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[RP] Le Choc des Titans, la rencontre Deux Superpuissances

Endymion
Bien installé dans sa nouvelle province, l'archevêque de Vienne ne pensait pas faire un nouveau voyage de sitôt, il s'était donc trompé. Enguerrand de la Mirandole, qu'il ne connaissait finalement pas depuis longtemps comparé à d'autres, lui avait demandé de l'accompagner dans un voyage vers Paris, apparemment pour rencontrer de nobles bretons.
Leur relation avait d'abord était uniquement épistolaire, au moment où le jeune duc avait eu besoin des connaissances et capacités héraldiques de celui qui n'était alors qu'évêque et débutait dans cet art difficile. Il avait alors expérimenté de nouvelles choses, sortant des sentiers battus des réalisations plus classiques venant des hérauderies nationales, prélude aux changements qu'il apporterait au Collège Héraldique Pontifical.
Puis vint leur rencontre, à Vienne, où ils avaient pu faire plus ample connaissance et se rapprocher davantage, confirmant ce que les lettres échangées laissées deviner sur l'un et l'autre.
Toujours est-il Endymion avait pris la route du Mussidanais, accompagné par quelques gardes épiscopaux et pages, car si à une époque les clercs, de quelque niveau que ce soit, pouvaient voyager seuls sans danger eu égard à leur dignité ecclésiastique, ces temps étaient bel et bien révolus. Ils devenaient même pour certains marauds et autres hérétiques dévoyés des cibles privilégiés à attaquer.
Ainsi se retrouva-t-il à suivre le coche du duc souverain, avec les vassaux de ce dernier, se demandant au fond de lui à quoi il pouvait bien servir au milieu de tous ces nobles militaires. Mais c'était l'occasion de revoir Paris et ses hôtels particuliers, une image bien différente des campagnes qu'il avait traversées au fil de ses rares voyages.

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Archevêque de Vienne - Primat de France
Flex
« - Allons allons Madenig, modères tes propos je t'en prie, ta grande sœur ne te veut aucun mal.

Enguerrand Mirandole venait d'écouter le discours provocant de Madenig envers sa sœur Luna. Le jeune homme ne faisait que lui rappeler que les deux enfants devaient rester souder tout le temps. Bien qu'il puisse accepter l'idée de s'envoyer des fions de temps en temps, la relation entre Luna et Madenig lui importait beaucoup. Enguerrand n'avait ni frère ni sœur de sang. Pire qu'être orphelin, il avait grandit sous la pression d'un regard paternel conservateur et inquisiteur à son égard. Aujourd'hui, devenu père à son tour, Enguerrand avait choisi d'élever sa descendance d'une manière beaucoup plus différente. Il voulait qu'ils sachent qu'ils pouvaient toujours compter sur lui.

La rencontre avec la famille Montfort est une rencontre officielle. A défaut de les nommer par leur titre Madenig, je te conseilles vivement de respecter les nobles du Mussidanais. Ils nous protègent au péril de leur vie.

Le ton se voulait réprobateur du terme sbire trop péjoratif à son gout. En descendant de la calèche, le borgne inclina sa tête en direction de Endymion. Il lui dit alors :

Ce jour est béni de votre présence monseigneur. Le très-haut nous accompagne comme toujours. »

Il tendit sa main pour aider d'une part ses enfants à descendre après lui ; le borgne huma l'air parisien et fit quelques gestuelles pour se dégourdir les muscles des jambes et des bras. Il offrit son avant-bras à sa jeune fille bien-aimée car c'était avec elle qu'il souhaitait accompagner Madenig dans l’hôtel des bretons. Le stress montait petit à petit. Enguerrand voulait bien faire pour ses enfants. Il croisa le regard de la baronne du Fleix pour y trouver la lueur du courage qui lui permettrait de faire le premier pas. En s'avançant sur le parvis de la résidence, accompagné de ses proches, Enguerrand Mirandole frappa à la porte avec le bout de son pied.
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http://flexrr.tumblr.com/
Else
Plus encore que le scepticisme affiché d’une tante, l’entêtant parfum d’embrouille a raison de mini-blonde. Tout en elle crie l’inquiétude : la main qui s’agrippe, les yeux qui furètent, le ton qui vacille… Et soudain, dans le secret d’un crâne trop peu rompu aux jeux de pouvoir, une décision s’impose comme un poing qu’on abat. Fini de jouer. Plus d’égards. La môme a raison : ceci est une guerre. Kermorial n’a que trop lanterné, ménageant un ennemi qui s’en moque souverainement.

Elle presse la menotte enfantine, et d’un air de « je m’en occupe », l’attire à l’écart de l’agitation. Il faut agir, maintenant. A mi-voix, regard bleu acier planté dans les orbes héritières, elle souffle :


- Non, Alix. C’est après toi qu’ils en ont. Il faut que tu m’écoutes attentivement. Taliesyn de Montfort veut te marier. Et ça n’arrivera pas.

Je ne laisserai pas faire. Je me battrai, tu sais ? La môme semble si fragile… mais derrière les rondeurs de l’enfance dorment des forces salutaires. Marie les avait, bien que la provision ait fini par fondre dans son tonneau percé. Elisabeth en a encore sous le coude, plus dure, moins perméable. Et Alix ? Quelles ressources ?

Nombreuses, doit espérer sa tante, car elle devra avaler beaucoup en peu de temps. Parlons vite, et bien.


- Tu n’es pas son objet. Tu n’es pas une carte qu’il peut jouer comme il l’entend. Tu comprends, Alix ? Suzerain, oui, mais pas maître. Viens, maintenant. Allons-nous en d’ici.

Comptant que les plus à craindre, dans leur désintérêt pour la môme, n’y prendront peut-être pas garde, et que la marraine, si elle voit, comprendra la manœuvre, Elisabeth récupère la main de la petite, et ouvre la porte… pour découvrir l’hôte, sans doute, suivi par sa maison. Bon. Pour le départ en douce, c’est raté ; départ en fanfare, alors ?

- Enguerrand de la Mirandole, je suppose.

