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[RP] Shprong ! Pfou ! Chbouing !

Alix_ann
Dans le château de Quiberon rodait une petite silhouette. Pas très épaisse, cachée sous une touffe de cheveux touchée par la grâce solaire où chaque mèche bataillait pour trouver une place où boucler en toute liberté, enroulée dans un semblant de couverture d'où dépassait un semblant de main qui tenait une chemise de nuit fine, absolument pas adapté au climat. Les pieds de l'occupante de cette couverture clapotaient de sorte qu'ils ne soient pas prit par le froid de la pierre. Deux yeux d'un bleu saisissant tentaient de percevoir les alentours, combattant les paupières encore collés, crottés, de l'enfant.
Alix a fait un cauchemar, elle en frisonne encore, elle en a la tremblote. D'un main hésitante elle ouvre les portes l'une après l'autre cherchant des mirettes la chevelure dorée de la princesse. Elle n'était pas dans sa chambre, à moins que ce soit plutôt celle-ci. La môme ne connait pas bien Quiberon, elle n'y est pas retournée depuis une éternité.
Elle revoit Alesius, son jumeau, la chambre qu'elle occupait avec lui à Cesson. Elle voit le soleil qui meurt part la fenêtre, le tonnerre qui tonne, elle voit Alesius qui agonise.
Elle se casse la gueule, se rattrape au mur.
Encore quelques petits pas, quelques portes battues, d'autres tentatives ratées.

Mais bon sang, où se cachait-elle? Alix se faisait du soucis pour sa princesse de marraine, depuis qu'ils étaient rentrés de la guerre opposants les Penthièvre à l'Anjou accompagnés, suivant le caprice de la dite princesse, de son nouvel amant et du gamin roux qui le suivait partout. La gosse avait serré les dents, n'aimant pas l'idée que l'attention que lui portait Marzina soit affaiblie par d'autres personnes, surtout un homme. Encore un pour lui voler celles qu'elle aime. Maman, Yolanda, Anaon, Chimera, et maintenant Marzina? Non, non & non! Et même si l'Irlandais était tout ce qu'il y avait de plus charmant avec la môme (à sa manière particulière d'être charmant) il n'en restait pas moins un rustre, un brigand, un goujat, un bougre, un poltron, le fils du Sans-Nom en personne. Lui-même, sans dec'.. D'un pas agacé mais ô combien décidé, ayant oubliant son cauchemar, son jumeau, et tout le reste de ses maux, elle se dirigea vers la chambre de Finn. Marzina devait encore être fourrée là-bas. Le pas se fait plus énergique, plus rapide, c'est sans compter l'obstacle inattendue qui dormait tranquillement devant la porte de la chambre.


Shprong ! Pfou ! Chbouing !

-« Torrin revr, Gast ! De se relever préniblement, de réajuster la couverture. Malloz doué ! Genou glep ! Tamm lio ma’z out ! Kaoc'h !
Fait chier, 'tain... Bordel de merde ! Pauvre con ! Espèce d'idiot que tu es ! Merde !
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Gaetan
Comateux, le môme. C'est ainsi qu'on pourrait le décrire depuis le mois de juin. Comme s'il avait un peu perdu le sens des réalités, de la vie, de ses maigres responsabilités. Même Calamité ne suffisait plus à lui donner l'entrain nécessaire à se bouger le matin, seuls y parvenaient encore les coups de pieds de l'Irlandais, mais même Finn semblait avoir perdu de sa tyrannie, comprenant sans vraiment comprendre que le gamin avait quelque chose qui clochait.
Absent, un peu zombie, il jouait toujours son rôle d'Ombre du Pommières, mais plus ombre que jamais, fondu dans le clair obscur la journée, oublié le soir, suivant quand il y pensait, le reste du temps avachi dans un champ d'herbe quelconque dont il comptait les brins d'herbe, inlassablement, d'autant plus longtemps qu'il ne savait compter que jusqu'à 10 et qu'à ce rythme, c'était un éternel recommencement.

