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[RP] Le Cri de l'Innocence

Ael_mor


Aël se tenait sur le dos, ses chiens étaient assis à regarder la scène. Leur donner de l'humain à bouffer, c'est nul! Il leva la tête, Gabi relevait Rod.
Tu vas tenir! Il y a une charrette là bas, dans cette direction. Elle est bourrée d'armes. Vas y. De quoi te soigner! Je vais...

Il n'était pas bien le GabI.
Je vais la tuer!

Rod le fixa.
Ne la loupe pas.

Celui ci à cloche pieds se mit à y aller franco en grimaçant. Aël ne bougea pas la tête, à côté de sa main, l'arme de Fauve reposait.
"Oh putain qu'ils sont cons! Oh putain que j'ai mal!"

Gabi se positionna au dessus de lui.
J'ai vraiment pas envi de la tuer!

Aël se montrait aux porte de la mort. Gabi le fixa, il enchaina trois coups de pieds dans la tête en hurlant.
-Je suis désolé, mais t'es une enflure!!!!!! Il en pleurait le pauvre Gabi.

Et il courut derrière la tulipe. Aël rouvrit les yeux, il ne savait plus s'il avait mal à l'épaule ou à la tête. Il savait ce qu'il devait faire, sa femme était en danger! Il posa rapidement sa main sur le carreau d'arbalète, il souffla, retint sa respiration, rougit et tira dessus avec une violence terrible.

Gabi courrait, il avait perdu les traces de la tulipe. Il tournait la tête, et s'était perdu dans son chemin.
"Elle est partie par là, vers la charrette! Mince! Rod!"

Un cri retentit.
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA MAIS PUTIN!!!!!!!!!

Gabi fixa la provenance.
"Mais je l'ai presque tué l'autre!"

Il se mit à courir à toute vitesse!
"Dois-je la tuer? Dois-je la tuer?"

Alors qu'il arriva il vit son ami décapité. La Fauve se tenait avec son arme, une arme bizarre!
Qu'as-tu fait?

Une larme coula le long de la joue de Gabi.
Pourquoi? Tu es comme l'autre, tu n'as aucun cœur! Tu n'as aucun coeur!

Gabi s'approchait mais resta à distance de l'arme.
Tu t'agenouilles, tu lâches ton arme, je vais t'attacher et te remettre aux autorités.

"Je n'ai jamais vu ça!"

ALLEZ! A genoux! Dépêches toi!

La Fauve traînait!
Mais tu vas te dépêcher!

Ferme ta gueule gamin!

La voix retentit derrière lui et Gabi se retourna. Aël se tenait là, l'arbalète de Fauve dans la main, le carreau de son épaule dans la machine, couverte de sang, prête à jaillir. Gabi se mit à viser.
Je t"ai offert une chance de vivre, alors pourquoi t'es reve...

Aël manqua de tomber épuisé. Il releva son arme, blanc comme un linge. Gabi prenait confiance.
Lâche ton arme et casse toi!

Aël vacillait, Gabi tint fermement son arbalète, ses mains étaient moites, mais ses bras ne tremblaient plus. Aël visait deux mètres à côté.
J'ai dit quoi... tin!

Aël avançait. Gabi prononça surement.
A genoux, lâche ton arme.

Aël écarquilla les yeux et visa avec son arbalète.
Tin mais t'es con!

Aël n'eut pas le temps de tier que le carreau de Gabi s'enfonça dans sa hanche le propulsant à nouveau. Aël tomba au sol, son coude frappa la terre, et le coup partit à ce moment là peut être en direction d'un animal volant malchanceux!

Gabi baissa son arbalète fièrement. Aël n'hurla qu'à peine, il parvint quelques secondes après, tremblant terriblement, à sortir quelques mots.
"T'as plus d'arme! Gros con!"

Gabi se retourna en écarquillant les yeux à son tour. Il n'avait plus d'arme en effet! Mais Fauve quand à elle...

_________________
L'heure est venue!
Fauve_mor
Des pas approchaient et une ombre se fixa devant elle.
Paralysée par les douleurs qui la tenaillaient, elle leva juste la tête, le regard vide et flou, sans plus de réactions.


