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[RP fermé] A toi.

Andrea_
Tourner en rond. Hésiter.
Refuser l'idée. Se lancer.
Prendre le papier de rage.
Se saisir de la plume et écrire.
Jeter le papier. Se lever.
Tourner en rond. Hésiter.
Trouver l'idée mauvaise.
S'occuper. Sentir l'idée repointer comme une obsession.
L'envoyer valser.
Attendre.
S'asseoir calmement. Reprendre la plume, un vélin.
Laisser les mots couler.
Laisser l'encre dévaler le papier avec une facilité déconcertante, une lettre, comme un Adieu, sans en être un.





Louis,


J'aime penser que tu liras mes mots, j'aime penser que ce vélin ne finira pas au feu sans même avoir été déroulé, j'aime me dire que tu te poseras contre un arbre avec le soupir de celui a reconnu l'écriture et qui n'ose déplier la missive.
J'aime penser que tu te souviendras combien tu m'as aimé, combien j'ai compté dans ta vie, et j'aimerais... Oui j'aimerais que tu me dises que... Que c'était bien.
Que tu lises avec empressement et anxiété, mais que tu lises...

Je n'attends pas de réponses, mes dizaines d'autres missives n'en ont pas eu alors pourquoi celle ci en aurait.


Je t'écris avec la certitude que tu vas bien, il est inenvisageable pour moi que ça ne soit pas le cas. Pourtant parfois il m'arrive de me dire que peut être tu n'es plus de ce monde, alors je chasse rapidement cette idée de mon esprit, impensable et douloureux destin qui est pourtant celui de tout mortel.

Victoire est à côté de moi, tu ne la reconnaitrais pas. Elle marche depuis quelques temps, mais pour tout te dire elle passe plus de temps à courir qu'à marcher, peut être qu'elle tient ça de moi, toujours mettre la charue avant les boeufs. Elle a mes yeux, ceux de son frère et orne de jolies boucles brunes que je m'acharne à dompter en deux couettes plus ou moins égales. Normalement je devrais être au top quand elle se mariera. Nous serons vieux mais je crois que je serais comblée quand je la verrais entrer à l'église à ton bras.
Nous parlons peu de toi, plus par pudeur de ma part que de la sienne. Elle sait que Dd0die n'est pas son père et ne le sera jamais, elle sait que c'est un enfant de l'amour, même si... même si elle était loin d'être prévue. Je pense que tu lui manques, j'aimerais que vous vous rencontriez, je sais déjà que tu tomberas amoureuse d'elle et de son petit sourire.
Elle aime beaucoup jouer dehors, et passe un temps pas possible à martyriser Ventricule et Ouaf, son chien. Elle ne va pas à l'église mais la religion n'est toujours pas mon passe temps favori, peut être en prendra t-elle l'habitude en grandissant, alors je prendrais mon courage à deux mains pour l'accompagner. Uniquement si son argent de poche ne sert pas à la quête, faut pas déconner.

Je n'aurais pas vu grandir Nicolas, aussi je me demande si tu souffres de l'abscence de Victoire comme c'était le cas pour moi. Si toi aussi tu rêves de me l'arracher pour passer ne serait-ce qu'une minute en sa compagnie.
J'en mourrais Louis, j'ai survécu sans Nicolas car ma seule raison de vivre était de vous retrouver un jour, de regagner cette confiance que j'avais perdu, de reformer cette famille que j'avais eu sous la main avant de tout briser.


Tu as été la plus belle histoire de ma vie, tu as fait de moi ce que je suis aujourd'hui, une mère, une femme libre et épanouie, une femme fière.

Dis moi que tu n'oublies pas Louis...
Que nous avons été heureux, que de notre amour est né deux enfants, que tu as été mon ami, mon amant, mon mari mais surtout mon confident. Que j'ai été là pour apaiser tes craintes comme tu le faisais pour moi, que je t'aurais suivi au bout du monde...
J'aimerais que ton ignorance ne me touche pas.


D.




Hésiter, puis envoyer, advienne que pourra.
_________________
Le_g.


Revenu d'entre les morts ou presque... On passera sur l'histoire qui l'a retenu éloigné des siens, contre son gré, pendant plus d'un mois... Un mois où le Capitaine de l'Escorte Impériale n'avait pas pu envoyer de missive, ni y répondre. Le résultat d'un petit enlèvement suivi d'une séance de torture. Mais finalement, bien qu'ils aient réussi à le briser en partie, il avait réussi, il ne savait même pas comment, à s'en sortir. C'était flou, il y songeait, en faisait des cauchemars. Du sang sur ses mains, ses poignets abîmés par les liens, des lacérations sur le torse, la gueule en vrac, un œil au beurre noir, le nez sans doute cassé, qui se remettait comme il pouvait, Le Gaucher n'a pas l'air de grand chose quand il rentre à l'auberge.

Entre la colère de la famille, les ordres de l'Empereur et le reste, il est dans une sorte de cocon brumeux, dit oui à tout ou presque, sans trop réfléchir. La seule chose qu'il arrive à faire, c'est de donner une version officielle : chute de cheval, pas très crédible pour un mois d'absence, mais il s'y tient, refusant d'en dire plus, guettant les ombres dans la rue. La cohorte n'est sans doute pas loin, mais il n'est pas en état de se battre.

C'est quatre jours plus tard, alors qu'il se repose en taverne, picolant pour faire passer ou pour oublier la douleur, qu'il reçoit la missive de sa femme, 'fin, son ex-femme. Il reconnait l'écriture, et soupire, la rangeant dans sa poche rapidement, il la lira plus tard, après une bonne cuite.

La soirée se passe, il picole, plus encore que la veille, se noyer dans la mirabelle, à défaut d'armagnac. Lui qui détestait cette boisson et ne jurait que par son armagnac, il boit, et se prend une cuite à la mirabelle. Loin de tout, comateux, il finit par sortir, et rentrer, direction, la roulotte, il n'arrive pas à dormir enfermé, il a l'impression d'étouffer dans la salle des gardes réservée à l'Escorte Impériale. Du coup, c'est dehors, la nuit noire l'enveloppant, une lanterne près de lui, qu'il ouvre le parchemin et le lit. La Chiasse... Sa chiasse...

Combien de lettre lui a-t-elle envoyées et qui sont restées non ouvertes ? Certaines, il les a lues, faut pas déconner quand même, et là, il lit. Il lit, mais ses yeux se ferment... Il replie la lettre, qui rejoindra sans doute ses soeurs dans le coffret qu'il a bien soigneusement caché.

La nuit est peuplée de cauchemars, de rêves, il voit sa belle chevauchant son lieutenant, il voit la face de l'homme qui le secoue, le torture, l'oblige à se relever, lui fait bouffer de la viande crue... la crinière de la chataine à califourchon sur Dédé... Il hurle, se réveillant en sueur, et il rage, il n'est même pas en état de faire quoi que ce soit.

La nuit touche à sa fin, et l'aube pointe déjà le bout de son nez. Le Gaucher se lève, et file se laver, s'ébroue dans un baquet d'eau froide, et se rhabille, remettant tous les bandages sur son torse et ses poignets, avant d'enfiler une chemise propre. Dans sa tête, un élevage complet de lapins a décidé de sauter en cœur, et de faire la fête. La bouche pâteuse, il revient vers le campement, récupère son matériel d'écriture, et va s'installer adossé à un rocher, pour lui répondre, une fois n'est pas coutume.

Citation:


Déa,

J'ai lu tes mots, mais je ne suis pas adossé à un arbre, mais un rocher, avec un retour de cuite mémorable. Tu aimes à penser que je t'ai aimé, et bien oui, je t'ai aimé, plus que tout, plus que moi-même, plus que la vie. La vie sans toi ne vaut pas la peine d'être vécue.

C'est ce que tu voulais lire... et ce que j'aurais du t'avouer plus tôt. Tu es ma douleur, mon amour, ma vie, mon essence de feu, ma flamme, ma femme, celle qui m'a fait vivre.

Pour le reste, tu te trompes. Je ne vais pas bien, je suis comme un mort-vivant. Lest m'aime, et je l'aime, mais pas comme je t'aime. Jamais je ne pourrais t'oublier. Jamais personne ne pourra te remplacer.

Par contre, je vois que tu m'as remplacé. Ce traitre de lieutenant... Victoire, notre Victoire... elle me manque. Elle finira par l'appeler papa, comme Julian appelle sans doute papa le Djal de Ryxende. Nicolas est quelque part sur les routes de France. Il est parti lorsque j'ai du m'absenter à cause d'une mauvaise chute de cheval. J'ai été absent un bon mois, sans pouvoir donner de nouvelles à la famille, ni à quiconque.

Que te dire sur le fait que tu te tapes celui qui était mon lieutenant ? J'ai rien à t'en dire, je n'ai que haine et rage. Profites-en bien, croque la vie, comme tu l'as toujours fait...

Victoire est ma défaite, celle où j'ai reconnu que je ne pouvais pas vivre sans toi, et... dis-lui bien qu'elle est le fruit de l'amour que je te porte, mais je ne peux pas la voir, l'imaginer... Elle est ma défaite, vu qu'elle vit avec un autre que moi.

Je ne vois pas bien ce que je peux te dire de plus. Je suis toujours Escorteur Impérial, je suis en convalescence, ma main gauche me fait souffrir rien que pour ces quelques lignes, ma plume ne glisse plus comme avant, mais je commence à retrouver un peu d'habileté de ma main gauche. Les nerfs ne semblent pas touchés.

Tu as été pour moi, ma maîtresse, ma femme, mon amour, mon tout, ma raison de vivre, un soutien lorsque tu étais là, partant aux mauvais moment me laissant gérer les merdes. Tu ne m'as pas suivi au bout du monde, j'aurais pourtant voulu... mais tu ne voulais pas, je t'étouffais il faut croire, par mon amour aveugle. On me l'avait pourtant dit, que tu me tenais, que je t'étouffais, que j'étais trop entier. Je n'ai pas voulu le croire, je tombe, je n'arrive plus à aimer. Je survis pour le moment.

Louis.


Se levant, il roule le parchemin, et va chercher dans une cassette de la roulotte, un bandeau noir, avec lequel il attache la lettre, avant de se rendre en ville pour la faire parvenir à qui de droit.


