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[RP] [RdC & ext.] Solstisons ensemble

Fleur.
    La valse des nouveaux venus avait continué sous des silences pesants ou des regards indifférents. Fleur tout à son léger retrait des autres observait les uns, les autres. La discrète qu’elle était avait besoin d’être ainsi pour se faire sa propre idée sur les nouveaux visages. Elle ne jugeait pas mais simplement elle essayait de découvrir la vraie nature que chacun renfermait sous ces mots où parfois le ton ne sonnait pas toujours juste. Puis les enfants détournèrent le regard de la brune.

    Que cela devait être long pour elles ces arrivées qui n’en finissaient plus et cette fête qui mettait du temps à se mettre en place. D’ailleurs le cri de la plus petite lui rappela les quelques fois où, lors de réunions familiales, certains cousins parfois même cousines, n’hésitaient pas à la pousser dans quelques ronces histoire de savoir si elle savait crier avec force. Le souvenir l’amusa maintenant mais à l’époque… Fleur ressemblait plus au chardon avec des épines sur tout le corps et sa façon de vociférer sur ceux qui lui avaient fait ça n’admettait aucun doute quant à sa capacité à s’exprimer fortement. Et la brune sortit de ses pensées lorsque Faline s’approcha d’elle avec une chope. Elle sourit pour la remercier même si, pour le moment, elle voulait éviter de boire et puis, la seule véritable boisson qu’elle connaissait était l’Uisce beatha, le whisky que sa tante et son mari fabriquaient. Tout en tenant la chope, elle salua la brune Sarah avec qui elle avait échangé quelques courriers. Au moins maintenant, elle pouvait mettre un visage sur sa cousine et bien des choses s’éclairait dans sa tête… mais le silence était d’or et elle préférait encore écouter. Quelques mots échangés entre les frères MacLean, Fleur en frissonna légèrement. Ainsi donc, voilà pourquoi elle ne se souvenait pas de Hael. Il avait été éloigné de Duncan. Bon elle ne remettait pas non plus Fearghass, mais leur différence d’âge devait expliquer ce manque de souvenir. De toute manière, Fleur n’eut pas à se creuser bien longtemps la mémoire, Syu se perchait déjà pour mieux discourir. Machinalement, Fleur posa sa chope puis se redressa pour mieux l’écouter.

    Les premiers mots la mirent tout de suite dans le bain… Mes frères, mes sœurs… nous n’étions plus dans l’éloignement mais bien au contraire dans une fratrie que Syu construisait. Les barrières généalogiques s’effaçaient pour mieux laisser la place à l’engeance écossaise. Pour ne former qu’un… un clan, une famille, une dynastie. Et les mots trouvèrent le chemin du cœur de l’écossaise. Quelques frissons lui parcoururent à nouveau le dos, le ton s’était élevé et elle buvait les paroles de sa cousine. Cela lui rappelait certains discours qui se passaient parfois tard dans la nuit lorsque certains membres de la famille se réunissaient, pensant que les enfants dormaient… Fleur avait toujours eu le sommeil léger… Et puis son nom fut prononcé. D’abord surprise, elle redressa le menton machinalement et ses yeux brillèrent de ce nouvel éclat de fierté. Elle était des leurs quoi que certains dussent en penser. Même loin, même enfermée, même morte, elle ferait toujours partie de ce clan. Syu lui avait ouvert les portes sans arrière-pensée, la prenant dans ses bras sans rien lui demander et maintenant, elle serait dévouée aux siens jusqu’à ce que la mort les sépare. Observant ses cousines et cousins, elle prit cette fois un godet à la couleur ambrée reconnaissable entre toute puis s’avança à son tour. Elle jeta un œil à Sybelle puis à Fearghass. S’ils croyaient qu’elle serait toujours effacée comme jusqu’à présent, qu’ils ne rêvent pas trop. La Fleur allait finir par éclore et s’épanouir parmi les siens et bien que pour le moment, ils se jaugeaient plus qu’ils n’avaient envie de fraterniser, avec le temps, ça viendrait. Levant son verre à son tour, elle planta son regard chamarré dans celui de sa cousine et cheffe.

    - Longue vie au clan MacDouggal... A tout jamais Alba Nuadh…

    Et imitant Sybelle, elle laissa les effluves de l’Uisce beatha envahir son nez avant de gagner sa gorge et ses entrailles. Puis un sourire radieux flotta sur ses lèvres.

_________________
Manu.
[And now it's time to build from the bottom of the pit, right to the top
Maintenant il est temps de tout reconstruire du début jusqu'à la fin*
]



Malgré toutes les crises qui avaient pu ébranler le Clan ces derniers temps, il avait répondu par l’affirmative à l’invitation de sa cousine. Il avait toujours du mal à digérer qu’on lui ait caché la décision du mariage de Sybelle, tout comme il n’était pas prêt d’oublier les mots prononcés par les siens au mariage d’Enjoy. Y n’empêche qu’il était venu, tout simplement parce qu’il a juré d’être fidèle au Clan, son père avant lui l’avait fait aussi. Il ne pouvait pas trahir, c’était inconcevable pour lui. Et puis, ça lui permettait toujours de revoir son Autre. Sourire aux lèvres, il se tourne vers sa compagne, admirant les rondeurs qui commencent à se dessiner. Il va être à nouveau père et ça, il n’est pas prêt d’arrêter de le fêter. Sa fille lui manque atrocement mais l’enfant à venir marque la fin d’une vie au jour le jour. Il vieillira avec Childesinthe ou il crèvera jeune.

A peine a-t-il posé le pied dans l’enceinte de la Tour qu’il entend le début d’un discours syuesque, à croire qu’il arrive toujours à point nommé. Le fameux discours est aussi éloquent que vibrant d’émotion. Sa cousine parle en cheffe et il la suivra parce qu’il l’a promis et parce qu’elle a cette qualité difficile à définir clairement…l’étoffe d’un chef. Que sont les dirigeants français face à la fille de William MacDouggal ? Rien. De toute façon, c’est bien connu, les écossais sont un peuple fort que rien ni personne ne pourra jamais détruire. Et il est largement temps que tous le sachent. Passant un bras autour de la taille de sa compagne, il lève son bras libre en l’air, poing serré.

A Alba Nuadh ! Que tous ces français sachent enfin que personne n’impose quoi que ce soit au Clan MacDouggal et que ce soit défendue jusqu’à ce que mort s’en suive cette terre qui est la nôtre.

