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[Rp] Le foulard rouge

Vigghelm
La lumière d’un lever de soleil vint frapper son visage, d’habitude il se serait réveillé l’air bougon mais en ce jour, il avait le cœur léger et l’humeur particulièrement joyeuse. Tout était prêt. Vigghelm lança un regard a sa fiancée avant de baisser les yeux vers son ventre qui étais déjà bien bombé, combien de temps restait il avant que le fruit de leur amour ne vienne au monde ? A vrais dire il l’ignorait et ignorait encore plus de choses sur le processus de naissance, que voulez-vous, la vie en mer peut mener a l’oubli de certaines choses.

Il resta quelques minutes assis sur le lit, veillant au doux sommeil de son aimée tant fatiguée par les mois de grossesse. Malgré son teint fatigué et son sommeil profond, les rondeurs de la vie la rendaient incroyablement belle aux yeux du futur père qui décida finalement de se lever pour se préparer. Il commença par se laver a l’eau froide avant d’aller se préparer. Le marin tailla sa barbe avec précision, la tressant au niveau de son menton et la maintenant en place avec un petit morceau de cuir noir dissimulé par la couleur de sa pilosité avant de s’attaquer a sa chevelure qu’il décora de quatre nattes, deux décorant ses tempes et retombant sur ses épaules et deux autres enserrant son crâne comme une couronne et reliés a l’arrière de sa tête en un nœud assez simple. S’assurant d’être présentable et correctement coiffé, a la scandinave, il se redressa et s’habilla d’une manière plus ornementée que d’habitude. Bien que les moyens n’étaient pas vraiment a sa disposition, il avait réussis a trouver quelqu’un d’assez amical pour confectionner sa tenue. Elle était blanche et noire, ce qui valait une fortune vu la rareté des teintures, et parcourues de discrets symboles folkloriques de son pays.

Resserrant les fermoirs de ses gantelets d’acier, il attacha autours de sa taille la ceinture, s’assurant que le fourreau étais bien stable, Vigghelm se dirigea vers le salon avant d’aller se pencher derrière un buffet, ramassant une petite boite qu’il glissa dans sa bourse avec un sourire impatient.
Tout était prêt, tout était préparé, il avait trouvé un bel endroit a l’orée d’un bois. Certes la préparation fut parfois difficile, surtout quand il s’agissait de remplacer l’aspect païen par quelque chose de plus Aristotélicien mais il avait trouvé de quoi respecter sa religion à la place d’un énorme marteau a la connotation hérétique. Souriant, il vint s’asseoir a côté d’Ariane qui commençait a se lever, la saluant d’un baiser tendre et amoureux, sa main vint caresser sa joue.


« - Bonjour min Eskelde. Tu te prépares ? Je vouloir t’emmener quelque part d’important. »

Le marin ne savait pas si elle savait de quoi il parlait, a vrais dire cela ne l’aurait pas surpris, elle le connaissait bien mieux qu’il ne se connaissait lui-même. Il espérait juste que le fait que le réveil cacherait un peu la surprise pendant un court instant. Le norvégien se redressa ensuite pour aller chercher quelque chose a manger a sa Française, après quoi il attendrait qu’elle soit prête pour l’emmener a l’orée de ce petit bois.
Ariane_
La nuit avait été mouvementée. En effet même si Ariane semblait paisible lorsque son Nordique l’avait regardé à son réveil, il n’en était pas moins que la fiesta avait eu lieu dans son ventre une bonne partie de la nuit. Elle avait parfois l’impression qu’ils étaient au moins trois ou quatre dedans, tant le petit avait la bougeotte. Certains disaient que cela était normal quand on connaissait sa Norfienne de mère qui tenait rarement en place bien longtemps. Et c’est le soleil qui la réveilla, lui chauffant le minois. La Brune chercha d’un geste approximatif et du bout des doigts, Vigghelm, qui d’habitude faisait barrage. Sentant sa place vide, elle afficha une petite moue bien que ses yeux étaient encore clos. D’humeur flemmarde pour cette journée, Ariane décida de feinter le sommeil encore quelques minutes, écoutant les bruits de la maisonnée et de la ruelle. Enfin elle s’étira, féline, ouvrant doucement les yeux. C’est ce moment-là que choisit son fiancé pour faire son apparition, lui offrant un baiser qui la fit sourire contre ses lèvres.

