Ria
[Près de la chandelle
Une pivoine
En silence]
(Morikawa Kyoroku)
Les jours sécoulaient paisiblement, ponctués par les tâches quotidiennes dentretien de la gargote. Et bien quil lui faille davantage de temps quauparavant pour faire le nécessaire, elle se refusait à tout déléguer. Il y avait un peu de fierté dans son refus mais également le besoin de soccuper et de lutter contre la vague de mélancolie qui menaçait depuis peu.
Il lavait de nouveau nommée tenancière et officialisé la chose sur le petit écriteau du Tengu, geste quelle avait vu comme une preuve quil ne la chassait pas complètement de sa vie. Cependant il y avait une nouvelle froideur, une distance quelle peinait à expliquer. Etait-ce seulement de la fatigue ? Elle aurait aimé sen persuader et ne plus se questionner. Elle-même se sentait tirer vers le bas ces jours-ci, refreinant avec peine son besoin dattention, son manque affectif, aussi irrationnel soit-il. Peut-être que cette impression venait de là également. La chaleur et les changements qui sopéraient à mesure que sa grossesse avançait la fatiguaient plus que de coutume et sa sensibilité sexacerbait. Pourtant, à cet instant, que naurait-elle pas donné pour pouvoir se réfugier entre les bras rassurant de celui quelle devait oublier et laisser les larmes sécouler. Sabandonner pour quelques instants contre la chaleur apaisante, reprendre pieds dans la réalité et repartir, le sourire aux lèvres, le cur léger. Juste un instant, pas davantage. Etouffer ses sentiments et ne se satisfaire que du geste.
Réprimer ses envies, garder pour elle ses confidences et sourire envers et contre tous, faire semblant de rien et continuer de vivre. Réapprendre à être elle-même, pour elle-même mais aussi pour lui. Garder cet infime espoir que tout était encore possible mais sans chercher à lobtenir. Ce nétait pas tous les jours facile mais peut-être quelle finirait par y trouver cette paix intérieure qui lui faisait tant défaut. Ca valait en tout cas la peine dessayer.
Si elle avait besoin de ses repères habituels, elle avait aussi besoin dun peu de nouveauté et la vague de nouveaux arrivants lavait poussée à se proposer en remplacement du tribun. Nayant guère mieux à faire de ses journées, le recensement et laccueil des rares courageux à prendre contact avec elle, se faisait dans le calme. Ca aussi, ça laidait à aller de lavant. Rencontrer de nouvelles personnes, apprendre à les connaitre et surtout faire avec chaque personnalité. Ne plus senfermer dans une attitude froide et distante pour ne pas souffrir des coups bas mais plutôt relativiser et prendre du recul. Exercice parfois difficile mais elle savait depuis le début que tout ne viendrait pas dun seul coup. Construire chaque jour, pas à pas.
Avec lagitation des derniers jours, elle redoutait de plus en plus le moment où le calme reprendrait ses droits. Aussi, ne ménageait-elle pas sa peine pour que chaque jour soit un moment de partage et de convivialité. Et advienne que pourra.
Ria
Comme a laccoutumé, Ria saffairait au rangement et au nettoyage de la gargote lorsquun drôle de visiteur fit son entrée. Abandonnant pour quelques instants les rayonnages derrière le comptoir, elle sessuya les mains et vint à la rencontre de létrange personnage. Mains sur son ventre sarrondissant de jour en jour, elle sinclina légèrement, répondant au salut.
Konnichi wa et bienvenue au Tengu. Je suis Ria, que puis-je faire pour vous être utile ?
Lidée que la personne présente était celle quavait rencontrée Akastuki-san la veille, vint effleurer son esprit. Il lui avait parlé de létrange chapeau que portait celui-ci, dissimulant ses traits et étouffant la voix. Pourtant, rien dans lattitude de linconnu ne donnait à présager une quelconque malveillance, si ce nétait ce curieux carnet et ce pinceau levé quil tenait en mains. Dailleurs, plutôt que le chapeau, cétait le carnet qui intriguait Ria et ses yeux ne pouvaient se détacher de celui-ci. Mais trop polie pour questionner, un inconnu de surcroît, elle garda le silence.
