. Il fut brisé en deux, apeuré, il ne restait plus qu'un chien qui tirait sur le poignet de Moustache. Aël s'approcha, le chien lâcha inhibé et accepta la hache pleine poire sans demander son reste.

Aël se retourna, fixant un à un ses cabots, son regard était celui d'un animal. Très calmement.
-Bande de traîtres! Je devrais vous arracher la gueule un à un!

Aël fixa Gaby.
-Lâche la! Immédiatement!

Gaby le fit sans hésiter et se recula. Aël regarda Moustache se tenir la joue, paralysé de douleur.
-Mer..ci!

Aël eut un sourire!
-Mais ferme là!

Il accéléra pieds en avant, le talon de la botte d'Aël s'écrasa sur le nez de Moustache qui accusa un cri. Un deuxième, un troisième, un quatrième, la botte d'Aël était pourpre, Moustache ne bougeait plus.
-On cause moins la!

Aël approcha de Gaby, celui ci s'agenouilla.
-Pitié, pitié, je vous en supplie.

Aël se s'arrêta devant lui. Il posa presque sa main sur le crâne de Gaby.
-Demande à ton dieu de te laisser la vie sauve.

-Seigneur laissez moi la vie sauve!

-Regarde le dans les yeux.

Gaby interrogateur leva son regard vers celui d'Aël, celui ci lui tira les cheveux en plaquant son front contre celui du prisonnier.
-Redis le.

Gaby hésita.
-Épargnez moi Seigneur!

Aêl prit quelques secondes et le relâcha.
-Dégages! Tu es à moi désormais! Un seul mot et tu es mort!

Gaby se releva sans attendre.
-Oh oui, merci, vraiment, merci. Je ...

-Ta gueule, dégage!

Aêl s'approcha en grimaçant!
-On cuit l'dernier! A toi l'honneur mon amour!

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L'heure est venue!
Yusek, incarné par Ael_mor


Une voix résonna dans la tête de Fauve.

"Fauve, fais le bon choix. Aël n'est qu'un fou, et un jour il s'en prendra à toi et ton enfant. Je peux te protéger, fais le bon choix, prends cette dague, seul toi peut encore le tuer!"

Les images de la mort de Yusek resurgirent précipitamment.
Fauve_mor
Ca y est !
On allait arriver en pleine action.
Du moins elle l’espérait la Rousseur.

Aël chantait. Presque juste. Presque. Mais fort !
Histoire de bien titiller l’gibier.
Et il en sera que plus gouteux.
Puis c’est si excitant de voir la terreur dans les yeux de sa proie.
Gnak gnak gnak…


- Bordel ils sont où?
Tu trouves quelque chose ma Fauve à l'hydromel?


- Patience… patience… mon amour !
On va les trouver !


Ils arrivaient sur une petite clairière, un espace qui de loin faisait tache lumineuse et qu’elle avait pris pour un campement.
La Féline avança de quelques pas dans l’arène jaunissante et laissa son homme explorer les lieux.
Elle suivait des yeux les chiens qui eux n’avaient pas perdu de temps pour fouiner partout la langue pendante, se dispersant dans tous les coins.
Apparemment l’un d’eux avait touché l’gros lot et fièrement il se ramenait en plein centre, la gueule pleine de son trophée, ce qu’Aël ne manqua pas de remarquer sans oublier de féliciter le cabot.
Là c’était bon signe, plus de doute, ils étaient sur la bonne piste.
Ses mirettes scrutèrent les bois juste de l’autre côté du petit espace clairsemé, là d’où venait le chien et un sourire en coin s’afficha sur sa tronche.

- Mmmmmh… Mon intuition était bonne. Y a bien un truc par là…

Aël fixait lui aussi le dit-endroit et se tournant vers elle, lui tendit son arbalète qu’elle garda à bout de bras, visée au sol.

- Tu vises, tu tires, si ça sent l'boudin tu cours! D'accord?! File moi ta hache.

- Courir ? Faut pas rêver. J’pourrais toujours essayer mais vaudrait mieux pas louper l’pigeon.

