Madenig
Clap-clap-clap faisaient la canne du jeune Mirandole sur le pavé souillé des bas-fonds de la ville.
Il se rendait comme à son habitude dans lun de ces bouges mal fréquentés où lon trouvait toute la vermine du milieu : hommes de mains, assassins, joueurs & putains.
Il aimait bien sy rendre, vêtu dune longue cape grisâtre qui recouvrait ses beaux habits et sa tête à la tignasse de jais luisante au clair de lune.
Incognito, cest ainsi quil y allait, le petit Borgne & Boiteux, en se dandinant toutefois car bien sûr ses maigre petite économies lui permettait en ces endroits de se dandiner au milieu de la fange sans le sou.
-« Ah ! Cquon est bien ! Nest-ce pas foutue Blandine ?
Il sadressait à sa jambe gauche. Du moins, au morceau de bois qui lui servait de jambe gauche. Cétait ainsi quil lavait nommée : foutue Blandine.
LAuberge du Nain Qui Voltige était toute proche. Lon pouvait voir ses lumières à travers les rideaux baissés. Une torche éclairait lenseigne où lon pouvait distinguer un gros homme joufflu botter le train dun nain.
Lon racontait que des lancés de nains y étaient parfois organisés mais le jeune homme, à force de sy pointer, en avait conclu que ce nétait là que rumeurs de venelles.
-« Rentrons, le Ciel commence à gronder.
Et Madenig poussa la porte et entra dans cet univers puant la sueur et le mauvais vin.
Comme à son habitude, il claudiqua jusquau comptoir et sadressa à la fille de la patronne sur laquelle il avait des vues en ces termes, après sêtre découvert, laissant voir son cache-il à la place de son il droit et ses traits émaciés.
-« Alors mademoiselle, comment vont les affaires ce soir ?
-« Elles vont bon train, msire ! Quest-ce que jvous sers ?
-« Un truc fort !
Le jeune homme quitta la croupe de la jeune fille pour une partie de dés qui se jouait à côté.
Quatre hommes comptaient leurs petites ferrailles, hésitant avant de miser lorsque soudain lAcariâtre poussant un grognement rauque de douleur en allant vers eux dit dune voix claire et distincte, sans la moindre hésitation : « Un écus dor sur le Six ».
Il envoya tournoyer une pièce dor, sattirant les regards ahuris des quatre hommes des rues, et sourit doucement en coin, sûr de son petit effet
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Il se rendait comme à son habitude dans lun de ces bouges mal fréquentés où lon trouvait toute la vermine du milieu : hommes de mains, assassins, joueurs & putains.
Il aimait bien sy rendre, vêtu dune longue cape grisâtre qui recouvrait ses beaux habits et sa tête à la tignasse de jais luisante au clair de lune.
Incognito, cest ainsi quil y allait, le petit Borgne & Boiteux, en se dandinant toutefois car bien sûr ses maigre petite économies lui permettait en ces endroits de se dandiner au milieu de la fange sans le sou.
-« Ah ! Cquon est bien ! Nest-ce pas foutue Blandine ?
Il sadressait à sa jambe gauche. Du moins, au morceau de bois qui lui servait de jambe gauche. Cétait ainsi quil lavait nommée : foutue Blandine.
LAuberge du Nain Qui Voltige était toute proche. Lon pouvait voir ses lumières à travers les rideaux baissés. Une torche éclairait lenseigne où lon pouvait distinguer un gros homme joufflu botter le train dun nain.
Lon racontait que des lancés de nains y étaient parfois organisés mais le jeune homme, à force de sy pointer, en avait conclu que ce nétait là que rumeurs de venelles.
-« Rentrons, le Ciel commence à gronder.
Et Madenig poussa la porte et entra dans cet univers puant la sueur et le mauvais vin.
Comme à son habitude, il claudiqua jusquau comptoir et sadressa à la fille de la patronne sur laquelle il avait des vues en ces termes, après sêtre découvert, laissant voir son cache-il à la place de son il droit et ses traits émaciés.
-« Alors mademoiselle, comment vont les affaires ce soir ?
-« Elles vont bon train, msire ! Quest-ce que jvous sers ?
-« Un truc fort !
Le jeune homme quitta la croupe de la jeune fille pour une partie de dés qui se jouait à côté.
Quatre hommes comptaient leurs petites ferrailles, hésitant avant de miser lorsque soudain lAcariâtre poussant un grognement rauque de douleur en allant vers eux dit dune voix claire et distincte, sans la moindre hésitation : « Un écus dor sur le Six ».
Il envoya tournoyer une pièce dor, sattirant les regards ahuris des quatre hommes des rues, et sourit doucement en coin, sûr de son petit effet
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