- Qu'as-tu fait?

- Pourquoi tout d’suite tu m’accuses. Tsss… Suis innocente…
Aaaaaaaaah bordel, j’ai maaaal !!!!


- Pourquoi? Tu es comme l'autre, tu n'as aucun cœur! Tu n'as aucun coeur!

- Un cœur… pourquoi faire…
Merde j’ai maaaaal !!!!
J’en ai un d’cœur… quelque part, par là…


Pas folle la Rousseur, sa main se crispait sur son katana tandis que de l’autre, elle désignait son sein quasi dénudé. Une belle entaille toute fraiche se dessinait juste en dessous.
Le jeune homme la regardait, roulant des yeux.
On pouvait lire la panique aux fonds de ses orbites.
Son regard se portait de son sein à l’arme qu’elle n’avait vraisemblablement pas l’intention d’abandonner, ses longs doigts enroulés sur le manche comme collés par la douleur qu’il ne semblait pas percevoir.


- Tu t'agenouilles, tu lâches ton arme, je vais t'attacher et te remettre aux autorités.

- Les… autorités… Ouais vas-y, envoie les moi tes autorités… AAAAAHHHH
Bordel quand est-ce que ça se calmer… ‘tainnn… maaaaal !!!!!
… Qu’ils viennent… tes autorités… on… on s’fra une bouffe…


Même pas qu’elle essaya de replier une jambe, trop concentrée sur sa respiration et les contractions qu’elle essayait tant bien que mal de contrôler.

- Non non, pas maintenant, faut pas ! Hors de question que j’accouche ici et surtout en face de ce taré pré pubère.

- T’as pas l’choix Princesse. Respire et souuuffle !!!

- TA GUEUUUUUUUUUUUUULE !!!!!

Les yeux plus gros que sa caboche il la regardait d’un air ahuri, l’écoutant déblatérer son monologue, secouant la tête nerveusement.

- "Je n'ai jamais vu ça!"
ALLEZ! A genoux! Dépêches toi!


Fauve ne bougea pas d’un poil, se foutant complètement de ses menaces.
Parfois elle arrivait à replier une jambe qu’elle relâchait aussitôt à la contraction suivante, la tête révulsée, grimaçant de douleur.
Puis ça passait.
Alors elle serrait les dents en ayant décrété qu’elle tiendrait bon, qu’elle n’aurait pas son enfant maintenant.
Sauf que c’est pas elle qui décide. Mais ça, elle s’en rendra compte bien assez tôt.
Ouvrant la bouche, prête à rembarrer à sa façon le jeune téméraire, elle resta sans voix en entendant celle de son mari.

- Ferme ta gueule gamin!

- Il est vivant ! T’es vivant !!!


Soulagée, un profond soupire s’échappa de ses lèvres ce qui relâcha son ventre et relança une de ses maudites contractions, plus longue que les autres celle-ci.
Là elle ne put que retenir sa respiration et serrer les poings.
Le visage ruisselant elle essayait de se recroqueviller sur elle, mais plus elle bougeait plus elle avait mal.
En face d’elle, le duel continuait entre Gaby et son homme, sa vue était devenue floue, ses oreilles bourdonnaient.
Elle avait l’impression de voir la scène au ralenti.
Gaby lui tournait le dos, ils avaient tous les deux leurs armes braquées l’un sur l’autre.
Elle aurait pu agir de suite là, mais impossible.
De rage elle tambourina la terre de ses poings, et ses pieds creusèrent le sol en glissant alors qu’elle tentait de se relever.
Le temps de fermer les yeux et de reprendre son souffle, et elle ne voyait plus Aël.
Seul Gaby restait debout.
Son coeur rata un battement...

- Putain ! L’enfoiré il me l’a pas tué quand même…

- "T'as plus d'arme! Gros con!"


