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[RP]L'arrivée à Quiberon, Finn'ment jouée

Finn
Deux mois, c'est long. Et pourtant, celui dont l'âge émousse la mémoire chaque jour davantage s'en souvient comme si c'était hier. Le temps n'a pas réellement de prise depuis cette fameuse nuit contre une porte qui n'était même pas la leur. Il s'écoule trop vite et n'offre que des occasions à la dérobée. Mais là, sur cette plage, à dos de cheval, avec elle, sans plus rien autour que Quiberon et un cheval qui se moque sincèrement des tenants et aboutissants du lien entre ses cavaliers, il semble s'être suspendu. Figé sur ces pupilles noyées dans l'indécision.

L'aurait-elle retenu pour finalement se défiler ? Maintenant qu'elle l'a guidé jusqu'au bout du monde ? Son monde ?

L'ironie de la chose lui confectionne un sourire grinçant, lequel répond à sa nervosité. Non, l'Irlandais ne blague pas. D'ailleurs, nul rire, juste une main qui empoigne la cuisse pour amener la Princesse à califourchon. Face à lui et ses curieux fantasmes.


- « Vous, des limites ? Les seules que je vois sont celles de votre rocher. »

Impossible ? Possible.
À moins que...


- « Marzina de Montfort-Penthièvre, auriez-vous peur ? »

De tomber, peut-être ? Ce à quoi son bras rétorque qu'il n'en est pas question, l'accueillant dans son giron, tandis que l'autre débarrasse la croupe des affaires qui l'encombrent, pour mieux s'y reculer. Ses possessions empaquetées dégringolent au sol au grand soulagement de la bête de somme redevenue destriers qui, sans faire injure à sa réputation docile, se met en branle. Quelques pas mesurés qui pressent la réticente contre son futur chevalier.

- « C'est aussi ma première fois. »

Qu'il finit par souffler dans son cou, l'audacieux à présent narquois, s'y répandant en baisers tout aussi doux que les cahots provoqués par le support en mouvement. Ce n'est finalement qu'une chaise qui bouge. Ou une table, mais qui ne cédera pas sous les avances d'un Gaélique bourru.
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Marzina
Le sourire qu'il lui renvoie l'intrigue autant qu'il l'inquiète. Elle sait que les arguments logiques ne suffisent que rarement à faire sortir une idée loufoque de la tête de cet Irlandais. Alors elle se méfie. Chose prudente mais bien inutile puisque d'une paume il prend les choses en main.

"Héééééé!" qu'elle proteste en fronçant les sourcils, courroucée.

En plus, maintenant, elle est bien en face de lui pour agresser ses yeux noirs des siens, pour le mettre en garde. "T'approche pas chevalier! Pas compatible j'ai dit! Pas possible!". Elle fronce le nez. Bien sûr que si, elle a des limites! Certes, différentes de celles de la majeure partie des gens, mais pas inexistantes. Et à vrai dire, elle ne s'était jamais imaginé avoir ce genre d'activité sur un cheval.
Elle fronça les sourcils tandis qu'il l'accuse de poltronnerie, et prononce son prénom dans la même phrase. Si elle est troublée, elle ne l'est sans doute pas assez pour ne pas remarquer qu'il tente de la déstabiliser par ces basses manœuvres, ces mots savamment choisis pour la perturber autant que pour la contrarier. L'Irlandais ne reculait décidément devant rien pour arriver à ses fins!


"Je vous ferais couper la langue pour avoir dit ça", qu'elle lui rétorque avec un air hautain, pas dupe de la manœuvre qui a pourtant bien fonctionné, mais sans atteindre son but par trop évident.

Le lest est lâché, et la blonde dans le piège de ses bras attirée. Et le cheval bouge. Il bouge. Il bouge quoi! La blonde jette un regard affolé de chaque côté, jaugeant désespéramment la situation. Le cheval bouge quoi! Et l'autre Irlandais a vraiment l'air sérieux, à tenter de la garder contre lui comme ça! M'enfin il est barge, barge quoi, un cheval, un cheval qui bouuuuge! Elle ne semble même pas en remarquer la proximité un peu plus grande de leurs corps. Non. Trop troublée par la situation.
Les quelques mots soufflés dans son cou lui font froncer le nez à nouveau. Il continue de se payer sa tronche en plus, cette enflure! Seuls les baisers délicats déposés sur son cou apaisent un peu la blonde furieuse et évitent à l'Irlandais de se recevoir une réaction violente.
Elle tente de se dégager de ce servage, grognant.


