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[RP Juillet] Anniversaire de Flex

Alphonse_tabouret
Le borgne baignait littéralement dans une opulence qui frisait l’indécence, chacune et chacune si joliment apprêtés, déversant cadeaux et attentions devant le Duc dont le visage s’étirait de moues diverses, chantant à la façon d’une mélodie étrange et agréablement dissonante, les facettes du clou de la soirée qui se tenait là.

C'est vrai messire Alphonse, aujourd'hui j'ai vingt-sept ans. Mais nommez moy sire je vous en prie. Toutes ces personnes ici sont en effet mes invités. Surprenez-nous messire Tabouret. Surprenez-nous.

Le sourire s’étira, toujours courtois, distillant une pointe d’amusement dans son dessin en songeant à quel point il était beau d’être aussi désinvolte, d’ignorer aussi aisément les soucis de logistique qu’entrainaient ce genre de bacchanales improvisées, mais, épargné par ses pensées bassement matérielles qui le concernaient bien peu, le duc, jovial, exigeait pour amuser ses hôtes que l’on célèbre ce jour avec toute la démesure qui lui était due … Se retenant de jeter un coup d’œil vers le bar, espérant que les stocks prévus suffirait à épancher la soif de cette foule impromptu, le flamand accepta la coupe qu’Axelle lui proposait tout en renchérissant.

V’la une bien bonne idée… surprenez-nous…

A la lueur espiègle dans la prunelle gitane, il répondit d’une moue badine avant de vider son verre d’une traite, les sens échauffés par le vin joyeux et la bière fraiche qu’ils avaient fait servir tout au long de leur balade, suggérant par-là que l’alcool n’avait pas tardé à lui fournir une idée savoureuse, et cueillant de la dextre la danseuse par le dos, la nargua d’un sourire où l’on pouvait discerner les crocs dès lors qu’on le connaissait un peu tandis que De la Mirandole quittait son siège pour se diriger vers le comptoir où on l’attendait et où on venait le retrouver. L’œil habitué du chat, éternel guetteur qui avait toujours assuré sa survie en observant les autres, jaugea discrètement les silhouettes nouvelles sans les associer aux Corleone, vaguement surpris de ne point les trouver à la Maison Basse, mais ce soir, au frais d’une nuit chaude d’été, dans le moelleux de l’alcool et d’une soirée qui échappait à toutes les autres, n’en fit que peu de cas. Les hommes de main sauraient gérer n’importe quel débordement, il en était certain….

-Très chère, souffla Alphonse en se laissant bercer par les promesses des yeux noirs de la brune, ... vous l’ignorez peut être, et je ne prendrais pas le risque de le dire trop haut de peur que quelques fervents aristotéliciens ne m’entendent mais… Son sourire s’aiguisa, un peu plus quand sa voix baissait d’un ton encore… je connais un sort… Sur le visage du jeune homme passa une ombre satisfaite quand sa senestre se débarrassait de sa coupe vide sur l’une des dessertes ouvragées pour fouiller dans sa poche, faisant imperceptiblement tinter la clochette délicate d’un grelot pas plus gros qu’un ongle. Attentif aux prunelles de la danseuse qui ne manqueraient pas de s’étirer au son vaporeux de la clochette, il extirpa lentement le cordon grelottant de son havre pour le faire monter avec lenteur jusqu’à le lui mettre sous le nez, amusé par le frémissement du museau de la Bestiole. Ce qui n’était qu’à eux pouvait il le rester ?, semblait demander le sourire aviné , chancelante sous les assauts d’un jeu ‘qu’ils se livraient depuis leur rencontre. Etait-elle devenue assez forte la danseuse, pour se remettre à vivre, à renaitre des cendres d’un passé boueux, d’abandonner aux chiens l’exploit de la juger(*)?... Il me suffit de passer ceci à la cheville d’une gitane… La senestre la fit pivoter d’un mouvement pour la faire assoir sur l’un des accoudoirs du sofa à côté d’eux quand il se penchait pour cueillir sa cheville et plier sa jambe jusqu’à ce qu’elle eut le pied posé sur sa cuisse, la corolle du coquelicot la brodant si joliment glissant sans pudeur le long de la cuisse effilée, dévoilant une peau dorée qui avait tout des promesses de l’épice quand les muscles discrets roulaient dessous , veloutés. Son, regard s’attarda, amateur, guettant le possible trouble dans la prunelle d’être ainsi exposée aux yeux de ceux qu’elle ne connaissait pas et prenant le temps de nouer le grelot à la cheville, poursuivit son mensonge dans un amusement grandissant… pour qu’elle danse à en être possédée… Son regard coula sur la gitane, lascif, carnassier tandis qu’il la délaissait en s’écartant d’un pas pour venir s’assoir dans le moelleux d’un fauteuil. : Surprenez moi Axelle, conclut il en reprenant les mots thèmes lancés à son attention, certain qu’il y avait là de quoi divertir le public le plus exigeant…


(* Jacques Brel, Orly)
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Finn
Perplexe, l'Irlandais.

D'un simple constat prouvant tout l'intérêt qu'il porte à la tenue que Rose a pris le soin de se choisir, le voilà pris à parti. Et par l'inconnue au bataillon, la vague cousine sortie de nulle part, pas même du souvenir de leur cérémonie de mariage. À mieux y regarder, il ne s'étonne plus qu'elle puisse se sentir également visée par la remarque, allant jusqu'à justifier l'à propos de son bleu de travail dans un bordel. Car oui, « qui donc oserait s’aventurer en un lieu de débauche en tenue de vierge effarouchée ? » La réponse est dans la question. Ni vierge, ni effarouchée la cousine, mais suffisamment culottée pour souligner l'indécence d'une main sur une paire de fesses. Geste qui finalement est tout aussi approprié à l'ambiance des lieux.
À l'instar de l'hypocrisie crasse dont elle fait preuve, un léger sourire finit par naître sur ses lèvres à moitié figées, trop poli pour être honnête. Décidément, aussi plurielle puisse-être la foule de cousines Wolback, leur nature demeure elle au singulier, se résumant à bien peu de choses. Et assurément bien en deçà de l'importance qu'elles lui prêtent. Impression que l'épouse confirme à son tour avec le mépris comme seule arme pour rapiécer le manteau élimé de sa dignité.

Tandis que sur un départ de péteux, les deux poules de luxe écourtent leur petit numéro avant l'ovation, préférant tourner les talons et ainsi prêter ce qu'elles ont de moins creux à la critique, la chair pleine d'une croupe, le Gaélique éprouve le mécanisme rouillé de ses zygomatiques. Il ricane.

- « Laissez les dindes battre des ailes, elles réussiront peut-être à s'envoler. »

Et on aura pas à se les farcir plus longtemps, le vieux grison n'ayant pas eu le sens de l'humour assez affûté pour apprécier l'entrée en matière de sa charmante petite femme. Enfin plus bas à sa seule discrétion, non moins narquois :

- « Puis vous l'avez dit, Princesse, c'est un bordel. J'essaie de coller au thème. Et rassurez-vous, cette main-là ne risque rien ici. »

Ici, si loin de Vannes et de l'entourage protecteur de l'Altesse. L'œil complice, un brin de désir s'y loge à mesure qu'il descend son verre de Sauternes.
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Tynop
Avec tout ce que le petit groupe vient de déposer, le portier peut désormais envisager une toute autre carrière et se reconvertir en armurier. Le blondinet vient ajouter sa rapière à l'édifice avant d'adresser un sourire à ce dernier. Pas de menaces. La Matriarche et la Mustélide s'en sont déjà chargé. Il s'engouffre à la suite des femmes, autant par galanterie que par respect d'un protocole spontané.