Le sourire qui vient étirer ses lèvres est révélateur de toute la fierté qu’il éprouve en ce moment-même. La prise de Sarlat n’est que le début du réveil des MacDouggal et rien ne pourra enrayer le mécanisme qui s’est mis en place. Sauf qu’il veut apporter une petite précision quant à la formation du Conseil. Se séparant à regret de la Châtaigne, il vient se placer aux côtés de sa sœur et, prunelles rivées sur sa rousse cousine, il déclare :

Syuzanna, ma sœur apportera bien plus au Conseil que je ne pourrai jamais le faire. Elle est incroyablement forte et, crois-moi, elle préfèrerait mourir plutôt que d’abandonner les siens. Alors non, même une fois que j’aurai récupéré ma fille, je n’aurai pas à représenter les MacDowell. Ellana enfin…Sarah, y arrivera bien mieux que moi, je le sais. Et je pense qu’au fond tu le sais aussi bien que moi.

Un nouveau sourire est esquissé et Manu de serrer brièvement sa frangine dans ses bras. Dextre qui vient se poser sur le ventre féminin encore plat et murmure qui s’en suit :

Je n’ai pas encore eu l’occasion de te le dire de vive voix mais…félicitations. Je suis heureux pour toi, sincèrement. Coulant un regard sur Tynop, le barbu ne peut s’empêcher de soupirer. Même si j’aurai franchement préféré que tu choisisses un écossais ou à défaut un brun parce que bon, là, le gosse il risque d’avoir quelques déf… Nouveau soupir. Rhaaa, excuse-moi, je suis un crétin fini. Je suis heureux pour vous deux, vraiment.

Déposant une bise sur la joue de sa Précieuse, il se tourne ensuite vers Sybelle qui vient de faire une annonce pour le moins troublante. Quelques semaines avant, il lui aurait répliqué vertement que son choix est totalement stupide et qu’en plus de mettre sa vie en danger, elle sera malheureuse mais tout a changé. D’une part sa sœur a elle aussi voulu avorter et si le blond n’avait pas su trouver les mots adéquats, l’enfant n’aurait eu aucune chance d’éviter la fatale aiguille. D’autre part, sa relation avec Childe et l’annonce de sa future paternité l’ont durablement changé. Il est plus calme, plus posé. Il dévisage longuement sa plus jeune cousine avant de se décider à reprendre la parole.


[It's time to begin, isn't it?
C'est l'heure de prendre un nouveau départ, non ?*]



C’est ton choix, j’espère seulement que tu as pris le temps d’évaluer les risques. Et si oui, ne permet pas à n’importe qui de te l’enlever, c’est dangereux.

Une fois qu’il a fini de parler, il revient vers sa compagne à qui il vole un baiser avant de se tourner vers ceux qu’il ne connaît pas. Ou qu’il a connu mais dont il ne se souvient plus.

Maonaigh MacDowell dict. Manu. Et vous êtes… ?


*Imagine Dragons - It's Time

_________________
Tynop
Tant d'évènements avaient eu lieu depuis le sac de Sarlat. Les chemins s'étaient séparés, certains pour mieux se recroiser. Une révélation lui avait été faite, et pas des moindres. Sarah était enceinte, de lui. En avaient découlé plusieurs engueulades, des mots plus ou moins violent, blessants, des incompréhensions, des réconciliations. Elle n'en voulait pas, lui si. Elle ne lui en avait pas parlé, et il l'avait apprit de la bouche d'un homme qu'il détestait. Elle envoyait des courriers au médecin Corléone pour se faire retirer l'enfant, et elle les déchiquetait lorsqu'il essayait d'en savoir plus.

Plusieurs fois, une potentielle rupture avait été évoquée, alors que pour la première fois, ils s'étaient avoués leurs sentiments réciproques. Se quitter alors qu'ils commençaient tous les deux à accepter qu'ils s'aimaient. Il avait laissé la sauvageonne prendre la décision finale, car il s'agissait de son corps. Mais tous deux savaient que rien ne serait comme avant. Et finalement, elle avait décidé de le garder.

Deux nouvelles ombres, deux Italiens, étaient venu attiser la jalousie d'un blondinet sur les nerfs. Ezequiel, le premier, provocateur jusqu'à la moelle écopa de deux coups de poings au visage. Diego, le second, accepta son duel en lice et se fit élégamment massacrer par un blondinet qui n'attendait que ça. Les affronts étaient lavés, les esprits apaisés.

C'est dans ce contexte qu'il accompagna la sauvageonne à la Tour. Une petite pause, une échappatoire à l'atmosphère étouffante de Chinon lui ferait le plus grand bien. Bientôt, ils partiraient au combat. Mais aujourd'hui, ils allaient simplement profiter de l'instant présent.

Il arrivait en pleine déclaration d'indépendance. Cette Tour, il commençait à bien la connaitre. Il y avait toujours quelque chose a grailler. En revanche, ce qu'il connaissait moins, c'était tout ce monde. D'où sortaient-ils, tous ? Dans quoi Sarah l'avait encore embarqué, cette fois-ci ? Parmi les visages connus, Syuzanna, qui allait beaucoup mieux que la dernière fois qu'ils s'étaient rencontrés. Il répondit au sourire de la cheffesse Écossaise, lui adressa quelques mots, d'un ton légèrement moqueur:


Je vous préviens, s'il vous prend l'envie de faire trempette, cette fois-ci je ne vais pas saloper mes vêtements pour vous récupérer.

avant d'aller saluer Duncan. Ce dernier était donc bien vivant, comme le lui avait appris Sybelle.

Duncan, ravi de voir que tu te portes bien ! Finalement, la mort ne te va pas si mal.

Un sourire en coin, un signe de tête en guise de salutation aux deux autres hommes, et il s'éclipsait déjà. Où était donc la Crevette ? Où était donc Sybelle, cette petite Rousse arrogante et vantarde? Elle lui manquait un peu, même s'il avait du mal à se l'avouer et qu'il ne lui en ferait jamais part. Il s'était tout de suite entendu avec elle, et avait pris plaisir à voyager, se battre et partager des verres à ses côtés. Finalement, il l'aperçut en train de s'égosiller, comme exaltée après le discours de la cheffesse. Il s'approcha pour la saluer, et le temps d'arriver jusqu'à elle, elle révéla sa grossesse et sa volonté de se faire avorter. Il s'arrêta net, juste devant elle, les yeux grands ouverts en une expression de surprise. Les jours se suivaient et se ressemblaient. Sarah était enceinte et ne voulait pas garder l'enfant. Elwenn était enceinte et ne voulait pas garder l'enfant. Sybelle était enceinte et ne voulait pas garder l'enfant.

Trois mois ?! à Sarlat, t'étais enceinte ? à Limoges, t'étais enceinte ?

Le reste des paroles prononcées par le blondinet fut incompréhensible, tout autant pour lui que pour les autres. Que dire, que faire ? La renarde risquait d'y passer en avortant. Mais comme pour le mariage de cette dernière, il n'avait pas son mot à dire. Il le savait, elle était parfaitement consciente des risques, les lui rabâcher serait strictement inutile. Il était aussi terriblement curieux de connaitre le nom de l'homme qui l'avait mis enceinte, mais savait que ce n'était ni le moment, ni l'endroit. Alors il se contenta de lâcher:

Euh... Ravi de te revoir quand même, Sybelle.