La Féline lui tendit sa hache et se posa non loin d’un arbre, cherchant toujours l’ombre, bien que le soleil avait largement décliné et que la fraicheur s’installait petit à petit, ce n’était donc pas la chaleur qu’elle fuyait mais une certaine sécurité qu’elle préconisait.

Elle laissa donc son homme aller débusquer les « monstres », assurant ses arrières, lui, suivis des toutous qui visiblement avaient déniché le repère, pissant partout, retournant les fourrés et buissons, sous l’œil aiguisé de leur maître, quand l’un d’entre eux se figea tout content devant un arbre.
Elle se redressa et tendit son cou, les yeux plissés pour mieux voir la scène.
Le palpitant devenait plus rapide, et son sourire s’élargit quand Aël dit :

- Alors ça c'est vraiment trop con!

Cette fois c’était la bonne.
Ils étaient cuits !
Elle ignorait encore combien ils pouvaient être, mais peu importe le nombre, elle savait qu’ils y passeraient tous.
C’était inévitable.

Précautionneusement elle s’apprêtait à armer l’arbalète quand elle fut saisit par derrière.
La Féline étouffa un cri et jura alors que deux bras la maintenaient fermement, bloquant ses actions, ne lui laissant que ses jambes pour trépigner de rage, essayant par ses coups de pieds de faire lâcher prise à son agresseur.
L’arbalète glissa au sol, le long de sa jambe et furieuse, la Rousseur se cambra écrasant de tout son poids les pieds du malade qui osait la maintenir ainsi.
Son cou se tendit, ses dents serrèrent, elle se débattait furieusement sans quitter des yeux ce qui se passait du côté de son homme.

C’était chaud.

Déjà deux autres gars étaient sur lui et avec celui dans son dos ça en faisait donc trois.
Gesticulant dans tous les sens elle essaya de se rapprocher de ce dernier, essayant de lui choper les couilles pour les lui broyer, mais pas con il avait gardé suffisamment de distance entre elle et lui.

- Putain !
Mais lâche-moi ! Connaaaard !
J’te jure que si j’te chope j’t’arrache tes bijoux d’famille avec mes dents et j’te les fais bouffer !


- Je te conseil de lâcher ma femme de suite espèce de sale petit merdeux à la bière avariée!

- Non gaby. (Moustache)

- T’inquiète Moustache, j’la tiens bien la femelle !
‘Tain c’est une vraie tigresse cette garce !
(Gaby)

La Belle se débattait toujours essayant cette fois de lui péter le nez d’un coup de tête, mais décidément cet enfoiré avait plus de réflexes qu’elle et c’était facile d’ailleurs vu l’état de la Rousseur.
Elle détestait se sentir en position d’infériorité et là elle y était quoi qu’elle fasse.

Maudissant son ventre proéminent trouvant la nature vraiment très mal faite et injuste, elle finit par se calmer estimant que ça ne servirait à rien de continuer à s’énerver et qu’elle se fatiguait inutilement, et réfléchit alors à une autre ruse tout en fixant au-devant d’elle le carnage que son homme faisait subir aux deux autres clowns.

Elle sentait au fur et à mesure que l’action s’accélérait du côté d’Aël, l’emprise des mains du dict Gaby trembloter légèrement.
Faut dire que son démon de mari n’y était pas allé dans la dentelle.
Même les chiens avaient littéralement explosés.

La tête baissée, ne donnant plus aucune résistance à son agresseur, elle souriait doucement, le regard relevé vers la scène d’horreur, laissant tout le loisir à cet imbécile de se délecter des images de ce qui pourrait bientôt lui arriver.
La Féline le sentait faiblir et tressaillir sous chaque coups qu’Aël portait à ses potes et les chiens.
Et d’ailleurs il ne se fit pas attendre quand celui-ci lui dit trèèès calmement, peut-être trop calmement même :

- Lâche-la! Immédiatement!

