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[RP] Shprong ! Pfou ! Chbouing !

Gaetan
il n'a pas peur des monstres. En dix, ou neuf, ou onze ans, il a eu l'occasion d'en rencontrer. Et des pires. Son épaule vide en témoigne. Il se fiche de la nuit, des monstres, et de pas mal de choses à part les punitions.

- je te protégerai, je sais me battre tu sais...

Oui il sait. Non pas qu'il ait voulu apprendre, mais la vie, sa vie, a fait que oui, il a appris à manier un manche, il a appris à blesser, voire tuer. Il sait se défendre, ce manchot malingre. Parce qu'on le lui a inculqué, de force.

- si on y voit la lune, alors c'est chouette... je trouve ça beau...

Oubliés les éclats de voix derrière la porte, oubliés les coups, oublié le creux de l'estomac...

- tu me montres ?

Et elle lui montre. Dans un noir où elle voit moins que lui, elle indique la direction, et il la guide. Menottes liées, ils avancent dans l'obscurité relative d'un chateau trop éclairé, d'une lune trop pleine, et ils progressent. Puis...

- faut escalader quand même...

Alix avait dit pas trop difficilement. Mais il n'a qu'un bras. Et le toit d'une maison facilement escalable est pour lui un obstacle incommensurable. Devant elle, et parce qu'il déteste être faible -sinon il s'en prend une- il fait son fier.

- vas y je te fais la courte échelle, j'arrive
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Alix_ann
Elle le lui montre, lui indiquant quand il faut se méfier du dénivelé, quand il y a un arbuste devant qu'on ne verra presque pas, elle s'en prend un, d'ailleurs, à un moment. Mais ça se remarque à peine, dans ce noir.
C'est vrai qu'il était courageux, Gaetan. Et elle en avait rarement vu des gens courageux comme ça. Elle était contente parce qu'elle avait jamais pu aller voir la lune avec un ami, elle avait toujours voulu fait ça avec Lothar. Mais Lothar habitait loin. Et avec Gaetan, qui était courageux et qui la protégeait, c'était aussi bien. Finalement.

Le toit en question était celui d'un bâtiment semi enterré, disons qu'on avait qu'à escalader ce presque mètre qui séparait le haut de la tête des protagonistes à la première tuile à proximité.

Alors, dans une tentative de courte échelle dont on ne peut que considérer la bravoure. Alix, candide, lève son pied pour qu'il cherche appui sur Gaetan. Pensez bien qu'avec une main, ça ne marcha pas bien.


-« Et ton bras, qu'est-ce qu'il a? »

Pourquoi qui s'cache?

-« Ca va repousser, un jour? »

Qu'elle demande, candide. C'était un peu con, comme question. Mais ça elle était loin de se le figurer.
Et d'appréhender le fameux toit. Gaetan, son unique bras.
D'un geste elle demande la permission de monter sur son dos. Elle ne veut pas le vexer, mais elle a peur de le casser encore plus. Il est si mince... Alix relève les pans de sa robe de chambre, s'accroche de ses deux bras.

Péniblement, elle y monte sur ce toit, arrive à se stabiliser, époussette sa jolie chemise de nuit qui doit être toute crade, maintenant. Et lui tend sa main d'en haut.

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Gaetan
Il est rassuré, Gaetan. Par la hauteur relative de l'obstacle, qu'il n'a pas bien vu. Alors oui, c'est pas facile, moins inaccessible qu'il ne l'avait d'abord cru... Puis, les questions d'Alix. Elles ne le surprennent pas, juste qu'il n'a plus l'habitude qu'on les lui pose. Il ne fréquente plus personne depuis... depuis quasiment toujours. A peine les gens qui entourent Finn, par intermittence, toujours.

C'est drôle, Alix lui fait penser à Raphaelle. Jeune fille noble, une certaine idée des choses, complètement inculte de ce qui fait la vraie vie, mais tellement bien élevée. Une jeune fille toujours propre, toujours à savoir ce qu'il faut faire ou pas, si faibles et si fortes... Une Raphaelle, moins écrevisse, mais peut petre cache-t-elle son jeu... Il y pense et repense, nostalgie d'un enfant de dix ans qui se rappelle une amie qui ne lui répond plus. Elle n'a pas tort, il ne vaut rien, et il le sait.

Pour ça qu'il ne fait pas de manière pour se mettre à quatre pattes comme un chien pour qu'elle grimpe sur son dos et atteigne son objectif. Il ne fera jamais partie de leur monde, et apprécie ces apartés à leur juste valeur : celle d'une nuit, une semaine, mais qui sera oubliée quand on leur rappellera leur rang. Bien sur, il ne le pense pas comme ça, le môme, mais il le sent. C'est dans l'ordre des choses.