"Mais arrêtez, il bouge votre cheval Finn!"

M'enfin, vous ne remarquez donc pas?!

"Mais lâchez moi enfin, il y a du sol statique partout là! Pourquoi faudrait qu'on fasse ça sur un truc qui bouge?!"

Redressant son nez hautain elle achève:

"J'ai l'impression de ne penser qu'au fait que ça bouge, j'ai même pas envie de vous là, du coup!"
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Finn
- « Me 'faire' couper la langue ? Vous savez qu'on est jamais mieux servi que par soi-même. »

Les menaces ne l'emporteront pas, ce qu'il lui prouve en lui mordillant la peau du cou. Provocation que ses grognements ne parviennent pas non plus à endiguer, la contrainte de ses bras se faisant souveraine de cette silhouette agitée. Ce que ça peut être têtu, un Irlandais...

Au moins autant qu'une Scandinave.
Au moins autant que celle qui lui refusait cette fantaisie équestre.

Grimace dépitée du Gaélique. Quand c'est pas l'épouse qui le hante, c'est l'amante. L'ex-amante, l'ex tout un tas de choses. Ses doigts retrouvent brièvement les rênes, et le quadrupède s'arrête net. La mélancolie semble s'être emparée de lui pour l'accabler du poids du souvenir. C'est ridicule. Après s'être redressées pour obtenir l'obéissance de sa monture, les épaules s'affaissent. Un soupir, le vieux rend les armes sans oser croiser le regard de sa captive.


- « ..Vous avez raison. »

Ça pique un peu de l'avouer, mais force est de constater qu'il n'en a plus envie non plus. Il était stupide d'envisager l'expérience avec une autre. C'était leur truc, à eux. Ils ne sont plus, le truc n'a plus de raison d'être. C'est aussi simple. Autant y renoncer comme il a renoncé à la rétive Danoise.

Confus, le sourcil se fronce en se reportant sur l'Altesse, et cessant de réfléchir :


- « Rentrons plutôt. Vous avez mis des draps propres ? »

Baissant les yeux sur ses pieds crottés :

- « Parce que si c'est le cas, un bain s'impose... »
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Marzina
Les barrières s’érigent à nouveau sous les yeux d’une blonde qui n’y comprend rien. L’instant d’avant, il était bien décidé à venir à bout de ses réticences, et en l’espace d’une seconde il devient soudain morne et désintéressé. Elle est plutôt soulagée qu’il ait abandonné cette idée stupide mais cependant, elle ne peut s’empêcher de poser sur lui un regard perplexe. Il ne l’a pas habituée à abandonner aussi facilement alors forcément, ça l’intrigue. Ca l’inquiète presque. Qu’est-ce qui peut bien encore lui passer par la tête ? Le cheval s’arrête et l’Irlandais tire une tête d’enterrement. Tout ça pour une pauvre partie de jambes en l’air sur un foutu canasson ?! Elle soupire elle aussi, parce qu’elle ne comprend rien à toute cette histoire, tout ce qu’elle voit c’est son air abattu tout d’un coup.

« J’ai toujours des draps propres. »

Privilège de ceux qui font laver leur linge sale par d’autres…Nouveau soupir et elle se replace dans le sens de la marche sur l’équidé, avant de voler les rênes à l’Irlandais d’un geste sec qui ne souffre d’aucune contradiction.
Vous êtes clairement pas en état de conduire, chevalier…
Les talons s’enfoncent dans les flancs de l’animal tandis qu’elle fait claquer la langue. Et la blonde altière aux boucles collées par le sel, drapée dans la cape trouée aussi fièrement que s’il s’agissait du manteau royal, les ramène à bon port. Sur le chemin silencieux, elle cogite. Elle aime pas le voir dans cet état, ça lui donne envie de lui filer une paire de claques pour le réveiller un peu. Mais dans l’état actuel des choses ça ne lui semble pas la meilleure des solutions. Plongée dans ses pensées, elle les amène jusqu’à la porte de l’écurie où elle saute lestement de la monture pour donner des ordres pour qu’on aille récupérer son cheval et les affaires éparpillées par l’Irlandais. L’avantage d’une île, c’est que la bête n’avait nulle part où fuir…
La blonde jette quelques chuchotis dans l’oreille d’un valet, puis agrippe le Gaélique au bras le tire de toute la force de sa conviction pour le faire mouvoir et qu’il la suive.