Dag min Anselig. Cha ha deg ?*

Elle se blottit contre lui tout en l’écoutant et répondit positivement à sa demande en un grand oui de la tête. La réponse à peine donné qu’il fila de la chambre. Elle se redressa et fronça légèrement les sourcils, cela ne lui ressemblait pas. La chose qu’elle avait pu voir, c’était un bout de son costume qui ne ressemblait guère à sa tenue quotidienne. Ariane se leva donc et alla se rafraichir, sans trop prendre son temps pour autant. Lorsque se fut fait, elle prit une de ses robes, couleur bordeaux, qu’elle avait commandé spécialement pour sa grossesse. Une ceinture finement brodée soulignait ses formes épanouies. Ses cheveux furent brossés, disciplinant ainsi les bouclettes, bien que la tignasse restait libre de tout mouvement.

La petite Norfienne descendit ensuite rejoindre son Cachotier dans la cuisine d’où s’échappait un doux effluve gourmand. Les ébènes détaillèrent avec attention le Brun. Un sourire naquit sur ses lèvres. Il s’était fait beau et élégant. Il attirait souvent les regards, les gens étaient surpris de voir la façon dont les Norvégiens considéraient une tenue élégante par chez eux. On était bien loin de ce que l’on pouvait rencontrer en France. Ariane, elle, aimait cette petite note supplémentaire qui la faisait voyager. Elle se glissa dans son dos et déposa un baiser dans son cou après s’être hissée sur la pointe des pieds.


Ca sent bon. Qu’as-tu préparé ?




[* Bonjour mon beau. Ca va?]
_________________
Vigghelm
Qui aurait cru qu’un homme qui avait passé tant d’années en mer aurait un tel talent de cuisine ? Même si il ne s’agissait pas du meilleur cuisinier de sa génération, son amour de la nourriture et de la préparation étaient devenus certains de ses passes temps qu’il aimait particulièrement. Surtout quand il s’agissait de préparer des plats pour sa compagne et donc par extension, pour son enfant qui grandissait en elle. Ce fut un mets simple qu’il concoctait pour la brune, certaines choses ne changent pas, comme l’attrait particulier qu’il avait pour la simplicité. Cependant sa concentration fut rapidement brisée par un baiser déposé dans son cou. Faisant volte-face pour y répondre, Vigghelm sourit.

« - Mh… Repas assez simple mais je pense que tu va aimer. Dit-il en souriant. Un peu lait avec jus pomme, du pain que j’avoir rôti sur poêlon avec beurre et herbes, de la viande et fromage. »

Il l’emmena s’asseoir a la table avant d’apporter les plats pour le déjeuner qui s’annonçait déjà copieux. A vrais dires un scandinave de la carrure de Vigghelm engloutissais déjà beaucoup de nourriture et avec une femme enceinte en plus, les aliments n’avaient pas a se soucier de la pourriture ou de perdre leurs gout.

C’est ainsi que les deux amants prirent leurs déjeuner, souriant et riant de temps a autres a diverses petites plaisanteries par ci par là. Le marin avait l’air particulièrement impatient et de bonne humeur, ceci dit sa prévenance pour sa compagne enceinte l’empêchait de se vouloir la brusquer. Et qu’est-ce qu’elle était belle enceinte, il le répétait souvent mais de la voir les cheveux aussi bien coiffés, portant sa magnifique robe qui sublimait d’une manière assez subtile sa beauté. Peut-être était-ce le cordon ou juste le regard d’un homme amoureux et d’un futur père impatient ? Il ne le savait pas et s’en fichait pour être franc, cela n’ôtais rien a sa beauté. S’appuyant sur la table il lui sourit.


« - Min vakre, je t’avoir dit où je voulais t’emmener ? »

Son sourire s’accentua en voyant sa réponse négative, il soupira de bonheur avant de répondre a la question qu’elle devait se poser. Sans vouloir trop en dévoiler, son visage trahissant malgré tout son envie de maintenir la surprise le plus longtemps possible dans l’ombre.