Pendant qu'elle grimpe, il répond.


- mon bras, on me l'a coupé comme ça, un soir, des chevaliers, parce que j'étais roux et que j'étais seul... Dans un souffle. ça a fait mal...

Sauf qu'il est pas du genre à se plaindre, et même qu'à la belle il balance un sourire qu'elle ne verra pas, presque amusé. C'est comme ça quand on n'a pas le choix, on en rit ou on en crève.

- non ça repoussera pas. jamais. j'ai qu'un bras.

Et d'oser.. parce que si on lui en a posé des questions, lui l'a peu fait.

- ça t'embête ? tu détestes ? tu crois que je pourrai jamais rien faire ? tu veux pas de moi comme ami ?

Dit-il en attrapant cependant la main tendue qui lui permet, parce qu'il a cueilli tellement de navets à une main (merci Mata) qu'il a un bras très fort, de grimper la rejoindre. Et s'asseyant sur ce semi-toit, face à une lune pleine qui semble leur tomber dessus tellement elle est grosse, de serrer la menotte qu'il attrape.

- c'est beau non ?
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Alix_ann
-« Euh.. »

Comment dire? Qu'il le porte bien? Que ça lui va à ravir? Que ça donnait une impression un peu asymétrique mais que tout lui allait?
Déjà, elle tente de se remettre qu'on ait pu couper le bras d'un enfant alors qu'on est un chevalier. A ce moment elle s'empêche de lancer le traditionnel
Même que mon père c'est un chevalier! qui suivait en temps normal chaque évocation de cette activité plutôt noble. Mais il n'a pas l'air de s'en faire, alors elle se retient aussi d'un Haaan.. Gast... qui signifie sa propre douleur rien qu'à entendre ça, faisant mine d'être aussi courageuse que lui.

-« Bien sur que si ! »

Quelle drôle d'idée, de pas être ami avec quelqu'un parce qu'il a pas de bras.

-« Et puis c'est juste un peu bizarre, mais c'est pas grave d'abord ! Ca doit juste être super difficile pour couper sa viande... »

Elle a l'air un peu horrifiée, lorsqu'elle dit ça.

-« Mais je te la couperais ta viande si tu veux ! »

Qu'elle dit en le tirant vers elle avec la force qu'elle a, qui a bien pousser d'ailleurs comme force. Elle garde sa main bien dans celle de Gaetan et dresse les yeux jusqu'à la Lune. C'était joli, assurément. Elle tend les yeux.
C'est beau? Grave...
Alors elle se tait quelques secondes, se recueillant, muette, devant la splendeur céleste qui lui ait offerte à admirer.


-« Comment ça s'fait qu'elle tienne? Et elle sert à quoi? Tu la regardes souvent? Ma maman c'était un peu son emblème, la Lune. Même que j'en ai un sur mon blason moi. »

D'lever l'museau, pas peu fière.
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Gaetan
Limite vexé...

- je peux la couper tout seul d'abord !

Il retient un "quand j'en ai", parce qu'il faut avouer que de la viande, c'est pas tous les jours qu'il a occasion de s'entrainer à en couper... N'empêche que pour un manchot, il se démerde, il a eu le temps d'apprendre. Finn est le maître parfait pour apprendre à se débrouiller par soi-même.

Préférant se concentrer sur le reste, il s'accroche à la main tendue comme la misère au riche monde, et à la force des mollets que les pierres qui s'effritent sous la terre qui les maintient, il grimpe, sans trop forcer sur le bras d'Alix. Jusqu'à atterrir, à bout de souffle, et pas seulement à cause de la grimpette. Il a toujours été ébloui par la lune.


- je ne sais pas Alix... mais je la trouve jolie. et oui je la regarde souvent. Finn se couche tard, et donc moi aussi, et même des fois, mais faut pas lui dire, je sors pendant qu'il dort, pour la regarder... je la trouve... calme.

