Umbra
L'Ombre avait profité de la chaleur et de la lumière de la torche tel un réconfort au lieu d'en user comme un outil. Maintenant que les ténèbres avaient repris leur ampleur, elle se maudissait de n'y avoir pas songé plus tôt. Umbra massait sa cheville ankylosée, quand la sensation d'être à nouveau visitée la tirailla. Les pupilles plongées dans le néant, sa vision était d'une piètre utilité, elle s'immobilisa et tendit l'oreille. La Noiraude aurait mis sa main à couper que quelqu'un se terrait à l'autre bout de la cellule mais finalement de petits grattements détournèrent son attention.
Ce satané rat venait encore la taquiner. Si les forces ne lui avaient pas manqués, elle se serait jetée dessus sans remords. Usant de son flair, elle se serait guidée jusqu'à l'odeur de la vie. Son ouïe l'aurait amené jusqu'à ses petits couinements. Face contre terre, elle aurait rampé jusqu'à sa proie tel un prédateur, ses longs ongles, semblables à des griffes, labourant le sol humide de la caverne. Il devait pleuvoir au dessus car ici, l'humidité était suffocante mais de cela, Ombeline n'en avait plus conscience. Elle haletait lourdement, la langue pâteuse jusqu'à ce qu'un épais liquide chaud envahisse sa bouche.
COUIIICK!!!
Le hurlement suraigu du rongeur résonna dans la geôle tandis que les sens affamés de la Bâtarde se repaissait de sa douleur. Les narines s'emplient du fumet de la proie pendant que les papilles s'excitaient sous la saveur ferreuse. Les mains décharnées de la jouvencelle étranglèrent le petit corps pour le garder captif lors de ses derniers soubresauts nerveux alors que les dents déchiquetaient sa fourrure afin d'en libérer la viande fraîche. L'hémoglobine maculait dun carmin le visage blafard de l'Ombre et la chair animalière remplit sa panse.
Mange.
C'est alors que du mouvement se fit entendre hors des murs qui la retenait prisonnière. Par instinct, Umbra redressa la tête en quête d'une quelconque échappatoire. Un courant d'air glissa sur sa carcasse, provoquant le même effet, sur sa peau, qu'une main glacée posée sur son épaule et c'est alors que la solution lui apparut.
Il faut t'enfuir Ombeline.
La Noiraude se figea, un instant, devant la silhouette face à elle. Dans l'obscurité la plus totale, le profil se détachait d'une clarté nette. Le sourire de la visiteuse s'étira jusque sur les lippes ensanglantées d'Ombeline. L'espoir et la détermination enflamma tout son être, étiolant les moults douleurs dont son corps était victime, consumant sa raison au passage. Les iris de jais ne voyaient plus qu'Elle. Sa salvation. Sa renaissance. Comme liée par un fil, la Bâtarde suivit aveuglément cet être qui la mena à travers le couloir de la libération, celui qui la ramènera à la vie.
La jouvencelle tentait de presser le pas afin de marcher à sa hauteur mais où que son regard se posa, la silhouette en était l'horizon. Seul le piétinement irrégulier de l'Ombre rompait le silence des lieux. La botte manquante trouait le rythme de ses pas. Mais à en juger avec l'absence totale de bruit de la visiteuse, on pouvait croire que la sonorité de la démarche d'Umbra n'était due qu'au poids de son existence et du fardeau qu'elle traînait par sa carcasse rachitique.
