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Pénates de la belle, du taciturne et de la marmaille

Acanthe
Depuis que l’Aely est partie se reposer chez les nonnes, l’Acanthe tourne en rond.
Il est un peu perdu sans elle, sans sa présence pour apaiser ses tourments intérieurs, sans son sourire qui lui dit que la vie est belle.
Il a comme l’impression d’un grand vide dans sa vie, un si grand vide que la brunette seule peut combler.

Il se souvient quand même que pour marcher il faut mettre un pied devant l’autre, alors il erre seul ou déambule avec Kundera dans les bras.
Le fiston, il ne le lâche plus d’ailleurs. Au grand dam du mouflet qui aimerait prendre parfois un peu de liberté.
Dès qu’il sort de la mine, de son atelier ou qu’il rentre du lac, il se précipite à la rencontre de « tata Gudrule ».
Sa belle-sœur qui fait office de nourrice et qui affiche volontiers une moue exagérée à la vue du barbu. C’est qu’elle voudrait garder la petite merveille, lui apprendre tout un tas de choses dont elle a le secret….et qu’il vaut mieux garder secret parfois.

L’Acanthe la soupçonne d’être responsable d’une mini-catastrophe qui s’est produite hier soir. Alors qu’il donnait la pitance à son fils, en suivant bien les recommandations que la mère lui avait données avant son départ, parce qu’il a beau être parfois maladroit le père, il a beau ne pas toujours savoir quoi faire et réclamer la belle dans un cri de désespoir……
Il a quand même pris du galon dans le rôle de papa poule et croyez-moi qu’il partait de loin.

Le « rot » ne lui pose plus de soucis, au début même ça ce n’était pas gagné

- Tapote-lui doucement le dos ! Lui disait Aely laissant à la vue du barbu les mamelons nourriciers qu’il avait tété bien avant leur enfant
Tapoter le dos d’un poupon de quelques jours…..quand on a des paluches au bout des bras, ça fait naitre des craintes chez le tapoteur. Mais avec tact et délicatesse il a fini par saisir la subtilité de l’acte.

Le changement de lange, il y prend même du plaisir maintenant lui qui craignait plus que tout cette épreuve.
Une amie, Bulles, l’avait initié un jour en taverne à l’aide d’un poupon en tissu. Pour être honnête ce n’était pas une réussite. Aely avait donc complété l’apprentissage de son homme dans l’art du changement de lange.
Il faut voir la douceur avec laquelle il manipule le mouflet, lui levant les jambes, mordillant les petits doigts de pieds, faisant la toilette qu’il se doit, embrassant le mini bidon…..
Souriant de ce bonheur qui le dévore chaque jour.

Ensuite le bain, ça c’est plus compliqué parce que le petit s’agite plus qu’à l’habitude dans l’eau.
Il est heureux comme un……renard dans un poulailler…un fourmilier dans une fourmilière….un Acanthe dans les bras de son Aely….
Il s’agite et le père a bien du mal à le maintenir, tellement peur de faire du mal à ce petit bout. Alors il le laisse s’agiter tout en se préparant aux réprimandes de la mère à cause de l’eau qui inonde déjà le pavé. Et Kundera en profite bien !
Un jour le barbu comprendra pourquoi avec lui c’est la fête dans le baquet alors qu’avec la maman le mouflet est bien sage.
Peut-être parce qu’elle fredonne toujours un petit air, une petite chanson pour le calmer, comme elle le fait pour l’endormir.

Il partait de loin pour assurer le rôle de père….comme il partait de loin pour assurer le rôle de mari….pour assurer le bonheur de ses merveilles. Mais il apprend encore chaque jour et fait des erreurs forcément.

Mais revenons à la mini-catastrophe évoquée plus haut.
Donc, alors qu’il donnait la pitance à son fils, celui-ci, d’un mouvement de bouche consistant à faire vibrer les lèvres tout en propulsant la nourriture en postillons épars, renvoya quelques gouttelettes dans la barbe du père et lui offrit une si mignonne risette que sur le coup le barbu en sourit attendri.
A peine quelques résidus de nourriture ce n’est pas bien méchant et ça amuse l’enfant, mais l’Acanthe après réflexion se dit que le jour où le mouflet maitrisera cette technique c’est tout le visage qu’il attaquera de la sorte et que ce n’est donc pas une habitude à prendre maintenant. Ca doit cesser avant de recommencer, il doit sévir….
Mais comment sévir face à un si petit bout d’homme qui le regarde de ses petits yeux si adorable ?

- Non Kundera ! Faut pas faire ça !
Essuyant la bouchette pleine de purée…..une si bonne purée de légumes préparée tout spécialement pour le fils en plus
- C’est ta tante qui t’apprend ça ? C’est un coup de Gudrule hein !
Maman va pas aimer si tu lui fais ça ! Et puis elle va croire qu’c’est moi qui t’montre des trucs comme ça Kundera !

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Acanthe
Quand elle portait encore Kundera en son ventre, l’Aely avait des envies de miel. Beaucoup de miel dont elle faisait des recettes parfois surprenantes, souvent remarquables.
Comme cette omelette parfumée de douceur miellée, un peu dubitatif sur le coup, l’Acanthe avait finalement adoré ce plat.
Le miel accompagnait tous les repas de la promise et il fallait pouvoir ravitailler la belle en temps voulu. Parfois il servait aussi…….non non non ! Je ne parlerais pas de ça ici, ceci ne regarde que le couple…..mais le barbu appréciait particulièrement le miel coulant sur la peau de la merveille et...censuré......

C’est pourquoi, cette fois-ci, pour la seconde grossesse, le barbu avait prévu un stock de pot. Au cas où la brunette jetterait à nouveau son dévolu sur cet aliment.
Il avait choisi plusieurs sortes de miels……..pissenlit, ronce, fleurs des champs, forêt, acacia, sarrasin, etc………..
Elle aurait libre choix, selon ses envies, ses désirs.


Encore faut-il que cette doucereuse substance soit l’élu pour combler les envies de l’Aely !

Pour l’instant elle n’avait pas de demande particulière au niveau des victuailles mais l’Acanthe se tenait prêt à y répondre dans les plus brefs délais.
Croisant les doigts pour que cette fois elle réclame des légumes ou du poisson et non pas une chose exotique comme des dattes ou hors de prix comme le fromage.
Bien qu’une tartine de fromage de chèvre avec un filet de miel, le tout légèrement grillé au feu de bois !!!!!!!! Je m’égare, je m’égare et jean salive déjà et moi aussi.

Il était donc aux aguets, épiant les moindres faits et gestes de celle qui lui avait apporté le bonheur. Lorgnant du coin de l’œil les aliments sur lesquels son regard se posait prêt à dégainer la bourse pour qu’elle ne s’en prive pas.
Il pourrait acheter le marché entier si elle le désirait, en croisant toujours les doigts pour que ce soit des légumes ou du poisson.
En tant que légumier et pêcheur cela lui faciliterait grandement la tâche.


La nuit était tombée depuis quelque temps quand l’Acanthe rejoignit sa belle des vignes, sa merveille dont le petit habitant courbé le corps joliment. Le barbu découvrait jour après jour les formes sensuelles qui peu à peu se dessiner, le profil qui prenait cette arrondie qui le rendait heureux.
Il ne s’en lasserait jamais et avait dans le regard une admiration pour cette petite forgeronne qui un jour avait osé déposer un baiser sur ses lèvres. Qui un jour lui avait dit

- Je t’aime mon Acanthe !
Hier, le fruit de cet amour avait vu le jour, demain un deuxième arrivera pour le plus grand plaisir de ce couple qui traversera le temps, toujours main dans la main.
Soleil ou nuages, ciel bleu ou orage, qu'à cela ne tienne…….ils s’aiment.

Le presque époux progresse dans la chambrée à pas de loup, se débarrasse de la chemise et de la braie et rejoint l’Aely sur le pucier.
Kundera dort dans le berceau à proximité, la mère somnole déjà dans les bras du barbu.
Lui ne trouve pas le sommeil si facilement et préfère caresser le bidon de sa belle la serrant tout contre lui.
Un regard vers le passé lui suffit pour comprendre à quel point ce petit bout de dame est important pour lui, à quel point elle est sa vie……à quel point ils sont sa vie……ses trois merveilles qui font de lui un homme heureux.