Le voilà donc à l'intérieur.

Mal à l'aise, dans un monde qui n'est pas le sien. Les seules fois où il lui est arrivé de côtoyer l'univers mondain, c'est en tant que valet. Il tâche toutefois de garder contenance. Et tandis qu'il emboîte le pas de la Mustélide, son regard, faisant fi des jolis bouts de femmes dont il pourrait se délecter, se promène de trogne en minois, tâchant de discerner une menace, un regard mauvais, une attitude suspicieuse sur un visage.

Mais tout ce qu'il a le loisir d'observer, ce sont des coupes qui se remplissent pour mieux se vider. Le bar est assailli par une foule de nobles qui semblent assoiffés. Au milieu, le vagabond discerne la silhouette d'un Irlandais désormais bien connu, visiblement au centre d'une dramaturgie mettant en scène Rousse et Blondes. Parmi ces dernières, il croit distinguer la princesse de Bretagne. L'envie d'aller saluer tout ce beau monde et de boire un verre tout en se remémorant les soirées de beuveries Chinonaises ne manque pas, mais il s'est malheureusement engagé à rester professionnel. Retrouvailles et plaisanteries de plus ou moins mauvais goût patienteront donc.

Car les choses sérieuses semblent enfin débuter, la Mustélide ayant repéré et entamé une discussion avec la raison de leur venue. Cette dernière se manifeste sous la forme d'un Borgne. Rien à voir toutefois avec le Pique adorablement Puant qui traîne depuis peu avec eux et perdra bientôt un testicule. À vrai dire, celui qui leur fait face ne peut être plus différent de Tord Fer. Voici donc Enguerrand de la Mirandole.

Et voici une blonde bien trop proche et bien trop curieuse au goût du vagabond. Dans sa robe noire, elle s'est approché lentement mais sûrement du petit groupe. Ses traits lui disent quelque chose, et il lui faut quelques secondes avant de se remémorer la même femme en train de planter sa dague dans le pied d'Arthor, au mariage d'Enjoy et Laell. Visage connu que celui de Jenifael, donc, qui semble dévorer la Matriarche du regard. Et comme on n'est jamais trop prudent, le blondinet se penche vers la tatouée pour murmurer à son oreille:


Rodrielle, tes charmes ravageurs semblent avoir émoustillé la donzelle qui se trémousse en robe noire, là.

Un signe du visage vient désigner ladite donzelle.

Tu la connais ?

Parce que si ce n'est pas le cas, elle est bien trop curieuse à mon goût.

Le blondinet se rapproche ensuite ensuite de la Mustélide, détaille sans gêne aucune le Borgne et la jeune femme qui lui tient compagnie. Il a déjà vu cette dernière. Della. Chinon, une fois de plus. Elle ne doit probablement pas se souvenir du vagabond, mais lui se décide à lui adresser un léger sourire, à peine perceptible, destiné à confirmer les éventuelles suspicions qu'elle pourrait avoir sur l'identité du blondin.
Tynop se présente ensuite au Borgne, qu'il rencontre pour la première fois mais dont il a déjà entendu parler, d'une légère inclinaison de la tête. Pas un mot ne sort de sa bouche, la Mustélide s'étant chargé de faire les présentations.

Muet, il le reste. Et bien que ses oreilles se décident à capter avec attention la conversation qui s'entame, ses yeux continuent de traîner un peu partout. Et surtout sur cette blonde en robe noire.
Veiller, protéger et conseiller le cas échéant.


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Fleur_des_pois
Le garde finit par s'occuper d'eux. Sa demande lui arracha un sourire amusé. Se délestant sans rancœur du simple poignard qu'elle possédait. Dans sa besace qui jamais ne la quittait, se trouvait des armes bien plus redoutables. La mort enfermée dans un flacon.
La Fée suivit le petit groupe. L'occasion de visiter les lieux de l'autre côté du miroir. Son regard se gorgeait de détails, au fil de sa progression. Frayer avec la noblesse... Le programme n'avait rien de réjouissant. L'Ortie méprisait ces gens-là. Mais reconnaissait sans mal qu'ils étaient utiles. Ils lui étaient utiles. Ils achetaient sans compter. Et étaient bien trop crédules pour la survie de leur bourse.

{A l'intérieur}

Enjoy se dirigeait vers un borgne. L'homme à voir, sans doute. Les autres suivaient. Rodrielle, Tynop, Arsène. Le mélange était étrange. Comme de prendre des plantes aux vertus différentes, en espérant en faire une nouvelle potion.
Si les gens l'indifféraient, le bar l'appelait. Gaia n'était pas vraiment portée sur l'alcool. Ou alors le sien. La gnôle d'ortie. Le genre de boisson à réveiller un mort. Mais le verre était un instrument utile à qui maniait les poisons. Sa main s'égara comme par mégarde sur son sac de cuir. Cependant, le sérieux était de rigueur. Un sourire moqueur étira cependant ses lèvres ourlées. La fossette de la joue gauche fut creusée. Elle avait plus que jamais l'air d'un lutin.
Et tandis que sa cousine la présentait au borgne, Fleur planta son regard dans le seul œil disponible d'Enguerrand. Son sourire ne varia que légèrement. La malice remplacée par la gaité. Comme si elle était heureuse d'être ici.
Peut-être que cela commençait à être le cas.


Tynop semblait accomplir sa mission avec zèle. Le seul à ne pas être de la famille, songea la brune. Gaia se souvint de la soirée de la veille. Il lui avait demandé de venir pour que lui fasse ses preuves. Ou quelque chose comme ça. La brune état tellement furieuse que sa mémoire n'était pas aussi précise que de coutume. Savait-il qu'Arsène et Rodrielle seraient de la partie ? Sa propre présence n'était pas si importante, puisqu'elles étaient là. De plus, les affaires n'étaient pas vraiment son point fort. Ses propres marchandages étaient bien moins complexes que celui à venir.

Son regard se posa distraitement sur une blonde. La femme qui avait planté un couteau dans la main de son frère. Une cousine, si Fleur s souvenait correctement. Pourquoi les regardait-elle comme cela ? Était-elle de la partie ? Une autre négociatrice ? L'étonnement qui transpirait sur les traits de Jenifael lui offrit une réponse sans qu'elle eut besoin de poser la moindre question.
Et alors qu'Enjoy émettait le souhait de parler en privé, Gaia quitta le petit groupe. Ce n'était pas qu'elle avait soif. Mais tant qu'à être ici, autant en profiter. Rien à payer. Le vin serait plus savoureux. Et tandis qu'un serviteur accédait à sa demande, la Fée se tourna vers le reste de la foule. Son œil brun scrutant les invités. Jusqu'à reconnaître, dans la foule, deux visages connus. Dont un, plus que l'autre. Sa main vint quérir le verre, et son pas dansant la mena jusqu'au devant de la seule âme intéressante de cette soirée.


Axelle ! En voilà une agréable surprise !

L'idée de déranger la peintre ne lui traversa guère l'esprit. Ne pas venir la saluer lui aurait semblé grossier. A elle, Gaia, qui manquait cruellement de bonnes manières.
Un sourire fut adressé à l'artiste. Puis, un autre à Alphonse.


Messire ! Comment va votre ami blessé ? Il s'est remis, j'en suis sûre.