« Venez, j’ai quelque chose à vous montrer ! »

Et elle traine son bougon jusqu’aux caves pour finir par lui montrer quelques tonneaux fraichement arrivés.

« Le whisky du paternel…Voyez, il est là. Dans quelques jours, le deuil sur mes terres sera fini. Ces tonneaux-là, ils sont à vous. Je vous les avais promis, c’est un cadeau. »

Elle lui avait dit qu’elle en ferait venir, il n’appréciait pas autant qu’elle le chouchen, elle l’avait bien remarqué. Mais si elle lui avait dit aussi que c’était dans le but de lui faire plaisir, ce qui était vrai, ce qu’elle ne lui avait pas dit c’est qu’elle espérait qu’en amenant ici des choses qu’il aimait, il s’y sentirait un peu plus à l’aise. La blonde n’a pas l’habitude de se préoccuper des autres, avec lui elle essaie en espérant ne pas être trop maladroite à ce jeu-là. Lui montrer l’arrivée du whisky en les caves quiberonnaises n’était au final qu’un prétexte pour perdre un peu de temps. Elle a une autre idée derrière la tête pour lui changer les idées. Elle va pour lui prendre la main, a un mouvement de recul au dernier moment, et attrape à nouveau le bras. Trop intime la main. Le trouble se marque sur ses joues l’espace d’un instant que la noirceur de la cave aura probablement masqué tandis qu’elle l’attire à nouveau à l’intérieur du château cette fois.

« J’ai autre chose à vous montrer », qu’elle susurre d’un air mystérieux.

Après avoir passé quelques couloirs, ils se retrouvent donc à nouveau dans celui où s’est déroulé leur échange quelques heures plus tôt. Derrière la porte de la chambre de la blonde, on entend du bruit. Sans attendre sa réaction elle ouvre la porte et l’y entraine avec un amusement enfantin. Dans le renfoncement de sa chambre se trouvait une deuxième pièce plus petite où trônait son baquet pour le bain. Baquet où Mathilda versait un nouveau seau d’eau chaude. Marzina lui fit signe de la main de partir, puis avec un grand sourire amusé elle demanda à l’Irlandais :


« Vous avez déjà pris un bain chaud ? »

Elle s’était dit qu’il ne devait pas être un habitué de la chose en pensant à sa cape trouée qui avait l’air bien froide. Sans parler du fait qu’il était sans arrêt sur les chemins, elle avait pensé qu’il n’avait peut-être pas eu l’occasion de connaitre ça, les auberges offrent très rarement ce genre de service, et lorsqu’elles le font c’est plutôt onéreux. Les yeux noirs viennent chercher leurs homologues curieux d’y lire leur réaction, un peu anxieux aussi, elle n’est pas sûre que ça va lui plaire.

« C’est pour vous que je l’ai fait préparer. Je n’en ai pas besoin. »

Et là elle bafouille, prenant peur qu’il ne se vexe en pensant à mal.

« Pas que…enfin que vous en ayez pluuus besoin mais…enfin je pensais que peut-être…ça vous détendrait. »

Vous tirez une telle tronche, ça serait pas du luxe…
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Finn
Il est déjà loin, le Gaélique. Plus tout à fait concentré sur la conversation qu'il a lui-même initiée par dépit, faute de mieux. C'est-à-dire qu'en l'état, il s'en cogne royalement de la propreté de ses draps. Si le sujet fut pour lui l'occasion de travestir son embarras l'instant d'avant, l'intérêt pour celui-ci est maintenant révolu. Sa distraction lui vaut d'ailleurs le retrait des rênes. Montfort drapée dans son cache-misère prend les choses en main, signe qu'il n'est pas au bout de ses peines. L'impression d'être traîné comme un vieil impotent ne le quitte pas du trajet. C'est pas exactement comme ça qu'il voyait leur escapade...

Elle prend fin sans qu'il ne se souvienne avoir passé l'enceinte du château. Arrivé ? Une forte odeur de crottin le lui signale. Retour à la case départ. Et miracle, la Bretonne est toujours là. Pleine de cette énergie qui lui fait défaut. Prête à le faire crapahuter dans les profondeurs de la bâtisse en vue de lui révéler un mystérieux trésor. Tant d'enthousiasme finit par éveiller sa curiosité, petit à petit. Le bas-plafond d'un sous-sol se dessine au-dessus de sa tête, et avec elle, l'idée que la Princesse Montfort a décidé de transiger avec son refus catégorique de s'adonner au péché de chair dans l'humidité d'une cave. Ah non pas maintenant... Pour le coup, c'est lui qui ferait la fine-bouche. Il n'en est pourtant rien.

