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[RP]Campement Tiwaz... jours de paix

Rikiki_
Exprès ? On l'a fait pas au nain celle là. Il l'avait lui même trop souvent fait, c'te excuse bidon !

Nan mais une quantité illimitée de tisanes ? Ok ça coute rien mais tout de même, symboliquement le nain qui offre une tisane c'est comme si un pacifiste offrait une épée à un soldat : ça pue le paradoxe. Et pourtant... il préférait payer des tisanes que des vrais sous. Nan mais faut pas déconner, hein !

Il profita qu'elle soit levée et qu'elle lui tourne le dos pour reprendre son calme. Pfiou payer ... Cette idée lui donnait des coups de chauds franchement terribles. Ils étaient à peine contrôlés que Fourmi revenait déjà. C'est avec une mine confiante qu'il entendit le nouveau coup de poignard dans sa caisse. Argh elle lâchait pas le morceau.

Avant de répondre à toute offre commerciale il préféra se remplir la bouche, afin d’échafauder un contrat foireux qu'il lui évitera de trop payer.

Il prît un gâteau,
Pis un deuxième,
Et encore un troisième, bon celui là c'était par gourmandise parce qu'ils étaient fichtrement bons !


Un peu plus de rien ? Tsss vous voulez tout de même pas dépouiller votre pauvre et très aimable patron ?

Il faut avouer que c'était bas comme argument, lui même n'aimait pas se rabaisser si bas, mais à défaut d'avoir trouver un contrat qui lui donnait l'avantage, il avait trouvé ça... Dans la vie aux grands maux il faut de grands remèdes.

Vous me proposez encore à boire ? Tsss, faites donc moi gouter cette liqueur !

Les verres furent remplis, les lèvres du nain goutèrent avec précaution le liquide. Même si la boisson était légèrement trop sucrée il ne pouvait qu'apprécier. Après tout, même si il tentait d'arnaquer l'arnaqueur, elle avait pas de mauvais gout

Légèrement trop sucré, mais ça reste bon ! J'adhère. Faudrait en mettre dans la réserve de la taverne, ça pourrait être pas mal !
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[si on joue]C'est quand même pas pour la jouissance du clic au moment d'embaucher quelqu'un pour labourer son champ...
Fourmi.
Si par chance elle n’était pas assise, elle pourrait en tomber le cul par terre et Voltaire n’y serait pour rien. Tout comme elle pensait commencer à connaitre le nain et le découvrait pourtant champion toutes catégories de mauvaise foi.


Ah… Vous m’avez démasquée…


Elle n’est plus à une connerie près… Par contre, Fourmi commence à caler de son côté. Et le sucré n’étant pas ce qu’elle préfère, elle se contente d’un morceau de fromage de brebis qu’elle fait glisser d’une lampée d’hypocras tout en le regardant engloutir gâteau après gâteau.


Dites… Aimable et bienveillant patron… Vous avez fait carême depuis que je vous ai promis ce repas ou bien ?...


En bon radin ça pourrait se comprendre. Même s’il pouvait avoir des doutes sur la qualité de ce qui lui serait servi. L’œil avisé scrute… Et cherche des poches dissimulées dans la cotte et où il aurait pu planquer de la bouffe. Mais rien. Il a bel et bien ingurgité une quantité assez remarquable de nourriture. Par politesse ?


Une bouteille alors... Pour les amateurs…


L’hypocras, elle n’y tient pas plus que ça, mais cela fait partie des règles culinaires de l’époque. Et en aucun cas, elle ne voudrait manquer à ses obligations. D’autant qu’elle a largement les moyens d’entretenir son train de vie bourgeois. Aussi ne s’en prive-t-elle pas et tente d’en faire profiter les gens qu’elle apprécie.


Une dernière touche sucrée pour clore ?...