L'Ortie ne doutait pas de son talent. Elle excellait dans son domaine, la Fée le savait. Et plus pour occuper ses mains que par envie, elle trempa ses lèvres dans le liquide grenat. Finalement, peut-être que la soirée ne serait pas si ennuyeuse.
Axelle
« Très chère... vous l’ignorez peut être, et je ne prendrais pas le risque de le dire trop haut de peur que quelques fervents aristotéliciens ne m’entendent mais… je connais un sort… Il me suffit de passer ceci à la cheville d’une gitane… pour qu’elle danse à en être possédée…Surprenez moi Axelle. »

Un chat retombe toujours sur ses pattes, et Alphonse, en parfait félin qu’il était ne faisait pas exception. Bien au contraire, il excellait en la matière, et la lueur satisfaite de ses prunelles surplombant avec maestria son sourire aiguisé ne laissait aucun doute sur le défit lancé, quand, provocant, le grelot vint narguer ses mirettes, symbolique s’il en était.

« Axelle ! En voilà une agréable surprise ! »

Trop ivre pour faire preuve d’une politesse exemplaire, dont elle n’était de toute évidence jamais coutumière, elle sourit franchement à Fleur mais fut bien vite rattrapée par les gestes déliés et habiles du flamand coupable récidiviste à faire fuir son jupon. La Bestiole se mordit la lèvre, baissant la tête pour mieux narguer le brun d’un regard pétillant qu’elle redressa, pour lui, juste pour lui, promesse qu’il ne fallait pas la défier impunément. Elle avait dansé pour assouvir sa colère, elle s’était paumée dans les pattes d’un Ours. Elle avait dansé, offrande païenne la nuit, elle était retombée sur ses pattes. Elle danserait ce soir pour Alphonse, avec toute l’espièglerie qu’elle savait donner à son corps quand, avant, elle en vivait. Vous l’aurez voulu... lui souffla t-elle en se penchant à son oreille dont elle mordilla furtivement le lobe.

S’arrachant à la douce emprise de la main mâle à sa cheville, la démarche souple, sans le quitter du regard, un sourire s’aiguisa à sa bouche quand de quelques pas elle s’éloigna de lui. Et presque innocemment, tendit un pied le cambrant à outrance, et d’un petit geste sournois, laissa glisser le cuir sur sa peau ambrée au son délicat et encore ténu du grelot. Le soulier, outragé certainement de se voir ainsi chassé chercha inutilement à s’accrocher à son talon avant de capituler et de choir dans un petit bruit sec et vexé. Le second soulier n’eut pas plus de traitement de faveur et vint retrouver son jumeau, boudeurs en duo. Libérant Alphonse de l’emprise de ses prunelles d’amandes noires, son regard glissa sur les hommes présents, ses hanches commençant à onduler imperceptiblement quand, entre ses tempes, le brouhaha des voix se muait en chants gitans, et les bruissements de tissus lourds en la musique de chez elle.

Son bras fin s’enroula d’un geste délié et lent au dessus de sa tête, et les breloques de son bracelet tintèrent cristallines, marquant le début de la danse. D’un geste vif, sa senestre arracha le ruban noir contraignant ses boucles brunes à la sagesse, avant de claquer sur la paume de sa jumelle avec la gaité des feux de camps des soirs d’été, sous la lune camarguaise. Ses hanches, enivrées par l’appel des bras serpentant, roulèrent souplement, suggestives, et son regard de braise se reposa sur son amant quand tout son corps, s’embrasant sous l’emportement de la musique des grelots agacés, se cambra, se déchirant presque sous le martèlement de ses talons nus retentissant. Elle ondoyait, sauvage, un sourire éclatant de défit sur le visage. Son jupon cramoisi virevoltait sur ses jambes brunes emportées par la danse sévère, envoutante et cadencée quand les boucles félonnes fouettaient son visage sous leur emportement à valser en désordre. Et grisée d’alcool, et saoule des louvoiements de son corps fin, et ivre de la provocation du flamand, elle vint narguer le premier homme que ses pas trouvèrent d’une douce pichenette au menton. Menton barbu pour le coup, le barbu irlandais de Vannes, tant pis pour lui, il n’avait qu’à pas trainer dans un bordel parisien.

Mais honneur au maitre de cérémonie. Replongeant dans les prunelles noires d’Alphonse, la pointe de sa langue glissa à la commissure de ses lèvres rendues écarlates de chaleur, et d’un geste inattendu, dénoua le cordon de sa robe, laissant le tissu de sa robe s’écarter légèrement pour dévoiler dans ses entrelacs rouges l’ambre de sa peau entre ses seins dont l’arrondi se laissait pudiquement deviner essoufflé. Son regard se fit moqueur avant de délaisser de celui de son amant, pour la laisser tournoyer autour du borgne, souriante et aguichante quand sa main, légère, effleura le torse noble d’une caresse à peine esquissée, tout juste évocatrice des plaisirs qu’il trouverait au creux d’une courtisane s’il le souhaitait. Mais rien ne devait s’appesantir dans la danse, et à peine les riches tissus frôlés, elle s’écarta dans une envolée de rouge et de noir avant de s’immobiliser, laissant enfin les grelots se taire. Et dos à Alphonse, elle se déhancha, laissant sa jambe droite supporter son poids plume, quand la gauche, sournoise, fléchissait son genoux sans que la pointe de son pied ne quitte le sol. D’un mouvement vif, entrainant ses cheveux dans son sillage elle tourna la tête, enveloppant Alphonse d’un regard équivoque de soie noire, et lentement d’une main habile fit remonter l’écarlate de sa robe sur le cambré de son pied pour dévoiler la cheville où le grelot, à présent taiseux, narguait le brun de son œil de cyclope. Regards étrangers sur elle ou non, la Bestiole était bien trop imprudente pour n’offrir qu’une cheville, toute ornée soit t-elle, et son sourire s’étira encore sur ses crocs blancs. L’ascension délicate se poursuivit sur le sculpté du mollet, hésita faussement apeurée sur le genou pour, mensongèrement pudique mais véritablement curieuse, lire la lueur qui animerait la prunelle du flamand. Et inévitablement, plongée dans leurs jeux, le tissu se froissa dans la paume de la gitane, battant retraite sur la peau lisse de sa cuisse fuselée, remontant encore et encore, dans une lenteur effrontée laissant planer le doute sur ses intentions jusqu’à ce que le fil de la jambe de la danseuse, là, au milieu de tous, soit entièrement nu et offert à l’œil amateur. Et là, se mordant la lèvre, feignant la contrition d’avoir commis une faute quand son regard suintait de fièvre, laissa retomber le tissu qui, veillant sur elle tel un chaperon, recouvrit peau fugueuse de son rouge. Et d’un dernier pas, Axelle vint s’affaler dans le fauteuil aux cotés d’Alphonse, dévoilant sa gorge perlée de sueur dans un grand éclat de rire.