Il en a la mine. Rien à voir avec l’œil manquant – encore un borgne, d’ailleurs… c’est la loi des séries. C’est l’attitude. Et la position, premier du rang. Du reste, s’il objecte à l’appel d’un nom qui ne lui appartient pas, elle le verra vite… mais non. Elle poursuit, donc.

- Elisabeth Kermorial. Archidiaconesse de Nantes. La tante d’Alix Ann de Montfort-Kermorial. Et jusqu'à preuve du contraire, celle qui décide de son sort, conjointement avec Marzina de Montfort-Penthièvre. Tiens, l'alliée. Ramène-toi, un peu. C'est l'heure de mettre les points sur les i. J’espère que le voyage n’a pas été trop pénible, car je crains que vous l’ayez fait pour rien. Il n’y aura pas de mariage.

Ça, déjà, c'est dit.
Taliesyn_de_montfort
"Les loups doivent cacher leurs crocs"


    Le plaisir de pouvoir croiser de la testostérone de temps en temps sont de plus en plus rares. Alors jouer les gros bras, ca fait pas de mal. C'était quand la dernière guerre déjà?

      Haha ! Ces dames accueilleraient-elles quelques passagers clandestins ? On va finir par manquer de place sur ce toit.


    C'est pas un paysan qui court là bas? Ca serait mal vu? Ouais, on va p'tet éviter quand même de se laisser emporter par l'excitation, reprenons nos esprits !

      Pas sur que le cygne accueil le pigeon d'un bon œil. fit-il en réponse dans un esclaffement, enchaînant sur un ton plus sérieux. Et je gage qu'en la matière vous savez juger, enfin j'espère, parce qu'on va en croiser une tripotée de borgne à Paris, je compte sur vous pour surveiller l'intégrité de notre cortège pendant que j'en serais à mes tractations.


    Au fil de nos discussions Paris s'approchent, nous passons la Porte Saint Honoré, je me rappelais mon paternel me rapportant les défauts de l'enceinte de Philippe Auguste, a peine colmaté depuis les travaux d'agrandissement d'une deuxième enceinte lancé par Charles V... Les histoires tels que l’évasion orchestrée par Elfyn et Akemi, ma belle-mère, pour libérer Gomoz, le Grand-Duc de l'époque de la Bastille Saint Antoine. Bien que loin d'être encore un enfant, me remémorer mon père au moment ou j'entrais sur Paris avait eu le don de me donner un frisson, de cette excitation enfantine. Collant mes fers au cheval en le talonnant je le pousse à galoper jusqu'à ma destination, pour les quelques centaines de mètres qui nous sépare de notre destination.

    Laissant le soin à ma soeur de s'occuper de la maisnie sur place. Je pris le soin d'aller faire le tour de la pièce qui accueillerait les discussions. Du haut des escaliers j'entends cette peste de Kermorial tenter de mettre tout en l'air. Comment pouvais-je penser quel serait capable de penser à autre chose que son intérêt maladif pour la petite. Ce n'est pas parce qu'elles étaient jumelles que s'en était pour autant sa mère, en faire une vieille fille n'aidera en rien à lui trouver une bonne situation. Il n'y a qu'aujourd'hui que nous pouvons arriver à quelque chose...Après, cela deviendra déjà trop tard pour des fiançailles. Descendant les escaliers rapidement, sans paraître non plus trop pressé, je zappe un peu les présentations, rebondissant sur les derniers mots de la "sangsue" que je m'efforce de ne pas tuer du regard.

      Mais non, mais non, il n'y aura pas de mariage ce jour, nous ne sommes pas là pour ca, si ce n'est pour voir s'il y'a intérêt à la chose ce sera pour convenir d'affaires. Le temps ne sera pas perdu, et fiançailles ne sont point mariage, mais une promesse d'une rencontre, n'est-ce pas?


    Mes paroles, un peu sortis l'une après les autres, sans véritable teneur, ne servait qu'a me donner du temps pour saisir les tantes par le bras. Connaissant la technique de ces tantes, rapides à l'ouvrir, mais longue à remballer, saloperie de manuel à la con, je prenais les devants. Un grand signe au valet pour qu'ils accompagnent avec force de petits amuse gueules les convives vers la salle au premier qui accueillera les négociations, je m'engage dans le boudoir à notre gauche, lâchant dans un souffle, un :

      Finn, je vous confie la petite.

    Je me tourne vers mes adversaires du jour, feintant la sincère alliance, du mieux que je pouvais, ne pouvant pas les trainer de force à mon objectif. Je leur chuchote quelques mots à moitiés maché pour qu'il ne soit entendu que d'elle dans un breton bien bas vannetais, bref, je bouffe les consonnes, les voyelles et les ponctuations qui vont avec :

      De'uit djaniñ, e'omm 'eus ho chigour e'it non pas dime'iñ Alix-Ann.*


    Si l'un des occitans arrive à me comprendre avec ca, bon courage, j'imagine qu'elle me comprenne pour ne pas pester dans notre progression et je ferme la porte derrière moi. Me reposant contre elle, partant dans une dernière éloge à leur intelligence, et tentant de trouver une solution à ce problème soudain. Je le pensais tellement plus raisonnée que ca, enfin ma soeur sur les questions de mariage, je me demande à quoi je pensais...

      Mesdames, l'heure est grave, nous ne pouvons absolument pas trouver d'accord avec ces individus, avez vous vu comme ils sont laids, munis de leur seul oeil. Vous êtes les bienheureuse de la première heure, et ayant bien tôt compris que nous ne pouvions convenir d'un tel accord. Après tout, la beauté est le reflet de l'âme, qu'est-ce qu'un cyclope sinon qu'une bête grave du malin, lourde et impotente? Je vous en prie, prenons le temps de réfléchir à une stratégie, asseyez-vous...


    Je leur tends mon bras pour indiquer les sièges derrières elles, profitant qu'elle se détourne de moi, ayant trouvé ma stratégie durant mon charabia, pour ouvrir la porte et la refermer à clé derrière moi. Je siffle pour appeler les deux valets qui traînent à me regarder avec des yeux de merlan, et leur somme de coller contre cette porte, tout coussin qu'ils trouveront utile d'y fourguer pour camoufler le bruit. Et que si l'un d'eux venait à avoir des scrupules, je m'occuperais personnellement de leur cas. Sur ces dernier mots, j'abats mon stiletto sur la porte pour l'y planter, comme pour donner plus de poids théâtral à ma promesse.

