Madenig
Cela faisait à peine quelques jours quil avait quitté le pensionnat et le jeune homme commençait déjà à faire des siennes dans les tavernes de la bonne ville de Lectoure.
Il sétait mis en tête de nen faire quà sa tête. Ce qui du reste ne changeait guère dà lordinaire.
Il jurait comme un charretier, parlait comme le dernier des pecnots et alpaguait les honnêtes gens à la recherche dun bon pigeon qui lui offrirait une pinte. Car bien évidement, il navait pas le moindre sou sur lui.
-« Heey ! Ooh ! Elle arrive cette cervoise !
Les pieds posés en évidence sur la table dune sombre taverne, avachit sur sa chaise, reput de son dernier repas : on aurait dit un de ces enfants des rues mal éduqué. Un véritable petit goret.
De léducation pourtant il en avait eu, et à coups de martinet sil vous plait !
Gamin capricieux et insupportable, ayant fait échouer dans leur dure tâche tous les professeurs, ses parents neurent dautres choix que de lenvoyer en pension et pour ce crime, il en voulait à son père, lui qui lavait laissé là-bas même après la mort de sa mère dont il le tenait pour responsable Dieu seul sait pourquoi. et cest peut-être bien pour cela quil se comportait de la sorte : pour lui faire honte, comme une petite vengeance bien méritée.
Il sorti son écritoire de voyage, trempa sa plume dans lencrier et rédigea ces quelques mots :
Il sétait mis en tête de nen faire quà sa tête. Ce qui du reste ne changeait guère dà lordinaire.
Il jurait comme un charretier, parlait comme le dernier des pecnots et alpaguait les honnêtes gens à la recherche dun bon pigeon qui lui offrirait une pinte. Car bien évidement, il navait pas le moindre sou sur lui.
-« Heey ! Ooh ! Elle arrive cette cervoise !
Les pieds posés en évidence sur la table dune sombre taverne, avachit sur sa chaise, reput de son dernier repas : on aurait dit un de ces enfants des rues mal éduqué. Un véritable petit goret.
De léducation pourtant il en avait eu, et à coups de martinet sil vous plait !
Gamin capricieux et insupportable, ayant fait échouer dans leur dure tâche tous les professeurs, ses parents neurent dautres choix que de lenvoyer en pension et pour ce crime, il en voulait à son père, lui qui lavait laissé là-bas même après la mort de sa mère dont il le tenait pour responsable Dieu seul sait pourquoi. et cest peut-être bien pour cela quil se comportait de la sorte : pour lui faire honte, comme une petite vengeance bien méritée.
Il sorti son écritoire de voyage, trempa sa plume dans lencrier et rédigea ces quelques mots :
Citation:
Lectoure,
Le 26 juillet 1461.
Me voici de retour après la fin de mes études au pensionnat.
Je pense que vous nêtes point sans être au courant de cela.
Je suis en ce moment même à Lectoure où je coule quelques jours paisibles loin de votre présence.
Il me reste quelques écus en poche que je compte bien dépenser à ma guise.
Je me tiens convenablement, soyez assuré que je vous fais honneur.
Je trinque même à votre santé, puisse-t-elle être mauvaise.
Jen suis à ma sixième pinte. Si vous saviez comme je me sens libre !
Ce jour, jai tâté les miches dune fille de ferme. Je men suis pris une belle mais cest si tendre et délicieux
A la bonne vôtre, très cher Père !
Je vous salue !
Votre fils bien aimé,
Madenig
Lectoure,
Le 26 juillet 1461.
- Très cher Père,
Me voici de retour après la fin de mes études au pensionnat.
Je pense que vous nêtes point sans être au courant de cela.
Je suis en ce moment même à Lectoure où je coule quelques jours paisibles loin de votre présence.
Il me reste quelques écus en poche que je compte bien dépenser à ma guise.
Je me tiens convenablement, soyez assuré que je vous fais honneur.
Je trinque même à votre santé, puisse-t-elle être mauvaise.
Jen suis à ma sixième pinte. Si vous saviez comme je me sens libre !
Ce jour, jai tâté les miches dune fille de ferme. Je men suis pris une belle mais cest si tendre et délicieux
A la bonne vôtre, très cher Père !
Je vous salue !
Votre fils bien aimé,
Madenig
Un peu éméché serait un euphémisme. Le petit Mirandole était plein comme une vache dautant plus quil navait guère encore lhabitude de ces breuvages-là.
Si le jeune éclopé avait conscience des conséquences de sa lettre ? Certainement pas !
Le fait est quil la confia à un pauvre gamin qui la conduisit illico presto au bureau de poste le plus proche.
Le lendemain, son père sera sans doute en possession de cette drôle de lettre, et notre jeune garçon naura plus seulement que la jambe de bois.
Prions pour lui ! pauvre fou
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