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Flex
Enguerrand Mirandole observa avec intérêt la danse envoutante de Axelle Casas. Le borgne avait un œil penché sur le passé et l'autre sur l'avenir : à vous de deviner lequel d'entre eux il se servait. Les gestes de la gitane étaient précis. Le borgne jugeait à la fois la prestation chorégraphique de celle-ci, et à la fois du charme qu'elle dégageait. L'idée de donner du pouvoir à un objet, ici en l’occurrence un grelot, dissimulait un message mystérieux à son flamenco. Le jeune duc aimait regarder. Alphonse Tabouret venait d’ensorceler Axelle. Cinq ans plus tôt, Enguerrand ne prêtait pas du tout attention aux choses qui l'entouraient. Il lui fallut qu'il perde cet organe qu'il regrettait aujourd'hui pour ouvrir son champ de vision. En effet, lors d'un duel sur l'honneur contre dame Bardaya de Nantreuil, l'échange courtois s'était plutôt mal déroulé. Un incident grave se produisit sur la lice, et lorsque la lance transperça le heaume du jeune Mirandole, sa tête alors enfoncée par la chair, le sang et des os en fractures, elle lui amputa net son œil. Malheureux soit-il ce soir, de ne pas deux fois voir le spectacle qu'on lui offrit. Mais une chose était sûre : Enguerrand prenait toujours le temps pour observer la vie qui l'entourait. Toujours.

Les filles - Rosalinde, Blanche et Marzina - se foutaient sur la tronche apparemment. Il ne voulait pas tendre l'oreille pour écouter de quoi il s'agissait, mais à leur comportement provoquant pour savoir laquelle avait la plus grosse, le jeune homme détourna son attention sur Jenifael. Cette dernière avait une soif d'apprentissage énorme. Elle ne s'arrêtait jamais d'étudier tout ce dont à quoi elle s'intéressait, et pardi il y en avait des choses qui la captivait. Enguerrand irait se mêler au groupe de femmes un peu plus tard. Il ne voulait pas les déranger ; et a fortiori, il n'avait pas sa place. S'il débarquait à l'instant, le fait de mettre un terme à leur concours féminin ne pourrait qu'envenimer leur colère profonde. De toute façon, Della et lui discutèrent.


« - Hé ! bien, il y a ma première-née, Luna. A évoquer le prénom de ses enfants, le jeune homme retrouvait le plaisir intérieur de sa petite renarde. Depuis qu'elle est devenue majeure et par conséquent qu'elle soit libre du couvent, j'ai pu constater quelque chose de différent chez moy. Je ne vis plus que pour le bonheur de mes enfants. Je veux leur offrir de l'amour totalement désintéressé. J'ai retrouvé chez ma fille ce qu'était le bonheur du don de soi. Il prit une grande inspiration, puis souffla, las. Je sais mes tords. Je reconnais aussi le mal que j'ai pu vous causer ma nièce.. Dit-il en plissant les traits de son front, j'ai beaucoup de mal à me le pardonner.

Enjoy Corleone se présenta à lui. Tout s'envola comme une urne qu'on vidait le haut d'un pic côtier. Les cendres n'étaient plus que du vent et les souvenirs, vagues, laissèrent derrière eux une fumée volatile et noirâtre. Comment Della pouvait-elle boire à ses propos, alors que quelques secondes plus tard, les représentants de la dite famille - réputée pour les braquages municipaux et autres assauts nocturnes - se présentèrent à lui ? Il espérait qu'elle puisse comprendre toute la complexité de la chose, mais le borgne ne pouvait pas du tout lui expliquer les aboutissants.

A ce propos, il détourna son attention pour regarder les membres de la famille intervenir dans le lupanar. Cinq. Cinq Corleone aux visages inconnus. Ce sont les faits à son égard de Tynop qui retint son attention. Enguerrand le regarde observer les richesses de l'établissement. Sa blondeur lui donna l'air innocent. Il ressemblait à un loup adopté par la meute. Quant à Gaia, sensiblement plus jeune de quelques années du personnage précédent, dévisageait son œil. Lequel regardait-elle, se demanda-t-il ? Enguerrand n'avait plus l'habitude qu'il pouvait surprendre. S'il le pourrait, il dissimulerait ces cicatrices du faciès sous un voile afin de cacher les marques de la honte. Mais elles pouvaient faire au contraire, sa force. Certainement tout comme Rodrielle ; qui apparaissait comme une valeur sûre du groupe. Était-elle ce pilier sur lesquelles les fondations familiales reposaient ? Certainement. Néanmoins, cette lézarde qui entourait son œil gauche lui assignait une estampe usée. Les vieilles marmites faisaient les meilleures compotes. Enfin, la jeune Arsene imitait beaucoup les siens. C'était comme si elle marchait dans les pas de ses aïeux. Elle devait leur accorder beaucoup de confiance : était-ce là le moyen de canaliser son énergie ? Sans doute.


Je ne consomme jamais, répondit-il à Enjoy en effleurant le coin de son oreille. Enguerrand percevrait sa colère, ou à première vue son impatience. Quelle malédiction avait-il hérité à lire sur les gens comme il lisait dans un livre ouvert. L'écivrain de la Mirandole ne l'était pas devenu pour rien. Il aurait apprécié ressentir les émotions au fil de la conversation qu'il aura tout à l'heure. Rejoignons une pièce, dit-il après réflexion. L'union faisait leur force. Ils transportaient fièrement les valeurs de la solidarité, ça ne faisait aucun doute. Afin de déstabiliser Enjoy, le jeune duc ajouta d'un ton tout naturel un détail important dans le but de tester le sang-froid de cette famille, j'avais pensé ce rendez-vous entre nous deux.

Enguerrand Mirandole punissait Jonas d'un regard inquisiteur. Comment le limier de sa fille pouvait-il s'approcher du groupe avec autant de maladresse ? Il recula immédiatement après avoir aperçu l'oeil du borgne. Le jeune Mirandole quittait sa petite nièce Della avec beaucoup de regret. Ceci étant dit, les affaires reprirent le dessus, même le jour de son anniversaire. Enguerrand invita Enjoy à le suivre pour rejoindre Alphonse Tabouret. Il lui demanda d'aller dans une pièce - une chambre - où il pourrait s'entretenir en privé avec la personne qu'il pourrait voir par dessus son épaule. On lui répondit que la pièce l'Initiée était libre. Une soubrette leur indiqua le chemin.

L’initiée est une salle qui se veut rassurante, où le luxe éclate mais où la luxure quant à elle se fait discrète. Deux fauteuils sont ainsi nichés dans un coin à droite, tandis qu’un lit à baldaquin se dresse, hésitant, face à vous. La pièce se veut étrangement chaste. Ainsi, c’est au cœur de ce cocon que les moins habiles sont conviés afin qu’ils puissent sereinement s’abandonner pour la première fois aux délices de la chair. *


Buongiorno. Sono Enguerrand, il duca di Mussidanais. »

Lorsqu'on né italien, il faut absolument comprendre la langue de Dante qu'il surnommait la langue de sì. Rien de mieux que de s'assurer qu'elle était bien la Corleone ; et rien de mieux pour lui que de prouver qu'il était le Mirandole.

* [A lire avant de poster] Présentation des lieux.
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http://flexrr.tumblr.com/
Arsene
    « J'saurai des vôtres et saches que je sais me tenir en toutes circonstances. » Arsène Corleone

    C'est cela oui. On y croit ! Elle se contient à grand-peine la mioche. Ça bouillonne et ça s'agite en elle. Les sourcils se froncent, les lèvres rosées se tortillent, seuls symptômes visibles de la tempête intérieure qui l'assaille. Se taire ou ne pas se taire, telle est la question. Bavarde, elle l'est. Trop certainement. Fière, elle l'est également. Duel psychique entre deux traits de caractères dominants.

    Chieuserie VS Fierté : FIGHT* !

    L'ouragan ambulant passe les portes du bordel et entre à l'intérieur. Le nez en l'air, les yeux ouverts, elle observe, se laisse imprégner par les odeurs, écoute et retient. Attentive à tout mais surtout à ses acolytes. Son regard coule sur eux puis sur toutes les personnes présentes, cherchant à y déceler d'éventuelles menaces et quelques potentielles connaissances.