Il se retourna pour voir le barbu auprès de sa compagne. Esquissant un sourire aux félicitations, il le salua d'un signe de tête, s'efforçant d'oublier le fait qu'il y a quelques mois, c'était dans cette Tour que Manu avait essayé de le tuer.

Se posant quelque peu à l'écart de la troupe Écossaise, pas vraiment à l'aise, il s'empara d'un verre pour détailler avec plus d'attention les visages connus mais surtout inconnus.
Bilbon
Hael ou l'art de choquer ses frères. Duncan dévisageait son cadet en ayant presque du mal à admettre que ce qu'il venait de dire était bien vrai. Entrer dans un ordre religieux et pire encore, celui des aristotéliciens ? Sybelle et Fearghass donnèrent presque aussitôt leurs avis, et le brun ne fit pas exception.

"Mon frère ! Envisages-tu vraiment de servir ceux-là même qui sont responsables de la mort de nos ancêtres ? Nos aïeux se sont battus contre eux, n'oublie pas que leur sang a coulé pour défendre nos terres contre ces bonhommes en robes de femmes qui brandissaient un livre en nous traitant de sauvages ! L'un d'entre eux à torturer ma femme qui portait mon enfant, durant des jours et des jours ! Je ne le permettrais pas. Et il te faudra l'aval de Syu et..."

Un cri strident l'interrompit : Skye hurlait de toutes la force de ses jeunes poumons, près d'un arbre en compagnie de sa sœur. Il s'apprêtait à s'élancer mais sa femme fut plus rapide. L'histoire fut achevée en quelques phrases, et Duncan observa sa petite princesse courir vers Sybelle.
Le grand moment vint alors : Syu sur un tabouret fit un discours d'une telle... puissance ! qu'il ne pouvait que la regarder avec admiration. Voilà pourquoi lui ne serait jamais chef. Il n'avait pas le talent de secouer les foules avec ses mots, il n'avait pas cette envergure que son épouse possédait. Elle se tenait là, minuscule sur son tabouret et pourtant semblait immense. Non, elle était immense.

"A Alba Nuaidh ! Que vive notre contrée et que résonne à jamais le nom des MacDouggal !"

Duncan était emporté, transfiguré, fier et empli de patriotisme. Riant à la réaction de sa fille, il la prit dans ses bras et lui baisa le front.

"Voilà une jolie graine de MacDouggal ! Tu seras comme ta mère, ma fille. Tu seras une reine parmi les femmes."

Tynop s'approcha de lui et sa remarque lui arracha un sourire.

"Les Dieux m'ont dit de repasser plus tard. Paraîtrait que j'ai un trop joli grain de peau pour mourir."

Clin d'œil amusé d'un homme viril qui tenait des propos de femmes.
Sybelle avoua juste après ne pas vouloir garder son enfant et Duncan déglutit avec peine. Le risque à prendre était grand, mais si elle le gardait elle ne pourrait pas l'abandonner. D'abord parce que quand on n'est pas aristo on dépose pas les gamins sur le parvis d'une église, ensuite et surtout parce qu'on abandonnait pas les enfants chez les MacDouggal.

"Ton mari est au courant, de tout ça ?"
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Hael


Hael se faisait réprimander par ses deux freres,il baissa la tete,ne sachant plus ni que dire ni que faire...

Je suis désolé,je ne voulais pas vous choquer tous les deux!
Je renonce donc a intégrer l'Ordre du Saint-Esprit,je ne voulais pas vous facher,pardonnez moi!


Hael reprit un peu de vigueur mais avait encore quelque chose a annoncer

Vous ne savez pas tout encore,j'ai été baptisé.....

Hael soupira et rebaissa la tete,s'attendant a encore ramasser les foudres de ses deux freres puis ajouta

Néanmoins je reconnais que je dois etre remis a niveau et au courant des us et coutumes de notre pays car j'ai trop vécu en France et j'ai besoin de votre aide pour retrouver ma véritable identité.
Voulez vous m'aider tous les deux?


Hael reprit avec ses freres,espérant calmer leurs ardeurs envers lui

A Alba Nuaidh!!!!

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Clementine
Ils avaient repris la route, avec Maonaigh, vers la Tour. Voilà fort longtemps qu'ils ne l'avaient pas vu. Pourtant, la Childe commençait presque à s'y sentir comme chez elle. Elle s'était blottit contre son écossais pendant le voyage. D'une, parce qu'elle était vraiment très fatiguée ces jours-ci, de deux parce qu'elle se sentait de moins en moins interdite auprès du barbu. Sa présence et son contact lui étaient réconfortant, comme retrouver son foyer après un long voyage. De ses mots et de ses gestes, il apaisait toute l'anxiété qui sommeillait en elle.

Encore à moitié assoupie à leur arrivée, la Châtaigne suit avec empressement le grand barbu dont la longueur interminable des jambes le fait se déplacer rapidement. Accrochée à sa main, elle écoute le claquement des grandes chausses écossaises résonner subitement alors que l'herbe laisse place à la pierre.

Puis, ils ralentissent doucement le pas alors que les échos de voix se font entendre et que les silhouettes se dessinent. Le Clan est déjà en pleine discussion. Jamais ils n'arriveront premiers... La Châtaigne et le barbu rejoignent discrètement la foule. Elle compte un nombre impressionnant de visages qu'elle ne connait pas encore. Deux hommes et deux femmes au moins. Dans sa tête, elle essaye de faire des liens, de deviner par déduction qui ils sont, mais rien n'y fait... Ahhh... ces Écossais !

Elle regarde (et écoute surtout) le discours de Syuzanna, cette femme forte de caractère, autant que Sarah l'est. Deux femmes qu'elle ne connait que trop peu, mais qu'elle admire par le respect qu'elles forcent. Childesinthe a encore espoir de s'endurcir auprès de ce Clan d'Ecossais. Mais côtoyer Manu la rend mielleuse aussi, et son état de future mère n'arrange pas les choses.
Le discours donc, et Manu qui réagit avec deux gestes opposés : un bras autour de sa taille et l'autre en l'air, arguant contre les français. Childesinthe hausse un sourcil et le regarde avec surprise. Non pas qu'elle soit contre ce qui est dit... mais elle se sent un peu comme un sanglier au milieu d'archers. C'est peut-être ça, sa plus grande faiblesse : être françoyse. Elle cherche une autre âme non écossaise autour d'elle et aperçoit Tynop au loin. Elle sourit en coin, ravie de savoir qu'elle n'est pas la seule françoyse sur le territoire.

Et pourtant, du sang écossais coule désormais à l'intérieur d'elle...