« - J’av.. J’ai trouvé une belle petite clairière, j’aimerais vraiment qu’on y aille, tu en dire quoi ? »
Ariane_
Oui ça roucoule. Oui ils sont très amoureux. Et oui ca dégouline à tel point que le pire des bisounours a de quoi être jaloux tant ça peut donner aux petits curieux des hauts le cœur. Mais à cet instant Ariane s’en fichait. Si en public elle était dans la retenue - n’oubliant pas son éducation - sous leur toit les barrières tombaient. Elle déposa un tendre baiser sur ses lèvres puis écouta ce qu’il avait concocté. L’énumération terminée, Ariane n’avait déjà plus faim, mais elle n’en montra rien. Elle mangerait même avec appétit pour ne pas froisser son barbu.

A table la complicité reprit vite ses droits. L’un tentant de faire apprendre sa langue natale, tandis que l’autre corrigeait parfois les fautes de Français. Et puis vint LA question. Bien sûr que non qu’il avait pris un malin plaisir à faire planer le suspense, alors qu’il la sait si curieuse. Alors la petite Norfienne fit non de la tête tandis qu’elle mâchouillait de la viande. Le sourire satisfait et amusé de Vigghelm lui vola un rire. Toutefois, la Brune décida de jouer un peu avec la patience de son fiancé.


Mais, on ne devait pas aller chez le tisserand pour voir ce qu’il pouvait confectionner pour le bébé ?

Petite moue boudeuse qui sera vite trahit par un sourire espiègle. Elle devinait son impatience et l’effort qu’il avait fait pour faire une phrase correctement française - à un détail près - eut vite raison d’elle. Que voulez-vous, gaga à souhait qu’on vous a dit. Quelques coups dans le ventre eurent pour effet de la faire grimacer. Les mains se posèrent sur son ventre, protectrices, malgré la douleur. Et de se lever une fois le petit déjeuner engloutit.

Laisses moi juste le temps de prendre un col. Tu sais ce qu’on dit, en avril ne te découvre pas d’un fil !

Sans plus attendre, elle disparue quelques minutes pour prendre le vêtement cité.

Je suis prête, on peut y aller !


L’impatience commençait également à la gagner.

_________________
Vigghelm
En avril ne te découvre pas d’un fil ? A vrais dire non, il ne savait pas. Les marins employaient rarement ce genre de maxime, a vrais dire il fallait toujours rester bien habillé quand on prenait la mer. Quand elle clama cette phrase avec un sourire a fendre un cœur de glace, le marin sourit en penchant la tête sur le côté, mimique d’incompréhension universelle. Alors qu’elle s’en allait chercher son col, Vigghelm réfléchit au sens de cette phrase avec attention. Quoiqu’il en soit, sa réflexion fut coupée en voyant revenir sa compagne dans sa robe et portant son col ? Le nordique eut un sourire.

« - Alors en route min vakre ? Dit-il, son sourire s’étendant d’une oreille a l’autre. Ce n’être pas très loin, on pourra aller chercher tisserand pour bébé après si tu vouloir. »

N’attendant pas réellement sa réponse pour une fois, il se redressa et pris sa main. L’entrainant dans la rue et une fois la porte verrouillée derrière eux. Il l’entraina hors de l’enceinte de la ville et dans une suite de petits chemins. Le soleil n’étais même pas a son zénith alors qu’ils commençaient a peine la ballade a travers la forêt qui s’éveillait. Et cette fois, ce fut le nordique qui se surprit en s’arrêtant de nombreuses fois pour regarder la vie forestière s’élever. Il n’avait jamais réellement pris le temps de faire attention a ce qui se passait dans les sous-bois. Vigghelm pointa certains animaux du doigt en demandant leurs nom en français, haussant un sourcil en répondant a chaque fois que dans sa langue, ils s’appelaient différemment. En plus de sa surexcitation, le marin était subjugué par la beauté des bois et son sourire n’en fut que plus béatifié, sans partir dans une niaiserie totale, bien entendu.