    Non, la rousse ne reconnaît personne. A l'impression de nudité s'ajoute alors un sentiment de mal être. Celui de ne pas être à sa place. Entourée de nobles, de richesses, et de catins, elle se sent comme une poule au beau milieu d'un Cas et fcé. Les mondanités, et la politesse lui font généralement tirer la grimace, alors en ces lieux, elle est servie. Et largement. De quoi avoir des relents pour les deux semaines à venir.

    Arsène se plaça non loin de Rodrielle. Les pupilles émeraudes suivent les mouvements d'Enjoy et finissent par s'ancrer sur le visage de l'homme à qui elle s'adresse. Un borgne. Encore un ! Vraiment différent de celui sur qui elle allait exercer pleinement une de ses pulsions sadique d'ici peu. Certainement bien moins fou que le Pique, bien plus noble aussi et probablement plus propre.

    Les mirettes toisent l’œil unique tandis que les oreilles écoutent attentivement ce qu'il se dit. L'intérieur de la joue se mord, la langue tourne sept fois dans la bouche de la gamine. Non, elle n'enverrait pas chier l'homme, non, elle ne lui dirait pas d'aller se faire voir avec ces idées de tête à tête.


    Chieuserie : FATALITY. Fierté : WIN** !

    La garçonne finit par détacher son regard du Mirandole pour embrasser l'ensemble de la pièce. Une petite moue s'installe sur ses lèvres. Elle n'imaginait pas les bordels comme ça, plutôt comme un étal de boucher avec des morceaux de viande disposés. Au moins, elle ne se coucherait pas conne ce soir ! Ou tout du moins, moins conne.

    Le bar est rapidement repéré. Elle trouverait bien de quoi s'occuper le temps qu'Enjoy s'entretienne avec l'homme cyclope. Oh oui, elle avait exactement idée de ce qu'elle allait faire. Les bouteilles de vins sont lorgnées longuement. Véritable pocharde dans l'âme, elle ne risquait pas de se faire prier pour vider quelques godets et embarquer de quoi tenir la route du retour.



*Combat.
**Mort/Gagne.

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Rodrielle
Ils entrent, Enjoy en devant. La Tatouée observe, les dents serrés et les poings fermés. Elle se sent nue, vide, sans ses lames, et espère que le fourbe portier n'use pas de celles-ci durant leur entrevue avec l'Enguerrand. Ses yeux observent donc les lieux, pour penser à autre chose. Le Bordel est beau, fin, bien décoré. Beaucoup plus classieux que la Rose Pourpre où elle avait déjà mis les pieds, il y a des années de cela. Mais les Miracles ressemblaient plus à l'Italienne que Paris la Belle. Ici, c'était un autre monde qui les attendait. Un monde qu'ils méprisaient. C'était donc avec Fierté et retenue qu'ils devaient tous marcher. Les affaires avant tout, nous avions dit.

La Sulfureuse a déjà repéré sa cible. Et l'italienne la suit. Pas un mot pour saluer le Borgne, juste un signe de tête poli, et des yeux qui le détail sans gêne. Un plutôt bel homme pour nobliau. Et c'est pendant son observation totalement objectif que le Blondin du clan s'approche. "Rodrielle, tes charmes ravageurs semblent avoir émoustillé la donzelle qui se trémousse en robe noire, là." Froncement de sourcils lorsque la Tatouée se tourne vers la dénommée donzelle avant de sourire.

Oui, c'est Jenifael Vitalis Da Roma. Une cousine au sang de Corleone. Apparemment invitée, elle.

Le ton avait était plus froid que prévu. L'idée de savoir sa cousine avec la Haute, ici, la gênait. La décevait presque. La Corleone portait de nombreux principes, et celui de traîner le moins possible avec des gens comme "eux" en faisait partie. Alors elle se contenta de saluer d'un signe de tête la Vitalis Da Roma avant de retourner à ses affaires.

Gaia partait, sous le grognement de l'italienne pour les mêmes raisons que précédemment. Arsène s'impatientait. La main de l'italienne vint se poser sur l'épaule de la Rouquine pour la calmer, accompagné d'un regard réconfortant, pendant que la conversation débutait entre Enjoy et le Borgne... "j'avais pensé ce rendez-vous entre nous deux. " Ce fut Rodrielle qui tiqua en premier.

Vous demandiez Corleone. Corleone vous avez. Et ce nom ne se résume pas qu'à une seule personne.

Elle avait été sèche, cassante. A quoi s'attendait-il, ce cancre ? Les décisions au sein de clan se prenaient à plusieurs, toujours. Chacun avait un rôle dans cette famille et tout était discuté. Et qu'ils s'estime heureux, ils n'étaient que cinq. Ils auraient pu venir à bien plus.

Avant qu'Enjoy parte, l'italienne lui lança un regard interrogatif. Voulait-elle qu'ils viennent avec elle, ou se sentait-elle capable de gérer ce rendez-vous seule avec le Borgne ? Bien qu'elle le soit effectivement et auquel cas la Tatouée devrait trouver occupation. Discuter avec les "invités" ? L'idée lui arracha une grimace de dégoût. Non, elle ferait certainement comme toujours ; boire avec son Clan.
Blanche30
Inconsciente d'avoir provoqué l'agacement de Marzina, et peut-être s'en moquait-elle un peu, Blanche avait définitivement détourné son attention du couple mal assorti. Tandis qu'elles buvaient leur bière, les cousines bavardaient tranquillement, observant la salle par la même occasion.

- Comment ? Vous êtes venue en Flandres sans me rendre visite ? Je compte sur vous pour réparer cette erreur au plus vite ! J'espère que, au cas où vous ayez rencontré Skal en taverne, il ne s'est pas montré trop désagréable... Enfin, il y a quand même peu de chance...

La gorgée de bière se fit amer. Skal était un excellent père et un excellent mari... quand il était présent. Et c'était de plus en plus rare. Mais elle sourit à nouveau afin de ne pas perturber l'atmosphère plutôt joyeuse. Gautier, voici un homme qu'elle ne connaissait point. Enguerrand à nouveau.

- Le voilà déjà parti avec une fille...

Blanche bailla légèrement.

- Si nous avions voulu faire la fête entre nous, il nous aurait suffi de nous retrouver en taverne, inutile de nous faire venir dans un lupanar si c'est pour nous abandonner. Et non, je crois ne connaître personne. J'ai dû en croiser sûrement, mais de là à les reconnaître... Et personne ne semble rire aux éclats pour l'instant. Bah, s'il n'y a pas d'ambiance... à nous de la mettre !

Vite, trouver une idée pour mettre l'ambiance. En Flandres, un concours de beuverie suffisait à cela. Provoquer une bagarre entre hommes ? Célibataire, elle l'aurait fait sans aucun doute. Ah ça y est ! Elle y était !

- Je sais ! On va te trouver un parti digne de ce nom ! Un vrai ! Qui n'est pas au centre d'une malédiction pesant sur un fichu trône.

Oui, Blanche était sévère, et l'objet d'une malédiction ne pouvait faire un bon parti pour sa cousine adorée. Sauf que...

- Sauf que ce n'est pas dans une maison de plaisirs qu'on va te trouver ça... *petit soupir* En Flandres je ne connais même plus de comte ou vicomte intéressant et célibataire, ils sont tous pris ! Après, à l'AAP, on en a quelques uns. Ou alors tu l'épouses et on te choisit un amant ! Des amants, je peux t'en trouver plein, et des bons !

