Nathan2
Pour sûr, que Nathan eût toujours été le plus friand des Berrichons de ce genre dévénement. Dhabitude lévénementiel lui était dû, le garçon de Louvières enlaçait la fête Berrichonne sous la coupole de bonne augure, Louvières. Il se savait doté dun égo surdimensionné, qui, en bien des occasions accaparait lattention, au détriment des personnes qui se devaient être centrales.
Quelques cours de maintien par ici. Un peu de bienséance par là. Et le jeune garçon entêté & parfois, même effronté se tenait à peu près bien.
Accoster Alleaume de la sorte était tout simplement euphémique de la part de Nathan.
Bref, il y eut dénormes progrès! Le garçon au poisson orange se demandait si, lassemblée sen rendait compte de ses efforts surhumains. Ben oui, Nathan nétait pas totalement humain. Mais, ça, vous le saviez déjà.
Il ny avait donc pas de whisky. Diantre. Il lavait fait exprès, cétait tout bon à parier! Le sang fit un tour dans son corps en entendant à son insu, la prononciation faite par Constantin du Whisky, un viol auditif. Devait-il en pleurer ? Oh ben non, non, trop classique. Il ignora. Oui, comme un grand même. Un peu de tenue que diable.
Il donna à Constantin pour réponse ça, à peu près :
-Grmblmsstsgrml. Mmh.
Ça commençait bien.
Même très bien. Nathan navait pas sorti la carte, fromage de fromagère sentant le fromage de brebis greffé à celui de vache. Juste un « Grmblmsstsgrml. Mmh. » dune valeur exceptionnelle. Constantin dut se sentir heureux.
Un joli compliment que voilà.
Alors ce fut évident que le « régicide de Berry » lui fasse un super compliment en retour.
Nathan nen revint pas. Il était content de sa présence. Avait-il noté une pointe de froideur ou dironie ? Les deux se greffaient si bien pour fabriquer le mensonge.
Niaiserie Ambroisienne.
-Hé machin!
-Oui monsieur ?
-Il ma fait un compliment!
-Et ?
-Et ben je suis tout ému
-Pauvre Nathan
Dans une fête, tout senchaînait -Constantin partit, tant pis pour lui, il allait se faire iech, cétait tellement plus sympa avec le blondinet- que le duc dArgenton arriva vers lui.
-Quelle charmante enfant. Alleaume cache bien ses trésors, là. Assurément ma demoiselle, que la noblesse de Berry connait, en votre présence, un nouvel élan de beauté & de charme du côté féminin.
Côté masculin il y avait Nathan, ça compensait! Il se limita dans les compliments, qui bien entendu fusèrent dans son esprit. Un déluge de compliment. Il se contenta dune seule phrase. Pour ensuite se tourner vers le paternel, avec qui, de nombreux sujets devaient être abordés.
-Le futur est du passé concernant mon rang. Mais passons. Nous avons affaires. Jai cru comprendre que ma cousine eut jeté son dévolu sur ton frère, Mansart. Le Baron de Joinville il me semble Un léger sourire accompagna le tout.
-Aux dernières nouvelles, ma bien-aimée cousine, Johanara, est portée disparue. Ce qui fait, que je me porterai, par devoir, garant de la condition dAmaelle. Combien comptes-tu me soutirer ?
Un sourire de façade, Nathan masquait comme il se devait sa colère à lidée de payer une dote. Il sondait le terrain. Mais des négociations allaient arriver bien vite.
Non pas dénué dintérêt, Nathan eut à ce moment-là, la superbe idée de se positionner comme chef de famille, après-tout, il était le mâle des Ambroise, le dernier demeurant en Berry.
Sa cousine ne subvenait plus à rien, elle adjurait pour quelques piécettes. Le Limousin ne lui donnait que la vieillesse, quelle avait tant fuit ces dernières années.
Résigné, il prit un godet de vin.
Pas mauvais.
Sans plus.
Il regarda la fille Niraco séloigner et glissa à son ami.
-Garde-la bien. Une telle beauté est à même de tous les dangers.
Un détour de regard et il vit. Horreur!
Damnation!
Un Arundel.
-Ouh! Quand je disais quil y allait avoir de la baston Regarde. Un Arundel Elle est où la lice ?
Le jour était à la célébration. Le jour était à la fête.
-Il faut vraiment purifier le Berry.
Il le dit sans détourner le regard de lArundel, buvant son vin, nonchalant. Alleaume savait à quoi sen tenir avec Nathan. Il ne se cachait plus derrière les exquises métaphores.