« - C’être beau quand même. Finit-il par lâcher silencieusement avant de se tourner vers sa compagne. Je… Je n’avais jamais vu la bois se réveiller. C’êt... C’est plus beau que mer tout de même. »

Son regard se perdit un peu dans les cimes des arbres qui formaient un doux dôme. Les cieux avaient été cléments en ce jour et la lumière qui filtrait dans les feuillages projetait parfois une ombre étrange, légèrement colorée, parfois d’orange ou dans de rares cas, de rouge. La saison avait été clémente en ce jour et le marin perçut cela comme un bon présage. Après tout, la préparation de sa surprise avait été minutieuse, mais le temps ? Il n’avait pas le pouvoir de le contrôler ni les capacités pour le prédire.

C’est donc l’air souriant que Vigghelm entraina sa douce sur des chemins un peu plus sinueux, mais assez propres pour que les deux amants ne risquent pas de tâcher leurs belles tenues. Après quelques pérégrinations sans importance. Ils arrivèrent dans la dite clairière, l’herbe d’un vert plein de santé était assez basse, mais relativement sauvage. La rosée se trouvait encore sur certaines parcelles encore baignées dans l’ombre et les arbres colorés par le printemps encerclaient le paisible havre.


« - On y être min vakre, c’est beau hein ? »

Attendant sa réponse en souriant, il vint déposer un baiser sur son front avant de l’emmener là où il avait préparé sa surprise. Au milieu de la dite clairière se trouvait un petit piédestal en bois. Relativement simple mais ciselé de symboles typiquement scandinaves, sculptés a la main par le marin. Sur le centre, se trouvait toujours un petit médaillon typiquement Aristotélicien. Lui lâchant la main, il vint se placer d’un côté du petit piédestal, lui faisant signe de se mettre en face de lui.

« - Ariane. Dit-il en commençant d’un ton assez sérieux qui collait assez bien avec son image. Je pense qu’il est clair pour moi que tu es celle avec qui je veux partager ma vie. Tu portes dans ton ventre le fruit de notre amour et avant qu’il ne vienne au monde… »

Vigghelm marqua un temps d’arrêt, visiblement appliqué a ce que son français sois le plus correct possible malgré son accent fort prononcé. Sur la fin de sa phrase, les mots avaient été prononcés plus lentement et plus timidement, il avait beaucoup de mal a s’exprimer clairement sous le stress mais avait procuré cette fois un effort titanesque.

« - Je t’aime plus que tout au monde, min eskelde. Veux-tu te lier a moi par liens du mariage comme on… Le célèbre chez moi ? »

Un peu intimidé par sa propre demande, il se mit soudainement a secouer la tête, non par regret mais plus par la réalisation qu’il ne lui avait jamais réellement expliqué comment fonctionnait le mariage traditionnel par chez lui.

« - Chez moi, on fait le mariage en se liant les mains avec un foulard rouge en prononçant nos vœux. Nos alliances dans nos paumes, puis on s’embrasse. Puis a nos yeux et celui du très-haut, on est mariés, même si il n’est pas célébré dans une église, on pouvoir faire les deux aussi si tu veux min eskelde ! »

Il balbutia un peu sur la fin de sa phrase, craignant un peu un refus de se marier en dehors de l’église, bien qu’en réalité, cette peur n’était qu’irrationnelle.
Ariane_
Je ne sais pas vous, mais moi on me prévoit tout et n’importe quoi.*
Par cette simple phrase, il faut comprendre qu’Ariane à sa naissance avait tout pour être heureuse. Une famille unie, des parents aimants et logeant dans un château ducal. Par conséquent, elle n’avait qu’à être obéissante et laisser ses parents gérer son avenir. Lui trouver un mari sans doute trop vieux pour elle -ou pas - mais qu’elle aurait détesté de toute les manières, malgré l’alliance profitable pour les deux familles.