La même expression se gravait sur les traits de deux visages. Une mimique malsaine emplie d'un épouvantable courage et d'une cruelle détermination qui, dailleurs, fut vite mis à l'épreuve. Obnubilée par la présence de sa Sauveuse, la Noiraude ne perçut même pas celle du geôlier à quelques mètres d'elle. Le grognement masculin suivit de sa lourde respiration suffit à embraser Ombeline d'une rage démesurée. Ses sens lui rappelèrent la scène qu'elle s'était interdite de regarder. Il avait tenté de la violer. Les yeux clos, elle avait senti son haleine étouffante, son poids écrasant et ses mains pelotant. Il était le gardien de ses tourments, de sa famine, de son froid. Il était là, lui barrant une énième fois le passage mais à cet instant, plus rien ne la retenait. Car il l'avait délivré de sa chaine. Il l'avait aussi libérer la colère qui la rongeait et maintenant, la fureur allait s'abattre sur lui.
La Bâtarde, fulminante, se jeta sur son imposante carrure. Elle s'agrippa à lui de toutes ses forces tandis qu'il tentait de la repousser. Son sourire, il y a peu, carnassier, se fendit pour laisser paraître sa dentition. Semblable à la vermine qui fut son repas, la jouvencelle croqua dans sa jugulaire. La pression de sa mâchoire ne faillit pas tandis que le reste de sa carcasse encaissaient les coups de détresse du geôlier. Ses cris rauques, ses appels au secours ne firent qu'affirmer la prise de la morsure. Bientôt, la veine céda, inondant la bouche de l'Ombre. Le gardien, en un ultime assaut balança la frêle stature contre un mur mais ils savaient tout deux qu'il était trop tard pour lui.
Le sang coulait à profusion et le regard charbonneux d'Umbra, animé d'une lueur sadique, se posa sur l'homme compressant vainement sa plaie béante. Il gémissait de terreur puis la tête lui tournant, il chuta au sol et sempêtra davantage dans sa mare d'hémoglobine avant de mourir en quelques soubresauts. Du spectacle macabre, la Noiraude n'en perdit pas une goutte. Adossée contre le mur auquel elle venait d'être projetée, elle se délectait de la mort lente de son geôlier. Un long moment, elle savoura le tableau à ses pieds avant de recracher le bout de chair qu'elle venait de lui arracher.
Sans plus de compassion, Ombeline se redressa et pataugea dans la flaque afin de reprendre son chemin en compagnie de sa visiteuse. Derrière elles, seules les traces d'une botte et d'un pied nu retraçait leur parcours, laissant dans leur dos, le corps gisant de l'homme et la preuve dune aliénation sans faille.
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[Mode Tamago du 20/12 au 02/01, si RP urgent me contacter par courrier IG Bonnes fêtes à tous et à l'année prochaine!]
Ce satané rat venait encore la taquiner. Si les forces ne lui avaient pas manqués, elle se serait jetée dessus sans remords. Usant de son flair, elle se serait guidée jusqu'à l'odeur de la vie. Son ouïe l'aurait amené jusqu'à ses petits couinements. Face contre terre, elle aurait rampé jusqu'à sa proie tel un prédateur, ses longs ongles, semblables à des griffes, labourant le sol humide de la caverne. Il devait pleuvoir au dessus car ici, l'humidité était suffocante mais de cela, Ombeline n'en avait plus conscience. Elle haletait lourdement, la langue pâteuse jusqu'à ce qu'un épais liquide chaud envahisse sa bouche.
COUIIICK!!!
Le hurlement suraigu du rongeur résonna dans la geôle tandis que les sens affamés de la Bâtarde se repaissait de sa douleur. Les narines s'emplient du fumet de la proie pendant que les papilles s'excitaient sous la saveur ferreuse. Les mains décharnées de la jouvencelle étranglèrent le petit corps pour le garder captif lors de ses derniers soubresauts nerveux alors que les dents déchiquetaient sa fourrure afin d'en libérer la viande fraîche. L'hémoglobine maculait dun carmin le visage blafard de l'Ombre et la chair animalière remplit sa panse.
Mange.
C'est alors que du mouvement se fit entendre hors des murs qui la retenait prisonnière. Par instinct, Umbra redressa la tête en quête d'une quelconque échappatoire. Un courant d'air glissa sur sa carcasse, provoquant le même effet, sur sa peau, qu'une main glacée posée sur son épaule et c'est alors que la solution lui apparut.
