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[RP]L'arrivée à Quiberon, Finn'ment jouée

Finn
La flasque retrouve l'intimité de sa poche sans passer à la pesée alors qu'il rétorque, pédagogue :

- « C'est toujours le matin. »

Et là-dessus, l'Irlandais ne fait pas d'exception. Affaire de discipline.

- « Si vous désirez manger avant, il faudra vous lever plus tôt. »

Un rapide coup d'œil la jauge, et note qu'elle a abandonné la targe dans sa chambre. Au moins a-t-elle eu la présence d'esprit de se présenter en tenue adéquate. La mise lui confère un air de garçonne qu'il ne soupçonnait pas, et c'est en s'attardant sur la natte que l'oubli est pardonné. Le petit bouclier rond d'entraînement doté d'une simple poignée lui est tendu, sa couverture de fer largement cabossée annonçant la couleur.

- « Vous en aurez besoin. »

Un sourire hésite à se former, puis renonce.

- « Mais d'abord, échauffez-vous. Épaules, bras, nuque, articulations, tout ce que vous trouverez à faire grincer. »

Ce disant, l'homme pose un genou sur le sol de la cour pour fouiller son sac. Un sourcil soucieux se fronce alors, conscient qu'il n'aurait pas dû assister au spectacle d'une Montfort en proie à ses démons. Le souvenir le distrait et il le sent. La crainte de sauter une étape rendant ses gestes particulièrement méticuleux. Quitte à les répéter deux fois.
Il n'a pas l'habitude, non plus. Son instruction remonte à loin, et consista grossièrement à acquérir par la pratique réelle. Sur le tas. Transmettre en quelques leçons ce que vingt années ont forgé est une autre paire de manches. Mais il s'est engagé, et l'idée lui paraît de moins en moins absurde. Lui apprendre à manier une lame lui apparaît même de plus en plus nécessaire.

Le sac de jute accouche finalement d'une épée bâtarde, pointe émoussée, parfaite pour s'entraîner. Laquelle il lui présente à l'horizontal tandis qu'il l'imagine obtempérer à la consigne précédente.


- « Bon. Alors voyez ça, c'est une épée. Ça se tient par le bout qui coupe le moins, et ça tombe bien parce que le but c'est plutôt de couper ce qu'il y a en face... de l'autre bout. »

Elle a bien dit ne rien y connaître, alors autant commencer par les bases. Voire les fondations pour le coup.

- « À une main, deux mains, celle-ci fait les deux. Mais vous n'en aurez qu'une de disponible aujourd'hui... Vous suivez jusque-là ? »

L'Irlandais reporte son attention sur elle, osant enfin chercher son regard.
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Marzina
Toujours le matin...En voilà une mauvaise nouvelle, il aurait fallu commencer par lui dire ça, elle n'aurait peut-être pas voulu de ces cours finalement! Une idée à la con de faire ça le matin. Qui avait décidé ça d'ailleurs?! M'enfin comme l'Irlandais lui explique ça doucement, elle bronche pas et enfonce seulement les mains dans les poches, résignée.

- « Si vous désirez manger avant, il faudra vous lever plus tôt. »

Pfeuh. Après tout, ce sera son problème à lui si elle lui fait une syncope pendant l'entrainement! Il n'aura qu'à assumer cette décision stupide. Elle enfonce un peu plus les mains dans ses poches. Elle n'avait rien mangé depuis la discussion de la veille, déjà à ce moment là son ventre grondait, mais elle avait une nuit éveillée en plus dans les pattes, et bientôt un peu d'exercice, si elle se décidait à bouger. Autant dire que son estomac ne tarderait pas à la rappeler à l'ordre. Rien qu'à parler nourriture, il avait émis une plainte étouffée, et il ne s'arrêterait probablement pas en si bon chemin, peu habitué à être torturé de la sorte. Elle attrape le bouclier qui lui est tendu. Ça elle maitrise, par la force des choses. L'avertissement sur sa future utilisation cependant lui fait légèrement froncer un sourcil. Elle espérait juste qu'il n'avait pas d'amertume par rapport à la discussion de la veille, qu'il se sentirait obligé de défouler pendant ce cours aujourd'hui.

