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RP - Chardon VS Pois de senteur

Fleur_des_pois

“ Are we kind or are we vicious ?
Nectar poison or delicious ?
That, my sweet, you will discover
Fairy foe, or fairy lover ? ”

{Chinon, un jour de Juillet}

Autour de Rodrielle, les uns et les autres se pressaient. Le ronronnement des voix dispensait la Fée de parler. Elle pouvait dès lors s'adonner à l'une de ses activités favorites. Observer.
Presque naturellement, son regard se posa sur Sarah. Tynop n'avait pas menti. Sa compagne était bien enceinte. Et pas qu'un peu ! Et contempler la grossesse de l'Ecossaise ne pouvait que lui faire apprécier les joies de la liberté. Son ventre, à elle, n'était point distendu horriblement.
Mais autre chose attira son œil aiguisé. Qu'était-ce que cela ? A son cou, une marque violacée. Fort peu ragoûtante. D'après ses souvenirs, très frais, le Blondin ne s'abaissait pas à marquer les femmes de son empreinte. Ce qui signifiait que la fière Sauvageonne s'était également compromise dans d'autres bras.
Intéressant. L'homme devait être relativement bourrin pour apposer ce genre de sceau sur la peau féminine.

Tynop était-il au courant de tout ceci ? Déjà, l'Ortie s'imaginait révéler le pot aux roses à son amant d'un jour.
Sauf que quelque chose n'allait pas. Certes, les relations bestiales existaient bien en ce monde. Mais de là à entailler les lèvres ? Et alors que la brune du Nord levait la main pour repousser une mèche de cheveux, la brune du Sud eut l'occasion de remarquer un autre détail.
Sarah avait eu les mains liées. Quelle autre explication donner à ces entailles aux poignets ? Profondes, qui plus est.
Les sourcils de Gaia se froncèrent. Elle n'appréciait pas particulièrement l'Ecossaise. Et s'était délectée de faire céder Tynop à ses avances. Mais que l'on s'en prenne à son ennemie, cela n'allait pas. L'Ortie était la seule autorisée à la détruire. Si l'on malmenait ses victimes, où allait le monde ?

La Fée s'approcha à pas lents. Comment aborder cette femme ? Nul doute que Sarah ne serait pas disposée à entamer une discussion civilisée avec l'amante de son compagnon. Si tant est que celui-ci avait bien craché le morceau.
Autant être directe. Tourner autour du pot ne mènerait à rien.
Gaia s'empara de l'avant-bras de Sarah. Faisant toutefois attention à ne pas poser les doigts sur les plaies rougeâtres. Et tira sur la manche pour révéler les marques.

C'est joli, pour qui aime les bracelets que l'on ne peut plus enlever. Je parie que tu as le même de l'autre côté.

Sans plus attendre, Gaia se saisit de l'autre bras. Fit la même chose qu'avec l'autre. Les empreintes mises à jour furent examinées rapidement.

Si tu avais envie de bijou... fallait demander.

Extrait de la chanson "Dance of the wild faeries"
Sommes-nous gentil ou sommes-nous vicieux ?
Du nectar empoissonné ou délicieux ?
Cela, chère, tu découvriras
Ennemi des fées, ou amoureux des fées ?

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Sarah_callahan

« L’indifférence est le meilleur des mépris. »

C’est sur cette phrase que se concentre l’Ecossaise lorsque le Poison Corleone pousse la porte de la taverne. Elle est venue à Chinon uniquement pour Rodrielle, passant au-dessus de sa propre souffrance pour apporter son soutien à la matriarche. Elle ne s’attendait certainement pas à ce que l’amante d’un jour de son compagnon se pointe. Lèvres serrées au risque d’appuyer sur l’entaille laissée par l’ordure italienne, elle opte pour le silence. Elle pourrait la tuer, ici et maintenant. Elle perdrait la Famiglia mais elle aurait sa vengeance. Non. Pas comme ça. Elle ne leur fera pas ce plaisir. Cinglante, elle avait balancé au Blondinet qu’elle le tromperait à son tour. Elle sait qu’elle le perdra en se livrant à ce petit jeu malsain. Elle ira jusqu’au bout. Pour ce qui est du Végétal, elle ne lui offrira que son indifférence et son silence. Hors de question qu’elle passe pour la mégère qui se confond en insultes pitoyables et en coups ridicules. Elle doit brider la femme blessée pour ne laisser de place qu’à la guerrière.