Rassurée qu’à moitié de l’entendre gémir, oui c’est un peu glauque, mais y parait que si on souffre c’est qu’on est vivant.
Donc rassurée, La contraction passée, elle trouva la force de se relever, enfin d’essayer une nouvelle fois de se relever, et son bras tendu saisit le bord de la charrette où elle se hissa pour s‘y appuyer.
Son autre bras, dont la main était toujours crispée sur son katana vint éponger son front et l’arme rougie du sang séché du pauvre Rod vint narguer la tronche de Gaby qui se retournait vers elle d’une méfiante lenteur.


- Ben oui… gros nigaud.
Mais là… tu vas d’abord… réparer tes conneries.


Elle soufflait entre chaque mot, les sourcils froncés, le dos appuyé à la charrette. Sa main libre restait collée sous son ventre comme pour empêcher le bébé de descendre davantage.
Son regard durci autant par la douleur que par l’inquiétude des futurs évènements qu’elle savait ne plus pouvoir contrôler, allait de son homme à Gaby.


- Alors… tu vas… prendre cette besace, là… et la flotte qui est là, et… soigner… mon… mari.
Je t’ai… à l’œil… le moindre mouve… mouvement louche et… tu rejoins ton pote… de la même façon.


Gaby tourna juste les yeux sur les restes du p’tit Rod et la Rousseur le vit blêmir et frissonner.
Elle sourit en coin, satisfaite de la réaction, et le suivit à pas lents.
Il s’agenouillait déjà près d’Aël et surveillait chacun de ses gestes, debout, son arme lui frôlant parfois la nuque pour lui rappeler sa présence.
Présence qu’il aurait eu du mal à ignorer tant elle respirait fort aussi.


- Je… j’vais faire de mon mieux M’dame.

Tout con tout penaud, il en menait plus large le Gaby. Mais fallait rester prudente tout d'même.
M’dame… Tsss !
Il louchait sur son ventre puis sur les plaies d’Aël, les mains maladroites et tremblantes déchiraient le tissu des fringues ensanglantées.
Aël était bien sonné, il lui aurait fallu un médicastre plutôt que ce guignol, mais là pas le choix et il était en vie.


- T’as… intérêt… oui !

Elle lui tapota la nuque à nouveau du plat de la lame, histoire de bien l’encourager, et souffla longuement, très doucement.

- C’est… euuuh… c’est le bébé ?

- Bien sûr… que… que c’est le bébé… triple andouille.
Tu crois quoi… que j’fais… d’l’aérophagie ?


Elle grimaça et serra davantage ses doigts sur son katana, l’autre main massant doucement son ventre comme pour contrecarrer les objectifs de Dame Nature…

- Pas maintenant… non… pas maintenant…

- T’as vu ? j’dis rien hein !

- Tssss…

_________________
Gaby.
Je déchirais les fringues du type pour mettre à nu toutes ses blessures et je versais pas mal de flotte dessus.
Voyant l’étendue des dégâts j’eus un haut le cœur.
C’était pas beau à voir tout ça.
A se d'mander comment il faisait pour être encore vivant.
C’est qu’il est coriace le bougre !

Sa Tigresse se tenait tout près d’moi, mais j’voyais bien que ça allait pas fort non plus.
J’matais son ventre, puis son gars, puis encore son ventre…
Pour sûr elle allait pondre et dans pas longtemps !

Je s’couais la tête, ma main tremblait, mais ça c’était incontrôlable.
Je sentais son arme là, sur ma nuque, et plus elle était là à souffrir et soupirer et plus sa lame s’appuyait sur ma chair.
Alors j’baissais la tête pour mieux me concentrer sur les plaies ouvertes que je m’efforçais de nettoyer.
J’en menais pas large et j’étais pas fier.


- Mais qu’est-ce que j’fous là ?
Mais qu’est-ce que je suis venu foutre dans c’merdier ?


Mes pensées allaient dans tous les sens.
Foutre le camp d’ici au plus vite, et si possible en vie !

Avec un peu d’chance le gars allait p‘t’être y passer et si elle, elle se décide à faire son mioche, j’pourrais en profiter pour me barrer alors.

