Constantin
Constantin n'était point le meilleur dans l'arbre généalogique des Noldor. Il faut dire que cet arbre était incomplet et fortement bordélique. Aussi, dit il à Gomeric :
Pour toute question généalogique, demandez à votre tante Agnesia. C'est la mémoire de la famille. Elle saura vous répondre.
Il lui tapota l'épaule, mais déjà on s'adressait à lui de nouveau :
"- C'est ainsi que l'on m'accueille ? Je suis déçue, trèès déçue..."
Tiens, tiens, pensa le brun, en voilà une voix que je connais. Il se retourna et remarqua le loup. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres. Nantilde était de retour. Enfin ! Une escapade chez les Bourguignon, une tentative de produire du vin, bref... Constantin ne tolérait pas cela. Sa sur aurait dû être recluse dans une tour du Préau, à attendre qu'on veuille bien lui trouver un époux. Au lieu de ça, elle avait joué l'indépendante. Quelle honte...
Mais Nantilde avait toujours été une personne à surveiller. Déjà, enfant, Constantin n'aimait pas la savoir seule. Il craignait qu'elle fasse des "bêtises", sous entendu, fricoter avec les palefreniers -attention, c'est un métier intéressant - mais qui n'est pas très raccord avec la Famille Noldor. Aujourd'hui, elle avait vingt ans. Que restait il de son éducation religieuse ? Que gardait elle de la Bourgogne ? Ce territoire voisin, instable et bien trop grand ? Constantin allait le découvrir rapidement.
Enlevant immédiatement le loup de sa soeur, la fête était solennelle, et non grivoise, il lui embrassa le front avec toute l'affection qu'il pouvait avoir pour elle. Ce qui signifiait pas grand chose, mais Constantin était bien trop matérialiste pour se prendre d'affection pour quelqu'un, sa famille y compris. Deli était de celles qui avaient eu cette rare chance. D'ailleurs, Nantilde ne connaissait pas Deli, ni Childéric, l'Enfant Volé. Il faudrait qu'elles se rencontrent. Après tout, Nantilde voudrait peut être devenir la marraine de son neveu. Mais tout ceci n'était qu'accessoire. Le retour de sa soeur était une bonne nouvelle pour les affaires de la Famille. Aussi dit il sans animosité, mais sans douceur ni entrain non plus :
Votre retour m'apporte joie folle, ma sur. Vous avez manqué au Berry, j'espère que le Berry vous a manqué.
Sous entendu, était elle, comme lui, amoureuse de cette terre ? Après tout, la Bourgogne, ça vous change un homme, alors une femme, imaginez ! La Branche de Théoric de Noldor se devait de faire honneur à l'oncle Gil, le Kef de Famille. Constantin souhaitait prouver à son oncle - transfert paternel oblige - que les enfants de son frère pouvait faire de grandes choses. Peut être plus que ses propres enfants. Futile concurrence, il le savait. Sa Famille, c'était tout ce qu'il avait. Mais il voyait cela comme un fermier regarde ses champs : faire fructifier la moindre parcelle. Et Nantilde était un bon placement, un investissement sur l'avenir qui honorerait la famille. Quand je vous disait que Constantin était incapable de montrer de l'affection pour les siens...
Bref, il ne lui rendit pas le loup, et le posa sur une tablée. Prenant sa soeur par le bras, comme si cela ne faisait que quelques jours qu'ils ne s'étaient pas vus, il lui dit, tout en avançant vers les jardins où tout le monde s'était installé :
Vous vous rappelez des berrichons ? Je ne suis pas sûr qu'ils se souviennent de vous. Il faudra leur rafraîchir la mémoire. Nous célébrons l'Indépendance du Duché. Vous êtes arrivée à point nommé. Les routes sont peu sûres et ont dit que des Armées viennent nous attaquer. Vous serez dès demain recluse dans le château sous bonne garde, avec nos cousines. A moins que vous ne souhaitiez vous battre ?
Et, s'approchant d'une cruche, il lui servit un verre de vin de bourgogne, ce vin que Nathan semblait tant apprécier. Il observait déjà du coin de lil avec qui il pourrait marier sa sur...