Il s’endort enfin, une paluche couvant déjà le mouflet qui se cache encore au sein de sa mère.

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Acanthe
La nuit tombe sur Millau, un astre s’efface pour laisser place à l’autre, celui qui éclairera les infortunes des ruelles.
Durant quelque temps les deux cohabitent dans le ciel de la cité, le face à face se répétera à l’aube.

Dans la maison la petite famille profite des dernières lueurs. Elle, prépare le repas. Lui, surveille le mouflet dans le baquet. Le mouflet patauge et babine.

- Mamamamamama…………………………..

Les mirettes du barbu s’écarquillent, un sourire apparaît dans la pilosité faciale.
- T’entends Aely ? Il dit « maman » !
- Il dit maman ? S’avance la belle un sourire taquin aux lèvres. Et elle le taquine son homme la petite forgeronne
- Ecoute-le ! Approche t’entendras mieux
- Mais non mon Acanthe ! Il gazouille, c’est tout. Allez, habille-le ! On va manger
- Il gazouille ? J’suis certain qu’il dit « maman »

Faut lui pardonner à L’Acanthe, s’il est un peu naïf concernant les capacités enfantines c’est parce que Kundera est bien le premier bébé qu’il connaît.
Alors il découvre en même temps que le mouflet grandi.
La marmaille est sortie de l’eau, séchée, habillée et mise à table. Sous le regard amusé de la mère qui se moque gentiment du père

- Alors Kundera ! Comme ton père me dit que tu sais parler, raconte-moi ta journée. Hihihi !

Le barbu s’assoie. Ce n’est pas l’envie de rire qui lui manque, mais par principe il bougonne un peu….il ronchonne.
Ca ne dure pas, ça ne dure jamais bien longtemps.
Parce qu’il aime bien quand sa belle le taquine comme ça. Mais faut pas lui dire, elle en profiterait !

La chambre est maintenant investie, Aely se déshabille rapidement et prend place sur le pucier.
Il faut dire qu’en ce moment elle est fatiguée…lasse même. Elle a besoin de repos l’Aely arrondie, de calme….de l’amour de sa famille.
L’Acanthe le sait et fait de son possible pour ne pas la fatiguer ou contrarier davantage. C’est aussi ça le rôle d’un mari, ça peut servir à ça un homme aussi.

Il l’admire un instant…..

C’qu’elle est magnifique cette femme…..ma femme….mon unique !

Puis il dépose le mouflet contre le bidon tout rond et s’allonge à son tour.
Ce bidon tout rond est accueillant pour les mains, dessus se trouve maintenant les deux mains maternelles, une paluche paternelle et les deux mimines de Kundera qui y pose aussi la tête.

Un ange passe ! C’est Cupidon qui vient constater que pour une fois il a fait du bon travail. Ses flèches décochées ne l’ont pas été en vain.

Kundera retrouve son berceau et le couple le pucier.
Même si les folies corporelles ne sont plus permises pour l’instant, il garde quand même le droit d’amignonner sa merveille. Et le bougre ne s’en prive pas….mais en douceur….pour accompagner le sommeil de sa petite femme….bientôt la famille s’agrandira !


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Aelyenor
Au matin, Gudrule nous réveille. Elle est entrée brusquement dans la chambre pour nous contempler, à peine troublée de voir sa sœur et son beau-frère nus comme des vers.
Sa Majesté jette un regard envieux sur l'anatomie de l'Acanthe en murmurant une phrase d'excuses en patois décadent. Il y a des dialectes qui gonflent Aely sans qu'elle les comprenne. Le sentiment qu'ils servent à pas grand-chose et que cela ne vaut pas le coup d'enseigner ces Gudruleries alors qu'il existe tant de jolies langues latines.

Kundera a tendu les bras à sa tata, pendant que la brune a peine à tirer le drap pour recouvrir leur nudité.
La Gud est heureuse de tenir le mouflet. Elle ressent une sensation de bonheur pas teinté du tout de ridicule. Se mettre à jouer à la tata-gâteau ne déroute absolument pas une Incarnation menant son existence. Le pire c'est qu'elle n'est nullement gauche. La vie a opéré son entrée en scène, son entrée en cœur, et l'Attendrie glisse dans la félicité.


- Y sent bon c'gamin là. Doit avoir faim l'loustic.

Coincé dans son coude phénoménal, le bambin ressemble à un enfant de chœur qui serait monté en chaire.
C'est un tableau insolite qui s'offre sous les yeux du couple alité, n'osant faire un seul geste de peur de déclencher le regard fripon de Son Altesse.
Elle s'avance vers la couche portant Kundera emmitouflé entre ses seins. Le voilà maintenant le marmot entre le bœuf et l'âne. Car faut vous dire, c'est une crèche à elle toute seule Madame Gudrule.


- Z'avez pas bouffé ?

Les deux s'aperçoivent qu'effectivement ils ont l'estomac dans les talons.

- Non...

- Dieu soit loué, s'écrie la monacale Gudrule qui a de la religion lorsqu'il s'agit de ripaille. J'm'en s'rais douté. j'ai emmené un reste de pâté de canard qu'on a pas terminé avec Lapointe, du gigot de mouton, du civet de lapin, de la tarte au jambon, une casserole de fricassée de volaille et un chaudron de haricots.

Aely lui affirme qu'on saura s'en contenter, et pendant que le Cachalot accompagné de son petit neveu file à la cuisine ranimer le feu, Acanthe et Aelyenor prennent le parti de se lever pour se froquer en vitesse.

Et puis soudain c'est l'émeute, la révolte, l'hallali là là là...Voilà le petit Kundera qui rameute le quartier.

Un peu inquiète, la brune s'empresse d'enfiler sa jupe, mais sa soeur est plus prompte et revient dans la chambrée.


- Ce petit dégueulasse en a foutu plein ses braies. j'vas l'changer. Bougez pas j'sais faire.

- Bon...

Aely jette un regard à son homme en lui murmurant.

- Profitons-en qu'elle le change pour faire nos ablutions à la source derrière la maison.

Pendant ce temps-là, le môme gigotait dans ses langes abondamment souillées, et l'on pouvait entendre au loin pendant que M'ââââme s'improvisait nurse, des "Bouzou bouzou bouzou, Guili guili guili qui feraient chialer un cannibale au régime...



Et puis...l'effervescence.

La jupaille retournée, pressentant la catastrophe, la brune se précipite à l'intérieur. les clameurs venaient du jardin.


- Ah non...

Miss Grandiose faisait encore des siennes. Autour du muret et du portillon, il y avait pléthore de vieux voyeurs de Rouergats qui cernaient la Gud et la dévoraient...des yeux. Fallait dire qu'elle prêtait le flanc à la boutade Gudrule, le flanc et autre chose.

Ses mamelles mes amis ! Ses pastèques ! Ses outres ! Ses bonbonnes ! Ses French Caen Caen à la mode des tripes ! ses ballons d'Alsace ! Gudrule torse nu ! Il ne lui restait que sa jupette rayée des Causses, tout le reste s'étalait en chairs et en noces ! Ça protubérait, ça dévalait, ça se dilatait, ça s'étalait, il y avait des déferlements majestueux, des surplus gratuits.

Devant ce flot, le gars Lapointe prend ses distances. Normal, fallait évaluer le sinistre. Il imaginait les conséquences les plus funestes. Un pauvre gars qui serait pris là-dessous ! Mais on ne pourrait jamais lui porter secours à temps ! Faudrait des palans, des cordes, de la main d’œuvre ! Et puis rien que le poids hein ! Il aurait les reins brisés !

Son Enormité reste indifférente à ce flot d'éloquence et au regard avide des villageois, trop accaparée par sa besogne, et Kundera qui lui titillait la mamelle...

Mais savez-vous la cause de ce rassemblement spontané ? Ah la digne femelle, trop souvent critiquée.

La Gud a délacé son corset...si c'est pas de l'héroïsme ça ! De la puériculture poussée au sublime. Elle l'a déchiqueté avec un couteau, en a percé deux trous pour en faire une ample culotte.

Le Kundera ressemble maintenant à un oriental. Il chiale plus Kunde, trop intéressé par la démonstration Gudruléenne. La misère de sa condition ce sera pour plus tard. Quand on lui expliquera...