Il n'avait pas souffert de la guerre d'Anjou, ou si peu par rapport à toutes les autres où Finn l'avait trainé. Comme d'habitude il n'avait rien compris à ce qu'il foutait là, et comme d'habitude il avait servi de petit bouclier humain au premier combat, lui octroyant un repos ennuyeux à Chinon. Parfois, le Pommières s'étant a priori trouvé une nouvelle future femme, pourvu qu'il n'en soit pas témoin cette fois, il allait veillé la Blonde Astana, celle qui lui avait offert un cheval, dont son apathie estivale ne lui avait pas permis d'apprendre encore à le monter.

Toujours est-il qu'il reste en tout cas garde fidèle des ombres nocturnes qui pourraient menacer son Maître, pauvre manchot qui se croit utile, et cherche surtout à s'éviter les échardes qui ne manquent pas de lui pincer le moindre bout de lui qu'il laisserait voguer sur le parquet. Chance, cette fois, la future épousée a les moyens, et l'auberge -que ce soit un chateau ou un auberge, un parquet, ma foi...- est vernie. Il dort donc du sommeil de l'enfant juste, roulé en boule pour lutter contre la brise bretonne qui ne manque jamais de traverser les murs, quels qu'ils soient.

Un coup de pied. L'oeil s'ouvre, douloureusement empaté de sommeil, trouvant l'heure décidément matinale, pas un rayon à l'horizon, et en plus, ça a fait vachement moins mal qu'en temps normal.


- hein ?

C'est quoi ça ? Comment qu'elle parle ? Ils auraient changé de pays sans qu'il ne s'en rende compte ? ce ne serait pas la première fois, m'enfin d'habitude ça parle français quand même... se redressant sur son seul bras, il se frotte les mirettes et étudie l'intruse.

- je t'ai déjà vue, mais pourquoi tu me tapes ? j'ai rien fait moi ! rien du tout ! c'est que Finn qui me tape, même lui il l'a dit !
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Alix_ann
La môme se fige, mutique. Ses yeux s'ouvrent gros comme deux énormes ballons ouvert sur le monde qu'elle découvrirait pour la première fois, et ce gamin à qui il manquait un bras. Ça la dégoûte, mais elle ne laisse rien voir. Alix s'est endurcie pendant cette guerre, ce n'est pas un bras en moins qui va la déstabiliser, surtout qu'elle a eut le temps de se faire à cet enfant durant la guerre, au camp, sur le champ de bataille, pendant le temps du voyage. Elle ne l'avait pourtant jamais trop approché, ne s'était jamais trop intéressé à lui, sûrement trop obnubilée par le choc d'avoir blessé quelqu'un à mort, trop sensible à l'intru qui prenait une place de plus en plus considérable dans le coeur de Marzina.
Elle n'en revient pas. Comment fait-il pour dormir par terre? C'est d'un crasseux ! Et puis qu'est-ce que c'est froid ! Que faisait-il ici? Cherchait-il aussi à les surveiller?
Pourquoi elle le tape? Elle le tape? Elle revoit le sang s'échapper d'Alesius, elle entend ses cris, ceux de sa mère qui l'accable, mes surtout les siens. Et Alesius qui meurt. Alix cligne des yeux. Non, elle ne tape pas, elle n'est pas violence, elle n'est que paix et amour, qu'innocence et gentillesse, elle n'est que miel et guimauve.
Puis reprend ses esprits, tout aussi naturellement.
Elle se rend compte qu'il n'a absolument rien comprit de son Breton ce qui n'était sûrement pas plus mal. Qu'elle vient de lui rentrer dedans. Et que ça fait bien une dizaine de secondes qu'il attend une explication.


-« Chui désolée... »

Elle ne sait que faire, elle ne sait comment réagir.
Déjà le gosse dort par terre, il a trouvé le moyen de lui annoncer que Finn le battait (décidément, quels drôle de gens !), il lui manque un bras et en prime (en plus d'être mal habillé) il est rachitique. Il lui fait de la peine, à la gamine.

Dans un mouvement de pitié Alix se débarrasse de sa couverture, la laissant tomber aux pieds du gamin. Elle ne va décidément pas le laisser creuver de froid sur ce sol.


