Xalta
Non vous n'irez pas!
Si!
Non!
Mais laissez moi donc ! Ce ne sera pas la première ni la dernière !
Ce n'est pas une raison !
La duchesse tape du pied et lance un regard plein de défi à sa vieille gouvernante qui l'accompagne. Quel peut donc être le sujet qu oppose la vieille femme replète à la Demi-Rousse ? Mais la petite dame ne lachera pas, la Châtaigne peut lui lancer tous les regards courroucés qu'elle veut, elle ne cédera pas. Il en va de sa santé. Et d'ailleurs pour montrer qu'elle ne plaisante pas, elle prend le même ton que celui qu'elle employait quand Exaltation n'avait qu'une dizaine d'année.
Exaltation Lablanche d'Abancourt, écoutez moi bien! Vous n'irez point vous baigner dans la Loire ! L'eau est devenue bien trop fraiche et les courants sont trop forts avec toutes ces pluies !
Elle agite un doigt menaçant sous le nez de la femme, elle n'a pas peur de s'opposer surtout quand elle sait que c'est pour son bien.
Vous faites un caprice d'enfant gâtée ; et ce n'est pas ainsi que je vous ai élevée !
Xalta, un brin agacée, pousse un soupir, elle sait que celle qui fut sa nourrice a raison, mais elle avait eu envie de baigner ses pieds comme elle le faisait du temps où elle était giennoise. Et puis ce long ruban aux eaux miroitantes lui faisait de l'oeil. Une véritable tentation. Mais pourquoi avait-elle choisi de venir se promener sur les rives du fleuve ? Elle savait que cela la rendrait nostalgique voire mélancolique.
Juste un pied !
Non !
Un Orteil !
Toujours pas !
Grrr !
Vous pouvez grogner autant que vous voudrez madame, mais je ne vous laisserai point faire ! Attrapez du mal! Et votre fils qui n'a déjà plus de père, va se retrouver orphelin de mère !
Le visage déjà pâle de l'Orléanaise devient livide, Euphémie a eu l'argument fatal. Et c'est donc résignée qu'elle regarde la Loire. La vieille femme regarde la jeune femme, elle s'en veut de lui avoir dit une telle chose, mais elle tient tant à la Lablanche. Elle se rapproche de la duchesse et glisse un bras autour de la taille ducale sans un mot, la laissant à ses pensées. Elle sait que la Demi-Rousse souffre de l'absence de son époux, même si elle se donne des apparences joyeuses, qu'elle plaisante comme si de rien n'était. Mais ceux qui connaissent vraiment Xalta, savent que plus elle rit, plus elle plaisante, plus elle cherche à dissimuler, c'est pour mieux cacher ses souffrances et ses chagrins. Chagrins qu'elle est désormais incapable de consoler, pas comme dans son enfance. Non sa Châtaigne roussie n'est pas insensible sous cette carapace d'impassibilité.
Rentrons tu veux bien ?
Elle serre la main de la vieille femme qui est posée sur sa hanche, elle lui dépose une bise sur la tempe. Elle lui sourit avec douceur.
Merci.
Puis elle plisse ses yeux mordorés, affiche une mine taquine et d'un ton plein de défi.
Toute façon, je reviendrais à Minuit!
Puis de rire, rire pour ne pas pleurer et tenter de rassurer. La vieille femme n'est pas dupe, mais elle joue le jeu, pousse un énorme soupire en levant les yeux au ciel.
Vous êtes incorrigible !
Puis bras dessus, bras dessous, elles prennent le chemin du retour jusqu'à la ville.
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Blason à venir
Si!
Non!
Mais laissez moi donc ! Ce ne sera pas la première ni la dernière !
Ce n'est pas une raison !
La duchesse tape du pied et lance un regard plein de défi à sa vieille gouvernante qui l'accompagne. Quel peut donc être le sujet qu oppose la vieille femme replète à la Demi-Rousse ? Mais la petite dame ne lachera pas, la Châtaigne peut lui lancer tous les regards courroucés qu'elle veut, elle ne cédera pas. Il en va de sa santé. Et d'ailleurs pour montrer qu'elle ne plaisante pas, elle prend le même ton que celui qu'elle employait quand Exaltation n'avait qu'une dizaine d'année.
Exaltation Lablanche d'Abancourt, écoutez moi bien! Vous n'irez point vous baigner dans la Loire ! L'eau est devenue bien trop fraiche et les courants sont trop forts avec toutes ces pluies !
Elle agite un doigt menaçant sous le nez de la femme, elle n'a pas peur de s'opposer surtout quand elle sait que c'est pour son bien.
Vous faites un caprice d'enfant gâtée ; et ce n'est pas ainsi que je vous ai élevée !
Xalta, un brin agacée, pousse un soupir, elle sait que celle qui fut sa nourrice a raison, mais elle avait eu envie de baigner ses pieds comme elle le faisait du temps où elle était giennoise. Et puis ce long ruban aux eaux miroitantes lui faisait de l'oeil. Une véritable tentation. Mais pourquoi avait-elle choisi de venir se promener sur les rives du fleuve ? Elle savait que cela la rendrait nostalgique voire mélancolique.
Juste un pied !
Non !
Un Orteil !
Toujours pas !
Grrr !
Vous pouvez grogner autant que vous voudrez madame, mais je ne vous laisserai point faire ! Attrapez du mal! Et votre fils qui n'a déjà plus de père, va se retrouver orphelin de mère !
Le visage déjà pâle de l'Orléanaise devient livide, Euphémie a eu l'argument fatal. Et c'est donc résignée qu'elle regarde la Loire. La vieille femme regarde la jeune femme, elle s'en veut de lui avoir dit une telle chose, mais elle tient tant à la Lablanche. Elle se rapproche de la duchesse et glisse un bras autour de la taille ducale sans un mot, la laissant à ses pensées. Elle sait que la Demi-Rousse souffre de l'absence de son époux, même si elle se donne des apparences joyeuses, qu'elle plaisante comme si de rien n'était. Mais ceux qui connaissent vraiment Xalta, savent que plus elle rit, plus elle plaisante, plus elle cherche à dissimuler, c'est pour mieux cacher ses souffrances et ses chagrins. Chagrins qu'elle est désormais incapable de consoler, pas comme dans son enfance. Non sa Châtaigne roussie n'est pas insensible sous cette carapace d'impassibilité.
Rentrons tu veux bien ?
Elle serre la main de la vieille femme qui est posée sur sa hanche, elle lui dépose une bise sur la tempe. Elle lui sourit avec douceur.
Merci.
Puis elle plisse ses yeux mordorés, affiche une mine taquine et d'un ton plein de défi.
Toute façon, je reviendrais à Minuit!
Puis de rire, rire pour ne pas pleurer et tenter de rassurer. La vieille femme n'est pas dupe, mais elle joue le jeu, pousse un énorme soupire en levant les yeux au ciel.
Vous êtes incorrigible !
Puis bras dessus, bras dessous, elles prennent le chemin du retour jusqu'à la ville.
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Blason à venir