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[RP] Oreille pointue & ce qu'il reste de Bleu

Ellana...
Il parait que dans la vie le noble et grand art de la spéculation est extrêmement mal perçu par les autorités (in)compétentes.
Il parait aussi que le petit Fantôme se faisait un devoir de piller sans scrupule tous les pauvres marchés ayant le malheur de croiser sa route. Soyons sérieux, si elle n’était pas la plus rapide d’autres s’en chargeraient à sa place. La dure loi de la vie. Le commerce c’est sacré, mais pour ne pas aggraver son cas Ella évita toute discussion relative à l’existence d’un Dieu du commerce pendant le trajet, à vrai dire elle boudait carrément ainsi tapie sous sa cape, non parce que c’est sympa de voyager gratuitement mais à côté de ça elle avait été forcé de rendre touuuuuutes ses précieuses marchandises.


C’est ainsi que l’Explumée se retrouva à gratter paresseusement le sol d’une cellule miteuse pour passer le temps, se réjouissant plus que jamais d’avoir judicieusement mis mal son sens aigu de la radinerie pour se payer une paire de gants hors de prix. Clairement elle aurait pu, plus que jamais, ressembler à une saleté de bourge contrariée par les diverses odeurs transmises à son délicat petit museau bien malgré lui. Charmante expérience que celle de se retrouver enfermer entre trois murs et quinze épais barreaux, le tout plongé dans une semi obscurité retentissante de bruits encore inconnus. Sa première fois oui. Une première fois très digne durant laquelle elle n’avait pas une seule seconde tenté de hurler comme une damnée colérique ou de s’échapper en mangeant les barreaux, oh non, quand le clic-clic d’une porte que l’on verrouille avait retenti, elle s’était contentée de s’asseoir en tailleur en centre cet espace exigu, attentive à ne rien toucher de suspect, sa capuche fermement plantée sur la tête pour éviter tout risque d’attaque d’un truc louche originaire du plafond. Avec un soupir, elle interrogea silencieusement d’un regard les murs de sa chambre pour la soirée –soit la durée approximative avant qu’elle ne décide de ronger les barreaux ou de forcer la serrure- tâchant de déterminer ce qui permettait aux anciens propriétaires de s’occuper. A priori ils chouchoutaient leurs ongles contre les murs, original comme art, et c’est une experte artistique qui le pense, c’est dire.


Bref. Une posture altière et le dos bien droit, la Bleue venait officieusement de s’autoproclamer Reyne de la Grande Cellule de France avant qu’un grincement sonore vienne la tirer de ses rêves de gloire. Apparemment quelqu’un débarquait pour lui disputer SON trône, sur SON territoire. Jamais ! Finalement elle trouverait peut-être autre chose pour se faire les dents.


Grognement inaudible. Fin de la scène.

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Kye
- Coupable !

Ainsi cria le juge en frappant de son marteau son bureau qui surplombé le tribunal. Un soupire plus tard et deux gardes venait le prendre par les bras pour l'emmener aux geôles. Malgré un réquisitoire digne des plus grands avocats du dragon, réquisitoire qui avait fait tourner en bourrique tout le monde mais, visiblement pas le juge, Kye était envoyé en prison. L'absence de vin dans le godet du Juge devait être la raison de cette échec, c'est tellement triste. Un simple godet de vin aurait pu tout changer.

La tête baissé, les cheveux recouvrant son visage, le Noircastel se laisse porter par les deux gros bras. Il ne résiste pas, il se laisse faire, mais ne les aide pas pour autant. Ses pieds trainent sur le sol, la chaine de fer glisse sur les dalles de pierre, la rencontre des deux matériaux forme un bruit assourdissant presque insupportable pour une oreille non habituée. Quelque seconde plus tard et voila qu'on le jette sans ménagement dans une cellule.
Kye se relève dans l'instant et se jette sur la porte qui se referme juste avant.



- Vous allez le regretter ! Ce n'est pas une façon de traiter le Grand Inquisiteur du Saint Royaume de France !