- « Mais d'abord, échauffez-vous. Épaules, bras, nuque, articulations, tout ce que vous trouverez à faire grincer. »

Le regard se pose, intrigué, vers l'Irlandais qui déjà ne la regarde plus et farfouille dans son sac. Échauffer? C'est à dire? Petra*? Kézako? Faire grincer une épaule, un bras...? Y'a rien qui grince, elle est encore jeune et en bon état elle! Elle est censé faire ça comment?!
Toute à ses interrogations qui finalement ne trouvèrent pas réponse, elle pose finalement son épée à terre pour attraper celle qu'il lui tend. A la réflexion sur la lame, elle lâche finalement un reniflement hautain.


"Je suis ignorante mais pas stupide, trugarez*! Je sais bien à quoi sert une épée, et je sais aussi qu'une lame, ça coupe!"

Les yeux se lèvent au ciel et les bras se croisent avec les encombrants présents, marquant l'agacement d'une blonde levée du pied gauche, qui crève la dalle, et qui est contrariée. Elle prête quand même un minimum d'attention à la suite, suffisamment pour lever les sourcils et ouvrir des yeux ronds.

"Euh...ya* je suis. Enfin je crois. Mais...Comment ça "une seule de disponible"?"

Les yeux noirs intrigués croisent ceux de l'Irlandais, et finalement se détournent, dénotant une certaine gêne. Ils viennent donc se poser sur l'épée qu'elle tient en bougonnant.

"En plus c'est de la merde. Elle est même pas aiguisée votre épée. Je préfère la mienne."

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*quoi
*merci
*oui

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Finn
À la bonne heure, les choses sérieuses vont pouvoir commencer. Empoignant une épée similaire à celle qu'il lui a confiée, l'Irlandais fait craquer sa nuque en sautillant sur place pour parfaire son échauffement. Ce qu'il ne doute pas qu'elle ait fait pendant les explications.

- « C'est volontaire, Princesse. Je tiens à ce pourpoint. »

Elle lui a en déjà ruiné au moins deux avec sa foutue dague, la sauvageonne.
Et réflexion faite...


- « Posez ce bouclier. »

Elle ne risque presque rien avec cette pointe de couteau à couper le beurre.

- « À présent, observez bien. En garde ! »

Joignant le geste à la parole, l'Irlandais enserre doucement la fusée des deux mains, la droite devant, contre la garde, tandis que pouces et index forment un anneau autour de la poignée. En garde médiane. D'un geste du menton, il l'invite à l'imiter, avançant le pied droit vers elle, dans l'axe de sa lame tandis que le gauche reste en arrière, perpendiculaire au premier.

- « Les pieds bien à plats, les jambes légèrement fléchies, et tenez-vous droite.

Les bras sont ramenés au plus près du buste, attention maintenant ça va barder...

- « Vous savez danser ? »

Bien sûr qu'elle sait.

- « Eh bien l'escrime, c'est pareil. »

Aussi souple qu'un félin, le Gaélique entame subitement son ballet, comme s'il marchait sur des œufs. Visiblement, c'est pas une blague.

Un pas en avant :

- « La marche. »

Puis un pas en arrière :

- « La retraite. ».

Et il reprend, proposant quelques variantes latérales, pivotant parfois d'un quart de tour tout en maintenant sa posture.

- « Vos pieds rasent le sol, sans le toucher. Le talon se pose toujours en premier, distant de son acolyte d'une largeur d'épaule. Jamais plus. »

Il accélère la cadence, le vieux briscard, finissant toujours par retomber sur sa position de garde.