Tout comme le reste, la question n’est que pure formalité et bienséance. Le repas se doit de se parer d’un certain déroulement et de terminer par quelques petites choses appelant la digestion… Un ultime plateau rejoint la tablée, portant gelée de groseilles, gingembre confit, quartiers de coings confits au sucre, girofle et cannelle, quelques dattes… le tout accompagné évidemment d’une bouteille de vin à l’absinthe…


Alors ?.. Un digestif ?


Ou alors ça fait office de trou normand et ils repartent pour un tour. Ceci dit, elle reprendrait bien un peu de cochon de lait.
Par pure gourmandise.

Et de sourire..
Rikiki_

Comment lui dire poliment qu'il n'avait en effet pas mangé afin de faire plaisir à la Fourmi en honorant son repas ? il eu beau se tortiller la tête dans tout les sens, il ne trouva pas. Il évita donc de confirmer ce que pensait Fourmi. Après tout ce n'était pas la peine qu'elle le sache, son repas était bon voir excellent.


Eh bien, vous savez l'appétit d'un nain toussa toussa...

Et hop ! Une nouvelle idiotie. C'est qu'il prenait l'habitude d'en dire le bougre. Soudain un doute jaillit, faudrait pas qu'elle pense qu'il se fout d'elle sur toute la ligne, ce serait con quand même.

Nan mais, votre repas est très bon, alors même si je n'ai plus vraiment faim, c'est un plaisir de que de manger.


Oula... Rik' qui devenait sérieux, ça fait presque peur... Et pourtant comme tout autres personnes ça lui arrivait de le devenir. C'est juste plus rare...

Une dernière touche de sucrée ? Parce qu'y a encore un truc à manger ?

La question était partie toute seule, mais là le nain risquait surement de rouler pour rejoindre sa taverne. Il parvint tout d'même à donner un sourire poli. Il allait bien évidemment gouté au dernier plat, mais pas dans des quantités astronomiques...

Il prit donc une petite part de gelée et quelques dattes qu'il pourrait manger sans grande difficulté.

La dernière bouteille fût quand à elle accueillie avec autant d'entrain que la première. Quand il s'agissait de boire, les limites du nain étaient vraiment ... Exceptionnelles.


Un digestif ? Avec plaisir !
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[si on joue]C'est quand même pas pour la jouissance du clic au moment d'embaucher quelqu'un pour labourer son champ...
Fourmi.
Comment lui dire ? Les nains ça ne court pas non plus les rues. On en aperçoit parfois suivant quelque troupe de saltimbanques ou encore à Paris, mais elle ne s’est jamais franchement penchée sur la question de leur appétit.
Et tant qu’il mange, elle conserve l’impression que le repas était un minimum plaisant.

D’accord, il semble quand même s’inquiéter de l’éventualité qu’il puisse rester autre chose à manger. Mais bon, toute confiance qu’elle est, Fourmi met ça sur le compte d’une ripaille rondement menée…


Juste ces quelques douceurs… Vous vouliez autre chose ?

Le remplissage des verres s’effectue en bonne et due forme, puis elle se sert un peu de coings confits. Les épices, ça picote, ça fait toujours du bien par où ça passe. Elle savoure le fondant du fruité sur la langue, la chaleur des épices dans la gorge, alternant bouchées et gorgées de ce petit vin aromatisé à l’absinthe supposé faciliter la digestion.

D’ailleurs elle ressert d’office, s’évertuant à ce que les verres ne soient jamais vides. Parce que l’air de rien… Il en a oublié l’essentiel. Il n’y a pas de tarte au menu. Un morceau de gingembre confit plus tard…


Y’a pas à dire… Ca ravigote !

Pour ne pas dire que, même si c’est bon, ça arrache quand même un peu… Une gorgée de vin fait office de calmant pour le coup. Et la Fourmi de sourire. En se demandant si lui l’a retrouvé un peu, le sourire…
Rikiki_
Oh non non ! Le repas était succulent, et ces quelques sucreries sont très bonnes. En toute honnêteté j'ai réellement apprécié ce repas. Certes il est bien garni, mais il est franchement bien.