Il colle son visage au la grille pour voir si y a quelqu'un et crie à nouveau comme un damné colérique, son visage est tellement enfoncé entre les barreaux que les rides ont disparus. Finalement, voyant que personne ne répond à ses cries il se met à ronger les barreaux tel un affamé sur un os de dinde. Quelques instants plus tard, il regarde le résultat, le fer des barreaux n'a pas bougé alors il tire dessus, il secoue carrément la grille mais rien ne bouge, même pas un petit peu.
Au final il tombe à genoux et son nez le chatouille contrarié par les diverses odeurs transmises à son délicat petit museau bien malgré lui. Il tourne le visage pour voir si il n'est pas seul dans cette cellule.


Au centre centre une ombre bleu, silencieuse et qui ne semble pas avoir bougé malgré tout le spectacle qu'il vient de lui offrir. Kye arque un sourcil et s'approche à quatre pâtes telle un félin, il renifle pour voir si l'odeur venait de là mais il semblait bien que non. Alors il recula de quelques pas, il était maintenant tapis dans l'ombre, regardant vers la personne qui se trouvait au centre de la pièce.
Qui était cette personne ? Que faisait-elle là ? Etait-elle dangereuse ? Et tant d'autre questions qui traversaient l'esprit du Noircastel sans pour autant trouver de réponse.

Il se redressa à nouveau, sur ses deux jambes cette fois et repris son air glacial, hautin et il s'appuya contre un mur en croisant les bras, attendant que la peine s'écoule. Lentement.
Ellana...
Si elle n’a pas bougé devant l’hilarant et non moins ridicule spectacle qu’il lui a offert c’est que l’Explumée se retenait de toutes ses forces, contrariée par le tiraillement qu’elle pouvait sentir sur le coin droit de sa bouche. Désolant spectacle, encore un pauvre ivrogne schizophrène certainement. Malheureusement on lui avait confisqué tout ce qui pouvait être coupant, tranchant, dangereux, avant de l’expédier dans sa geôle deux étoiles. Non c’est pas vrai, il n’y avait qu’une étoile en ces lieux, elle. Le Grand Inquisiteur du Saint Royaume de France lui passerait plus pour…pour rien en fait. Il n’existait pas. Ou alors il existait et n’existerait plus très bientôt quand elle l’aura étranglé avec ses propres cheveux tout en lui arrachant les yeux avec les dents. Ça pourrait être marrant, comme le jeu de la pomme dans un sceau d’eau, et bah là c’est un œil visqueux dans une orbite gluante. Miam.


Oh non, la visualisation surprise des barreaux ramenèrent la Prisonnière quelques minutes en arrière, lorsque son compagnon de cellule, pas si inconnu que ça en y réfléchissant bien, les mordaient à pleines dents. Aucune obsession sur les dents non. Elle n’avait pas la moindre envie de réfléchir mais à cause d’une modeste vivacité d’esprit hors normes, le Berry lui revint en mémoire. Alors elle serra les poings et alla même jusqu'à se mordre l'intérieur de la joue pour que ces souvenirs passés disparaissent, remplacés par un rassurant gout de sang. Quand soudain...attaque de versatilité bipolaire!



La Reyne gloussait et plus elle tentait, en vain, de se retenir plus elle riait, contre son grès bien évidemment, secouant la tête plusieurs fois comme si le mouvement pouvait l'aider à se calmer. Or, quelque soit la situation, chacun sait qu'on ne peut calmer un fou rire alors la digne posture se replia sur elle même tandis qu'elle croisait les bras contre son ventre en baissant la tête histoire de ne pas montrer à l'Oreille qu'elle riait. Non c'est vrai...c'était discret comme rire, un p'tit truc délicat qui résonnait certainement jusqu'au fin fond de la prison.