Se forçant à cogiter sur le pillage en préparation, elle arrive à oublier la présence de l’empoisonneuse. Il faut encore qu’elle envoie des missive à Lyan, Saul, Konrad… La prise sur son avant-bras la coupe net dans ses réflexions. Faisant volte-face, elle s’apprête à s’arracher violemment à cette emprise mais quelque chose dans la phrase de la brune l’arrête. Elle a compris. L’envie de la gifler la prend aux tripes. Elle n’en fait rien. Relavant le menton, hautaine, elle décide de répondre au sous-entendu par un autre.

Oh, navrée. Je pensais que tu étais trop occupée à écarter les cuisses alors je me suis débrouillée toute seule pour me fournir des bijoux.

Un sourire narquois vient étirer les lippes de la sauvageonne tandis que ses prunelles s’assombrissent. Désormais le doute n’est plus permis. Chacune est au fait de ce que l’autre sait.

Au fait, comment va ton blond ?

Nouveau sourire tout aussi moqueur. Elle ne sait rien sur ce fameux blond et n’est d’ailleurs même pas sûre qu’il y ait quoi que ce soit entre lui et l’italienne. Elle était absorbée par la lecture d’un vélin pendant que le blond évoquait son « amie » en présence de gus qui lui étaient inconnus. Elle tombera peut-être à côté mais si elle est tombée juste, elle vient non seulement de montrer à la Corleone qu’elle n’est pas la seule dont l’histoire d’amour peut voler en éclats mais aussi de lui faire comprendre qu’elle peut tout révéler si ce n’est pas déjà fait. Sans lui laisser le temps de répliquer, elle récupère ses avant-bras, tirant sur la chemise pour recouvrir les entailles. Un bref salut est adressé aux autres membres de la Famiglia avant qu’elle ne tourne les talons.

La chaleur a beau être écrasante en ce milieu d’été, elle étouffe moins que dans la taverne. Inspirant un grand coup pour se calmer, elle s’appuie contre le mur de la bâtisse, dextre posée sur les humiliantes marques dans son cou.
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Fleur_des_pois

“ J'aime bien l'insolence, si c'est moi qui la manie. ”

Tu devrais peut-être les écarter plus souvent, les cuisses, ça te rendrait plus aimable.

L'insolence du propos fut couvert d'un large sourire. Gaia ne pouvait s'en empêcher. D'après elle, la vie était plus savoureuse lorsqu'elle était piquante.
Ainsi, Tynop avait parlé. Pour quelle obscure raison, songea l'Ortie en enroulant une mèche de cheveux corbeau autour de son index. Et si le mot « honnêteté » traversa bien son esprit, cela fut si rapide qu'elle n'eut pas le temps de se pencher sur la question. Tout ceci restait un mystère. Être passé aux aveux. Au risque de tout perdre ? Sottises que cela ! Ils n'étaient que deux à être aux faits de leur étreinte. Et d'elle-même, la Fée n'aurait rien dit. Peut-être par respect pour Tynop. Ou dans l'espoir de lui soutirer une autre dette.

Mon blond va très bien, répondit-elle. Il est aussi vigoureux que le tien. Et exactement comme Tynop, il en redemande.