Ria
Le pinceau reprit vie, traçant des caractères quelle ne pouvait distinguer, pas plus que ce que marmonnait la personne devant elle. Pourtant, imperceptiblement, Ria se détendit, ne trouvant plus rien de menaçant dans létrange accoutrement du visiteur. Après tout, elle nétait pas seule et sil était besoin, elle naurait quà élever la voix pour avertir Tsune-san dun ennui.
Attentive aux explications de Tanuki-san, elle ne put retenir un petit sourire à lévocation du Yoshiwara. Elle ny avait jamais mit les pieds et à moins de devenir lune des fleurs tant vantées des maisons qui les cultivaient, elle nirait jamais, cependant, on lui avait conté la vie à part qui sy déroulait.
Dun léger geste de la main, elle invita son hôte à prendre place sur lune des nattes prévues à cet effet.
Vous me voyez honorée de votre attention quant à notre établissement.
De fait, il était plus habituel quon vienne leur vanter les beautés et autres particularités dautres lieux plutôt que de sintéresser à eux.
Votre projet me plait et si cela peut aider dune quelconque façon ceux qui voyagent, je vous répondrai au mieux.
Pour avoir beaucoup voyagé elle-même par le passé, elle savait que lhospitalité nétait pas toujours de coutume et forte de son expérience, elle sétait attachée à rendre agréable chaque séjour aux voyageurs qui sarrêtaient ici. Il y avait certes eu des moments difficiles, mais les choses revenaient doucement mais surement.
Elle jugeait inconvenant de faire léloge elle-même de ce que la gargote offrait en repas et boissons, aussi prépara-t-elle un peu de thé et de saké tiédi quelle compléta des fameuses galettes. Déposant le plateau devant lhôte, elle poursuivit :
Je vous laisse juger par vous-même de la qualité de ce que nous proposons à notre clientèle. Les galettes de riz au miel ont été ajoutées au menu peu après mon arrivée ici. Elles sont renouvelées tous les jours afin den conserver le croquant.
Nous proposons également un assortiment de sushis, makis et crevettes, accompagnés de wasabi. Leur préparation demandant davantage de soins, vous me pardonnerez de ne pouvoir vous en proposer à linstant. Nous nous fournissons chaque jour auprès des pêcheurs locaux, afin de garantir la fraicheur des aliments.
Elle fit une légère pause, laissant le temps à Tanuki-san de noter ce quil souhaitait et le cas échéant, goûter ce qui lui avait été apporté. Respectant le souhait danonymat du visiteur, elle resta légèrement en retrait, sinterdisant toute curiosité quant à ses traits ou ce quil notait.
Le saké est produit par nos soins et quasi exclusivement destiné à cette gargote. Quant au thé, le plus couramment servit vient du domaine du Kammon qui surplombe Kokura. Nous avons également quelques thés plus élaborés, mais ils sont également plus coûteux et réservés aux connaisseurs.
De nouveau elle observa le silence, cherchant ce quelle pourrait dire dutile à propos de la gargote.
Le Tengu Immaculé est lune des plus anciennes gargotes de Kokura. Cest avant tout un lieu paisible et sans prétentions. Nous essayons dy garder une ambiance conviviale et respectueuse de chacun. Un endroit où il fait bon sasseoir et partager entre personnes de bonne compagnie.
Elle espérait avoir répondue au mieux et silencieuse, attendit déventuelles questions ou avis. Elle avait omis de parler du tanuki qui vivait sous le plancher et qui certain soir se plaisait à taquiner les convives. Cétait certes assez pittoresque, mais tout le monde nappréciait pas de se faire entrainer dehors par un petit animal facétieux.