Du doigt, l'hébété s'auto-désigne en l'interrogeant d'un regard ayant regagné un soupçon de pétillant. Comme s'il vérifiait qu'elle n'était pas en train de lui jouer un mauvais tour. Même pas, elle a bel et bien tenu parole. Pire que ça, elle s'en est souvenue. Les fameux tonneaux retrouvent toute son attention. Difficile de les compter dans la pénombre régnante. Tout aussi difficile d'identifier la nature de ce sentiment qui l'attendrit, car au-delà de la qualité du présent, l'attention est là. Elle le touche, preuve en est qu'il en a perdu sa langue, à force de la tourner en espérant qu'il en sorte une forme de remerciement. Gratitude qui ne viendra pas, coupée dans son élan par l'évocation d'une autre surprise.

Elle l'entraîne à nouveau dans les méandres de la demeure. À croire qu'en réalité, elle cherche à l'y égarer. La pression sur son bras lui assurant le contraire, le Grisonnant s'efforce de garder bonne figure. Apparemment, la Montfort s'est avalé un concentré d'empathie, et ça, c'est pas banal. Ça vaut même le coup de suivre sans broncher. D'autant qu'il commence à reconnaître les couloirs, jusqu'à cette porte qu'il ne croyait plus jamais revoir. C'est une blague ?


- « Vous avez déjà pris un bain chaud ? »

Froncement de sourcil.
Non, ça c'est une blague.

Évidemment, que va-t-elle s'imaginer ? Après, de là à dire qu'il est rompu à l'exercice...
Le vieux routier adresse au baquet un coup d'œil pour le moins perplexe et improvise une connerie pour se sortir de l'impasse :


- « Me détendre... J'ai plutôt l'habitude de m'détendre en trempant mon biscuit entre les cuisses chaudes d'une cagole, m'enfin. »

Elle est si gênée qu'il décide d'en jouer.

- « Hum. Alors comment ça se passe, là ? Faut tout tremper ?.. »

Redoublant d'effort pour retenir un sourire de trahir sa mascarade, le Gaélique se confectionne un petit air ingénu. Celui du lapin de six semaines qui fait une rencontre troublante avec l'hygiène. Elle devrait être ravie, il a remis la main sur son humour.
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Marzina
Finalement, elle a réussi à le mener jusqu’à bon port, c’est donc plutôt une victoire. Elle essaie de voir les choses sous cet angle, quand elle le voit froncer un sourcil. Elle s’est trompé, elle a mal fait ? Raaah, c’est tellement compliqué d’essayer de deviner ce qui ferait plaisir aux gens ! Au moins pour Alix Ann c’est moins compliqué, elle aime les mêmes choses qu’elle. Enfin Marzina le croit. Et si ce n’est pas le cas, au moins, elle fait semblant d’apprécier ! Encore une des raisons qui font que la marraine adore sa filleule. Elle l’a déjà dit, avec elle, c’est pas compliqué. Avec cet Irlandais-là, c’est tout l’inverse, tout est toujours compliqué. Sauf quand ils se retrouvent seuls sur les chemins. Quand la Nature reprend ses droits, les choses deviennent étrangement d’une extrême simplicité …
La société et la civilisation gâchent toujours tout.
Lui aussi, il a tendance à gâcher tout.
Le nez princier se fronce, elle n’aime pas l’échec. « C’était une idée à la con, c’est ça ?! » qu’elle semble lui dire en lui adressant un regard lourd de reproches.
Les yeux de la princesse suivent le regard de l’Irlandais vers le baquet. C’est quoi le problème à la fin ?!


« Ah mais, voilà le retour de la délicatesse irlandaise ! » qu’elle lui rétorque avec mauvaise humeur à l’évocation des putains.

Tentative de la Montfort de détendre l’atmosphère en offrant un bain à l’Irlandais : échouée. L’agacement est revenu se peindre sur le minois de l’Altesse qui redresse haut son nez hautain pour lui rétorquer :


« M’est avis que vous savez bien prendre un bain, même si vous devez avoir plus l’habitude de tremper votre cul dans des affaires louches que dans un baquet d’eau claire ! »

Tiens, prends ça mécréant !
Les yeux noirs se plissent.


« Vous avez besoin d’aide pour vous dessaper peut-être ? Faut que j’appelle votre page ? »

Et revêtant un air narquois, elle ajoute :

« A moins que môsieur d’Pommières se soit découvert une pudeur ? »

Elle retira la cape qu’elle avait autour d’elle pour l’étendre entre elle et lui.