Et si ça continuait, elle allait s'en choisir un pour elle-même également ! Elle était lassée d'être seule, alors que son époux passait son temps dans l'armée ou enfermé dans son bureau. Elle avait beau savoir qu'il travaillait énormément, pour l'avenir et la sécurité de leur comté, pour leur avenir à tous les trois finalement... C'était dur.

- Tenez regardez, voici une autre rousse ! Je vous croyais rares, pas tant que ça finalement.

Petit regard espiège en direction de Rosalinde.

- Et un concours de beuverie entre rousses ? Qui tiendrait le mieux de vous deux ? Peut-être est-elle trop jeune pour lui proposer cela cependant...

Blanche n'avait absolument aucune notion du temps quand il s'agissait de donner l'âge d'une personne. Il n'y avait pour elle que quatre catégories, enfants, jeunes adultes, adultes, vieux. Plutôt réducteur, mais elle vivait très bien avec.

- Ou alors... ou alors on visite les lieux. On risque de tomber sur des choses plutôt amusantes, sans nul doute. Voire un endroit tranquille bourré de loukoums !

Les loukoums étaient la grande faiblesse de Blanche. Un chevalier alors encore jeune en avait rapporté à sa mère, alors qu'elle n'était qu'une enfant. Elle avait dévoré ces sucreries avec délices, confortablement installée devant la cheminée de la chambre de ses parents. Elle ignorait alors qu'il venait demander sa main, que sa mère avait poliment refusé. Un amour inconditionnel pour les guerriers et les loukoums en était resté. Il faudrait vraiment qu'elle aille vivre avec les sarrazins un jour.
Rosalinde
Blanche parle. Et Rose écoute, d'une oreille, car son regard et son attention ont été happés par la gitane qui danse. Axelle... Qui eut pu croire que tant de sensualité pouvait se dégager de la Bestiole enceinte jusqu'aux yeux qu'elle avait rencontré la dernière fois ? De ses yeux clairs, elle observe sans chercher à s'en cacher. La cambrure d'un pied, le velouté d'une joue, l'arrondi d'un sein, autant de détails qui, imperceptiblement, la ravissent. Tandis qu'au coin de ses lèvres un sourire se forme, sourire d'esthète et sourire charmé. Elle en frissonne et lâche, pour la cousine :

- Pas souvenir d'un Skal...

La danse continue, rythme endiablé ponctué par le tintement de son grelot. Et la fascination ne quitte pas notre rousse, qui se sent voyeuse lorsqu'elle attrape un regard ardent de bohémienne à amant. Le jupon glisse le long d'une jambe, nouvelle perspective qui l'enchante. Diable, comment fait-elle pour être aussi belle au sortir de ses relevailles ? De trouble, les joues de Rose se colorent de pourpre tandis qu'elle se cache derrière une gorgée de bière. Et, par bonheur, son supplice prend fin dans un éclat de rire.

- Vous avez raison, ce n'est pas très correct de sa part.

Elle ne se demande pas ce qui lui arrive, elle le sait. Ce qui l'étonne, c'est que, pour la première fois, ce sentiment n'est pas dirigé vers un homme. Et si Alphonse a ensorcelé Axelle, Axelle a, à coup sûr, ensorcelé Rosalinde. Bien sûr, elle n'en montrera rien d'autre que les signes qu'elle ne peut pas masquer, et qui se révèleront peut-être à l'observateur attentif. Perturbée, elle ne peut empêcher son regard de glisser vers l'Irlandais, qu'elle avait du, de mauvaise grâce, se résoudre à placer sur la plus haute marche du podium de ses amants passés. Compter avec le présent était un peu plus malaisé, car il n'avait pas encore révélé tout son potentiel, de peur d'engendrer un bâtard. C'était peut-être cela qui lui manquait, plus qu'elle n'osait se l'avouer. Comme un repas arrêté à l'entrée laisse un vide pour la suite, même si le hors d’œuvre avait été succulent.

Mais trêve de plaisanterie.


- Blanche ! Vous n'y pensez pas ! J'aime Nicolas.

Hors de question qu'elle se délie d'un mariage pour foncer tête baissée dans un autre, si ce n'était par amour de lui. Du reste, avec le Firenze, le mariage n'était pas quelque chose qu'elle s'autorisait à envisager à voix haute. Certes Judas n'était pas encore venu cristalliser ses doutes et ses craintes, mais elles sommeillaient en elle, prêtes à s'éveiller à la moindre occasion. Pourquoi un roy voudrait-il l'épouser, elle qui n'était personne, et qui n'avait rien d'autre à lui offrir que son attachement inconditionnel ? Comment espérer que l'homme prendrait le pas sur la fonction ?

A la rouquine indiquée, elle tourne la tête et l'envisage. Pas vraiment la dégaine des autres invités, quoique, à vrai dire... Cela s'accordait bien avec l'allure globale des derniers arrivants. Conviés par Flex, vraiment ? Singulier, une telle mixité sociale. Cela dit, vu leurs tronches renfrognées, peu de chances qu'ils soient venus là pour faire la causette.


- Je vais chercher à boire. Peu de chance qu'on tombe sur les loukoums, je vous le garantis...

Après tout, elle avait ratissé les couloirs de l'Aphrodite en long, en large et en travers lors de son excursion à la recherche du bureau d'Alphonse, et elle n'avait rien repéré qui ressemblât de près ou de loin à un entrepôt de sucreries.

- Cela dit, n'espérez pas que vous vous en sortirez sobre, très chère.

Et sur ces pseudo-menaces, la Rose se lève et reprend la direction du bar, quitté quelques minutes plus tôt. Inutile de tenter le diable en allant se poser à côté de Finn et Zina, elle va plutôt se poster tout en face du barman.

- Vous avez de l'eau de vie ? Il m'en faudrait une bouteille. Ou deux. Oh, et... Dacien n'est pas là ?

C'est qu'elle avait un petit compte à régler avec le courtisan peu courtois. Il s'était juré qu'elle reviendrait, elle n'y avait pas manqué. Si à présent c'était lui qui faisait défaut, tant pis.
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Pour de vrai !
--Dacien2
Dacien errait dans les couloirs avec la petite prétentieuse côtoyée quelques jours plus tôt lors d’une réunion du personnel autour du bar. Et tout en pavoisant avec Kayah, sa Sulfureuse passa non loin d’eux. Un clin d’œil en sa faveur et le Brun remarqua que la rose enivrante avait monté d’un sacré cran. Du haut du bustier, la fleur parfumée était venu se loger au dessus de l’oreille. Légère commissure qui s’étira à ce moment-là. Effectivement, Cersei allait travailler. La Brune avait été demandé pour une soirée en l’honneur d’un anniversaire. Toute la ruche était en ébullition depuis un certain pour préparer ces festivités.

Lui? Non, il n’y participerait pas. Il s’était déjà fait avoir avec la nuit passée à faire le pantin pour le bon plaisir de deux brunes, il ne fallait pas compter réitérer. Kayah aussi devait faire parti de la petite sauterie puisqu’elle l’abandonna dans le corridor quelques instants plus tard remettant leur discussion à un autre jour. Bien dommage. Le bout de son nez descendit quand même au salon, se mettant gentiment à l’écart avec ses émeraudes rivées sur son coup de cœur charnel. Il la surveillait? Mais non, l’Arrogant regardait juste qui l’approchait pour être sûr que personne ne pourrait le remplacer dans les envies de sa Sulfureuse. Sait-on jamais. Un coup d’œil vers le barman et celui-ci leva le bras pour le héler. Bizarre que Adryan lui demande de débarquer. S’ennuyait-il du Narcissique? Bref, gentil à souhait le Dacien, il fit glisser ses pieds jusqu’au bar et quand il vit la rousse impolie, il comprit en deux temps trois mouvements. Le Châtain lui fit comprendre que c’était elle qui voulait le voir. Dacien posa ses avant-bras sur le comptoir non loin d’elle, commanda un cidre au barman et observa la dame du coin de l’œil. Il ne tarda pas à lui faire remarquer sa présence.