Ria
Que pouvait-elle ajouter de plus ? Lhomme se ferait une idée par lui-même de la carte, il y mettait dailleurs une belle ardeur. Elle savait ne pas prendre grand risque avec sa cuisine, personne navait jamais été malade ou était reparti contrarier.
Quant à la clientèle
Les gens qui viennent ici sont principalement des habitants de Kokura mais cela va du simple paysan à lérudit. Parfois quelques voyageurs lorsquil sen présente, plus rarement des étrangers. Seuls ou accompagnés, de tous âges et de toutes conditions.
Elle ne précisa pas quavec léternelle guerre entre Otomo et Uchi plus personne ne venait jusquici, du moins, pas pour le plaisir de voyager et découvrir dautres horizons. Ils avaient même été, un temps, oubliés des Dieux, regardant avec impuissance leur population décliner inexorablement. Cependant, la tendance semblait sinverser et pas que pour le pire.
Sinclinant légèrement, elle le remercia pour ses compliments. Politesse oblige, elle resta en retrait alors que de nouveau le pinceau venait noircir le petit carnet. Puis rompant doucement le silence, elle se risqua à un commentaire :
Jimagine que les choses ici doivent vous paraitre bien différentes dEdo.
Elle avait assez entendu parler dEdo et du Yoshiwara pour savoir quil ny avait rien de comparable dans tout le nippon. Des récits quon lui avait faits, elle en avait cependant conclus que le calme de Kokura lui convenait davantage. Elle laissait volontiers une vie dagitation et dinsécurité à ceux qui en avaient le goût.
Ria
Elle navait pu quacquiescer aux propos de lhomme. Le calme quils connaissaient ici, bien que parfois pesant, offrait aussi lavantage davoir une vie plus sereine. Elle naurait échangée pour rien sa place et la vie quelle menait.
Souriant doucement et sinclinant légèrement, elle le remercia de lattention quil avait porté à létablissement et à leur village paisible. Elle trouvait lidée originale et intéressante, même si elle ne se leurrait pas sur la finalité. Les gens ne seraient jamais que de passage et oublieraient vite leur existence.
Je vous souhaite bon voyage Tanuki-san. Que les kamis veillent sur vous et accompagnent vos pas.
Elle le salua une dernière fois et le regarda séloigner. Il était de ces rencontres impromptues qui laissaient un léger brin de satisfaction. Un étranger de passage.
Ria
[Elles vont bientôt mourir
Les cigales ; on ne sen douterait pas
Lorsquon les écoute.]
(Matsuo Bashô)
Le calme était peu à peu revenu au Tengu. Leffervescence navait durée que quelques jours, mais plus habituée à tant de bruits et de déplacements, cela avait suffit à rendre plus agréable le silence paisible des dernières soirées à Ria. Elle avait pu se consacrer avec plus de sérieux aux études et à lenfant qui prenait davantage de place à mesure que les jours passaient, arrondissant notablement son ventre.
Au bonheur de porter la vie, elle avait également découvert quelle ne pouvait pas tout contrôler et maitriser. Asami navait pas menti en disant que le corps saurait bien rappeler à lordre la future mère si elle venait à dépasser les limites du raisonnable. Sessoufflant et se fatiguant au moindre effort, il lui avait fallut se rendre à lévidence, elle ne pouvait plus sagiter en tout sens sans en payer la contrepartie.
Peu à peu ses habitudes sétaient modifiées en fonction de son corps alourdit et moins souple. Déléguant les tâches les plus fatigantes, elle ne se contentait plus que de quelques menus travaux, réprimant son perfectionnisme quasi maladif pour ce qui concernait la propreté. Non pas que la gargote fut en désordre ou sale, mais elle avait toujours mit un point dhonneur à ce que tout soit irréprochable, même pour les esprits chagrins.