- « Allez allez, de la souplesse. Un-deux-trois...»
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Marzina
Elle le regarde sautiller, une épée à la main, tandis que se lève petit à petit un blond sourcil circonspect. Un léger sourire en coin vient soulever le coin de ses lèvres à l'évocation des pourpoints abimés qui n'étaient dans sa tête à elle que justice. Sans se faire prier elle balance le bouclier à terre où il atterrit avec un bruit de ferraille.
La suite continue de la sidérer. Il gesticule et lui demande de l'imiter. Non merci. Elle se contente de lever un sourcil. "Attendez, vous êtes vraiment sérieux là?", qu'elle semble dire. Il lui fait pas vraiment peur, l'Irlandais là, il lui parait surtout ridicule. Et elle ne comptait pas vaincre ses ennemis sur le champ de bataille en les faisant s'étouffer à force de rire.


- « Vous savez danser ? »

Elle lui lance un regard désabusé. Bien sûr qu'elle sait, une des premières choses qu'on lui a appris à Machecoul! Mais elle ne voit pas vraiment où il veut en venir, à lui parler de danse alors qu'ils sont censés se battre.

- « Eh bien l'escrime, c'est pareil. »

Elle l'observe alors faire des pas en avant, en arrière, de plus en plus hallucinée, le regardant tournoyer comme ça, tandis qu'un rire irrépressible la prend, lui faisant se tenir les côtes. Essuyant les larmes qui perlent au coin de ses yeux, elle lui répond:

"Quand je danse c'est plus gracieux que ça!"

Elle inspire, tente de retrouver son calme.

"Plutôt crever que de me ridiculiser avec vous!"

Ca l'a pas trop convaincue, l'élève.
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Finn
De la grâce, mais il suffisait de demander. L'Irlandais s'y applique alors en poursuivant la gigue coordonnée de ses pieds, le buste résolument tourné face à la profane hilare. Imperturbable et dévoué corps et âme à sa leçon, il exagère même le mouvement, le ralentissant afin de lui permettre de le suivre.

Un pas de plus :


- « Marche inversée... »

À ceci près qu'elle ne risque pas de retenir quoi que soit, les yeux embués de larmes.
L'occasion de lui offrir un contre-exemple de son cru :

Jambe droite brusquement portée en avant, créant un écart supérieur à la largeur d'épaule requise jusqu'ici, le maître bondit vers l'élève sans décoller le pied arrière pour une attaque au fer. Laquelle se concrétise sans transition, sa lame frappant la sienne avant de s'enrouler pour cueillir la garde adverse de la pointe. Sur une rotation du poignet, l'arme piégée vole tandis qu'il empoigne la sienne à même le fer pour terrasser la Montfort d'un violent coup de pommeau dans le ventre.


- « Et ça, c'est la demi-fente avant. Plus quelques extras. »

La jambe fléchie revient en arrière dans la limite imposée précédemment à l'écart des pieds.

- « Le ridicule ne tue pas, l'inattention si. »

Leçon qu'il lui inculque en la toisant calmement mais sans indulgence. L'entraînement c'est l'entraînement, pas une une vulgaire rixe de taverne. Petites rancœurs et discipline ne font pas bon ménage alors l'animosité reste au vestiaire.

- « Maintenant, relevez-vous. »

Il va sans dire qu'aucune main ne lui sera tendue, le mercenaire préférant reprendre sa position de garde.
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Marzina
L'attention avait dévié, la tête blonde était peu portée à la concentration, notamment quand ça ne l'intéresse pas. Le seul truc positif, c'était de le voir gigoter comme ça, c'était assez amusant.
Pour un temps du moins. Parce qu'elle était si peu attentive qu'elle vit à peine l'attaque et déjà son épée lui saute des mains. S'ensuit une violente douleur au ventre qui lui coupe le souffle, et elle retrouve le plancher des vaches, furieuse.


"Aïe."

Elle se massa l'arrière du crâne en se redressant, sourcils froncés, et darda des yeux noirs sur lui. "Plus quelques extras." Des extras qu'elle lui fera payer très cher, même si elle ne savait pas encore quand ni comment. Mais la blonde est rancunière, la vengeance peut attendre, mais elle finit toujours par tomber.
Et tandis qu'il la toise, elle lui répond d'un regard effronté. S'il tente d'être professionnel, elle ne connait pas le mot.