Je savais que vous en redemanderiez. Alors, vous désirez goûter à quelques unes de mes faveurs?

Un large sourire narquois et arrogant.

Alphonse_tabouret
Messire ! Comment va votre ami blessé ? Il s'est remis, j'en suis sûre.

La voix de l’herboriste attira brièvement son attention et tandis que la danseuse s’éloignait dans le chaloupé divin d’un murmure amusé promettant un feu quand il avait soufflé sur les braises, il offrit un sourire joyeusement étiré par l’alcool à la Corleone.

-Bonsoir Demoiselle…Son regard sombre plongea momentanément dans les prunelles de l’Ortie, l’acidité de la soirée dont Fleur avait été une apothéose revenant brièvement à ses tempes, et désignant le barman d’un geste, répondit, sa moue glissant à la commissure de ses lèvres : Vous avez fait des merveilles, la preuve, il est à son poste… Si Axelle était trop saoule pour n’opposer qu’un sourire à la sorcière, Alphonse avait pour lui ses années de servitude polie pour soutenir tout ce que l’on attendait de celui qui reçoit, et si sa méfiance mauvaise des herboristes le tiraillait, elle était bien trop engourdie par l’alcool et la promesse colorée de sa maitresse pour qu’il ne trouve pas la compagnie de Fleur, plaisante. J’ignorais que vous étiez de la partie, commença-t-il en l’invitant à prendre place sur la banquette qui jouxtait le fauteuil sur lequel il était assis, les prunelles irrémédiablement attirées par le mouvement vif du tissu rouge quand le son du grelot tintait plus clairement encore que n’importe quelle voix dans ce brouhahas de sons.

Les chaussures de la gitane chutèrent au sol, et comme si ses chaines venaient de lui être retirées, le feu du regard coulant à l’amusement averti du sien, la danseuse laissa virevolter la cascade de ses boucles noires autour de son visage brun. Gorgée d’une audace qu’il n’avait encore jamais vu s’étaler aussi suavement en public, Axelle s’accorda au son de ses bracelets, du grelot qui s’agitait à sa cheville et de ses mains qui frappaient le silence jusqu’à lui donner la cadence envoutante des flammes du feu de bois, pour se mettre à virevolter, sauvage, diablesse parmi les damnés, dans la langueur carmine de ses jupons. Les doigts du flamand tapotèrent inconsciemment l’accoudoir sur lequel ils reposaient, sans quitter le sourire effilé à ses lèvres, jaugeant du coin de l’œil le barbu bénéficiant de cette volute parfumée dans le tournoiement des jambes fuselées, répondant à la danseuse d’un plissement des yeux qui promettait l’enfer quand elle adressa à son regard, la douceur provocatrice de sa langue à sa bouche pulpeuse avant qu’ils ne les écarquillent brièvement en voyant la main dénouer un cordon pour faire bailler le lin rouge. Tournoyante autour de l’hôte de la soirée dont l’unique œil saurait à coup sûr se régaler du spectacle, il observa, à la façon du chat guettant sa proie, les hanches auxquelles ses mains aimaient à s’arrimer s’immobiliser un temps, suspendant le grelot, la fièvre et le souffle, bien incapable de détourner le regard concupiscent qui venait caresser la silhouette gracieuse, suivant, spectateur attentif, enfiévré par la douce arrogance de ce corps qu’il savait pourtant bouillonnant de vie, la chute miraculeuse du tissu le long du galbe de sa cuisse. Remontant son regard dans ses yeux noirs, il s’accorda un rire silencieux en voyant le museau frémissant de la brune peint d’une moue à ce point joyeusement contrefaite qu’il aurait voulu lui arracher d’un baiser pour la punir d’être aussi tendancieuse et accueillit près de lui , dans le vaste fauteuil qu’il occupait, sa chute.
Son bras se plia pour la ramener contre lui, profitant qu’elle soit toute emportée par sa prestation pour la faire basculer sur ses genoux, et passant une main douce dans l’entrelacs des arabesques noires, il dégagea son visage fiévreux pour en apercevoir l’intense rayonnement et la taquiner d’un sourire étiré :


-Ensorceleuse lui chuchota-t-il en tirant doucement en arrière la poigne enfouie dans les cheveux bruns pour dévoiler la ligne de son cou encore haletant, y traçant sans la moindre pudeur, une ligne de la pointe de sa langue jusqu’à la mâchoire, sa senestre s’attardant sur les hanches si joliment dessinées, attentif à cette joie neuve dont elle irradiait littéralement, vivifié lui aussi par l’énergie qui serpentait dans le corps menu avant de s’arracher à sa contemplation pour tourner la tête vers Fleur…Il semblerait que vous vous connaissiez ?
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--Serguei_novgorod




[Campagne bretonne – no man’s land.
Plusieurs jours auparavant.]



Quelques heures déjà que l’oiseau était revenu, ou un autre encore, qui sait ? Ces échanges surprenants avec le noble avaient davantage fait naître la perplexité à la curiosité, mais l’une entraîne l’autre, souvent. Paraît-il, du moins. Aussi, c’est bien accoudé à une table de la petite maison investie par Sergueï, sa compagne et leurs pieds qui poussent le temps de se remettre d’une sournoise - et particulièrement injustifiée – intervention militaire, que Sergueï songe à ces quelques lettres reçues du Mirandole, auquel il a répondu, succinctement. Quelques rais de lumière perçant un volet viennent éclairer l’affaire, et faire danser d’une clarté plus délicate la couleur blond pale de la chevelure du Slave, comme une vague vive sur un lit bien fait. Ce petit pli n’était certes pas le seul à la figure du Russe, comme un début de ride parait son front – ne l’appelait-on pas le Lion, cet homme fort de vingt-huit années passées ?

Dans la pièce d’à côté, sur laquelle la porte ouverte lui donne une vue agréable, repose l’Aimée, au creux d’un lit confortable et douillet ; le prix de la couche s’en est fait ressentir, évidemment, mais qu’importe ? Là sommeillent le Cœur, et l’Avenir, aussi. Père, qui en eut dit autant de ce Novgorod-là sur qui les enfants ont toujours eu une influence singulière ? Pas ceux qui se disaient siens, il y a si peu ; pas non plus ceux croisés, éphémères rencontres, sans doute. Non, personne n’aurait pu l’imaginer futur père – géniteur, déjà fait -, et ravi de surcroît, pas même lui. A part les moufflets bien sûr, qui, eux, avaient su voir quelle aube naissait au bleu pale de ce regard dès lors que les deux perles les gratifiaient d’une caressante magnanimité empreinte de patience. Le sourire éclaire le derme, bien davantage que l’astre du jour naissant, d’ailleurs, à admirer ce bombé qui signifie tant, et sur lequel, peut-être, la main de Lyson repose, en alcôve protectrice. Soupir, de bien être, le doute quant à l’avenir, sur le plan professionnel, dissipé aussitôt qu’il songe à Elle, que le sommeil berce encore.