-« Tiens, prends ça. T'as pas faim toi? Moi si, beaucoup. Pieux mensonge... Suis-moi, on va aux cuisines. »
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Gaetan
Alors celle-là c'est une première... Voilà qu'on s'excuse maintenant... le rouquin zieute d'un air dubitatif la jeune fille qui lui tend une couverture, alors qu'il ne neige même pas, et que donc il n'a pas si froid que ça. Il la prend quand même, parce que bon, un cadeau, surtout qui tient chaud, ça ne se refuse pas. Et lève son minois crasseux vers Alix.

- si j'ai faim, Finn m'a un peu oublié ce soir...

Tournant le regard vers la porte, il se dit que de toute façon, c'est toujours un peu pareil quand Finn a une nouvelle future femme... Il en a pris l'habitude, et puis ne connaissant que ça il trouve même bon avec lui l'Irlandais. Après tout, qui d'autre s'embarrasserait d'un manchot de moins de dix ans...
Est-ce que Finn se rendrait seulement compte si le gamin manquait à l'appel quelques temps ? Plissant les lèvres, réfléchissant à la proposition alléchante au sens littéral du terme, il se dit qu'il est encore nuit, qu'il sera revenu avant le matin, et qu'il sera à son poste quand le Gaélique finira par émerger...


- c'est loin les cuisines ? on va pas se faire choper ? je veux pas trop être puni hein...

Les coups du réveil ? des caresses pour l'enfant, mais les punitions, ça, il aime presque autant que les coups d'épées à la guerre. Se levant, il inspire un grand coup. Allez, vivons dangereusement.

- je te suis. tu t'appelles comment ? moi c'est Gaetan.
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Alix_ann
Ah ça pour les avoir oublié. Et Alix lève son museau, l'air un peu hargneux, fixant la porte de ses deux yeux, comme si elle attendait une explication de sa part. Bref, les deux gamins étaient un peu lésés, chacun à leur manière, et Alix, trop gâtée qu'elle était toute jalouse à sa manière d'en demander trop.
La môme secoue la tête, rien ne va se passer. Marzina ne va pas s'extraire soudainement de la chambre pour l'enlacer aussi fort qu'elle peut et la réconforter.

Alors elle retourne la tête vers le gamin, emboîte le pas.


-« Non, non, c'est pas trop loin du tout. »

C'est noir, ça lui fait peur. Elle ne sait absolument pas où c'était, les cuisines. Quoique. Peut-être par là. Voilà plus de cinq ans qu'elle n'a pas foulé le sol du domaine de Quiberon, et avec son légendaire sens de l'orientation elle l'aurait fait hier qu'elle ne s'en souviendrait pas. Ne l'avait-elle pas fait, hier, d'ailleurs?

-« Absolument pas, on a le droit d'aller aux cuisines parce qu'on a faim. »

Mais mieux vaut pas s'attarder trop par ici, au cas ou Marzina ou Finn se réveillerait. Sait-on jamais. Et à Alix de presser le pas.

-« C'est Alix. Alix Ann même. Mais Alix ça suffit. »

Les couloirs sont assez peur éclairés. Elle a un peu la frousse, mais elle n'en laisse rien voir. Elle se secoue les cheveux, pour essayer de mieux voir. Elle aperçoit Gaetan, il a quoi? Sept ans? Peut-être moins, plutôt plus. Elle dit que son frère devait avoir cet âge, quand il était mort. A vrai dire, elle ne s'en souvient plus. Elle se demanda vaguement, alors, à quoi il ressemblait et à quoi il ressemblerait aujourd'hui. Et se reconcentre sur le chemin.

-« Pourquoi tu suis Finn partout? Tu le suis depuis longtemps? Tu es son fils? »

Qu'elle se demande, la gosse.
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Gaetan
Il est toujours admiratif, le môme, des gens qui savent ce qu'ils font, qui sont si surs d'eux, d'autant plus quand ces gens ont pas loin de son âge, soit une dizaine d'années, environ, on ne sait pas vraiment.

ça doit vraiment changer les choses de naitre dans une vraie famille, avec des vraies chambres, des habits propres tous les jours, à manger et tout et tout... Parce que ces enfants là, qu'il a guère croisés il faut l'avouer, l'ont quand même toujours marqué par leur confiance en eux, leur capacité à croire que rien ne leur tombera dessus, ni coup, ni taloche, ni pied au derche.

