Akane
Deuxième entrevue de la semaine
Petit à petit, la Maison Royale sétoffait avec la venue de nouvelles recrues.
Ce jour, il serait question de froufrous, de tissus, de couture car la Garde Robe Royale était mise à lhonneur pour cette rencontre.
Il était convenu que les trois dames se retrouvent devant les appartements royaux. Pour une fois, Akane passa une robe dans les tons sinoples laissant derrière elle sa robe de deuil. Cheveux relevés, cuissardes aux pieds oui fallait pas exagérer non plus elle prit connaissance du tas de missives trônant sur son bureau.
Ceci fait, elle se dirigea vers les appartements royaux en songeant au devenir donc de la Garde Robe Royale. Il était nécessaire de la faire revivre, de se remettre en lien avec la Guilde des Fines Aiguilles, mais aussi de recruter des personnes issues dateliers différents.
Enfin, elle était optimiste quant à lévolution de cette partie de son Office.
Arrivée devant les appartements royaux, elle eut envie de visiter la jeune princesse qui se battait pour survivre de ses blessures. Elle sy rendrait plus tard, si lentretien ne séternisait pas trop.
Maintenant, il fallait attendre les deux couturières
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[ Blason de deuil en cours ]
Akane
Voilà que le Maistre de la Garde Robe arrivait enfin.
- Ah Elisel ! Vous voilà ! Comment allez-vous ?
Elle ne put s'empêcher de sourire à la remarque de son Officier. La normande était loin de se laisser aller. Malgré le chagrin et sa grossesse, elle puisait sa force dans le travail en la Maison Royale, en la Curia Regis et au sein des Hospitaliers. Elle lui répondit donc :
- Ne vous inquiétez donc pas pour moi. J'ai la tête dure et je résiste, mais merci. Auriez-vous vu votre responsable ? Je ne l'ai point croisé !
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[ Blason de deuil en cours ]
Akane
Il était de ces choses qu'une femme devinait en regardant ses comparses...
La fatigue se trouvait être visible chez le Maistre de la Garde Robe mais vu qu'elle ne s'étendait pas sur le sujet, la normande respectait ce choix et ne la questionnerait pas.
S'il est bien une chose première que l'on apprend en diplomatie, c'est de respecter les non dits de son interlocuteur.
Ainsi, elle reprit le dialogue :
- Bien, j'espère qu'elle ne tardera point désormais. C'est réellement inquiétant.
Quels seront les tissus les plus recherchés actuellement dans nos pays voisins ? En Italie par exemple et en Angleterre ? La tendance passe rapidement d'une saison à l'autre et je suis curieuse de savoir comment se vêtissent les personnes d'autres pays non loin des nôtres.
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[ Blason de deuil en cours ]
Gnia
Confortablement lovée sur une pagaille de coussins et de fourrures qui formait alcôve près d'une fenêtre de sa chambre, la Saint Just lisait son courrier du jour en attendant l'heure de l'entrevue avec la Garde Robe.
Un cri étouffé lui fit hausser un sourcil et suspendre sa lecture, puis, d'un haussement d'épaule, elle reprit le fil du courrier que lui faisait parvenir le Duc de Normandie.
Suivant le cri, la porte que l'on enfonce. La Saint Just sursaute, quand bien même elle s'y attendait, et un regard narquois que surplombe un sourcil à présent bien arqué suit la progression de son époux dans l'appartement.
Un sourire sournois retrousse la lippe dédaigneuse tandis que le regard accompagne l'épée qui atterrit à ses pieds. Elle replie avec une lenteur exaspérante la missive, la range avec soin sur la petite pile des courriers du jour et dévisage le Roy furibard, le regard toujours allumé de cet éclat cynique.
Sérieusement ?
Visiblement Sa Majesté son Epoux semblait tout ce qu'il y a de plus sérieux et Agnès se pencha pour ramasser l'épée d'entrainement en lâchant un profond soupir plein d'ennui. Elle aurait bien poussé le bouchon jusqu'à contempler la lame sous toutes ses coutures en retroussant le nez avec le plus de mépris possible, mais elle risquait une explosion imminente du Balbuzard.
Elle se releva lestement, se campa fermement sur ses pieds, genoux légèrement fléchis, épée tenue à la garde d'une main droite assurée, et les yeux plissés, telle la vipère, elle observa son adversaire avant de se fendre subitement.
Vos quilles sont à moi ! Mouhahaha !
Evidemment, Eusaias esquiva sans peine la feinte éculée de la Saint Just qui ne se faisait guère d'illusion sur l'issue du duel. Toutefois elle ne se rendrait pas sans combattre, foi de chienlit artésienne !
Venez donc les prendre ou payez la rançon !