C'est à peu près au moment de cette réflexion que Sybelle, une cousine qu'elle connait encore trop peu à son goût, fait une annonce des plus douloureuses. Des situations similaires et pourtant si différentes. Sybelle qui a sacrifié sa jeunesse sur l'autel d'un mariage qui semble peu épanouissant porte en elle le fruit de cette union. Le côté sombre et pessimiste de Childesinthe lui permet de comprendre cette envie de tout envoyer en l'air et de ne pas s'encombrer d'un poids plus lourd encore qu'une simple union gravée dans les registres. La Châtaigne a elle même assez mal vécu le moment où elle a réalisé sa seconde grossesse, croyant qu'un mécanisme allait par là lui retirer encore une fois son amour, comme pour Tristane qu'elle n'avait su assumer. Mais la réaction positive de l'amour en question - Manu - n'avait fait que renforcer un sentiment qu'elle tentait d'étouffer quelque-fois, pour se préserver. Après tout, si au fond de ses entrailles grandissait le fils ou la fille de Maonaigh, quelque-chose les liait désormais jusqu'à la mort. Quoi qu'il arrive, elle ne donnerait pas à cet enfant le même sort qu'à Tristane. Pas non plus celui d'Abigail.

C'est avec une certaine tristesse qu'elle observe la conversation que Manu a avec sa jeune cousine. Pauvre Sybelle, elle ne mérite pas tant de tourments.
A ce moment là, elle ne se doute pas encore qu'Ellana, elle aussi, est en bonne voie pour agrandir l'effectif de la famille.

Calme comme à son habitude (pourvu qu'un jour ça change), elle observe les gens présents et les salue discrètement quand l'occasion se présente. La Châtaigne est heureuse qu'on lui permette d'être là, à cet instant, alors qu'elle n'a pas sa légitimité dans le clan. Elle ne fait pas plus de remous que ça, elle ose à peine marquer sa présence. Avec la venue de l'enfant, elle aura fait un pas en avant pour sûr.

Se postant à côté de son barbu version grand gaillard, elle sourit en coin et lui rappelle :

Hum... je suis françoyse moi... je ne me sens pas particulièrement à l'aise là. C'est juste un rappel, hein...

Puis elle le regarde en coin, avec toute la malice que sa complicité bien entamée avec son compagnon lui permet.
Sybelle
Un à un, les membres du clan affirment leur soutien à Syuzanna et les regardant tous, la cadette de la famille sent son cœur se gonfler de fierté rien qu'à l'idée que dans ses veines coule le même sang que dans les veines de ces personnes-là, car même le plus faible d'entre-eux est plus fort que la grande majorité de la population française.

Remarquant l'arrivée de Manu et de sa compagne, elle les salut d'un signe de tête sans pour autant s'approcher d'eux. Encore et toujours elle garde rancœur envers son cousin et même en cette belle journée d'été elle ne se sent pas prête à pardonner la peine qu'il lui a infligé en la punissant alors qu'elle avait tenté de l'aider. Par ses mots et par son absence, le barbu l'a déçu. Et plus encore, le fait qu'il ne soit pas plus efficace à retrouver sa fille alors qu'il a assez d'argent pour lever une armée la dérange profondément. Qu'attend-il au juste ? De quoi a-t-il peur ? Le voyant se tourner vers elle, elle laisse échapper un cours soupir et relève le menton d'un air fier. Elle est évidement bien plus petite que son aîné en taille, mais déterminer lequel des deux est le plus orgueilleux serait bien difficile.


C'est tout réfléchit, Maonaigh, dit-elle, bien qu'en réalité elle ne sache pas à qui confier cette lourde tâche. Habituellement – et parce qu'elle a toute confiance en elle – elle aurait demandé à Syuzanna de s'en charger mais après ce que la cheffesse a subit pour un avortement raté, elle doute que celle-ci accepte d'en pratiquer un à nouveau. Et toi, as-tu réfléchi à comment reprendre ton enfant à Lacienda ?

Pas le temps de se faire plus mordante envers le barbu puisque déjà il la laisse et se fait remplacer par la Brindille. Le serrant brièvement dans ses bras, la rouquine se met à sourire largement. Le jeune homme, par son humour et son intelligence, a su se faire une place de choix dans le cœur de l'écossaise qui voit en lui un ami de qualité.

Dis donc, tu es drôlement doué en mathématiques Tyty, lance-t-elle, on ne peut plus amusée avant d'ajouter, pressée de changer de sujet : Et sinon, moi aussi je suis contente de te voir. Comment vas-tu ? Qu'avez-vous fait dernièrement Sarah et toi ?

Et au tour de Duncan de l'interroger. A croire que seuls les hommes sont incapables de comprendre. Comprendre qu'elle ne veuille pas le garder. Comprendre qu'elle ne veuille pas en parler. Et plus encore comprendre qu'elle veuille faire comme si rien de tout ça n'était réel. Toutefois, la question de celui qu'elle considère comme un beau-frère la laisse incapable de répondre car à aucun moment elle n'a songé à prévenir son époux. Cette grossesse pour le moins inattendue est le fruit d'une nuit d'égarement et de solitude et à aucun moment l'idée que Bertuccio puisse lui, vouloir de cet enfant ne l'a traversé. Ils se détestent cordialement et un bébé n'est pas supposé naître de l'union de personnes qui ne souhaitent rien de plus que la mort de l'autre.

Non Dun', il n'est pas au courant et il n'a pas besoin de l'être, finit-elle par lâcher.

Ne souhaitant pas s'expliquer plus avant sur la décision qu'elle a prise et ne voulant pas non plus s'approcher de Faline, la renarde se ressert un verre de whisky et s'assoit sur un banc en bout de table. Ne buvant pas tout d'un coup pour une fois, la NicAvoy fait tourner son verre entre ses mains, se focalisant sur la façon dont la lumière frappe le liquide ambré tout en réfléchissant à qui elle pourrait demander de l'aider. Fleur peut-être ? En tant qu'empoisonneuse, elle doit certainement savoir y faire. Ou Amalio Corleone peut-être ? Pour avoir été soignée par lui, elle sait qu'il est bon médecin. Ou alors – et cette solution semble folle – elle pourrait en parler à son mari qui en médecin doit savoir y faire. Soupirant, elle vide son verre. Encore et toujours, elle déteste avoir des décisions à prendre. Les responsabilités, c'est toujours trop lourd et elle, elle n'est pas assez solide pour pouvoir les prendre. Elle est faite pour être désinvolte, légère, joyeuse et certainement pas pour se voir obligée de régler des problèmes tels que celui-ci.

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Syuzanna.
Ils la suivaient. Ils la suivaient, et rien n'était plus important que ce moment précis où tous les visages étaient levés vers le siens. Jamais de sa vie elle ne s'était sentie plus puissante et respectée. Elle se sentait grande, immense même. Elle se sentait cheffe, et elle se sentait bien. Ce qui n'était pas pour arranger son orgueil démesuré, mais qui cela importait-il ? Ils étaient tous en train de l'acclamer. Car elle ou son idée, c'était pareil. Elle leva les mains en l'air, et un sourire s'afficha sur son visage tandis qu'elle les observait.