Mais - parce qu’il y a toujours un mais - sa mère était décédée il y a quelques années. Son père l’avait collé au couvent et, rancunière, la Brune s’était enfuit. Car pour la Biterroise, quand on aime ses enfants, on ne s’en débarrasse pas chez les religieux. On ne les prive pas d’un amour paternel, ni d’une fratrie. Non. On se met un coup de pied dans le fessier malgré le chagrin et on assume les fruits de l’union. C’est pourquoi Ariane décida de faire une croix sur sa famille. Et pour marquer son nouveau départ, une marque indélébile trouva sa place sur son bras et le poignet droit. La signification du tatouage, elle le gardait jalousement pour elle. Et puis le Berry fut quitté et ses pas la firent échouer en Languedoc. A Lodève pour commencer, puis Béziers. Lui était là depuis plusieurs mois déjà. Enfermé dans un mutisme bien capitonné. Ça n’avait pas été simple d’ébrécher la carapace. Et pourtant…

Aujourd’hui il la faisait crapahuter dans les bois. Pas loin hein ? J’t’en foutrais du pas loin avec une robe qui était plus utile dans les soirées mondaines que dans la campagne. Surtout avec son ventre qui pesait une tonne, qui lui faisait gonfler les chevilles et lui donnait affreusement mal au dos. Râler ? Ariane l’aurait fait si elle ne se doutait pas de l’importance du moment et se fichait éperdument du sourire radieux qui ne quittait plus les lèvres de Vigghelm. Elle fut toutefois bien contente lorsque la clairière souhaitée avait été atteinte. Les ébènes observaient la nature, les couleurs qu’offrait le printemps, et à l’interrogation du Nordique, elle sourit.


C’est magnifique oui. Mais…

Un baiser sur son front la stoppa dans son élan de curiosité, la chaleur des lèvres la faisant frissonner imperceptiblement. Elle le suivit jusqu’au piédestal. Elle le détailla avec attention, passant ses doigts fins sur les sculptures. Un sourire tendre se dessina sur son minois. Elle était en train de comprendre. Cependant son fiancé prit rapidement la parole alors elle laissa ses pupilles plonger dans les siennes et l’écouta silencieusement.

La gorge se serrait à mesure qu’il parlait. Les phrases minutieusement préparées dans un français impeccable la tuèrent. Il faisait un effort incroyable. Peut-être même qu’il les avait répétés avec quelqu’un pour s’assurer de l’exactitude des mots. Et au-delà de ça, la Brune savait que s’il proposait une cérémonie de mariage selon ses origines avant la naissance de l’enfant, ce n’était pas anodin. Il connaissait ses croyances, ses craintes. Elle s’était offerte à lui malgré sa résolution de ne pas le faire avant le mariage, en bonne Aristotélicienne. Mais les choses en entrainant une autre, et puis sans doute aussi dans un moment de rébellion inconscient contre l’éducation qu’elle avait reçu, elle avait cédé à la tentation. Aujourd’hui enceinte, loin du feu des projecteurs, avoir un enfant hors mariage la tracassait, bien qu’avant sa grossesse, ils étaient déjà fiancés. Il savait tout cela.

Cette union n’aurait aucune valeur dans le royaume où ils avaient élus domicile mais cela n’avait pas d’importance. Elle lui tendit une main fébrile, bien incapable de parler dans la seconde. Elle resta donc silencieuse quelque instant, juste le temps de maitriser les émotions qui l’envahissaient et la faisaient chavirer. Elle sourit.


Oui, je veux qu’on s’unisse devant le Très-Haut, selon tes coutumes, pour commencer.

Oui, je le veux. Plutôt deux fois qu’une même. Parce que c'est toi, c'est moi, c'est nous. Parce que c'est remonter à la surface. Parce que nous, c'est tout dans un sourire. Ce n'est rien qu'une caresse. Parce que nous, c'est lire dans tes soupirs. C'est traduire tes SOS. C'est toi, c'est moi, c'est nous.

Et si c’est le temps qui passe qui fait qu’on se connait, il faut que le temps passe et ne s’arrête jamais.*



[*Vilaine fille qui a piqué des phrases au groupe Volo. Chansons : Sans rire, c’est toi et tu connais.]
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Vigghelm
Qu'est-ce que sa vie avait été mouvementée et chamboulée en quelques mois seulement. Cela ne devait pas faire plus d'un an que le Nordique avait posé pieds ou plutôt avait échoué par hasard dans un petit port du sud-ouest de la France. Arrivé sur les terres du royaume de France, il ne savait que s'exprimer grâce a des gestes et des mots simples, bien qu'un certain don dans les langues lui avait permis de comprendre les sens des mots qui lui étaient adressés. Pendant des semaines il avait erré, le ventre et le bas du torse couvert de bandages, sans le sous avant d'échouer dans un village dont il ne se souvenait plus du nom. Là-bas il avait commencé a apprendre plus sérieusement la langue du pays. Ce fut par un miracle qu'il parvint a survivre dans ces terres qui lui semblaient hostiles, il connu la faim, la détresse et la solitude pendant de longs mois avant de rencontrer une femme qui péri quelques semaines après.