Méchanceté pure. Et mensonge, qui plus est. Mais si elle pouvait blesser encore davantage Sarah, Fleur ne s'en priverait pas.
L'Ecossaise quitta bientôt la pièce. La chaleur était devenue insupportable à l'intérieur. Tout ce monde qui se pressait autour de Rodrielle rendait l'atmosphère étouffante. De plus, le Lutin était intrigué. D'où venaient les marques autour des poignets de Sarah ? Qui avait osé s'en prendre à sa meilleure ennemie ? Tout ceci ne plaisait pas à Fleur. Elle aspirait à l'aider, ce qui ne serait pas coutume. Mais si elle pouvait s'en prendre à celui qui lui avait infligé une telle blessure...
Sans plus tergiverser, l'Ortie quitta la taverne à son tour. Sarah n'était pas bien loin. Le soleil éclatant fit plisser les yeux de l'empoisonneuse, qui papillonna des cils. Avant de tourner le dos à l'astre solaire. Pour se concentrer sur le visage de l'Ecossaise.

Toute rancœur mise à part... Celui responsable de ceci... Gaia s'empara du poignet droit de Sarah, découvrant tout à la fois le cou et l'avant-bras. Qui que ce soit, il ne mérite pas de s'en tirer à si bon compte. Je ne t'apprécie pas, et je sais que tu me détestes. Mais abuser d'une femme attachée et incapable de se défendre est l'œuvre d'un pire que lâche. Et il mérite une punition à la hauteur de son crime. Tu sais ce que je fais avec les plantes... Si tu as besoin de le faire souffrir, ou de le faire crever, t'as qu'un mot à dire, Sarah.

Gaia observait Sarah. Elle était sûre que la brune en face l'avait compris. La Fée eut une pensée fugace pour Tynop. Qu'en dirait-il, s'il les voyait ensemble ? L'insolente Fleur proposant son aide à la sauvageonne Sarah ? Cette idée lui arracha un sourire amusé. Qu'était devenu Tynop, en réalité ? Se terrait-il, comme un chien blessé ? Avait-il été pardonné ? Elle l'apprendrait bien. Tôt ou tard.
Ce qui l'intéressait pour l'heure, c'était la réaction de l'Ecossaise.

José Artur
Extrait de « Parlons de moi, y'a que ça qui m'intéresse »

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Sarah_callahan

[Gotta find me a future move out of my way
Je dois me trouver un avenir, restez hors de mon chemin*]

Si elle n’était pas déjà à l’extérieur de la bâtisse, elle se serait fait un plaisir de répondre aux piques de l’Ortie. Ecarter plus souvent les cuisses ? Pour ressembler à toutes les trainées qui infestent les rues ? Non. Elle est fidèle, que ce soit à sa famille, ses contrats ou son homme. Ces femmes et ces hommes qui se laissent aller dans d’autres bras que ceux de l’aimé ne lui soutirent que des grimaces de dégoût. Elle aurait répondu à la Corleone qu’elle n’écartait les cuisses que pour Tynop et qu’elle, au moins, elle était encore capable de se souvenir de qui était passé entre ses jambes. Pour ce qui est du reste, elle sait que Fleur ment. Le Blondinet avait supplié, pleuré avant de se rendre compte que « sa connerie » lui couterait son couple. Il attend qu’elle revienne. Elle ne reviendra pas. Pas avant s’être vengée et c’est cette même vengeance qui les détruira, ne laissant que des cendres de ce qu’ils ont été. Tynop n’en redemande pas, elle le sait.

Ses yeux se ferment un instant. Elle n’en peut plus. Elle est à bout de forces, épuisée par les divers combats qu’elle mène. Un combat pour ne pas renouer avec ses vieux démons, un combat pour ne pas retomber dans ses bras à Lui, un combat pour mener sa grossesse jusqu’à son terme. Un combat pour survivre et ne pas s’effondrer, tout simplement. Elle n’aurait pas dû venir voir Rodrielle, ainsi, elle se serait évité une entrevue avec cette femme qui s’est accaparée l’homme qu’elle aime le temps d’une étreinte. Une étreinte de trop. Enfin, il n’est pas trop tard pour partir et c’est bien ce qu’elle compte faire. Délaissant le soutien du mur, elle se redresse. Et là, oh, surprise ! Une empoisonneuse qui vient prendre le soleil.

