Andrea_
Tourner en rond. Hésiter.
Refuser l'idée. Se lancer.
Prendre le papier de rage.
Se saisir de la plume et écrire.
Jeter le papier. Se lever.
Tourner en rond. Hésiter.
Trouver l'idée mauvaise.
S'occuper. Sentir l'idée repointer comme une obsession.
L'envoyer valser.
Attendre.
S'asseoir calmement. Reprendre la plume, un vélin.
Laisser les mots couler.
Laisser l'encre dévaler le papier avec une facilité déconcertante, une lettre, comme un Adieu, sans en être un.
Louis,
J'aime penser que tu liras mes mots, j'aime penser que ce vélin ne finira pas au feu sans même avoir été déroulé, j'aime me dire que tu te poseras contre un arbre avec le soupir de celui a reconnu l'écriture et qui n'ose déplier la missive.
J'aime penser que tu te souviendras combien tu m'as aimé, combien j'ai compté dans ta vie, et j'aimerais... Oui j'aimerais que tu me dises que... Que c'était bien.
Que tu lises avec empressement et anxiété, mais que tu lises...
Je n'attends pas de réponses, mes dizaines d'autres missives n'en ont pas eu alors pourquoi celle ci en aurait.
Je t'écris avec la certitude que tu vas bien, il est inenvisageable pour moi que ça ne soit pas le cas. Pourtant parfois il m'arrive de me dire que peut être tu n'es plus de ce monde, alors je chasse rapidement cette idée de mon esprit, impensable et douloureux destin qui est pourtant celui de tout mortel.
Victoire est à côté de moi, tu ne la reconnaitrais pas. Elle marche depuis quelques temps, mais pour tout te dire elle passe plus de temps à courir qu'à marcher, peut être qu'elle tient ça de moi, toujours mettre la charue avant les boeufs. Elle a mes yeux, ceux de son frère et orne de jolies boucles brunes que je m'acharne à dompter en deux couettes plus ou moins égales. Normalement je devrais être au top quand elle se mariera. Nous serons vieux mais je crois que je serais comblée quand je la verrais entrer à l'église à ton bras.
Nous parlons peu de toi, plus par pudeur de ma part que de la sienne. Elle sait que Dd0die n'est pas son père et ne le sera jamais, elle sait que c'est un enfant de l'amour, même si... même si elle était loin d'être prévue. Je pense que tu lui manques, j'aimerais que vous vous rencontriez, je sais déjà que tu tomberas amoureuse d'elle et de son petit sourire.
Elle aime beaucoup jouer dehors, et passe un temps pas possible à martyriser Ventricule et Ouaf, son chien. Elle ne va pas à l'église mais la religion n'est toujours pas mon passe temps favori, peut être en prendra t-elle l'habitude en grandissant, alors je prendrais mon courage à deux mains pour l'accompagner. Uniquement si son argent de poche ne sert pas à la quête, faut pas déconner.
Je n'aurais pas vu grandir Nicolas, aussi je me demande si tu souffres de l'abscence de Victoire comme c'était le cas pour moi. Si toi aussi tu rêves de me l'arracher pour passer ne serait-ce qu'une minute en sa compagnie.
J'en mourrais Louis, j'ai survécu sans Nicolas car ma seule raison de vivre était de vous retrouver un jour, de regagner cette confiance que j'avais perdu, de reformer cette famille que j'avais eu sous la main avant de tout briser.
Tu as été la plus belle histoire de ma vie, tu as fait de moi ce que je suis aujourd'hui, une mère, une femme libre et épanouie, une femme fière.
Dis moi que tu n'oublies pas Louis...
Que nous avons été heureux, que de notre amour est né deux enfants, que tu as été mon ami, mon amant, mon mari mais surtout mon confident. Que j'ai été là pour apaiser tes craintes comme tu le faisais pour moi, que je t'aurais suivi au bout du monde...
J'aimerais que ton ignorance ne me touche pas.
D.
Hésiter, puis envoyer, advienne que pourra.
