Carlotta_isabel
La poupée écoutait déjà la voix de sa soeur et elle fit un sourire à l'évocation de sa bonne mine, heureusement qu'elle n'était pas dans la confidence de ses semaines passées où elle avait été à deux doigts de se donner la mort. Chagrin d'amour, jeunesse, coeur brisé, promesse cassée et foutu naïveté. Elle s'en était sorti et aujourd'hui, la Volpilhat-Talleyrand était plus que jamais déterminer à reprendre le contrôle de ses émotions et de sa vie, ses pensées noires, ses souvenirs douloureux seraient mis au panier et même si certaines choses restaient, certaines choses passeraient. Carlotta vivrait et survivrait. Ce fut en voyant la tenue de sa soeur, que la jeune fille pensait qu'elle pourrait faire un effort mais, à quoi servait de faire des efforts vestimentaires lorsque la majorité du temps elle était seule et n'avait donc pas besoin de faire plaisir à d'autres. Le noir allait avec tout et il montrait ses formes sans montrer le trop de platitude qui régnait à certains endroits. Lorsque ses fesses étaient bien rebondie, sa poitrine manquait toujours de volume.
L'éclat de ses yeux fut brillant à l'évocation d'un cadeau, elle aimait beaucoup les cadeaux surtout venant de sa famille, cela lui rappelait les années où elle était encore plus jeune et où ses parents voulaient toujours lui faire plaisir, aujourd'hui ses parents avaient disparus et il n'y avait plus de cadeaux. Du moins, il n'y avait plus eu de cadeau jusqu'à présent, s'approchant elle n'eut pas le temps de prendre possession du précieux que déjà un trésor se faisait connaitre. Son neveu était le trésor, un Talleyrand, s'il ne partageait pas son sang il aurait le caractère de la famille et la jeune fille le traiterait comme tel. Peu était les hommes qui trouvaient grâce aux yeux de la Volpilhat-Talleyrand, ceux de sa famille avait eux toujours grâce. Comment réagir à un si petit être ? Il pourrait tomber et se briser où bien était-il assez solide pour résister à une chute. Et le mot marraine, elle serait sa marraine en plus de sa tante, elle aurait une double responsabilité, une double présence auprès de lui et cela, la fit sourire une fois encore quand si proche d'elle, elle pouvait tendre sa main vers l'enfant et lui caresser tendrement la joue en lui adressant quelques paroles.
Ah gouzi gouzi ! Mais oui, ah gouzi gouzi !
Comprendre : Lorsque certains parlent à des bébés comme s'ils venaient d'une autre planète ou pouvait comprendre quelques choses à ce langage inventer du moment.
N'est-il pas magnifique comme sa tante ?
Elle osait ! Elle aurait pu dire comme sa mère mais il s'agissait de Carlotta et de son neveu, une grande histoire d'amour commençait.
Carlotta_isabel
Moquerie, si cela n'était pas venue d'Ayena elle l'aurait mal prit, si c'était venu de la gente masculine elle l'aurait mal prit mais ce ne fut pas le cas alors, elle le prit avec un sourire en coin et se contenta de hocher la tête. Voir sa soeur dans cet état blessé n'emplissait pas de joie la poupée mais, celle-ci savait les quelques dernières épreuves que la Baronne avait connue, elle la savait forte et elle serait présente à ses côtés autant que possible. Lorsque le petit fut posé dans le berceau elle s'en rapprocha et se penchant souffla pour elle-même "Oui, il sera fort, il sera Talleyrand", c'était tellement bien de revenir à cette fierté familiale. Et enfin le moment tant attendu après la présentation du neveu bien évidemment, le moment tant attendu le cadeau ! Et oui et c'était Ayena qui invitait à s'en saisir. Ainsi, quelques pas de franchit et la Volpilhat-Talleyrand se trouva à côté du coffre, l'ouvrant pour saisir une robe, les femmes de la famille lui en offraient, à croire que ses goûts vestimentaires encore une fois n'était pas du tout aimer, elle se souvenait de ce cadeau de Jehanne Elissa, d'une robe offerte lors de son baptême, d'ailleurs, elle ne l'avait jamais mise, il faudrait pour cela que la tenue soit à sa taille et ce n'était pas le cas. La robe entre ses mains, touchant le tissu si précieux et la dépliant pour la mettre devant elle, sur tout le long de son corps comme un essayage elle regarda Ayena.
Oh. C'est une robe magnifique.
Elle le pensait, la couleur, la coupe, la forme, le tissu, elle aimait.
Mais il ne fallait pas.