Hihihihiiiiii...hum…hihihiiiiiihiii…Mouahahahahahah ! Gniii….pitié qu’on me sorte de là…


Bordel ça faisait longtemps.
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Kye
Et voila que l'autre se mettait à rire maintenant. Comme si la situation n'était pas déjà assez ennuyante comme ça, il fallait que Kye se retrouve une folle. Car oui, c'était bien une folle, même cachée sous ses longs tissus, son rire et sa voix trahissaient bien son genre. Le Noircastel roula des yeux et soupira avant de s'approcher à nouveau de la grille, non par pour essayer de la déboiter ou d'en écarter les barreaux mais tout simplement pour y coller sa tête.
A force il avait remarqué que le froid l'empêchait d'avoir mal à la tête et si l'autre ne s'arrêtait pas de rire bientôt, il aurait rapidement mal à la tête. Il soupira, le temps passait vraiment lentement dans cette cellule.

- A moins que vous ne cachiez les clés dans l'une de vos poches, vous pouvez toujours prier ou supplier jamais vous ne sortirez d'ici.


Il fallait bien se rendre à l'évidence. Sortir d'ici paraissait pratiquement impossible et même si ils arrivaient à ouvrir la porte il restait encore les gardes pour sortir de cet endroit.

- Et puis fermez-la un peu, votre rire m'insupporte.

Il pouvait toujours espérer qu'elle s’exécute mais c'était sans conviction qu'il avait lancé cet ordre.
Ellana...
S’évader pour les nullissimes :

    Solution 1 : Ne pas se faire enfermer.
    Solution 2 : Gratouiller la terre de quelques doigts quand tout autre objet a été confisqué, autrement dit, creuser.
    Solution 3 : Se servir de sa langue.


Ahhh bouh ! Dégueulasse ! Toutes des trainées !


Mais non tss. Corrompre, soudoyer, négocier, toutes ces activités nécessitent effectivement l’usage, de manière pure et chaste, d’une langue. En même temps c’était à peu près tout ce qu’il restait à l’innocente Prisonnière et elle envisagea un instant de s’en servir pour insulter l’Intrus dont les mauvaises manières l’agaçaient. Qu’il ose penser qu’elle s’abaisserait à un moment à prier ou à supplier une quelconque divinité ultra puissante lui redonnait des envies de meurtres, des envies qu’elle avait pourtant oubliées quatre minutes avant. M’enfin, elle était tout de même assez saine d’esprit pour ignorer royalement son semblant d’ordre… Saine d'esprit? Vraiment?


A mesure que l’insupportable rire disparaissait, la Bleue dévisagea sournoisement son compagnon de cellule et autant dire qu’elle ne le quitta plus des yeux. Les yeux rivés sur sa proie elle se releva souplement et avança silencieusement vers lui, de nouvelles idées émergeant soudainement au centre de son esprit dérangé. Arrivée tout près elle releva le menton pour lui laisser entrevoir un infime moment le sourire candide ornant sa bouche royale. Entrevoir seulement parce que tout de suite après et malgré sa petite taille, l’Explumée posa rapidement les mains autour de son cou et les serra tout aussi vite, envoyant cogner sa tête deux ou trois fois contre les barreaux. Inconsciemment elle sentait qu’un homme assommé devait être plus facile à tuer et tandis qu’elle s’évertuait à satisfaire son soudain et passager désir meurtrier, elle se dressa sur la pointe des pieds pour murmurer quelques mots à l’oreille, pas celle pointue, l'autre.



Allez-y maintenant, priez. Je vous écoute.
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Kye
Encore une taré.

Décidément, toutes les femmes qu'il croise en ce moment sont des folles qui veulent sa mort. Pourtant il ne leur fait rien de mal, il est même plutôt courtois avec elle quand elles le méritent bien entendu. Il ne va pas perdre son temps à courtiser de la merdaille, Kye vise plus haut dans la société et puis il préfère les femmes mures, celles qui ont déjà du vécus, avec trois enfants à son actif il a passé le temps du baby-sitting et il préfère avoir des conversations philosophique.
Il faut bien le reconnaître la petite teigne qu'il en face de lui a une certaine poigne, elle lui bloque presque la respiration mais il reste calme, il ne réagit presque pas, au contraire il préfère sourire. C'est plutôt étrange que Kye ne sourit pas ou même ne rit pas lorsqu'une bonne blague est dite mais lorsque la mort lui tend les bras, il ne peut s'empêcher d'avoir un sourire. La mort est une amie qu'il a souvent croisé et c'est peut-être pour ça qu'il lui sourit maintenant à chaque fois qu'il l’aperçoit mais cette amie est toujours reparti seule le laissant là.