- « Maintenant, relevez-vous. »

Moment d'indécision.
Et elle s'étale par terre en provoquant un nuage de poussière.
Et sa voix vexée de déclarer avec sarcasme:


"Voilà je suis morte! Vous avez gagné."

Moue boudeuse façon "J'aime pas ce jeu".

"C'est nul. Vous me montrez rien d'intéressant."

Elle avait imaginé ça beaucoup plus passionnant, l'épée.
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Finn
D'un geste las, le Gaélique relâche les bras et la pointe ronde de son arme se plante dans la terre meuble de la cour. Le coude appuyé sur son pommeau, avachi, il la contemple faire l'étoile de mer.

- « Princesse... »

Soupire-t-il, désabusé le maître.
Qu'espérait-elle au juste ?


- « Vous DEVEZ apprendre à vous déplacer avec aisance. Une attaque réussie, ça se prépare. Avant tout par un jeu de jambes fluide et réfléchi. Il ne s'agit pas de partir bille en tête à l'assaut de son prochain. »

Après l'échec de la démonstration, la théorie. Lui qui s'était efforcé d'éviter d'en arriver là, elle a tout gagné.

- « Rien n'est possible sans la maîtrise de son propre équilibre, et ça passe par de solides appuis. De votre posture dépendra ensuite la qualité, voire la nature de l'attaque que vous porterez à l'adversaire. Et parvenir à toucher, c'est d'abord apprendre à déceler l'à propos d'une action, le moment idéal pour frapper. Ce qui revient à savoir observer l'autre, en particulier sa position. Chose que vous ne serez apte à faire qu'après avoir appris toutes les façons de vous tenir et ce qu'elles permettent d'accomplir. Voyez, on en revient toujours à la même chose. »

C'est la base, t'entends ?

La lame est martelée d'un coup sec et laissée plantée dans le sol. Le grisonnant s'approche alors mains nues, lui en offrant une. Presque affable dans le regard qu'il lui adresse.

- « On va faire autrement, levez-vous. »

Il a peut-être une idée.
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Marzina
Elle observe l'Irlandais lâcher prise avec une certaine satisfaction. C'est sûr, c'est pas l'élève la plus facile qu'on puisse rêver d'avoir. Et question autorité, elle se plie assez mal. Si on ajoute à ça son impulsivité, lui enseigner les armes relève quasiment du chemin de croix. Mais l'espoir est permis, puisque Finn a la foi!

- « Princesse... »

Elle esquisse un sourire malicieux. Rien qu'au ton, elle devine qu'il s'est laissé attendrir. C'était exactement ce qu'elle cherchait. Les yeux espiègles se lèvent vers les siens pendant qu'elle l'écoute lui faire la leçon. Préparer. Réfléchir. Ne pas partir bille en tête.
Vaste programme.
A l'opposé de son propre style en fait.
Comme il s'adoucit, elle se concentre un peu pour tenter de comprendre ce qu'il dit, histoire de ne pas le brusquer. Elle affiche donc un air appliqué, et retient plus ou moins du discours la partie "attendre le moment idéal pour frapper". Grimace pensive. Plus facile à dire qu'à faire.
Elle observe la main qu'il lui tend.


- « On va faire autrement, levez-vous. »

Elle finit par attraper fermement la main pour se relever avec souplesse, lui jetant un regard intrigué. Pour l'instant en tout cas, elle ne boude plus, lui adressant un sourire mutin, pas peu fière de lui avoir fait déposer les armes. Et rien que pour le plaisir de tenter de le déstabiliser un peu plus, elle lève une main vers les frisottis en y plongeant deux doigts, qui se saisissent alors d'une quelconque chose inexistante qui s'y serait logée.

"Vous avez un truc là..."

De se rapprocher en penchant la tête, comme pour mieux l'enlever, avant d'esquisser un sourire.

"C'est bon, je l'ai retiré."

Et de revenir à sa place initiale en croisant sagement les mains derrière son dos, avec un sourire innocent.
Dissipée?
Mais non.

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Finn
Elle obtempère, et de bonne grâce. Victoire ?
Ce serait trop beau.