- Mes chers frères et sœurs, je vous suis gré à jamais de cette marque de confiance. Et je vous mènerai à l'endroit exact où nous devons aller. Et même plus loin, bien plus loin que ça.

Syuzanna s'interrompit, et posa une main sur son ventre. Personne n'était au courant, pas même son époux, mais c'était le moment idéal. Une promesse d'avenir grandissait en elle, et la jeune femme devait montrer une fois encore à quel point leur futur s'annonçait glorieux.

- Ayez foi en notre avenir ! Car l'enfant qui s'épanouit en moi est la preuve de notre puissance à venir. Et ma fille Skye, qui prendra un jour ma place à la tête de ce Clan, est déjà là pour vous montrer que le Clan MacDouggal est vaillant, fort, et qu'il ne courbera l'échine devant aucun mortel, et pas même devant les Dieux !

L'orgueil était sans limite, et le blasphème était consommé. Mais encore une fois, qu'importait tout ça ? Ils le pensaient tous, et si ce n'était pas encore le cas, ce le serait bientôt.
Sautant au bas du tabouret, l'Ecossaise s'approcha de Sybelle, posant une main sur son avant-bras, lui signifiant d'un regard qu'elle s'entretiendrait avec elle d'un instant à l'autre. Avant, il lui fallait saluer son cousin et sa compagne, mais surtout embrasser Duncan. La surprise avait dû être totale pour lui, et elle s'excusa d'un sourire. L'embrassant tendrement, elle passa une main dans les boucles indisciplinées de sa fille.

- Rassure-toi, mon chridhe *. C'est ton royaume que je viens de t'offrir.

Elle déposa un baiser sur le front de sa fille, avant de faire de même avec Eilidh. Puis, elle se planta devant Maonaigh, saluant Childe d'un pressement de main. Le regard de la rousse n'était pas dur, mais peut-être y devinait-on une trace de déception.

- Sybelle à raison. Tu nous as jadis fait mander au sommet de la Tour pour nous expliquer la façon dont tu comptais récupérer ta fille. Mais rien ne s'est produit, et aucun plan ne se dessine à l'horizon. Il est temps que tu accomplisses ta part du marché, notre cousine ne s'est pas sacrifiée pour rien. Tu n'as rien demandé, je le sais, fit-elle en levant une main pour étouffer toute remarque. Mais il n'empêche que nous avons fait cela pour toi. Maintenant, accomplis ton devoir pour Sybelle. Il est temps.

Elle se tourna ensuite vers sa rousse cousine, et passa un doigt léger sur sa joue rosée.

- Je comprends. Je respecte ta décision. Et si tu promets de ne pas me dénoncer à l'Inquisition, et que tu le souhaites... Je me propose pour te rendre ta liberté.

Un doux sourire se peignit sur son visage, et déjà, elle se détournait. Claquant dans ses mains, elle attira de nouveau l'attention sur elle.

- Passons à table, mes amis ! Après le repas, nous pourrons nous entretenir de nouveau. Puis nous ferons la fête !


* mon coeur
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Skye.
Tout le monde semblait fier de sa mère et avec raison. Elle semblait plus grande à se moment précis, comme si c'était une magicienne des contes racontés par les ménestrels. Ce n'était pas le tabouret qui lui donnait cette taille imposante mais bel et bien sa présence et le sujet traité. Même l'enfant pouvait comprendre l'importance de ce qui se passait en se moment. Les regards avaient été tous rivés sur le visage de sa mère, tous avaient acclamés les mots qu'elle avait présenté au clan. Et son père s'était approché et acclamait aussi. Skye était fière, fière d'avoir une mère si forte et si grande et si écoutée par tout le monde. Même père l'écoutait. Un jour, elle serait comme elle. Elle s'en faisait la promesse.

[Parce que dans les bras de son père, on gouverne le monde...]

... Parce que dans les bras de son père, on est assez grand pour en avoir cette impression. La mini rousse adorait cette situation, voir les visages à la même hauteur que le sien, de ce point de vue, l'univers semblait différent et... Aux compliments et à la bise de son paternel, l'enfant entoura son père de ses petits bras, lui plaquant une énorme bise sur la joue, le serrant bien fort.

Nombreuses conversations débutaient à présent. Il y aurait plein de bébé bientôt si elle avait bien compris... Même sa mère en aurait un. Mais il y avait des bébés qui n'étaient pas voulus. Elle ne comprenait pas tout. Un jour, elle comprendrait sans doute les raisons qui font qu'une maman veut un bébé et que l'autre juste à côté en veut pas. Tante Sybelle ne semblait pas heureuse d'avoir un bébé qui poussait dans son ventre. Un gros câlin et un gros bisou lui fera sans doute du bien.
C'est magique... Parfois.

Quand mère passa une main dans les boucles indisciplinées de l'enfant, celle-ci sourit grandement. Encore grisée par l'atmosphère puissant qui les entourait. Et pour elle aussi, quand un baiser apparut sur le front de l'enfant, la Skye en plaqua un sur la joue de sa mère. Pour une fois, elle garderait le silence. Perchée dans les bras de son père, les gens étaient à sa hauteur et elle avait bel et bien l'impression que tout l'univers était à ses pieds mais les grands parlaient et parlaient et s'était ennuyant et lorsque son père la reposa au sol, elle ne se fit pas prier pour suivre Eilidh plus loin, avec nos nouvelles poupées pour jouer à la maman. Les nouvelles de tous ses nouveaux bébés étaient inspirant pour leur nouveau jeu en attendant d'être appeler pour passer à table.
Sarah_callahan
Ignorant littéralement le « T’es qui toi ? », elle attend que la réponse à sa question soit apportée et puis finalement non. Après les embrassades vient LE discours. Soufflée devant tant d’éloquence, la sauvageonne ne peut qu’acquiescer aux dires de sa cousine. N’aimant pas particulièrement la précipitation, elle ne s’emporte pas comme l’ont fait les autres bien qu’elle soit transportée par les paroles de la cheffesse. Elle a été trop souvent déçue par les élans indépendantistes de certains pour y croire naïvement. Les nobles sont des individus largement stupides, capables de monter une armée juste pour un ridicule bout de terre, en l’occurrence Alba Nuadh donc il leur faudra sans doute se battre. Elle sait qu’elle, elle en sera capable, son frère aussi, tout comme les deux rousses et Duncan. Cependant, elle a de gros doutes quant aux capacités guerrières de Fleur qui se rapproche plus d’une candide jeune femme que d’une femme forte ainsi que sur les dons de combattant de l’inconnu qui n’a pas répondu à sa question, après tout celui-ci a pour projet de rejoindre les rangs des curetons. Et puis, niveau fidélité, Faline est étroitement liée à ce chien galeux de Blaine, Fearghass donne l’impression de ne pas pouvoir les piffrer et Darren s’est tout simplement barré.

