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[RP] Objectif : Orléanais.

Ayena
Elle attrapa la main tendue, heureuse qu'il ait pensé à lui proposé son aide. Elle aurait été bien ridicule, assise ici et incapable de se relever... Ayena se remit d'aplomb dans la douleur mais en essayant de ne pas faire apparaitre sur son visage blanc le moindre signe de crispation. Une fois debout, elle garda dans la sienne, la main offerte.
Fool la regardait en souriant. Il avait retrouvé cette joie qu'elle aimait tant. Alors, pour détendre cette atmosphère on ne peut plus tendue, elle lança :

- Au fait, je ne vous trouve pas trop vieux.

Ayena jeta un regard en coin.

- Et je crois savoir que de nous deux, c'est encore moi qui marche avec une cane...

Et le couple regagna à petit pas le campement. Le yeux à terre pour ne point chuter d'une branche mal placée, Ayena ne pouvait empêcher son esprit de revenir sur les mots de son amants. Mots qui auraient sans doute mérité une réponse, mais c'était un risque à s'enfoncer d'avantage. Il valait mieux réfléchir. Ça tombait bien, ils avaient encore une longue route devant eux avant que de s'arrêter à nouveau : elle allait pouvoir gamberger à loisir.
Lorsqu'ils arrivèrent au camp, leurs mains se séparèrent. On ordonna de repartir. Et on repartit.

Ayena se repassa mot pour mot la conversation et finit par décréter qu'elle était une femme de petite vertu qui ne méritait point qu'on lui accorde un amour aussi beau, fort et irréprochable. Mais de toute évidence, elle attirait les hommes qui nourrissaient à son égard de très loyales pensées : il y avait eu Adrien, et maintenant Fool. D'ailleurs, on disait jamais deux sans trois. Il allait donc falloir veiller sur Fool pour ne pas que lui aussi, tombe du haut d'une falaise. L'aventure aurait été trop calamiteuse. Et tant pis pour le troisième.
Quoi qu'il en soit, elle ne réussit pas à trouver de solution à cette situation tordue. Il y en avait bien une, qui aurait été de demander à un ami d'offrir une seigneurie au Licorneux, mais Ayena avait peu d'amis à qui elle pouvait demander quelque chose d'aussi important.

Peut être à cause de l'interlude du midi, de la fatigue de certains, ou du détour qu'il fallut faire à cause d'un arbre tombé sur la voie, la petite compagnie du pour la première fois se résoudre à ne point dormir dans une auberge le soir venu : la nuit était tombée alors que le convoi s'en allait vers La Trémouille et on convint qu'il serait plus judicieux de s'arrêter là pour passer la nuit. Voyager de nuit avec autant de chariots n'était pas très fin.
On monta donc des tentes de fortune, on fit un énorme feu dans l'espoir que cela tiendrait les bêtes à l'écart et que ça n'attirerait point trop de brigands. Pendant que chacun s'occupait de dételer les chevaux, de préparer un repas frugal ou de faire un tour de l'endroit, Ayena s'assit sur un fauteuil qu'on plaça à l'écart et nourrit son petit, qui grandissait de jour en jour. Ces instants volés où elle se perdait dans la contemplation de son fils lui faisaient apprécié cet âge tendre où les nourrissons n'expriment pas encore le besoin de s'éloigner de leur mère. Bientôt, sans doute, cela changerait. Mais ça n'était pas encore le cas et la Baronne pouvait à loisir caresser les cheveux bruns et légèrement bouclé de son rejeton, indifférente aux regards qu'on pouvait lui lancer et aux commentaires que cela générait.
Et puis, coupant court à cet intermède, un loup hurla dans la forêt. Ayena en eut des frissons qui se propagèrent à tout le corps lorsqu'un deuxième répondit, suivi d'un troisième... Et de toute une meute.


- ... Fool ?

La Talleyrand n'était pas une grande habituée des nuits sauvages, de la nature et des aléas d'un voyage peu organisé. Elle avait toujours vécu en ville ou entourée de remparts, bien à l'abri sur son rocher de Crussol. Les loups, habituellement, ils étaient loin, et elle souriait à les entendre. Mais pour l'heure, elle était à deux brassées de perdre ses moyens.
Les mains tremblantes, elle se rhabilla prestement, laissant geindre son marmot qui de toute évidence, n'avait que faire des canidés affamés qui peuplaient la forêt auprès de laquelle ils venaient de monter leur camp.

C'était instinctif : elle s'était levée, Charles Madrien dans les bras et, tout à fait déséquilibrée, elle s'approcha de son valeureux soldat.

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- Héraldique > Devenez beaux et belles !
Fooldeboishardy
Fool s'était assit près du feu, luttant contre l'endormissement. Si certaines auberges n'étaient pas sûres, la vie sauvage l'était encore moins. Il avait donc organisé, avec les hommes d'armes, la surveillance du périmètre du campement par des tours de garde. Son tour ne débuterait qu'en milieu de nuit. Il lui restait une petite poignée d'heures pour se reposer un peu.
Le premier hurlement sortit Fool de son assoupissement. Cela n'avait rien d'inquiétant. Le deuxième le réveilla totalement. Qui disait deux loup, disait souvent une meute... la cacophonie qui suivit lui amena la pensée qu'il avait horreur d'avoir raison.