Je tournais légèrement les yeux vers elle.
Elle me regardait. Parfois ses yeux se fermaient et son visage se crispait.
Mais elle rouvrait aussitôt les yeux et alors son regard devenait dur et elle me fixait comme si j’étais responsable de sa douleur.
J’pouvais pas soutenir son regard. Elle aurait été capable de… capable de…
Mais elle folle cette fille, c’est certain ! Vu c’qu’elle a fait à Rod.

Rod…

Je poussais un profond soupir et j’ai bien failli gerber en r’gardant le sol un peu plus loin d’ses bottes, derrière elle.
C’était rouge, et ça puait.

Bon Dieu qu’j’voudrais être loin d’ici !

J’maudissais l’Moustache qui nous avait entrainé dans cette merde. Lui et ses idées géniales… mon cul oui !
J’savais qu’c’était bien trop facile comme job.
Ça cachait quelque chose.
Et j’aurais dû m’barrer quand j’en avais encore le temps.
Maintenant, pfff… P‘tain… Faut que j’me sorte de là !


- Oooh bordel ! Aaaah…

Un léger cri m’arracha à mes pensées et j’rel’vais vivement la tête vers la Furie Rousse.
Elle se tenait le ventre en se penchant en avant.
Je la voyais transpirer, elle avait le visage qui dégoulinait de sueur.
Sa pression sur ma nuque lâcha légèrement et je sentis que sa main manquait d’assurance sur son… son truc là, son espèce de lame.


- Hey ! ça va pas ? Vous voulez que… Qu’est-ce que j’peux faire ?

- Ta gueuuuule !!!! Ferme-là… tu veux ? Je… ça va très… bien.

- On dirait pas…


J’aurai mieux fait d’la fermer comme elle a dit. Pas commode la femelle.
Son regard transperça l’mien et je fus obligé de cligner des yeux pour me donner une contenance.
Avalant difficilement ma salive je pris mon courage à deux mains, pas facile vu la trouille que j’avais mais bon, fallait que je profite de l’occasion.


- Dites, votr’gars, là, il est en vie hein. Et j’pense qu’il va s’en sortir. Oui oui, il est costaud hein.
Ça va aller pour lui, hein…
Mais vous… Euuuh j’vais aller chercher un toubib hein… Pis comme ça il s’occupera bien de vous et d’votre bébé, hein..
Et votr’ bonhomme, il va aussi l’soigner mieux qu’moi. Hein…
Vous voyez, il respire bien. Même qu’il râle.
Hein… Euuuh… j’vais aller le chercher… hein... le... toubib…


Doucement j’commençais à m’lever en m’appuyant sur un genou.
Je la quittais pas des yeux.

J’voyais qu’elle avait mal, mais j’savais pas quoi faire.
Puis ça, c’est des trucs de bonne femme, moi j’y connais rien.
Et elles se débrouillent très bien toutes seules. Les femmes.
‘Fin j’crois. J’ai jamais vu comment elles faisaient en fait.
Parait qu’c’est pas facile à sortir et qu’faut les aider, parfois.
Mais là c’était l’occasion pour moi de me carapater fissa et fallait pas qu’j’loupe cette occas’…

Elle avait lâché prise sur ma nuque.
Instinctivement ma main se posa sur celle-ci et j’commençais à m’masser. J’avais été légèrement coupé et ça brûlait un peu.
J’en revn’ait pas comme c’était tranchant son… raaah… son arme, là.
Mes yeux dévièrent dessus alors que j’étais presque debout.
Elle dû s’en apercevoir car aussitôt elle se redressa et m’ barra la route, pointant sa lame sous ma gorge.
Ses traits étaient tirés et elle était pâle, mais pâle…

- Tu… bouges… pas… d’là… T’as compris ?

Sa voix tremblait et pas que sa voix d’ailleurs.
Son bras aussi, sa main et c’est tout juste si elle tenait sur ses jambes.
J’aurais pu m’barrer facilement là, mais j’avais la trouille.
D’un geste elle pouvait m’embrocher l’cou et j’préférais faire gaffe maintenant que j’savais de quoi elle était capable.