_________________



Andrea_
Ils s'étaient aimé, de la façon la plus pure qu'on puisse aimer. Un jeu devenu une obsession, un jeu où ils s'aimaient mais pas en même temps, frolant la haine et cueillant la passion dans les soupirs de l'autre. Les "amants terribles", c'est comme ça qu'on les appelaient. Ils se réconciliaient de façon brutale, chacun tentant de dominer l'autre, de le faire sien, chaque étreinte était une libération pour deux corps qui, l'instant d'avant hurlait sa rancoeur à l'autre.
Différents.
On pouvait difficilement faire plus différent, seul leur amour les rapprochait, aussi fort qu'il les éloignait. Je t'aime, moi non plus, jusqu'à ce que le roseau rompt. On dit qu'il plie sans ne jamais casser mais allez y avec une hache et vous verrez s'il ne rompt pas. La hache s'était matérialisé sous la forme d'une demande de dissolution. Elle n'avait pas compris. Dire qu'elle n'avait pas bronché serait mentir mais à quoi bon supplier un homme sûr de lui?
Ils avaient pris des chemins différents et celui de la Colombe avait croisé celui de Dd0die, le lieutenant de Louis. Coup de foudre loin d'être éphémère, Monsieur avait fait sa demande à Madame qui avait accepté sans condition. Elle n'avait aucune idée de l'avenir. Elle ne savait pas si ça durerait toute la vie, s'ils auraient des enfants ni même si elle pourrait continuer de brigander, mais elle avait pris le risque de toute quitter pour lui. Parce que l'évidence était là, la vie trop courte, l'amour trop violent.
Louis n'avait pas été oublié. On n'oublie pas son premier amour. On n'oublie pas son époux. On n'oublie pas le père de ses enfants. On n'oublie pas les promesses qui avaient été échangées. On se raccroche à l'abandon, à la fin de ce mariage qui arrive prématurément, aux silences de l'Homme, à son ignorance, on se raccroche aux mauvais souvenirs comme bouée de sauvetage, car il serait si simple de sombrer.

Oui elle avait sombré. Elle avait changé, laissé tomber son habit de con pour celui d'épouse attentionnée, de femme sensible. Qui ne le serait pas?
Quand on perd l'homme de sa vie, et par la même ses seuls amis, pour se retrouver seule, on réfléchit, on comprend, on apprend et forcément, oui, on change.
Louis ne pourrait pas comprendre que Dd0die a été là au bon moment. Qu'il lui a redonné goût à la vie, à la sienne, à continuer avec ses casseroles alors qu'il aurait été bien plus facile de tout quitter pour recommencer. On peut prévoir beaucoup de choses dans ce fichu royaume mais pas ça...

Demain elle se mariera pour la troisième fois. Les deux premières ayant été avec Louis. Demain elle promettra amour et fidélité jusqu'à ce que la mort la sépare de son double D. Demain, comme les deux premières fois, elle y croiera plus que tout. Demain...
Demain pour la première fois, elle le fera. Non pas parce qu'elle y croit plus qu'avant, simplement parce que la perte de Louis avait été si douloureuse que plus jamais elle ne veut revivre ça. Qu'après un autre échec elle ne se relèvera pas.
Et que Dd0die...
C'est ça qu'elle promettra. Mais demain.

Et les mains caressent le vélin sans oser le déplier. Le papier est humé, les reliefs appréciés. Il a répondu, et au delà des mots qu'il pourrait contenir, elle savoure cette petite victoire.
L'acier déchiffre lentement, se concentrant difficilement sur une écriture qui si souvent lui a adressé un amour inconditionnel, des rimes inoubliées et des phrases prometteuses.





Louis,


Ne survis pas, je te le demandes, à genoux s'il le faut. Tu dois te battre, tu dois vivre, non pas pour moi, pour Lestat ou pour nos enfants mais pour toi. Tu dois vivre.
Tu n'es pas qu'un père ou un époux tu es avant tout un homme à l'ambition croissante, un capitaine émérite, un chef aimé.
Ne parles pas de Victoire comme d'une étrangère, ne parles pas d'elle comme si elle ne te reverra jamais, nous avons été des époux d'une nullité exceptionnelle mais nous devons être des parents exemplaires. Sois là pour elle s'il te plait. Je ne veux pas que Dd0die soit son père, elle en a un et DOIT le connaître. Elle a besoin de connaître ton odeur, de voir d'où lui viennent ce brun qui lui tombe sur les épaules, de savoir que son père pense à elle malgré tout.

Tu dois vivre Louis.
Parce que je ne supporterais pas ta mort, parce qu'après t'avoir toujours eu à mes côtés, je ne pourrais imaginer ne plus croiser ton regard, ne plus lire tes mots.

Tu ne m'as pas étouffé. Tu m'as tout donné, bien plus que tout ce que je méritais. Tu étais un soutien quand j'osais dévoiler mon mal être même si parfois tu t'enfermais dans ta bulle me laissant désemparée.

J'aimerais te dire que je ne suis plus que l'ombre de moi même, que vivre sans toi est difficile mais devrais-je continuer à te mentir?
Ne nous sommes pas fait assez de mal?
Ne pouvons-nous pas agir comme des adultes et s'avouer la vérité?

Oui, j'aime Dd0die. Oui j'aime ton Lieutenant. J'assume. J'assume être devenue la femme que tu aurais aimé connaître. Il m'aura fallu te perdre pour comprendre que je me mentais. Il m'aura fallu baisser les armes et attendre la faucheuse. Il m'aura fallu te haïr, te dénigrer, tenter de t'oublier dans des bras qui ne valaient pas les tiens.
Il m'aura fallu passer près de la mort pour vivre pleinement, triste ironie. Mais plus que tout Louis, il m'aura fallu être certaine que plus jamais il n'y aurait de nous pour devenir moi.
Et puis il est arrivé...

Combien de fois m'as tu regardé dans les yeux en me disant " c'est fini Andrea, vraiment fini" ? Combien Louis?
Peut être aurais-je du t'attendre toute ma vie, et c'est pour ça que je voulais en finir, parce que cette fois, j'avais cru que...

Je me suis longtemps demandé si nous pourrions y arriver. Si une dernière chance serait la bonne, si notre amour comblerait le fossé que nous avons créé.

Tu ne t'es jamais demandé pourquoi je partais quand nous traversions une mauvaise passe?
J'avais peur. Te quitter était tellement plus simple que de l'entendre de ta bouche. Tellement plus facile pour moi de t'abandonner sans me retourner que de lire dans tes yeux ton dégoût pour ma personne. Je ne te méritais pas. Nous ne sommes pas fait pour nous entendre. Nous avons tenté, nous avons échoué autant de fois.

Nous nous sommes détruit.
Ne m'en veux pas de refaire ma vie Louis, ne m'en veux pas d'y arriver sans toi, ne m'en veux pas...
Remercies moi d'avoir mis un point final à une histoire qui nous a détruit si souvent qu'il est indécent de l'avouer.


Dis m'en plus sur cet accident. Rien ne peut justifier que tu te sois absenté un mois sans donner de nouvelles.
Écris moi encore et ne me laisses pas...

Dea.




Jean?
Qu'est ce qu'elle veut la gueuse?
La gueuse pense que comme tu passes par la ville pour aller rejoindre ta greluche des remparts, tu pourrais envoyer ça pour elle
Ma... ma greluche?
Brune, un mètre cinquante, soixante bons kilos, bottes noires dont la droite est sérieusement usée. Accent à couper au couteau, la femme du boulanger du 422.
Ah cette greluche là...
Oui celle là même, à moins que ça soit la grosse Denise qu'est mariée à René, le fossoyeur?
Elle met son nez partout la gueuse...
Sauf au pigeonnier municipal. Fissa.
Humpf.



Écris moi Louis, écris moi encore, tant que tu écris tu vis...
_________________
Le_g.


De nouveau, il avait picolé, dès dix heures du matin, avant même d'aller à la messe. Une lourde décision à prendre, envoyer l'Escorte Impériale ou pas, sur les terres de Genève. Certains escorteurs étaient déjà près de l'Empereur mais pour les Ecorcheurs d'origine, c'était plus compliqué. Tous avaient des amis genevois, et il avait été clair au départ qu'ils ne combattraient pas Genève. Escorter oui, mais pas en armée. La Garde Impériale n'avait qu'à s'en occuper. La décision, il l'avait prise. Tant pis si l'Empereur lui en voulait, s'il considérait que Le Gaucher le trahissait. Le contrat était de protéger la Lorraine, pas d'attaquer Genève, et d'escorter l'Empereur et la famille impériale, pas dans une armée, mais en lance. Ludwig avait profité de son absence pour en décider autrement, et c'est dans un état d'ébriété avancée, après une messe qui l'avait détendu, qu'il avait décidé. Ils n'iraient pas. Les Ecorcheurs devenus Escorteurs n'attaqueraient pas Genève dans les armées impériales. Plutôt soulagé d'avoir fait la paix avec sa conscience, il revient à sa roulotte, et trouve une nouvelle lettre de sa femme.

Détruit, il l'était. Il ne faisait que survivre, pour Lest, pour le groupe, pour sa famille. Pas dans son état normal, il recommence à picoler, avant de lire, une bonne bière ne peut pas faire de mal, même si c'est déjà la cinquième et qu'il n'est pas encore midi.

Une rencontre des plus intéressantes le sort de sa léthargie, des nouvelles qu'il attendait depuis des lustres, des années... une nouvelle en particulier, qui l'aurait fait bondir et hurler de joie il y a encore un an... mais qui aujourd'hui ne trouvait qu'écho de sa lassitude et de sa mélancolie. Une opportunité qu'il ne faut pas laisser échapper pourtant. Lorsqu'on lui apporte la missive d'Andréa, il la glisse de nouveau dans sa poche, voulant garder pour lui, ces nouvelles de la Chiasse.

Ce n'est qu'après une longue conversation sur les affaires familiales avec Lest qu'il lira, seul, la lettre de Déa. Le repas l'a un peu requinquer, et dans la soirée, il répond, avant de retourner à la taverne. Dire qu'il boit est un euphémisme, il est bourré du matin au soir depuis son retour.