Plus jeune, lors d'un hiver vigoureux, il avait participé à une chasse aux loups dans la région de Montpellier après qu'ils euent dévorés deux manants hors des murs de la ville. Ces animaux étaient rusés pour ne pas dire vicieux et surtout patients. Nul doute qu'ils lorgnaient sur les chevaux ou une personne isolée. La chance des campeurs étaient qu'on était en pleine saison et donc les fauves n'étaient pas affamés au point de prendre de grands risques.

Il appela un soldat et un serviteur pour qu'ils s'occupent de rapprocher les chevaux du feu.


Prenez tous des torches vite ! Cria t il alors qu'il traversait à grands pas le camp pour s'assurer qu'Ayena et Madrien était en sécurité.

Il retrouva Ayena avec Madrien dans les bras. Soulagé, il les poussa sans précipitation mais fermement vers le centre du campement à côté du brasier.

Tout le monde se regroupe au centre du campement! près du feu !

Il s'adressa à Ayena qui semblait être un peu perdue dans cette agitation. Ce qui dénotait avec son habituel sang froid et sa force de caractère. Mais à cela rien d'étonnant ; affronter des loups pour la première fois était une épreuve. L'animal avait une réputation effrayante, parfois justifiée parfois non.

Restez près du feu quoi qu'il arrive ! Les loups ne s'en approcheront pas. Ils resteront dans l'obscurité.

Il avait pris un ton rassurant et convaincant.

A la lueur du feu et des torches, les yeux d'Ayena semblaient qu'à moitié convaincus.

Vos gens et moi-même vous protégerons coute que coute. Vous ne craignez rien... Faites moi confiance.
J'ai déjà affronté des loups auparavant.


Il omit d'ajouter la présence d'un louvetier à cette époque.

Ces créatures étaient plus affamées et donc plus dangereuses que celles qui sont alentour. Ca se passera bien.

Un sourire rassurant à la jeune femme.

Les femmes au centre, les hommes avec des torches autour... protéger aussi les chevaux. lança t il.

Il pouvait apercevoir dans la pénombre au delà des chariots les formes sombres des fauves, le feu de camp se reflétant dans leurs yeux.

Les gens de la baronne étaient tous rassemblés autour du feu guettant l'obscurité. Quelques gémissements ou pleurs se faisaient entendre sporadiquement. Mais un certain calme régnait, parfois troublé par une agitation quand un loup apparaissait fugitivement dans le cercle de lumière.

Un cri retenti. Fool se précipita, l'épée à la main, vers le chariot d'où il émanait.

Protégez la baronne ! ordonna t il à un homme d'armes. Il n'eut pas le temps de regretter de partir tête baissée affronter seul une meute de loups. Il aperçut, monté sur le chariot, un loup à moitié sous la bâche.

Sans lui laisser le temps de se rendre compte de sa présence, il planta de toute ses forces la lame dans le coté de l'animal qui s'effondra dans un couinement de douleur.

Un second loup apparut de l'obscurité. Fool tira sur son épée mais elle resta coincée dans le corps du premier. Il dégaina son fléau d'armes. Le loup fut plus rapide et bondit sur lui, le basculant à terre. Il se vit un instant bêtement égorgé par les crocs acérés. Il frappa la tête de l'animal de son bras gauche. La chance lui sourit. Le crochet se planta dans l'oeil du loup. Surpris par la douleur, il s'enfuit en couinant dans la forêt.

Le licorneux se remettait à peine debout que deux autres bêtes s'apprêtèrent à le charger. Cette fois Fool put frapper de son fléau d'armes. Le boulet cueilli un loup en pleine course et lui arracha la partie inférieure de la gueule dans un craquement sinistre. Le deuxième loup bondit sur le soldat, qui instinctivement se protégea de la main gauche. La mâchoire aiguisée du fauve attrapa la prothèse du crochet. Le boulet du fléau s'écrasa sur l'échine de l'animal. Les os craquèrent. Il s'effondra désarticulé. Un cinquième loup fixa le licorneux qui se dressait auprès des carcasses de 3 de ses congénères. Le fauve lança un hurlement et disparut dans la forêt. Une cavalcade s'ensuivit dans l'obscurité. Le chef avait rappelé sa meute.

Le soldat souffla. Il entendit gémir. Le loup à l'échine brisée agonisait. Fool mit fin à ses souffrances en abattant son fléau une dernière fois sur le crane de l'animal.
Il s'approcha du chariot et regarda à l'intérieur. Une femme gisait au fond. Il s'assura qu'elle était encore en vie. Elle avait juste perdue connaissance. Il était arrivé à temps.


Il appella
Venez m'aider!

Avec de l'aide, il sortit la femme du chariot, où elle s'était caché s'y croyant en sécurité, et la fit porter auprès du feu. Il arracha péniblement son épée du corps du premier loup. En essuyant ses armes, contempla les trois loup morts. S'il s'était battu pour sa survie, malgré tout il n'était pas peu fière du résultat. Il fit porter discrètement les carcasses à l'abri. Il ne pensait pas que les loups étaient anthropophage. Les dépouilles ne devraient donc pas les intéresser. Il devrait peut-être signaler la meute aux autorités locales et en particulier à la compagnie de louvetiers. Mais il mettait au secret les dépouilles pour une autre idée qui venait de germer dans son esprit.

Il retourna vers le feu de camp pour rassurer la jeune baronne. Il espérait que la meute aurait compris le fort parti que le groupe représentait et donc qu'elle ne reviendrait pas durant la nuit. Mais cela il ne pouvait le garantir.

Il chercha la jeune femme des yeux et s'approcha d'elle.


Vous allez bien, Ayena ?

S'oubliant un instant dans un accès de familiarité.
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