- Gud voyons ! Sermonne Aely.

- Et quoi ! A la guerre comme à la guerre. J'sais pas où tu ranges tes draps et tes langes, alors j'eusse recours à un expéditeur.

Aelyenor a toutes les peines du monde à chasser les voyeurs. En désespoir de cause demande à son mari de les emmener en taverne, de leur payer une chopine pour qu'ils se remettent. pendant ce temps-là elle tire sa sœur par le bras et entrent à l'intérieur.

- Allez viens ma chérie, viens rentrons. Je vais demander au tisserand du coin de te confectionner un autre corset sur mesure.

l'Impudique se remballe l'hémisphère Nord et les deux demi sphères. Enfile sa chemise. Elle est heureuse. Le village l'a adoptée.
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Ce n'est pas nous qui ne marchons pas droit, c'est le monde qui va de travers.
Acanthe
L’Acanthe avait laissé sa petite forgeronne aux bons soins de Gudrule. Sur la route, le fiston sur les épaules, à moitié rassuré le barbu…et l’autre moitié inquiète. Quand même.
Le sourire de sa belle des vignes ne peut cacher la fatigue qui l’étreint.
Mais s’il n’y avait que la fatigue….la lassitude, ça vous prend comme ça et vous lâche plus la lassitude.
Ca vous rentre partout comme l’humidité qui s’immisce dans votre chair, c’est vicelard la lassitude quand elle se pointe.
Alors il fait de son mieux, il est soucieux de la santé de sa femme et le sera toujours.

Kundera s’accroche à la tignasse du père, parfois ses mimines accrochent ce qu’elles peuvent. Un nez, une bouche, une oreille….
Il est heureux le mouflet perché tout là-haut comme le pilier du bas l’est aussi.
La demeure est vite en vue et le seuil franchi. Kundera à peine posé au sol se carapate à quatre pattes à la poursuite du chat, dont la sieste prend fin assez rapidement.
Le barbu envoie quelques bûches dans l’âtre, souffle sur les braises encore vivantes et met un peu d’eau en chauffe.
Des œufs sur le plat ! Ca paraît simple comme ça, mais la belle est exigeante, le jaune doit couler….et tout le jaune….rien ne doit cuire. Elle lui a montré, il appliquera après.

Pour l’instant il se débarbouille de la sciure de bois qui le recouvre puis retrouve le fils en boule sous la table, tirant la moustache de Méo (c’est le chat hein !) qui résigné se laisse faire.

- Elles vont pas tarder Kundera ! J’vais t’donner l’bain avant qu’elles rentrent. Mais t’en mets pas partout cette fois….
Le baquet est rempli, le barbu y plonge la main pour vérifier la température avant d’y mettre le mouflet…..qui s’agite déjà.
- Sois-sage Kundera !..... Elle fredonne maman c’est pour qu’t’es calme avec elle ?…tu veux qu’je fredonne ?

Ca marche….le fiston se laisse savonner sans mettre de l’eau partout, à peine des empreintes laissées sur la chemise du père. Il est maintenant propre et habillé.
Le repas viendra après....mais la nuit commence à tomber et le barbu à s’inquiéter.

- Elle est bien longue maman ! Elle devrait être rentrée depuis un moment d’jà

Emmitouflé sous la cape du père, les voilà partis à la recherche maternelle. Rien ni personne dans les ruelles, un petit tour aux jardins sans résultat.
Un édenté qui dit n’avoir vu personne….C’est pas normal !
L’Acanthe cherche partout, cogne aux portes amicales, lorgne dans les tavernes, dérange les quelques passant…mais rien.

Kundera commence à réclamer pitance, alors retours à la maison en essayant de ne pas s’imaginer le pire.
Il tourne et tourne le barbu, guette à la porte le moindre bruit, le moindre signe de vie, se persuade qu’avec la belle-sœur il ne peut rien lui arriver à sa femme.
Kundera est rassasié et ses petits yeux commencent à se fermer dans les bras paternels. Le barbu le dépose dans son berceau près du feu, qui atteint de faire cuire les œufs.

Une petite berceuse pour endormir l’enfant et peut-être pour rassurer le père.

-Plus de bruit, la ville s'apaise ses rumeurs se taisent, tu peux t'endormir
Lentement les étoiles naissent le jour en détresse, comme toi, va dormir
Dors, la nuit te tend ses rêves prends ces douces heures de trêve, dors très vite, l'aube va venir
N'aie pas peur la chambre est close tout près de toi je repose
Dors, sois tranquille le grand loup est bien mort
Dors, tout fragile, ferme les yeux et dors


Il roupille le petit et l’Acanthe attend, ne quittant plus la porte des yeux.
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Aelyenor
Héphaïstos stoppe devant le 46 quartier de l'Espinasse.

- On le détellera tout-à-l'heure Gudrule. Faut rentrer Acanthe doit s'inquiéter.

Une oreille contre le chambranle de la porte, Aely sourit. Son homme est en train de chanter une berceuse à Kundera.

- Ouvre la porte Gud, dépêche-toi.

Un heurt discret à la porte incite Aelyenor à avaler sa salive. Elle regarde sa petite fille qui dort les poings fermés.
Le battant qui s'ouvre. Réalité ou délire. Elles s'impriment dans les rétines les deux frangines, pis même, elles les sculptent ! Leur apparition sera d'emblée homologuée par Rome. Cette date restera à jamais dans la mémoire des hommes. En effet, que signifierait le Vésuve si Pompéi n'avait été détruite ?

Il y a un je ne sais quoi d'héroïque dans leur survenue. Elles fascinent comme une exécution capitale. Ce qui trouble surtout c'est qu'elles soient deux. Deux mais fortement dissemblables.

Gudrule ? Une philosophie, ou plutôt une certaine manière d'exister autrement en faisant comme tout le monde. Le seul reproche qu'on pourrait lui faire c'est d'avoir un tout léger retard sur la mode.

La Monumentale occupe toute l'entrée, cachant ainsi Aelyenor et son enfant du regard de son homme. La brune est sur le point de perdre son sang-froid lorsque enfin l'Envahissante daigne s'écarter.

Aelyenor regarde son mari d'un œil scrutateur, presque désolée. Elle attend, ne se précipite pas et s'appuie contre la cheminée tenant bien précieusement dans ses bras un petit paquet tout petit.


- Pardonne-nous pour notre retard l'Acanthe mais...elle est arrivée sans prévenir.

Son regard descend sur la merveille bien prostrée contre sa poitrine. Ses yeux se relèvent et dévisagent son pêcheur.
Était-ce une impression ou il blêmissait le barbu ? Un peu comme dans les vrais grimoires où la stupeur fait blêmir les personnages.

Puis elle s'avance lentement, statue de la Très Sainte Vierge Maria, tenant un enfant mal réveillé dans ses bras et lui dit.


- Tu me l'as faite l'après-midi précédant notre départ en partance pour l'Italie. Sur le bord de plage tu te souviens ? Une fringale nous avait saisis...on ne s'était même pas dévêtus hi hi hi...

Elle a peur Aely...peur car l'accouchement était survenu sans prévenir, peur car son homme n'avait même pas pu être alerté...

Elle est toute petite petite. Toute menue...rien à voir avec Kundera.

Elle ouvre un pan de la couverture et dévoile l'adorable petit minois aux pommettes légèrement rosées, le cheveu ras mais brun, les petits poings repliés sur le tissu et animé de petits mouvements des lèvres.

- Ta fille mon Acanthe...ta fille.

Elle lui tend avec précaution le petit ange. Caresse d'une main douce la tête de Kundera reposant sur les genoux de son père.

- Elle est toute frêle. Prends-là au creux de tes bras

Calant leur bien précieux dans les bras puissants de son homme, Aely s'assoit près de lui. Elle a les traits tirés. Puis regardant sa sœur elle reprend.

- Gud, tu t'occupes d'Héphaïstos ? Je vais faire cuire les œufs.

Enfin se retournant vers Acanthe elle lui avoue.

- Je n'ai pas encore choisi de petit nom pour elle. j'attendais ton avis...