Citation:

Déa,

Ce que tu me demandes, je ne peux te l'accorder. Survivre est la seule chose que je fasse et ça me demande toute mon énergie, du moins, le peu qu'il me reste. Je ne suis plus rien, que l'ombre de moi-même. Un nom que certains vomissent, un spectre que plus rien n'anime. La famille est la seule chose qu'il me reste, et je m'en trouve amputé de la moitié, par ma faute.

Victoire est une étrangère, je ne la connais pas, je ne sais d'elle que très peu, voire rien. C'est une fille, qui vit avec sa mère, et un traitre salaud qui vole la femme des autres. Tu te rends compte que tu t'es mise en ménage avec lui avant même que la dissolution ne soit prononcée ? Je n'ai pas envie de la voir, pas envie de le voir. Ta famille, ton amant, ta fille...

Tu n'as plus aucun droit de me demander de vivre, tu n'es plus ma maîtresse. Une femme amoureuse est une esclave qui fait porter les chaînes à son maître. Je pense que j'ai voulu briser mes chaînes, et que c'est pour ça que j'ai tenter de t'oublier, mais je n'ai pas pu, je ne pourrais jamais. M'enfermer dans ma bulle, je l'ai fait, et je le referai, c'est ainsi que je suis, tu ne me verras pas pleurer, je l'ai fait sur ton épaule, une fois, et c'est une de trop. Ma fierté à la con, mes principes à la con... tu me connais.

Je me suis livré à toi comme à personne, j'ai accepté de porter des chaines, d'être attaché par toi, d'être à ta merci, je ne l'ai accepté de personne d'autre.

Tant mieux pour toi si tu es heureuse, mais arrête de me balancer ton bonheur à la gueule. Ton bonheur est avec ce traitre... Ca me scie. J'avais pensé que ton bonheur serait partagé avec moi, je me suis trompé sur toute la ligne.

Je me dis qu'en fait, tu ne m'as jamais aimé, voilà ce que je pense, en cet instant... que tout cela faisait partie du pari que tu aurais pu faire avec Ambly, celui de me détruire, moi l'hédoniste tombé amoureux de sa cible... Bravo, tu as réussi. Là où aucune armée, aucun juge n'a pu me briser ni me mettre en prison, toi, tu as réussi. Bien joué. Tu y auras mis le temps, mais tu tiens ta vengeance.

Je t'ai aimé, je t'aime toujours, malgré tout, mais je te vois dans mes cauchemars la nuit, t'offrant à celui à qui j'avais offert d'entrer dans la famille, et ça, je ne le supporte plus.

Tu veux que je te remercie d'avoir fait ce qui met un vrai point final, de te taper celui qui était mon lieutenant ? MERDE déa, voilà tout ce que j'ai à t'en dire de ça. Je ne te remercierai pas d'avoir choisi de coucher avec lui, JAMAIS.

Pour mon accident, tu as la version officielle, comme les autres, puisque tu ne partages ni ma vie, ni ma couche, et que déjà j'avais du mal à imaginer que tu t'étais tapé Eusaias, mais maintenant, c'est vraiment plus possible, en imaginant que tu écartes les cuisses pour Dédé, que tu prétends l'aimer... Tu ne sauras rien de plus que cela. Même Lest n'a pas toute l'histoire, même s'il en sait, évidemment, plus que toi, vu que lui, il est à mes côtés... Tu sais, il était là quand on s'est fait poutrés, il est resté près de moi, lui, quand toi, tu es partie en Provence, foutre le bordel avec l'oncle, alors qu'on avait donné notre parole de pas toucher à la Provence, Lest et moi.

Je n'ai plus envie de me battre, plus envie de rien. Je ne sais même pas pourquoi je t'écris, tu n'as pas besoin de moi pour vivre, au contraire a priori. Je me raccroche encore une fois à un mirage, au seul véritable amour de ma vie, sachant que c'est bel et bien fini... Combien de fois l'ai-je dit ou écrit ? autant de fois que tu m'as quitté pour revenir... J'étais sûr que tu reviendrais, je me suis trompé, encore une fois.

Tu dois savoir que mon ambition, elle est morte.

Quand je vois le nombre de fois où je me suis trompé, je me dis que je n'ai plus de raisons de vivre. Je survis, pour les Ecorcheurs, pour l'Escorte, du moins, tant que Ludwig ne m'a pas viré. Je pensais partager avec toi mes rêves, là encore, je me suis trompé, j'attendais cette opportunité, pour évoluer dans notre monde, avec des gens dont je n'ai pas l'impression d'arriver à la cheville, j'aurais aimé partagé ça avec toi, mais tu vois, je n'ai même pas envie d'accepter, parce qu'il faudrait encore une fois tout recommencer... comme je l'ai fait à chaque fois que l'on s'est quittés, et que je ne ressens plus avoir la force de le faire.

Il y avait les griffes, nous sommes partis ensemble, il y avait les Ecumeurs, tu es partie, il y avait les Ecorcheurs, tu es repartie... il y a l'Escorte, tu repars encore... Je suis épuisé de ce jeu...

Je n'arrive même pas à t'en vouloir, où plutôt si, je t'en veux, mais pas tant que ça... Tu vis sans moi, tu nages dans le bonheur... Je t'imagine dans une maison, avec nos enfants... sauf que ce n'est pas moi à tes côtés. Alors ne m'en veux pas de ne faire que survivre, ne m'en veux pas d'en faire des cauchemars et de souhaiter la mort de celui qui te culbute, ne m'en veux pas que je n'accepte pas que tu puisses l'aimer comme on l'a fait.

Aujourd'hui, j'ai un peu travaillé, j'ai écrit deux lettres pour les affaires familiales, loin de mes capacités habituelles, tu vois... mais je survis, pour le groupe, pour la famille.

Tant mieux si tu es heureuse, mais ne me demande pas de partager ta joie et d'être heureux pour toi. C'est au-dessus de mes possibilités de jaloux maladif.

Louis.


Se rendant sur la place d'Epinal, il donne le parchemin roulé, ainsi qu'une bourse rebondie, pour une prestation rapide et discrète.

_________________


Andrea_
C'est difficile de faire la part des choses.
C'est compliqué d'échanger avec celui qui le plus compté par le passé. Il faut peser ses paroles, ne pas lui étaler son bonheur à la face. Il faut savoir se souvenirs des bons moments sans s'en rendre malade, sans ressentir le manque qui pourrait vous faire douter sur vos choix. Il faut écrire, se confier sans retenu, par respect, tout en gardant son jardin secret pour ne pas le blesser.
Il faut accepter ses remarques, sans broncher. Accepter ses choix même si on ne les comprend pas. Il faut rester poli, courtois, ne pas montrer qu'on souffre pour ne pas passer pour une indécise. Il faut être la main de fer dans un gant de velours. Il faut culpabiliser, mais en silence, comprendre son malheur, son mal être, le respecter. Tenter de passer la pommade, mais pas trop.
Il faut jauger, il faut jouer, habilement pour ne pas rompre ce lien qui timidement renaît. Et Dieu sait qu'il revient de loin...

Il aura fallu attendre que la journée touche à sa fin pour qu'enfin elle trouve le courage de lui répondre. Le courage, les mots justes... Mais rien n'était venu. Alors... Impro.





Louis,


Déjà tu vas te sortir les doigts du cul mon bonhomme. Tu vas arrêter de te complaire dans ton malheur sinon je serais bien capable de traverser ce fichu royaume pour te coller mon pied au cul.

Tu vas te secouer les puces et pas qu'un peu. Je ne t'ai pas trompé. je ne suis pas partie pour Dd0die. Je suis partie parce que TU voulais cette putain de dissolution. Ensuite J'ai pensé qu'aller faire mumuse sur les routes avec Seth et Vlaad serait une bonne idée, je ne t'ai pas laissé seul mais avec Lestat et notre fils. TU as été malade, j'ai voulu revenir, et tout le monde disait que c'était pas la chose à faire. Que la route était peu sûre puisque vous aviez été poutré. La vie a continué. Mes dizaines de missives sans réponses, ton silence, ton ignorance pour finalement m'envoyer ton homme de main qui, en plus de me traiter comme une sous merde, m'a enlevé mon fils en me priant de ne pas les suivre. Que ma place n'était pas avec vous.
Qu'est ce que j'aurais du faire Louis?
Dis moi, QUOI ?
Me battre, encore? Contre un mur, contre tes amis, notre amant, ton homme de main et tes alliés?
Attendre?

Je n'ai pas choisi de VIVRE putain, j'ai attendu, j'ai voyagé, j'ai revu d'anciens amis, les yeux toujours rivés sur un pigeonnier qui n'était pas fichu de me faire porter TES missives, parce que tu en as envoyé Louis? Tu ne m'aurais pas laissé, moi, ta femme, ta maîtresse, la mère de 66 % de tes enfants sans nouvelles, tu ne m'aurais pas laissé m'inquiéter, tu ne m'aurais pas laissé crever sur le bord d'une route hein?

Je n'ai pas choisi de vivre et c'était même tout le contraire, j'avais fait mes adieux, les nonnes me tendaient les bras, les nonnes ou autre chose, si tu savais comme j'aurais préféré crever que de souffrir de ton absence, si tu savais comme j'aurais préféré t'annoncer que j'allais mourir plutôt que de t'annoncer que oui, j'allais me remarier.

On ne peut pas tout choisir. Je n'ai pas choisi Dd0die, je n'ai pas choisi que tu m'abandonnes parce que j'étais gênante, je n'ai pas choisi. Comme je ne t'avais pas choisi.

Bien sûr que j'aimerais savoir que tu vas bien, que même sans te réjouir pour moi tu m'annonces que toi aussi tu es comblé, que la vie n'est pas comme tu l'avais imaginé mais que, même sans moi, tu es heureux.

Je t'en veux, bien sûr que je t'en veux, j'aurais aimé que tu crèves pour me faire subir ça, mais laisse le temps au temps et fait le bilan dans quelques mois. Regardes devant et non derrière, vis, fais des plans, forces toi et ça reviendra.
Ne souhaite pas la mort de ton Lieutenant. Pour ta fille, ne souhaite pas sa mort car je n'y survivrais pas. Peut être préférerais-tu me savoir morte qu'heureuse avec un autre, peut être.