Et alors ? J’te manquais déjà ?

L’Ecossaise secoue la tête, exaspérée. Elle n’a pas envie de s’aventurer sur le terrain glissant des duels verbaux. Elle a juste envie de se barrer. Loin de cette taverne qui empeste la mort. Très loin de cette saloperie d’Italienne qui n’a de cesse de lui rappeler qu’elle a été trompée. Elle, Sarah NicDowell. Sauf que, bien évidemment, cette même saloperie a décidé de se livrer à une autre inspection. Le poignet est rapidement arraché aux mains italiennes tandis que les boucles brunes viennent recouvrir les marques dans le cou.

Fous-moi la paix. Je ne veux pas de ton aide, encore moins de ta pitié. Je me débrouillerai et je me vengerai. Sans toi. Encore une chose, je ne te déteste pas. Tu n’auras pas ma haine, juste mon mépris le plus profond. Retourne voir les blonds puisque t’as l’air si douée avec eux et laisse-moi m’occuper de la souffrance.

Hautaine, la sauvageonne adresse un dernier regard dédaigneux à Fleur avant de lui tourner le dos, direction… Direction quoi ? Les échanges précédents lui ont donné envie de retrouver Ezequiel et sa sœur pour les crever après les avoir torturés. Le brun ne lui posera aucun problème, il lui dira sans tarder où il se trouve. Et elle lui fera payer le mal qu’il lui a fait. En revanche, la garce rouquine, c’est une autre histoire. La force ne sert à rien contre elle puisqu’elle est entourée par divers clébards prêts à tout pour elle. Reste la ruse. Sarah a été droguée, elle veut que l’autre le soit aussi. Elle veut voir cet éclat de terreur dans ses prunelles lorsqu’elle comprendra que dans quelques instants elle ne sera plus maîtresse de ses actes. Elle veut qu’elle agonise longtemps avant d’y passer mais qu’elle reste éveillée pour en profiter. Ayla et Amalio utilisent leurs talents de guérisseurs pour sauver des vies, pas pour semer la mort. Reste…Non. Elle s’y refuse. Par fierté, par orgueil. Elle peut remonter dans ses contacts, leur extorquer quelques vicieux poisons. Mais ça prendra du temps et justement, du temps, elle n’en n’a pas beaucoup.

Renoncer. Accepter. Abandonner. Abdiquer. Plier. Capituler. Tant de verbes qu’elle n’utilise jamais pour elle et que, pourtant, aujourd’hui, elle va devoir conjuguer au trop personnel « je ». Renonçant à fuir, une inspiration est prise, les quelques pas effectués sont rebroussés. Campée devant Fleur, ses yeux reflétant une détermination certaine, elle capitule.

[I want it all I want it all I want it all and I want it now
Je veux tout, je veux tout, je veux tout, et je le veux maintenant*]

J’accepte ta proposition. Je veux qu’ils souffrent. Longtemps. Je veux quelque chose pour les assommer assez pour qu’ils ne puissent plus contrôler quoi que ce soit mais qui les laisse éveillés. Et réceptifs à la douleur. Je veux aussi de quoi les brûler de l’intérieur, leur faire avoir des hallucinations atroces, les pousser au bord de la folie. Qu’ils souffrent aussi bien physiquement que mentalement.

Elle a abdiqué devant la Corleone, capitulé devant cette guéguerre verbale. Aujourd’hui le roc écossais a plié, à nouveau. Mais il est hors de questions qu’elle ait une dette envers le Végétal.

Je te paierai. Cher. Assez pour couvrir les frais de préparation et…plusieurs journées de travail.