Les yeux du Gaélique se lèvent pour suivre la manœuvre un peu plus haut dans ses frisons, là où elle met les doigts, avant de revenir se loger dans les prunelles mutines. Et de toussoter, perturbé.


- « Hum. »

Oui, bon.

Prestement, il récupère l'épée à terre et contourne la Montfort pour arriver dans son dos. L'hésitation s'installe... Aurait-il déjà oublié ce qu'il est venu faire là ? Non non, pas lui. Son sérieux retrouvé, il délie les doigts de l'Altesse et les guident vers l'avant, sur la poignée de l'arme. Les mains usées du mercenaire se referment alors sur les siennes, aidant les doigts délicats de la jeune Altesse à se placer sur le cuir de la fusée.


- « Souples les poignets. Et ce n'est pas un pis de vache, inutile de serrer comme une brute. »

Recommandations soufflées alors qu'il penche la tête par-dessus son épaule en vue de superviser leur application. Soit disant. Car plus tellement sûr que la manière douce soit plus judicieuse, encore moins qu'elle produise le fruit d'un labeur studieux. Lui-même distrait par la proximité de cette chevelure trop volumineuse, cet amas de boucles pourtant discipliné en une natte solitaire d'où s'échappent quelques fils blonds qui lui effleurent la joue. Et ce parfum qui agace son odorat et trouble sa mémoire de souvenirs peu sages.

Aussi sa jambe se fond-elle contre la sienne avec une pointe d'aigreur, son pied servant d'encoche au sien. Et ses mots se muant en ordres, bien que murmurés.


- « Pied droit devant, la pointe dans l'axe de l'ennemi. »

Le bout de sa botte la guide d'une pression sur son talon.

- « Pied gauche en arrière, perpendiculaire au premier. »

Cette fois sa main se greffe sur sa hanche gauche pour aider le bassin à pivoter très légèrement vers lui et permettre le retrait du pied précité. Temps de latence durant lequel sa paume s'éternise. Un peu. Beaucoup...

L'Irlandais est aux abonnés absents.

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Marzina
Docilement, elle le laisse prendre possession de sa main, de ses doigts. Un vague sourire vient naître sur ses lèvres lorsque la peau élimée vient au contact de sa menotte gracile. Elle aime bien cette sensation rugueuse sur sa peau tendre, son esprit l'a associée à lui, ça fait naitre des frissons dans son dos. Elle prend donc possession de l'arme, guidée par sa main, amusée par sa réflexion. Elle ne comprend pas l'allusion aux pis de vache, elle n'a jamais trait de sa vie. De toute façon, la manière qu'il a de lui montrer la chose ne l'incite pas vraiment à faire preuve de violence sur l'arme...

Elle incline légèrement la tête tandis qu'il se penche, et déjà elle ressent un changement d'ambiance, un petit quelque chose qui tournoie dans l'air et n'incite pas à la concentration. Sa voix a changé alors qu'il lui donne les instructions, et ses murmures viennent résonner étrangement dans l'oreille marzinesque, faisant naître une douce chaleur dans son ventre vide. Elle sent son souffle chaud venir paisiblement épouser son cou, et devine son corps derrière le sien, sa proximité qui électrise l'atmosphère. Il lui devient difficile pour elle aussi de ne pas se remémorer certaines chaudes nuits du périple angevin.

Alors qu'il avance la jambe, elle le laisse sagement guider la sienne, observant cette botte intrépide qui vient en mouvoir une autre, nonchalante. Tandis qu'une main prend possession de sa hanche, elle suit le mouvement imprimé, pivote vers lui, sourire distrait accroché aux lèvres. La main s'attarde, et les yeux anthracite viennent chercher l'approbation du maître tandis qu'une voix espiègle s'enquiert en bougeant le pied gauche:


"Comme ça?"

Elle resta un instant plongée dans ses yeux, laissant le trouble s'installer avant de s'en détacher. Elle tourna le visage devant elle avec un petit sourire en coin, et pencha à nouveau la tête, offrant sa nuque.

"Je crois que je commence à comprendre."

