Uterpendragon
Il était nuit. D'une nuit noire, celle contre laquelle même les reflets de la Lune ne peuvent rien. Celle qui vous prend au ventre, et vous dévore de l'intérieur. Celle qui vous fait vomir toute la peur que vous avez en vous. Celle qui détruit une vie, aussi. C'était ce qui venait de se dérouler, alors que le sommeil s'était emparé d'Aymé. Une fumée âcre, symbole de la fin d'un calme provençal, vint s'infiltrer par les fenêtres de la demeure de l'évêque, suant par les dalles de grès. En un instant, il fut sur pied, car son sommeil n'était pas des plus assurés, et ce, depuis déjà quelques semaines.
Noire était cette fumée qui émanait de la mairie. Noire comme le sang qui avait coulé du cou de Yunette. Noir de haine, noir de tristesse, noir de désespoir. Tout s'était assombri, et même les flammes dansantes sur les cendres ne parvenaient à éclairer la ville, morte. Le visage du vieil homme n'avait jamais pris ce teint soucieux et désolé. Jamais nul n'avait pu observer avec tant de précision ces cicatrices qui avaient gonflées, en cet instant, boursouflant un visage ravagé. Ses yeux n'étaient plus que deux perles, brillant dans une infinité de désolation. Tout venait de s'effondrer, en même temps que les charpentes de l'échoppe, et de la mairie.
Ces deux bâtiments qui avaient eu tant de sens pour lui, qui représentaient l'investissement politique de sa petite fille, et la promesse d'un futur hyménée. Tout cela dansait devant les miroirs ternes du vieillard, qui s'affaissait peu à peu. Pourtant, elle lui apparut. Jamais elle n'avait été aussi noire, elle aussi. Cette vue qui aurait dû l'effrayer le rassura, car il n'avait pas encore tout perdu. Il savait ce qui l'attendait. Ses épaules se redressèrent, son regard s'assura. Ne pas flancher était sa devise, il la respecterait jusqu'au bout.
Sa main, sombre dans l'obscurité, se déposa sur l'épaule de Yunette, tandis qu'il murmurait :
Il est temps...
Le chemin sans fin face à eux se dressait,
Ultime chance d'Aymé, un ultime essai.
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Noire était cette fumée qui émanait de la mairie. Noire comme le sang qui avait coulé du cou de Yunette. Noir de haine, noir de tristesse, noir de désespoir. Tout s'était assombri, et même les flammes dansantes sur les cendres ne parvenaient à éclairer la ville, morte. Le visage du vieil homme n'avait jamais pris ce teint soucieux et désolé. Jamais nul n'avait pu observer avec tant de précision ces cicatrices qui avaient gonflées, en cet instant, boursouflant un visage ravagé. Ses yeux n'étaient plus que deux perles, brillant dans une infinité de désolation. Tout venait de s'effondrer, en même temps que les charpentes de l'échoppe, et de la mairie.
Ces deux bâtiments qui avaient eu tant de sens pour lui, qui représentaient l'investissement politique de sa petite fille, et la promesse d'un futur hyménée. Tout cela dansait devant les miroirs ternes du vieillard, qui s'affaissait peu à peu. Pourtant, elle lui apparut. Jamais elle n'avait été aussi noire, elle aussi. Cette vue qui aurait dû l'effrayer le rassura, car il n'avait pas encore tout perdu. Il savait ce qui l'attendait. Ses épaules se redressèrent, son regard s'assura. Ne pas flancher était sa devise, il la respecterait jusqu'au bout.
Sa main, sombre dans l'obscurité, se déposa sur l'épaule de Yunette, tandis qu'il murmurait :
Il est temps...
Le chemin sans fin face à eux se dressait,
Ultime chance d'Aymé, un ultime essai.
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