--Adryan
[A son poste, derrière le bar, face à Fleur]
Les bras se tendaient lui agitant sous le nez des verres vides à remplir. Des voix fusaient de toutes parts, dans lesquelles il lui fallait trier celles qui lui étaient destinées, faisant fi des autres. Il fallait remplir les coupes pour que sans cesse, la boisson soit mise à disposition sur le comptoir. Et Adryan se faisait jongleur, interceptant des regards, parfois concupiscents, parfois coléreux ou froids. Il ne sy attardait pas plus que nécessaire, même si lenvie le chatouillait de démêler les trames obscures des liens divers affichés sous ses yeux. Des amants qui se cherchaient, dautres qui se trouvaient, des jalousies difficilement contenues, des joues rougissantes, des sourires vrais ou écurants de fausseté, des égos démesurés ou des pudeurs ravissantes. Tout baignant dans une tension palpable qui lémoustillait.
Il se retenait den rire, le spectacle offert de tous ces inconnus se tournant autour, baignant dans la politesse de mise des gens de haute lignée ou des brigands de haute voltige étant irrésistible. Joyeux bordel au lupanar !
Lagitation semblait satténuer quelque peu, lobjet de toutes les attentions ayant quitté ses invités, la chose était étrange, mais à lAphrodite, pouvait-on réellement sétonner ? A cette idée, un léger sourire glissa à sa bouche. Etrangement, le Duc, sil détestait devoir se plier à travailler comme un vulgaire un larbin, aimait en contre partie cette ambiance toujours ambiguë et cela apaisait laffront de sa condition équivoque et incongrue.
Profitant dune pause il se servit, insolite au milieu de cette débauche dalcool, un verre de lait. Deux soirées trop ivres avaient martelées leur leçon amère, ou trop douce, mais dans tous les cas la récidive était bannie. Et depuis lors, sobre acharné, il tentait tant bien que mal de chasser les images poisseuses de concupiscence de son esprit fiévreux. Peine perdue quand une petite Ombre de lun de ces soirs ramena son museau au bar.
« Resservez-moi donc, je vous prie. Mais quelque chose de plus... vigoureux, voyez-vous ? N'auriez-vous pas quelque chose qui fasse tourner la tête ? »
Essuyant avec hâte la moustache de lait à sa bouche, il reconnut plus sa voix que son visage. Lors de leur première rencontre, il était à ce point saoul, à ce point ce point éperonné par un brun tout aussi désiré que détesté, à ce point torturé dune douleur lancinante à son flanc bien que trop fier pour lavouer, que de la petite Ombre il ne se souvenait que de sa voix autoritaire et efficace et de la douleur supplémentaire quelle lui avait infligée pour mieux le soigner. Le reste flottait dans une nébuleuse trop opaque pour être tangible. Il grimaça brièvement posant instinctivement sa main à ses côtes, soudain habité par la crainte. Quavait-il fait ou bien dit devant elle ? Sétait-il trahi dune quelconque façon? Puis devant lOmbre qui sous ses yeux prenait les traits dun petit lutin facétieux, la grimace se mua lentement en sourire, comptant sur la discrétion dont son travail devait saccompagner à coup sûr.
Est-ce donc à moi de vous soigner ce soir de mes potions? Soyez assurée que mes soins seront plus agréables que les vôtres. Son il habituellement si froid se teinta furtivement damusement. Puis fourrageant derrière le bar, ne tarda pas à offrir aux narines de la guérisseuse le parfum dune prune enivrante quà ses effluves et sucrée comme le miel. Puis feignant un air sévère, la voix pleine dune fausse réprimande, Vous devriez ajouter cela à vos poudres de perlimpinpin il se pencha vers elle et lui glissa à loreille gentiment ironique ...votre souvenir resterait alors impérissable dans la mémoire de vos victimes.
Les bras se tendaient lui agitant sous le nez des verres vides à remplir. Des voix fusaient de toutes parts, dans lesquelles il lui fallait trier celles qui lui étaient destinées, faisant fi des autres. Il fallait remplir les coupes pour que sans cesse, la boisson soit mise à disposition sur le comptoir. Et Adryan se faisait jongleur, interceptant des regards, parfois concupiscents, parfois coléreux ou froids. Il ne sy attardait pas plus que nécessaire, même si lenvie le chatouillait de démêler les trames obscures des liens divers affichés sous ses yeux. Des amants qui se cherchaient, dautres qui se trouvaient, des jalousies difficilement contenues, des joues rougissantes, des sourires vrais ou écurants de fausseté, des égos démesurés ou des pudeurs ravissantes. Tout baignant dans une tension palpable qui lémoustillait.
Il se retenait den rire, le spectacle offert de tous ces inconnus se tournant autour, baignant dans la politesse de mise des gens de haute lignée ou des brigands de haute voltige étant irrésistible. Joyeux bordel au lupanar !
Lagitation semblait satténuer quelque peu, lobjet de toutes les attentions ayant quitté ses invités, la chose était étrange, mais à lAphrodite, pouvait-on réellement sétonner ? A cette idée, un léger sourire glissa à sa bouche. Etrangement, le Duc, sil détestait devoir se plier à travailler comme un vulgaire un larbin, aimait en contre partie cette ambiance toujours ambiguë et cela apaisait laffront de sa condition équivoque et incongrue.
Profitant dune pause il se servit, insolite au milieu de cette débauche dalcool, un verre de lait. Deux soirées trop ivres avaient martelées leur leçon amère, ou trop douce, mais dans tous les cas la récidive était bannie. Et depuis lors, sobre acharné, il tentait tant bien que mal de chasser les images poisseuses de concupiscence de son esprit fiévreux. Peine perdue quand une petite Ombre de lun de ces soirs ramena son museau au bar.
« Resservez-moi donc, je vous prie. Mais quelque chose de plus... vigoureux, voyez-vous ? N'auriez-vous pas quelque chose qui fasse tourner la tête ? »
Essuyant avec hâte la moustache de lait à sa bouche, il reconnut plus sa voix que son visage. Lors de leur première rencontre, il était à ce point saoul, à ce point ce point éperonné par un brun tout aussi désiré que détesté, à ce point torturé dune douleur lancinante à son flanc bien que trop fier pour lavouer, que de la petite Ombre il ne se souvenait que de sa voix autoritaire et efficace et de la douleur supplémentaire quelle lui avait infligée pour mieux le soigner. Le reste flottait dans une nébuleuse trop opaque pour être tangible. Il grimaça brièvement posant instinctivement sa main à ses côtes, soudain habité par la crainte. Quavait-il fait ou bien dit devant elle ? Sétait-il trahi dune quelconque façon? Puis devant lOmbre qui sous ses yeux prenait les traits dun petit lutin facétieux, la grimace se mua lentement en sourire, comptant sur la discrétion dont son travail devait saccompagner à coup sûr.
Est-ce donc à moi de vous soigner ce soir de mes potions? Soyez assurée que mes soins seront plus agréables que les vôtres. Son il habituellement si froid se teinta furtivement damusement. Puis fourrageant derrière le bar, ne tarda pas à offrir aux narines de la guérisseuse le parfum dune prune enivrante quà ses effluves et sucrée comme le miel. Puis feignant un air sévère, la voix pleine dune fausse réprimande, Vous devriez ajouter cela à vos poudres de perlimpinpin il se pencha vers elle et lui glissa à loreille gentiment ironique ...votre souvenir resterait alors impérissable dans la mémoire de vos victimes.