C’était chose faite.
Il la lâcha aussitôt et resta figé comme tétanisé, fixant Aël qui se dirigeait droit sur lui.
Fauve était enfin libre et tout en se massant les poignets elle ramassa rapidement l’arbalète et l’arma tout aussi rapidement, puis se dégagea du gars de quelques pas.
Pas folle la guêpe, elle avait bien vu ce p’tit rigolo de Rod comme l’appelait l'autr'gars, essayer d’se tailler en douce là-bas et hors de question de le laisser filer.
Elle épaulait son arme et commençait à viser quand elle surprit le regard d’Aël.
La distance qui les séparait ne lui avait pas permis de s’en apercevoir alors, mais il avait encore ce regard… ce… cette expression qu’elle connaissait déjà et qu’elle appréhendait tant.
Une sensation très désagréable de déjà-vu fusa au fond de son cerveau et une voix familière bourdonna dans ses oreilles.


- "Fauve, fais le bon choix.
Aël n'est qu'un fou, et un jour il s'en prendra à toi et ton enfant.
Je peux te protéger, fais le bon choix, prends cette dague, seul toi peut encore le tuer!"


Elle ferma fortement les yeux un dixième de seconde, murmurant dans un souffle inaudible…

- Yusek…

- Il est mort.

- Je sais… c’était Mon choix !

Elle sentit son bébé se retourner dans ses entrailles et un long frisson lui parcourir le dos, une douleur vint lui vriller les reins, se frayant un chemin entre ses vertèbres pour venir encercler son ventre et elle retint un cri de douleur.
Des perles de sueur luisaient à son front.
Du revers de la senestre elle s’essuya et respira longuement et lentement comme pour reprendre son souffle.
C’était passé.
Tout était passé…
La voix de Yusek avait disparu entrainant avec elle celle de sa Conscience, pour un temps en tout cas.
Quant à ses craintes, elle verrait bien le moment venu.

Elle rouvrit les yeux et vit que son homme avait laissé la vie sauve au Gaby.
C’était une bonne chose.
Elle lui sourit.
Il fallait un survivant pour témoigner de l’horreur et dire à tous qu’il ne faut pas sous-estimer les Mør !


- On cuit l'dernier! A toi l'honneur mon amour!

- Ooooh mais avec joie mon Ange !

Son sourire se fit carnassier et l’arbalète qui flanchait au bout de ses bras l’instant d’avant fut redresser.
La Féline traversa la clairière en direction du fuyard et le repéra vite fait.
Le pauvre Rod n’avait pas pu aller bien loin, terrorisé par l’agonie de ses potes il rampait plus qu’il courait.
Elle épaula l’arbalète armée de son carreau et le visa.
Son œil de Lynx fixa la jambe droite et le carreau fut projeté dans la foulée, traversant le quadriceps du malheureux qui s’écroula en avant en hurlant, tenant sa jambe à pleines mains.
La tête penchée sur le côté la Rousseur observa son œuvre, satisfaite, puis sourit de toutes ses dents à son mari.

- Y a plus qu’à l’finir !
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Ael_mor


Rod venait de s'écrouler au sol. Aël courait en dansant faisant virevolter sa hache comme le ferait un chef d'orchestre.
-Elle va faire mal celle làaaaaaaaaaaaaaaaaa lalalala!

Aël fit une dizaine de mètres en continuant ses pas. Quand il s'arrêta il attendit que sa tête arrête de tourner. Le petit Rod se tenait la cuisse. Le breton approcha, et vit la tête de Gaby épier derrière un arbre. Aël lui fit un clin d’œil.
-Alors c'est quoi ton petit nom? Hein? Dis moi!

Le petit pleurait de souffrance. Aêl s'abaissa et lui caressa les cheveux longs.
-Ils sont bien dégueulasses! Tu as foutu la tête dans la bouse ou quoi?

Aël regarda à droite et à gauche, Gaby avait disparu.
-Vous n'aviez pas des chevaux? Et pourquoi étiez vous là?

Le petit ne s'arrêtait pas! Aël se redressa, leva sa hache.
-Je vais te donner envie de chialer merdeux.

Au moment où il s'apprêta à taper il sentit une force sous la clavicule, elle le força à décoller du sol et à retomber sur le dos, ceci le sonna. Quand il ouvrit les yeux, la douleur était intense, la hache tombait non loin de sa tête. Du sang jaillissait d’apparemment une blessure à l'endroit douloureux. Aël se mit à hurler en voyant un carreau d’arbalète planté dans son épaule. Les chiens s'écartèrent.
-AAAAAAAhhhhhhhhh le fumier! Putain!