Mais je n'ai pas changé Louis, tu ne dois pas oublier qui je suis, ce que tu es et ce que nous avons vécu. Il y a autre chose au delà de ça, il y a des enfants en commun même si tu renies Victoire de façon abjecte.

Tu dois ouvrir les yeux, tu dois avancer. Tu dois comprendre que plus jamais nous ne referons l'amour, que plus jamais nos lèvres ne s'épouseront, tu dois l'admettre. Je t'ai aimé, nous avons joué, nous avons perdu, la vie ne s'arrête pas pour autant. Tu dois faire ton deuil, je n'ai pas seulement été ta femme et ta maitresse. J'ai été celle qui te faisait rire, celle qui te faisait râler, celle que tu faisais tourner en bourrique, cele a qui tu expliquais je ne sais combien de fois que le rangement c'est important, j'ai été sous tes ordres, j'ai travaillé pour toi, avec toi, j'ai été ton amie Louis. J'ai été ta confidente.


J'ai compris que tu étais malheureux, que tu n'y arrivais plus. Je culpabilise, bien sûr que je culpabilise mais ma vie est ailleurs. Oui, dans une maison avec notre fille, mon chat et notre chien. Avec Dd0die. Avec un jardin qu'ils s'obstinent à arroser chaque soir, pour des légumes que je tente de cuisiner tant bien que mal. Oui je travaille, dans notre taverne, à la mine aussi. Oui je fais mes courses comme n'importe quelle femme, je vais au marché, je paye mes taxes.
J'ai changé, j'ai changé parce que plus jamais je ne veux souffrir.

Alors aujourd'hui, sois tu admets que la vie vaut la peine d'être vécue, et je serais une épaule des plus attentives et attentionnées, n'hésitant pas à te remettre les idées en place quand tu perdras le nord.
Sois tu gâches le souvenir de notre histoire, la ternissant par ton silence. Je ne peux m'y résoudre, je n'y suis pas prête, mais je respecterais ton choix.


Je n'ai jamais voulu ton malheur,
J'ai seulement pensé à mon bonheur,
Mais n'oublies pas...
D.



Et la missive d'être roulée avant que la porte s'ouvre dans un bruit fracassant.


JEAN !
QUOI ?
MISSIVE, MAINTENANT
Et bhé elle est énervée la d'moiselle, encore un souci avec le juge?
MADAME, j'suis une MADAME
Et bin y en a qui devraient s'faire sauter plus souvent...



Cash. C'était cash. Trop cash? Sûrement.
Mais il faut parfois des électrochocs pour faire réagir, c'est quitte ou double...
C'est dans ces moments de rage après soi-même qu'il faut retenir sa vraie nature, éviter de taper les poings sur le mur, éviter de taper sur un clampin, éviter d'hurler, éviter de déchirer, de rager, d'envoyer au Diable tout le monde et son prochain. Mais on ne change pas du tout au tout en claquant des doigts, alors non, elle ne fera pas de couronnes de fleurs en chantant combien le ciel est beau...
Elle se contentera de rejoindre la forêt, de tabasser un arbre ou deux jusqu'à en avoir les poings rougis avant de desserrer les mâchoires...

_________________
Le_g.


Des missives comme s'il en pleuvait, il en avait reçu plusieurs, de tous bords, de toutes part, de quoi se torcher pour un mois facile. Une journée chargée, trop chargée, où il avait presque réussi à s'oublier, où il avait réussi par contre à oublier de manger, les doigts tenant serrée une plume pour répondre à toutes ces missives.

Ce n'est que le soir venu qu'il reçoit celle de Déa, qu'il l'ouvre, et la lit, profitant d'un instant de calme. Là, il se souvient n'avoir pas mangé, mais il n'a pas faim, il a soif, alors ce sera une nouvelle chopine de mirabelle, une pleine chope de liqueur de mirabelle, pour oublier, ou tenter de le faire.

En colère, il lit, et relit les mots de Déa. Elle le blesse, elle l'humilie, à croire qu'il aime ça, à moins que ce ne soit juste qu'il l'aime elle. Il sait qu'elle a été malheureuse loin de lui, il sait que ses amis ne lui ont pas laissé une chance, que son homme de main, en voulant le protéger, n'a fait qu'éloigner celle qui était sa vie. Il est trop tard... trop tard...

Prenant une profonde inspiration, il respire, longuement, essayant de mettre de l'ordre dans ses idées.

Citation:

Déa,

Pour me foutre ton pied au cul, il faudrait que tu viennes, et ça... je ne pense pas que tu puisses le faire, coincée entre ton amant et notre fille.
Tu es partie quand j'étais malade, et j'avais demandé la dissolution, et ne l'ai pas annulée. Un partout, soule au centre, on a tord l'un comme l'autre. Cette ville de Polignac restera dans mon souvenir jusqu'à ma mort. Cette ville devrait être rayée du Royaume de France.
Je t'ai écrit, j'ai répondu à certaines de tes lettres, pas à toutes, j'en conviens.

Je t'en remets quelques unes ci-jointes, dont j'ai gardé les copies.

Lorsque tu as été poutrée en Rouergue, je suis venu te voir... J'étais là, quand le blondinet... c'est quoi son nom ? Ah oui, Maye, Ouamaille, bref, j'étais là, quand tu t'es réveillée, à tes côtés, j'étais présent, alors que tu n'étais plus, ou pas, 'fin bref, lors d'une de nos innombrables ruptures.


Tu as choisi de vivre... tant mieux. Dédé n'est plus mon lieutenant, c'est un traitre, une merde, un cloporte, un cafard, il est pire que tout. Même les brigands ont plus d'honneur que lui. Il ne mérite même pas que j'use de l'encre pour parler de lui. Je souhaite sa mort, oui, et si on se croise, je le provoquerai en lice, si je suis toujours de ce monde.

Ma fille, je ne la renie pas, mais je ne la connais pas, et si c'est pour la voir comme j'ai vu Julian, entre deux portes, sous la surveillance de ton maquereau, non merci, je passe mon tour.

Je n'ai pas envie d'avancer, je n'ai pas envie d'imaginer qu'un autre te fait sienne, que nos lèvres ne se toucheront plus, que nos corps ne s'uniront plus, et ça me fait gerber d'imaginer les mains d'un autre sur ton corps de déesse. C'est trop m'en demander, j'ai trop sacrifié pour les groupes dans lesquels j'ai été ou que je suis. Tu étais mon amie, ma maîtresse, ma femme, ma confidente, quand tu étais là, mais tu partais, toujours, tout le temps. La seule fois où j'ai osé montrer les dents, en demandant la dissolution, je t'ai perdu. Ca me tue.

Le silence finira par se faire, mon temps est compté, on me l'a fait savoir. Il y a un contrat sur ma tête.

Tu as une maison, une vie comme celle que j'ai souhaité qu'on ait à Mende... et dont tu ne voulais pas avec moi, mais que tu chéris aujourd'hui, et avec qui ??? Pas avec moi, alors que je l'avais souhaité, alors que j'aurais tout donné. Notre ville, notre maison, nos enfants, une vie honnête... Ce vers quoi j'ai tendu, et que tu m'as refusé, pour l'offrir à un autre. Comment veux-tu que je le prenne ?

C'est pire que si tu me crachais au visage et que tu piétinais tout ce que je suis, tout ce que j'ai voulu pour nous.

J'étais prêt à toutes les concessions... mais tu t'ennuyais, tu voulais les routes, alors je l'ai fait, pour toi, pour nous, on a repris la route, et on a fait une mairie, sous les ordres de Lestat, nos enfants à l'abri avec mon homme de main n'y participant pas, tu vois, j'avais tout organisé pour que nos enfants n'aient pas de casier, qu'ils ne brigandent pas. Ils sont toujours "vierges" de ce côté-là.

Je t'enverrai bien de la ciguë pour cadeau de mariage pour l'avorton, mais je doute que tu le prennes bien.

Je te le redis, vu que tu n'as pas l'air de le comprendre, ma vie sans toi, ne vaut pas la peine d'être vécue.

Alors sois heureuse, Déa, vis, profite de ton bonheur, mais ne me demande pas d'être heureux pour toi. Je n'oublierai pas nos folles années, notre amour, notre passion, jamais la flamme ne pourra s'éteindre.

Au cas où tu en douterais : JE T'AIME, même si toi, tu ne m'aimes visiblement plus, et que tu vas faire ta vie avec un autre.

Louis.







Citation:
Citation:
Ma femme, mon amante, ma maîtresse,

Tu m'as connu hédoniste,
Tu m'as vu changer,
Tu m'as appris à aimer.

Près de toi, j'ai découvert l'amour
pas celui qu'on offre tous les jours
mais l'Amour unique passionnel fusionnel

Avec toi, j'ai ri, j'ai souffert,
Par toi, j'ai vécu, j'ai appris
que l'amour est une chose précieuse.

Ma femme, mon amante, ma maîtresse,

Je porte des chaines, parce que je l'ai choisi
Je porte un anneau, parce que je t'ai choisie
Merci, ma belle, mon tout, ma reine.

Ton Louis.




Citation:
Expéditeur : Andrea_
Date d'envoi : 25/02/1461 - 21:28:49
Titre : Lou'

Si au moins l'un de mes époux avait du temps à m'accorder, pour m'expliquer...

Tu me manques mon Lou', j'aimerais ... juste un moment. Enlève moi !


