Nathan

- « Que j’eusse l’envie de t’embrasser follement, ne fit pas de toi mon amant. » NATHAN
Il eut été un temps où Nathan eut le sommeil de la douce illusion. Un temps où tout lui semblait être clair, transparent, simple ; autrement dit : l’enfance. Nathan eut le plaisir de connaître Zelgius depuis des années. Lui put se vanter de le connaître par plaisir. Pas comme la populace que l’on eut plaisir à dégager par un mouvement de main hautain. Du balai. Du vent.
Nathan grandit. C’est alors qu’il devint un autre homme, abandonnant les délices sirupeux de l’enfance. Il s’enquerra de l’état de sa vie en retard. Le voilà jeune homme, que déjà, il fut marié. Une femme où l’amour fut une passion, puis une banalité affligeante.
Il se retrouva comme un être esseulé dans son aile de Louvières. Jeu de chambre. Elle dormait au nord-est, lui, au sud-ouest. Sommeil.
Un lit ne lui était pas suffisant, il avait besoin d’une présence à ses côtés, un mal de la jeunesse perdue. Nathan l’eut perdu, ce fut indéniable, il en voulut d’ailleurs à bon nombre d’Ambroise de s’être sentit rejeté. Physique attrayant, Esprit éclairé, Verve pédante mais intéressante, Nathan fut le meilleur parti de Berry. Le succès et la gloire eurent pour habitude de composer ensemble, d’être de pair.
Nathan malgré son destin hors norme, loin d’un académisme pompeux, se vit greffé le titre de plus bel homme de Berry.
Et pourtant, il se trouve moche, moche, moche et moche.
Laid, affreux, débectant, horrible, monstrueux, monstrueusement monstrueux.
Zelgius fut plus joli. Quel crétin fut-il.
C’est bien tard que le garçon au poisson orange se trouva en proie à la déviance. Il se fit misère en s’efforçant l’amour pour Eve. Mais il aima Adam. Apollon aima Adam. Un mélange de circonstances. Un contexte fort difficile et Nathan relégua ses frasques déviantes.
Un bisexuel refoulé.
Les détails cependant ne donnèrent pas vie à la méprise. Un metrosexuel, trompé dans un stéréotype vestimentaire. Que vous eussiez été frivole, il vous le concéda avec plaisir. Que fut morne, il vous le reprocha avec méchanceté.
Zelgius fut l’homme de sa vie. Mais pas l’homme de l’amour. Il fut l’homme de sa vie, par sa position qui à la fois réussit à corréler diverses fonctions affectives et sociales, le bon père, juste et droit, le grand frère, consensuel et bienveillant, l’ami, fidèle et éternel et l’ennemi, pied-à-terre & guerre.
Bref, en aucun cas l’homme de sa vie ne dut se retrouver en ce matin estival à Louvières.
En aucun cas l’homme de sa vie ne dut se retrouver en ce matin estival dans son lit.
En aucun cas l’homme de sa vie ne dut se retrouver en ce matin estival nu.
En aucun cas les deux hommes ne durent se retrouver ensemble à Louvières, dans le lit de Nathan et tous deux nus.
Nathan se réveilla. Gueule de bois. Mal de tête. Il sentit une présence. Il plaqua sa main sur le sentiment de présence. Ce n’était pas un sentiment de présence. Ce fut un corps. Poilu. Une cuisse poilue, même. Il se dit qu’il avait peut-être ramené un bel homme. Il tourna la tête et vit, Zelgius.
-WOUAH, MA MERE LA VENUS!
Il crut vomir. Se leva brusquement, quittant les draps. À poil. Le visage devint rubicond. Il alla prendre un coussin pour cacher sa virilité.
-Par la Sainte Fashion-Brouique, que fais-tu ici ?
Ce n’était pas un bel homme.
C’eut été un bel ami.
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