Une main caressante vient se glisser sur celle qui flâne sur sa hanche, et elle souffle, l'épée toujours bien en main:

"Et ensuite?"

C'est qu'elle y prendrait presque goût, finalement.
Plus attentive et docile que jamais.

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Finn
S'échappant péniblement de ses souvenirs brumeux pour l'observer, il confirme d'un hochement de tête. Léger.

Ensuite ? Retrouver ses esprits, déjà.
Il s'éclaircit la voix et reprend d'une voix sourde :


- « Le buste légèrement en retrait, n'offrez pas de cible à votre vis-à-vis. »

Sa main se libère de la caresse, presque effrayée par l'intensité du contact, et comme pour induire le mouvement de recul de son dos, celle-ci pointe l'erreur sur la courbe que sa nuque lui offre. Son torse l'épouse alors, captant un frisson qu'il tente d'ignorer en ramenant à nouveau la senestre féminine derrière sa jumelle, sur la poignée, chacune sous bonne garde.

- « Relâchez-vous, et ne pressez l'arme qu'au moment de l'impact. »

Ses bras joints aux siens, il resserre l'étreinte pour fermer l'accès aux aisselles.
Une pression du genou lui fait fléchir le droit.


- « Le Taillant. »

Avant-bras croisés, l'épée bascule vers la gauche et remonte lentement avant de fendre l'air d'un puissant moulinet vertical. Les pieds accompagnant les bras, la cadence s'accélère.

- « Contre-taillant. »

Plus sèchement, le tranchant décrit aussitôt le chemin inverse, du bas vers le haut.

- « Avers. »

L'épée est ramenée sur l'épaule depuis la garde de la Reyne, son bras oppressant la poitrine du beau petit pantin qu'il exerce aussitôt à décapiter l'ennemi d'un moulinet horizontal.

- « Et Couronné. »

Tout bascule. Les pieds s'inversent, son torse pousse le sien à l'aplomb, bombé sans plus aucun retrait. L'arme, elle, tournoie au-dessus de la tête pour asséner un moulinet similaire au précédent mais infiniment plus violent.

Le regard se noie après coup dans la myriade de fines particules de poussière soulevées par leurs élans fauves. l'Irlandais suspend l'enchaînement, le souffle court, et dévisage dès lors celle dont les hanches se sont tellement imbriquées aux siennes qu'il ne trouve pas la force de s'en dégager. Paumé.

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Marzina
Il s'éclaircit la voix, et elle comprend avec une certaine déception qu'il va redevenir plus sérieux, d'autant plus qu'il rompt le contact de leurs mains. Main qui revient sur sa nuque, qu'elle redresse donc, corrigeant sa position. La présence dans son dos se concrétise, prend forme, et le contact échauffe ses joues. Ses mains s'attardent moins alors qu'il dirige les siennes sur la poignée. Elle inspire profondément, essaie de se concentrer, mais le fait de le sentir contre elle éveille son coté espiègle.

- « Relâchez-vous, et ne pressez l'arme qu'au moment de l'impact. »

Relâchez-vous...Mais si elle se relâche là, elle n'aura plus un gramme de concentration! Elle doit justement se faire violence pour prêter attention à retenir les mouvements que son corps lui fait dessiner, plutôt que de n'en retenir que les douces sensations grisantes. Et quand ses bras finalement l'étreignent, la conscience se fait la malle l'espace d'un instant, elle ferme les yeux. Humer le parfum de sa peau, juste le temps d'imaginer se blottir une nouvelle fois au creux de ces bras là, tout contre lui, plus prêt encore, sentir la chaleur de son corps contre le sien, plus aucune barrière...
Une pression sur son genou la fait revenir à la réalité tandis que son articulation répond toute seule et qu'elle manque perdre l'équilibre. Ce qui lui sert de leçon, et elle fait un effort pour se re-concentrer.
Sous les impulsions du marionnettiste elle joue les poupées de chiffon, voyant avec un air ravi l'épée entre ses mains fendre l'air. C'est sûr que ça a plus de gueule que quand elle l'abattait avec rage droit devant elle! Les mouvements s'enchaînent devant ses yeux attentifs, les pieds se placent, les bras suivent, l'adrénaline se met vite à bouillir en son sang, l'épée tranche des chairs invisibles tandis qu'un sourire béat s'accroche à ses lèvres. Un dernier mouvement un peu plus impressionnant que les autres vient ponctuer l'enchainement. L'Altesse reprend sa respiration, essoufflée mais aux anges. Et puis elle lâche, dans un souffle:


"J'adore!"