    J'avais un Duc français, souverain et puissant qui m'attendais au premier, une gamine à lui refourguer, elle profitera de tout ce dont une femme peut aimer, l'argent de son mari, les amants à son service, et les joies d'une vie de salon. J'y gagnerais bonne alliance pour Retz, car je saurai en avoir besoin selon qui dirige un beau jour la Bretagne... Grimpant les marches de nouveau, je vais rejoindre les quelques pairs et impairs d'yeux qui scrute mon entrée, d'une révérence abusive, je m'empresse de me présenter :

      Taliesyn de Montfort, Prince de Retz et donc de Bretagne. Nos aimées marraines de ma très chère nièce ont finalement préférée la fraîcheur des boutiques des quais de Paris à la chaleur de cet hostel, incroyable non?

      Avez-vous fait bon voyage?

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*V'nez a'ec mi, j'ai b'soin d'aide pour pas marrier la 'tite Alix-Ann
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Finn
Branle-bas de combat, chacun vaque à ses occupations. Et lui ? Il glande. Quelques échanges et la réapparition miraculeuse du frangin lui indiquent que les invités sont sortis indemnes de la circulation parisienne. Comme quoi, il n'a pas assez prié. Le Gaélique armuré se rapproche donc du tumulte, dans l'optique de se rendre utile. Bon prince, le compagnon de chasse lui en offre l'occasion. Il hérite de la pisseuse...

Nul doute que la déception est partagée quelques tête plus bas, dans ce regard qui tenta de l'assassiner au sortir de la voiture. Les enfants n'ont vraiment aucun humour. Et que dire alors des petites filles lapinophiles. Les convives crapahutent déjà dans l'escalier qu'il invite la môme à l'y précéder en la poussant du gantelet. Un peu comme on amène une bête à l'abattoir.


- « En avant. »

Aucun de nous n'a vraiment envie d'y aller, mais il le faut. Hélas. Prévenant l'éventualité d'un coup dans le dos, le vieux briscard prend le soin de fermer la marche tout en veillant à ce que la Dame de Buzay arrive à l'heure à son rendez-vous. Et la précipitant dans l'arène, ses yeux furètent dans tous les coins de la pièce. Pas à sa place à la table des négociations, il se contente d'occuper un bout de mur lui offrant une vue d'ensemble, près de la sortie. Mais pas du côté des gonds de la porte, la perspective d'une entrée fracassante lui ôtant toute envie de servir de cale. Ce qui lui permet également de refermer cette porte après le retour du Cygne Montfort.

Si ce dernier se plie enfin aux civilités d'usage en saluant ses « pigeons », lui non. Contre son mur, bras croisés, son sourcil se hausse en constatant l'absence des marraines. L'excuse n'a pas le loisir de convaincre et le voilà en train de se demander comment il va pouvoir surveiller l'intégrité du cortège si celui-ci se désintègre avant même le début des hostilités...VDM.

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Marzina
When you look with your eyes
Everything seems nice
But if you look twice
You can see it's all lies*


Elle est anxieuse la blonde, comme toujours en ce qui concerne Alix Ann.
Elle est téméraire quand ça la concerne, mais quand ça concerne la petite, rien ne va plus. Alors elle houspille le personnel, dirige les opérations comme un véritable dictateur en robe, c'est comme ça qu'elle évacue son stress, en se défoulant sur les pauvres gens alentour. Elle fait tourbillonner sa lourde robe sur les pavés de la bâtisse en inspectant, jusqu'à ce qu'on lui annonce qu'un cortège s'arrête dehors. Elle descend alors, tombant nez à nez sur une diaconesse tentant d'enlever une enfant. Pourquoi voulait-on toujours tout lui enlever? A croire qu'elle est à chaque fois l'ennemi qu'on cherche à dépouiller! Du moins, cette impression lui revient souvent. Alors le nez princier se fronce, les pieds minuscules descendent rapidement l'escalier pour rejoindre l'accueil "chaleureux" de...Mirandole.
Surprise à cette découverte, la blonde reste interdite, juste assez longtemps pour que l'ainé les rejoigne et fomente son plan dégueulasse. Elle remarque les quelques paroles à Finn, fronce les sourcils en plus du museau. Tenterait-il de donner mission à SON vassal? Est-ce qu'il venait vraiment de faire ça? Son frère tentait de faire main basse sur son monde, et ça allait se payer, ça allait se payer très cher! D'abord la petite puis le vassal, c'était la provocation de trop. Mais elle affiche son parfait sourire diplomatique, charmant et angélique, il ne faudrait pas affoler son frère sur ses intentions.
Tu vas crever enflure!


Sun is in the sky oh why oh why
Would I wanna be anywhere else ?*

Alors elle ne se débat pas pour le suivre, hésitant mentalement entre toutes sortes de tortures pour faire regretter à son frère son outrecuidance.
Envoyer dans son lit une femme à la cuisse légère avec la chaude pisse?
Lui envoyer un charlatan pour lui arnaquer ses écus pour ensuite venir lui faire remarquer qu'il est stupide?
Fomenter une rébellion dans les hommes de sa garde?
Mettre des plantes laxatives dans son vin?
Ah le choix est vaste, pourquoi ne pas en prendre plusieurs!
Les quelques mots de vannetais transforment le sourire commercial en rictus. Cause toujours tu vas souffrir, fallait te réveiller plus tôt saloperie!
Elle jette un regard en coin à la diaconesse qui se débat telle diablesse. Finalement, c'est elle qui manque de discrétion et de délicatesse dans ce plan, à essayer grossièrement de s'évader, puis à montrer clairement son opposition. Ca l'emmerde l'Altesse, ça va mettre Taliesyn sur ses gardes alors qu'une attaque vicieuse aurait pu être tellement simple étant donné sa suffisance! Sa stratégie à elle est toute trouvée, et finalement, elle se trouve plus diplomate que l'ecclésiastique, ce qui la fait bien marrer. Par contre, s'asseoir, hors de question. La blonde jette un œil aux sièges et se dit qu'elle va pas rester posée là trois plombes, elle a une vengeance à accomplir et une filleule à sauver! Elle a juste le temps de se retourner pour voir Taliesyn refermer la porte. Les yeux noirs s'arrondissent, révulsés, tandis qu'elle hurle:


"GAST!"