Elle lève la main droite en l’air, signifiant qu’elle ne tolèrera aucune contestation. Elle veut que cet échange soit à double-sens. Elle veut que cette aide se transforme en un travail, histoire qu’elle ne soit jamais redevable à celle qui a détruit son idylle avec le Blondinet. Et, tandis qu’elle regarde le Poison italien, une autre idée germe dans son esprit.

La mithridatisation… Tu saurais t’en occuper ? Sur moi.

Elle s’abandonne entre les mains de sa meilleure ennemie.

Queen - I Want It All

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Fleur_des_pois

“ Yeah I would kill for you, that's right
If that's what you wanted ”

Le refus était catégorique. La Fée haussa les épaules. Tout cela ne la concernait pas. Sarah avait été violée ? C'était qu'elle n'avait pas fait attention. Une guerrière n'avait pas d'excuse. Les faibles femmes, c'était autre chose. Mais quand on se vantait d'être une bonne combattante, on devait au moins savoir se défendre.
Gaia tourna les talons. La chaleur était écrasante. Et Rodrielle était mourante. Le Lutin n'allait pas perdre son temps ici.

Mais l'Ortie n'avait pas misé sur le caractère changeant de l'Ecossaise. Elle revenait sur ses paroles. Mandait ses services. Contre une somme d'argent importante, visiblement. Un sourire moqueur étira les lèvres du Poison. Elle avait volé à Sarah son compagnon. Et désormais, elle s'impliquait dans sa vengeance. Que n'aurait-elle fait au nom de leur mésentente !
Fleur rejeta une longue mèche noire en arrière. Elle aimait baigner dans ces situations grotesques. Et aimait encore davantage l'idée que Sarah fasse appel à ses services. A elle. Cependant, il lui fallait marquer son territoire. On ne faisait pas tourner l'Ortie en bourrique.

Va falloir que tu te décides. J'aime pas les girouettes. Tu me dis non pour me demander le service proposé un instant plus tôt comme s'il s'agissait de ton idée. J'ai pas de temps à perdre avec des indécises.

Fleur était une jeune femme très occupée. Elle n'y passerait pas la journée. Mais Sarah avait capitulé pour de bon. Gaia le lisait sans peine dans ses yeux.
Sous ce soleil de plomb, la Fée avait trop chaud. Avisant un peu plus loin un arbre qui dispensait une ombre salvatrice, Gaia s'y dirigea. Une jeune fille se tenait déjà là, en compagnie d'un garçon de son âge. D'un geste agacé de la main, la brune les congédia.

Dégagez.

Que ce soit son ton ou simplement son regard qui ne tolérait pas de refus, mais les deux tourtereaux quittèrent la place. La Fée y prit place aussitôt. S'asseyant à même le sol. Les pieds nus dans l'herbe fraiche.

Ils sont donc plusieurs, d'après ce que tu me dis là. Combien ? Je peux parfaitement accéder à ta demande. Suffit de les paralyser. J'ai testé une potion sur Tynop, c'était parfait. Au-delà de mes attentes. Nous commencerons par ça. Après, viendront les hallucinations. C'est envisageable. Jetant un regard à la brune du Nord : J'espère que tu es sûre de toi. J'accepte. Tu t'engages à ne pas annuler le tout sous l'effet d'un caprice. Je te l'ai dit, j'ai pas de temps à perdre avec toi si tu sais pas ce que tu veux.

L'autre demande était un peu plus surprenante. Mithridatisation. Une supplique peu commune. Sarah avait également été droguée ? C'était pour cela qu'elle ne s'était pas défendue... Décidément, ses violeurs avaient été malins. Et savaient parfaitement ce qu'ils faisaient. Ce n'était pas de basiques agresseurs. Cette histoire sentait l'attaque personnelle. De plus en plus intéressant.

Je saurai faire. Et le bébé sera également prémuni.

Crachant dans le creux de sa paume, l'Ortie tendit celle-ci à Sarah. Attendant qu'elle fasse de même, et qu'une poignée de main scellât le contrat.