Le départ brusque de cette femme qui avait réussis a le faire redevenir optimiste pour son futur l'avait a nouveau laissé seul, dans une profonde détresse et tristesse qui avait réussis a venir a bout d'un homme qui avait pourtant réussis a s'acclimater a la culture française et a la langue, bien que les divers usages des hommes de ce royaume le laissaient perplexe et parfois profondément choqué, il était a nouveau seul, abandonné et s'était muré dans le silence. Jusqu'à l'arrivée d'une jeune brune portant le nom d'Ariane.

Vigghelm avait été étonné de voir que cette jeune femme voulait l'approcher, le dérider, il n'avait pas été immédiatement charmé par elle et a vrais dire, les premiers contacts n'étaient pas des plus amicaux. Mais certains actes ne le laissaient pas indifférent malgré son expression silencieuse et ses rares paroles, petit a petit elle commençait a le toucher, elle ne cessait de s'attaquer a la tristesse de l'homme. Pourquoi ? Il ne le savait pas et ne l'avait jamais clairement demandé a sa compagne. Sûrement par envie de faire des rencontres, peut-être intriguée par l'aspect scandinave de l'homme qui ne devait pas être courant dans les régions du sud de la France, mais le nordique pensait simplement que la bonté naturelle d'Ariane n'aimait pas réellement de voir un homme réduit a l'état d'ombre silencieuse par la mélancolie. Quoi qu'il en soit, sa carapace avait été ébréchée et le marin finit par être charmé par cette jeune femme, non par les efforts qu'elle avait fait pour tenter de lui faire retrouver ne serait-ce qu'un sourire en coin, mais par sa bonté naturelle et son esprit joyeux.

Le charme finit par laisser sa place a un amour sincère et bien que ses démons du passé ne l'avaient jamais vraiment abandonné, il lui arrivait encore parfois de se réveiller en sueur, tétanisé et effrayé. Mais ces derniers temps, Vigghelm avait évincé la peur de sa vie, la bonne humeur de son aimée, les jeux qui étaient les leurs et les instants qu'ils partageaient avaient fini par guérir les cicatrices du traumatisme qu'il avait connu. Et maintenant, en sentant la main d'Ariane dans la sienne, il finit par se dire que malgré tout, finalement les souffrances pouvaient avec le temps apporter en récompenses des moments de bonheur.

Un doux sourire illumina son visage alors qu'elle lui répondait que oui, elle voulait qu'ils s'unissent de cette manière. Elle avait l'air fébrile, peut-être surprise ? A vrais dire le marin lui même avait quelques difficultés a ne pas laisser ses genoux céder sous l'anxiété qu'il éprouvait, mais qu'importe, ce n'était pas le cœur de l'instant. Gardant sa main dans la sienne. Il laissa celle qui étais encore libre fouiller dans la petite bourse accrochée a sa ceinture et en tira un foulard écarlate qui rien que par sa teinture valait une fortune et les alliances. Tenant un bout du foulard dans sa main gauche. Il pris l'autre main de sa future épouse et y déposa son alliance doucement, gardant la sienne dans sa paume et en une passe de main habile et réfléchie, entoura leurs mains du foulard et respira longuement. Souriant, se voulant rassurant envers sa brune alors que ses doigts caressaient la peau de ses mains. Lentement et doucement il commença de son timbre grave :