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Le Berry selon Constantin.
Pour toute question généalogique, demandez à votre tante Agnesia. C'est la mémoire de la famille. Elle saura vous répondre.
Il lui tapota l'épaule, mais déjà on s'adressait à lui de nouveau :
"- C'est ainsi que l'on m'accueille ? Je suis déçue, trèès déçue..."
Tiens, tiens, pensa le brun, en voilà une voix que je connais. Il se retourna et remarqua le loup. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres. Nantilde était de retour. Enfin ! Une escapade chez les Bourguignon, une tentative de produire du vin, bref... Constantin ne tolérait pas cela. Sa sur aurait dû être recluse dans une tour du Préau, à attendre qu'on veuille bien lui trouver un époux. Au lieu de ça, elle avait joué l'indépendante. Quelle honte...
Mais Nantilde avait toujours été une personne à surveiller. Déjà, enfant, Constantin n'aimait pas la savoir seule. Il craignait qu'elle fasse des "bêtises", sous entendu, fricoter avec les palefreniers -attention, c'est un métier intéressant - mais qui n'est pas très raccord avec la Famille Noldor. Aujourd'hui, elle avait vingt ans. Que restait il de son éducation religieuse ? Que gardait elle de la Bourgogne ? Ce territoire voisin, instable et bien trop grand ? Constantin allait le découvrir rapidement.
Enlevant immédiatement le loup de sa soeur, la fête était solennelle, et non grivoise, il lui embrassa le front avec toute l'affection qu'il pouvait avoir pour elle. Ce qui signifiait pas grand chose, mais Constantin était bien trop matérialiste pour se prendre d'affection pour quelqu'un, sa famille y compris. Deli était de celles qui avaient eu cette rare chance. D'ailleurs, Nantilde ne connaissait pas Deli, ni Childéric, l'Enfant Volé. Il faudrait qu'elles se rencontrent. Après tout, Nantilde voudrait peut être devenir la marraine de son neveu. Mais tout ceci n'était qu'accessoire. Le retour de sa soeur était une bonne nouvelle pour les affaires de la Famille. Aussi dit il sans animosité, mais sans douceur ni entrain non plus :
Votre retour m'apporte joie folle, ma sur. Vous avez manqué au Berry, j'espère que le Berry vous a manqué.
Sous entendu, était elle, comme lui, amoureuse de cette terre ? Après tout, la Bourgogne, ça vous change un homme, alors une femme, imaginez ! La Branche de Théoric de Noldor se devait de faire honneur à l'oncle Gil, le Kef de Famille. Constantin souhaitait prouver à son oncle - transfert paternel oblige - que les enfants de son frère pouvait faire de grandes choses. Peut être plus que ses propres enfants. Futile concurrence, il le savait. Sa Famille, c'était tout ce qu'il avait. Mais il voyait cela comme un fermier regarde ses champs : faire fructifier la moindre parcelle. Et Nantilde était un bon placement, un investissement sur l'avenir qui honorerait la famille. Quand je vous disait que Constantin était incapable de montrer de l'affection pour les siens...
Bref, il ne lui rendit pas le loup, et le posa sur une tablée. Prenant sa soeur par le bras, comme si cela ne faisait que quelques jours qu'ils ne s'étaient pas vus, il lui dit, tout en avançant vers les jardins où tout le monde s'était installé :
Vous vous rappelez des berrichons ? Je ne suis pas sûr qu'ils se souviennent de vous. Il faudra leur rafraîchir la mémoire. Nous célébrons l'Indépendance du Duché. Vous êtes arrivée à point nommé. Les routes sont peu sûres et ont dit que des Armées viennent nous attaquer. Vous serez dès demain recluse dans le château sous bonne garde, avec nos cousines. A moins que vous ne souhaitiez vous battre ?
Et, s'approchant d'une cruche, il lui servit un verre de vin de bourgogne, ce vin que Nathan semblait tant apprécier. Il observait déjà du coin de lil avec qui il pourrait marier sa sur...
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Le Berry selon Constantin.