Citation:

Amour,
Ca se tape dessus en longueur de journée, je n'en peux plus de tenter de temporiser... Avant-hier, j'ai piqué une colère monstrueuse contre Lest, je lui ai même balancé une chope en le visant, de l'autre bout de la taverne, vu ma colère, je l'ai raté, tu t'en doutes.
Mais voilà, trop de choses ne vont pas. J'en ai ma claque d'avoir l'impression de me taper tout le boulot, que Seth regarde, et s'étonne de pas être tenu informé, que Lest prenne des décisions seul... Il a dit à Cary de lire ce pour quoi on votait... On avait pourtant dit : on essaie et on voit... Là, on est à deux doigts de signer un engagement.
On avait dit qu'on venait pour voir... et là, on va s'installer.
J'ai l'impression de trahir mon parrain ****, mais à part ça, tout va pour le mieux.
Lest a retrouvé son frangin... et je me tape swan dans ma lance parce qu'elle a demandé à Lest si on pouvait l'escorter, et qu'il a dit oui, si j'étais d'accord, et que j'ai pas pu dire non, alors qu'il venait de dire oui !
Ensuite, faut qu'on aille à Mende, et qu'on revienne dare-dare pour aller dans l'armée de **** ... pour qu****
J'aime pas c'te ville, je sors, je me contraints à le faire, parce que c'est ce qui est le mieux pour le groupe, et qu'est-ce que je vois ? Seth qui s'engueule avec Cary, Cary qui fait amie-amie avec Swan, Suzanne qui supporte pas de voir Swan et qui sort de taverne dès que Swan y est... et toi et Seth qui n'arrêtez pas de vous envoyer des vannes dans la tronches, alors que tu l'aurais bien couché...
A part ça ? TOUT VA BIEN ! Je vais bien, je respire, j'ai hâte de retrouver les enfants, et en même temps, pas hâte parce qu'on va ****.
Ah, et pour couronner le tout, j'ai voulu reprendre contact avec la féline, le féroce et la croqueuse, vu que la buse est plus avec eux, et ils m'ont ignoré, m'insultant par là-même.
Mais je positive hein ! Tout va bien !
On est supposés reprendre le flambeau de***** . mais regardons-nous ! Une équipe de bras cassés, même pas capables de passer une seule soirée, sans que des insultes fusent, sans qu'il y ait une engueulade ! On est très loin d'en avoir l'étoffe ! On est une bande de gamins immatures, pour qui seul l'amusement compte.
J'en ai marre... mais à un point... Tu n'imagines même pas... Je pense que j'ai jamais ressenti une telle lassitude.
Je ne sais pas quoi te dire de plus... Je suis... j'obéïs... j'ai plus envie d'essayer d'expliquer...
Je fais partir le convoi... Et j'emporte tout avec moi... J'espère qu'on se fera pas brigander, j'aurais tout perdu.
Je vous aime, toi et Lest, plus que tout, mais trop, c'est trop.
Ton Lou'




Citation:
Expéditeur : Andrea_
Date d'envoi : 25/02/1461 - 21:55:18
Titre : Lou'

Mon Lou',


Si tu savais à quel point ta lettre me retourne le bide... Je ne me sens qu'une merde alors que... alors que je ne sais rien.
Je ne veux plus JAMAIS que tu reparles de Seth et moi, plus JAMAIS Louis. Cette histoire est close, depuis longtemps, je lui parle et agis avec lui comme avec n'importe quelle autre personne de la troupe.

Tu es fatigué, Soit, s'il te plait, dis moi où tu es, j'aimerais qu'on parle, juste nous.

Je t'aime Louis

Dea


Citation:


De tout ce que je t'ai dit, tu n'as retenu que toi et Seth ? Mais le reste ???

Je sais qu'il n'y a rien eu que des baisers, et qu'il n'y aura rien de plus entre toi et lui... mais vous êtes comme chien et chat...

Tu peux comprendre que c'est pénible de pas passer une soirée sans une engueulade ?

Ton Lou' qui t'aime.


Citation:


Expéditeur : Andrea_
Date d'envoi : 25/02/1461 - 22:24:24
Titre : Re: Re: Lou'

Tu peux comprendre que ce n'était pas une engueulade?
Et que si je veux te voir c'est pour discuter de tous les autres points?



Citation:
Je suis à la roulotte...

Pas envie de sortir en taverne, je suis pas de très bonne humeur.

Ton Lou'.



Citation:
Expéditeur : Andrea_ d'la Plume
Date d'envoi : 20/04/1461 - 11:17:48
Titre : Louis.
Lou',


Remercies le royaume d'être petit. Remercies le ciel que je ne sache pas où tu es.
Remercies le phylécastrope qui a tenté de m'embrocher il y a quelques jours et qui m'empêche de prendre la route pour plusieurs jours -bien que ce point soit discutable-.
En gros, remercies ton Dieu de ne pas m'avoir à tes côtés.


VOUS AVEZ ETE ATTAQUE PAR DES BRIGANDS ?

Je rêve Lou', dis moi que je rêve ?!

Vous vous faîtes attaqué par deux gonzesses et
1- t'es pas capable de me le dire
2- t'es pas capable d'avoir le dessus
3- tu... 3 !



Je veux un état des lieux complet de la situation, Nicolas va bien? Vraiment bien ou il me dit oui pour le plaisir?
Vous avez besoin de viandes? de pain? de maïs? de bras?de...
J'dois bien pouvoir servir à quelque chose merd' !


D


Citation:
Bonjour Andréa,

Je n'ai pas à remercier le royaume d'être petit, tu es bien bloquée à Nîmes, poutrée si mes renseignements sont exacts. Je suppose que m'en informer était au-dessus de tes moyens.

Pour le brigandage, Nicolas voyageait avec Pierre, mais ce dernier a oublié de suivre, notre fils s'est donc retrouvé seul face à ces deux brigandes, et il a géré comme un grand ! Tu devrais être fière de lui comme je le suis.

Il va très bien, hormis son égo, fils de brigand et brigandes, d'une famille de brigands, il l'a un peu mauvaise, mais il est en bonne santé, et je lui ai donné du pain dès le lendemain, il a pu manger.

Si je ne t'en ai pas informée c'est qu'il n'y a aucune raison de s'alarmer, et qu'il y a mieux à faire que de traquer ces deux bonnes femmes.

Sinon, je vais bien, on a réussi à ne pas se faire poutrer en Bourgogne, ni par les bourguignons, ni par Fatum.

Si c'est pour m'engueuler que tu m'écris, tu peux t'en abstenir. Je ne me justifierai plus à tes yeux. Toi, mieux que n'importe qui, tu sais que je donnerai ma vie pour protéger les miens, et pour faire en sorte qu'ils ne soient pas poutrés. Le brigandage, je m'en occupe, je donnerai à Nicolas de quoi s'installer, largement plus que ce qu'il a perdu.

Louis.
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Il roule les copies des parchemins. Certes, il n'a pas répondu à toutes les lettres de sa femme, mais il a tout de même répondu à certaines. Avec un soupir, il va en ville, pour poster ce courrier, et les autres. C'est qu'il a mal au poignet à force. A croire qu'ils se sont donné le mot pour le faire écrire aujourd'hui. C'est donc un bon paquet de près d'une dizaine de lettres qui seront déposées, avec une grosse bourse, pour la discrétion et la diligence habituelles.

_________________































Andrea_
Hey la Colombe, y a un pigeon pour toi, tu l'veux tout d'suite ou t'attends un peu?
Maintenant, ah ouai, donne le moi maint'nant j'suis chaude là
Heu.. C'p't'être pas une bonne idée de répondre tout de suite, enfin... C'toi qui vois mais, moi, je pense que...
Et depuis quand tu penses? Et depuis quand ton avis est censé m'interesser?
Depuis que j'envoie ton courrier sans que ça te coûte un écu


Il a pas tord le gros Jean, m'enfin..


Humpf, tu sais très bien que tu le fais pour pas que je cafte que tu te tapes la moitié des Orléanaises, ne me mens pas!

Nan mais attendez, faut remettre les choses dans leur contexte. A nous deux Louis.
Le bandeau est arraché, les missives sont rapidement parcourues jusqu'à la principale. Ah ça, elle est chaude notre Colombe.






Louis,


Je t'interdis d'insulter Dd0die, il ne savait pas, ne pouvait pas savoir, ne nous a jamais connu ensemble, t'as connu avec Lestat, il n'y est pour rien, si y a une seule personne à blâmer, c'est moi. Je savais qui il était lorsque je l'ai rejoint à Orléans, je savais ce qu'il allait perdre, ce que j'allais perdre, et je n'ai pourtant pas hésité une seule seconde.
Tu me connais Louis, mieux que personne tu me connais, tu sais que je suis butée et entière. Et tu sais que je ne suis pas coincée entre lui et Victoire. Tu sais que si JE décide de venir te botter le train arrière, rien ne m'arrêtera et sûrement pas le fait que tu ne m'en penses pas capable.

Tu n'as pas montré les dents Louis, tu m'as jeté. La veille tu me promettais que tu m'aimais, tu me promettais une vie rangée, à quelques noeuds des écorcheurs pour que nos enfants puissent s'épanouir, j'étais prête à ça. J'étais prête à offrir à mes enfants une vie normale, prête à me poser, prête à tout ce que tu aurais proposé. Comment aurais-je du réagir le lendemain matin à la réception de la vil missive ? COMMENT Louis?

Je ne suis pas Ryxende, et penser un seul instant que je ne te laisse pas seul avec Victoire, que je ne te fasse pas confiance au point de te laisser ma fille, ta fille, notre fille, ça me tue. Me penses-tu à ce point égoïste? Penses tu que Dd0die soit un être dénué de toute compassion pour me surveiller alors que je te présenterais ton enfant?
N'as tu point confiance en personne pour penser cela, ne me connais-tu pas assez?

Suis-je devenue une étrangère Louis?

J'ai accepté... J'ai accepté Fatum et son organisation plus que louche, Tonic et ses accusations foireuses, Eve et ton regard sur elle. J'ai accepté Lestat. J'ai accepté de te partager, de te voir prendre du plaisir avec quelqu'un d'autre que moi. J'ai accepté que l'occasionnel devienne quotidien. J'ai accepté tes silences, tes remises en question, tes absences, tes non-dits. J'ai accepté ce qui m'était rapporté, sans broncher, sans te le remettre dans les dents parce que je ne pouvais pas croire que je tapais sur le système de mon mari sans qu'il ne m'en parle.

J'ai accepté de te laisser une soirée entière avec Ryxende, sachant pertinemment que par deux fois tu l'avais choisi à moi. J'ai accepté de m'occuper de Julian lorsque Lestat l'a kidnappé. J'ai accepté de quitter mes amis pour te rejoindre. J'ai pris dans la face leurs remarques quand je leur ai dit que ma vie était avec toi, ils n'ont pas compris et je n'en avais rien à foutre.


Je n'ai rien oublié Louis, Rien,
Je ne renie pas t'avoir aimé plus que ma vie, je ne renies pas avoir été la pire des femmes à tes côtés,
Je te demande juste, au nom de tout ce qui nous a lié, de continuer à avancer et de ne pas m'écarter de ta vie comme un vulgaire chiot qui aurait pissé sur ta cotte de de mailles. J'aime Dd0die, je suis heureuse, vivante, comblée et si pour que rien n'entache ce bonheur, je dusse moi même te donner la mort, j'le ferais.