En effet, la teinte noire n'était pas la moins chère, c'était pour cela qu'elle avait si peu de robe. En y réfléchissant, si, il le fallait, c'était un cadeau qui serait fortement utile et qui était sans aucun doute très apprécié. Avait-elle prévue des cadeaux elle ? Oui mais, elle ne les avait pas, il fallait attendre, Carlotta avait songé à offrir au neveu un chiot danois bleu comme elle-même en possédait un, seulement les évènements se bousculant, la Volpilhat-Talleyrand n'avait pas eu le temps de se rendre chez son fournisseur qui n'était autre qu'un cousin Talleyrand, Thomas celui qui vivait avec elle en Lorraine.
Comment pourrais-je vous remercier ? Je n'avais pas prévu que vous m'offririez un présent.
Gêner, elle l'était un peu, comment ne pas l'être dans pareille situation, Ayena lui offre une robe de toute beauté et elle, en dehors de sa présence elle venait les mains vides. Fitchre, si seulement elle n'avait pas cette foutu conscience, elle aurait sorti un bobard ! Et la jeune fille mourait d'envie d'essayer réellement la robe à force de la toucher. Double Fitchre !
Carlotta_isabel
Comment pouvait-on émouvoir Carlotta ? Prenez une soeur, une qui est veuve, plus vieille et qui boite et le tour est joué. Ainsi, elle plaça la précieuse robe dans les mains de sa suivante, certes elle n'avait pas une armée de gens à son service mais quelques personnes et au moins, cela limitait la trahison et les menaces. Tout ça pour dire qu'elle se rapprocha dès lors de Ayena et posa une fois de plus les yeux sur son neveu, un visage si innocent, si beau et là une fois encore elle ne pouvait pas s'empêcher de se comparer même à un bébé qui lui avait une peau certainement douce lorsque la sienne commençait à être marqué par des cicatrices un peu partout, il restait certains endroits encore vierge seulement elle était encore jeune et cela changerait un jour. La Volpilhat-Talleyrand prit donc place aux côtés de sa soeur et prête à l'écouter comme elle savait parfois le faire et comme elle le faisait parfois lorsque la personne qui parlait ne l'ennuyait pas.
Je vous écoute ma soeur. Parler à la jeune et intrépide beauté que je suis.
Ben quoi, c'est elle qui l'avait dit, parfois fallait prendre ce qui venait pour éviter la déprime.
Le Languedoc est-il toujours beau ? Je n'avais pas pu voir grand-chose la dernière fois, je pourrais me libérer un jour plus longtemps pour en voir les quatre coins. Je pensais y rendre visite à Jehanne Elissa, une cousine Volpilhat mais, je n'ai pas encore eu de nouvelle de sa part ou si peu.
Devait-elle entamer le sujet qui lui était toujours aussi douloureux ? Subirait-elle l'humiliation en le disant ? Elle se mordit les lèvres et détourna les yeux durant quelques secondes avant de relever la tête laissant apparaitre sa fierté, son côté Talleyrand.
Au sujet de mes fiançailles, elles ne verront pas le jour. Je crains d'y avoir renoncé moi-même, l'homme n'était pas digne de moi.
Dit comme ça, c'était presque...non, elle ne se vanter pas ou autre, c'était la stricte vérité après tout, découvrant ses manières, ses soucis avec les autres femmes, Carlotta voulait être l'unique, voulait la loyauté et la force d'un époux. Il resterait un cousin et un jour peut-être lorsqu'il aurait la maturité il comprendrait vraiment son choix de renoncer à lui. En parlant d'homme, où étaient les hommes Talleyrand qui devait venir ? Toujours en retard, fitchre !
Carlotta_isabel
Comment lui dire que sous ce caractère, sous cette force apparente la jeune fille ne se sentait pas capable de se choisir un époux, de prendre la décision qui l'engagerait toute sa vie, dans le bonheur comme dans le malheur lorsqu'on lui avait mit en tête qu'elle ne choisirait pas forcément son époux. Ses parents lui laisseraient sans doute toujours le dernier mot mais ils auraient dû lui présenter de bons partis et ensuite elle aurait fait un choix. Certes elle avait eu des demandes, des gens qui en lui écrivant lui avait signifié qu'elle était intéressante en revanche Carlotta restait une jeune fille qui avait eu le coeur brisé et qui se retrouvait aujourd'hui orpheline sans l'être. Tout reposait sur ses épaules et la Volpilhat-Talleyrand reculait toujours un peu plus sa décision, mariage de raison, arrangé elle voyait en cela des intérêts seulement soyons clair, épouser un homme pour son titre fut-il duc ne l'empêchait de penser que s'il n'en avait pas la carrure ça lui taperait rapidement sur les nerfs. Mais encore une fois, les sentiments c'étaient finis, jamais plus elle ne se laisserait tenter par l'Amour. Du coup, il fallait avoir l'équilibre entre les deux, un homme qu'elle ne détesterait pas mais qui aurait les épaules solides et saurait que c'est lui l'homme. En y pensant, cela donnait mal à la tête, aussi se souvenant des paroles de sa soeur, elle ne put qu'approcher et lui prendre les mains dans les siennes tout en parlant tranquillement d'une voix qu'elle voulait douce.