Il faut t'enfuir Ombeline.
La Noiraude se figea, un instant, devant la silhouette face à elle. Dans l'obscurité la plus totale, le profil se détachait d'une clarté nette. Le sourire de la visiteuse s'étira jusque sur les lippes ensanglantées d'Ombeline. L'espoir et la détermination enflamma tout son être, étiolant les moults douleurs dont son corps était victime, consumant sa raison au passage. Les iris de jais ne voyaient plus qu'Elle. Sa salvation. Sa renaissance. Comme liée par un fil, la Bâtarde suivit aveuglément cet être qui la mena à travers le couloir de la libération, celui qui la ramènera à la vie.
La jouvencelle tentait de presser le pas afin de marcher à sa hauteur mais où que son regard se posa, la silhouette en était l'horizon. Seul le piétinement irrégulier de l'Ombre rompait le silence des lieux. La botte manquante trouait le rythme de ses pas. Mais à en juger avec l'absence totale de bruit de la visiteuse, on pouvait croire que la sonorité de la démarche d'Umbra n'était due qu'au poids de son existence et du fardeau qu'elle traînait par sa carcasse rachitique.
La même expression se gravait sur les traits de deux visages. Une mimique malsaine emplie d'un épouvantable courage et d'une cruelle détermination qui, dailleurs, fut vite mis à l'épreuve. Obnubilée par la présence de sa Sauveuse, la Noiraude ne perçut même pas celle du geôlier à quelques mètres d'elle. Le grognement masculin suivit de sa lourde respiration suffit à embraser Ombeline d'une rage démesurée. Ses sens lui rappelèrent la scène qu'elle s'était interdite de regarder. Il avait tenté de la violer. Les yeux clos, elle avait senti son haleine étouffante, son poids écrasant et ses mains pelotant. Il était le gardien de ses tourments, de sa famine, de son froid. Il était là, lui barrant une énième fois le passage mais à cet instant, plus rien ne la retenait. Car il l'avait délivré de sa chaine. Il l'avait aussi libérer la colère qui la rongeait et maintenant, la fureur allait s'abattre sur lui.
La Bâtarde, fulminante, se jeta sur son imposante carrure. Elle s'agrippa à lui de toutes ses forces tandis qu'il tentait de la repousser. Son sourire, il y a peu, carnassier, se fendit pour laisser paraître sa dentition. Semblable à la vermine qui fut son repas, la jouvencelle croqua dans sa jugulaire. La pression de sa mâchoire ne faillit pas tandis que le reste de sa carcasse encaissaient les coups de détresse du geôlier. Ses cris rauques, ses appels au secours ne firent qu'affirmer la prise de la morsure. Bientôt, la veine céda, inondant la bouche de l'Ombre. Le gardien, en un ultime assaut balança la frêle stature contre un mur mais ils savaient tout deux qu'il était trop tard pour lui.
Le sang coulait à profusion et le regard charbonneux d'Umbra, animé d'une lueur sadique, se posa sur l'homme compressant vainement sa plaie béante. Il gémissait de terreur puis la tête lui tournant, il chuta au sol et sempêtra davantage dans sa mare d'hémoglobine avant de mourir en quelques soubresauts. Du spectacle macabre, la Noiraude n'en perdit pas une goutte. Adossée contre le mur auquel elle venait d'être projetée, elle se délectait de la mort lente de son geôlier. Un long moment, elle savoura le tableau à ses pieds avant de recracher le bout de chair qu'elle venait de lui arracher.
Sans plus de compassion, Ombeline se redressa et pataugea dans la flaque afin de reprendre son chemin en compagnie de sa visiteuse. Derrière elles, seules les traces d'une botte et d'un pied nu retraçait leur parcours, laissant dans leur dos, le corps gisant de l'homme et la preuve dune aliénation sans faille.
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