Louis,
Déjà tu vas te sortir les doigts du cul mon bonhomme. Tu vas arrêter de te complaire dans ton malheur sinon je serais bien capable de traverser ce fichu royaume pour te coller mon pied au cul.
Tu vas te secouer les puces et pas qu'un peu. Je ne t'ai pas trompé. je ne suis pas partie pour Dd0die. Je suis partie parce que TU voulais cette putain de dissolution. Ensuite J'ai pensé qu'aller faire mumuse sur les routes avec Seth et Vlaad serait une bonne idée, je ne t'ai pas laissé seul mais avec Lestat et notre fils. TU as été malade, j'ai voulu revenir, et tout le monde disait que c'était pas la chose à faire. Que la route était peu sûre puisque vous aviez été poutré. La vie a continué. Mes dizaines de missives sans réponses, ton silence, ton ignorance pour finalement m'envoyer ton homme de main qui, en plus de me traiter comme une sous merde, m'a enlevé mon fils en me priant de ne pas les suivre. Que ma place n'était pas avec vous.
Qu'est ce que j'aurais du faire Louis?
Dis moi, QUOI ?
Me battre, encore? Contre un mur, contre tes amis, notre amant, ton homme de main et tes alliés?
Attendre?
Je n'ai pas choisi de VIVRE putain, j'ai attendu, j'ai voyagé, j'ai revu d'anciens amis, les yeux toujours rivés sur un pigeonnier qui n'était pas fichu de me faire porter TES missives, parce que tu en as envoyé Louis? Tu ne m'aurais pas laissé, moi, ta femme, ta maîtresse, la mère de 66 % de tes enfants sans nouvelles, tu ne m'aurais pas laissé m'inquiéter, tu ne m'aurais pas laissé crever sur le bord d'une route hein?
Je n'ai pas choisi de vivre et c'était même tout le contraire, j'avais fait mes adieux, les nonnes me tendaient les bras, les nonnes ou autre chose, si tu savais comme j'aurais préféré crever que de souffrir de ton absence, si tu savais comme j'aurais préféré t'annoncer que j'allais mourir plutôt que de t'annoncer que oui, j'allais me remarier.
On ne peut pas tout choisir. Je n'ai pas choisi Dd0die, je n'ai pas choisi que tu m'abandonnes parce que j'étais gênante, je n'ai pas choisi. Comme je ne t'avais pas choisi.
Bien sûr que j'aimerais savoir que tu vas bien, que même sans te réjouir pour moi tu m'annonces que toi aussi tu es comblé, que la vie n'est pas comme tu l'avais imaginé mais que, même sans moi, tu es heureux.
Je t'en veux, bien sûr que je t'en veux, j'aurais aimé que tu crèves pour me faire subir ça, mais laisse le temps au temps et fait le bilan dans quelques mois. Regardes devant et non derrière, vis, fais des plans, forces toi et ça reviendra.
Ne souhaite pas la mort de ton Lieutenant. Pour ta fille, ne souhaite pas sa mort car je n'y survivrais pas. Peut être préférerais-tu me savoir morte qu'heureuse avec un autre, peut être.
Mais je n'ai pas changé Louis, tu ne dois pas oublier qui je suis, ce que tu es et ce que nous avons vécu. Il y a autre chose au delà de ça, il y a des enfants en commun même si tu renies Victoire de façon abjecte.
Tu dois ouvrir les yeux, tu dois avancer. Tu dois comprendre que plus jamais nous ne referons l'amour, que plus jamais nos lèvres ne s'épouseront, tu dois l'admettre. Je t'ai aimé, nous avons joué, nous avons perdu, la vie ne s'arrête pas pour autant. Tu dois faire ton deuil, je n'ai pas seulement été ta femme et ta maitresse. J'ai été celle qui te faisait rire, celle qui te faisait râler, celle que tu faisais tourner en bourrique, cele a qui tu expliquais je ne sais combien de fois que le rangement c'est important, j'ai été sous tes ordres, j'ai travaillé pour toi, avec toi, j'ai été ton amie Louis. J'ai été ta confidente.
J'ai compris que tu étais malheureux, que tu n'y arrivais plus. Je culpabilise, bien sûr que je culpabilise mais ma vie est ailleurs. Oui, dans une maison avec notre fille, mon chat et notre chien. Avec Dd0die. Avec un jardin qu'ils s'obstinent à arroser chaque soir, pour des légumes que je tente de cuisiner tant bien que mal. Oui je travaille, dans notre taverne, à la mine aussi. Oui je fais mes courses comme n'importe quelle femme, je vais au marché, je paye mes taxes.
J'ai changé, j'ai changé parce que plus jamais je ne veux souffrir.
Alors aujourd'hui, sois tu admets que la vie vaut la peine d'être vécue, et je serais une épaule des plus attentives et attentionnées, n'hésitant pas à te remettre les idées en place quand tu perdras le nord.
Sois tu gâches le souvenir de notre histoire, la ternissant par ton silence. Je ne peux m'y résoudre, je n'y suis pas prête, mais je respecterais ton choix.
Je n'ai jamais voulu ton malheur,
J'ai seulement pensé à mon bonheur,
Mais n'oublies pas...
D.