Elle se précipite vers la porte, manquant s'étaler en se prenant les pieds dans le bas de sa robe, sans que cela ne l'arrête pour autant. La blonde attrape la poignée et prenant appui d'un pied sur le mur, s'arcboute pour ouvrir la porte. Elle y met toutes les forces de sa petite personne, mais la porte est trop solide, rien à faire. Elle se retourne alors, appuie son dos contre le mur pour reprendre son souffle, et ses yeux tombent sur Elisabeth.
Elle est enfermée dans cette pièce.
Avec le Double Maléfique.


"GAST!"

Coup de pied rageur lancé dans la porte, avant de faire entendre un gémissement et de se laisser retomber au sol en se tenant les orteils.
Les poulaines, c'est quand même vachement plus souple que les bottes, faut pas jouer au foot avec.
Elle a mal, à son pied qui est en charpie, à son orgueil d'avoir été bernée, à sa fibre maternelle d'être coupée d'Alix Ann, et à sa tolérance parce qu'elle est enfermée avec Elisabeth. Alors elle grogne en évaluant l'étendue des dégâts de son pied :


"Tout ça, c'est votre faute!"
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*Ldn, Lily Allen
Quand tu regardes avec tes yeux
Tout semble charmant
Mais si tu y regardes à deux fois
Tu peux voir que ce n'est que mensonges

Le soleil est dans le ciel pourquoi oh pourquoi
Voudrais-je être ailleurs?

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Alix_ann
Et ils arrivent. Ca l'intrigue la gosse. Des nouveaux gens. Elle connaissait Flex, un ami de sa marraine qui avait égayé l'enterrement d'un vieil oncle à Notre-Dame une fois. Il y a deux autres gens, plus jeunes, qui doivent être ses enfants et encore deux autres, des hommes plus âgés. Alix ne s'en occupe pas trop. Ce qui la préoccupe c'est cette impression qu'on s'est joué d'elle, c'est la gueule de ses tantes. C'est l'atmosphère de on-vous-a-bien-eut qui se dégage de la rencontre.

Happée par la main de Elisabeth, elle tend l'oreille. Elle en a des sueurs froides. Elle aimerait bien répondre quelque chose, elle aimerait bien comprendre. Elle aimerait bien bouger sa tête, esquisser une réaction mais rien ne vient. Elle n'ose pas bouger. Elisabeth redresse la tête, passe à l'attaque. Elle fixe le vide, elle n'ose pas croiser le regard d'Enguerrand.
Et la main d'Elisabeth est serré fort fort pendant ce temps.

Puis les gens parlent, puis ça se mélange. Sérieusement, que pensez vous qu'elle en a à faire? Elle n'ose pas vraiment écouter d'ailleurs. Elle manque de s'évanouir, pour dire vrai.

C'est une petite tape de Finn qui l'en empêche, la ramène à la raison. Alors elle fixe ses pieds, elle tire une sale gueule, et suit le cortège sans broncher. Fermer sa gueule. Les bases de son tout son enseignement.
On lui avait dit que ça arriverait, on l'y avait préparé. On lui avait parlé d'un prince, elle voulait en épouser un autre. Mais elle ne méritait pas un prince, l'un ou l'autre, sûrement à cause du sale coup de sa mère.

Et de voir ses deux alliés s'en aller, se faire jarter, après que Taliesyn ait baragouiné un truc qu'elle arrive pas à calculer.


-« Héé ! »

Et d'esquisser un mouvement vers la porte réprimé par Finn, qui la retient.
Alix voudrait crier, taper des pieds, se rouler par terre, pleurer jusqu'à ce qu'on lui ramène ses tantes. Elle aimerait bien foncer dans le lard de son oncle, taper dessus de ses petits points, hurler jusqu'à ce qu'on la sorte.
Alors elle se content d'injurier intérieurement Finn et son oncle et de leur lancer le regard le plus noir qu'elle peut. Et Dieu sait que le regard noir, ça la connaît.

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Else
Assise ? Pas davantage, et résolument réfractaire ; mais les protestations murmurées, sourdes rebuffades et autres discrets coups de griffes n’ont pas eu grand effet sur le Prince de Retz. Souris, on a dit. Elisabeth en possède les aptitudes physiques.

Collision évitée avec certaine blonde furax – on me souffle dans l’oreillette que leur réaction fut la même, voyant le serpent leur filer entre les doigts, mais chut ! n’allez pas leur répéter ! Déjà qu'elles sont en pétard… La comparaison leur ferait sauter un plomb. Collision évitée, donc, Elisa frotte son coude broyé par la poigne princière. Il est sérieux, Montfort ? Il est sérieux ? C'est quoi, ce plan ? Garde tes amis proches, et tes ennemis sous clef ? Et avec la frangine infernale, en plus. Oh la douce attention. Toute colère rentrée, elle contemple la pièce, laissant le délicat bélier se casser les dents – ou le pied – en attaques de front. Chacune son tour.

Tandis qu’elle avise le siège tantôt proposé, un reproche fuse.


- La perfidie de votre frère, ou vos héroïques coups de pieds dans les murs ? siffle-t-elle, mimétique.

Avoir foiré sa sortie en force ne la réjouit guère, mais dans sa raideur morale, on ne l’en fera pas démordre : elle a fait ce que devait. Astuce n’est pas rouerie. En vérité, le goût masochiste du franc-jeu la rend singulièrement inapte à cette partie de poker forcée. Constatez seulement… Elle n'a même pas imaginé d’invoquer le lien à Cholet, avec qui Mirandole a quelques intérêts. Non, non, elle ne garde pas la carte dans sa manche : elle ne songe même pas la détenir. Et quand bien même la verrait-elle, qu’elle ne la jouerait encore pas. Alors prétendre jouer le jeu pour prendre Montfort à revers, vous pensez bien, c'est au-dessus de ses forces. La générale Kermorial est bien partie, ah oui, vraiment.