« Tenez, un paravent pour protéger votre vertu dimezell* ! »

Et elle ricane.
Y’a-t-il encore une vertu à protéger dans cette pièce ?...

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*mademoiselle
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Finn
Ainsi l'Altesse n'est pas si naïve qu'elle en a l'air. Ou bien est-il moins bon comédien qu'il le pensait. Quoiqu'il en soit, sa pantalonnade prend fin. Et démasqué, le Gaélique se fend d'un rire gras. On dirait qu'elle commence à comprendre à qui elle a affaire...

- « On n'peut rien vous cacher. Je maîtrise l'un comme l'autre, même si ma préférence va aux activités réprouvées par la morale, assurément plus lucratives que d'mijoter dans une bassine. »

Vu la fumée qui s'échappe du renfoncement, « mijoter » n'a rien d'un abus de langage. Comment ne pas imaginer ses noyaux fondre comme de vulgaires boulettes de viande bouillies une fois immergés là-dedans ? Nulle pudeur, si ce n'est cette propension à considérer les coutures qui zèbrent son recto comme une forme d'échec quand d'autres en tirent fierté. Fort heureusement, les témoignages d'une faille dans sa défense épargnent son dos, qu'il tourne à celle qui a pris le parti de se payer sa tronche. Laquelle il relève d'un air hautain tout en virant ses bottes pour les envoyer valser dans la pièce. Si elle croit que l'Irlandais va se laisser impressionner par de l'eau chaude, elle se fourre le doigt dans l'œil jusqu'à l'épaule. Au moins.

- « Puisque vous tenez absolument à m'faire passer à la casserole, appelez-moi plutôt ma charmante petite chambrière ! »

Qu'il la nargue alors d'un ton autoritaire en déboutonnant prestement son pourpoint. La chemise suit le même chemin, balancée sur le « paravent » qui les sépare. Et sans plus de cérémonie, le mercenaire fait péter le cordon de ses braies pour offrir en pâture sa fesse percée quelques mois plus tôt par une flèche alliée. Sans doute sa pire médaille de bravoure... Car autant dire qu'il en faut une bonne dose pour s'allier à de telles tâches – maudits Champenois.

Voilà, ça c'est fait. Il ne reste plus qu'à plonger dans la flotte. Finn s'approche pour toiser l'objectif du jour, avant d'y enfoncer la cheville criblée de petits accrocs faits par les dents d'un certain piège à loup. Dans un soupir, il s'interroge encore sur le bien-fondé de cette curieuse idée, sans vraiment se douter qu'elle n'a pour seul but que son bien-être. Il a plutôt l'impression d'une farce mais joue le jeu, dans le doute, installant son cul au fond du baquet. Et avec une légère grimace trahissant son sens du ridicule, annonce d'un ton sarcastique :


- « Ça y est, vous pouvez baisser le rideau, l'œuf est dans l'eau ! Vous le voulez comment, à la coque ou dur ? »
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Marzina
Elle se marre, il a décidé de prendre ça à la dérision, de lui en faire voir de toutes les couleurs. Soit, ce n’est pas ce qu’elle imaginait quand elle avait proposé de lui prêter son bain, mais au moins il a cessé de grogner. Il a même l’air de bonne humeur, malgré ses plaintes peu convaincantes. L’effet du whisky probablement. Il lui tourne le dos et l’Altesse finit par se demander, perplexe, s’il n’a pas une certaine forme de pudeur finalement. Mais la cape irlandaise devenu paravent a des trous, et la blonde ne manque pas d’y glisser un œil discret avec un sourire amusé. Une botte qui vole. Puis deux. La voix se fait railleuse :

« Vous n’aurez pas besoin de chambrière ! »

Elle sait très bien qu’il essaie de la contrarier, Maupin n’a pu oublier de donner les consignes au sujet des charmantes jeunes femmes travaillant ici, elle y tenait particulièrement. S’il en parle, c’est donc pour la provoquer. Mais elle n’a nullement l’intention de se laisser ennuyer, alors elle le laisse dire un moment, la contre-attaque arrivera ensuite. En attendant, elle apprécie d’un œil distrait ce que son regard réussit à accrocher à travers les abîmes du tissu, poussant un grognement en recevant la chemise dont elle se débarrasse prestement, ça lui cache la vue . C’est qu’elle en serait presque déçue, finalement, qu’il entre dans le cuvier. Ça lui plaisait bien, ce petit défilé malgré lui. Elle joue les innocentes, attendant derrière la cape qu’il lui annonce qu’il est prêt, comme si depuis le début elle avait attendu sagement qu’il finisse de se déshabiller sans jeter un œil. Et lorsqu’il le fait, elle se débarrasse de la cape dans un coin. Elle l’observe un moment, penche la tête de côté.