Affaire conclue ?

What you wanted, de One Republic
(Ouais je tuerai pour toi, c'est vrai,
Si c'est ce que tu veux)

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Sarah_callahan

« Pour gagner, il faut accepter de perdre. »*

Elle a perdu et elle le sait. L’Ursula de la Renaissance a les cartes en main et peut très bien décider de mettre fin à la partie maintenant. Le ton qu’elle prend pour lui répondre ne lui plait pas du tout, les termes « girouette » et « indécise » encore moins. L’envie de gifler l’italienne est très forte et la dextre écossaise commence à être parcourue de picotements. Non. Rester calme. Accepter. Lippes étirées en un rictus indéchiffrable, elle se contente d’un hochement de tête.

Silencieuse, elle marche dans les pas de la Corleone lorsque celle-ci fait dégager un couple d’amoureux. L’amour, une vaste connerie, oui. Ou plutôt le seul sentiment qui peut être à la fois une faiblesse et une force. La véritable force de l’Ecossaise et sa seule faiblesse. Soupirant à cette pensée, elle se laisse glisser souplement sur le sol herbeux. Elle se force à se détendre, effaçant les crispations de son visage et de ses épaules d’un unique mouvement. Ses prunelles rivées à celles de Fleur, elle attend que cette dernière brise le silence. Ce qu’elle ne tarde pas à faire. L’allusion à Tynop arrache un frisson à la sauvageonne, tout simplement parce qu’elle sait à quel moment l’empoisonneuse a essayé son art sur le Blondinet. Lèvres pincées, elle se retient de lui balancer une pique cinglante. Il faut qu’elle se concentre sur sa vengeance, qu’elle oublie momentanément qu’elle appartient désormais aux femmes trompées. Et, alors qu’elle parvient à se calmer, les deux dernières phrases achèvent de la foutre en rogne.

Je sais ce que je veux. Et ce n’est pas un caprice. Je les tuerai, avec ou sans ta participation.

Elle est restée soft sur le contenu mais le ton était sec. Cassant. Maintenant, il s’agit répondre à la seule véritable question de la Corleone, à savoir le nombre.

Deux. Ils étaient deux. Un homme et une femme. Frère et sœur.

Sans réfléchir, elle a balancé deux précisions que l’italienne ne lui demandait pas. Elle sent que la curiosité de celle qui lui fait face est aussi grande que la sienne cependant, pour les détails, elle peut se brosser. Elle n’avait parlé du viol qu’avec Tynop et encore, elle ne lui avait pas tout dit. Elle avait passé sous silence ses larmes, son désespoir et sa peur, se contentant de relater les faits. Sauf que, contre toute attente, la brunette ne lui pose pas d’autres questions, attaquant directement sa deuxième requête. L’enfant qu’elle n’élèvera jamais sera prémuni… Un pâle sourire est esquissé tandis que ses mains viennent encadrer la protubérance de son ventre. Cet enfant ne sera jamais le sien mais ça n’a pas d’importance pour la mithridatisation, si ?

Une question. Un contrat à sceller. Avisant la main tendue, Sarah inspire un grand coup avant de cracher elle aussi dans le creux de sa paume. Quitte à s’allier avec sa meilleure ennemie, autant faire les choses bien. Mains qui se serrent, éclat déterminé dans des prunelles pourtant assombries par la souffrance.

Affaire conclue.

Rien à ajouter. L’Ecossaise se relève d’un bond.

On commence quand ?

*Luis Fernandez

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“ Are we kind or are we vicious ?
Nectar poison or delicious ?
That, my sweet, you will discover
Fairy foe, or fairy lover ? ”

{Chinon, un jour de Juillet}

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Extrait de « Parlons de moi, y'a que ça qui m'intéresse »

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(Ouais je tuerai pour toi, c'est vrai,
Si c'est ce que tu veux)

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*Luis Fernandez

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