Deux enfants, deux merveilles. L'un bien parti pour le travail manuel, vif, alerte et curieux ; l'autre...un pressentiment envahit Aely. L'autre risquait bien d'avoir le même destin que sa grand-mère...du moins dans son implication envers les autres...pas ce qu'on pouvait rêver de mieux. Enfin, l'avenir leur dirait.
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Ce n'est pas nous qui ne marchons pas droit, c'est le monde qui va de travers.
Acanthe
L’Acanthe s’inquiétait chaque minute un peu plus, une paluche de tendresse caressant Kundera, un œil sur la porte espérant la voir s’ouvrir. Voir sa petite forgeronne la franchir.
Il prit le mouflet sur lui, comme un besoin de sa chaleur, et s’assit sur le banc de pierre à côté de l’âtre.

Un bruit à la porte qui s’ouvre lentement sur une Gudrule aux allures de conquérante. Le barbu scrute sa belle-sœur qui reste sur le seuil et bloque toutes entrées ou évasions. Elle est étrange l’immense, comme sans voix, ce qui est vraiment étrange. S’il n’y avait sur son visage un air de satisfaction l’Acanthe lui sommerait de lui dire où se trouve sa femme.

Elle apparaît enfin…..sa merveille ! Confuse et heureuse en même temps.
Mais le barbu est colère, un peu colère. Toute l’inquiétude ressentie se lit sur son visage.
Il la dévisage, la regarde s’avancer, pose un regard sur ses bras et ce qu’ils serrent avec précaution.

- Pardonne-nous pour notre retard l'Acanthe mais...elle est arrivée sans prévenir.

- J’me suis inquiété, vous auriez puuuuu……………elle est arrivée ?...........................Elle…….?
Elle ? C’est le petit paquet que tu tiens tout contre toi Aely ?

Le papa taciturne ne trouve pas les mots (pléonasme oui). Son regard fixe le petit tout petit paquet puis remonte vers celui de la mère, puis redescend……puis remonte……Plus il pense comprendre et plus il pâlit, il vacille sur son séant Kundera bien calé entre ses jambes.
Tout se bouscule un peu dans sa caboche, tout va trop vite pour lui.

Elle ? C’est nous ? Ca y’est ? T’as accou…………….. ? C’est ça ?
Tétanisé qu’il est le pêcheur, il pensait être rodé avec leur premier enfant, il se disait qu’une émotion pareil ça n’arrivait qu’une fois. Qu’on en prenait l’habitude.
A voir son visage qui va de la joie, à l’affolement en passant par l’incompréhension on se dit qu’il ne s’habituera jamais.
Aely s’approche lentement, elle est là à portée de main….elles sont là ?.......
Le barbu n’arrive toujours pas à réaliser, c’est comme dans un rêve, il se dit que bientôt il aura cette sensation de chute interminable et qu’il se réveillera le cœur battant et en sueur.


- Tu me l'as faite l'après-midi précédant notre départ en partance pour l'Italie. Sur le bord de plage tu te souviens ? Une fringale nous avait saisis...on ne s'était même pas dévêtus hi hi hi...
Il sourit, comment oublier un souvenir si beau ?
Un instant guidé par l’amour, par la passion, par le désir mutuel de deux âmes qui un jour se sont rencontrées pour ne plus se quitter. Un instant comme beaucoup d’autres qui parsèment leur vie à deux. Un instant d’une folle envie de rendre l’autre heureux. Aristote leur pardonnera ces élans amoureux.
S’il y a bien deux choses qu’il n’oubliera pas de Montpellier c’est ce bord de plage et le champ de coquelicots
(voir « La charrette de ma dame est avancée »)

Il opine, il sourit, il hésite encore un peu, une montée lacrymale commence à inonder son regard. Ce regard qui se perd encore entre le paquet….si petit….et la belle qui le tient.

- J’me souviens……….j’ai rien oublié……….tu m’avais……! Les souvenirs se laissent submerger par le présent et ce présent qu’elle lui offre, qu’elle leur offre
c’est notre enfant Aely ? Il est né ?


Il finira par s’en remettre, mais l’effet de surprise est là. Il avait laissé sa femme enceinte et sa belle-sœur et il retrouve sa belle-sœur, sa femme et leur enfant.
Pour Kundera il n’en menait pas large, mais il était là, avec elle, il avait eu le temps de se préparer.
Il passera par toutes les émotions ce soir. De l’inquiétude et la colère à la plénitude en quelques heures. Avec un mélange de tout ça entre les deux.
Ca travaille dur dans la caboche du barbu.


- Pourquoi tu m’as pas appelé ? T’aurais dû ? J’m’inqui…… un joli petit minois apparaît de dessous la couverture… C’est pas prudent mon amour….les mots se perdent sur la petite, si petite enfant

- Une fille !..........Une fille !
Elle dépose le précieux paquet dans les bras du père qui ne peut cacher son émotion.
Crac ! C’est le bruit de la carapace du taciturne qui se fendille un peu plus. Boum ! Un pan de mur qui s’effondre. Hue ! Cette petite larme qui galope sur la joue.
Elle paraît si fragile, tellement vulnérable. Elle est délicate au creux du bras, il est délicat du bout du doigt qui effleure le si petit minois.
Aely est à leurs côtés la tête sur l’épaule de son homme. Ils sont quatre maintenant.

- Elle est tell’ment p’tite !..........tell’ment belle !

- Je vais faire cuire les œufs.

L’Acanthe observe tour à tour la marmaille, Kundera que rien ne perturbe dans son sommeil et la petite qui dort au creux de son bras. Il lui faut donc un certain temps pour réagir.
Déposant un baiser sur le front de la mère

- Attends ! Laisse-nous profiter !
J’les f’rai cuire les œufs, faut qu’tu te reposes Aely ! J’m’occupe de tout…..ta sœur m’aidera….j’veux pas t’voir courir partout dans les prochains jours…tu t’reposes !
Le barbu lance un regard à la belle-sœur pour chercher son soutien. Puis dépose délicatement la précieuse sur la mère et Kundera dans son berceau.

Ranimant les flammes de l’âtre, il dépose un doux baiser du bout des lèvres sur la joue de la petite puis embrasse sa femme et lui caresse le visage, laissant une paluche sur laquelle elle appuie sa tête.
Son doigt joue avec les mimines de la petite et son regard plonge dans celui de la mère. Un petit nom ? Ils en avaient parlé déjà, quand elle était enceinte de Kundera.

- Anna !.....C’est joli Anna comme petit nom ! On peut pas l’appeler autrement…………


Plus tard, les œufs seront cuits. Mais le barbu encore tout rempli d’émotions oublie la bonne marche à suivre…..et le jaune n’est pas si coulant que ça !

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Mel_de_kerdauret
Mel avait apprit la bonne nouvelle, celle qu'elle considérait comme sa sœur venait de donner vie à une superbe petite fille...
Elle avait croisé quelques heures plus tôt en taverne son ami Acanthe qui s'était empressé de lui annoncer la bonne nouvelle.

Elle se renseigna au village, pour savoir ou logeait Aelyenor, puis une fois informée, elle fit le tour du marché pour lui acheter plein de bonnes choses. C'est qu'après un effort comme celui là, il fallait reprendre des forces.

Chargée comme un mulet, elle s'empressa de se rendre chez Aely, arrivée sur les lieux, elle toqua doucement afin de ne pas réveiller la progéniture qui venait de naitre et surement dormait à point fermé... toc toc toc ... du bruit à l'intérieur mais pas de réponse.
Ne se décourageant pas, Mel posa le panier sur le seuil et prit un vélin sur lequel elle écrit...



Chère Aely chérie,

Je t'écris ces quelques mots pour te féliciter de cette nouvelle merveille que tu présentes à nos yeux.
Acceptes ce modeste présent, qui je l'espère te fera plaisir, je les ai rempli avec tes gourmandises préférées l'histoire que tu retrouves suffisamment de force pour venir m'embrasser sous peu en taverne.
Je te bise fort, prends soin de toi.

Mel


Posant bien en vue le mot sur le panier, Mel s'éloigna lentement vers son bureau...

