Torvar

Torvar avait trainé à Paris un certain temps. Passer quelques jours dans cette grande ville l’avait laissé dubitatif. Bien évidemment il y avait les plaisirs avec les tavernes, les maisons de passes et les tripots qu’il avait réussi à dégoter mais les gens se prenaient visiblement trop au sérieux pour réellement profiter du temps qui passait. Mais qu’à cela ne tienne, le cosaque n’avait cure de ses personnes qu’il ne connaissait pas et qui, au final, le laissait indifférent mais cela mettait une ombre au tableau presque idyllique que représentait cette petite escapade.
Prenant à gauche dans une ruelle, perdu dans ses pensées, il se rendit tardivement compte qu’il avait erré dans les rues de la ville pour venir s’échouer dans ce quartier que l’on disait mal famé. La cour des miracles la bien nommée. Par pur réflexe, le guerrier avait positionné sa main sur la fusée de son épée et continuait à avancer. Les regards qu’il croisait étaient des plus intrigués. Il le savait, sa couleur de peau, tannée par le soleil des steppes et la vie au grand air, ainsi que ses vêtements le plus souvent colorés ne l’aidaient pas à passer inaperçu. Mais ce fut un « loup des steppes » avec un sourire moqueur qui continua sa route. Mal lui en prendrait à celui qui voudrait le détrousser. Il avait assez donné la mort sur les champs de bataille pour savoir se défendre.
Marchant nonchalamment, prenant même le risque de s’enfoncer dans ce dédale de rues et de ruelles qui pourrait lui offrir la mort à chaque coin, Torvar avait redressé le menton. La fierté qu’il portait comme un étendard était à elle-seule une provocation. Et il s’en amusait le bougre. Il s’en amusait d’être ainsi insouciant. Quoi de plus ravigotant que de savoir si les habitants du coin lui chercheraient querelle… Le cosaque avait ce petit grain de folie qui le mènerait peut être un jour à sa perte… peut-être ou pas mais en attendant, l’amusement le détendait. Cependant, au coin d’une ruelle un peu mieux éclairé que les autres par les rayons du soleil, Torvar se stoppa net. Ses pupilles s’agrandir tandis que ses doigts se crispèrent sur son épée. L’instant d’incertitude fut fugace mais Torvar en fut bouleversé. Ce pouvait-il que…
Une ombre du passé lui revenait en mémoire, quelques fragments d’autrefois, quelques visages se mirent à danser devant ses yeux. Il lui fallait en avoir le cœur net, il lui fallait savoir. Cette chevelure rousse, cette façon de se mouvoir, ce visage même… Certes, elle avait changé, certes elle n’était plus la gamine qu’il avait croisé à plusieurs reprises mais là, ici, dans ce quartier. Personne ne savait qu’il était lui-même à Paris. Personne ou peu de gens finalement. A qui avait-il donc écrit ces derniers temps pour l’informer d’où on pourrait le trouver ? Son cerveau travaillait à la vitesse de la lumière, cherchant, fouillant, essayant d’extirper la moindre information de ce qui pourrait lui coûter la vie car si elle était là, d’autres pouvaient l’être aussi.
Se faufilant le long des murs des maisons, Torvar mit un peu de distance avec cette jeune femme qu’il se mit, malgré tout à suivre. Il devait savoir où elle vivait, qui elle rencontrait, ce qui se dirait. Elle était le seul témoin qu’il avait laissé en vie au nom de son amitié pour Théodrann. Il ne pouvait lui faire ça à lui mais elle, était-elle encore liée à lui pour taire ce qu’il avait fait ou bien était-elle passée aux aveux ? Torvar essuya une perle de sueur qui fuyait sur son front. Les irlandais lui avaient toujours mis les nerfs en pelote. Et pourtant, il avait accepté d’aller se battre dans ce foutu pays au nom de quelques écus et quelques biens amassés au passage. Et maintenant ?
Maintenant elle continuait sa route comme si de rien n’était. Sa proie ne s’était pas encore rendu compte qu’il la suivait ou alors elle était plus intelligente qu’il ne la soupçonnait et elle l’entraînait sur son terrain de jeu. Prenant le risque de ralentir sa course, Torvar s’appuya contre un mur afin de réfléchir et vite. Que faire, que dire, que croire ?
Le cosaque se détacha du mur pour continuer sa course mais soudain, la rousse avait disparue. Rageur, maugréant dans sa langue maternelle, il était comme un benêt au milieu de la rue à tourner sur lui-même afin d’essayer d’apercevoir une mèche qui lui redonnerait l’espoir. Et ce fut comme ça qu’il se rendit compte qu’il s’était enfoncé un peu plus dans la cour des miracles. Et la nuit qui ne tarderait pas à tomber. Devant la désagréable sensation qu’il n’était qu’un rat pris au piège, Torvar prit la décision d’effectuer un repli stratégique. Demain à l’aube il reviendrait et cette fois, avec la détermination pour la trouver mais en attendant, c'était en marmonnant qu'il faisait chemin contraire.
- Pizdec*... ça ne peut qu'être toi... je suis certain de ne pas me tromper... si je te retrouve....