Vous avez cette baronnie de pleins droits et ne laissait pas les gens vous dire le contraire.
Par contre, le hic, comment lui dire que cet Alleaume de Niraco avait une triste réputation ? Où plutôt qu'il vivait dans un duché de fous ? Elle en avait entendu des vertes et des pas mûres aux sujets des Berrichons. La jeune fille prit une profonde inspiration avant de reprendre avec tout le sérieux dont elle pouvait faire preuve.
Ce Alleaume de Niraco n'est-il pas Berrichon ? Si c'est bien lui, je crains d'être non réjouie quant à l'idée d'une union avec cet homme. Je vous sais attachez à la couronne, il ne ferait pas un bon parti, de plus, vous êtes noble lorsque lui ne l'ai pas.
Faudrait peut-être lui dire de voir avec un noble d'Orléans ou de Bourgogne, c'était dans ses duchés que la jeune fille irait si un jour elle devait quitter la Lorraine. L'Empire elle aimait mais, toute une vie certainement pas, il fallait parfois partir pour mieux revenir, hors en Bourgogne, il y avait Jehanne Elissa et en Orléans il y avait Feodor.
Carlotta_isabel
Oh non, voilà qu'elle avait ouvert sa bouche au lieu de laisser à sa grande soeur le soin de ses affaires, néanmoins en tant que Talleyrand il était normal qu'elle se soucis un minimum dû bien être des membres de sa famille, surtout lorsque le membre en question allait la faire marraine de son enfant et lui avait offert une robe de toute beauté. Tortillement de ses lèvres en une petite moue avant de répondre aussi sérieusement que possible, autant prendre son rôle au sérieux comme à coeur.
Ma chère soeur. Un peu de forme histoire d'apaiser les prochaines paroles qui allaient tout en étant dit calmement être un peu dur à entendre, heureusement que Ayena n'était pas le genre coeur tendre, chagrin d'amour et tout le tralala, ce genre de joyeuseté était déjà énorme chez la jeune fille manquerait plus qu'elles soient deux à être comme ça.
Reprenons.
Je crains d'avoir de mauvaises nouvelles pour vous. Lorsque je suis entrée au service de la chancellerie de Lorraine j'ai dû apprendre un peu l'histoire de l'Empire et pour être bien l'histoire de la France. Ainsi, il y a deux ou trois choses que vous devez savoir. Le Berry est le duché qui depuis des décennies se veut indépendant, il y a à ce jour je crois, pas de duc du Berry légitime, du moins reconnue par la couronne. De même, il y a deux noblesses, l'ancienne reconnu par la couronne et la nouvelle qui elle n'est reconnu par personne. Du moins, je doute que le Languedoc et la couronne reconnaisse cette noblesse et sans faire erreur, je peux affirmer que le Sieur Alleaume n'est donc pas un Duc reconnu par la hérauderie Française.
Dans les faits, Alleaume était un traitre seulement Carlotta ne connaissait pas toute l'histoire, dur d'aller plus en profondeur. Rajoutant au passage ce que la Volpilhat-Talleyrand préférerait comme futur beau-frère.
Vous devriez vous tourner vers Orléans ou la Bourgogne. Je pense que nos parents apprécierais mieux un mariage dans ces eaux-là.
Ses yeux toujours sur Ayena.
Carlotta_isabel
Des yeux bienveilleux car la jeune fille en était parfaitement capable, elle couvrit Ayena du regard, oui les hommes trompaient, mentaient faisaient tout pour avoir ce qu'ils voulaient et sans se soucier des conséquences. Heureusement, la jeune Volpilhat-Talleyrand surveillait pour leur bien, les siens et n'hésitaient pas à sortir dents et griffes. Et puis soudain ce fut à Carlotta de regarder le sol, un voile de tristesse venait de se positionner sur ses yeux, retenant tant bien que mal des larmes qui voulaient sortir à l'évocation de ses parents et des soucis qui allaient avec. Que dire, comment le dire ? C'est après une profonde inspiration, que la poupée entama dès lors son récit.
Père est en procès pour Haute Trahison concernant Thérouanne. Il a été dénoncé par son propre frère comme je vous l'avais déjà dit. D'ailleurs, ce dernier m'a écrit mais, je n'ai pas souhaité poursuivre dans une relation avec un pseudo oncle, j'espère que vous ne m'en voudrez pas. Notre père avait fait un acte de donation, tant qu'il y a pas de comte d'Artois reconnu par la couronne je ne peux pas faire ma prime allégeance et donc entrer en possession du comté. Nos parents sont totalement absents, je ne sais pas quoi faire ni comment le faire. En leur absence, que dois-je faire concernant un potentiel candidat à ma main ?
Et encore un soupire, cette fois la colère commençait à monter en elle, abandonnée voilà ce qu'elle était.