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Acanthe
Si l’Aely jolie avait perdu de son bidon tout rond, d’autres rondeurs étaient mises en valeur. Et la belle, sachant que son bonhomme de mari n’y était pas insensible, savait parfaitement en jouer pour lui redonner la flamme et le goût de l’éternel.
Le barbu, émoustillé par sa belle des vignes, ne se privait pas de quelques amignonnages dont il a le secret. C’est un manuel l’Acanthe ne l’oublier pas, dès qu’il s’agit de laisser aller ses paluches sur le corps de sa petite femme il lui prouvait combien il pouvait être habile….et entreprenant.
De caresses et de baisers, ce petit jeu amoureux prenait souvent la forme d’un cercle vicieux.
Lui ne se lassant jamais de parcourir l’anatomie de sa belle, du bout des doigts, du bout des lèvres, du petit orteil à lobe de l’oreille en passant par le fessu. Elle se laissant faire et incitant, par de petits gémissements et de longs soupirs, son barbu à prolonger ses initiatives cachotières.

Mais j’entends déjà certains dirent « il ne pourrait pas la laisser tranquille sa femme un peu, elle vient d’enfanter et voilà qu’il remet ça. A ce rythme, il lui fera une équipe de soule »
Ce ne sont que mignardises, baisers, étreinte et autres cajoleries que je passe sous silence.
L’Acanthe se souvient de l’après Kundera et il se souvient parfaitement de l’image employée par Aely pour lui faire comprendre que pour le jeu de la bête à deux dos il faudrait attendre. Alors en attendant…….ils se font des plaisirs et en profitent. Parce que la tendresse* c’est important dans un couple comme dans la vie.


Voilà deux jours que la petite dernière de la famille avait fait son apparition, ce matin elle a le droit au petit déjeuner au lit sous le regard du père.
La petite Anna s’accroche à la mamelle nourricière de la mère et Kundera regarde sa petite sœur avec des yeux tout ronds se demandant certainement qu’elle est cette chose minuscule qui tète le sein de sa mère. Mordillant Bavouille il ne la quitte pas du regard pendant que l’Acanthe, profitant de la diversion, le change.

Il est l’heure d’aller à l’atelier et de passer faire quelques achats sur le marché. L’arrivée de Gudrule dans la chambrée conjugale précipite le départ du barbu.
Elle ne prévient pas, ne s’annonce jamais, elle surgit de nulle part et se plante à l’entrebâillement de la porte comme pour dire « C’est moi ! ».
Il faut s’y habituer………….l’Acanthe s’y est habitué. Même si parfois ça surprend.
Et puis il faut la comprendre l’immensité, ses bras n’attendent que de pouvoir serrer son neveu et sa nièce toute fraîche.


- ‘jour Gudrule ! J’te laisse Kundera….et surveille ta sœur qu’elle s’fatigue pas trop
Il dépose le fiston dans les bras de la belle-sœur et dépose un baiser à sa toute belle puis à la belle petite Anna.
- J’vais à l’atelier Aely, j’en ai pour la matinée. J’passe chez les tisserands en rentrant

Oui, chez les tisserands ! Parce qu’il y aura bientôt rupture de langes à la maison. Anna est arrivée un peu plus tôt que prévu et le grand frère grandit, il faut renouveler sa garde-robe au mouflet.
Après avoir fait le tour des tisserandes et tisserands de Millau, le barbu se rentre au domicile quelques linges sur l’épaule.
A la porte il trouve un panier garni de bonnes choses, un petit mot de Mel l’accompagne. Touchante attention.

Poussant la lourde il dépose le présent sur la table à côté de la petite forgeronne et le linge sur une chaise.

- C’est d’la part d’Mel ! C’était devant la porte

Anna dort dans son berceau et Kundera n’a pas quitté les bras gudrulesque. Il mordille de ses deux petites quenottes la chemise de sa tante.


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Aelyenor
J’vais à l’atelier Aely, j’en ai pour la matinée. J’passe chez les tisserands en rentrant...

C’est d’la part d’Mel ! C’était devant la porte...


Une main se pose sur son épaule. Une main ferme et douce. Aely se réveille soudainement et relève la tête. Pendant un instant voilà qu'elle ne se rappelle plus où elle est ni ce qu'elle fait.

- Mon Acanthe.

Elle largue la suite pour justifier son assoupissement en un rugissement dont un lion se contenterait pour annoncer qu'il en a ras la crinière de son dompteur.
Elle jette un regard à la petite Anna endormie elle aussi en ventousant le téton volumineux de sa mère.

La venue de Mel ne la surprend pas outre mesure.


- Merci murmure-t-elle dans un sourire. Je n'ai rien entendu je me suis endormie.

De doux souvenirs lui reviennent en mémoire. Du temps de son élection au Conseil Comtal. Aely serrée contre la Comtesse. Elle avait besoin de sa présence, de sa chaleur, de son ténu parfum. Heureusement qu'elle était là pour la guider, pour la conseiller ; tout comme Cléo, parce-que au milieu de tous ces chiens mouillés et puants on avait vite fait de devenir triste comme un participant à un défilé que personne ne regarde revendiquer.

On barbotait dans un océan d'amertume ! Tant de mystères accumulés.


- Non tu ne pars pas ce matin.

La brunette attire son homme près d'elle, pose une main sur celle de son barbu. C'est saugrenu comme attitude. Lui debout, elle assise maintenant sur son épaule ses doigts frémissants.
Et puis ses yeux passent de la bouche de sa fille aux doigts tremblants d'Acanthe. Purée mais qu'est ce qui arrive ? La chair de poule la prend...

Kundera est casé dans les bras de la Gud s'en étant allée à la vigne. Elle attire son homme et l'embrasse un grand coup. Ça va déraper très vite. Il y a danger de glissade sous peu...d'ici qu'Aely arrache son barbu à son état de chasteté trop prolongé...

Le regard contestataire de son homme semble lui dire : " Nous ne sommes pas seuls" en sentant que sa femme a une envie de le lutiner de manière poussée.

Qu'à cela ne tienne. Délicatement elle pose ses lèvres sur le front de la fillette. Elle sent bon, elle est toute chaude comme un pigeonneau qu'elle aurait glissé dans l'entrebaîllure de sa chemise puis retire la petite Anna de son sein. Ça fait "plop". Elle est gavée la merveille, alors elle la dépose délicatement dans son petit panier en poussant celui-ci du pied vers le mur.

D'un coup Aelyenor imagine la mer plus bleue que ce qu'on lui demande. Un grand cri roucoulatoire sort de la bouche de la coquine. Elle colle sa bouche à celle de son mari. Un baiser de feu. Ses lèvres pulpeuses ressemblent à une fleur (je vous l'avais déjà dit non ?)


- Tu te rappelleras de cette séance amoureuse jusqu'à la fin de tes jours...

Séance mémorable par la suite. Faisons le bilan...

On aura beau dire, pêcher le faux pour avoir l'ivraie, nous abîmer dans des crises de conscience profondes, séparer le bon gain de l'ivresse, et même, nous avons beau être ou ne pas être : nous sommes !
Et comme nous sommes, nous sommes ce que nous sommes, c'est-à-dire de fameux dégueulasses, toujours partants pour le plaisir, donnant l'alarme à l'oeil, bouffant d'intimes parties de nos corps et notre pain blanc en premier, repoussant au surlendemain ce qu'on aurait dû faire la veille, cent fois remettant notre ouvrage sur le métier sans jamais le terminer. Notre faiblesse est si forte qu'elle nous sert de force et que nous avons la force de notre faiblesse et que nous nous pardonnons nos offenses comme nous les impardonnerons à autrui.

Notre destin c'est de dépenser des écus même si on en a pas, de prier Aristote pour qu'IL nous pardonne de ne pas LE prier ; de jouir en dépit des bons sens, de croire savoir, d'empêcher de faire, de mal se taire, de saler les plaies de son prochain...

Ainsi Aely agonisa d'injures et de mots jouissifs son barbu, étendue sur son immensité, se tordant de volupté sur la paillasse, ne se reprochant pas de prendre son panard...enfin quoi...remords ou pas, honte ou non, c'est grandiose, sublime. Fallait convenir. L'esprit est tourneboulé, l'Acanthe mis en ballochage par les sens sublimés de sa garce de femme...


Aely n'est pas du genre gueularde en amour. Elle a la pudeur de ses pâmoisons. Mais là...ce fut grand comme la souffrance. Elle part en miettes. S'éclate ou alors c'est qu'elle ne comprend plus la sens de la vie.