Le nain s'arma d'un sourire qui se voulait rassurant, de l'invitation à maintenant, c'était un sans faute. Même quand les plats étaient plus grand que la Fourmi.

Il grignotait les derniers aliments sur la table tout en buvant le vin que lui servait Fourmi. Légèrement plus fort que ce qu'il buvait d'habitude, il fallait avouer que ça donnait chaud. Alors quand il entendit Fourmi dire que ça ravigotait, un sourire amusé éclaira le visage du nain. Il n'avait pas souvent vu boire Fourmi alors cette vision était assez originale.


Ah bah... C'est clair que ça change de vos tisanes, là...

Et hop ! Un nouveau verre de servi, ah bah là le nain était clairement heureux. Une bonne ripaille, de bonnes boissons et une compagnie agréable. C'est clair que ça changeait du cadre de d'habitude.

Bon... On peut dire que vous avez réussi votre défi, Fourmi. Félicitations.

J'pense même que maintenant, j'peux aussi jeuner pendant quelques jours !

Eh oui... Même si il ne s'était pas rendu compte qu'il n'avait pas eu les recettes des plats, et que la tarte manquait à l'appel, il avait passé un bon repas.

Il eut alors un sourire sincère, un vrai sourire.

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[si on joue]C'est quand même pas pour la jouissance du clic au moment d'embaucher quelqu'un pour labourer son champ...
Fourmi.
Gnagnagna !...

Une grimace légère agrémente le propos. Il se moque en plus ! Elle fait des prouesses culinaires pour lui, a sorti les plus grands plats qu’elle puisse tenir… Et il se moque ! D’une certaine manière il n’a pas tout à fait tort. Ni tout à fait raison non plus.


Laissez donc le jeûne aux ascètes et autres adeptes du genre…


Un truc qu’elle n’avait jamais compris, qu’on puisse se priver sans raison qui
tienne la route… Comme de n’avoir rien à grailler. Ou plus un sou vaillant. Ou les deux à la fois. Et puis avec leurs métiers respectifs, le jeûne pouvait s’avérer dangereux. Mieux vaut être en pleine forme. Et là, pour le coup, il l'était, en forme.

Fourmi, quant à elle, sirote le liquoreux tout en continuant de picorer à peine avant de bredouiller un rapide "Merci "!...
Un peu gênée, parce qu’elle ne l’avait pas fait pour un quelconque remerciement… Et que la vraie récompense est celle qui arrive ensuite. Silencieuse. Et précieuse.

Il sourit.
--Dazibaan
Il a passé un temps fou à s'emmerder comme un rat mort. Et pour passer le temps, tout ce que le voleur a trouvé à faire, c'est lire les annonces trouvées de ci de là. Il ne connait pas ce Drahomir Vakimachin, mais vu le sourire affiché par le Daz, pour sûr, ça ne saurait tarder. Mais d'aboooord. De quoi écrire, il défroisse l'air de rien, d'un bras qui traine sur le vélin, rédige son courrier et réquisitionne un gamin pour le faire porter. Commençant à connaitre la donzelle, il ne passerait pas l'entrée du campement.

Citation:
Ô Fourmi,

Lumière de mes nuits. Douce et charmante jeune femme...
Tu me dois une chemise.
Connais-tu le Roy?
Moi oui. Enfin on dira ça.
Je sais des choses qu'il n'aimerait pas ébruiter.
J'ai envie....
De soudaine grandeur.
Ô Fourmi, j'ai besoin de toi.
Je ne sais pas sur quoi arrêter mon choix.
Et je te fais grâce de la chemise.
Promis.
Et mes mains resteront à leur place.
Mais tu sais, je t'aime bien quand même.

Ton Daz.