« Bah quoi ? Vous grimacez ! Ça vous est désagréable, l’idée de vous débarrasser de votre crasse ? »

Début de vengeance, mais elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle vint se glisser à genoux sur le sol, derrière lui, attrapant une éponge mouillée qu’elle glissa entre son cou et l’épaule. Ce faisant, elle se pencha vers son oreille et lui susurra railleuse :

« Vous avez une belle cicatrice sur la fesse… »

Oui, j’ai tout vu.
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Finn
Là, barbotant dans son bain, le Gaélique laisse traîner les yeux sur les murs de la chambre. À peine avait-il pris la peine d'observer la pièce lorsqu'un matin, il en avait forcé l'entrée. Alors comme ça, c'est là que tu crèches Princesse... Assurément la moins modeste des chambrées de la maison. Hochement admiratif. Elle se fait pas chier. Et elle raille.

- « On abandonne pas trois centimètres de peau sans un brin de nostalgie. »

Il a l'impression de fondre littéralement dans cette cuve. Ses jambes se replient sous l'eau, faisant remonter ses genoux à la surface comme deux îlots. Quelle position adopter pour allier confort et dignité ? le Grisonnant remue maladroitement, et ce faisant, il se dit qu'à l'avenir, il ferait mieux de répéter plus souvent s'il veut réussir à maîtriser la compétence. Car excepté le fait que l'exercice mette en évidence sa gaucherie, ça n'est pas si désagréable que ça de tremper dans l'eau propre. Le souvenir de son dernier bain - remontant à quoi.. loin? - rejoint même les rangs clairsemés des bons. Oui, il a souffert ce gars, le passé est trouble, un peu comme la couleur que commence à prendre l'eau qui l'entoure. Ça ne l'empêche pas de peindre un sourire apaisé sur sa trogne en s'étendant mollement contre la paroi de bois adoucie d'un voile de lin.

Quant tout à coup la caresse traître et humide d'une éponge lui cause un frisson le long de l'échine. Les yeux se plissent vers l'auteur du forfait et ses doigts font voltiger quelques gouttes revanchardes vers l'Altesse. La vilaine fille.


- « Ma chambrière n'aurait jamais osé se rincer l'œil. »

Rétorque-t-il à voix basse, regrettant faussement l'absence de celle-ci. D'ailleurs, il ne connaît même pas cette pauvre âme qu'on lui a attribuée. Une vague servante parmi d'autres dont il ne se préoccupe pas, préférant jusqu'ici se débrouiller seul, comme il l'a toujours fait. Il l'oublie complètement pour se reconcentrer sur la Blonde, unique détentrice de son intérêt.

- « J'ai comme l'impression d'être lésé là. »

Elle l'a vu et pas lui.

- « Vous m'êtes redevable d'une paire de fesses nues. »

L'Irlandais et sa notion de la justice...
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Marzina
Elle s’amuse l’Altesse, de le voir barboter comme ça maladroitement, comme un caneton à sa première sortie à la mare. Elle se marre parce que pour elle prendre un bain est naturel et fait partie de ces choses quotidiennes depuis sa plus tendre enfance quand lui, malgré ses dires, n’y semble que peu habitué. Mais un sourire se dessine sur ses lèvres quand elle voit poindre celui de l’Irlandais. Contre toute attente, il semble se détendre. Ca la réjouit, ce petit moment calme. Ou presque calme, car les gouttes d’eau viennent voler vers son museau qu’elle fronce en s’éloignant vivement comme un félin arrosé en lâchant un rire moqueur à sa réflexion sur son voyeurisme.

« Votre cape a des trous, c’est pas ma faute ! », qu’elle rétorque sans vraiment chercher à se défendre.

Et puis l’éponge revient à l’attaque de l’épaule, glissant sur un bras en rapprochant les corps séparés par le panneau de bois. Les yeux effleurent un instant rêveusement la peau nue offerte à portée de lèvres. Elle les y déposa doucement dans le creux de la nuque qu’elle gravit de baisers en rétorquant d’une voix songeuse :


« C’est pas comme si vous ne les aviez jamais vues, mes fesses… »

Un lobe d’oreille se fait happer entre deux lèvres qu’une langue chaude vient agacer, et une éponge trempée vint s’écraser sur le museau irlandais tandis qu’une voix railleuse commente à son oreille :

« Pervers ! »

Moi ?
Je suis une sainte.