Aël se roulait. Dans sa douleur il vit Rod se traîner jusqu'à Gaby qui rechargeait. La tulipe n'avait plus de munition. Le breton tendit la main vers Fauve.
-Casse toi !

Aël avait omis de penser que Gaby s'était barré vers la charrette pleine d'arme, et que Rod avait détourné en sa direction. Aël y pensa en un quart de seconde, redressa la tête vers Fauve!
-Casse toi merde!

Aël grimaçait et comprimant la blessure pour stoper l'écoulement de sang.
-Casse toi putain! Casse toi! Casse toi!

Il regardait Gaby qui avait bientôt réarmé en observant la réaction de Fauve. Gaby avait pensé à prendre une épée, l'épée d'Aël!
-Magnes ton cul Rod!

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L'heure est venue!
Fauve_mor
Marchant tranquillement, sans se presser, l’arbalète à bout de bras, la Féline souriait amusée de voir son homme faire le fou.

Elle le laissa jouer un peu avec leur proie, le temps de le rejoindre, mais espérait tout de même que ce morveux réponde aux questions d’Aël.
Ca l’intéressait quand même de savoir ce qu’ils foutaient là, lui et ses compères.

Mais bon, Aël en avait décidé autrement et visiblement il n’allait pas lui laisser le temps de répondre.

Fixant le tranchant de la hache qui luisait sous les faibles rayons du soleil descendant, elle ne put que retenir un cri, figée à quelques pas non loin de lui, en voyant son Démon s’écrouler au sol en hurlant de douleur.


- AAAAAAAhhhhhhhhh le fumier! Putain!

- Aël !!!!

Elle courut et s’agenouilla près de lui, posant l’arbalète au sol, chercha à voir l’étendu de sa blessure et aussitôt scruta le bois d’où pouvait venir le tire.
Sa tête tournait en tous sens et rapidement son regard croisa celui de Gaby au même moment où Aël lui hurlait de partir.


- Casse-toi !

L’enfoiré d’Gaby la fixait et avançait lentement vers elle, tout en réarmant son arme.

Avec une grande lenteur, la Féline se releva et fit glisser sa lame, qu’elle gardait contre sa cuisse, près d’Aël.

Très peu de solutions s’offraient à elle alors. Et si elle voulait vivre, au moins pour son enfant, il fallait qu’elle fuie.

- Hey… Gaby !
Gaby ? C’est ça ?
C’est bien ça ton ‘tit nom ?
Dis-moi mon grand, t’oserais pas tirer sur une femme enceinte hein ?


Elle tentait le tout pour le tout.
Vu les horreurs qu’il avait vu, elle doutait franchement de sa pitié, mais de toute évidence ce gars n’était pas un « tueur-chasseur-né » et si ça pouvait lui faire gagner quelques secondes, c’était toujours ça de prit.

Les yeux plissés, rivés sur les gestes de son adversaire, Fauve lui souriait avec douceur tout en reculant à grands pas, d’abord lentement, puis plus rapidement, ciblant les arbres qui pourraient la protéger.

Elle avait une vue parfaite à défaut de son agilité qui elle, était carrément amoindrie et elle ne manqua pas de voir l’étincelle d’hésitation dans le regard du jeune homme.
Les doigts de ce dernier tremblèrent légèrement sur la gâchette de son arbalète et elle en profita pour filer aussi vite qu’elle put derrière le premier arbre, puis se faufila vers le suivant.

La réaction de Gaby à sa fuite ne se fit pas attendre.
Elle avait un peu surestimé le côté sensible du ‘ti gars, la Rebelle…

- Tu crois ça la Tigresse ?
Attends ! J’te montre !


Un carreau vrilla l’air qui par chance frôla le tronc d’arbre et ne fit qu’érafler la Rousseur sous son bras longeant ses côtes.
Elle lâcha un cri sous la douleur vive semblable à une brûlure qui envahit son côté gauche et porta sa main droite dessus.
Instinctivement son bras libre s’enroula sur son ventre pour protéger son enfant.
Elle s’appuya à l’arbre, le souffle court, à l’affût des mouvements autour d’elle, et jeta un dernier regard à son homme qui grimaçait de douleur en comprimant sa blessure.