Chantage?
Tout à fait l'idée.
Fourmi.
Le temps s’étire, suivant une courbe bien à lui. Certaines heures passant toujours trop vite dès lors que l’on sait que les jours à venir seront vides. Et pourtant il s’écoule, indifférent aux joies et aux peines.
Les toiles des tentes se laissent bercer par la brise indolente et donnent une illusion de vie dans le campement vide. C’est là, pourtant qu’elle conserve ses quartiers. Comme un point de repère pour quiconque voudrait la trouver.
A l’ombre d’un arbre, elle a repris le courrier du chieur de service. Et après maintes lectures et relectures, la brune en est toujours aussi perplexe.


Mais qu’est ce qu’il me veut ce casse burnes…

A lui faire regretter de ne pas l’avoir achevé au lac. De bout en bout le pli est un entrelacs d’incohérences et de peccadilles. Tout à l’image de l’énergumène qui l’a écrit. Le tout ne voulant rien dire. La question qui se pose alors est de savoir si elle devait engager la dépense d’un vélin et de l’encre pour lui répondre… Et ensuite d’imaginer une réponse à un message auquel elle n’avait rien compris… Sans trouver. Peu importe d’ailleurs, puisqu’il n’oserait pas risquer passer les gardes pour revenir lui pomper l’air.

Le pli est finalement balancé au feu. Tout est au plus calme et le restera.
Giordano

La route semblait n'en plus finir; le pavage irrégulier malmenait la voiture escortée de trois individus au visage obscurci par les ombres d'une capuche.
Giordano

Giordano réorganisa, une fois de plus, les pages du dossier.
Chaque coin doit être précisément superposé, page par page.
On ajuste à partir du coin supérieur droit. La perfection fait apprécier la patience.
Méthodique. Monomaniaque.
Ne restaient plus que les dernières quand une nouvelle secousse lui fît perdre les précieux documents.
Il baissa les yeux, stoïque, sur les pages éparses.
Déjà, il reprenait son rituel; page par page, coin par coin.
Les pavages irréguliers font partie des épreuves à s'acquitter.
Distraitement, il jeta un regard par la fenêtre de sa voiture. L'un des gardes chevauchait toujours à sa portée.


- Nous sommes encore loin ? Le soldat ne broncha pas. D'un doigt tendu, il désigna un point, droit devant lui.
La voiture ne tarda pas à s'immobiliser; le campement était enfin en vue.
D'un mouvement impérieux du menton, Giordano intima son ordre.
Les trois cavaliers qui l'escortaient poussèrent leur monture au trot.
Solidement charpentés, les hommes n'avaient véritablement pas l'air de marchands.
Mais la lourde cape à capuche qui les couvrait ne permettait pas de distinguer davantage que l'épée qui pendait à leur côté.
Ils avançaient de concert d'un flegme monotone, comme s'avancerait une carriole funèbre.
Lorsqu'enfin ils parvinrent à hauteur des soldats assignés à la garde de la porte principale, le premier prit parole.


- Annoncez le Juge Inquisiteur Giordano à votre Capitaine, qu'elle nous reçoive au plus vite.
Et faites nous préparer une tente confortable.
Nous prendrons aussi le thé. Pressez vous !


Giordano, lui, vérifiait qu'aucun pli ne demeura sur le siège en velours de la voiture où il attendait.
Fourmi.
Dehors, l’été perdure d’un soleil assommant qui darde ses rayons acérés autant qu’il le peut encore aux pires heures de la journée. La chaleur n’est sans doute plus aussi écrasante mais elle est toujours bien présente, invitant à la langueur plutôt qu’aux sautillements guillerets.

Sous la tente de commandement, le capitaine d’Anjou est en pleine écriture. Elle a cessé les sorties trop déprimantes en taverne. Les murs tiennent aussi bien tous seuls et comme elle ne trouve aucun réconfort dans la boisson… Et ses tisanes agrémentées se servent aussi bien au campement.

Une nuée d'oiseaux s’envole devant le fracas des sabots et des roues sur la route à l’entrée du campement, attirant son attention. Un bruit de pas, puis de discussion entre un garde tiré de sa sieste et ceux qui se présentent là lui font poser la plume et se lever lentement pour observer l’entrée du camp.