Néanmoins, devant la verve de Syuzanna, elle ne peut retenir un large sourire. Bien sûr qu’elle en sera. C’est sa famille, son Clan. Les siens.

J’en suis.

Clair et net. Limpide. Direct. Déterminée, la Sanguinaire incline imperceptiblement la tête sur le côté pour signifier qu’elle accepte les nouvelles responsabilités qui lui sont données, même qu’elle en est fière. De par cette annonce, la rousse lui a octroyé une place de choix au sein des MacDouggal et elle n’est pas prête de l’oublier. L’intervention de son frangin la souffle littéralement. Ainsi il est prêt à lui céder sa place au Conseil, lui, le barbu orgueilleux et largement impliqué dans la vie du Clan ? L’éloge de son frère résonne encore à ses oreilles lorsque celui-ci se penche à son oreille, effleurant dans le même temps le lieu d’habitation de son neveu ou de sa nièce. Posant sa main sur celle de son Autre, elle lui décoche un large sourire avant de laisser échapper un rire devant ses dernières paroles. Malgré tout ce qu’il peut dire, elle sait qu’il a fini par accepter Tynop. D’ailleurs, en parlant de Tynop…

Cherchant du regard son homme, elle finit par le trouver en train de picoler, légèrement à l’écart. Aujourd’hui elle n’a plus peur de passer pour une faiblarde en affichant leur relation au grand jour alors c’est d’un bon pas qu’elle avance vers lui. Et, tandis que sa main vient se poser sur le verre d’alcool, ses lèvres vont trouver celles sur lesquelles elles se sont si souvent appuyées. Sourire en coin d’une écossaise visiblement très amusée.

T’en fais pas, y a certains français que j’peux blairer donc j’risque pas de t’faire la peau tout de suite. Oh et, t’sais qu’à cause du polichinelle que tu as « osé » me mettre dans l’tiroir, Ayla m’enguirlande à chaque fois que j’picole ?

Narquoise, elle s’empare du godet tenu par le Blondinet et le vide d’un trait. Elle n’a jamais écouté les conseils portant sur sa sécurité et son bien-être et ne risque pas de s’y mettre maintenant. Elle est irrécupérable, parait-il. Elle aurait aimé pouvoir pousser un peu plus loin la taquinerie mais certaines paroles lui laissent un goût amer en bouche. Sourcils froncés, elle s’avance vers les deux rousses et se place face à elles.

Sybelle, tu peux rejeter cet enfant, c’est ton droit et pour être tout à fait honnête, je ne voulais pas du mien au départ. Mais arrête d’en vouloir à Manu, ce n’est pas lui le responsable. Il ne t’a jamais demandé d’épouser l’autre raté et n’a jamais voulu que cette raclure de Lacienda lui arrache sa fille. Alors oui, il s’est énervé, oui encore il n’est pas venu à ton mariage mais lui n’a pas renié le Clan à la différence de ton frère.

Dans ce début d’explications, l’Ecossaise a dévoilé sa grossesse mais ne s’en est même pas rendue compte, toute à la formulation de ses futures révélations. Révélations qui ne sauraient tarder :

Syuzanna, Sybelle, vous ne pouvez pas affirmer que Manu n’a rien fait pour récupérer Abigail tout simplement parce que vous n’êtes pas là pour le voir se battre. Moi, je sais. Depuis des mois, il multiplie les courriers, cherchant par tous les moyens à savoir où est sa fille. Parce que, oui, avant de la récupérer, faudrait p’tet qu’il sache ou l’autre garce l’a amenée. Lacienda a quitté Bourganeuf et son richissime mari par la même occasion, chose que Manu a appris en se battant pour le savoir. J’ai moi-même fait des démarches pour découvrir où est la petite et un vieil ami m’a signalé sa présence dans le centre du Royaume. Ni Manu ni moi n’en savons plus et pourtant, ce n’est pas faute de chercher des réponses. Alors au lieu de vanter les mérites de cet or qui pour l’instant ne sert à rien si ce n’est à créer des discordes au sein du Clan qui est le nôtre, aidez-nous à retrouver cette chienne de Lacienda. Mon frère est un bon père et il ne mérite pas d’être traité ainsi par les siens.

Puis, se tournant vers Childe que son frère tient contre lui, elle esquisse un doux sourire.

Il a toujours assumé sa paternité et fait de son mieux. Ce n’est pas aujourd’hui que ça changera.

Son frangin lui a écrit pour lui annoncer la venue prochaine d’un nouvel enfant et elle est heureuse pour lui. Pour eux. Se rapprochant de la compagne de son frère pour la serrer brièvement dans ses bras, elle glisse quelques mots à son oreille :

Tous mes vœux de bonheur. Et…merci.

Le remerciement est à mettre en relation avec le fait que Childesinthe a apporté plus de bonheur à Manu que n’importe quelle autre femme mais Sarah ne le dira pas à haute voix, préférant se tourner à nouveau vers ses deux cousines dans l’attente de leurs réactions.
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Faline


Quand le passé rattrape ses enfants.

Aurait-il pu en être autrement ? Les arrivées, les annonces, les regards. Faline se sent dans un autre monde. Sa place au sein du clan est discutable et même si les mots ne sont pas prononcés par les autres sauf par Syuzanna, elle peut ressentir cette exclusion dont on l'affable. L'envie de fuir est omniprésente. Si ses pieds ne bougent pas, son cœur est gonflé d'émotions. Non, on ne lui pardonnera pas. Elle le ressent encore plus à présent. La chienne galeuse du clan, c'est elle. Abandonnée à son triste destin, la brune garde le silence. Son regard se vide, s'obscurcit. Pas de larmes pour Faline. Elle ne pleure pas l'écossaise, trop fière pour montrer sa détresse infinie. Qui peut finalement comprendre ce qu'elle endure ? Personne. Même pas Hael qui se retrouve réprimandé d'avoir suivi les enseignements français alors qu'il a été envoyé enfant dans ce monde différent.

Le monde. Le monde ne tourne plus rond, même chez les écossais. Si les valeurs insufflées par Syuzanna sont ceux d'un clan, leur terre n'est plus. Le comprendront-ils un jour ? Bien sûr, Faline aimerait que l'Ecosse soit sous leurs pieds. Bien sûr, elle se battra avec eux, jusqu'à la mort s'il le faut mais en son fort intérieur, elle sait déjà que c'est en vain. Une poignée contre des milliers. C'est perdu d'avance. Pas de sourire sur le visage de la belle brune. Elle écoute les discussions, les affirmations, ceux qui semblent tout savoir sur tout, sur elle, sa trahison, sur les cousins et leurs affaires. Ils savent ce qu'ils ont envie de savoir, tout simplement. Sa bombe a fait du remouds auprès des autres.

