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[RP]A l'embranchement, tournez à droite...Faites demi-tour.

Finn
Des yeux, l'Irlandais suit l'action de son air placide. Inexpressif au possible, contrairement à la petite terreur qui s'acharne à lui témoigner tout son mépris. L'habitude sans doute. À force d'être une enflure, on apprend à subir l'éclair sans le tonnerre.
Pour autant, le mercenaire se montre attentif. Après tout concerné par le sort de la plaie qu'il s'est choisie. Alors voyons voir, comment expliquait-elle son pactole déjà ? Ah oui, une partie de ramponneau. Et un mystère de moins. Parce que c'est pas tout, le meilleur arrive !

La gargouille sort de son mutisme pour écarquiller les yeux.


- « Pardon ? »

Des mercenaires ?

Elle bat des records... Comment une si petite chose peut-elle être l'attrait de tant d'ennuis ? Comment diable en pleine brousse, dans le trou du cul du monde, si loin de toute forme de civilisation, en à peine quelques heures, un seul petit bout de femme peut-il réussir à faire peser sur sa tête une quelconque vendetta ? Et lui, qu'a-t-il fait pour mériter un tel sort ?

Partagé entre désespoir et admiration, le Gaélique se fend d'un éclat de rire. Comme ça, sans prévenir. Le vieux briscard qui pourtant en a vu d'autres se fend littéralement la poire. L'hilarité nerveuse dont il est victime arrive à son comble lorsque la vindicative biche tente de refaire surface, en équilibre précaire sur ses pattes.

Une larme est même écrasée à la commissure de son œil embué par le rire.
Concentration... Hum.


- « Vous... Vous et votre lame à couper l'beurre. Contre des hommes armés ? Pas question d'partir, j'veux pas rater ça ! »

Il manque de pouffer à nouveau et inspire pour retrouver son calme.

- « J'espère que vous pouvez compter sur un solide répertoire de blagues, car je n'vois que votre humour pour vous sauver la peau. Il a bien failli m'abattre à l'instant. »

Son sérieux pratiquement retrouvé et faisant fi des réticences bretonnes, l'Irlandais empoigne le bras de la teigneuse avec vigueur afin de soutenir l'effort. La faire tenir debout constituerait un bon départ. Ou une sérieuse issue à ce marasme.

- « Arrêtez un peu d'rêver, tout ce que vous y gagnerez c'est un aller simple en Enfer et des courbatures terribles à l'arrière-train en ch'min. Je vous ramène, et c'est pas négociable. »
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Marzina
Il l'exaspère. Toujours. Il part, il part plus. Elle voudrait qu'il reste il se casse, elle lui demande de se casser et il reste. Il serait pas de nature contrariante non, cet Irlandais de malheur?! Elle hallucine la Princesse, elle a encore jamais vu ca. Elle attend fièrement qu'il ait fini son petit numéro, qu'il ait fini de rire, relevant son petit nez altier.

"Je vous ai pas demandé de rester que je sache! J'ai mon épée, je les fracasserais!"

Et dans un accès de mauvaise foi, elle ajouta même d'un ton hautain:

"Hors de question que vous restiez, vous ne feriez que me gêner!"

Sa main qui se referme sur son bras n'arrange rien. Tentant violemment de se dégager, elle lui répliqua droit dans les yeux, excédée:

"Ce n'est pas à vous de décider si j'ai le droit de crever!"

Même qu'elle en a plus qui l'attendent de l'autre coté qu'ici, alors ca la dérange pas tant que ca. Blessée dans sa fierté, elle ajouta:

"Si vous avez peur pour vos terres, mon frère en a plus que moi, vous n'aurez qu'à vous faire anoblir par lui!"

Qu'est-ce qui lui avait pris à la fin, de vouloir prendre cet animal infernal en tant qu'unique vassal?! Et l'animal breton, blessé et poussé dans ses retranchements, blesse à son tour là où il sait que ça fera mal, enfonçant cruellement son talon sur le pied qu'elle sait blessé. Par elle, en plus.
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Finn
Quelle épée ? Celle dont tu sais pas te servir ??
Restes-en à l'humour, va. C'est encore ta meilleure arme.
Que tu crois, mon vieux...

Si l'idée de recommencer à se gausser chatouille doucement les côtes du Gaélique, la suite lui coupe toute envie. Sa farouche résistance d'abord, puis le regard qu'elle braque ensuite sur lui, auquel il répond, furieux, et enfin les pointes acérées de ses mots. Lesquels le laissent un instant pantois, comme soufflé par ce déchaînement haineux.

