Alphonse_tabouret
(*) Oscar Wilde
Orphée : Naccusez pas la vie « La Vie », cela ne veut rien dire. Cest moi, cest moi seul
Mr Henri : Toi seul. Comme tu es orgueilleux
Anouilh, Eurydice
Lheure était indécente et il le savait.
Il avait essayé de trouver le sommeil sans succès depuis plusieurs nuits, chaque heure de repos qui le cueillait le rejetant aux portes dun réveil plus ensablé que le précédent, alors, simple dans ses analyses quand elles le poussaient à partir chercher des réponses dans les racines les plus profondes de son malaise, il avait choisi les femmes pour écorner le temps jusquà labrutissement. Cela avait été un échec cuisant, il sen était rendu compte au moment même où la catin avait atterri sur ses genoux en lui tendant une bouche pourtant si joliment ronde quelle invitait à lui faire égrener toutes les voyelles de lalphabet. Le brun avait donc choisi lalcool comme dernière possibilité, et il se rendait compte, à trois heures passées, au creux de cette nuit bercée des embruns que portait la mer alourdie décume, que cela navait pas suffi.
Désespérément sobre quand il empestait lalcool, odieusement conscient de ses tempes qui se vrillaient dès que la courbe du ventre de la Di Favara sy dessinait, il avait stoppé sa course devant une porte abritant certainement le sommeil de la gitane
Le chemin qui les avait menés là Axelle et lui, les avaient sauvés deux même en les arrachant aux terres qui les voyaient lun et lautre dépérir pour des raisons qui, si elles nétaient pas les mêmes, jumelaient le parfum nauséeux dun passé dont on ne veut plus. Les chemins rafraichis des bois et de sentiers empruntés pour rejoindre locéan avaient un instant chassés les ombres dansantes au creux de leurs esprits, et ils avaient survécu à leur propre rage, premiers surpris dune telle victoire quand ils sapprêtaient pourtant à rendre les armes.
Naïfs peut être, ni lun ni lautre navait eu envie de remettre cette possibilité en question, et la vie, lentement avait pris son cours au creux des terres bretonnes, landes vertes battues par un vent doucement salé et rocailles grises se jetant en pente raides et déchiquetées dans un ressac bouillonnant La puissance des éléments avaient réussi à apaiser le jeune homme un temps, et les courriers de la blonde duchesse, sils lavaient égratigné, navaient pas eu raison de son flegme jusquà larrivage du dernier pli.
Maltea était grosse. De lui ou dun autre, au fond, cela importait peu, croyait il encore, définitivement sot et immature lorsquil sagissait de lui et de ses propres sentiments. Habile à déceler les failles et les ouvertures chez les autres, il nen demeurait pas moins dune ignorance totale sur ses propres aspirations, refusant avec une autorité pleine le moindre débordement capable de le faire chalouper, et de ce fait, se laissait porter , au gré dun chaos volontaire où seul le fanion de son égoïsme forcené flottait au vent.
Il se savait et se voulait radié de lombre proche de Maltea, fautif incontestable davoir trop admiré une femme qui nétait pas pour lui, déserteur proche de la noyade quand Axelle sétait présentée à lui le ventre plat, délivrée de son agonie et désormais, peut être coupable du bâtard qui croissait dans le ventre de Sa Grâce. Si Alphonse se refusait de croire que la vie quabritait la Di Favara était de sa responsabilité, il narrivait pas à se départir de cette fébrilité neuve qui lagitait dés lors.
Le visage du brun affichait en ce moment même toute sa défaite dans le sourire vaincu qui flottait fantasmatiquement à ses lèvres pales, parfumées des accents dun miel alcoolisé. Il avait cru pouvoir affronter cela seul, et ny était pas arrivé, orphelin dâme, mal-formé dès lors quil sagissait du cur, méfiant à la façon des chats qui redoutent le collier, sage comme les chiens qui ont connu le bâton, prudent comme ceux qui ont aimé et qui ont perdu Sa main toqua doucement à la porte baignant dans lombre claire du couloir tandis quil appelait, à mi-voix, une épaule appuyée au mur jouxtant lencadrement :
-Axelle ?