« - Ariane, ici devant le très-haut, j'aimerais te prendre pour épouse et lier ma vie a la tienne. Commença-il, lentement mais clairement. Tu m'av- Tu m'as beaucoup apporté dans la vie, l'envie d'avancer et de construire un futur pour notre famille et de tout faire pour que tu est heureuse. Je le jure devant le Très-Haut que je serais fidèle et aimant, que je veillerais sur toi et te protégerais quand cela sera nécessaire. Je protégerais notre famille et ferait tout pour qu'elle s'épan... S'épanou... S'épanouisse. Je serais l'épaule sur qui tu pourra te reposer quand tu n'ira pas bien et l'oreille qui pourra écouter tes secrets et t'aider de toutes les manières possibles. Mais je ne t'apprendre rien, min eskelde, tu le sais déjà. »

Il termina sa phrase avec la voix un peu chevrotante, ayant eu du mal a dire ces phrases et n'ayant visiblement pas remarqué ces quelques fautes de français, mais en réalité il n'en avait cure, l'important avait été dit et les voeux prononcés, il n'avait jamais été doué pour ce genre de discours, il faut dire que la vie de marin ne préparais pas a déclarer sa flamme aussi facilement...
Ariane_
S’il lui posait franchement la question. Ariane répondrait que naïvement, elle n’aime pas voir la tristesse dans les yeux ou sur le visage d’autrui. Que lorsqu’un homme s’enfermait ainsi dans son monde, c’est qu’il avait forcément dû beaucoup souffrir. Elle ne saurait expliquer plus en détail ce qui la pousse instinctivement à le faire. C’est juste que les choses sont ainsi. Peut-être avait-elle essayé par curiosité. Peut-être parce qu’ils semblaient perdus tous les deux à cette époque, bien que les raisons étaient totalement différentes. Ou peut-être par simple empathie. Quoi qu’il en soit la Brune s’était acharnée à essayer de lui arracher un sourire et était ravie lorsqu’elle y arrivait. Pourtant, elle était loin d’imaginer qu’il pouvait y avoir plus que de la tendresse ou de l’amitié entre eux. Il avait une carrure imposante alors qu’Ariane semblait si frêle, donnant l’impression d’être un fétu de paille à ses côtés. Elle passait son temps à le chercher gentiment quand lui semblait ne pas la voir. Un couple atypique comme diraient certains.

Mais la petite Norfienne aimait ce côté de leur relation. Oui ça pouvait surprendre et alors ? Le Nordique était ce que beaucoup de femmes recherchaient et elle était l’heureuse gagnante. Qu’importe son français moyen. Son accent et la façon dont il avait de parler la faisaient fondre. Il était aimant et attentif. Elle le savait fiable, bien loin du genre d’homme où lorsqu’il vous assure quelque chose, une petite voix ne cesse de vous demander s’il dit vraiment la vérité. Avec Vigghelm, elle avait trouvé la paix et devenait petit à petit une femme aussi épanouie que ses formes. Même si elle était loin de le croire lorsqu’il lui disait qu’elle était belle. Il l’aimait pour ce qu’elle était et ne cherchait pas à la changer.

Ariane regarda son futur époux lier leur main d’un foulard rouge. Elle garda dans sa paume libre l’alliance qu’il avait déposée, refermant ses doigts dessus comme pour la protéger. Et surtout ne pas le faire tomber, histoire d’éviter les mauvais présages.

L’écoute des vœux de son barbu se fit religieusement, l’émotion l’étreignant parce que mine de rien, malgré la cérémonie simple, tous les deux faisaient un grand saut. Celui de s’unir devant Dieu. La Brune prit une inspiration pour essayer de rassembler ses idées, avant de prendre à son tour la parole.


Min Anselig, tu sais que je ne suis pas douée pour dire ce que je ressens et pas forcément très démonstrative. Je souhaite cependant, sans aucune hésitation, te prendre pour époux ici et maintenant, devant le Très-Haut.

Elle fit une petite pause, puis lui sourit avec tendresse.

J’aime notre complicité, les moments que nous passons ensemble. Je me demande comment tu fais pour ne pas être épuisé quand je me révèle tornade, toi qui es si calme. Mais c’est sans doute pour cela que ça fonctionne entre nous. J’espère pouvoir être pendant encore très longtemps, celle qui te soigne, celle qui te fera rire, qui te donnera envie d’avancer et de croire en demain. Je te promets d’être toujours là pour toi, pour notre famille, et de faire en sorte de rester celle dont tu es tombé amoureux, un soir d’automne. Il faura peut-être que tu m’aides parfois, n’étant pas parfaite. Mais je souhaite sincèrement lier ma vie à la tienne et t'aimer, pour le meilleur et pour le pire.

