Else
Les cierges sur lautel ? Check.
Les médaillons ? Check.
Le Livre ? Check.
La vasque deau pure ? Check.
Les cloches ? Vous ne les entendez pas ? Check.
Le reste est littérature. Kermorial imprime un quart de tour à un porte-cierge, sans raison apparente que lenvie de se dégourdir les doigts. A sa mine, on jurerait quelle guette la moindre craquelure dans le décor. Elle célèbrera bientôt le premier baptême de sa vie decclésiastique immédiatement suivi du second, dailleurs. Dans son ironie légendaire, le sort a voulu que le premier soit pour un inconnu. Mieux encore : pour un homonyme, fils de. On se décontenance pour moins que cela.
Rarement les rouages inlassables de sa mauvaise tête tinrent Blondie très longtemps éloignée de ses obligations. Un dernier regard complice pour la voûte, en forme de « cest quand même une drôle de blague », et elle quitte le chur dun pas alerte pour gagner les portes.
L'appréhension dominicale quil ne vienne personne na pas lieu dêtre ce jour : il en viendra au moins deux. En prenant place au beau milieu du passage, à la verticale de la clef de voûte, elle croise les mains dans son giron en attendant de les ouvrir aux deux futurs baptisés.
Les médaillons ? Check.
Le Livre ? Check.
La vasque deau pure ? Check.
Les cloches ? Vous ne les entendez pas ? Check.
Le reste est littérature. Kermorial imprime un quart de tour à un porte-cierge, sans raison apparente que lenvie de se dégourdir les doigts. A sa mine, on jurerait quelle guette la moindre craquelure dans le décor. Elle célèbrera bientôt le premier baptême de sa vie decclésiastique immédiatement suivi du second, dailleurs. Dans son ironie légendaire, le sort a voulu que le premier soit pour un inconnu. Mieux encore : pour un homonyme, fils de. On se décontenance pour moins que cela.
-
Quelques jours plus tôt, à lassemblée des clercs
- Le principal inconvénient, pour moi, cest que je nai jamais rencontré ce Mumia.
... quoique l'on eut éprouvé quelque peine à trouver candidat plus malheureux, tant la toile des hasards gênants s'enroulait autour de celui-ci. Comptez sur Blonde pour ne pas lui en tenir rigueur, ni même en piper mot. Son interrogation, en vérité, était autre.
- Baptiser Kerdren, que je connais un peu, cest une chose. Baptiser un parfait inconnu, cen est une autre.
Ce nétait pourtant pas impossible, ni même insensé ; de leur entrée à tous deux dans la communauté des fidèles, elle nétait que linstrument. Ou pour mieux dire : elle était le portier. Celui qui ouvre les vantaux, et accueille qui se présente, pour peu qu'il désire entrer en son âme et conscience.
Alors bien sûr, quand vous ouvrez la porte à quelqu'un, vous aimez savoir de qui il s'agit. Plus facile, pour l'accueillir. Plus facile pour les banalités d'usage, aussi : vous savez de qui lui demander des nouvelles, et de qui ne pas lui parler. Vous avez une vague idée de son historique médical. Vous savez, en somme, à peu près, à quoi vous attendre. Et cependant... ignorer au juste à qui vous avez affaire ne vous empêche pas stricto sensu douvrir la porte.
Et c'était cela, aussi, vouer sa vie aux autres. Accepter, parfois, de n'être que le portier.
Alors ? Ironie du sort, ou cours d'humilité ?
Rarement les rouages inlassables de sa mauvaise tête tinrent Blondie très longtemps éloignée de ses obligations. Un dernier regard complice pour la voûte, en forme de « cest quand même une drôle de blague », et elle quitte le chur dun pas alerte pour gagner les portes.
L'appréhension dominicale quil ne vienne personne na pas lieu dêtre ce jour : il en viendra au moins deux. En prenant place au beau milieu du passage, à la verticale de la clef de voûte, elle croise les mains dans son giron en attendant de les ouvrir aux deux futurs baptisés.