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Orphée : Naccusez pas la vie « La Vie », cela ne veut rien dire. Cest moi, cest moi seul
Mr Henri : Toi seul. Comme tu es orgueilleux
Anouilh, Eurydice
Lheure était indécente et il le savait.
Il avait essayé de trouver le sommeil sans succès depuis plusieurs nuits, chaque heure de repos qui le cueillait le rejetant aux portes dun réveil plus ensablé que le précédent, alors, simple dans ses analyses quand elles le poussaient à partir chercher des réponses dans les racines les plus profondes de son malaise, il avait choisi les femmes pour écorner le temps jusquà labrutissement. Cela avait été un échec cuisant, il sen était rendu compte au moment même où la catin avait atterri sur ses genoux en lui tendant une bouche pourtant si joliment ronde quelle invitait à lui faire égrener toutes les voyelles de lalphabet. Le brun avait donc choisi lalcool comme dernière possibilité, et il se rendait compte, à trois heures passées, au creux de cette nuit bercée des embruns que portait la mer alourdie décume, que cela navait pas suffi.
Désespérément sobre quand il empestait lalcool, odieusement conscient de ses tempes qui se vrillaient dès que la courbe du ventre de la Di Favara sy dessinait, il avait stoppé sa course devant une porte abritant certainement le sommeil de la gitane
Le chemin qui les avait menés là Axelle et lui, les avaient sauvés deux même en les arrachant aux terres qui les voyaient lun et lautre dépérir pour des raisons qui, si elles nétaient pas les mêmes, jumelaient le parfum nauséeux dun passé dont on ne veut plus. Les chemins rafraichis des bois et de sentiers empruntés pour rejoindre locéan avaient un instant chassés les ombres dansantes au creux de leurs esprits, et ils avaient survécu à leur propre rage, premiers surpris dune telle victoire quand ils sapprêtaient pourtant à rendre les armes.
Naïfs peut être, ni lun ni lautre navait eu envie de remettre cette possibilité en question, et la vie, lentement avait pris son cours au creux des terres bretonnes, landes vertes battues par un vent doucement salé et rocailles grises se jetant en pente raides et déchiquetées dans un ressac bouillonnant La puissance des éléments avaient réussi à apaiser le jeune homme un temps, et les courriers de la blonde duchesse, sils lavaient égratigné, navaient pas eu raison de son flegme jusquà larrivage du dernier pli.
Maltea était grosse. De lui ou dun autre, au fond, cela importait peu, croyait il encore, définitivement sot et immature lorsquil sagissait de lui et de ses propres sentiments. Habile à déceler les failles et les ouvertures chez les autres, il nen demeurait pas moins dune ignorance totale sur ses propres aspirations, refusant avec une autorité pleine le moindre débordement capable de le faire chalouper, et de ce fait, se laissait porter , au gré dun chaos volontaire où seul le fanion de son égoïsme forcené flottait au vent.
Il se savait et se voulait radié de lombre proche de Maltea, fautif incontestable davoir trop admiré une femme qui nétait pas pour lui, déserteur proche de la noyade quand Axelle sétait présentée à lui le ventre plat, délivrée de son agonie et désormais, peut être coupable du bâtard qui croissait dans le ventre de Sa Grâce. Si Alphonse se refusait de croire que la vie quabritait la Di Favara était de sa responsabilité, il narrivait pas à se départir de cette fébrilité neuve qui lagitait dés lors.
Le visage du brun affichait en ce moment même toute sa défaite dans le sourire vaincu qui flottait fantasmatiquement à ses lèvres pales, parfumées des accents dun miel alcoolisé. Il avait cru pouvoir affronter cela seul, et ny était pas arrivé, orphelin dâme, mal-formé dès lors quil sagissait du cur, méfiant à la façon des chats qui redoutent le collier, sage comme les chiens qui ont connu le bâton, prudent comme ceux qui ont aimé et qui ont perdu Sa main toqua doucement à la porte baignant dans lombre claire du couloir tandis quil appelait, à mi-voix, une épaule appuyée au mur jouxtant lencadrement :
-Axelle ?
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