- Si vous pensez encore qu'il nourrissait le projet de nous associer à la discussion… poursuit-elle en examinant les gonds de la porte. N'espérez pas que je m'abaisse à ses mesquineries. Reprochez-moi, à la rigueur, de n’avoir pas exigé qu’Alix reste avec moi en Bretagne. Je n’en aurais pas moins craché sur leurs projets, et le plaisir de vos humeurs me serait épargné.

Ce que disant, elle attrape l’un des sièges. Dans ce cabinet aveugle du rez-de-chaussée – à cause la rue, voyez-vous, et les yeux dont on ne veut pas qu’ils plongent dans les entrailles pourries des hôtels particuliers – il y a peu d’armes, et encore moins de sorties. Elle penche le meuble contre l’encadrement de la porte, et en coince le dossier sous une charnière. Peine perdue. Elle a beau pousser. Le métal résiste, le bois gémit, hurle, se craquelle : si elle était suffisamment forte, c'est lui qui romprait.
Flex
Paye ton ambiance chez les Montfort.

Enguerrand Mirandole hocha la tête pour appuyer les propos de Elisabeth Kermorial sur son identité. A peine eut-il le temps d'observer son hôtesse, que celle-ci posa immédiatement les règles. En redressant le visage, il eut un haut le cœur. Il croisa le regard bleu métallique de son interlocutrice pour chercher une lueur de sérieux. Et, tandis que celle-ci conclu sur une décision hermétique, le borgne comprenait tout à coup qu'elle était on ne peut plus sérieuse. Bouche-bée, il essaya néanmoins de sauver les meubles - il devait répondre quelque chose au moins !

« - Le.. Voyage fut agréable.. Certes..

Enguerrand ravala sa salive. Des pas attirèrent son attention : pourvu qu'il puisse se sortir d'affaire. Par dessus l'épaule de la diaconesse de Vannes, Enguerrand aperçut la silhouette d'un second individu. Ce dernier fit son œuvre bien vite en besogne. S'agissant plus tard de Taliesyn Montfort, le jeune duc comprendrait les subtilités des détails de ses paroles.

Voilà, certes, dit-il comme pour appuyer le prince de Retz - il venait de tenir un discours plutôt éloquent aux oreilles de Enguerrand. Après tout, au nom de cette rencontre, ils ne pouvaient revendiquer qu'au moins tout se déroulerait assez bien. Cependant, avec cette entrée en la matière, Enguerrand Mirandole s'en souviendrait !

Quoi qu'il en était, le borgne invitait ses gens à le poursuivre là où le valet les entrainaient à l'écart. A l'étage, il observait comme il le pouvait la pièce dans laquelle où venait de le mettre. Il croisa son regard avec celui de son fils. Enguerrand venait de remarquer qu'il n'avait même pas eu le temps de saluer Alix-Ann ni Marzina. D'autant plus qu'il ne connaissait déjà que ces deux bretonnes. Il en avait gardé un agréable souvenir. Par ailleurs, le retour de Taliesyn est accueilli comme le prophète. Enguerrand put mettre un visage sur ce nom mystérieux. Il accorda un humble hochement de tête, et se présenta à son tour.


Je m'appelle Enguerrand Mirandole, duc souverain du Mussidanais, ci-nommé Flex. Premier fils légitime de sa grâce Vaxilart Mirandole en Bourgogne ; et d'une putain. J'apprécie beaucoup Paris car elle regorge de surprises. Afin d'honorer la rencontre entre nos familles, je vous présente sire, l’œuvre d'une fine aiguille. »

Tel un rituel sacré, mélangeant à la fois des gestes maitrisés et une lueur arcane, Enguerrand Mirandole dévoila Une robe de création DECO destinée pour Alix-Ann. Si sa présentation personnelle ne lui donnerait pas l'image d'un homme aux multiples visages, il en espérait davantage apparaitre comme un dandy chic. Car après tout, ce fut bien ce qu'il était.
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Taliesyn_de_montfort
« Le tuteur vaut mieux que l’héritage. »

    Me redressant, un des deux borgnes prend la parole, il n'est pas difficile de reconnaître que c'est celui-ci qui sera mon principal interlocuteur, sans l'ombre d'un doute que je devine qui est cet homme au moment même où il se présente. Cela aurait pu être lors que je les ai croisés en bas, mais ma principale préoccupation à ce moment était de les voir arriver tandis qu'Elisabeth, cet mégère, tentait bien désespérément de faire demi-tour une fois arrivé après bien des heures de routes. Comme s'il n'était pas trop tard.

    Un fils de ribaude, allons bon, ce n'est pas commun enfin ce qui ne l'est pas c'est de l'inclure dans sa présentation. Ma surprise fait place à un dégoût, il faut voir le peu de considération que je peux porter à ces femmes, qui ne sont pour moi que le creuset des vices masculins, qui tel les humeurs investissent pensée et physique dès lors que notre obsession grandit pour le sexe faible. Il est invraisemblable de préciser sa lignée lorsqu'elle fait face à telle impureté, s'aimait-il pour le préciser sans encombre ainsi? Comment tel sentiment noble pouvait il être dans un esprit si vicié que celle d'une putain? Le paternel devait-être un beau simplet oui pour croire telle chose possible. A mon égard, je ne m'accordais aucun sentiment depuis longtemps à cet égard, le seul amour que je pouvais porter l'était à l'encontre de ma soeur, de mes animaux ou encore ce sentiment si exaltant qu'est d’accroître le pouvoir que l'on peut avoir sur les gens.