La jeune femme regarde la scène comme dans un théâtre où elle n'est plus que spectatrice. En retrait, elle vit le solstice comme une ombre sur un tableau déjà noir. On mêle les enfants à des desseins qui n'apporteront plus rien au clan. Faline se met à détester l'idée d'être un jour mère. Elle se promet intérieurement de ne jamais tomber enceinte, ne voulant d'un avenir sanglant pour une progéniture innocente.

Passant une main dans ses longs cheveux, elle porte nonchalamment la coupe à ses lèvres et boit cul sec le reste du breuvage. Il lui en faudra d'autre pour oublier ce jour. Son regard se porte à peine sur les nouveaux arrivants. Les réflexions se font autour des françoys présents, en couple avec les écossais du clan. Ceux-là sont acceptés. Qui dit que ceux-là ne trahiront jamais ? Les baisers fusent, la belle détourne le regard et se dirige vers la tour. A l'intérieur, l'air est frais. Le silence l'envahit et la fait se sentir mieux. Comment peut-on autant aimer sa famille et avoir envie de la fuir à tout instant ? Faline serre les poings. Son cœur regorge de sentiments contradictoires.
Mais à 17 ans, il est temps de ne plus fuir. Il est temps de se montrer forte et de s'imposer comme une membre à part entière de ce clan.

Montant quatre à quatre les escaliers de la tour pour arriver dans sa chambre au premier étage, la jeune femme pousse la porte et la referme presque aussitôt. Personne n'a dû remarquer son départ de la fête. Ils sont tous à parler bébé et projets. Faline n'en fait de toute façon pas partie. Son regard se pose sur son sac plié sur le coffre, toujours prêt à être utilisé pour un départ précipité. Elle s'y refuse malgré la tentation.
Posant son dos contre la porte refermée, un soupire s'échappe de sa bouche. De la fenêtre on peut entendre les acclamations, les rires et les discussions de la fête. Il faut qu'elle y retourne mais pas tout de suite. Sa main caresse le bois de la porte. Ses yeux embrassent la chambre et le paysage visible depuis l'ouverture de la fenêtre et la lumière qui l'inonde. Elle attend un signe, le signe qu'elle est la bienvenue au milieu des siens.

Fille d'un allié au traitre, Faline est cataloguée comme une traitresse à son tour, par sa désertion pendant quelques mois loin du clan. N'est-il pas pire traitrise que de disparaitre pendant quelques mois pour se retrouver soi-même ? Que dire de ceux qui voyagent loin et qui ne donnent plus de nouvelles pendant des années ? Que dire de ceux qui fuient leur destinée ? L'écossaise sent monter en elle une colère indescriptible.
La colère. Une ennemie qui accompagne trop souvent la jeune femme depuis quelques mois. Dans le fond, elle ne sait tout bonnement pas comme extérioriser tout ce qu'elle ressent. Se retrouver chassée de son pays, associée aux erreurs de son père. Et pourtant, elle l'adorait son père. N'était-elle pas sa fille tant chérie ? Elle lui en veut tellement. Comment affronter ces démons du passé qui restent ancré dans chacun des membres du clan ?

Elle ne peut pas. Mais tout à l'heure, quand le calme sera revenu, elle reviendra, Faline dite la Farouche, celle qui ne sait pas exprimer sa douleur et sa détresse, celle qui porte le fardeau de Aorghas.

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Fleur.
    Le discours de Syu à peine terminé que Fleur se rendit compte que de nouvelles têtes avaient fait leur entrée sur les terres de la tour. Un coup d’œil rapide lui fit dire qu’elle ne les connaissait pas ou du moins que dans ses souvenirs il n’y avait pas de trace de leur visage. Mais parfois on oubliait les amis d’antan en grandissant aussi les laissa-t-elle parler en regagnant sa place un peu à l’écart. Et finalement, sa première impression fut la bonne. Aucun souvenir parce que finalement il n’y en avait pas à avoir. Même si certains se trouvaient être de la famille, les autres ne lui avaient pas été présentée… Et finalement, la dernière arrivée du clan MacDouggal se sentit rapidement mise à l’écart. Cela parlait enfant, futurs bébés qui allaient voir le jour, tout ça sous couvert de reproches ou de déni… peu importait d’ailleurs, elle avait du mal à se sentir concernée. Elle n’était proche de personne si ce n’était de Duncan et de Syuzanna et encore, les années de séparation avaient fait leur œuvre, elle le ressentait malgré tout…

    Pour certains, Fleur était une intruse. Sans doute se demandaient-ils ce qu’elle faisait là. Question légitime à laquelle elle répondrait un jour ou pas mais certainement pas aujourd’hui. Syu savait ce qu’il en était et c’était là le principal. Elle n’avait pour le moment aucun compte à rendre à personne et surtout pas à ceux qui la regardait comme si elle ne faisait pas encore partie de leur clan. Elle le sentait dans les regards qu’on lui portait… De l’indifférence, du reproche, du jugement… tout ça en l’espace de quelques instants. Ça faisait beaucoup pour la fille de Jack MacGregor mais tous ces gens étaient désormais sa famille alors il lui faudrait faire avec… oui elle ferait avec la jeune vate qui préférait suivre les enseignements des druides plutôt que ceux des guerriers de son clan. Et on n’avait jamais dit que ça serait simple de vivre avec les siens mais pour le coup, la fête du solstice d’été prenait des airs de règlement de compte dont elle se serait bien passée. On célébrait les derniers jours où la lumière faisait son œuvre, où elle était plus haute que les ombres et les ténèbres. Demain il serait temps de regarder ces mêmes ombres gagner du terrain sur les vies et les drames qui se jouaient devant tout le monde.

    Retenant un léger soupir, Fleur avait eu envie de répondre à Manu qui avait tenté de se présenter mais les explications reprenaient bon train alors la jeune fille avait finit par se diriger vers la table. Elle disposa sur la table les quelques couronnes de bourgeons éclos qu’elle avait apporté histoire de s’occuper, faire comme si ils n’existaient pas, de toute manière, elle n’avait aucune importance pour eux alors autant faire comme si tout était normal et sa place au conseil du clan n’y changerait rien. Pour l’heure, il n’était pas temps de se quereller, oh non. Garder ses forces pour plus tard, quand viendra le temps des affrontements avec les autres… Prenant un godet, elle se servit à boire histoire de penser à autre chose.

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Fearghass
Un léger sourire se dessina sur le visage de l'Ecossais. Il était satisfait de voir que son frère n'était pas totalement hermétique et ne rejetait pas du tout la culture écossaise au contraire.