Y'a qu'à voir Alix. La maison fait la taille du petit village de bucherons d'où est originaire le manchot, et elle semble s'y repérer comme si de rien n'était. Et puis ce droit... il sort d'où ?


- t'as le droit d'aller aux cuisines quand t'as faim ? pour du vrai ? de toute façon nous on a pas de cuisine, alors t'as peut être raison, quand y'en a, on a le droit...

Et là, il reste comme deux ronds de flan. La mirette écarquillée, il s'étonne de la question, comme si Alix lui avait demandé s'il savait compter jusqu'à cent, ou écrire "ne m'oublie pas cette fois" sans faute. Des fois, on se demande ce qu'il passe par l'esprit des gens...

- bah non, Finn il m'a sauvé de la mine, après il a dit il m'apprendrait à écrire, puis après il a pris des flèches dans les fesses, pis après il m'a oublié partout, mais il revient toujours me chercher, ou alors il me dit où je dois aller, et voilà. ça fait trois hivers et deux étés maintenant.

Se rengorgeant soudain, souvenir d'un terme qui l'avait tant flatté il y a quoi... quelques semaines ? quelques mois ?

- je suis son page ! ou son écuyer... enfin tu vois, important quand même !

C'est beau la naiveté... C'est beau l'abnégation... C'est beau l'amour...

- dis t'es sure tu sais ? si t'as peur je peux te tenir la main, Raphaelle elle préférait quand on allait pêcher les écrevisses, pour pas tomber quand il fait nuit. je vois bien moi dans l'ombre.

C'est beau aussi, la galanterie. Surtout à dix piges. Surtout avec l'estomac dans les talons. Surtout avec une inconnue qui impressionne, et dont on ne sait pas si l'Irlandais a autorisé qu'on lui parle.
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Alix_ann
Elle s'étonne, la gosse. Elle marque un temps d'arrêt, reprend l'pas. Elle sait même pas quoi répondre et elle ne s'en donne même pas la peine au final. N'avoir pas le droit d'aller en cuisine? Depuis quand? Lui faire ça à elle? D'où?! Bien sûr, qu'elle peut aller dans les cuisines. Du moins, quand le château a l'air d'être plus ou moins endormis, - ne serait-ce que le strict minimum restant pour faire la garde, ou ce qu'il en reste - elle pouvait se faufiler en toute discrétion.
Quoi de plus simple quand on a un petit creux d'aller chaparder en cuisine?
Nan mais franchement quoi...


-« C'est un peu ton sauveur enfaite... Maintenant tu sais écrire? Il t'apprend à être un chevalier aussi un peu? »

Ca lui fait tout drôle, à Alix. Pas le bras, ça, à la rigueur, elle commençait à doucement s'y faire. Mais les gamins qu'elles rencontraient, dans son monde à elle, étaient tous aussi bien sapés qu'elle, avaient comme habitude de s'extirper de leur lit la nuit pour satisfaire le moindre caprice, de se laisser aller à toutes fantaisies. On les faisait pas chier, on les laissait traîner dans leur grand domaine et on les calmait à coup de cadeaux, on s'en occupait pas. A par une, peut-être.

-« Moi aussi, j'ai une sauveuse. »

Alix se sent un peu nerveuse. C'est peut-être simplement du au noir, ou parce qu'en prime elle ne trouve pas le chemin. Elle agrippe son unique main. Parce que c'est vrai qu'elle a peur elle murmure et puis parce qu'on lui a demandé gentiment aussi. Alix le trouva brave, en cet instant. En plus il voit dans le noir.
Mais des gamins comme ça, comme Gaetan, elle n'en avait jamais croisé auparavant. Alors il l'intrigue. Des gens comme ça, elle n'en rencontre presque jamais, si ça n'a été à cette guerre. Il a vécu encore beaucoup plus de crasses qu'elle, et même que lui il n'a pas peur du noir pour autant et lui laissait lui tenir la main. Ca lui faisait comme quand elle tenait celle d'Alesius, avant, ou de Lothar, quand elle pouvait. Et le noir a tout de suite moins d'effet sur elle.
Puis au croisement, elle hésite deux secondes quand même, et choisit de tourner à droite.