Tous deux retombent épuisés de part et d'autre du lit de turpitudes. Un fou rire la prend...


- Tu sais à quoi je pense mon amour...j'imagine que tu me dises après ça..."c'était bon ma chérie ?"

Elle repart à rire, puis se lève en gazouillant comme un oiseau exotique.

- Tu ne devais pas aller à l'atelier toi ?

Énorme éclat de rire. Mon Dieu que la vie était belle.
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Ce n'est pas nous qui ne marchons pas droit, c'est le monde qui va de travers.
Acanthe
- Non tu ne pars pas ce matin.
Je n’pars pas ? On avait prévu quelque chose ? Les vendanges ?

Il faut quelques secondes à l’époux pour comprendre.
A vrai dire il lui suffit de croiser le regard de sa Aely pour savoir ce qui l’attend dans les minutes à venir….et ce qu’il voit dans ce regard n’est pas pour lui déplaire, bien au contraire. La petite étincelle dans les yeux de la toute belle émoustille déjà le barbu, une petite lueur qui doit maintenant se retrouver dans ceux du pêcheur.
Ils font les choses dans l’ordre les amoureux, pour l’instant en tout cas parce qu’ensuite on est sûr de rien. Ils sont capables de griller des étapes pour mieux y revenir et y plonger avec délectation selon l’envie spontanée qui les couve.
Mais pour l’instant le baiser fait suite aux regards, un baiser beau, un baiser comme une promesse que ce qui suivra sera crapuleux.

La petite Anna libère la mère et le sein, qui n’en doutons pas ne restera pas très longtemps sans une attention particulière portée par le barbu. Un baiser déposé sur le front de la petite toute petite merveille par le papa poule puis une caresse sur la joue comme pour lui dire « désolé ma p’tite, mais maman et papa ont des choses de grands à faire »

Il envoie une œillade des plus coquines à sa belle des vignes qui aussitôt s’empare de ses lèvres pour lui refourguer un baiser dont elle a le secret. Le genre qui met tous les sens de l’Acanthe en émoi, le genre qui lui fait dire

- Je suis tout à toi……….

La bête à deux dos est de retour au 46 rue de l’Espinasse et à les voir se dévorer de la sorte on comprend qu’ils avaient du retard sur leurs effusions corporelles.

La suite est délectable, c’est une prouesse physique à laquelle ils se livrent, un déversement de sentiments, d’amour fusionnel. La brunette fait profiter à son homme de toute la variété de son répertoire. Elle est créative la coquine, il est endurant et elle a bien l’intention de le mettre à bout de souffle. Ni l’une ni l’autre ne se laissent une minute de répit, ils ne font plus qu’un.

C’est beau, c’est bon, c’est sensuel, flamboyant, langoureux et enflammé en même temps. Ils se donnent, prennent et en redonnent encore plus.
Le plaisir est là, les sommets sont atteints. Comblé, épuisé, ils se désarçonnent enfin.

Il rit à son tour et regarde la brunette qui se lève lentement, se tenant à portée de paluches de son homme qui se remet de ses émotions.
Elle est joyeuse et joue de ses appâts. Le barbu l’admire, lui effleure le bas du dos qui se fendille. Il sait…..il sait le privilège qu’il a de l’avoir à ses côtés, la chance qu’il a de pouvoir profiter de sa splendide nudité.
Se retournant dans un grand éclat de rire elle le charrie un peu

- Tu ne devais pas aller à l'atelier toi ?

C’est vrai oui ! L’atelier. Il avait totalement oublié son programme matinal. Heureusement qu’elle était là pour le lui rappeler. Mais étrangement l’Acanthe a d’autres idées en têtes, ses pensées ne quittent pas la pièce comme un sourire son visage. Il zieute un coup vers le panier, Anna dort encore à mimines fermées.
- Hummm !!! L’atelier ? Il me verra plus tard……j’ai d’autres priorités pour l’instant……
Attrapant la main de sa femme il la ramène à lui, entre ses bras et l’embrasse.
- Te sauve pas si vite ! Viens par ici……après j’te dirai qu’c’était merveilleux mon amour !

Les anges soupirant se carapatent. Ils en ont déjà trop vu et iront crier sur tous les toits que dame Aelyenor et messire Acanthe ont le diable au corps.
Le barbu retrouve de sa vigueur, des semaines d’amour fériés ça ne s’efface pas comme ça. Certes l’intensité n’est pas la même que lors du premier acte mais l’amour et l’intention sont bien présents. Un peu surprise par la fougue de son mari dans un premier temps, la petite forgeronne se laisse faire et s’abandonne aux initiatives de son homme.
Pour la deuxième fois de la matinée le couple se désenlace…….haletant.
L’Acanthe ne peut s’empêcher de repenser aux mots de sa belle, des mots un peu saugrenus dans une telle situation. Dans un éclat de rire il se penche au-dessus d’elle prenant une voix d'homme assumant gauchement sa condition...d'homme

- Alors ! C’était bon ma chérie ?

Souriant et l’embrassant une dernière fois avant la prochaine, il se lève et se dirige vers le couffin qui montre des signes d’agitation.
Le berçant, il caresse du bout des doigts le minois de la si petite Anna puis se tourne vers la brunette.

- Dis Aely ! J’crois qu’ta sœur va s’impatienter aux jardins, on devrait la r’joindre peut-être. Elle doit ronchonner contre son beau-frère qui r’tient sa Laely….
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Lapointe
L’homme au bouquet de fleurs


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Ronde et belle ♪♪♪♪♪♪♪♪ si sensuelle ♪♪♪♪♪♪♪♪♪
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Un petit air flotte dans les ruelles Millavoises, Il arpente le pavé d’un ton joyeux et vient cogner aux fenêtres des habitants.
C’est Lapointe, qui se dit être un nouvel homme, qui se rend chez son amie la Grandiose. Et il a bien l’intention de partager son bonheur renaissant avec tous les quidams qu’il croisera et aussi faire comprendre aux messires qu’il est maintenant inutile de demander la main de Gudrule étant donné qu’il a glissé la sienne dans la sienne.

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Ronde et belle ♪♪♪♪♪♪♪♪ si sensuelle ♪♪♪♪♪♪♪♪♪
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Ce n’est pas tous les jours qu’il se rend à un rendez-vous et encore moins avec une dame de cette qualité. Alors il a fait les choses en bien.
D’abord il s’est baigné et a bien frotté partout, même entre les orteils, il a aussi gratté là où ça partait et coupé tous les poils qui dépassaient de ses oreilles. Il est propre, il sent bon même, seuls ses cheveux bien que lavé reste hirsute. Il a abandonné depuis longtemps l’idée de les dominer, les laissant au gré des vents faire leur petit chemin sur son crâne.
Il s’est vêtu ensuite de ses plus beaux effets, des guenilles de premières qualités à faire jalouser le moindre vagabond, une braie pas trop usé ni même troué et une chemise offerte par une conteuse.
En baissant la tête il lâche un long soupir sur ses godillots que le piteux chat mâchonne en ronronnant.

Y aller comme un va-nu-pieds ne serait pas plus présentable ! Si d’aventure elle m’offre un second rendez-vous je tâcherai d’y remédier. Je travaillerai un peu s’il le faut.
Tu n’es qu’un chat vieille carne, tu ne peux pas comprendre ! L’amour a bien des mystères et fait faire des choses parfois insensées. Si je dois travailler, je travaillerai puisque je ne peux gagner ma vie avec mes petites chansons.


Il n’est pas si mal finalement, presque présentable, il lui reste quelques résidus du temps jadis, de ce temps où on le confondait avec Adonis. Bien entendu il reste son râtelier à chicos qui se défriche et qui fait un peu tâche dans l’ensemble. Mais pour ça il faut faire avec, c’est perdu à jamais.
Sur le chemin il a glané quelques fleurs par-ci par-là, l’édenté se promène maintenant avec un bouquet de fleurs à la main. Entre les doigts plutôt, tant le bouquet fait de pâquerettes et de marguerites et petit. Il y a ajouté une feuille de fougère parce qu’il trouve ça beau et que ça met un peu de verdure aussi, et surtout parce qu’il y en avait sur la route le menant à la maison du bonheur.
Il ne sait pas si la Grandiose appréciera, souriant il se dit qu’elle n’en fera peut-être qu’une bouchée de ce bouquet ou alors un petit plat pour un tête à tête.