- J’veux juste vous aider. Ok ? D’accord ?
Z’allez avoir votr’ petit… Hein… Moi j’peux rien faire… là… hein…


Elle me quittait pas des yeux, ‘tain !
J’essayais de la convaincre, puis elle allait pas tenir longtemps comme ça non plus.
J’voyais qu’elle louchait sur le gars au sol.
Son homme. Elle était inquiète. Ca s’voyait.


- Aël ! Aël… répond-moi…
Oh bordel de m… Aaaah... Humpf… Non… pas… mainte.. nant…


Je la regardais en roulant des yeux. Jamais j’aurai cru que ça f’sait si mal…

J’avais pas l’air con là, debout devant elle sans rien faire.
Fallait que j’fasse quoi ? La soutenir ? L’aider à s’allonger ?

Moi aussi j’me suis mis à transpirer.
Enfin j’continuais d’transpirer car depuis l’début d’cette histoire, tout partait en cou….cacahuètes !

Je zieutais l’autr’gars, guère rassuré.
C’est sûr que dans l’état où il était, il aurait pas pu faire grand-chose non plus, mais plus rien n’m’étonnait avec ces deux-là.
Il gémissait et arrivait encore plutôt bien à bouger. Enfin il remuait un peu et les sons qu’il arrivait à sortir étaient plus des râles que des mots.
Me doute bien qu’ça d’vait pas être des mots tendres d’ailleurs !

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Fauve_mor
Et voilà ! Fallait qu’ça arrive ! Et bien sûr, jamais au bon moment !

La Rousseur, déjà fortement agacée par le regard de merlan frit de l’autre ahuri qui restait bêtement planté devant elle, fut encore plus irritée quand entre ses jambes un ruissellement chaud et incontrôlable se fit sentir.
Elle resta bouche bée à fixer le dicte Gaby alors qu’il semblait plutôt paumé à essayer de soigner Aël, alors attendre de lui une quelconque aide était carrément utopique.
Mais la douleur qui s’en suivit la laissa sans voix pour une fois, et les deux mains plaquées sous le bas de son ventre elle s’écroula sur ses genoux en grimaçant.
Soufflant et soupirant elle réussit à s’installer près de la charrette non loin d’elle, jetant un regard désespéré vers son homme.

Chose curieuse, elle se foutait complètement de tout ce qui pouvait bien l’entourer.
Une seule chose comptait, surmonter cette douleur…
Rouvrant ses yeux crispés, le front ruisselant de sueur, elle envoya un regard cinglant de paroles à Gaby qui bizarrement sembla comprendre.
Pas si con qu’ça finalement l’gamin ! Enfin… faut voir, quoi.

Le brun lâcha Aël et accouru derrière la Rousseur pour l’adosser à la charrette. Il y tira quelques couvertures et des linges qu’il jeta près d’elle.
Fauve, entre deux râles et longues respirations, tentait de lui faire comprendre qu’il fallait de l’eau, si possible propre.
Ses jambes pliées, les mains crispées sur ses genoux, elle résistait.
Non, elle voulait pas pousser.

Pourtant la Nature ne lui laissait pas le choix et peu importe ce qu’elle avait décidé, son petit, lui, voulait sortir.
Et sa ‘tite tête avait déjà bien commencé son parcours, tambourinant dans ses entrailles, la faisant hurler tout en se foutant du restant du monde.
Relevant ses jupes, elle plaqua son dos à la roue de la charrette et saisie ses genoux de ses bras tremblant de douleurs.

Elle était incapable alors de contrôler les mouvements autour d’elle, tout semblait se défiler comme au ralenti tant la pression qui s’exerçait sur ventre était limite intolérable.
Elle crut même mourir, le souhaita presque pour pouvoir en finir, et se mordit la lèvre jusqu’au sang en soufflant et poussant, le menton collé contre sa poitrine.

Elle sentit une main dans son dos et une voix qui lui semblait lointaine lui parlait.
Mais elle était incapable d’en définir davantage.
Trop concentrée sur sa tâche à accomplir, à cette façon qu’à la Nature de vous préparer au devoir de mère, Fauve subissait plus qu’elle contrôlait.
Et ça c’était pas son habitude.