Concentrée, Fourmi plisse légèrement des yeux à cause de la luminosité soudaine, puis laisse couler cette clarté aveuglante qui vient frapper ses pupilles quelques secondes avant qu’elles ne s’accoutument. L’équipage encore entouré un halo de poussière soulevé ne lui évoque rien. Sans doute un noble égaré cherchant son chemin. Elle sourit doucement, amusée par l’image qui lui vient en tête d’un pompeux engoncé dans ses dentelles, tout en sueur, le visage rougeaud. Puis son regard se perd sur le décor qui s’offre depuis l’entrée où elle se tient.

Le ruban turquoise d’un des nombreux cours d’eau locaux qui semble prendre naissance et jaillir de derrière une butte pour se dérouler dans la plaine luxuriante. A flancs de coteaux les vignes croulent sous les grappes mûres tandis qu’un bois en vis à vis endigue cette étendue végétale. Elle pourrait rester à contempler ce spectacle des heures…

Mais le garde qui s’en vient promptement vers elle laisse suggérer qu’il n’en sera rien.
Le visage impassible, l’emburée capitaine l’écoute, haussant tout juste un sourcil au dessus d’un regard plus assombri que quelques instants auparavant. Un juge inquisiteur… Rien que ça. Le minois se ferme. Elle ne songe même pas à chercher à se défaire de cette bure qu’il jugera usurpée. Le temps manquerait. Composer, comme elle l’a toujours fait, et afficher le masque de Fourmi. Un sourire neutre se dessine sur ses lèvres tandis qu’elle donne ses ordres pour accueillir l’homme et sa garde, avant de retourner s’asseoir pour achever son courrier.


Qu’ils investissent les lieux si cela leur chante… Et demandez s’il veut se rafraichir avant de me rencontrer… Tant qu’à faire chauffer de l’eau… Qu’il prenne un bain…

Pragmatique, toujours. Et rien pour l’instant ne vient dans ses pensées causer la moindre perturbation. Rien que l’idée d’envoyer cette dernière lettre.
Giordano

L'installation dans les nouveaux quartiers fût chose rapidement conclue.
Libéré de la présence de sa garde, Giordano se prélassait dans les eaux chaudes et parfumées d'un bon bain, sous les soins de la maigre escorte composée de ses domestiques.
Être l'Epée du Très Haut ne dispensait pas de certaines faveurs.

Ses gens, il les avait envoyé se fondre dans le camp, et questionner les soldats.
Ce n'était pas sa première affaire, et si la précipitation n'a jamais pressé la conclusion, il ne fallait omettre aucun détail.
Ainsi, il avait précédé son rendez vous avec La Fourmi de quelques assurances.

Il s'extirpa des eaux, nu comme au premier jour, et leva à peine les bras pour qu'un domestique lui fasse passer une robe chatoyante, et du plus bel effet. Celle ci vînt rapidement dissimuler son dos robuste, et étrangement couvert de cicatrices.
Tandis qu'un second lui peignait ses longs cheveux poivre et sel, il ordonna qu'on écrive sous sa dictée.



- Nous sommes enfin arrivés en Anjou. Nous avons été reçu ce jour au campement de l'armée Tiwaz.
Aucune réaction hostile ne fût portée à notre égard, mais je ne doute un seul instant que notre hôte devine la raison de notre présence ici.
L'enquête commence à l'instant. Nous avons déjà envoyé Marc Antoine et Fideis glaner des informations parmi la soldatesque.
Nous nous présenterons dans l'heure auprès de la surnommée Fourmi.
Puisse la volonté de Celui Qui Sait mettre la lumière sur ces allégations.

Giordano grogna lorsqu'il croisa son reflet. Après réflexion, sa coiffure n'était pas tout à fait symétrique. Et s'il n'avait le temps de faire recommencer l'ouvrage, il le tenait comme un échec personnel.
D'un geste, il congédia les domestiques. Tous sauf un; le scribe, pourtant pressé d'accompagner les autres.


