Erwann.de.naueriels
Quelque part dans la campagne lorraine, des hommes et des femmes se promenaient. La nuit était sombre, noire comme de la suie, une nuit sans lune, de celles qui vous font frissonner lorsque s'élèvent les voix des enfants de la nuit que sont les loups, hiboux, et autres créatures nocturnes. Parmi ses enfants de la nuit se trouvent des humains, où ce qui s'en rapproche, des hommes et des femmes qui peuvent aussi bien chanter dans des tenues colorées le jour, jongler avec du feu ou jouer les équilibristes sur un fil, que porter des tenues plus discrètes, obscures, couleur de l'ébène. Ce sont les Ecorcheurs.
Pas vraiment très connus, ou seulement de réputation, faussée certainement d'a priori et de clichés. Rien ne peut vraiment les qualifier. Ni vraiment brigands, ni vraiment mercenaires, des personnes qui semblent si différentes, du moins dans les apparences. Il y a des jeunes filles, aux visages angéliques, capables de vous arracher une oreille avec les dents si vous approchez trop près, un barde qui se prétend couard, mais qui a déjà pris des coups d'épées pour protéger ses amis, qui n'a pas hésiter à se lancer dans la bataille, malgré le surnombre, un gamin qui ne semble pas vraiment à sa place, parait frêle, un peu naïf, mais qu'ils ont semble-t-il adopté, et bien d'autres, cachés ça et là, et par là-bas aussi.
Par cette nuit ténébreuse, ils avancent, lentement, ils parlent peu, murmurent, alors que plus loin, des loups hurlent, et que près d'eux, un solitaire répond. Ils avancent, jusqu'au moment où l'un d'eux fait un signe, et qu'ils se regroupent. Comment peuvent-ils se voir, alors que les paysans se terrent, pour ne pas rencontrer le Sans-Nom ? Pourquoi sont-ils dehors, ces enfants de la nuit ? Peut-être pour piller ou violer, peut-être pour protéger les craintifs paysans. Pour le savoir, il faudrait se risquer à poser la question, et espérer une réponse qui ne soit pas une boutade, ou une rebuffade, voire un coup de poignard ou d'épée, si ce n'est un carreau d'arbalète.
Mais regardons ces personnes d'un peu plus près... rapprochons-nous encore, jusqu'à écouter leurs murmures, plus près encore.
Ils sont là.
Enfin, on les trouve.
J'ai vu.
Prêts ?
C'est l'heure de la vengeance.
Pas trop tôt !
Oui, fini l'inaction, on se bouge.
Alors en route, on attend quoi ?
Je te suis.
Moi aussi, j'en suis.
Et les voilà qui se mettent en mouvement, telles des ombres, furtivement, ils s'approchent de leur cible. Sous leurs pas, peu de bruit, ils ont l'habitude, et ceux qu'on entend pourraient être le fruit d'autres enfants de la nuit, quadrupèdes ceux-là. D'ailleurs, il faut croire que toute la forêt a décidé de les aider, parce que le concert donné par les loups n'est pas terminé, que celui qui semble les accompagner répond à ses congénères, et qu'on entend au loin, un hibou qui fait la causette à une chouette.
Les voilà qui fondent sur leur proie, sans faire de quartier, taillant dans le vif, inondant le sol du liquide rouge qui s'épaissit sur l'herbe, tachant irrémédiablement l'herbe de la clairière où se déroule le carnage. De la charpie, voilà ce qu'il en reste après leur passage, alors qu'ils regagnent les sous-bois. Etre leur cible n'est pas une bonne idée semble-t-il, la maréchaussée aura peut-être du travail au petit jour, mais eux, toujours aussi silencieusement, quittent les lieux sans laisser de traces. Il sera très difficile de suivre leur piste, à ces enfants de la nuit.
Après ce petit intermède musical et champêtre, si nous en revenions au sujet principal ? Il s'agissait de suivre un peu ce groupe, hors norme, et inqualifiable. Ces personnes avides de sang d'après ce qu'aucun observateur n'a pu suivre, à moins d'être entraîné comme eux à la vie en plein air, à vivre la nuit, et dormir le jour. Près du feu de camps qu'ils ont installé et où ils semblent prendre racine, ou du moins, leurs quartiers, deux d'entre eux s'écartent un peu, et discutent à voix basse.
Lest ?
oui?
Hum, j'ai un truc à t'avouer, mon Amour.
Voilà... Déa m'a écrit, et j'ai fait la bêtise de lui [b]répondre. J'ai même envisagé de la revoir... mais... c'est terminé. Définitivement cette fois, mon beau.[/b]
Deux hommes, qui pourtant s'enlace, s'asseyent contre un tronc d'arbre, et celui qui entamme la conversation est à genoux devant celui qui est assis, entre ses jambes. S'il y avait un rayon de lune, on y verrait plus clair hein! Mais voilà, on n'y voit goute, seuls les mots sont portés par une petite brise, et seuls leurs murmures semblent vouloir troubler le concert des enfants de la nuit.
C'est toi que j'aime, c'est pour toi que je vis et par toi.
Tu es celui qui me fait me lever le matin, dont je rêve
Celui qui me fait rire, qui me soutien, tu es mon roi
Lestat, je t'aime, et je suis désormais tout à toi.
je..j'ai jamais voulu empecher qu'tu lui ecrives ni qu'tu la vois...j'sais s'que tu ressens et faut bien qu'tu fasses ton chemin.
J'ai fait le chemin, Amour, et je veux regarder devant, avec toi. Pardonne-moi de tout ce que je t'ai fait subir. Et faisons maintenant le chemin ensemble, toi et moi. Tu veux bien ?
j'veux, oui
C'est toi que je veux, maintenant et pour toujours, mon amour.
J't'aime a en crever louis
Je t'aime et sans toi, je crève, Lest.
chaque matin...j'ai peur en m'reveillant..qu'tu sois plus la... enlevé... volatilisé... ou parti. J'le supporterais plus
Je suis là, et je veux rester près de toi, Amour.
Moi aussi !
Et si nous les laissions là, ces deux-là ? Que pensez-vous qu'il va se passer ? Maudite lune qui ne veut pas se montrer...
Edit : rajout du lien de la correspondance Déa/Louis
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http://bretagnerr.info/images/breizhmabro.htm
Servir et Protéger, ou périr.