Biensure, que nous... Le nous restait néanmoins encore assez douloureux à prononcer pour lui.t'aideront.Quelque soit les différents que nous pouvons avoir nous formons une famille.
Notre force réside dans l'union.


Il regarda son frère baisser une nouvelle fois la tête et cette fois il la lui releva.

Ne baissa jamais la tête. Porte la toujours haute et fière quelque soit la situation.

Il colla une légère tape fraternelle dans le dos de Hael et se dirigea vers le banquet improvisé.

Profitons de la fête du solstice pour renouer avec les nôtres.

Prononcé sans grande conviction parce qu'il n'était pas certain de vouloir renouer avec certains.
Il posa un regard blasé sur le groupe de femmes enceinte. Çà allait causer layette pendant tout le repas.


J'espère que la bouffe et les boissons ne seront pas trop mauvaise. Parce que les discussions de femmes en cloque ou de femme tout court sont hors de portée de ma insiste lourdement sur le mot qui suit sensibilité,

Et accessoirement suscite chez lui un réflexe pavlovien l'incitant à fuir.
Surtout qu'il trouvait ces discussions relativement mal amenée. A titre d'exemple, imaginez un conseil de guerre dans lequel on discute avec de nouveau alliés. Un débat sérieux commence à s'installer. On discute on apprend, à connaitre ceux qui vienne rejoindre le nouvelle étendard. On apprend à connaitre leurs forces, leurs faiblesses, leurs projets.
Puis une personne lâche une bombe au milieu de se conseil. Une bombe, qui bon, ok, n'explosera que dans 9 mois si tout vas bien. Mais une bombe qui plombe totalement l'ambiance. "Je suis enceinte..." Oui, on fixe le fauteur de trouble, celui qui vient de lancer sa bombe se trouve affubler de regard interrogateur.
Kuoi? mais qu'est ce que...?
Puis s'en est suivit une vague de moi aussi...
Bref, il y avait des choses plus intéressantes à son sens. Comme l'intégration ou plutôt la réintégration de ceux qui ont retrouvé le chemin du clan.
Ben tient, il avait trouvé à nouveau matière à critiquer et en se goinfrant. Que demander de plus?

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~~Je ne déteste pas tout le monde, je n'aime juste personne ~~
Syuzanna.
L'avenir était assuré, et c'était peu de le dire. Mais qu'en était-il du présent ? Les promesses de demain devaient se concrétiser aujourd'hui. Sinon, tout ceci n'aura servi à rien, et ses paroles resteront creuses.
Elle examina les membres des différents familles. Pourquoi ces tensions ? N'avaient-ils pas compris ? Les rancœurs ne les mèneront qu'à leur perte, et après tout, si elle avait pardonné, ils devaient en faire autant.
Syuzanna se glissa près de Fleur, posant une main légère sur l'épaule de la douce brune. Elle semblait perdue au milieu de ces regards qui la jaugeaient. Et la rousse n'aimait pas ça. Et où était Faline ? Elle avait beau chercher son minois dans la foule, elle ne le trouvait pas.
Les propos de Sarah n'étant pas tombés dans l'oreille d'une sourde, elle hocha simplement la tête, pour signifier qu'elle ferait elle aussi son devoir. Mais avant de régler l'histoire d'Abigail, elle devait régler celle de ses cousines.


- Silence, je vous prie ! fit-elle d'une voix assez forte pour couvrir le brouhaha. Je ne vous infligerais pas un autre discours, mais... Il me faut tout de même reprendre la parole. Elle les observa, la main toujours posée sur l'épaule de Fleur. Je vois sur vos visages que certains d'entre vous se demandent ce que font ici mes deux cousines, Fleur et Faline ? Je n'ai pas été sourde aux propos que vous avez adressé à Faline, et à l'absence d'intérêt que vous avez manifesté envers Fleur. Et je dois dire que j'en suis profondément déçue. Je vous parle d'union, de liens solides, et voilà tout ce que vous êtes capables de faire ? J'ai pardonné à Faline et cela devrait vous suffire à lui pardonner aussi. Pensez-vous donc mon jugement mauvais ? Me pensez-vous sotte ? Est-ce vous remettez en cause mes capacités ? Et surtout, qui ici parmi vous peut se vanter de n'avoir jamais fait d'erreur ? S'il y en a un ou une, ici, qui peut affirmer sans mentir, ne regretter aucun geste, aucune parole, aucun acte, alors qu'il s'avance ! Que celui ou celle n'ayant jamais fait d'erreur ou eu de pensées égoïstes se présente à nous ! Celui-là seul pourra continuer à mépriser mes cousines. Je vous attends, vous, êtres vierges de toute erreur.

Syuzanna se tut quelques secondes, avant de reprendre.

- Ma cousine Fleur est membre de Conseil ! Considérez-la avec le respect qui lui est dû. Elle vous expliquera elle-même la raison de sa présence ici, ou ne le fera pas. C'est son choix et nous devons le respecter. Je connais la vérité et je l'ai accepté ici, cela devrait vous suffire ! Et ma cousine Faline est revenue, et j'ai pardonné sa désertion. De même, alors ! Lequel d'entre vous n'a jamais été tenté de fuir la famille, simplement pour se retrouver soi-même ? Dites-moi ? Lequel d'entre vous ? Elle l'a fait, et elle est revenue. Si je n'avais pas une entière confiance en elle, Faline ne serait pas là aujourd'hui. Alors par les dieux ! Cessez donc de vous comporter en ennemis les uns envers les autres ! Alba Nuaidh ne tiendra pas longtemps si nous ne sommes pas unis ! Alors pardonnez-vous les uns les autres, et que jamais plus je n'ai à contempler ses mines sévères ! Et maintenant, mangeons !

Un coup d'œil aux alentours lui apprit que Faline était bel et bien absente.

- Faline ! Ramène tes fesses ici tout de suite si tu ne veux pas finir en brochette !

Syu n'y pouvait rien, elle ne savait montrer son attachement qu'en beuglant des menaces.
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Hael


Hael sourit a la tappe et aux paroles de son frere.
Il releva donc la tete fierement et dit


Merci!je serais digne de ta confiance et redeviendrait un grand et fiere Ecossais et tu sera...enfin vous serez fiere de moi.

Les conversations allaient bon train,les projets,les causeries de layettes et de futurs poupons mais également les tensions et c'est la que Hael vit partir Faline a l'intérieur de la Tour.

Elle allait certainement dans sa chambre et avait certainement du recevoir une mauvaise remarque au visage.

Il s'excusa aupres de ses freres,embarqua deux verres sur une table et monta la Tour jusqu'a la chambre de Faline.

Il frappa a la porte et dit


Faline?c'est moi,Hael,Ouvre s'il te plait!
je t'ai vu monter et je venais voir si tout allait bien.
Allez ouvre moi!


Hael attendit

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