Et soudain, cette main, cette unique main, qui n'avait pas lâché celle de la demoiselle depuis leur escapade puis escalade, cette main s'échappe. Il en sait peu, le manchot, trop peu, sur le monde qui l'entoure. Mais il sait qu'un blason, ça veut dire noble, ça veut dire gros qui se la père, dixit Agnès de St Just, ça veut dire pas de son monde, ça veut dire riche, ça veut dire qui le déconsidère, ça veut dire chevalier, ça veut dire qu'on leur parle en disant vous même s'ils sont tous seuls, ça veut dire qu'on est pas du même univers, qu'on parle pas pas pareil, qu'on peut pas se mélanger. Et ça, Gaetan, il a beau n'avoir que 9 ou 10 ans, il le sait déjà. Il l'a vécu avec Louve, il l'a vécu quand il a eu le malheur de parler au fils d'Agnès, il le sait parce qu'il n'a qu'un bras. Et d'un coup, les cinq centimètres qui les séparent se font cinq mètres. Et il sait qu'il ne peut pas les franchir. Parce que sinon, il le paiera.

- un blason... ça doit être chouette...

Dit-il sur un ton si triste... un blason.. adieu notre amitié. Dommage... tu avais l'air tellement chouette.
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Alix_ann
Elle le voit bien qu'il est vexé. Elle ne dit rien, elle préfère se taire. Elle s'en veut de l'avoir froisser. Et puis tant mieux, si il arrive à couper sa viande à une seule main même si elle ne comprend pas comment ça peut-être physiquement logique.
Puis elle se re concentre sur cette Lune à la lumière qui ploie au dessus de leur tête. On la voit encore mieux maintenant que ce nuage là à décamper.


-« Calme? »

Calme? Ca l'étonne, ses yeux s'ouvrent, encore. Tellement influençable, cette paire de mirette. A s'écarquiller à la moindre occasion, ne cherchant pas à masquer ce qui se passe sous cette chevelure blondasse.

-« Pourquoi, calme? »

Parce qu'elle voit pas trop en quoi ça peut-être calme. Ce n'est pas comme si elle chahutait beaucoup en temps normal. Elle ne s'était jamais fait cette réflexion, Alix. C'est vrai qu'on a peine à la remarquer, la Lune. Il faut bien lever les yeux, on la remarque parce qu'elle brille de milles feux. Mais la plupart du temps elle est discrète. Alors elle hausse les épaules, comme pour donner son assentiment. Parce que réflexion faîte, le soleil lui ne nous laisser guère le choix de lui prêter ou pas son attention en général. Surtout les longs après-midi d'été.

Et puis, sans crier gare la main la quitte. Elle ne comprend pas, elle gesticule un peu comme pour faire remarquer sa présence à nouveau. Elle voit bien, que ça marche pas. Elle a le coeur qui la pince. Elle pince les lèvres. Elle a le rouge qui lui monte aux joues.
Et heureusement, il enchaîne.
Elle balbutie, et puis improvise.


-« Non. Enfin, c'est joli, sauf certains. Ca décore les portes, les coches. Ca fait son petit effet mais... Mais y'a pleins de trucs plus chouettes que ça. Moi je veux apprendre à en dessiner, un jour. »

Elle s'arrête, elle se sent un peu con.
Alors, doucement, elle s'assoit sur le toit avec prudence, pour ne pas trop se casser la gueule. Alix ne sait plus quoi dire, elle sent bien que quelque chose s'est produit, elle ne sait pas quoi. Le silence passe, pesant. Simplement, elle préfère demander :


-« Qu'est-ce qui a ? Tu es fatigué peut-être ? »

Et de remuer les orteils. Ce serait bien dommage, parce que moi non.
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Gaetan
Non, il n'est pas fatigué. Pas une seconde. Dormir sur le parquet devant la porte d'un Irlandais peu porté sur le coucher à l'heure des poules, ça permet une vie un poil noctambule, sans que ça ne gêne les performances du lendemain. Parce qu'au final, à part s'occuper de Calamité, il n'a pas grand chose à fiche depuis qu'il est ici... Finn ne le réclame pas, il n'y a ni guerre ni campement... En gros, il pourrait rester là toute la nuit que ça ne changerait rien au lendemain.

- je suis pas fatigué... c'est juste que...

Il ne s'est pas éloigné, mais ne tend pas sa main pour autant. Il comprend bien qu'elle a saisi qu'il s'éloignait. Elle se trémousse, elle change de position, elle bouge les pieds... Le môme n'est pas dupe, il a assisté à trop de scènes entre adultes, à trop de faux semblants, il sait qu'elle a compris. Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'elle n'a pas compris pourquoi.

- pis j'aime bien être là... elle est calme la lune parce qu'elle bouge pas, ou peu, parce qu'elle est là même le jour, parce qu'elle pique pas les yeux et qu'elle regarde tout le monde pareil...

Alors que le soleil, ça brule en été, ne réchauffe pas en hiver, ne brille que pour les nobles, aveugle les autres, il aime moins, on l'aura compris.

- je savais pas que tu étais noble. moi je suis pas tu sais.