-« C'est quoi, cette histoire de flèches dans les fesses? C'était une fois où vous avez fait la guerre? »

Parce qu'elle est un peu curieuse, et puis croyez pas qu'elle allait passer un détail comme ça sur l'homme qui lui volait sa marraine à l'instant même.
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Gaetan
Instinctivement, et malgré l'allure de la demoiselle, il sent bien qu'elle ne sait finalement pas vraiment où aller... Jusqu'à ce qu'elle le tire à droite. Et bien allons y, droite ça lui porte chance, après tout, c'est le côté de son bras.

- ah mais je veux pas être chevalier moi... c'est pour les gens riches... moi je veux avoir une échoppe un jour, une à moi, tu sais, où je saurai faire des trucs et les gens diront "ça c'est du travail de Gaetan, du bon travail". et je trouve déjà j'aurai de la chance si j'y arrive.

Il devine dans l'ombre fébrile des torches le profil de la blondinette, et lui sourit sans qu'elle ne s'en rende compte. Elle a l'air gentille. Elle lui rappelle un peu Raphaelle, en moins capricieuse, mais après tout, il ne la connait que depuis 5 minutes, Alix a tout le temps de dévoiler un mauvais caractère.

- toi aussi t'étais coincée dans une mine depuis deux jours et quelqu'un t'a sauvé ? c'était qui ? tu la vois encore ta sauveuse ?

C'est fou ces points communs qu'on se découvre au départ d'une relation. Quoique dans le cas du rouquin, c'est assez rare. Peu d'enfants, finalement, enfin peu qui se comportent comme tels. Peu de roux. Et encore moins de manchots. Au final, ils ont de la chance d'avoir un point commun. Même si à la réflexion il imagine mal la jeune bretonne dans une mine, coincée ou pas.

- la flèche dans les fesses ? c'était en champagne je crois... ou en bourgogne, je sais plus. on arrivait, et boum, y'avait des soldats en face. j'ai pris la première pour le protéger, mais il a essayé de fuir, et hop, dans les fesses. mais il aime pas trop que j'en parle, parait que c'est un peu pourri d'avoir pris une flèche dans les fesses...

Gaetan se rend compte que la lumière s'accentue au bout du couloir qu'ils viennent d'arpenter, en rais formant un chambranle.

- dis je crois y'a une porte là bas, tu crois c'est les cuisines ?
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Alix_ann
Puis de descendre l'escalier... Une échoppe, c'est un bon projet, ça. C'est tranquille. Elle aimerait bien, elle, qu'on la fasse pas chier et qu'on lui laisse faire du pain. Elle en a fait du pain, et ça lui rappelle la douce odeur de ce pain. Parce qu'il paraît que c'est bien, pour des filles comme elle de traîner dans le village, d'aider les artisans. Même qu'elle s'était fait un peu de sous.
Coincer dans une mine? Vraiment? Alix fronce les sourcils, plisse le nez. Comment il a fait, dans cette mine, deux jours durant? Il aurait du mourir d'asphyxie les premières minutes ! Rien qu'y penser, ça lui donne envie de tousser.


-« J'étais perdu dans Paris, et j'étais tellement petite que je voyais pas plus haut que les genoux des gens. Et y'avait plein de gens. Pleins de gens qui parlaient pas le breton. Mais ma sauveuse, qui s'appelle Yolanda, elle est venue me récupérer et elle m'a donné à manger et elle m'a gardé chez elle après. Elle s'est occupée de moi avec beaucoup de bonté pendant les cinq années suivantes. »

Elle se trouve un peu cruche, quand elle disait ça. Son histoire ne faisait pas du tout le poids contre celle de la mine. Bref, vient l'histoire des flèches.
Des vrai flèches plantées dans les fesses. C'était bien comme ça qu'on lui avait dit mais elle n'y avait pas cru, au début.
Alix éclate de rire. Celle-ci à coup sur elle la ressortirait. Tout était bon pour faire montrer à sa marraine le vrai visage de cet homme ! Aussi gentil soit-il avec elle... ce n'était qu'un modeste détail !
Puis là, juste devant elle !


