Heavy

La vie, elle veut dire. Partir, oui, mais pour aller où ? Voir si l’herbe est plus verte ailleurs, d’accord, mais dans quel but ? Quel objectif se lancer ? Où aller ? Que faire ? Elle avait envie de liberté, et maintenant qu’elle l’a trouvé, elle ne sait plus quoi en faire.
Perdue. Elle était perdue. Seule avec son baluchon, vêtue comme elle l’était depuis toujours de sa tenue de bouffon du roi, améliorée pour mettre en avant ses atouts physiques, ses cheveux noués en deux couettes… Elle ressemblait plus à la folle du roi enfuie du cirque que d’une vraie femme libre. Sans compter qu’elle n’avait aucun argent. A dire vrai, ses parents n’avaient pas réellement apprécié qu’elle s’en aille en laissant toute la famille au grand complet. Le sens de la famille, parfois, c’est lourd… Ils l’avaient donc laissé partir, mais sans un sous, lui laissant tout le plaisir de gagner sa vie pour s’en sortir… Ou crever.
En tout cas, la brune se retrouvait là, à Paris, sans vraiment savoir où aller. Elle soupira. Elle devait gagner de l’argent pour pouvoir manger. Heavy marcha pendant quelques minutes, jusqu'à trouver une place où trônait une belle fontaine. C’était l’endroit parfait pour s’occuper. Elle déposa contre la pierre son baluchon et, à quelques pas d’elle, un petit chapeau retourné.
Il était temps de mettre son masque.
Au sens propre, comme au figuré.
D’un saut, la brune monta sur le rebord de la fontaine.
« M’dames et m’sieurs !
Approchez donc et v’nez découvrir le spectacle ! A vot’bon cœur ! »
Et là voilà, la belle acrobate, jouer à l’équilibriste, faire deux trois pirouettes, en avant, en arrière, se déhancher, enchaîner sur une roue… Elle connaît son numéro par cœur, mais ne pensait pas devoir le refaire un jour. Pourvu que ça lui ramène de l’argent !
Puis elle aperçut un homme. Grand homme. Là-bas, près du poteau de la taverne… C’était le moment. Heavy sortit l’un de ses couteaux et se remit droite sur son rebord de fontaine.
«M’dames et m’sieurs ! Observez bien cette lame !
A la une ! A la deux ! A la trois ! »
La lame siffle et va se planter, paf ! Pile au dessus de la tête de l’inconnu. Avait-il vu passer le couteau ? Surement, à moins qu’il soit aveugle – ou saoul. Il devait l’avoir obligatoirement entendu, dans tous les cas. Mais elle s’en fichait, elle avait réussit à ébahir les passants. Et sous leurs applaudissements, Heavy s’inclinait en guise de salue, faisant tinter les clochettes de sa tenue. Elle n’aurait au moins pas perdu sa journée… Sauf si l’inconnu décidait de la tuer, évidemment.
_________________
Perdue. Elle était perdue. Seule avec son baluchon, vêtue comme elle l’était depuis toujours de sa tenue de bouffon du roi, améliorée pour mettre en avant ses atouts physiques, ses cheveux noués en deux couettes… Elle ressemblait plus à la folle du roi enfuie du cirque que d’une vraie femme libre. Sans compter qu’elle n’avait aucun argent. A dire vrai, ses parents n’avaient pas réellement apprécié qu’elle s’en aille en laissant toute la famille au grand complet. Le sens de la famille, parfois, c’est lourd… Ils l’avaient donc laissé partir, mais sans un sous, lui laissant tout le plaisir de gagner sa vie pour s’en sortir… Ou crever.
En tout cas, la brune se retrouvait là, à Paris, sans vraiment savoir où aller. Elle soupira. Elle devait gagner de l’argent pour pouvoir manger. Heavy marcha pendant quelques minutes, jusqu'à trouver une place où trônait une belle fontaine. C’était l’endroit parfait pour s’occuper. Elle déposa contre la pierre son baluchon et, à quelques pas d’elle, un petit chapeau retourné.
Il était temps de mettre son masque.
Au sens propre, comme au figuré.
D’un saut, la brune monta sur le rebord de la fontaine.
« M’dames et m’sieurs !
Approchez donc et v’nez découvrir le spectacle ! A vot’bon cœur ! »
Et là voilà, la belle acrobate, jouer à l’équilibriste, faire deux trois pirouettes, en avant, en arrière, se déhancher, enchaîner sur une roue… Elle connaît son numéro par cœur, mais ne pensait pas devoir le refaire un jour. Pourvu que ça lui ramène de l’argent !
Puis elle aperçut un homme. Grand homme. Là-bas, près du poteau de la taverne… C’était le moment. Heavy sortit l’un de ses couteaux et se remit droite sur son rebord de fontaine.
«M’dames et m’sieurs ! Observez bien cette lame !
A la une ! A la deux ! A la trois ! »
La lame siffle et va se planter, paf ! Pile au dessus de la tête de l’inconnu. Avait-il vu passer le couteau ? Surement, à moins qu’il soit aveugle – ou saoul. Il devait l’avoir obligatoirement entendu, dans tous les cas. Mais elle s’en fichait, elle avait réussit à ébahir les passants. Et sous leurs applaudissements, Heavy s’inclinait en guise de salue, faisant tinter les clochettes de sa tenue. Elle n’aurait au moins pas perdu sa journée… Sauf si l’inconnu décidait de la tuer, évidemment.
_________________