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Ronde et belle ♪♪♪♪♪♪♪♪ si sensuelle ♪♪♪♪♪♪♪♪♪
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Il arrive enfin devant le 46 de la rue de l’Espinasse, il a le cœur battant et les mains moites l’hirsute. Lui qui comptait fleurette à la moindre passante, il se retrouve comme un petit garçon à son premier rendez-vous. C’est l’effet Gudrule se dit-il, elle est comme une princesse oubliée pour lui alors ça l’impressionne…la princesse et le croque-notes !
Devant la porte il a un peu peur de voir le pas-tibulaire lui ouvrir, il s’y prépare « Heu ! Bien le bonjour messire. Pardonnez mon outrecuidance…….. »

Non non ! Ca fait trop belle parole, trop poli pour être honnête.
Il faut faire simple, simple et courtois. Je me présente en disant que je suis un ami de Gudrule et je demande à la voir. Voilà, rien de plus.
Si au moins ça pouvait être la joliette qui ouvre, on s’apprécie tous les deux, elle comprendra de suite ma venue.

Courage Lapointe, pense à ce bonheur qui t’ouvre les bras !


Cognant à l’huis, il tient son mini bouquet devant lui attendant qu’on lui ouvre. Une Joliette ! Un pas-tibulaire ! Une Grandiose !
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Gudrule
A l'intérieur du 46 rue de l'Espinasse, Kundera batifole dans un baquet sous la main ardente et savonneuse de la Gud. Il se marre aux éclats le polisson.
Près d'eux il y a Anna. Les fesses à l'air dans un panier, trépignant des quatre membres, impatiente que la tata huluberluesque vienne lui tartiner les meules avec on ne sait quel onguent afin de lui éviter des rougeurs désagréables.

l'Acanthe a réussi à partir au chantier. Aely dort dans la pièce à côté, épuisée de tout.

On toque à la porte.


- 'Trez ! Vocifère son Éminence.

Un loquet qui se tourne et une forme longue, maigre et hésitante, un bouquet de fleurs champêtre à bout de bras se dévoile devant la porte.

Gudrule pousse une effaroucherie de vierge surprise au bain - faut dire qu'elle prend ses aises puisqu'elle ressemble à Eve - masquant ses deux édredons de viande avec ses mains, cachant l'objet de sa féminité sous les plis de son bide car elle a beaucoup grossi depuis quelque temps.


- Oh ! Lapointe ! Si j'm'attendais. J'vous d'mande pardon et j'vas m'vêtir.

Lapointe en reste bouche-bée. Sa peau se met à chairdepouler, pire qu'un mur en crépi. Et encore. Le pire n'a pas eu lieu.

Quelques instants plus tard, l’Édenté s'affaisse de la mâchoire inférieure, laissant découvrir ses deux adorables chicots, ceux-là même qui ont eu raison du cœur de la Grosse.
Et alors s'accomplit un spectacle d'une rare intensité visuelle. La surgissance de la Phénoménale. Un moment de l'Humanité. Croyez-en la narratrice. Du jamais vu, du neuf, de l'apocalyptique, à se faire décoller la rétine à force de trop mater.
Faudrait inventer des béryls filtrants parce-que ce spectacle-là ça meurtrit le nerf optique.

On essaie de raconter. La Gud à première vue elle est terrible. Elle offusque l'entendement. L'émotion gagne Lapointe car sa nouvelle conquête est monolithique ; c'est l'alchimie passionnelle. Que dire...la barbarie contemporaine jointe à une prémonition de masse. C'est Dante qui s'approprie le Paradis Solaire. Gudrule elle caractérise la personne humaine. Se déclare formellement femelle.

Alors pour la décrire, faut imaginer Kundera qui lui aussi se recule près du panier de la petite Anna pour avoir sans doute une vision d'ensemble de...la Chose.

Gudrule, (pour des raisons qui n'appartiennent qu'à elle) porte des bas orangé avec des petites fleurettes bleues brodées, et une culotte couleur pervenche langoureuse.
Au-dessus de la culotte des braies très courtes à rayures mauve et blanc qu'elle n'a pas pu boutonner entièrement vu que le petit bitougnot pernicieux a disparu dans une gestuelle trop brutale. Vous admirez la progression ?

Mais c'est l'hémisphère Nord qui mérite la palme. Et pourtant, que de sobriété ! Sa poitrine n'est voilée que d'un corset dont les lacets ont depuis belle lurette mis les voiles. Sa poitrine ? Un monte charge à nourrice ; donc le corset naturellement est en grosse toile, avec renforcement par dessous, et puis des courroies, des sangles, des étais.

Çà voulait traduire la chasteté au départ, mais ça préfigurait l'orthopédie. Mais la Gud elle est ingénieuse. A force d'initiatives et d'essais elle a décalotté l'extrémité de chaque poche pour laisser s'épanouir sa gorge. Du coup ses monstrueux gredins débouchent à l'air libre comme de la crème laiteuse qui a trop bouilli.
Sur les flancs du sous-vêtement elle a cousu des mignonneries pour en dissimuler la rudesse. Aussi peut-on admirer un portrait de la Comtesse en titre, les armoiries du Rouergue, une imitation d'une enluminure d'un pape inconnu en train de se faire palanquiner par ses sbires pontificaux, deux grelots argentés, deux poissons rouges en chiffon, un trèfle à quatre feuilles en feutrine et un médaillon portant sa fameuse devise : "j'irai jusqu'au fond des choses".

Détail saugrenu. Elle s'est coiffée d'un chapeau comme on en a encore jamais vu. C'est tortillé en soie verte, volumineux, bringuebalant, brimbalant. Ça peut servir de coupe à un bouquet de fleurs, de corbeille de fruits, de panier à légumes et aussi de refuge d'animaux.

Pour le coup elle a fait sobre. On y devine que des pivoines écarlates, des fruits d'un autre monde, des grappes de raisins verts, des carottes en botte, des feuilles de chêne et d'humbles pâquerettes. Cela pourrait être anglo-saxon ; cependant ça reste français, rouergat, gudruléen...Est-ce à cause de la bouteille de muscadet fichée tout-là-haut au sommet ? Long ne c'est...

Lapointe est anéanti. La Coquette se demande s'il l'aimera toujours. Elle a tout donné dans son choix vestimentaire. Elle aperçoit les fleurs et rougit. Se pâme puis lui passe tout de go la main sur les cuisses. Se tait. Pétrifiée d'espoir. Se pourrait-il qu'un mâle de toute beauté, en vigueur absolue, à l’œil consécrateur et aux braies surdilatées lui fasse du rentre-dedans ? Lui surviendrait-il la chance inouïe d'être enfin reconnue pour ce qu'elle était...


- Aelyyyyyyyyyyyyyyyyy ! J'sors avec Lapointe ! les enfants sont prêts !

Puis empoignant le bras de son ami Lapointe.

- Tu vas l'avoir ta gosse...pour toi tout seul.
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" Sire, de grâce, écoutez-moi, je reviens des galères.
Je suis voleur, vous êtes roi, c'est à peu près la même affaire."
(Lacenaire)
Lapointe
Nom de moi !
En s’insinuant dans le ciboulot de l’édenté c’est ce que l’on aurait pu entendre lorsqu’il poussa la porte.
Nom de moi ! Quelle beauté ! Quel ravissement pour les mirettes ! Quelle femme ! Mais quelle femme !
Et ça, ce sont les premières pensées de Lapointe au moment où il posa ses yeux, désireux et amoureux, sur Gudrule.

La Grandiose s’expose ainsi, toutes rondeurs dévêtues, au porteur de bouquet, qui lui reste éblouie par la vision offerte, bien malgré lui certes, mais pour son plus grand plaisir pensez bien.
Il en a connu pourtant des dames du temps jadis et même des nobliotes qui en absence de leurs beaux et forts nobliaux que le tocsin sonnant sur leurs bonheurs précaires envoya à la guerre, s’offrirent à l’édenté qui à l’époque ne l’était pas tant.
Mais jamais un corps nu ne le rendit si perturbable (le corps nu de Gudrule, pas le cornu de la nobliote Hihihi !). La potelée peut bien s’évertuer à cacher ce qui peut l’être, ses attraits n’en restent pas moins dévoilés. Et quels atouts ! L’édenté palpite et frissonne devant ce spectacle, il en est même intimidé et tend toujours ce petit bouquet de fleurs qui lui paraît bien ridicule maintenant.