Soyons adultes, soyons responsables, et oui c'est moi qui dit ça.

Pour le contrat sur ta tête, dis m'en plus. Ce n'est pas moi, j'avais arrêter de payer les commanditaires lors de notre mariage à Narbonne. Ils ont tous été prévenu un à un et j'ai reçu réponse de tous. Qui a déposé ce contrat Louis. Est ce que ça a un lien avec ton absence?
Donne moi un nom, j'ai encore quelques relations...


Prends soin de toi,
Dea.


Ps : En effet tu peux garder la Cigüe, sinon c'est à toi que je ferais lécher les bords de la fiole.



AVORTON Lui même!
Tu devrais peut être te relire avant de...
Relire quoi, tu prends, tu roules, tu envoies.
Tu devrais te détendre, je connais un petit...
Je SUIS détendue !
Oula...




Oulaaaaa rien du tout.
Au moins les choses sont dites...

_________________
Le_g.
Il prend une énième lettre de Déa dans la tronche, l'ouvre à peine, la survole. Elle est furieuse ? Grand bien lui fasse. Lui, il en crève. Mélange de jalousie, de haine, d'amour, de passion, jamais rien n'a été simple entre eux, et pourtant, il la hait autant qu'il l'adore, elle lui manque autant qu'il veut l'oublier... Sa chiasse, LA femme. ELLE.

Il survole de nouveau les lignes, se demandant que répondre, ou même s'il doit répondre, il en a pas envie, mais alors, pas envie du tout. Il est fou de rage et de douleur. Elle ne comprend pas qu'il l'a provoqué une seule fois, alors qu'elle... elle l'a provoqué mille fois. Elle refuse qu'il insulte Dédé l'enfoiré, et pourtant, c'est tout ce que mérite ce traitre. Il n'a pas cherché, le phylécastrope, il a vu une opportunité de se taper la femme de son chef, il a pas hésité, il a même pas cherché à savoir ce que ça lui ferait.

Démoli, il ne fait plus qu'avancer, pour le groupe, pour Lest, celui qui est toujours à ses côtés, celui qui ne l'a jamais laissé tombé. Pourtant, la passion n'est pas la même. Il aime Lest, plus qu'un frère ou un ami, mais avec moins de passion que Déa. Ils sont différents.




Oauip, il est en colère, et ça se sent...
_________________
Andrea_
Il ne répondra pas. De toute façon c'était le but non?
Qu'est ce que tu ferais s'il répondait ? Pourquoi tu te mets en colère?
Pourquoi Dea? Ça te touche? Qu'est ce qui te fait du mal au fond ?
Quand il n'écrit pas tu lui en veux, quand il t'écrit tu lui en veux. Quand il te crie son amour tu hurles, aussi fort que tu hurles quand il dit te détester.
Ne dit-il pas tout ce que tu as toujours rêvé d'entendre?
Tu n'es jamais contente...

Et si...
Tu as abandonné Ouamaille. Tu as abandonné Alaric. Tu as abandonné Astana. Tu as abandonné Joran et sa clique. Tu as tout quitté à chaque fois qu'il claquait des doigts.
Tu as attendu Dea, tu as attendu ces mots depuis que tu as quitté Polignac...
Et si...
Mais Dd0die n'est pas Ouamaille. N'est pas Alaric ni Tana et encore moins Joran.
Dd0die a tout emporté en seul regard et si tu porteras bientôt son nom, c'est parce que c'est la seule chose que tu veux vraiment.

A n'importe quel prix...

Déplié doucement la colère n'est pas redescendu, sous pression qu'elle est notre Colombe.






Louis,


Tiens tu réellement à reparler de Poligny le Brun ? Tiens tu vraiment à reparler du marché foireux que tu me proposais ? Tiens tu vraiment à ce que je te dise le fond de ma pensée? C'était la chose la plus horrible, la plus mesquine que tu ne m'ai jamais demandé. Tu m'as proposé d'être ta maitresse Louis, tu m'as proposé de nous cacher pour nous voir, et comme une conne j'ai accepté, simplement parce que si c'était le seul moyen pour moi de t'avoir encore un peu, alors je devais accepter.
Accepter de cacher mon amour pour toi, accepter de ne plus être ta femme aux yeux de tous. Ne plus prendre ta main en public, ne plus m'endormir das tes bras en taverne, ne plus partager NOTRE couche.
Mais allons y Lou', reparlons-en, QUI a claqué la porte quand j'ai osé ouvrir ma bouche pour balancer des vérités?

Cesses d'en vouloir à MON Mari, craches moi à la figure tant que tu veux, mais laisse le en dehors de ça. Oui je savais qui il était. Je l'ai su au cours d'un repas, dans une ville où il escortait entre autre, notre fils. Oui j'ai su. Je me suis sentie impuissante, trahie, j'en voulais à la terre entière et à toi pour commencer. Et aussi à lui, je lui ai pas planté sa dague dans le bide gratuitement -enfin un peu quand même-.

Je te voulais pour moi toute seule, c'était trop demandé. Donc je ne l'ai pas fait. Fin de l'histoire. Je pensais pas réussir, je pensais pas retomber en pamoison devant Dd comme ça. Je pensais pas que, quinze ans après la première fois, je pouvais de nouveau aimer avec une telle intensité. Les yeux fermés je lui confies ma vie Louis, les yeux fermés.
Je ne l'ai pas choisi, mais il aurait été ton père, ton frère ou ton pire ennemi que ça n'aurait rien changé. Cupidon ne m'aura pas épargné, mais je le remercies pourtant d'avoir mis Dd0die sur ma route, puisque lui seul pouvait combler le vide que tu as laissé.

Arrêtes de m'aimer.



Arrêtes de m'aimer... J'suis sérieuse?



Je ne te demande pas d'oublier, juste de ne plus m'aimer. Détestes moi.
Détestes la femme que j'ai été, celle qui t'a fait souffrir et ne retient que l'amie berdol !


Pour le contrat je vais fouiner, en espérer les trouver avant qu'eux ne te trouvent.
Ne dors que d'un oeil Louis, et saches que si tu crèves, j'irais déterrer ton corps pour m'assurer que tu te sois défendu, sois assuré que si ce n'est pas le cas, en plus de te dépouiller je n'hésiterais pas à te cracher à la figure.


Et je ne suis pas TES plates bandes!
D'ailleurs merci pour les missives, mais où sont passées toutes celles où je te suppliais de me pardonner ? Toutes celles où j'avouais à demi mots que j'étais une femme minable, mais que je voulais finir ma vie avec toi...



Dea.

PS : Si je vois ne serait-ce qu'un ombre rôder autour de ma maison, si j'ai ne serait-ce qu'un doute sur une personne, si j'apprends que quelqu'un attente quoique ce soit à l'encontre de mon époux Louis, je ferais ce que toute femme aimante ferait, ce que j'aurais fait pour sauver ta vie il y a encore quelques mois, je torturerais et buterais jusqu'au dernier enfoiré présent en France et en Empire. Et si c'est toi, saches que ta mort sera tellement longue et douloureuse, que tu en viendras à regretter d'avoir un jour croisé ma route.



Bonjour bonjour c'est le facteur ! Ça fait bien trois heures que je suis pas repassé par là, t'as bien un truc à m'faire envoyer non?
Non.
Ah? Parce que là je passe devant alors...
Justement, c'pas drôle
Tu sais c'qu'est encore moins drôle?
Heu le cul de la grosse Georgette?
Ah non lui il est pas drôle il est... un vrai musée du bonheur, non je parlais d'ta tronche
Ah ah ah. Tu sais c'qui s'rait drôle?
Heu, que l'cul d'la grosse Georgette soit à moi pour la nuit?
Non. que j'mette cette missive dans ton trou d'balle et que ma botte vous expédie tous les deux à l'autre bout du Royaume
Hanlala, elle a bouffé du chat enragé la gueuse... J'y vais



Z'avez jamais vu une Colombe remontée comme une pendule vous...
Et le pigeon subit le même sort que ce qui avait été proposé au Jean.

_________________
Le_g.


Il lit... Encore une fois, il lit, avant de prendre une profonde inspiration. Soit... Elle met un point final à tout ce qui a été, ce qui est malgré elle toujours, et tourne le couteau dans la plaie.

Citation:
Déa,
A Poligny, si je suis parti précipitamment, c'est parce que justement, je ne voulais pas d'un compromis merdique.
Tu veux que je te déteste ? Impossible. Je hais celui pour qui tu écartes les cuisses, mais toi, tu es celle dont j'ai cueilli la fleur, tu es la mère de mon fils aîné, tu n'es pas une passade.
Arrête de fouiner dans ma vie si tu ne veux pas y revenir.
Arrête de vouloir être ce que tu ne seras jamais.
Arrête de prétendre vouloir de mon amitié, je ne saurais pas te l'offrir.
Arrête d'attiser ma jalousie envers celui qui va et vient entre tes reins...
Oublie moi puisque tu es à un autre maintenant...
Oublie moi puisque tu me piétines...
Oublie moi parce que je n'ai été qu'un amant de plus à ton tableau de chasse
Laisse ce contrat tranquille
Laisse moi au moins mourir comme un homme, l'épée à la main
Laisse moi crever ici, là, ou ailleurs, loin de toi, sans toi
Laisse moi...
ADIEU !
L.


Il soupire, relit sa missive, la chiffonne, avant de la reprendre, essaye de la remettre à plat... et finalement l'envoie à Déa. Sans elle... la vie ne vaut pas d'être vécue. Il est mort en dedans, même s'il va aller rire et chanter en taverne avec ses amis, son coeur est devenu noir comme la nuit.

_________________


Le_g.
Il y avait du nouveau dans la vie gauchique... peut-être, ou peut-être pas. Il se sentait mieux, et ça se sentait, ça se voyait. Il reprenait goût aux affaires. On vous rassure, toujours pas de politique, il est à peu près aussi diplomate qu'un taureau en rut dans un champs de génisse... tout dans la délicatesse.