Sa main s’était serrée un peu plus fortement sur la sienne. Les vœux étaient décidément un exercice bien compliqué pour la Niraco.

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Vigghelm
Il sentit un petit pincement au cœur en l'entendant prononcer ses vœux. Visiblement profondément ému par ce qu'elle avait dit. C'était assez véridique en plus. Les deux avaient tant de différences, elle qui devenait parfois un véritable tourbillon alors que le marin gardait un calme impérial en toute circonstance. Mais lui aussi aimait cette petite contraste qui mouvementait leurs vie de couple et a vrais dire ne s'expliquait pas la raison pour laquelle leur couple fonctionnait si bien. Un savant mélange de tendresse, de rires et de soutien mutuels ? Vigghelm n'était pas le premier homme a réfléchir a l'incompréhensible équation des sentiments et ne serait probablement pas le premier a la résoudre. Après quelques courts instants de réflexion le marin décida d'abandonner toute tentation de comprendre les raisons, il s'en moquait éperdument. Il savait qu'il se sentirait heureux auprès d'elle et savait qu'il voulait passer sa vie a ses côtés.

Alors qu'elle finissait de prononcer ses vœux, le sourire du norvégien s'adoucit. Il hocha la tête en la regardant, caressant comme il pouvait la main qui s'était resserrée sur la sienne. Plongeant son regard dans les ébènes qu'il aimait tant, il souffla.

« - Je serais toujours là pour toi, min eskelde. »

Caressant doucement la main de sa brune de la libre. Il défit le foulard doucement, avec une précaution quasi-religieuse, enfin, carrément religieuse pour le coup. Et pris la main droite de son aimée, glissant doucement l'alliance a son annuaire avant de la laisser faire de même pour lui.

Lui sourit avant de passer ses mains autours de sa taille, lui offrant un tendre sourire avant de venir l'embrasser longuement, scellant ainsi leurs union aux yeux du Très-Haut. Le marin prolongea tendrement le baiser, profitant de l'instant fort en émotion, serrant sa désormais épouse contre lui avec tendresse et amour. Quittant ses lèvres a regret, il lui sourit et souffla a nouveau en souriant.


« - Voilà, on être mari et femme maintenant min eskelde. »

Il passa le foulard autour du cou de son aimée, lui souriant et le noua, décorant sa gorge du tissu qui la rendait encore plus belle. Glissant ses mains dans les siennes, il la regarda, souriant.
Ariane_
Elle se délectait de l’émotion qui émanait de son Nordique. Le petit être dans son ventre gigotait mais Ariane n’y prêtait pas attention. Elle traduisait ca par une joie de l’enfant de voir ses parents à la fois si heureux et émus de se lier devant le Très-Haut. Elle prit la main droite de son fiancé. En effet, la Brune souhaitait ajouter un petit quelque chose dans la cérémonie. Elle passa donc l’alliance au quatrième doigt de celle-ci, puis la passa au troisième et deuxième doigt de celle-ci tout en prononçant :

Au nom de Dieu, d'Aristote et de Christos.

Elle lâcha la dite main pour se concentrer sur son opposée. Les ébènes plongèrent dans les pupilles de son Nordique. Elle lui sourit avant de prendre sa sénestre.

De cet anneau je vous épouse, de mon corps je vous honore, de mon bien je vous doue.

A la fin de la phrase, l’anneau était en place sur l’annulaire. Ariane le contempla un instant comme pour essayer de mieux réaliser, qu’enfin ils étaient unis. Et lorsque Vigghelm annonça qu’ils étaient mari et femme, la petite Norfienne déposa ses lèvres sur les siennes pour un baiser tendre et sage. Et de lui souffler au creux de l’oreille :

Jeg elsker deg min Vigghelm*

Elle n'ajouta rien de plus. Ses doigts entrelacés aux siens, ils n'avaient plus qu'à construire leur famille, leur avenir, ensemble.



[ * Je t'aime mon Vigghelm]
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