Comment ose-t-elle ? L'ego en prend un sacré coup sur le caisson. L'indignation enfante alors le mépris de l'animal blessé dans son orgueil, qui s'apprête à la planter en plein milieu du chemin comme un rien. Un rien du tout dont il n'a clairement pas besoin. Mais c'est sans compter la frappe traître sur les fragiles coutures de son pied à peine remis de la morsure d'un piège à loup savamment disposé sous sa tente par ce suppôt du Malin. Un pari stupide...

Incapable de bouger le moindre orteil, le vétéran serre les dents tandis que la douleur irradie sa jambe. Et les yeux grand ouverts sur elle, il fait décarrer cette épine de son pied en la repoussant sèchement contre son cheval. Il darde alors un index menaçant qu'il envoie rebondir sur le front hautain à mesure qu'il rétorque en approchant sa tronche hémiplégique de l'insolente.


- « J'ai pas besoin d'un bout d'rocher qui flotte en plein milieu d'nulle part. J'ai encore moins besoin de la petite garce hystérique qui y règne en maître et qui s'croit en droit d'me traiter comme le dernier des parvenus. Je n'ai besoin de rien ni d'personne. Rentrez-vous bien ça dans l'crâne ! »

Ayant dû l'acculer contre le flanc de sa monture fauve pour se faire entendre et tenter de retrouver un semblant de dignité, l'Irlandais se redresse et toise froidement en méditant certains des propos de la Montfort.

- « Vous avez donné votre parole, pas votre frangin. Ce sera donc l'espèce de dégénérée que vous êtes et personne d'autre. Alors ravalez vos envies d'suicide car on a encore de la route à faire tous les deux. »

Infiniment plus calme après avoir vidé son sac, l'Irlandais secoue lentement la caboche et dévisage curieusement celle qui se verrait prochainement promettre sa loyauté.

- « Je savais bien qu'un truc tournait pas rond chez vous. »
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Marzina
Elle regarde la douleur se peindre sur son visage, et au fond d'elle, elle jubile. C'est bien fait pour lui. Faut toujours qu'il fasse son dictateur aussi! Enfin elle espère ne pas avoir à refaire les points de suture, devoir faire des points aussi petits sur celui-ci qui grogne et vocifère qu'on le laisse crever, c'était pas une partie de plaisir!
Atterrir sur son cheval non plus, c'est qu'il est pas spécialement gras! Elle assassine Finn du regard. Trop facile de pousser comme ça un petit gabarit comme elle, et avinée en plus! L'Irlandais ne recule décidément devant aucune bassesse tapotant son front de son index tandis que les yeux insolents ne cessent de le narguer.
Non loin de se laisser impressionner parce qu'il la coince contre son canasson et la regarde de haut, elle fait un pas de plus vers lui, bizarrement moins révoltée pourtant.


"Forcément que ca tourne pas rond chez moi pour vous avoir promis une chose pareille!"

Faut franchement avoir un grain pour vouloir se le coltiner sur une presqu'île, un truc clos quoi!

"Mais je l'ai dit et je le ferais. Je respecte toujours ma parole."

Et puis elle tape d'un index rageur sur son torse, comme si elle eût voulu y faire un gros trou.

"Mais vous avez intérêt de l'aimer, mon bout d'rocher! Et d'avoir un peu de respect pour la suzeraine-garce-hystérique que je suis, parce que jamais je ne vous ai considéré comme un parvenu moi!"

Voilà, elle a vidé son sac elle aussi. Dessaoulé un peu aussi, pour le coup. Et elle se retrouve devant le Finn complètement dénuée de fureur, sans plus savoir quoi dire du coup.


"Blaireau!"

Ca, c'était pour le coup du mollusque tiens.

"On fait quoi?"

Pour les mercenaires, bien sûr.
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Finn
De son impatience de découvrir les moindres recoins de ses terres et d'y poser son baluchon trop longtemps bringuebalé sur les chemins, l'Irlandais ne dit rien. Pas plus qu'il n'avoue son respect pour l'Altesse décidée à respecter chaque mot qu'elle a prononcés en acceptant de lui attribuer sa confiance. Tout est dit.

- « On va s'cacher dans un trou, commencez à creuser. »

Ironise-t-il devant l'évidence en rattrapant les rênes de son Napolitain pour l'attirer à lui. Le petit tyran ascendant blaireau se réveille, et constatant qu'elle a retrouvé un semblant de sobriété, il amorce le retour au campement. Cette fois-ci, il compte bien rentrer. Et pas seul.

- « Vos mercenaires n'ont pas l'air trop pressés de récupérer leur magot. Ils vous ont pas refilé de la fausse monnaie, au moins ?! »

Demi-sourire narquois tourné droit devant, alors qu'il presse le pas.
Tiens, voilà de quoi t'occuper pendant le trajet.

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