Elle comptait les jours à présent et un mélange dimpatience et de crainte avait fini par sinstaller. Si elle avait réussie à obtenir un semblant dharmonie ces derniers mois, il devenait de plus en plus difficile de ne pas se laisser submerger par les émotions. Passant du rire aux larmes sans raison, elle peinait de plus en plus à masquer cette fragilité qui lui faisait tant horreur.
Les nuits nétaient guère plus paisibles et le souvenir ravivé de la petite Himi avait engendré de nouveaux cauchemars, léveillant en larmes et suffocante. Tsune avait toujours été celui qui des deux rassurait lautre lorsque les doutes apparaissaient, pourtant, son aveu de ne plus y croire vraiment avait ébranlé lespoir de Ria. Une partie delle refusait daccepter la possibilité de ne jamais revoir la fillette mais elle ne pouvait empêcher la seconde de donner raison à Tsune.
Donner le change, encore et toujours. Sourire et faire comme si tout allait parfaitement bien. De toute façon personne ne se souciait de ce quelle pouvait ressentir et encore moins se rendre compte de la solitude qui lui pesait.
Ses seuls moment de réconfort, elle les puisait durant ses promenades ou encore lorsque, isolée dans sa chambre, elle percevait les mouvements de lenfant quelle portait. Sentiment indescriptible lorsque lenfant semblait venir se blottir contre la main légèrement pressée sur le ventre. Parfois, elle pouvait deviner un pied ou encore le dos du bébé. Sil bougeait moins, ses mouvements étaient davantages perceptibles, voir parfois un peu douloureux quand celui-ci se faisait trop vif. Toujours était-il quil semblait vigoureux et en bonne santé jusquà présent.
Les prénoms avaient été choisis en commun, seul participation quelle avait réussie à obtenir de la part de Tsune. Au grand regret de Ria même si elle ne pouvait lui en vouloir. Après tout, il navait pas demandé à être père et il ne lui avait pas tourné le dos, avouant même à demi-mot une préférence pour un fils. Si cétait effectivement un enfant mâle qui venait au monde, elle pressentait quelle navait pas fini de sinquiéter pour les années à venir. Elle ne pu sempêcher de sourire à la seule idée des tours quils ne manqueraient pas de lui jouer tous les deux, comme au temps dHimi.
Jours enfuient mais ô combien précieux. Rien ni personne ne remplacerait jamais la fillette et elle ferait toujours partie intégrante de leur vie. Chérir des souvenirs heureux, cest tout ce quils pouvaient faire pour elle pour le moment.
Asagoro_saito
[Tard dans la nuit...]
Un petit rire masculin ce fit entendre dans la pénombre ainsi qu'un léger clic-tic caractéristique au deux arceaux s'entre-choquant, fixé au sommet de son bâton. L'aveugle posa son pied dans le cercle de lumière diffusé par la gargote, devant lui. Il sourit de toutes ses dents.
- Voila quelque chose d'intéressant... Dit-il doucement, pour lui même.
Il tourna la tête, l'oreille orienté en direction de la gargote. Captant une respiration, il ce félicita d'avoir une telle ouïe. Pour ne pas changer, un sourire s'afficha sur ses lèvres.
- Oui, ça doit être là... Je suis enfin arrivé... Et bien, ce n'était pas simple. Dit-il avant de lâché un nouveau petit rire.
Il tendit une nouvelle fois l'oreille, et huma l'air... Captant des détails que lui seul pouvait voir, à sa façon... Et il entendit ce qu'il cherché... Le bruissement des feuilles, ballotés par le vent... Un arbre n'était pas loin de lui... Non, à une vingtaine de pas même... Et le feuillage était assez épais... Il bascula légèrement son bâton en direction de l'arbre, mais cette fois, le clic-tic des arceaux ne ce fit pas entendre. Pointant le fameux feuillage de la pointe son bâton, il sourit une nouvelle fois.