-« AAâââh... »

De serrer la main fort l'espace de seconde, de se crisper. Et de se rendre compte que ce n'était qu'une mauvaise ombre. Encore.
Elle se reconcentre sur Gaetan, se remet de ses émotions.
Une lumière? Une pièce allumée? Nouveau froncement de sourcils, de plissement de nez, son regard se concentre sur la porte sus-nommée
Non, ce n'était pas les cuisines, à moins qu'elle se plante encore.


-« Oui.. euh... »

Mais non, elle était sûre que non, elle se serait trompé? Et de trottiner, conduisant le manchot, jusqu'à la porte et de tendre l'oreille, prudente.
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Marzina
Et dans cette même pièce, à la lueur de la bougie, Quiberon et l’Irlandais.

« Bon d’accord, je vais le faire. »

Soupir blasé de la blonde. On peut pas vraiment dire qu’elle le fasse de gaieté de cœur, mais bon, il faut savoir assumer ses responsabilités.
Enfin, elle est quand même fâché qu’il l’y oblige. Alors elle grommelle.


« Nann mais approchez aussi ! Je peux pas faire ça à distance ! »

Faut pas exagérer non plus, déjà que c’est lui qui veut, alors si en plus il n’y met pas de la bonne volonté, on n’est pas sortis de l’auberge !
Elle vient tout contre lui, commence son ouvrage. Ses doigts manient l’outil avec précaution, c’est qu’il est sensible pour ces petites choses !
Aller. Retour. Aller. Retour.
On ne lui a jamais appris, ces choses-là, on les apprend sur le tas, dans l’urgence. C’est pas si compliqué en plus, ça vient tout seul à force de pratique.
On finit par prendre le coup de main.


« Aaah ! Je crois que ça vient, qu’en dites-vous ? Je suis plutôt douée je trouve ! »

C’est qu’elle commencerait presque à y prendre plaisir ! Le plus compliqué, c’est le fait de faire ça là debout, il bouge quoi.

« Haaan ! Mais arrêtez de bouger, elle m’échappe ! »

Ca y est, elle est furieuse maintenant. Elle n’a pas envie de tout recommencer parce qu’il ne sait pas attendre une minute !

« Hmmm…Je crois qu’on va pouvoir conclure, c’est du solide ! »

Suffit de ne pas se louper maintenant. La fin c’est le plus important, c’est l’aboutissement du travail préalable.

« Quand vous gesticulez comme ça j’arrive pas à la rentrer correctement ! C’est pas facile de viser vous savez ! »

Mais oui, bien sûr qu’il sait. C’est bien pour ça qu’il lui demande à elle de le faire !
Et ce qui devait arriver arriva. Une petit cri aigüe et la blonde tempête.


« Gast ! Brute ! Vous m’avez fait mal ! »
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Finn
Ça lui a pris comme une envie de pisser. En pleine nuit, oui. Il y a des choses qui ne peuvent vraiment pas attendre.

- « A la bonne heure. Ça fait des semaines, j'en peux plus moi. »

Il ne peut décemment rester dans cet état. Et par sa faute.

- « Vous allez pas souffler tout du long, dites ? C'est quand même vous qui m'avez sauté dessus, je signale. »

À son tour de râler tandis qu'il s'approche contre elle, le plus possible, se mettant à disposition.

- « J'en dis que vous la tenez comme un manche ! Votre mère ne vous a donc rien appris ? »

Et forcément ça traîne, pour son plus grand bonheur.

- « Mais activez bon sang, je sens plus mes jambes.. plus vite ! »

Grognement du Gaélique.

- « Oui enfin c'est pas la peine de tirer dessus comme ça. Vous allez finir par me l'arracher !! »

C'est qu'il aurait l'air con avec une moitié de bout et le reste qui pend lamentablement. Ce qui ne l'empêche pas elle de protester, et ce qui devait arriver arriva. Quand on sait pas se concentrer deux minutes aussi, c'est inévitable. Et de s'écrier soudain en voyant le sang perler sur le bout de son doigt :

- « Ahhh allez pas faire de tâche sur mon pourpoint ! »

… Maintenant qu'elle l'a ENFIN recousu. Après l'avoir sauvagement éventré avec sa dague quelques semaines plus tôt car elle ne sait tout bonnement pas prendre le temps de retirer quelques malheureux boutons.