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Finn
C'est ça, bien sûr. La faute à la cape. Mais elle n'a pas tort en cela qu'il faudrait peut-être songer à la remplacer par quelque chose capable d'affronter correctement la bise et la neige. L'été s'achève et s'endormir à la belle toile emmitouflé dans des trous n'aura plus le même charme. Car s'il répugne à devoir s'encombrer de ce genre d'artifice, plus gênant qu'autre chose au combat, l'homme d'arme doit bien reconnaître que la guerre n'est souvent qu'une longue attente, et qu'un vêtement chaud la rend plus douce.

Sorti de ses considérations matérielles, le Gaélique subit l'agression de ses lèvres avec condescendance, refusant de se laisser tout à fait attendrir. Elle essaye de te blouser, l'Irlandais, fais gaffe ! Nouvelle agression, nouvelle raillerie. La sanction ne tarde pas. Le museau trempé et le sourcil contrarié, ses mains viennent s'emparer de la fautive. Du regard, il la brave avant de la faire tout bonnement basculer dans la cuve. À la flotte, l'Altesse !


- « Vous m'aurez pas avec ça, friponne ! »

Dans une avalanche d'éclaboussures, l'Irlandais revient à la charge et l'accule contre la paroi. À son tour de jouer, allant aussitôt chercher son dû dans les profondeurs du baquet. Et alors que les mains annexent pleinement la rondeur de sa croupe, ses lèvres tentent de racheter sa conduite.

- « J'ai besoin de rafraîchir le souvenir que j'en ai. Il s'étiole lui aussi, le pauvre... »

Pas sa faute, sa mémoire a des trous.
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Marzina
Elle ricanait de voir son air contrarié quand l'éponge était venu s'écraser sur son minois. Faut dire, il faisait une de ces têtes! Elle était tellement hilare qu'elle n'a pas vu venir la contre-attaque. Alors que ses mains la saisissent, elle s'agite, se débat, comprenant bien vite où il voulait en venir.

"Haaaan nooooon!"

Plouf.
Hélas, le corps frêle de l'Altesse, sans aucun appui de plus, ne mit pas longtemps à rejoindre la flotte. Les yeux se plissent et elle lâche un grognement, le regard mauvais. L'eau vient petit à petit grignoter la robe, défiant la gravité en remontant vers le haut de son corps. Déjà elle prépare la réponse, cinglante, sans avoir le temps de mettre en œuvre sa vengeance, traitreusement acculée contre la paroi. Le bas de sa robe flotte déjà dans le fond de l'eau trouble, comme le pavillon d'un navire sauvagement abordé qui vient rejoindre les fonds marins.
Mais l'équipage est encore loin d'avoir abandonné le navire. Un grognement indigné meurt sur les lèvres irlandaises tandis qu'elle sent les mains saisir ses courbes. La blonde lui adresse un air revêche et l'une des lèvres assaillantes est mordue cruellement en guise de mise en garde...avant qu'elle lui arrache finalement un nouveau baiser. Entre punir et adhérer au projet, son cœur balance. Elle marmonne, dévorant ses lèvres de baisers:


« Oublier la vision de mes fesses si vite, c'est inconvenant! »

Déjà la main traitresse de l'Altesse cherche sur le plancher l'objet du délit. Qu'elle saisit et vient renverser sur les cheveux de l'Irlandais avec un sourire narquois.

"Poudre de saponaire. Mouillez donc, frottez, et que ça brille!"

Habituellement, une poignée suffisait. Là, elle avait carrément renversé la totalité sur la tête de l'Irlandais. Il ne fallait pas lésiner sur les moyens pour qu'il soit parfaitement propre!

"Vous avez les cheveux tout blancs maintenant, papy Finn!"

Et elle ricane, fière de son idiotie.
Finalement, l'orgueil a été plus fort que l'envie.
Mais de bonne grâce, elle recueille de l'eau dans le creux d'une main et vient la répandre sur ses cheveux, avant de recommencer de l'autre, et de masser tendrement les frisons, amusée.

