Bernadotte
Campement de l'Arvernis Temerarium:
Penché sur ses cartes du centre du Royaume, Bernadotte semblait absorbé par la situation. Préoccupé, le Capitaine avait tout simplement oublié l'allocution du conseil sur le balcon ducal. L'aide de camps de Bern, François, interrompit la rêverie de son maître en toussotant légèrement et déclara: "Sénéchal, je m'en voudrais de vous contrarier mais n'avez vous pas une allocution à faire??"
Le jeune aide de camp sourit légèrement en songeant "contrarier le seigneur d'Epalais est bien souvent le dernier acte d'un désespéré... il serait fichu de me planter son épée dans les boyaux et de m'envoyer manger les pissenlits par la racine" Le Seigneur d'Epalais haïssait ses mondanités trop chronophages à son goût... Il soupira et répondit: "La corruption du pouvoir... voilà ce que c'est... cela dit, avant d'y plonger la tête la première, allons inspecter les premières lignes tu veux?? Ensuite, nous rejoindrons la Garde d'Epalais, qui m'escortera là bas."
François sourit et aida Bernadotte à se vêtir. Bern était vêtu d'une paire de braies bleues, d'un lourd haubert, pardessus lequel il passa un mantel bleu aux armes de la COBA dont les épaules étaient surmontées du galon à trois étoiles de Capitaine, et chaussé de lourdes bottes à éperons de cuir noirs. Loin des uniformes chamarrés et riches qu'il avait l'habitude de porter, le conseiller accentua l'aspect guerrier de sa fonction en s'armant d'une dague, de sa lourde, et tranchante, épée de campagne et de son bouclier.
Fin prêt, Bern chevaucha Bucéphale, son étalon noir, et parcourut les premières lignes de l'armée, en compagnie de François. Le Capitaine observa chaque homme composant son armée, chaque arme, chaque équipement d'un regard sévère, leur posant de temps à autre une question brève. L'inspection terminée, les deux cavaliers en rejoignirent quatre autres, vêtu d'habits bleus azur et armés de lances. Les cavaliers quittèrent le campement de l'armée et parcoururent la campagne auvergnate à bride abattue vers le palais ducal.
Le seigneur d'Epalais arriva donc près de ses collègues du conseil ducal. Venant d'arriver près de Clermont, Bern n'avait pas entendu les différents discours de ses collègues.
Il s'approcha du reste des conseillers, s'excusa de son retard d'un léger signe de tête et observa la foule rassemblée.
En regardant ses collègues, vêtus de leurs plus beaux atours, le Seigneur d'Epalais eut presque honte de sa tenue on ne peut plus guerrière. Bien que son uniforme de campagne était impeccable, ses bottes cirées, et ses armes luisaient au soleil, Bernadotte se sentit quelque peu intrus au milieu de ces mondanités...
Il repris ses esprits et pris la parole avec éloquence:
"Bonjour à tous et à toutes.
Je me nomme Bernard de Padirotte, plus communément nommé Bernadotte. D'ordinaire, je suis Sénéchal de la Compagnie d'Ordonnance du Bourbonnais Auvergne, et commandant de l' armée baptisée "Arvernis Temerarium". Pour ce mandat, j'ai été nommé Capitaine du Bourbonnais Auvergne et, par conséquent, je commanderais les armées du Duché et dirigerais les opérations de la Compagnie.
Si l'envie vous tenaille de connaître une vie pleine d'aventures et de fraternités, n'hésitez plus: Engagez vous!!!"
Le Capitaine sourit, laissant voir ses dents blanches à travers sa barbe noire, et se mit en retrait après avoir salué la foule d'un geste de la main.
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