Alors, résignée, la Féline avait laissé sa rage de côté et enfin, elle soupira longuement en rejetant la tête en arrière, reprenant son souffle dans un répit trop bref entre deux contractions.

Le temps s’était suspendu.
La nuit tombait.
Elle avait chaud.

Elle ferma les yeux et plongea ses pensées dans ce qui se passait en elle, pour pouvoir reprendre le dessus sur son corps sans céder à la panique.
Elle paniquera plus tard.
Mais pas maintenant.
Non.
Pas maintenant…

_________________
Yeliel_mor
[Le Cri de l’Innocence]

Cela fait un moment déjà que je ne peux pratiquement plus bouger.
Devenue à l’étroit dans ce qui est mon univers, mes coups se font plus forts contre les murs de chairs qui m’entourent, voulant les repousser toujours et encore.

J’ignore alors ce qui m’attend de l’autre côté.

Innocent et Insouciant, je me délecte dans ma bulle amniotique, jouant avec mes pieds, tripotant ce cordon qui me relie si intimement à Elle, quand soudain le chaos.

Des vibrations se font sentir, et je sens que son cœur s’accélère entrainant le mien dans la même confusion.
Sa voix est différente, et sa saveur s’est modifiée me laissant une sensation amère qui me fait grimacer tandis que des vagues m’oppressent contre les parois chaudes et tendues.

La bulle vient à se rompre, déversant son fluide qui m’entraine alors dans l’autre monde.
J’entends ses hurlements et perçois sa douleur alors qu’elle ignore tout de la mienne, tandis que mon corps se tort, se frayant un chemin dans ce tunnel obscur dont la lumière, juste au bout, m’attire et m’aspire indéniablement.

Mon crâne se broie, le passage le plus dur, mes petits os s’entrechoquent, encore une rotation d’épaule et je serai expulsé sans préavis de mon univers matricielle.

Puis mes poumons se déploient, une brulure m’envahit, un souffle sifflant s’engouffre alors, envahissant mon corps, prenant possession de son territoire, parcourant chaque parcelle vide pour mieux l’habiter de cette vie qui trépigne et qui explose dans un Cri.

Je respire !

Mais je me débats, je résiste d’abord, la peur de l’inconnu, l’incertitude, cette lumière qui m’assaille et qui m’éblouie.
Mes oreilles bourdonnent, les sons sont confus.
Et il fait si froid…

J’étais si bien pourtant dans cette enveloppe bien chaude et douillette, à l’abri de tout, sans aucun souci, bercé par sa voix et les battements de son cœur.
Baigné dans un tourbillon d’émotions, ressentant toutes ses peines, ses chagrins et ses joies, je me nourrissais de ses humeurs et de ses odeurs, partageant son sang, me frôlant parfois contre cette paroi si fine et si résistante pourtant, pour sentir se poser juste derrière la douceur de sa main aimante et protectrice de mon Innocence.

Où est-elle ?

Je sens qu’on m’attrape, une poigne ferme m’encercle, mes bras et mes jambes se tendent et mon corps s’arcboute.
Mes cris se font plus puissants maintenant que je ressens le poids du monde qui m’entoure.

Puis soudain on me pose, douce sensation de chair reconnue, je me recroqueville et mes doigts griffent doucement cette peau qui fut mienne.
Je l’entends à nouveau ce cœur si familier, qui m’apaise et me berce.
Je me calme et respire, savoure ce nouvel air que je partage désormais avec Elle.
Instinctivement ma bouche cherche le réconfort de son Odeur, suçotant et happant comme une ventouse fouineuse jusqu’à la rencontre de son sein, monticule que j’affronte sans peine, pour gober son téton nourricier.
Sa saveur sucrée et lactée finit de m’apaiser alors que mes yeux s’entrouvrent.
Mon regard brillant reste flou.

Je la cherche.
Elle est là.
Elle me regarde de ses prunelles débordantes d’Amour, sa main vient recouvrir mon corps qui se baigne à nouveau dans un écrin de chaleur.

Je la reconnais.
Oui.
Enfin je la vois.
Je te vois.
Pour moi, ça ne fait aucun doute, tu es un Ange… Maman !

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