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Finn
Les dents serrées sur un sifflement, l'Irlandais proteste, impuissant, contre l'avalanche de poudre blanche grignotant le noir de ses cheveux. Que ça brille... Elle le prend pour une cuirasse ? Elle se moque, alors ? Mais oui, on dirait fort que ça l'amuse. Atterrir le cul dans la flotte n'a pas l'air d'avoir entamé sa bonne humeur, contre toute attente. Et quelque part, derrière son air farouchement réprobateur et le sermon qu'il lui darde du regard, Finn s'en réjouit. À croire que leurs échanges ne se terminent pas toujours dans les cris et les paires de claques. Parfois, il est en mesure de la faire rire aux éclats. À son insu pour le coup, mais baste, le résultat est là. Le sourire de la Princesse sonne comme un refrain qu'il lui tardait d'entendre à nouveau. Instinctivement, ses lèvres retournent danser dessus.

- « Je vous interdis de m'appeler ainsi, jeune fille. »

Une interdiction manquant d'impact avec de la mousse lui coulant le long de la trogne, il souffle pour chasser le nuage blanc qui lui tombe sur la bouche. Et le massage apaisant de sa courte tignasse ayant eu raison de ses prétentions belliqueuses et franchement sauvages sur la croupe adverse, l'eau du baquet retrouve un semblant de calme. Le Gaélique finit par plonger la tête sous la surface avant de revenir s'ébrouer doucement. D'une main à la peau fripée, il écarte une boucle blonde du visage longuement observé. Puis, d'un mouvement du menton invitant le regard sur la couche :

- « Le lit est-il compris avec la baignade ? »

Sans attendre la réponse que ses yeux réclament toujours, plongés dans les siens, ses doigts s'appliquent à délacer tranquillement le décolleté trempé de sa vis-à-vis. Ceci avant qu'un sourire ne s'étire, prometteur.

- « Papy a quelques nuits à rattraper... »
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Marzina
Du bain au lit, il n’y a qu’un pas, et Quiberon fut à son tour témoin des étreintes britto-irlandaises, comme la plupart des lieux visités auparavant depuis Chinon. Les jours passent, puis les mois, trois mois. Un trimestre, le quart d’une année, l’équivalent d’une saison entière passée à se supporter. Et contre toute attente, ils sont tous les deux encore vivants et côte à côte, à la même place. La presqu’île a fini par s’habituer à la présence irlandaise, tout comme l’Altesse. Il y a un peu de lui dorénavant en ces murs, et la chambre qui lui a été dévolue est à l’état d’abandon : le lit est trop petit pour deux. Quand Guénaelle ouvrit la porte ce jour-là, il lui sembla urgent d’ouvrir également la fenêtre, la pièce sentait furieusement le renfermé. Le temps se rafraichissait dernièrement, l’automne s’avançait à pas lents, et même à Quiberon où le climat était toujours très doux, l’on se couvrait un peu plus. Les feuilles se teintaient de nuances orangées et voletaient devant le nez, venaient se coller aux toits des maisons. Il était temps de finir les derniers préparatifs pour l’hiver, d’entasser le varech séché pour alimenter les cheminées. Les lavandières avaient sorti les tentures remisées au placard pour profiter du frais des murs de pierre pendant l’été. Au dehors, elles les étendaient pour les battre, faisant sortir la poussière. Bientôt, elles les suspendront à nouveau en guise de barrière au froid qu’on sentait approcher. La journée était belle, et le rayon de soleil chaud était propice à l’humeur légère des lavandières dont les éclats de rire au dehors remontaient le long des murs de pierre pour résonner dans la bâtisse, réveillant les occupants de bon matin.
L’agitation était presque palpable, les cérémonies étaient peu nombreuses au château, aussi c’était jour de fête en Quiberon. La chose avait été affichée partout sur la presqu’île, et le château se parait des étendards d’azur à la sirène pendant qu’on s’activait en cuisine et dans la grande salle. Tout devait être fini pour la fin d’après-midi, et tout devait être parfait. C’était la première cérémonie de ce genre, et la maisonnée mettait du cœur à l’ouvrage pour qu’elle soit resplendissante. Quand l’Altesse daigna glisser le bout de son nez hautain hors de sa chambre ce jour-là, il lui sembla que son paisible sanctuaire s’était brusquement transformé en une bruyante fourmilière. Elle resta là figée en chainse devant le spectacle grouillant, et un jeune valet jurera alors l’avoir entendu murmurer d’un air atterré :


« Ma Doué beniguet ! Qu’est-ce que j’ai fait ?... »

FIN (de ce chapitre…)
Suite au prochain épisode...
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