    Pour cacher toute trace qui aurait pu barrer mon visage du dégoût que je ressentais pour telle union, je me détournais du Duc afin de me tourner vers ma jeune vassale, passant ma main sur sa joue, tendrement. Je ne pense pas qu'elle saisissait tout les enjeux de cette rencontre, mais pour une femme il n'a de meilleurs moyens d'être heureuse que d'avoir pouvoir sur sa maisonnée, titre élevé et avec un peu de chance un mari bête pour le maîtriser. Avec un peu de chance ferions nous cette rencontre ici. A défaut nous chercherons bon compromis, et pour faire comprendre ce bonheur qui sera certainement concrétisé, si elle venait à trouver quelconque difficultés à le comprendre, je l'enverrais chez un de mes serfs passer quelques jours, lui et sa femme s'aime, c'est d'ailleurs la seule chose qu'ils possèdent. Alix Ann comprendra je l'imagine d'autant plus qu'en ce monde, il y'a des possessions qui ne seront jamais accessible selon dans quelle foyer l'on naît. Je la prends par la main pour la conduire vers le Duc, attendant qu'elle s'incline à son tour avant de lui lâcher la main pour qu'elle s’élance vers le présent du Duc. Souhaitant voir un peu à quoi ressemblais le prétendant, je saisis l'opportunité à mon tour.

      Je pense pouvoir dire que ma nièce est tout autant enchanté que moi de vous connaitre. Un présent magnifique qui sera un bel atout pour soutenir sa beauté naturelle. J'ai moi même prévu un présent pour votre fils, vu que nous en sommes au présent, je vous rapporte un sabre qui m'a été offert par un de mes capitaines dont j'arme le bateau à Pornic. Il lui avait été offert par un des chefs de clan des tribus du nord de la Kabyllie, au port d'Azzefoun. Ils appellent ça un Flissa, vous verrez le travail magnifique des ciselures faites sur la lame et le manche.


    Pendant que j'explique le présent, le valet dans le coin s'approche de nous et tend ses bras portant le sabre sous une étoffe aux motifs colorés clairement exotiques. Je soulève le drap pour que l'on puisse observer ce long couteau de 90 cm, la lame peu courbée est asymétrique, en pointe à son extrémité à un seul tranchant, des ciselures arabes ornant les deux côtés de la lame et le manche sans garde orné de trois têtes de chien à son extrémité, bloquant le tranchant de la paume et y assurant un contrepoids. Je saisis le sabre et continue de le tenir à l'horizontal pour montrer l’équilibre et le fin travail du forgeron arabe. Puis je m'amuse a faire onduler la lame de cette arme qui porte le nom de tout un peuple tellement elle représente le combat qui a été le leur pour les conquêtes de leurs terres. Je repose la lame et laisse le valet attendre le jeune homme tandis que je claque des doigts pour faire venir les boissons. Me tournant vers un irlandais esseulé près de la porte par la même occasion.

      Finn, ne vous sentez pas obligé de rester debout, joignez vous à nous, je suis sur que nous trouverons un bon whisky dans nos stock, mon père n'a certes pas mis les pieds ici depuis une quinzaine d'année, mais il doit rester de ces stock de whisky irlandais qu'il appréciait tant, espérons juste que le bois n'ait pas tout bu.

    Me tournant vers mon invité, je vais m'asseoir en face de lui, afin de commencer les discussions, une fois les modalités passées de présentation et de politesse avec les cadeaux. Résolument décidés à avancer dans les négociations désormais, j'avais, je ne l'oubliais pas, deux furies de séquestrés à l'opposé de l'hostel dans le boudoir et des artisans à rencontrer pour les travaux sur ma principauté. Mon temps était court, il faudrait donc aller directement au concret.

      Votre Grace, je pense qu'il sera intéressant de créer des rencontres durant la période de fiançailles afin de faire naître quelques émotions dans le creux de nos deux êtres chers, mais avant cela, il va nous falloir convenir des modalités que chacune des parties apporteras à l'autre pour qu'il puisse y'avoir de cette fusion une base commune égale. Tout d'abord, de cette union, je ne souhaite pas voir disparaître le nom de Montfort, il pourra sciemment apparaître accompagné de Mirandole, mais ne devra aucunement être effacé à aucun profit ni auprès de ma nièce ni à l'encontre des héritiers. Les sangs seront unis, la grandeur de nos maisons doit apparaître pour asseoir cette fusion aux yeux de tous.

      Pour ce qui des intéressés, Alix-Ann est actuellement Dame de Buzay, elle doit hériter prochainement du fief de l'ile de Groix, du Comté de Kervégon, et un conflit nobiliaire est en cours qui sera porté par mes couleurs concernant l'héritage du Marquisat de Cesson appartenant à feu sa mère mais dont l'intendant a usurpé le titre, un certain Ascelin de Mauny. A terme, quoiqu'il arrive, votre fils sera donc fiancé à une Comtesse sur Kervegon, terres qui font face à ma capitale et a Nantes, ayant de surcroît deux seigneuries bien placé aux rentes fortes. La fertilité est forte dans son sang, elle même jumelle, comme sa mère, c'est une lignée qui donne des enfants viable et ceux rapidement, vous n'aurez aucune inquiétude là dessus.


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Madenig
Le Teigneux baissa les yeux et soupira un petit « Oui, Père.. » lorsque celui-ci lui fit ses remontrances. Il n’était pas d’humeur, ce jour-là, à chercher querelle.
Ils étaient tous les trois à Paris, une ville qui regorge de mystères, de ruelles sombres, de bons pigeons et de catins & eux… ils allaient voir le gratin !
Il ne fit pas d’histoire pour descendre du coche, laissant même sa sœur aînée posé en premier le pied à terre au bras de son père. Le petit Borgne & Boiteux, en retrait, les regardait d’un œil mauvais… jaloux !
Il entendit à peine la présentation de la femme, il n’écoutait que d’une oreille. Tout ce qu’il retint est qu’elle s’appelait Elisabeth Kermorial, qu’elle était archidiaconesse de Nantes &…


-« Mouahahah ! Ma pauvre vieille ! Ils veulent te marier ! dit-il à sa sœur.

