Cesarphilippeauguste
- « - Tout cela est fort passionnant ma foi, mais, nest-ce point la gérante du putentrailles où vous exercez qui arrive vous chercher, par là-bas ? »
Lhomme pointa du doigt, au loin une gueuse quelconque, qui semblait être à la recherche de quelque chose, afin que son interlocutrice voit de qui pouvait-il sagir. Cette conversation, « stérile » comme lavait si bien définie la femme avec qui il échangeait quelques phrases protocolaires, de politesse, assurément, lexaspérait au plus au point, alors quil continuait cependant paradoxalement, et instinctivement, à répondre à cette même personne, cherchant toujours à avoir le dernier mot. Elle lui prenait du temps quil ne semblait pourtant point avoir, alors quil voulait par-dessus tout quitter ce foutoir avec quelques esclaves afin de les rapporter à Belley.
- « - Voilà un territoire qui pourra vous appartenir alors. Sachez néanmoins que ma présence icilieu est tout à fait fortuite, et que je men serai fort bien passé, tout comme de cette discussion avec vous que jaccepte de finir immédiatement, vos proposes mindisposent au plus haut point et vous aurais déjà mis en procès depuis fort longtemps si nous étions sur les terres savoyardes. »
Puis lautre oie se mit elle aussi à répondre de nouveau au di Leostilla, qui navait réellement que faire de celle qui se prétendait être « la détentrice des terres de Mesnay, sises sur la baronnie dArbois », fief dune noble franc-comtoise quil connaissait assez bien de nom, elle-même fille de lancien Roy de Lotharingie, Bobyzz de Sparte, quasiment porté-disparu depuis sa destitution par un haut-traitre à la couronne savoyarde, Montjoie. Était-ce plausible ? Oui, non, peut-être. Si tel était le cas, que diable faisait-elle céans, au milieu de tous ces gueux ? Que faisait-il également aussi, en pleine Cour des Miracles, parmi toute la basse société parisienne, et francoyse.
- « - Nessayez point de jouer à qui à le plus grand suzerain, vous perdrez inévitablement. Je suis le fils héritier de Sa Grasce Marc-Antoine di Leostilla, Duc de Savoie, Vicomte Impérial de Thann, Vicomte de Jausier ; vassal de Son Altesse Royale Hadrien Marcus de Sparte, duc impérial, prince, et quelques autres titres, lui-même vassal direct de Sa Majesté Impériale lEmpereur, ai-je besoin de vous décrire ses fonctions & titres puisque vous semblez être dEmpire ? Je peux également y jouer. »
Oui, lui aussi pouvait sortir le curriculum vitæ des di Leostilla, ainsi que ceux qui se prétendent leur suzerain, ce qui était bien plus conséquent que celui de lhypothétique dame de Mesnay, quoique indirectement, ils avaient tout deux lEmpereur en commun, puisque Bobyzz, père dHéloise, était lui aussi vassal du souverain impérial par ses terres acquises lors de ses différents mandats. Autant dire quils semblaient peut-être sur un pied dégalité, cétait fort probable, quoique les alliés de sa famille devaient certainement être bien plus importants que ceux de la pseudo-noble. Il coupa court à la conversation.
César retourna ensuite sa tête vers lestrade, ne daignant point répondre à lautre qui se prétendait noble, une folle, assurément, quil faudrait faire exécuter sur la place publique dès que cela serait possible. Ses affaire lintéressaient davantage, alors que le vendeur voulait toujours plus décus en échange dune marchandise quil ne connaissait que très peu, la voyant pour a première fois, et ne sachant pas vraiment sa valeur réelle, les capacités de ces esclaves, et sils tiendraient au froid hivernal savoyard puisquils semblaient être habitués à cuir au soleil, peut-être la raison de leur couleur de peau, si ce nétaient point des créatures du Sans-Nom.
- « - Trois milles écus, pas un de plus. Cest mon dernier mot, sinon, jirai trouver dautres gaillards à acquérir. Estimez-vous déjà heureux que je vous en propose autant. »