- Vous ! Vous restez.
Datez je vous prie, et suivez moi. N'oubliez pas de tout noter. Comme toujours.

Il ponctua d'un ton qui ne souffrait d'aucune réplique. Ainsi était son autorité.
Frais et dispos, après cette longue route, il se sentait prêt à affronter celle qu'il jugeait d'ores et déjà comme une dangereuse criminelle, hérétique de surcroit.
La partie qui s'agençait se promettait amusante. Ce n'était plus l'heure de retarder l'entrevue.
C'est donc accompagné de son seul scribe qu'il fît marche vers la tente de commandement, paré de ses atours qui témoignaient de ses fonctions.
Lorsqu'enfin ils s'y présentèrent, Giordano, d'un timbre de ténor, ordonna qu'on l'annonce.
Fourmi.
La plume avait terminé de courir sur le vélin et la lettre était partie. Du regard, elle avait suivi le vol du ramier jusqu’à perte de vue avant de lâcher un soupir. L’heure avançait et inexorablement se rapprochait l’instant où il allait se présenter pour cet entretien.

Machinalement, sa main vient et revient lisser un pli imaginaire sur sa bure alors qu’elle se laisse enfin à imaginer le motif de cette visite pour le moins imprévue. L’évidence sous la main s’impose à elle et lui arrache un demi sourire tandis qu’elle se satisfait de sa prime réflexion.

Dans la tente, plus le moindre parchemin ne traîne ; le vide a été fait sur la large planche de bois qui sert de table et le décor spartiate de ses quartiers tend à ressembler à sa maison parisienne. La chaleur du foyer en moins. Le temps que le juge inquisiteur accorde à ses ablutions, Fourmi restant Fourmi, elle dispose un plat de dattes sur la table ainsi qu’une bouteille de vin et des godets d’étain, alors que non loin de l’entrée un petit chaudron exhale ses vapeurs d’eau au dessus du feu.

La brune ne s’inquiète pas. Droite dans ses bottes, sa conscience est relativement tranquille quand il se fait annoncer. Des doigts fins viennent replacer une mèche derrière l’oreille quand elle se lève, puis sa main vient chercher son casque qu’elle glisse sur son bras. Le pas lent mais décidé, la voilà qui se présente à l’entrée de la tente dans le costume fourmiesque traditionnel. Bure, épée au fourreau et casque pour parfaire l’image du capitaine d’Anjou. Et un sourire neutre résolument accroché à ses lèvres pâles quand la toile s’écarte pour accueillir l’homme et qu’elle s’avance dans la lumière.



Vous avez demandé à me voir, Monseigneur ?


Pas une once de malice sur le minois de la jeune femme dont le soleil fait ressortir l’opalescence laiteuse en contraste avec la noirceur du vêtement. Avec une déférence non feinte elle s’écarte lentement pour lui laisser place et lui permettre d’entrer, accordant un regard compatissant au scribe qui l’accompagne.


Entrez je vous prie…


Et d’engager le pas à leur suite. Tous trois debout autour de la table, elle désigne les sièges d’un doigt presque nonchalant avant de s’asseoir à son tour sans quitter du regard le juge inquisiteur. En interne elle s’amuse de sa mise, de la richesse de son habit, même si le tout dépare presque avec la mine austère que l’homme affiche.

Un court instant elle envisage d’entrer elle-même dans le vif du sujet, puis se ravise. Il risquerait de le prendre pour une insolente provocation et cela engagerait la chose de la pire des façons. Cependant, les tergiversations et autres hypocrisies polies n’étant pas son fort, elle ne peut s’empêcher d’engager la conversation.