C’est qu’il n’avait pas fait attention que son père portait à son autre bras une robe. Sans doute était-ce encore un présent pour sa sœur. Mais tout cela aurait dû lui mettre la puce à l’oreille… mais non. Chose plus étrange encore, il n’y avait point de fiancé potentiel mais une petite fille de son âge qu’il prit la peine de saluer d’un bref hochement du chef avant que le Montfort n’accompagne ces dames il ne savait trop où et de revenir avec une sorte de sabre que le jeune Mirandole ne pouvait s’empêcher de regarder, ébahit.
Ce n’est que lorsque son père prit la parole et apporta son présent à la fille qu’il comprit que le mariage eh bien… c’était pour lui.
Il se planta sur place, pétrifié avant de murmurer à son aînée comme pour se rassurer :
« Foy de veau ! Il n’est pas né celui qui me mariera à cette pimbêche !

Il restait néanmoins planté là, comme figé dans le marbre, le visage dur avant que le Prince de Retz ne montra son drôle de sabre dont il conta l’histoire et lui en fit présent.
Alors là, il se dérida tout à fait et faisant une belle révérence le remercia :
« Je vous remercie, Votre Altesse. » … avant de s’emparer du Flissa et de commencer à le faire tournoyer dans ses mains, comme un enfant qu’il était redevenu.
Il ne trouva d’ailleurs d’autres jeux que celui de lancer la lame contre sa sœur, la stoppant nette avant juste avant l’impact en criant
« Flissaaa !! ».

Trop occupé à jouer, il ne prêtait plus attention ni à la fille ni à la discussion qui s’ensuivit entre les deux hommes. Il aura tout le temps de savoir à quelle sauce il va être mangé.

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Flex
Ce qu'il pouvait remarquer le plus sur le Flissa était incontestablement les décorations. Même si Taliesyn avait prévenu Enguerrand du travail millimétré des ciselures, le jeune homme resta ébahi face à tant de manipulations sidérurgiques. L'histoire qui présentait le couteau Arabe regorgeait de détails croustillants. Des villes exotiques et des noms de peuples musulmans résonnaient dans cette salle. Le terme précis du poignard aussi semblait concorder avec le sifflement de l'air lorsque la lame tranchait dans le vide. Flissa : ce sabre serpentait dans la main du prince de Retz lorsqu'il en fit la démonstration gestuelle. Enguerrand fut impressionné du présent, lui qui ne s'attendait vraiment pas de recevoir quelque chose. A ce geste, il dévisageait Taliesyn de Montfort : peut-être venait-il de trouver un homme sérieux qui était autant impliqué que lui dans le bonheur de sa famille.

Tout comme Madenig, le jeune homme remercia humblement l'auteur de ce présent. Et tandis que le fils Mirandole retrouvait ses âges les plus jeunes à jouer à la guerre, le père de la famille éponyme prit la parole pour répondre à son interlocuteur.


« - Sire, dit-il respectueusement, je rejoins vos propos quant à l'apparition des noms de famille. C'est une relation horizontale qu'il nous faille, c'est à dire, que chaque maison est une actrice pour elle-même et pour son âme-sœur. Ni l'une ni l'autre ne devrait comme se manger la symbolique ainsi que la grandeur entres elles. En effet, il est vraisemblablement question d'une symbiose plutôt que d'une absorption. La différence étant que le résultat d'une symbiose conserve équitablement ses identités tandis que le résultat d'une absorption donne naissance à une relation de parasite et de corps obstrué. Ce n'est point du tout mes intentions.

Après avoir soigneusement choisi ses mots et de nouveau rassuré son hôte, Enguerrand Mirandole expliqua à son tour la situation de la famille.

Madenig est le second héritier présomptif du Mussidanais. Par ailleurs, lors de ma prochaine campagne dans la province voisine, je vais accorder à mon fils un titre de marquis ainsi qu'une terre adéquate. Il bénéficiera les privilèges militaires de son rang, c'est à dire que certains de mes soldats iront rejoindre son armée - et d'autres plus tard avec un recrutement maitrisé. Enfin, lors de la récente bataille sur la baronnie du Fleix, au port-même, où le dernier clan en vie de parias sévissait depuis plusieurs années, mon fils Madenig a fait preuve de bravoure et de courage. Il a averti le village pour faire sonner le tocsin et est revenu si tôt pour charger l'ennemi féroce. De sa lance, il a abattu un Nés-Blancs abominable. »

Puisque Madenig n'avait jamais eu d'enfants, le duc ne pouvait pas spécialement faire référence à sa fécondité. Bien qu'il aurait pu parler de la sienne.. Mais avec plusieurs enfants légitimes, et surtout des bâtard(e)s, il préférait éviter ce genre de détails, ne serait-ce que pour la première rencontre. Enguerrand penchait plutôt à dire ce genre de propos familiers autour d'une table garnie de viandes grasses en compagnie amicale du prince de Retz.
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Finn
« Bon » ? Synonyme de triple distillation alors, sans quoi ce whiskey perdrait son fameux E, et ne serait que piquette écossaise. Passagèrement contrarié de quitter sa précieuse vue de haut sur tout ce petit monde, l'Irlandais se décolle du mur pour rejoindre la tablée et tire nonchalamment la chaise voisine de celle d'Alix, sa mission du jour.

Ça a commencé à causer, l'oreille vagabonde sur l'un et l'autre des deux tuteurs, critique sur ce qu'elle perçoit. Dans l'attente du breuvage promis, la perspective d'un conflit armé au sujet d'un marquisat égaye notre homme qui fait craquer d'excitation les jointures de ses doigts sous les petits disques d'acier de ses gants. Le reste, en revanche, ne remporte pas la victoire sur ses réticences premières. Observant brièvement les invités, le Gaélique ne peut que constater qu'il s'agit de s'allier à une bande d'éclopés, descendants de putains qui plus est. Té ! On dirait bien que l'hostel Montfort s'est changé en hostel-Dieu. Et jaugeant ensuite le Mirandole junior, l'idée qu'il ait pu mener une charge aussi féroce que le conte son paternel voit naître quelques doutes.


