Maywenn
-
La gamine dont les vêtements continuaient à dégouliner de l'eau écouta sagement son amie qui finit par arriver à la même conclusion qu'elle.
Elle sortit de sa poche un ruban qu'elle mit dans sa bouche et commença à tresser ses cheveux, dans sa tête, elle se prépara déjà à la traîner jusqu'en ville par n'importe qu'elle moyen.
Mais...
Mais cest pêché Elle devrait avoir honte ! Cest pêché !! Offenser le Très Haut comme ça ! Lui qui est si bon pour chacun dentre nous Orgueil !!!... oui voilà cest ça !... Cest le pêché dOrgueil de faire ça !
Attenter à sa vie, y mettre fin alors que cest quelque chose de si précieeeux .
La brune n'en croyait pas ses yeux, ou plutôt, ses oreilles. Depuis quand sa petite Eleo était elle devenue si pieuse ?
Elle la regarda, l'observa, elle prononça ses paroles avec une conviction inébranlable.
Il faut que lon trouve une solution, pour se débarrasser du corps, jentends ! La ramener en ville cest niet, de plus, elle est beaucoup trop lourde pour nous, même nous deux réunies.
Elle baissa les yeux vers Cesarie. Elle ne pouvait pas la laisser là, ainsi, abandonné dans la nature. C'était physique, c'était plus fort qu'elle, elle ne pouvait sempêcher de faire le parallèle avec l'assassinat de sa mère. Sa tendre mère, qui fut massacrée par ordre de son père et dont son corps fut abandonné dans la forêt entre Argentan et Lisieux, la laissant ainsi meurtrie et à la merci des charognards...
Non elle ne pouvait pas ...
Elle n'était pas particulièrement amie avec dame Cesarie, mais elle ne méritait pas ce genre de fin...
Nerveusement elle se massa la tempe droite avec son index, tentant de démêler tous les noeuds qui commencèrent à se former dans sa petite tête tout en entendant Eleo dans sa réflexion.
Pendant que Eleo faisait les 100 pas à la recherche d'une solution. La gamine s'éloigna silencieusement à la recherche de sa ceinture qu'elle avait détachée à la hâte et dans dans l'une de ses escarcelles gardait secrètement une petite pâte à base d'opium, quelque chose lui disait qu'elle en aurait besoin ...
A son retour tout en bouclant sa ceinture et après avoir vérifiée que la dite pâte soit bien dans son escarcelle pour se rassurer, son amie sembla avoir trouvé une solution...
Il faut quon lenterre !
Mais pas ici évidemment, le sol est trop friable Il faut que nous la transportions plus loin, vers la forêt quest-ce que tu en dis ?
La gamine ne savait plus quoi penser. Elle regarda le corps. Puis la forêt. Puis son amie.
Je... je ne sais pas Eleo...
Elle était perdue, sa voix était fébrile.
Elle qui toujours avait ce fort caractère, cette assurance, cette non-peur, le geste toujours aussi sur et cet instinct de survie cultivé depuis son jeune âge.
Il n'en restait plus grand chose, elle sentit sa poitrine se comprimait.
Elle ne savait plus se qui était bien ou ce qui était mal.
Mais son amie elle, elle était tout autre, elle était déterminée, comme sur de se qu'elle faisait. Alors...pour une fois, elle allait suivre et lui faire confiance.
Tu prends les pieds ou le haut du corps !... ?
Je vais prendre les pieds....
Elle se plaça, prête à soulever les membres de Cesarie. Ses mains prirent ses chevilles et attendit que Eleo soit à son poste pour commencer à la soulever et à la déplacer...tant bien que mal...vers la forêt, car en plus du corps, faut compter le poids de l'eau !
Elles firent quelques mètres, le nez de la gamine se plissa une certaine odeur commença à l'incommoder...
Eleo... dis moi que c'est la meilleure solution...pour...
Elle n'eut point le temps de terminer sa phrase qu'un pan de la peau totalement imbibée d'eau et fragilisée resta dans la main de la gamine laissant ainsi à moitié tomber le corps.
Elle aurait pu crier d'horreur en voyant ce morceau de cuir humain blanc et rouge, mais non, elle le lâcha au sol.
...elle...
A présent, il n'y avait plus le choix. Il fallait la planquer !!!
Et... si on prenait...un bras chacune ? En ... en tirant sur les manches....?
_________________