Bonjour Gudrule ! Je vous..enfin..je ne pensais pas..vous êtes si..

Si belle, oui oui ! Et si nue aussi que le trouble comme le malin s’insinuent en lui.
Pauvre Lapointe qui chavire de l’intérieur lorsqu’elle lui tourne le dos en dandinant son fessier gudrulnesque pour aller se vêtir. Il y a dans le sillage de la Grandiose comme un appel à l’amour et contre vents et marées l’amoureux le suivra.
Crénom de nom ! Que d’avantages pour une seule dame ! Résonne en sa tête.

Il n’a pas bougé d’un cil lorsqu’elle revient enfin vêtue, même le fait de voir surgir le pas-tibulaire lui est sorti de la tête.
En plus de tout le reste, je veux dire de toutes ses qualités, il trouve que Gudrule est une femme de goût. Il n’y a qu’à voir sa tenue vestimentaire, on pourra fouiner dans tout le Rouergue, jamais l’on ne trouvera une dame sachant se mettre aussi bien en valeur. Même si quelques touches semblent en désaccord, Lapointe, lui, raffole déjà de cette originalité et jalouse un peu ce chapeau bien pratique.
Admirant sans relâche cette beauté qui s’est faite femme pour lui et à enfiler ses plus beaux atours, il tend le bouquet.

Ma condition ne me permet de vous offrir plus que ce modeste présent Gudrule.
Vous êtes remarquable de beauté ma très chère, ces atours vous vont à merveille. Vous êtes comme un champ de fleurs sauvages au milieu des champs de blé.


Gudrule c’est l’essence même de la nature et la nature est belle, sauvage et tendre à la fois, surprenante et imprévisible. Un mélange délicat que l’édenté a depuis longtemps perçu chez son amie, une harmonie si subtile qu’elle en paraît fragile.


- Tu vas l'avoir ta gosse...pour toi tout seul.
Si cette promesse est à hauteur de ce qu’il a aperçu tout à l’heure, c’est un édenté comblé qui pavoisera dans les ruelles de Millau.
Si d’étreindre un squelette ne vous cause pas de souci…….

Chemin faisant, les menant on ne sait où selon ce que leurs instincts leur dictera, ils parlottent et palabrent à n’en plus finir. Ils laissent aussi des mains aventureuses faire connaissances et l’édenté ose passer la sienne sur le fessier qu’il vénère déjà et adopte.
Pardonnez mon impolitesse, mais je n’y tenais plus……

Il faut voir le tableau dans son ensemble pour se rendre compte, lui chétif et pas très grand aux côtés d’une Grandiose le dépassant de presque deux têtes et trois épaules. S’ils étaient des boîtes, il rentrerait sans difficulté en elle.
A force de prendre des petits chemins ombragés, ils se retrouvent à l’écart de la ville et de ses remparts et aussi des gens. En somme, ils se retrouvent en toute intimité.
C’est à ce moment qu’ils décident de s’offrir une pause, sortant la bouteille de son chapeau comme d’autres en sortent des lapins, Gudrule remplit les godets et trinque avec son ami.

Gudrule ! Je dois vous faire un aveu.
Je pensais ne plus être dans la course pour la bagatelle, mais en vous voyant tantôt, en vous découvrant dans la plus belle des nudités qu’il m’a été donné de voir, j’ai bien senti que vous aviez réveillé en moi le mâle que je croyais à jamais disparu.
Vous me plaisez Gudrule ! Oui vous me plaisez et bien plus encore.
Oh ! Je sais bien que je ne suis pas le seul et que vous ferez votre choix parmi nombre de messires qui se pressent à votre porte, comment ne pas succomber à vos charmes ?


L’édenté se fait entreprenant face à une Gudrule pas mécontente des initiatives entreprises.
Le corset est assez vite visité et les voluptuosités mammaires, ne demandant que ça, s’échappent de leur cage sous l’emprise d’un Lapointe ne sachant plus vraiment où donner de ses mains.

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Elle est chatouilleuse assez et l’on doit tout entière la prendre ou la laisser
Tout est bon chez elle il n’y a rien à jeter……….
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Les effeuillages continuent et la braie de la Grandiose perd un deuxième bouton dans l’empressement général, difficile de dire qui de la princesse ou du croque-notes en est responsable.
Une couleur pervenche apparaît aux yeux de Lapointe et un fessier digne de callipyge ondule sous ses caresses tandis que Gudrule qui vient d’immobiliser sa conquête en le chevauchant se penche en avant et tente de ses doigts boudinés de défaire la chemise de l’hirsute.

Vous me donnez des envies folichonnes et cela depuis bien longtemps.
Je vais vous aimer Gudrule ! Je vous aime déjà !
Mais….j’ai peur qu’on nous surprenne ici, vous pensez que c’est raisonnable ?

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Acanthe
Ces derniers temps l’Acanthe avait eu l’esprit vagabond, un esprit qui avait pris la tangente loin du Rouergue. En éclaireur !
Il avait laissé ses pensées vagabonder au-delà des frontières, mais vous connaissez les pensées !
Elles sont récalcitrantes à l’idée de revenir sur leurs pas,
elles trainent sur le chemin du retour,
reviennent et repartent aussitôt.
Elles se voient déjà vivant de belles aventures aux côtés de ceux qu’elles aiment plus que tout, alors elles rechignent, froncent les sourcils, haussent les épaules et soupirent.
Elles sont parfois perfides les pensées et emportent avec elles un peu de motivation laissant un Acanthe en pleine réflexion, mais il a un avantage que rien ne pourra surpasser……sa petite famille, rien ne compte plus qu’eux.
Le temps faisant son affaire les pensées du barbu étaient revenues de voyage, elles lui racontèrent même avoir fait le chemin avec les pensées de sa femme, les corps entremêlés à Millau et les esprits vagabonds sur les chemins du royaume……toujours ensemble.

Comme ce soir-là,
la nuit tombe lentement sur la cité et dans la chambrée.
Kundera déambule à quatre pattes sur le pucier, escaladant le père, posant sa tête sur un sein maternel et observant avec curiosité sa petite sœur qui tète la mère.
La petite Anna finit par s’endormir et l’Aely jolie la dépose délicatement dans son couffin après avoir libéré le téton nourricier….sur lequel l’Acanthe pose déjà un regard cachotier et une douce mais entreprenante paluche.
Les enfants dorment, la nuit leur appartient dorénavant et croyez bien qu’ils savent en profiter et mettre à profit quelques plaisirs dont je passerai sous silence les voluptés qu’ils peuvent offrir.
La lune au-dehors jette sur les ruelles sa faible clarté et les flammes frissonnantes des chandelles éclairent maladroitement les deux corps s’enlaçant sur le pucier conjugal……langoureusement.
Avec lenteur, avec paresse parfois comme pour prolonger l’instant.

La petite forgeronne s’endort au creux de l’épaule de son homme, tout contre lui, lui tout contre elle. Il effleure sa peau du bout des doigts et pense que bientôt elle partira pour quelques jours.
Quelques jours à l’échelle d’une vie….une éternité à l’échelle du barbu !


Je n’srai pas seul pour les enfants je sais, Gudrule sera là, Donno aussi elle prendra soin de son filleul, elle lui mettra les mimines dans la pâte à pain.
Il y a aussi Lona…et Kikou je sais qu’je peux compter sur eux et puis Mel, l’autre marraine qui s’ra là aussi.
Je s’rai un peu moins perdu….juste un peu moins mais…………..


…… Mais ce sourire auquel il a le droit à chaque réveil ? Ce sourire que sa femme lui offre tous les matins ?
Si pour certain le lever du soleil annonce le début d’une journée, pour lui c’est le sourire de sa belle qui fait office de soleil. Alors sans elle à ses côtés, même pour quelques jours….on risque de retrouver un barbu (papa) poule accroché à leurs enfants.

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