Voisine interpellée d'un soudain coup de coude, le sourire gouailleur se penche à l'oreille d'Alix :

- « Vous avez vu ? On dirait un pirate à la retraite. »

Raillerie discrètement appuyée d'une œillade en direction du gamin maniant le sabre. Pour un peu, il en rirait, si la détresse enfantine n'était pas aussi palpable. Car au fond, il la plaint. Mais comme il le lui dirait plus tard : à la vitesse où le môme égare ses membres, elle n'aurait sans doute pas à le supporter longtemps.
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Alix_ann
Elle observe d'un oeil discret son prétendu futur faire mumuse avec son nouveau jouet, elle ne regarde pas vraiment. L'ambiance est palpable, et c'est à coup de robe, une fois encore, que la mauvaise nouvelle va passer. Ça ne l'enchante pas autant que d'habitude, bizarrement, mais elle se fend d'un sourire et remercie avec convenance Mussidanais. Elle se dit qu'elle n'en a pas, de robe de cette couleur, et qu'une fois venue celle-ci arrivera à lui faire plaisir.

Et de prendre place à la chaise qui lui est dédiée au côté de Finn. Elle fait la gueule, mais elle se retient comme elle peut. Elle est mal à l'aise à cette nouvelle perspective de vie aussi inattendue que détestable. À côté d'elle les doigts de l'Irlandais craque, ayant le dos de la tendre encore plus. Et c'est le visage crispé, un peu constipé, qu'elle fait semblant de suivre la conversation.

Son voisin du visiblement le sentir, ou se désintéresser autant qu'elle de la conversation, puisqu'il se pencha vers elle, la heurte du coude pour murmurer à ses esgourdes. Et alors qu'Alix était entrain de songer à un stratagème qui pourrait la tirer du pétrin, et à constater l'inefficacité de tout ce que son imagination lui laisse entrevoir comme possibilité, elle revient à la scène qui se jouait autour.

Elle rigole, puis se retient, la main devant la bouche.

Et sur un ton à peine audible.


À votre place je me méfierais quand même... Sait-on jamais ! Peut-être cache t-il bien son jeu, le tout sur une jambe de bois... »

Elle s'enfonce dans son siège.

L'avantage c'est qu'il vous suffirait de trottiner... »

D'en profiter tant qu'elle pouvait se le permettre maintenant que le temps lui ait compté.
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Taliesyn_de_montfort
« Le plus sûr moyen de tromper les hommes et de perpétuer leurs préjugés, c'est de les tromper dans l'enfance. »
    J'écoutais le père énoncer les qualités de son fils et répondre à mes interrogations, tout en sentant l'irlandais se rapprocher dans mon dos, il me faudrait par la suite le questionner sur son ressenti, je me sais trop prompt à enthousiasme et quelle préjudice cela m'a causé par le passé. Il semblait poli, de bonne éducation, le physique semblait effectivement en contradiction avec les récits fabuleux du paternel, serait-il un homme-enfant, de ceux mature et prompt à diriger les hommes? Ma divagation prit rapidement fin, à le voir jouer comme l'enfant qu'il était encore me renfrogne et remets les choses à leur place. La prudence m’amènera aux fiançailles, après nous verrons bien. S'il est benêt cela sera une aubaine pour ma nièce, s'il est autoritaire et qu'il ne sert que ses intérêts à l'âge mature, il sera toujours temps de se rétracter, je ne veux pas perdre le seul lien qui me reste de feu mon frère dans un mariage qui ne montrerait aucun intérêt. A mon côté j'entends les commentaires de l'irlandais et de la nièce, bien qu'il faudrait que je les remettes à leur place, je ne peux m’empêcher un sourire.

      Bien, nous sommes d'accord sur bien des choses donc, je ne vois pas comment nous ne pourrions mieux agir que maintenant. Y'a t-il des conditions que vous aimeriez ajouter à cela? Pour moi cela reste assez simple, il n'y a pas eu de premier lit, les héritiers seront naturellement les enfants conçu de l'union de ces deux êtres. La présence du sang et des terres Montfort et Mirandole feront qu'ils auront toujours assistance de nos familles et qu'ils seront le pont entre les deux. Pour le bien de ma nièce, cependant, je considère qu'il est nécessaire qu'elle continue son éducation auprès de ses tantes et de ma personne. Gérer la maisnie, mais aussi gérer ses fiefs qu'elle détient en propre ainsi que porter les bons conseils à son mari seront des atouts que votre fils sauront apprécier le moment venu.


    Je fouille mes pensées, cela me parait trop simple jusqu'à maintenant, il n'y a que le promis qui est une tache d'ombre pour le devenir de tout ceci, ne sachant trop ce qu'il deviendra par la suite. Une idée germe en mon esprit pour éprouver les qualités du fils, je regarde ma nièce, mon regard croise le sien, je vois bien qu'elle n'a pas l'air enjoué, mais plus qu'une obligation trouver un bon parti est une nécessité, et trouver quelqu'un qui fera à défaut de son bonheur, son affaire, permettra de faire se rencontrer les intérêts divergents.

      Laissez moi vous proposez quelques choses. Afin que l'éducation de ma protégée n'affecte pas la promesse de notre alliance, j'aimerai vous proposer de les faire se rencontrer en terres de Retz à des moments convenus pour que de leurs âmes puissent naître quelques émois que leur âge facilite. Si cela n'est pas empêché par une de vos campagnes, nous pourrions ainsi bénéficier durant ses moments d'un tacticien supplémentaire dans les rangs de Retz selon les campagnes menés à notre niveau. Se mêler aux jeunes officiers qui garniront les rangs des terres de ma nièce, permettra de ne pas être en totale terre inconnue lorsque l'union sera consacré.


    Par cette proposition je m'assurais de pouvoir jauger le jeune homme et de ne pas souffrir des préjugés que son état d'infant laisse paraître dans l'immédiat. Je vais pour m’adosser plu profondément à mon fauteuil, rasséréné par mes suggestions et la tournure de négociations quand je remarque qu'aucune boisson n'est parvenu jusqu’à nous, mon sang ne fait qu'un tour imaginant les deux harpies s'échappant par je ne sais quel miracle et cause de ce contretemps. Un signe négatif assurément, il me faut presser mon interlocuteur à coucher toutes nos bonnes volonté sur papier, mais d'abord je me lève faisant comprendre que je vais chercher les boissons pour ouvrir la porte du salon et faire envoyer le valet de garde aux cuisines.

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