La pratique est toujours beaucoup plus passionnante que la théorie voyons!
Et pendant qu'il la dévisage, et maintenant que l'inactivité revient, elle sent d'autant plus les hanches collées aux siennes. Elle tourne la tête vers lui, lève ses yeux vers les siens. Elle y sent poindre cette même exaltation qui l’enivre, mélange confus de souvenirs torrides, de dispute, d'un contact trop appuyé et de l'ivresse du combat. Les prunelles semblent se défier un instant qui parait durer plusieurs longues minutes avant que l'instinct ne prenne finalement le dessus.
Dans un bruit mat l'épée abandonnée vient se ficher au sol et tandis que les mains s'émancipent de leur écrin de chair, les lèvres viennent avides rejoindre leurs semblables. Les deux mains viennent encadrer le visage pour l'amener un peu plus à elle, et les hanches viennent faire face à leur opposant tandis que s'égrènent sur la bouche irlandaise des baisers désordonnés. Montre-moi encore...

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Finn
Les prunelles devisent entre elles, les siennes semblant la défendre d'approcher, la tenir à distance. Interdiction qu'elle brave sans le moindre scrupule tandis qu'il retient son souffle et laisse échapper un faible grognement.

Accueillie d'un coup de canine, l'audace de sa lippe est l'instant suivant abreuvée d'un baiser. Sa réponse oscille entre représailles fielleuses et soif inextinguible. L'Irlandais lui offre alors toute l'étendue de son paradoxe. Il mord pour soigner la plaie l'instant suivant, la repousse pour mieux la retenir, proteste pour finalement céder. D'un soupir vaincu.


- « Non mais là Altesse, c'est n'import'quoi... »

Et désarmé, il flanche. Ou plutôt, il reprend le dessus. Ses mains s'arriment solidement à elle, alpaguant la croupe rebondie sous des paumes à la caresse rugueuse. L'étau se referme, il l'enveloppe jalousement pendant que ses lèvres l'aspirent sans plus attendre. Il a fini de tergiverser, l'Irlandais.

- « Le martel.. on a pas fait le martel.. »

Lâche-t-il entre deux baisers farouches.

- « C'est comme un coup de marteau... »

Son bassin progresse alors d'un léger bond en avant, et la heurte à la toile tendue de ses braies.
Un sourire étire un coin de sa bouche et semble lui demander : « Diable, faites quelque chose. ».
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Marzina
Elle ricane tandis qu'il semble ne pas savoir s'il est contrarié ou comblé par l'audace du baiser. Apparemment, il est contrarié surtout. Sûrement vexé que ça soit elle qui ait déclenché les hostilités pense-t-elle, il a sa fierté, cet animal irlandais!

- « Non mais là Altesse, c'est n'import'quoi... »