- Casse-toi putain! Casse-toi! Casse-toi!

- Je n’ai pas le choix mon Amour…

Ses yeux se noyèrent un instant dans les siens, puis estimant sa propre plaie très superficielle elle se glissa derrière l’arbre suivant, puis encore le suivant aussi vite qu’elle le pouvait, gardant la dextre serrée sur ses côtes.

Se faufilant ainsi d’arbre en arbre, Fauve se retrouva rapidement à l’orée du bois, mais de l’autre côté de leur campement, près des chevaux.
Ceux-ci semblaient nerveux et cognaient le sol de leurs sabots avant, les oreilles dressées et dirigées de l’autre côté du campement.
La Féline passa une main sur leur flanc tout doucement ce qui les rassura aussitôt et glissa son autre main sous la selle d’Eclipse pour en retirer son katana.

Elle aimait cette arme si fine et si tranchante, quelle avait eu la chance de récupérer après qu’elle et son homme aient croisé un groupe de voyageurs qui venaient d’on ne sait où, mais certainement de très loin. Les pauvres n’avaient pas eu le temps de leur raconter de quel pays ils venaient, puis comme on comprenait rien de ce qu’ils disaient on s’en foutait un peu.

Bref…

Elle sortit l’arme de son fourreau et se glissa le long des chevaux, fit le tour du bivouac à pas de velours cherchant ce qui pouvait bien énerver ceux-ci et…

- Tiens donc !!!! Roooood !

Le mioche sursauta, le nez plongée dans la charrette, la cuisse auréolée d’une marre rouge sanglante.

- Finalement t’auras été plus rapide que moi malgré ta patte bancale.
T’auras pas cette chance cette fois.
J’ai fait l’erreur de viser trop bas dans la clairière, j’aurai dû viser la carotide.


- Non... Noooooonnnn ! Pitiééééé !!!!


La Féline ne lui laissa aucune chance, et, se redressant, elle leva le katana à deux mains qui fit un tour au-dessus de sa tête avant de s’abattre de plein fouet contre la gorge du fuyard.
La lame trancha net le cou de ce dernier qui flancha en arrière.

Manque de chance, la Rousseur, à bout d’force, n’avait pas frappé assez fort et elle dû s’y reprendre une deuxième fois accompagnant son geste d’un cri de rage.
Cette fois-ci, la tête roula sur le sol et le tronc décapité dont le sang jaillissait en fontaine s’effondra d’abord sur les genoux avant de plonger en avant.

Fauve, à bout de souffle, regarda le corps puis la tête et lâcha subitement le katana.
Ses yeux s’écarquillèrent et elle se plia en deux.
Une vive douleur venait de lui bruler les côtes.
Epuisée, elle s’écroula contre la charrette et s’adossa à une roue, les mains crispées sous sa poitrine.
Une tâche rouge sombre barrait tout le côté gauche de sa chemise.
Elle la déchira pour découvrir l’étendue de sa blessure, celle-ci semblait pourtant minime.

Sa main tâtonna le bord de la charrette et elle essaya de se hisser, fouilla une besace et en sorti une grosse gourde d’eau.
A peine s’était-elle aspergée qu'une douleur plus violente encore l’assaillie à nouveau et elle flancha sur ses jambes, s’écroulant à nouveau contre la roue.

La gourde roula entre ses jambes déversant sa flotte dans la poussière.
Des larmes roulaient sur ses joues, et soufflant plus qu’elle ne respirait, elle essaya de la rattraper avec ses pieds, incapable de bouger.
Son dos semblait comme broyer sous une force dont elle ignorait l’origine. Son ventre plus dur que le tronc d’un arbre semblait se déchirer de l’intérieur.

Hurlant de douleur, prise de panique sachant que le Gaby rôdait dans le coin, ignorant ce qui était advenu de son mari, elle se cogna plusieurs fois l’arrière de la tête contre les parois de la charrette, folle de rage et ivre de douleur, maudissant cette Nature qu’elle trouvait vraiment trop injuste.
On dit que la douleur physique n’est rien comparée à certaines autres, mais là, c’était différent…

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