Pour une fois, il ne serait pas spectateur de ce départ. Il passe ses bras à l'intérieur de ceux de la femme et les écarta pour l'obliger à lâcher prise puis il lui donna un coup, de la paume de la main dans la poitrine, juste entre les deux seins, sur plexus solaire, pas de quoi la tuer mais juste assez pour la calmer et l'obliger à reculer.


- Dégages de là espèce de tarée.

Il soupira et se lamenta sur son sort :

- On dirait que ça va être plus long que prévu...

Si à chaque un instant d'inatention l'autre folle en profite pour essayer de le tuer alors la nuit serait courte et le séjour en prison long et fatiguant. Reste plus qu'à espérer qu'elle le laisse au moins un peu dormir.
Ellana...
Tandis qu’elle se délectait tranquillement et bien sagement des sensations procurées par cette étreinte d’un genre nouveau, jouant telle une virtuose de ses doigts contre le cou malmené, l’Explumée s’autorisa un sourire similaire à celui de sa victime. Qu’il soit en train de lui sourire aurait à priori dû lui mettre la puce à l’oreille mais bien loin de ce genre de préoccupation secondaire, elle commença soudainement à s’ennuyer. Combien de temps faut-il pour étouffer un homme normalement constitué ? Franchement à ce stade elle aurait tout aussi bien pu lui faire à manger et le regarder avaler de travers une arrête vicieusement glissée dans un morceau de viande. On gagnerait du temps ! Métaphoriquement parlant, l’arrête débarquait pour venir contrarier les plans de la jeune/presque jeune femme qui se retrouva projetée en arrière sans comprendre pourquoi son compagnon de cellule attentait à si précieuse vie. Sans prendre le temps de remonter la capuche soufflée par l’explosion sur son visage découvert et la main tragiquement posée sur le point d’impact relativement douloureux, la Prisonnière observa son agresseur avec de grands yeux stupéfaits, scandalisés, éberlués, tout tristounets aussi. Et bien sûr, pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, elle ouvrit la bouche.


Mais…Mais…c’est quoi toute cette violence ? Non alors là vraiment, je ne comprends pas, qu’est-ce que votre mère vous a fait pour que vous soyez aussi violent avec les femmes ? Je déteste la violence !


Moui. Voilà… Sans commentaire. Après tout, pourquoi ne pas tenter de psychanalyser un homme à l'esprit sérieusement endommagé, l'histoire de l'oreille génétiquement taillée en pointe personne n'y croit ouais! Il venait d'essayait de la tuer, c'est le genre d'expérience qui rapproche deux personnes alors pourquoi ne pas enchaîner avec les souvenirs d'une enfance douloureuse hein. Ça commence à faire beaucoup de "pourquoi", presque assez pour refaire le monde. Bref y'en a trop alors après quelques longues respirations douloureuses accompagnées de sifflements perfides exprimant tout le mécontentement qui était le sien, Ella recommença à s'agiter dans sa tête.


Vous m'avez fait mal...J'vais vous tuer!


Oui c'est cela, du calme mon chou. Oubliée la psychologie des prisonniers schizophrènes (rappelons qu'il se prend quand même pour le Grand Inquisiteur de n'importe où), à la place la Bleue préférait s'insurger avec toute sa mauvaise foi caractéristique en attendant qu'un autre détail vienne la détourner de ses envies de meurtre. Heureusement, il ne lui fallait pas grand chose. Par exemple? Se souvenir voire réaliser qu'elle le connaissait, tout simplement.
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