Lilas.brindargent
Les odeurs se mêlaient dans l'air. La faible brise ne semblait qu'accentuer ce pot-pourri infecte d'effluves les plus basses. Lilas était une apparition incongru dans ces rues, et elle le serait encore davantage dans le lieu de sa destination. Elle, la tranquille rousse. Elle qui donnait un visage à l'innocence, à l'insouciance. Du haut de ses dix-sept ans fraîchement acquis au printemps, elle n'avait presque rien vu des cruelles réalités du monde. Elle rougissait encore au moindre compliment et n'avait que peu conscience des horreurs de la guerre.
Blanche, presque translucide, elle mit pied à terre. Ses cheveux cuivrés flottaient en boucles libres autour de son visage. Sa robe beaucoup trop simple, beaucoup trop pudique pour un tel lieu, était d'une couleur violette qui frôlait le marine. Elle portait des petits gants de dentelles sombres qui laissait voir sa peau opalescente entre ses motifs. Ses grands yeux bleu océanique se portaient partout avec une curiosité pleine d'angoisse. Lilas ressemblait plus à une biche au milieu des loups qu'à une digne invitée de ce cher Enguerrand. Par ailleurs, elle n'aurait jamais dû se trouver là.
Alexandre, son Sombre bien-aimé, se tendait à la seule mention du Duc. Il n'oubliait pas cette conversation qu'ils avaient eu à Rome -probablement des années auparavant- où le borgne avait affirmé adorer les femmes, et surtout celles des autres. C'était donc avec inquiétude que le Bourguignon jugeait l'étrange relation entre Lilas et Enguerrand. Or, la fragile jeune fille était convaincue avec une innocence touchante que l'amitié entre son père et le Duc la mettait à l'abri de ce genre d'égarement à son endroit. Il n'oserait pas essayer de poser les mains sur elle, n'est-ce pas...? N'est-ce pas?
La rousse entra dans l'établissement avec appréhension. L'Aphrodite. Le nom évoquait un lieu de débauche, mais la pauvre Lilas avait été assez insouciante pour croire que ce ne serait pas le cas. Qui voudrait fêter son anniversaire dans un tel endroit de toute manière?! Apparemment, Flex en était. L'albâtre se figea dès qu'une des employés passa près d'elle. Oh fichtre! Qu'avait-elle fait?! Ses prunelles se posèrent sur la seule personne qu'elle connaissait, et qui se trouvait a être le fêté par la même occasion. Elle voulait sortir, fuir, mais elle n'arrivait pas à bouger. Même qu'elle fit un pas plus avant.
Le cadeau qu'elle lui offrirait tenait sans sa petite main. C'était sans doute une bien maigre offrande, mais elle ne pouvait guère se permettre plus. Certes, son bref passage au service de la Baronne de Grancey lui avait ouvert les yeux sur les possibilités qu'apportaient la richesse, mais ses moyens étaient retourner pratiquement au néant depuis qu'elle avait quitté la Bourgogne pour l'Alençon. Elle regrettait seulement que ce changement d'adresse ne lui apporterait plus jamais d'occasion en or comme celle qu'elle avait eu d'être demoiselle de compagnie d'une noble dame malgré sa basse extraction. Oui, elle avait eu une jolie éducation aux grands frais du père. Oui, elle savait se tenir dans le monde... mais, elle n'avait pas de quoi attirer l'oeil à son avis.
Toujours est-il qu'elle se tenait les bras ballants à plusieurs pas du bar où se trouvait masser plusieurs individus déjà. Lilas se sentit soudainement intimidée par la prestance que suintait cette petite assemblée. Vraiment, que faisait-elle là?
Blanche, presque translucide, elle mit pied à terre. Ses cheveux cuivrés flottaient en boucles libres autour de son visage. Sa robe beaucoup trop simple, beaucoup trop pudique pour un tel lieu, était d'une couleur violette qui frôlait le marine. Elle portait des petits gants de dentelles sombres qui laissait voir sa peau opalescente entre ses motifs. Ses grands yeux bleu océanique se portaient partout avec une curiosité pleine d'angoisse. Lilas ressemblait plus à une biche au milieu des loups qu'à une digne invitée de ce cher Enguerrand. Par ailleurs, elle n'aurait jamais dû se trouver là.
Alexandre, son Sombre bien-aimé, se tendait à la seule mention du Duc. Il n'oubliait pas cette conversation qu'ils avaient eu à Rome -probablement des années auparavant- où le borgne avait affirmé adorer les femmes, et surtout celles des autres. C'était donc avec inquiétude que le Bourguignon jugeait l'étrange relation entre Lilas et Enguerrand. Or, la fragile jeune fille était convaincue avec une innocence touchante que l'amitié entre son père et le Duc la mettait à l'abri de ce genre d'égarement à son endroit. Il n'oserait pas essayer de poser les mains sur elle, n'est-ce pas...? N'est-ce pas?
La rousse entra dans l'établissement avec appréhension. L'Aphrodite. Le nom évoquait un lieu de débauche, mais la pauvre Lilas avait été assez insouciante pour croire que ce ne serait pas le cas. Qui voudrait fêter son anniversaire dans un tel endroit de toute manière?! Apparemment, Flex en était. L'albâtre se figea dès qu'une des employés passa près d'elle. Oh fichtre! Qu'avait-elle fait?! Ses prunelles se posèrent sur la seule personne qu'elle connaissait, et qui se trouvait a être le fêté par la même occasion. Elle voulait sortir, fuir, mais elle n'arrivait pas à bouger. Même qu'elle fit un pas plus avant.
Le cadeau qu'elle lui offrirait tenait sans sa petite main. C'était sans doute une bien maigre offrande, mais elle ne pouvait guère se permettre plus. Certes, son bref passage au service de la Baronne de Grancey lui avait ouvert les yeux sur les possibilités qu'apportaient la richesse, mais ses moyens étaient retourner pratiquement au néant depuis qu'elle avait quitté la Bourgogne pour l'Alençon. Elle regrettait seulement que ce changement d'adresse ne lui apporterait plus jamais d'occasion en or comme celle qu'elle avait eu d'être demoiselle de compagnie d'une noble dame malgré sa basse extraction. Oui, elle avait eu une jolie éducation aux grands frais du père. Oui, elle savait se tenir dans le monde... mais, elle n'avait pas de quoi attirer l'oeil à son avis.
Toujours est-il qu'elle se tenait les bras ballants à plusieurs pas du bar où se trouvait masser plusieurs individus déjà. Lilas se sentit soudainement intimidée par la prestance que suintait cette petite assemblée. Vraiment, que faisait-elle là?