Alors… Que puis-je pour vous ?
Giordano

Un sourire.
En était-ce seulement un ?
Sans âge, Giordano portait un masque de sévérité qu'avait depuis longtemps abandonné toute souplesse.
Lorsque ses lèvres s'étiraient en un sourire, qui tenait davantage du rictus, on comprenait volontiers que l'exercice ne lui était pas naturel.
Son regard même demeura acier, rigide et pénétrant. Un homme sans chaleur. Il n'avait rien d'hostile ni davantage d'amical; simplement froidement méthodique.
Tout semblait n'être que rituel. Il s'installa d'abord, contournant le siège par la droite, toujours. Il rehaussa ses manches, droite, puis gauche.
Ses notes furent déposées dans sa main l'instant même où elle fût levée.
Ses jambes se croisèrent, de la façon dont on pourrait s'attendre.
Puis il... sourit ?


- Voici donc la Fourmi. Ou devrais-je dire, Capitaine ?
Bien loin Paris et ses Halles. Vous connaissez Monseigneur Wilgeforte, n'est-ce pas.


L'intonation était ambigüe. Etait-ce vraiment une question ?
Quoi qu'il en fût, il ne laissa pas le temps de la réponse.
On ne pouvait certes pas dire qu'il se perdait en politesses superflues.
A peine eut-il fourré une datte dans sa bouche, qu'il reprenait déjà.


- J'imagine que vous serez peinée d'apprendre son décès. Laissant en suspend une drôle d'affaire, vous en conviendrez.


Une fois nettoyé de sa chaire, il recracha le noyau de la datte dans sa main, l'empaqueta dans un bout de tissu, et en fit don au jeune scribe figé à ses côtés.
Mais à chaque instant, il demeurait à l'affut de la moindre réaction.
Il se souvenait précisément des termes du dernier courrier de l'Inquisitrice.


Citation:

Chers frères et sœurs,

Je vous écris depuis Paris où j’ai enregistré la plainte de la veuve Marguerite.
Une femme se faisant appeler Fourmi se livrerait à des activités plus que louches et se promènerait revêtue d’habits cléricaux. Elle serait baptisée.
J’ai demandé l’assistance de la garde épiscopale parisienne et vais aller enquêter.

Que Dieu vous garde,
Wilgeforte



C'était d'ailleurs consigné là, dans ses notes. Avec le restant des témoignages qu'il pu rassembler.
Une affaire délicate. Aujourd'hui réfugiée en Anjou, Capitaine en prime, l'enquête n'en serait que plus pénible il le savait.
Mais nul ne peut échapper à la Justice Divine.



- Vous pouvez m'appeler Monsieur Giordano. Je suis en charge de compléter et achever ce dossier. J'espère que vous pardonnerez notre présence au campement le temps de notre enquête, nous essayerons de demeurer le plus discret possible. Nous ne devrions pas rester longtemps, si vous coopérez, bien sûr... Ce qui serait à notre avantage à tous.


De là, il tendit la main pour attirer une nouvelle datte dans sa bouche.
Jusque là l'entrevue semblait courtoise et mesurée.
Il s'excusa de sa bouche pleine, une main masquant sa mastication.


- Oh et, permettez moi de prendre mes aises. J'ai tant entendu parler de vous dernièrement, qu'il me semble vous connaître depuis toujours.
D'ailleurs, comment va votre fils ?


Il avait posé la question, comme on parle du temps.
Si ce n'était ce... sourire.
--Dazibaan
A l'extérieur du campement.

Accroupi, les bras nonchalamment posés sur les genoux, Dazibaan attend.
Il attend une réponse au billet qu'il a fait partir depuis quelques temps, sans retour. L'idée qui l'a effleuré, puis chatouillé au point de lui faire miroiter la fortune, tourne en rond dans son esprit, revenant sans cesse, se rappelant à lui quand il pense à autre chose.

Oh il n'est pas avide de gloire et richesse, bien peu lui suffit. Mais, pouvoir faire ce que bon lui semble, ayant un pécule de côté, peut être intéressant.

A observer, il ne manque pas l'arrivée de quelques personnes, l'une d'elle semble d'ailleurs bien maniérée.
D'une main, le châtain repousse les cheveux qui lui tombent devant la trogne et il finit par se lever souplement. Nulle réponse à venir, il n'est pas dupe.

La route va être longue...
A plus la Fourmi!
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