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Refuser l'idée. Se lancer.
Prendre le papier de rage.
Se saisir de la plume et écrire.
Jeter le papier. Se lever.
Tourner en rond. Hésiter.
Trouver l'idée mauvaise.
S'occuper. Sentir l'idée repointer comme une obsession.
L'envoyer valser.
Attendre.
S'asseoir calmement. Reprendre la plume, un vélin.
Laisser les mots couler.
Laisser l'encre dévaler le papier avec une facilité déconcertante, une lettre, comme un Adieu, sans en être un.
Louis,
J'aime penser que tu liras mes mots, j'aime penser que ce vélin ne finira pas au feu sans même avoir été déroulé, j'aime me dire que tu te poseras contre un arbre avec le soupir de celui a reconnu l'écriture et qui n'ose déplier la missive.
J'aime penser que tu te souviendras combien tu m'as aimé, combien j'ai compté dans ta vie, et j'aimerais... Oui j'aimerais que tu me dises que... Que c'était bien.
Que tu lises avec empressement et anxiété, mais que tu lises...
Je n'attends pas de réponses, mes dizaines d'autres missives n'en ont pas eu alors pourquoi celle ci en aurait.
Je t'écris avec la certitude que tu vas bien, il est inenvisageable pour moi que ça ne soit pas le cas. Pourtant parfois il m'arrive de me dire que peut être tu n'es plus de ce monde, alors je chasse rapidement cette idée de mon esprit, impensable et douloureux destin qui est pourtant celui de tout mortel.
Victoire est à côté de moi, tu ne la reconnaitrais pas. Elle marche depuis quelques temps, mais pour tout te dire elle passe plus de temps à courir qu'à marcher, peut être qu'elle tient ça de moi, toujours mettre la charue avant les boeufs. Elle a mes yeux, ceux de son frère et orne de jolies boucles brunes que je m'acharne à dompter en deux couettes plus ou moins égales. Normalement je devrais être au top quand elle se mariera. Nous serons vieux mais je crois que je serais comblée quand je la verrais entrer à l'église à ton bras.
Nous parlons peu de toi, plus par pudeur de ma part que de la sienne. Elle sait que Dd0die n'est pas son père et ne le sera jamais, elle sait que c'est un enfant de l'amour, même si... même si elle était loin d'être prévue. Je pense que tu lui manques, j'aimerais que vous vous rencontriez, je sais déjà que tu tomberas amoureuse d'elle et de son petit sourire.
Elle aime beaucoup jouer dehors, et passe un temps pas possible à martyriser Ventricule et Ouaf, son chien. Elle ne va pas à l'église mais la religion n'est toujours pas mon passe temps favori, peut être en prendra t-elle l'habitude en grandissant, alors je prendrais mon courage à deux mains pour l'accompagner. Uniquement si son argent de poche ne sert pas à la quête, faut pas déconner.
Je n'aurais pas vu grandir Nicolas, aussi je me demande si tu souffres de l'abscence de Victoire comme c'était le cas pour moi. Si toi aussi tu rêves de me l'arracher pour passer ne serait-ce qu'une minute en sa compagnie.
J'en mourrais Louis, j'ai survécu sans Nicolas car ma seule raison de vivre était de vous retrouver un jour, de regagner cette confiance que j'avais perdu, de reformer cette famille que j'avais eu sous la main avant de tout briser.
Tu as été la plus belle histoire de ma vie, tu as fait de moi ce que je suis aujourd'hui, une mère, une femme libre et épanouie, une femme fière.
Dis moi que tu n'oublies pas Louis...
Que nous avons été heureux, que de notre amour est né deux enfants, que tu as été mon ami, mon amant, mon mari mais surtout mon confident. Que j'ai été là pour apaiser tes craintes comme tu le faisais pour moi, que je t'aurais suivi au bout du monde...
J'aimerais que ton ignorance ne me touche pas.
D.
Hésiter, puis envoyer, advienne que pourra.
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