Que vont-ils devenir ? Quel avenir, encore, après toutes ces pérégrinations au gré des chemins, de nuits tapis dans les fourrés, à guetter de quoi s’amuser un peu, aux portes closes – mais pas si longtemps, au final ? Naguère partie d’un tout, ils en ont un autre, créé d’eux-mêmes, et la horde n’a jamais rien apporté de comparable, tant en une seule, il a tous les trésors. Je dis la horde ; elle n’est plus, elle qui fut si fière, et si impénétrable. Le progrès est impossible à un cercle fermé, quand aucune richesse ne peut y pénétrer, par peur de ses membres d’y faire entrer le loup. A défaut de loup, d’ailleurs, c’est l’ennui qui s’est fait la place, et le désagrément, d’autant. Futiles projets, quand les uns sont trop peu nombreux, et les autres, si prolixes à se développer… Ah, c’était écrit, au final. Où sont-ils, tous ? Qu’importe ? Une vraie famille n’abandonne pas ses membres, elle les accompagne, ou bien n’est pas. Alors elle n’était pas, et voilà.

Seul subsiste le nom, qui sera transmis à celui, ou celle, qui croît paisiblement au giron maternel ; à défaut d’avoir un avenir tracé, Novgorod a un passé, sur lequel s’appuyer pour avancer.

Quelques pas, de quoi rejoindre ses (au moins) deux trésors, et le Slave massif de s’allonger à la couche, pour sceller son torse au dos aplani de sa belle, et ceindre cette taille arrondie, après avoir déposé sa main à la hanche de Lyson; quelques petits baisers épars à son cou tout chaud de sommeil, son nez se nichant pour s’imprimer du parfum de la peau qu’il désire et qu’il adore, et un « bonjour » est bientôt murmuré au creux de l’oreille, dans un ronronnement caractéristique.

Il hésite, et peut-être le moment n’est-il pas judicieusement choisi, mais il mise un peu sur la torpeur un peu apaisante, et duveteuse, surtout, pour lâcher ensuite «Je dois aller à l’Aphrodite…».


Ca s’annonce mal, clairement.
Marzina
Finalement, l'intervention de la paire Wolback n'a pas eu l'air d'entamer l'humeur de l'Irlandais, se disait Marzina en le regardant ricaner. Il faisait même un peu d'humour, enfin, à sa façon. Elle, se tenait toujours aussi droite, altière. A sa réflexion, elle lui lance un regard pétillant agrémenté d'un sourire en coin. L'Irlandais avait le don de réchauffer les prunelles glacées de la blonde, même quand parfois elle le détestait. Elle lui répondit d'un ton malicieux:

"Collez pas trop au thème quand même. Je n'aimerais pas avoir pour vassal un raccoleur."

Sourire narquois de la blonde qui reprend un verre plein en main, et avise les entrées. Quelques têtes connues, dont celle du Tynop, ce qui lui fait lever un sourcil circonspect. Que venait-il donc faire ici?
Toute à sa réflexion, elle remarqua également la sortie de la star de cette nuit, ce qui la contraria. Coup d'oeil à l'encombrant cadeau sur le comptoir. Faudrait pas qu'elle ait à le porter toute la nuit...L'air se fait malicieux tandis qu'elle aperçoit l'homme de main du type en question. Elle reprend en main son précieux cadeau et file vers Jonas.


"Vous êtes bien au service de Mirandole, mon brave?"

N'attendant pas la réponse, vu que de toute façon elle a pu voir que c'était bien le cas, elle dépose dans les mains de l'homme le précieux ouvrage enveloppé dans un morceau de soie. Elle avait choisi un grand livre vierge avec une reliure pleine peau agrémentée de dorures. L'ouvrage pesait un sacré poids.

"Dites à votre maitre que si les pages sont blanches, c'est pour qu'il les agrémente de ses œuvres. Ainsi elles seront conservées, et il pourra les transmettre aux générations qui lui succéderont. Le livre est de très bonne facture, il devrait passer aisément les décennies sans bouger."

Ceci fait, elle revint à sa place initiale, jetant un regard glacial au manège de la gitane. Revenant s'accouder au comptoir une fois qu'elle fût partie, elle prit un air dégagé et fit remarquer à Finn:

"Voyez, à peine je m'absente, et déjà vous faites des vôtres."

Après avoir bu quelques gorgées, elle lui glissa un regard en coin et ajouta:

"Vous ne savez vraiment pas vous tenir."
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Fleur_des_pois
L'indifférence d'Axelle ne gêna pas la Fée. A arriver tel un cheveu sur la soupe, elle ne s'attendait guère à être reçue en princesse. Et pendant qu'Alphonse se montrait poli pour deux, l'artiste se mit à danser.
Répondant à l'invite du comptable, Gaia prit place sur la banquette. Et admira en silence. Pour elle qui ne connaissait que la saltarelle et le branle... Cela fut une expérience nouvelle. Le désir de savoir se mouvoir de la sorte ne tarda guère. Et presque malgré elle, le regard du Lutin se coula vers le blond Tynop. Nul doute que si elle savait faire la même chose qu'Axelle... Mais vite, la tête brune fut secouée. Fleur devait garder ses esprits. Il n'était jamais temps de perdre la tête. Mais ici peut-être moins que de coutume.


J'ai eu l'honneur de rencontrer Axelle à son atelier de peinture, répondit enfin l'Ortie comme la danse prenait fin. Je l'abreuve régulièrement de commandes. J'aime assez à enrichir les personnes dont le talent est supérieur à celui des autres.

Et son regard se posa sur le blessé. Qui se tenait bien vif derrière le comptoir. Il serait intéressant d'aller l'entretenir. Plus tard décida la Fée en se calant confortablement.
Du coin de l'œil, Fleur surveillait les siens. La discussion semblait polie. Le client menait déjà Enjoy vers une pièce attenante. Les autres suivraient-ils ? Sa présence était-elle requise ? La Fée attendait un signe. Elle aurait détesté devoir se lever en vain.


Je ne suis pas à proprement parlé... invitée. J'accompagne l'une de mes cousines, qui avait rendez-vous avec le roi de la soirée. Je crois que ma cousine escomptait à ce que je la défende en cas de besoin.

Cette pensée eut le don de lui arracher un rire. Aucune personne censée n'aurait songé à faire de Gaia sa protectrice. Petite et ne sachant pas se battre. Un papillon aurait eu raison de la jolie Fleur.

Heureusement que ma chère cousine ne comptait pas que sur moi. Sinon, je vous l'assure, j'aurais embauché moi-même des braves gens pour préserver notre vertu. Même si celle-ci est pour nous, depuis longtemps perdue.

Un moqueur sourire étira les lèvres ourlées du Lutin. Une autre gorgée fut dégustée. S'enivrer pour l'occasion lui semblait une fameuse idée. Le verre fut vidé d'un trait. Adressant un regard à l'artiste et au comptable, l'Ortie quitta son assise.

Je ne vais pas vous déranger plus longtemps... Et puis, j'ai rendez-vous avec les tonnelets de vin, ce soir.

Fleur les planta là. Et remonta le courant des invités. Pour s'échouer avec grâce devant le comptoir. Le blessé était toujours là. Fort bien.

Resservez-moi donc, je vous prie. Mais quelque chose de plus... vigoureux, voyez-vous ? N'auriez-vous pas quelque chose qui fasse tourner la tête ?

Pour la concentration que demandait sa « mission » auprès d'Enjoy... On pouvait repasser.
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