Il n'en a pas honte, il est né comme ça. Faut de tout, sans pauvre, y'aurait pas de riche. Mais il sait ce que ça implique. Malgré tout, pointant son minois crasseux vers la blondinette, il ajoute :

- mais si tu veux on peut être amis jusqu'à ce qu'on te dise que c'est pas permis...

Parce que oui, elle est chouette. Et qu'il n'a pas d'ami, Gaetan. Quelque part, ça lui manque. Alors tant pis s'il doit souffrir ensuite... mais pour l'instant, sous cette lune pleine qui aurait pu l'attirer à la cérémonie de Chimera s'il avait été invité, il sourit à la jeune Montfort, avant de se tourner de nouveau vers la lune, et de tendre une nouvelle fois sa jeune main vers la sienne.

- pourquoi tu dors pas la nuit toi ?
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Alix_ann
Et de la ressaisir. D'où ils ne pourraient pas être ami? D'un coup ça lui fait peur. Alors elle fixe la Lune. Elle se demande si c'est cool d'être la Lune, elle se demande si c'est reposant, comme activité. Alors quelques secondes elle sent qu'elle est fatalement autre, qu'elle est fatalement soumise aux événements terrestres. Qu'elle va creuver, par exemple, et son nouvel ami un jour aussi. Que la Lune, elle est toujours là, qu'elle voit tout de haut, qu'elle les nargue carrément. Elle se sent minuscule et ça lui fait du mal.

-« Et alors? »

Qu'elle dit sur un ton désinvolte. Mais elle sait très bien pourquoi. Cependant ce qu'elle sait encore plus fort c'est combien elle n'a plus peur d'aller à l'encontre de ce qu'on lui dit de faire. Être toujours tirée à quatre épingles, fermer sa gueule devant les grands, baisser la tête. Ca, elle savait le faire. Et le faire lui permettait, par derrière, d'en avoir que peu à faire.

-« Je suis amie avec qui je décide d'être ami. Personne ne peux les choisir pour moi. »

Pas si sûr... Qu'elle est douce l'insolence d'une enfant qui rentre dans l'adolescence. Mais c'était drôlement excitant, il fallait l'avouer, de ne pas être ami avec qui il le faut. Et d'abord, Finn et Marzina étaient amis eux aussi.
Elle reprend la main d'un geste décidé.


-« Parce que j'arrive pas. Parfois j'attends, je prie très fort de dormir. Mais ça ne vient pas. Ça me fait peur. Et quand je dors, je vois les gens mourir. »

Elle se rend compte que c'est un peu con. Il a du en vivre plus qu'elle, des guerres. Et pourtant elle est certaine ça ne lui fait pas ça.

-« Et puis la nuit personne n'est réveillé. On peut faire tout ce qu'on veut personne ne nous surveille... Non? Et toi alors? »

Et ça, c'est le plus cool.
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Gaetan_
Qu'elle est douce, cette menotte qui reprend la sienne d'autorité. Un baume sur le coeur un peu délaissé d'un manchot maltraité.

- tu sais... faut pas réfléchir. et voir des morts c'est pas grave. ils sont aussi bien où ils sont. tu peux les voir, et continuer à dormir. c'est même bien d'y penser, ça évite de les oublier... alors penses y quand tu dors, mais te réveille pas pour ça...

Non pas qu'il en ait connu tant que ça des morts. Mais il imagine. Lui ne se souvient plus de sa famille d'origine, mais c'est peut être parce qu'ils ne sont pas morts, et qu'ils ne le visitent pas la nuit. Pas qu'il s'en plaigne, vu comme il était traité chez eux...

- moi j'aime bien parce qu'on me demande rien... mais d'habitude, quand on me réveille pas je dors...

Il ne le lui dira pas, même pas sur qu'il y pense, mais il n'a pas la même vie que la jeune fille. Lui a des tâches à accomplir, il doit s'occuper de sa mule, il doit nettoyer les affaires de Finn, se tenir à disposition, apprendre à lire et écrire... les journées du môme sont bien remplies, et les nuis d'autant plus nécessaires.

Il ne lui dira pas non plus, mais les nuits du manchot commencent tard. Quand Finn consent à rejoindre sa chambre. Parce que pour avoir tenté de se coucher avant l'Irlandais, il en avait déduit que c'était une très mauvaise idée. Car pire que se faire marcher dessus par une fillette, il y avait se faire marcher dessus par un gaélique ivre et sa future femme du moment.


- sinon je regarde la lune, comme ce soir. mais jamais avec quelqu'un d'autre en fait... t'es la première.
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