D'un air suffisant, le vieil emmerdeur examine alors l'ouvrage sur ses nippes avant de daigner s'intéresser à la piqûre d'aiguille, roulant des yeux.


- « C'est rien, là... Vous voulez que je suce ?.. »
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Gaetan
Ouch... Une ombre passe, et la menotte trépasse... Purée, ça serre fort une demoiselle quand ça flippe pour pas grand chose. Et c'est pas qu'il y tient plus que ça, à sa main, le manchot, mais c'est quand même la seule qu'il lui reste... Il lui lance un regard noir, qu'elle ne percevra pas dans la nuit, et qui s'adoucit de toute façon. Si l'Irlandais lui aura appris quelque chose, en dehors d'écrire Gaetan sans faute, c'est que que les filles, c'est différent, ça a peur, et faut pas avoir peur devant elle.

Ce qui tombe bien, le rouquin en a vu d'autres, et une flammèche qui tremblote, c'est pas du genre à l'effrayer. Non, en revanche, plus ils s'approchent de la porte qui laisse passer les rais de lumière, plus il a peur. Non pas de la lumière. Non pas non plus de la porte. Mais surtout de la voix qu'il croit reconnaitre.


- haaaaaaan !

Demi tour, demi tour, demi tour... VITE.

- haaaaaaaaaan !

De sa main il entraine la blondinette derrière lui.

- les cuisines c'est nul, allons euh... ailleurs !

Partout, partout sauf là. Parce que cette voix, il la reconnait entre mille. Cette voix, elle était censée se trouver dans la chambre devant laquelle il dormait avant qu'Alix ne vienne le chercher. Ce qui veut dire qu'il a failli. Gravement failli. Et maintenant qu'il court dans des couloirs inconnus, avec une inconnue accrochée à sa main, il ne sait ni où ni pourquoi.

Genre il pourra échapper à sa punition.

Rien à voir avec ce qu'il a entendu. Déjà parce qu'il n'y entend goutte, ensuite parce qu'il s'en fout, qu'enfin des conversations pareilles, devant la porte de Finn, je vous laisse deviner combien il en a entendues, et des biens pires.


- euh... tu veux euh.. t'aimes la lune ?

Dehors, il n'y a pas de porte. Toujours ça de gagné.
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Alix_ann
Alix tend l'oreille, c'est bizarre. Qu'est-ce qui se trame dans cette pièce? D'autres gens seraient donc venus pour manger SA nourriture qu'elle allait elle-même chiper? Au péril de sa vie? Les auraient-ont devancés, les deux mômes en perdition sur le chemin du doux réconfort procuré par une bonne cuisse de volaille? Ou un faisan délicatement parfumé aux herbes?

-« Kaoc'h ! »

Ses yeux s'écarquille. Des conversations pareilles c'était pas chez la Duchesse Yolanda qu'elle en avait entendu, la mioche. Plissement de nez. Décidément elle va finir toute ridée. Mais qu'est-ce qu'ils foutent dans cette cuisine, en plus? Dans la cuisine de SA marraine?!

-« Inique ! »

Et alors qu'elle était à deux orteils de foncer dans le tas pour aller prendre SA nourriture elle se retrouve extraite par l'arrière vers.. vers l'opposé de la porte !
Mais diancre ! Qu'est-ce qu'il se passe. Elle n'a à peine le temps de reconnaître la voix de sa douce marraine qu'elle se retrouve des mètres plus loin.

Trottiner derrière Gaetan, un pas, deux pas, ne pas s'emmêler les pieds. Foutrecul, c'était fatiguant.

Doucement tire sur le bras de son comparse, un peu par fatigue, un peu par protestation.


-« La lune? »

Nouveau écarquillement des yeux. Et le faisan aux herbes?!