Oui si il la retrouvait, que ferait-il le cosaque ? N'y avait-il pas eu assez de morts ? Et cette amitié pour l'Irlandais qui le liait, qu'en ferait-il ? Tant de questions se bousculaient dans son esprit sur le chemin du retour que cette nuit-là, le sommeil le fuit.
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Une idée, une envie d'un RP ? N'hésitez pas, un MP.
Prenant à gauche dans une ruelle, perdu dans ses pensées, il se rendit tardivement compte qu’il avait erré dans les rues de la ville pour venir s’échouer dans ce quartier que l’on disait mal famé. La cour des miracles la bien nommée. Par pur réflexe, le guerrier avait positionné sa main sur la fusée de son épée et continuait à avancer. Les regards qu’il croisait étaient des plus intrigués. Il le savait, sa couleur de peau, tannée par le soleil des steppes et la vie au grand air, ainsi que ses vêtements le plus souvent colorés ne l’aidaient pas à passer inaperçu. Mais ce fut un « loup des steppes » avec un sourire moqueur qui continua sa route. Mal lui en prendrait à celui qui voudrait le détrousser. Il avait assez donné la mort sur les champs de bataille pour savoir se défendre.
Marchant nonchalamment, prenant même le risque de s’enfoncer dans ce dédale de rues et de ruelles qui pourrait lui offrir la mort à chaque coin, Torvar avait redressé le menton. La fierté qu’il portait comme un étendard était à elle-seule une provocation. Et il s’en amusait le bougre. Il s’en amusait d’être ainsi insouciant. Quoi de plus ravigotant que de savoir si les habitants du coin lui chercheraient querelle… Le cosaque avait ce petit grain de folie qui le mènerait peut être un jour à sa perte… peut-être ou pas mais en attendant, l’amusement le détendait. Cependant, au coin d’une ruelle un peu mieux éclairé que les autres par les rayons du soleil, Torvar se stoppa net. Ses pupilles s’agrandir tandis que ses doigts se crispèrent sur son épée. L’instant d’incertitude fut fugace mais Torvar en fut bouleversé. Ce pouvait-il que…
Une ombre du passé lui revenait en mémoire, quelques fragments d’autrefois, quelques visages se mirent à danser devant ses yeux. Il lui fallait en avoir le cœur net, il lui fallait savoir. Cette chevelure rousse, cette façon de se mouvoir, ce visage même… Certes, elle avait changé, certes elle n’était plus la gamine qu’il avait croisé à plusieurs reprises mais là, ici, dans ce quartier. Personne ne savait qu’il était lui-même à Paris. Personne ou peu de gens finalement. A qui avait-il donc écrit ces derniers temps pour l’informer d’où on pourrait le trouver ? Son cerveau travaillait à la vitesse de la lumière, cherchant, fouillant, essayant d’extirper la moindre information de ce qui pourrait lui coûter la vie car si elle était là, d’autres pouvaient l’être aussi.
Se faufilant le long des murs des maisons, Torvar mit un peu de distance avec cette jeune femme qu’il se mit, malgré tout à suivre. Il devait savoir où elle vivait, qui elle rencontrait, ce qui se dirait. Elle était le seul témoin qu’il avait laissé en vie au nom de son amitié pour Théodrann. Il ne pouvait lui faire ça à lui mais elle, était-elle encore liée à lui pour taire ce qu’il avait fait ou bien était-elle passée aux aveux ? Torvar essuya une perle de sueur qui fuyait sur son front. Les irlandais lui avaient toujours mis les nerfs en pelote. Et pourtant, il avait accepté d’aller se battre dans ce foutu pays au nom de quelques écus et quelques biens amassés au passage. Et maintenant ?
Maintenant elle continuait sa route comme si de rien n’était. Sa proie ne s’était pas encore rendu compte qu’il la suivait ou alors elle était plus intelligente qu’il ne la soupçonnait et elle l’entraînait sur son terrain de jeu. Prenant le risque de ralentir sa course, Torvar s’appuya contre un mur afin de réfléchir et vite. Que faire, que dire, que croire ?
Le cosaque se détacha du mur pour continuer sa course mais soudain, la rousse avait disparue. Rageur, maugréant dans sa langue maternelle, il était comme un benêt au milieu de la rue à tourner sur lui-même afin d’essayer d’apercevoir une mèche qui lui redonnerait l’espoir. Et ce fut comme ça qu’il se rendit compte qu’il s’était enfoncé un peu plus dans la cour des miracles. Et la nuit qui ne tarderait pas à tomber. Devant la désagréable sensation qu’il n’était qu’un rat pris au piège, Torvar prit la décision d’effectuer un repli stratégique. Demain à l’aube il reviendrait et cette fois, avec la détermination pour la trouver mais en attendant, c'était en marmonnant qu'il faisait chemin contraire.
- Pizdec*... ça ne peut qu'être toi... je suis certain de ne pas me tromper... si je te retrouve....
Oui si il la retrouvait, que ferait-il le cosaque ? N'y avait-il pas eu assez de morts ? Et cette amitié pour l'Irlandais qui le liait, qu'en ferait-il ? Tant de questions se bousculaient dans son esprit sur le chemin du retour que cette nuit-là, le sommeil le fuit.
*m**de ou plus vulgaire dans le sens agacement.
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