- Nous nous reverrons bientôt mon ami... Susurra-t-il à l'intention de son bâton.
Il posa son bâton sur son pied droit, gardant l'inclinaison, et releva vivement sa jambe pour expédié son arme en direction du feuillage. Il sourit, le bout de bois était très bien là où il l'avait envoyer... A l'abri des regards indiscrets...
- Bien, allons voir qui ce trouve à l'intérieur... Dit-il, continuant son monologue.
Il ramena ses bras en arrières, et croisa les mains sur sa croupe en voûtant légèrement le dos. Un sourire aux lèvres, il avança en direction de la gargote, le pied assuré. Malgré le bandeau sur ses yeux, il "voyait" parfaitement la géographie du lieu, cela dit il pouvait à peine ce fié au vent pour savoir à quoi ressemblé les bâtiments autour de lui. Il s'arrêta devant la marche, baissant la tête dans sa direction, et posa un pied assuré dessus avant de la gravir. Il décroisa les mains, et avança jusqu'au mur. Le longeant en laissant parcourir ses doigts dessus, sont sourire s'agrandit quand il trouva enfin l'entrée. Il fit lentement coulissé le battant avant de poser un pied sur le seuil. Il tourna lentement la tête de droite à gauche, essayant de capté quelques informations. Il sourit en entendant la respiration qu'il avait capté, mais décida de jouer le jeu.
- Konbanha! Est-ce qu'il y as quelqu'un ici ? Dit-il, tout sourire.
Ria
La soirée avait débutée paisiblement avec larrivée dAsami puis de Lujan. Samuza avait finalement rejoint les rangs, inquiétant de par son comportement, mais il avait été impossible de savoir avec exactitude ce qui lui était arrivé. Pourtant, la jeune femme navait pas semblée au meilleur de sa forme mais ils navaient rien pu en tirer. Celle-ci sétait dailleurs retirée assez rapidement, remplacée par Kazemasa, qui comme a son habitude piquait du nez entre deux salutations. Une soirée plutôt ordinaire jusquà larrivée dun inconnu, aveugle de surcroît et dune fillette de cinq ans, dans un état de saleté avancé.
Ils apprirent que lhomme âgé se nommait Asagoro_saito et quil venait darriver à Kokura. Pour la fillette en revanche, la situation était plus préoccupante. Son état disait assez le manque de soins quelle avait eu et elle avoua nêtre accompagnée daucun adulte. Par chance, elle sexprimait bien et neu aucune difficulté à dire qui elle était et doù elle venait.
Son histoire nétait pas gaie, cependant, en sachant qui étaient ses parents, les chances dun avenir meilleur ne faisaient aucun doute. Et bien que cette apparition eu plongée Ria dans des souvenirs moins joyeux, elle avait offert son aide à Fleur de Lotus. Lenfant était vive desprit et dagréable compagnie et Ria ne pouvait sempêcher de la comparer à sa fille Himi. Son absence lui pesait plus durement à chacun des sourires de lenfant qui, elle le savait, ne resterait pas indéfiniment, mais elle ne pouvait empêcher son cur de mère de sexprimer. Ria avait donnée lune des poupées dHimi à la petite Fleur, ainsi quun kimono pour remplacer les hardes quelle portait à son arrivée. Himi comprendrait, si jamais elle lapprenait. Elle avait toujours eu le cur sur la main.
Un courrier avait été rédigé et fait porter aux parents de Fleur, espérant quils ne soient pas partis par monts et par vaux. Ria ne savait que trop ce que seraient les sentiments de ceux-ci lorsquils apprendraient que leur fille était toute proche et surtout en bonne santé. Elle-même attendait désespérément des nouvelles du même type depuis de trop longs mois.
Malgré tout et en prenant garde de ne pas sattacher plus que nécessaire à Fleur, Ria soccuperait de lenfant jusquà ce quon vienne la chercher.