-« Et Marzina? Je crois qu'il lui arrive malheur, il faut aller la sauver... non? »
...
-« Nan? »
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Gaetan
Zut... il était à un bras d'y arriver... un bras d'échapper à la fureur d'un Irlandais dérangé en plein rut. Bon, Gaetan ne sait absolument pas en quoi ça peut concerner, ni exactement ce que peuvent signifier les phrases qu'il a entendues, mais s'il y a une chose qu'il sait, c'est qu'on n'entre PAS dans une pièce où Finn discute avec une femme. Jamais. C'est comme ça, et il l'a appris très tôt.

Alors non, il n'a pas très envie d'y retourner. D'autant qu'Alix a décidé de parler de nouveau dans sa drôle de langue et qu'il n'a pas tout compris. D'un coup, il se demande si elle se moquerait pas un peu de sa tronche, si elle aurait pas choisi de rire du petit manchot roux...


- Marzina ? en danger ? avec Finn ?

Il la regarde étrangement.

- Finn c'est le plus fort, il est pas méchant avec les filles, bon des fois ils les abandonnent, mais c'est tout. elle craint rien tu sais avec lui.

Puis... l'enfant un peu asocial se rend compte que s'il veut avoir des amis un jour, qui ne soient pas irlandais et colériques, il lui faut prendre sur lui. Alors tant pis pour la punition, après tout, les coups, il connait, et puis ça forge le caractère qu'il dit, le Gaélique. Faudrait pas qu'il devienne un gros qui se la pète. Alors, magnanime, il propose :

- mais si tu as peur, on peut y aller. mais faut pas entrer sans frapper et dire très très fort qu'on est là.

Tope là ? bon, dur, vu qu'il lui tient la menotte avec sa seule main, m'enfin l'idée est là.
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Alix_ann
-« L'Irlandais? Pas méchant avec les filles? »

Et elle est pas convaincue, Alix. Elle est même très très sérieusement dubitative. Et ça se voit. Dans la mesure où il fait noir, moins, cependant. Mais elle le sent, dans les yeux de Gaetan, que ça le dérange. Même si elle ne les voit pas tant que ça, alors elle ne le ressent pas tant que ça non plus. Mais elle était dotée d'une certaine empathie, tout de même. Dans la mesure où dans son milieu, l'empathie était une notion très relative.

Quelques secondes, elle est envahie par le doute. Il faut dire que la Lune, elle aimait bien. Ce noir, cette lueur ronde aux reflets blond qui pointait son nez au milieu, qui lui rappelait le symbole de sa famille, par ailleurs. Celui des Kermorial, de sa mère, de sa tante, qu'on retrouvait même sur son blason. Ca lui rappelait Yolanda, aussi, avec plus d'affection encore. Et, inexplicablement ça lui serra le coeur.


-« De toute façon... »

Puis, c'était pas complètement faux. Pas complètement vrai non plus... Puis Marzina elle savait amplement se défendre. C'est qu'elle tilte, lorsqu'il lui parle d'abandon. Elle manque un battement. Et elle prend alors une grande décision.

-« Bon, c'est par où qu'on va la voir, la Lune? »

Elle prend la décision que de toute façon les adultes font toujours leur bêtise. Qu'ils finissent toujours le coeur brisé. Mais que de toute façon, quand ça arrivera, elle sera toujours là, elle. Et que puis pour l'instant l'Irlandais rendait Marzina heureuse. A leur manière d'adultes d'être heureux, une manière encore incompréhensible pour elle. C'est vrai, pourquoi accorder tant d'importance à un être qui va vous filer dans les doigts du jour au lendemain? Elle en avait vu tellement, Alix, des couples se briser, se déchirer. Elle en avait vu tellement de ces petits bonheur insignifiants sur lesquels comptait tant les grands s'effacer en quelques mots que ce soir elle admit qu'elle ne pouvait rien y faire.

Et d'pointer une direction du doigt.
En plus c'était vachement plus drôle de se faire un ami et d'aller regarde la lune avec.


-« Moi j'aime bien par là, parce que on peut monter pas trop difficilement sur le toit de cette maison. Mais par contre, il y a des monstres. »
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