Non, pas de femme non plus dans sa vie, il n'a pas remplacé Déa, et ne le souhaite pas. Pourtant il lui écrit, une nouvelle missive, sans doute une dont il n'aura jamais de réponse.




Il fait partir la lettre, un sourire en coin au bord des lèvres. Le Gaucher, version sans coeur, version nouvelle, froid et calculateur.
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Andrea_
La dernière missive de Louis avait été cachée. C'était l'une des rares missives qu'elle avait gardée de lui. Une des rares a laquelle elle n'avait pas répondu. Que répondre à l'homme qui a le plus compté? Que répondre lorsque cet homme dit qu'il veut mourir et que la seule manière de le sauver est de retourner à ses côtés?
De dilemme il n'y avait pas eu. Pas les premiers jours. L'évidence était là, Dd0die deviendrait son époux, même si cela signait l'arrêt de mort de Louis. Butée. Obstinée. Enfermée dans son mutisme.
Et puis les jours étaient passés. La lettre avait été relue. Encore et encore. Il faut comprendre que Louis avait toujours été là. Toujours. Louis avait été là après Vahsi. Louis lui avait redonné confiance en l'espèce masculine. Il lui avait appris à ne pas baisser les yeux. A rester fière, quoiqu'elle fasse. A assumer, ses actes, ses erreurs. A grandir, un peu. A aimer. A faire l'amour. Il avait été là pour la première prise de mairie, le premier brigandage.
Et lorsque Dd0die, s'absentait, c'est inlassablement sur ces mots que l'acier se tournait. Le papier devenait illisible. A quoi bon relire ce qu'elle connaissait par coeur. Le vélin était malmené. Chiffoné. Les mots tournaient, vrillaient, changeaient de sens, se muaient en serpent insidieux. Insipide peut être. Douloureux, toujours. Incapable finalement de dire Adieu. J'aimerais. J'aimerais vraiment. Pour Dd0die. Pour Louis. Pour moi. Pour tout e monde j'aimerais. J'en suis incapable. Tiraillée entre mon premier amour, dévastateur, passionné et celui qui me comble aujourd'hui tout aussi fort.

Si je pouvais tout dire, je crois que je perdrais les deux, peut être que ça serait ça, la sagesse. Savoir dire tout ce qu'on pense, prendre le risque de TOUT dire, de ne plus se mentir et de croiser les doigts pour qu'ils comprennent.
La vérité, c'est qu'à penser perdre Louis, j'ai aussi pensé perdre Dd0die. J'ai pensé quitter ce monde pour rejoindre Louis. Je n'aurais pas été heureuse. Je n'aurais pas retrouvé cette éternelle joie de vivre, notre amour n'aurait jamais renaît de ses cendres, mais l'illusion aurait été parfaite. Louis faignant la confiance, moi faignant l'amour. Juste pour qu'il vive. La vérité c'est que je ne supporte pas l'idée qu'il quitte ce monde. Ce n'est pas la culpabilité qui parle. Ce n'est pas la mère qui s'inquiète que ses enfants grandissent sans père. Ce n'est pas l'épouse qui devient veuve. C'est la femme, la maitresse qui ne peut survivre sans celui qui lui a volé son coeur pour le transformer en plaie béante. C'est l'ex femme qui s'inquiète pour celui qui chaque matin lui préparait son petit déjeuner. C'est celle qui a trahie, celle qui a aimé, celle qui...
La vérité c'est qu'aujourd'hui, je ne peux vivre sans Dd0die, je perdrais mon sourire, ma fougue, l'étincelle dans mes yeux, je perdrais mon âme, mais pas mon corps.
Alors pour que Louis survive, oui j'y ai pensé.
Mourir pour qu'il vive...


Et puis les jours avaient passés. Le mariage, les voeux, les promesses. L'Amour, les regards. Ceux qui frappent, ceux qui tapent. Évidents. La certitude d'avoir fait le bon choix. Le Bleu. Dans les yeux. Dans le ciel. Dans le coeur. La vie. La vie en bleu.



Et donc, bah quand on s'aime on fait des bébés
Pouquoi?
Parce qu'ils sont une continuité du papa et de la maman et que
Pouquoi?
Parce que souvent le bébé ressemble à son papa ET à sa maman
Pouquoi?
Parce que c'est comme ça Victoire, ne cherche pas!
Pouquoi?
T'es trop jeune, quand tu seras grande..
Oui mais POUQUOI ?
PARCE QUE
Ze t'aime pu D'abord!
Moi je t'aime quand même, file dans ta chambre!
Pouquoi?
Prends un biscuit en passant


C'est fou ce qu'on ferait pas pour avoir la paix... et le pigeon de se poser, sous l'oeil étonné de la Colombe... Qui ne tarde pas à répondre.




Louis,

Tu n'as rien compris, tu n'as jamais rien compris.

L'argent lui sera remis pour son douzième anniversaire, lorsqu'elle sera en âge de choisir quoi en faire, puisque je n'ai jamais rien imposé à aucun de mes enfants, je ne compte pas commencer maintenant. De plus son beau père et moi même arrions parfaitement à subvenir à ses besoins, et elle ne manque de rien, sinon d'un père.
Le fait que tu sois son père ne t'autorise pas à l'appeler Défaite, ou alors ait au moins l'intelligence de le faire loin de moi, ma fille reste ma Victoire, quoique tu en penses, la mémoire te fait sûrement défaut.

Tu ne souhaites pas me voir, soit, je n'aurais fait le déplacement que pour te donner un coup de pied au cul, pour te donner la force de vivre, et je remercie la personne qui t'a donné l'envie de te battre. Faites que sa présence à tes côtés soit longue et fidèle.
Je ne vois pas en quoi attendre treize ans pour voir ta fille est soudain important, mais ça ne me dit rien qui vaille. Je me demande d'ailleurs si tu penses réellement que ta fille après ton absence, ta façon de l'appeler Défaite et ton soudain intérêt pour ses quinze piges sera bénéfique, mais soit. Tu sais que je ne te laisserais pas me l'enlever avant et que je me battrais bien au delà de sa majorité pour honorer ma place de Mère.

Le Gigolo, ma Distraction,mon choix douteux -tout ça pour un seul homme, tu t'es surpassé Louis- , prendra soin d'elle tout ce temps, coupant sa nourriture et remplissant son assiette, embrassant ses mains rapées après un apprentissage pour grimper aux arbres, lui offrant de belles tenues et lui apprenant ce que toute jeune fille doit savoir. Je n'ai aucun doute sur le fait qu'il remplira la place que tu laisses béante à la perfection et que ce n'est pas ta soudaine réapparition dans la vie de NOTRE fille qui effacera treize ans d'une profonde affection.

Tu es son père Louis, et ce n'est pas un rôle qui entre dans la vie d'une personne lorsqu'elle devient bonne à marier.
Que tu vives n'impliquait pas que tu deviennes un enfoiré acariâtre, mais je voulais que tu vives, me voilà exaucée.


Andrea M.




J'vais lui faire bouffer sa défaite!
VICTOIREEEEE! J'vais t'dire pourquoi un bébé ressemble à son papa et à sa maman!
Ze finis mon gâteau !
C'est juste parce que le papa et la maman s'aiment tellement fort, qu'ils veulent que cet enfant ressemble à l'autre... Mais comme ils s'aiment pareil et bien Dieu choisi, et c'est moitié moitié !
Et pouquoi moi ze te semble toujours y dit Dd?
Parce que ton père m'aimait plus que moi sûrement!


Il est chiaaaaaaaant! Mais il est vivant.
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Le_g.
Il avait réussi à survivre, non sans mal, non sans douleur, un goût amer dans le fond de la gorge, celui d'avoir perdu celle qui a été ce qui le faisait se lever chaque matin. Terrassé, Le Gaucher, bien loin de sa superbe, ayant perdu l'appétit, n'ayant plus la force de rire, ni même de sourire, le regard sombre, perdu entre ici et ailleurs, fuyant, faisant semblant...

Depuis la demande de dissolution, il n'avait fait que mentir... à lui-même, à ses amis, sa famille, à tous. La seule chose qui pouvait laisser une lueur d'espoir, c'était le contrat en cours qu'il honorait. Sans ce contrat, il serait tomber plus bas encore, si c'était possible.

Il avait fait semblant... semblant de vivre, semblant d'être heureux, souriant, mais le regard voilé avait été percé par un ami fidèle, de longue date, un ami d'une loyauté sans faille, ce genre d'ami qui voit au travers d'un simple regard votre âme et la noirceur d'icelle. Cet ami qui il lui avait dit ne plus le reconnaître, lui avait sans le savoir, mis un coup d'pied dans le fion, l'avait remué. Il était de ceux-là, ceux qui ne jugent pas, ne disent rien, ou presque, et noie le peu qu'ils disent dans un verbiage oisif, futile, inutile, mais qui vous aide à remettre votre tête à l'endroit. Cet ami lui avait fait relever la tête, envers et contre tout.

Le Gaucher avait alors fait un point sur sa vie, et il le mettait par écrit.



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Andrea_
Je sais qu'il se prépare quelque chose. Je ne suis pas née de la dernière pluie. Je connais Louis. Je le connais plus que quiconque dans ce Royaume. Je connais son rire et son sourire, sa voix quand il s'énerve. Je connais ses expressions, ses silences. Je connais son souffle. La respiration qu'il a lorsqu'il s'endort. Je sais qu'il est là avant même de le voir. Je connais l'ambré de ses yeux, les courbes de ses reins. Je connais ses cicatrices. Ce qu'il aime boire et ce qu'il déteste. Le plat qu'il préfère cuisiner. Son heure de lever, ses activités favories. Je connais Louis.

Je n'ai jamais pu lui en vouloir plus de sept secondes. Sept secondes, c'est le temps qu'il me faut pour lui dire " Adieu" et partir. A la huitième secondes je crie. A la neuvième je pleure. A la dixième je fais demi tour.
A la onzième c'est au tour de Louis d'entrer en piste, il me renvoie chier, me déteste, me crache sa haine au visage. Puis je lui en veux, sept secondes. Et quand il veut revenir, c'est moi qui fais la fière. C'est comme ça depuis toujours.
Suis moi j'te fuis, Fuis moi j'te suis.
Personne n'avait été à la hauteur de Louis...