N'importe quoi? Oh oui elle le sait, du grand n'importe quoi depuis Chinon! Mais peu importe...Ce n'importe quoi avait un goût exquis, et bien que contrariée par tous les ennuis qui se profilaient, elle se sentait plus vivante que jamais à ses côtés, elle n'aurait échangé ça contre rien d'autre! Et puis soudainement, il semblerait que l'Irlandais ait complètement oublié sa désapprobation, le lui faisant percevoir en posant deux mains conquérantes sur ses fesses. Et les baisers qu'il lui rend n'arrangent rien à l'affaire, réchauffant encore l'ambiance.
Un coup de bassin lui arrache un grognement de frustration, ajoutant une touche d'urgence à la situation déjà...tendue. Sans lâcher ses lèvres des siennes, exaltée, elle fait tourner ses méninges à toute vitesse.
Là, ici, en plein milieu de la cour? Pas envisageable, pas envisageable du tout!
Remonter dans sa chambre? C'était loin, terriblement. Et l'idée qu'il l'ait sortie du lit aux aurores pour l'y remettre moins d'une heure après l'emmerdait prodigieusement.
Et alors, que restait-il comme choix, à proximité?
Potager, écurie, ou forge...
Gast, prodigieux comme choix. Elle émit une protestation sur ses lèvres, aucun des trois ne lui convenait vraiment en vérité.
Mais l'envie se faisait pressante.
La forge, c'est plein de trucs coupants, ou brulants, et rien pour s'y dissimuler. Pas envisageable.
L'écurie? Au milieu des chevaux, avec l'odeur du crottin? Formidable...
Restait toujours le potager.
Poussant un soupir, elle décroche une main de son fessier pour la joindre à la sienne, l'attirant vers la porte donnant sur les cultures. Elle l'entrouvrit, s'y penchant en y jetant un oeil pour vérifier si les maraichers étaient déjà arrivés. Elle chuchota:


"La roseraie! Il y a une arche là-bas!"

Ça lui semble être un bon choix.Les rosiers avaient bien poussé et recouvert l'arche qui avait été installée à cet effet, ce qui devrait leur offrir une toute relative intimité.
En espérant que personne ne vienne y faire un tour.
Mais qui viendrait s'y promener à part elle? C'est chez elle ici, gast!

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Finn
D'une vive claque sur le royal popotin, l'Insulaire approuve le choix et l'entraîne de l'autre main vers la fameuse arcade. Les cultures sont enjambées dans l'urgence, l'homme ayant visiblement pris le parti de conclure dans l'heure l'affaire brûlante que l'entraînement a mis en exergue, l'inscrivant en tête de liste de ses missions du jour. À l'origine, un goût pour la violence qu'elle semble partager à ceci près que lui y éprouve un plaisir délictueux, cependant loin de le freiner. Il est ainsi fait l'animal, pécheur mais repentant. Jusqu'à la prochaine récidive. Un cycle sans fin que sa partenaire n'est pas disposée à contrarier. Et quand bien même le voudrait-elle, Montfort n'en a pas l'heur puisqu'arrivé à bon port, le Gaélique l'envoie se briser sur les épines du rosier. Avant de l'y rejoindre pour capter la douleur sur ses lèvres et l'étouffer sauvagement d'un baiser.

- « Silence, on pourrait nous entendre. »

Personne ne veut ça, hein ? Ça ferait désordre.

Le sourire gouailleur qu'il darde alors tranche avec la réelle et non moins nécessaire inquiétude de se faire surprendre à galocher la maîtresse des lieux. À la fouler hâtivement du haut des flancs jusqu'au bas des hanches. Et lui laissant tout le loisir d'apprécier l'atroce raideur encore captive de sa toile, le Grisonnant fait les choses pêle-mêle. Une patte fichée sur le galbe d'une cuisse soulevée et plaquée contre le ceinturon, sa jumelle ouvre prestement sa chemise sur la naissance d'une poitrine qu'il frustre le temps d'assouvir son fétichisme des clavicules saillantes. Le souffle suave ne tarde pas à caresser l'os tandis que ses lèvres l'abreuvent de baisers fous. C'est ainsi qu'on corrompt un esprit si dérangé, avec une paire de clavicules bien dessinées et dotées de la symétrie faisant défaut à son propre faciès. Lequel arbore soudain une expression de dégoût.

Ça sent la rose. Autrement dit, ça sent l'épouse, Rose. Pas étonnant en plein milieu des rosiers, mais la fragrance familière semble le rebuter un court instant. Le temps pour lui de maudire à voix basse, mais audible, de jurons fleuris la rouquine incriminée. Et comme pour ne pas se laisser gâcher le moment, l'Irlandais redouble d'ardeur en venant souder ses lèvres à celles de la présente. Cette bouche qui a toujours l'art et la manière de faire taire doutes et contrariétés. Même les plus crasses.

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