Elle para non sans mal quelques coups adroitement distribuées par le Roy et évidemment s'essouffla rapidement. Elle fut bientôt acculé à la porte qu'un valet habitué aux frasques du couple royal avait probablement soigneusement refermé tandis que Roy et Reyne se défiaient. La respiration sifflante et désordonnée, Agnès avait de plus en plus de mal à se défendre du harcèlement de métal que le Balbuzard lui faisait systématiquement subir. Sans autre porte de sortie, elle levait l'épée devant elle pour tenter de s'abriter de la pluie de coups qu'il abattait sans pitié, tandis que l'autre main tâtonnait pour enclencher le loquet destiné à permettre l'ouverture de la porte.
Celle-ci s'ouvrit enfin mais largement aidée par le poids de la Consort qui s'appuyait dessus. Résultat, Agnès fut déséquilibrée, lâchant son épée qui rebondit aux pieds d'Elisabeth tandis que ceux d'Akane amortissaient la chute de la Consort échevelée.
Graaaaaaaace ! Mon Roy, Graaace !
J'en appelle à votre miséricoooooorde !
Attrapant un pan de robe qui trainait à sa portée, probablement celui d'Elisel mais ça elle ne le saurait probablement que plus tard, elle se tortillait au sol pire qu'une tortue sur le dos pour tenter de se tenir hors de portée de son époux qui fonçait droit sur elle.
La situation s'était nettement corsée !
Et avant qu'il ne lui colle le bout de la lame sous le cou, elle débita d'une voix rapide et saccadée
Les-quilles-sont-dans-le-coffre-au-pied-du-lit-il-ne-leur-a-été-fait-aucun-mal !!!
Etait-ce un regard de faon dépressif mâtiné de cocker triste croisé avec le chat potté qu'elle lui lança alors ?
Evidemment !
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Agnès de Saint Just
Ne pouvant se corriger de sa folie elle lui donnait l'apparence de la raison.
[Blason à venir]
Akane
Et tout allait pour le mieux.
Ou presque.
Enfin pour elle, tout semblait normal.
Un Dauphin passant et faisant de l'humour ? Le quotidien voyons !
Un Roy et une Reyne se défiant en duel avec une Reyne qui chute sur ses pieds ? Même chose !
Elisel semblait perdue. Elle lui adressa un regard réconfortant. Il faudrait qu'elle s'habitue à cette vie en couleurs. La brune en avait prit son parti. Elle préférait cela à une vie de Cour bien trop austère.
Heureusement qu'elle portait à ses pieds ses cuissardes, au moins elle ne souffrait pas du poids de la Reyne. Manque de chance, elle ne pouvait l'aider à se relever vu son ventre... Elle ne comprenait pas l'objet du duel en question comprenant juste le mot "quilles" tant les paroles furent prononcées à la va-vite.
- Vostre Majesté, tout va bien ? Que se passe t-il avec les quilles ?
Elle vit le regard suppliant, et tentait de savoir d'où venait le souci.
- Elisel, Elisabeth, pouvez-vous l'aider à se relever et lui donner son épée je vous prie ?
Contrôle de soi, Akane, toujours !
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[ Blason de deuil en cours ]
Gnia
Si elle avait pensé un jour qu'une discussion chiffons et fanfreluches lui sauverait la mise face à un époux furibard, elle se serait bien avant intéressée à ce sujet.
Elle s'accrocha à la main tendue d'Elisabeth et se releva, ignorant les regards divers et variés des trois dames, tout en dégustant le goumandement en règle du Balbuzard. Elle évita tout de même de lui lancer un regard moqueur au dessus des épaules qui lui servaient à présent de bouclier humain quand l'on parlait de collant à toutes les réceptions.
Cette diversion étant intervenue à point nommée, Agnès commença à réintégrer ses appartements tout en saluant les hôtes du jour, comme si rien ne s'était passé, d'autant que la critique des occupations des souverains sur leur temps libre lui restait en travers de la gorge.
Grand Chambellan, Dames de la Garde Robe, le bon jour vous va.
Sa Majesté ayant gagné son duel par abandon et le mystère de ses quilles disparues étant résolu, si vous voulez bien vous donnez la peine d'entrer, nous pourrons éviter de vous faire perdre votre si précieux temps dévolu à notre service...
Elle trottina directement jusqu'au coffre qui portait cruche de vin et godet et se servit, trouvant là de quoi se remettre de ses émotions.
Prenez place, nous vous écoutons.
Regard appuyé au Roy, signifiant peu ou prou "On règlera nos comptes plus tard !"
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Agnès de Saint Just
Ne pouvant se corriger de sa folie elle lui donnait l'apparence de la raison.
[Blason à venir]