Alors oui j'avais hésité. Ma vie trouvait son équilibre dans une nouvelle vie qui ne ressemblait à aucune de celles que j'avais vécues, je repoussais corps et âmes l'appel du brigandage, l'appel des nuits en plein air, l'appel d'anciens coéquipiers alors pourquoi accepter celui de Louis?






Louis,

Je crois que c'est la lettre que j'attendais. Une lettre qui ressemble à Mon Louis. A celui que j'ai connu. Au début.
Serait-ce l'heure du bilan?
Serions nous devenu des adultes, enfin ? Des gens matures comme ceux dont nous nous sommes toujours moqués? Nous nous l'étions pourtant interdit...

J'avais peur de n'être dans ton souvenir qu'une manipulatrice qui te tenait uniquement par le vit, j'avoue que je suis soulagée que tu te souviennes du reste.
Notre deuxième mariage était un échec, et c'était écrit dès le début. Je n'ai pas osé t'avouer que je ne pouvais pas te partager. Voir Lestat t'embrasser était dérangeant. Ce qui devait être occasionnel est devenu quotidien et l'affection que j'ai pour Lestat m'ont aidé à accepter, lentement mais sûrement.
J'ai changé, je n'étais plus la fougueuse, la Chiasse, l'intrépride, l'impétueuse -je n'irais pas jusqu'à casse couilles cependant-. J'étais résignée. Un peu blasée. Ce qui nous avaient perdu les autres fois, c'était toujours mon ambition démesurée, la lassitude qui me gagnait toujours trop vite, la tête des gens qu'on voyait trop... Je ne voulais voir que par toi, que pour toi. Je ne voulais pas des autres, aussi biens soient-ils, pourquoi mentir Louis, maintenant que tout est perdu?
Je n'étais plus elle et tu n'étais plus lui. Je n'ai pas entendu ton mal être, je cachais le mien. Pourtant je te voyais t'éloigner, peut être aurais-je du t'enchaîner à notre couche jusqu'à ce que tu finisses par avouer. Absences. Silences. Moments de solitude. Beuveries. Colères. Où était mon mari joueur? Où était ton rire Louis? Ton sourire, ta fougue? Tes projets étaient de plus en plus en plus grands. Démesurés. Tu passais tellement de temps à planifier les attaques et les alliances que tu n'as même pas vu que ça t'éloignait de nous.
Je n'étais plus elle... J'étais devenue une autre que je n'appréciais pas plus que toi. Qui fuyait tout le monde puisque si toi tu n'étais pas là, le reste n'avait que peu d'importance. Seth m'a écouté, il était le seul à savoir, forcément ça nous a rapproché, mais j'avais au moins l'impression d'exister dans les yeux de quelqu'un.

J'ai fauté, j'ai été faible, ça n'enlevait rien à l'Amour que je te portais. Je te perdais, je me perdais.
La femme d'intérieur ce n'était pas moi, l'homme en uniforme ce n'était pas toi. Il t'allait pourtant bien, ton uniforme. Et tu serais étonné de me voir aux fourneaux, c'est presque mangeable, et je te promets que je n'en rajoute pas.

Pourtant oui, nous nous comprenions sans nous parler, et heuresement Louis, car nous sommes incapables de discuter. En serions-nous là aujourd'hui si nous avions su le faire?

Il m'aura fallu plusieurs jours pour te répondre. Plusieurs jours pour savoir quoi te dire, et voilà que j'écris sûrement la lettre la plus indécise que je ne t'ai jamais adressée. Il m'aura sûrement fallu plusieurs jours pour accepter de te revoir. Seule avec nos enfants. Nous sommes une famille, quoiqu'il advienne et nous ne pouvons échouer dans ce rôle que nous avons choisi, celui de parents.
Nicolas a le droit de connaître sa soeur et toi ta fille,comme j'ai l'impatience de revoir mon fils.
Il m'aura fallu plusieurs jours Louis, pour ne pas culpabiliser de retrouver le père de mes enfants, de laisser Dd à ses inquiétudes, pour me convaincre que ce n'est pas "mal".
Il m'aura fallu plusieurs jours pour repousser ce "non" qui était pourtant la seule réponse possible à la réception de ta missive.

Alors j'accepte, mais à une condition.
Tu dois me jurer Louis, que tu ne m'enlèveras pas Victoire.
Tu dois me jurer que lorsque tu reprendras la route, mon fils sous le bras, tu te retourneras pour saluer ta fille mais qu'en aucun cas tu ne repartiras avec elle.

J'attends de tes nouvelles, quand le moment sera venu pour toi fais le moi savoir.

Prends soin de vous,
Dea.

PS : cesse de croire que je t'ai trompé Louis, s'il te plait, cesse.

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Le_g.


Après avoir claqué la porte du Conseil de Guerre lorrain, insulté le Colonel d'à peu près tout ce qui pouvait lui passer par la tête, Le Gaucher prenait un repos bien mérité sur un noeud... Ouaip, on se refait pas, et quoi de mieux qu'un feu de camps pour se retrouver, avec sa famille et ses amis ? Assurément rien ne vaut un bon feu de camps sur un noeud, foi de Gaucher.

C'est donc là qu'il était, lorsqu'on est venu lui porter la missive de Déa. Missive qui, il faut l'avouer, trouve le moyen de lui arracher un sourire, alors que la veille, il avait failli exploser le pilier d'une taverne à coups de poings en apprenant que le traitre Dédé écrivait toutes les semaines à Lestat.

Prenant sa plume, assis dans l'herbe, torse nu, parce que certains exercices peuvent combler bien des appétits, mais vous laisse vidé de votre énergie, et surtout, la chaleur des corps... bref, nous ne sommes pas là pour parler de cela, mais pour voir ce qu'il va lui répondre, à la Chiasse.

Citation:


De Moi, Louis Track de Lioncourt, Le Gaucher,
A Toi, Andréa de la Colombière, La Chiasse,

Je t'arrête tout de suite : nous ne sommes pas une famille ! Toi et moi, je crois que nous n'avons jamais formé une famille. Dja est ma nièce, et elle est près de moi, comme elle l'a toujours été, tout comme Jeh, Pel' ou Nicolas, ou Lestat. C'est ça une famille : des gens qui se soutiennent et qui sont là, même quand ça va pas. J'irais plus loin : surtout quand ça va pas.
Une famille, ce sont des gens qui tiennent les uns aux autres, qui ne laissent pas tomber à la première difficulté ou première connerie.
Donc oublie tout de suite qu'on pourrait être une famille, tu ne m'as jamais laissé entrevoir que tu savais ce que c'était, vu que tu étais un oiseau libre, sans attaches, sans famille justement, capable de partir à la moindre difficulté, chose que tu as toujours fait.

Pour Défaite, t'en fait pas va ! J'ai pas du tout l'intention de l'emmener avec moi ! Elle me rappellerait bien trop de chose, accepter de la voir est une chose, mais je ne veux pas avoir à m'en occuper.

Voir Lestat et moi nous embrasser te dérangeait ? Alors tu peux imaginer ce que je pouvais penser de te voir embrasser La Jolie ? De te rouler au sol avec elle, quand vous vous caressiez sans vergogne sous mes yeux ? Je l'avais accepté, Déa, pour ne pas te perdre, j'ai accepté de te partager, moi aussi, sachant que vous dormiez parfois ensemble, comme tu aimais t'en vanter devant tous en taverne.

On aurait pu faire de grandes choses, toi et moi, mais tu as choisi de devenir paysanne, de te faire culbuter par un autre que moi, et d'élever ma fille avec cet "autre". Tu remarqueras que je fais d'énormes efforts pour ne pas l'insulter, sans doute parce que j'ai épuisé mon quotas d'insultes pour la semaine...

Pour toi, je voulais conquérir le monde, et tu dis que ça m'a éloigné ? Je veux bien le croire. Pour toi, j'aurais décroché la lune, harponné les étoiles, sacrifié tout ce que j'avais.

Mais c'est fini, tu l'as décidé en me trahissant de la pire des manières qui soit : en te tapant ce traitre de Dédé.

Comment peux-tu savoir à quoi je ressemble dans mon uniforme ? Tu ne m'as pas vu avec lui sur le dos, à moins que tu aies eu des rapports de nos amis communs.

Je ne suis nullement impatient de voir ma fille, ni de goûter à la cuisine que tu pourrais préparer. Je préfère encore me souvenir de toi et Ryx, bourrées, cuisant un pigeon avec ses plumes et sans l'avoir vidé, dans une cocotte, limite à la vapeur... de mirabelle.

Je ne risque pas de te l'enlever, ta Victoire... Elle reste ma Défaite, quoi que tu en dises. Tu pourras aussi rassurer ton maquereau, je ne vois pas en quoi une bonniche pourrait m'attirer.

Pour Nicolas, il est en âge de réfléchir, et de mener sa vie seul. Je reste disponible pour lui, et il sait qu'il aura toujours un foyer près de moi, mais il est devenu un homme, et il fait sa vie maintenant.

Par contre, tu pourras informer ton chapon maubec qu'il n'a aucun droit sur Nicolas ! Il a demandé à Lestat s'il pouvait lui écrire, la réponse est NON ! Dédé n'est qu'un traitre, je ne veux pas qu'il pervertisse l'esprit de mon fils par sa traitrise ! Qu'il se tape la mère de mon fils est une chose, qu'il me vole mon fils, et je mettrai un contrat sur sa tête ! Tu peux l'en avertir.

Pour la date de cette rencontre entre Nicolas et Défaite, je ne l'ai pas encore définie, trop de choses à faire en ce moment.

Pour ton information personnelle, je me sens mieux, je revis, et j'ai des projets, sur du long terme, avec les Ecorcheurs, projets que tu comprendras que je garde pour moi, des fois que ton foimenteor lise ton courrier, pas envie de subir une nouvelle trahison.

Louis Track de Lioncourt,
Maître Ecorcheur
Capitaine de l'Escorte Impériale

PS : Arf, je crois qu'il me restait encore quelques insultes en stock, sans regret !


Il joint à la lettre une robe qu'il a été choisir sur le marché pour sa fille, en disant qu'elle marchait et lui arrivait à peu près là *en montrant sa ceinture*... Plus qu'à espérer que ce soit la bonne taille.



Chapon maubec : poltron à langue de vipère
Foimenteor : Judas

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