Ingeburge
[Champ-clos, soleil au beau fixe]
Les oriflammes du Tournel et des Euphor claquaient doucement, mus par la caresse de l'aouro.
Ingeburge, postée à l'une des extrémités de la lice, nez levé vers le haut et tranche de la main droite en visière posée sur son front, observait la voûte céruléenne. Pas un nuage ne venait parer celle-ci, pas une nuée ne dissimulait, ne serait-ce qu'un peu, le soleil. C'était donc une bonne nouvelle... pour les jouteurs, car il y avait peu de chances qu'il pleuve et que le terrain se retrouve donc détrempé, mais pour elle qui redoutait les rayons de l'astre du jour, c'était déjà moins favorable. Elle pouvait bénir pour cela le dais de velours pourpre qui avait été installé sur l'estrade qui lui était réservée. Ses prunelles glissèrent sur le promontoire sur lequel elle se tiendrait et d'où elle arbitrerait chaque duel, chaque passage de jouteurs. Il avait été monté au pied des gradins et faisait face au milieu du champ-clos. Les tribunes bordant celui-ci avaient été montées de manière à faire face au château des comtes du Tournel. Tournées vers l'est, elles permettraient aux spectateurs de jouir d'un panorama incomparable, fait d'un éperon rocheux ceinturé par le Lot et la forteresse véritable nid... de Phnix que l'on disait imprenable qui y était juchée. L'on pouvait encore embrasser depuis cette position privilégiée tout un coin de nature luxuriante faite de garrigue, de pins et de hêtres. La construction de bois avait été montée dès les premiers jours d'aménagement de la clairière et avait été entièrement couverte afin que nul ne souffre des rayons du soleil d'août. La tribune d'honneur, flanquée des couleurs comtales et familiales des maîtres des lieux accueilleraient le roi pour lequel une cathèdre avait été montée et les invités du couple Euphor. Le placement dans le reste des gradins était libre et chaque banc était garni de carreaux de tapisserie rembourrés.
À gauche des tribunes avait été dressée un vaste pavillon qui ferait office de taverne éphémère le temps des festivités : cette tente serait ouverte toutes les festivités durant, de jour comme de nuit, et pourvoiraient à toute heure tournoyeurs, festoyeurs et tous les curieux en spécialités locales. À droite, l'on distinguait plus ou moins le ruban du Lot, mais il fallait marcher un peu, passer quelques arbres pour l'atteindre; c'était le même chemin qui menait aux forges installées pour permettre aux cavaliers, qu'ils joutent ou participent à la course, de faire réaliser les travaux nécessaires; route qui débouchait finalement sur la pâture où étaient parquées toutes les montures. En face enfin, ayant pour toile de fond le superbe château du Tournel, s'étirait le champ-clos. Celui-ci consistait en un terrain de forme rectangulaire long de plusieurs dizaines de mètres et délimité par des palissades de bois les lices que nul ne pourrait franchir sous peine d'encourir le redoutable courroux montjoyesque (et accessoirement de se prendre dans la poire un destrier lancé à pleine bourre) une fois les joutes ouvertes. Y seraient accrochées, la parade achevée, les armes chatoyantes des compétiteurs. Le terrain était en outre séparé en deux rectangles longitudinaux par des barrières de bois les toiles ou contre-lice et sur celles-ci avaient été suspendues des oriflammes aux couleurs du comté du Tournel un champ de gueules chargé d'une pointe d'argent. Chaque rectangle enfin voyait délimitée en l'une de ses extrémités une petite zone, le rang : c'est de là que chaque jouteur s'élancerait au galop vers son adversaire, lance à la verticale.
Et c'était sur l'un d'entre eux qu'Ingeburge et sa petite suite se tenaient. La parade allait bientôt commencer et songeuse, la Prinzessin observait les tribunes se remplir.
_________________
Absente jusqu'à mercredi 04/09
Les oriflammes du Tournel et des Euphor claquaient doucement, mus par la caresse de l'aouro.
Ingeburge, postée à l'une des extrémités de la lice, nez levé vers le haut et tranche de la main droite en visière posée sur son front, observait la voûte céruléenne. Pas un nuage ne venait parer celle-ci, pas une nuée ne dissimulait, ne serait-ce qu'un peu, le soleil. C'était donc une bonne nouvelle... pour les jouteurs, car il y avait peu de chances qu'il pleuve et que le terrain se retrouve donc détrempé, mais pour elle qui redoutait les rayons de l'astre du jour, c'était déjà moins favorable. Elle pouvait bénir pour cela le dais de velours pourpre qui avait été installé sur l'estrade qui lui était réservée. Ses prunelles glissèrent sur le promontoire sur lequel elle se tiendrait et d'où elle arbitrerait chaque duel, chaque passage de jouteurs. Il avait été monté au pied des gradins et faisait face au milieu du champ-clos. Les tribunes bordant celui-ci avaient été montées de manière à faire face au château des comtes du Tournel. Tournées vers l'est, elles permettraient aux spectateurs de jouir d'un panorama incomparable, fait d'un éperon rocheux ceinturé par le Lot et la forteresse véritable nid... de Phnix que l'on disait imprenable qui y était juchée. L'on pouvait encore embrasser depuis cette position privilégiée tout un coin de nature luxuriante faite de garrigue, de pins et de hêtres. La construction de bois avait été montée dès les premiers jours d'aménagement de la clairière et avait été entièrement couverte afin que nul ne souffre des rayons du soleil d'août. La tribune d'honneur, flanquée des couleurs comtales et familiales des maîtres des lieux accueilleraient le roi pour lequel une cathèdre avait été montée et les invités du couple Euphor. Le placement dans le reste des gradins était libre et chaque banc était garni de carreaux de tapisserie rembourrés.
À gauche des tribunes avait été dressée un vaste pavillon qui ferait office de taverne éphémère le temps des festivités : cette tente serait ouverte toutes les festivités durant, de jour comme de nuit, et pourvoiraient à toute heure tournoyeurs, festoyeurs et tous les curieux en spécialités locales. À droite, l'on distinguait plus ou moins le ruban du Lot, mais il fallait marcher un peu, passer quelques arbres pour l'atteindre; c'était le même chemin qui menait aux forges installées pour permettre aux cavaliers, qu'ils joutent ou participent à la course, de faire réaliser les travaux nécessaires; route qui débouchait finalement sur la pâture où étaient parquées toutes les montures. En face enfin, ayant pour toile de fond le superbe château du Tournel, s'étirait le champ-clos. Celui-ci consistait en un terrain de forme rectangulaire long de plusieurs dizaines de mètres et délimité par des palissades de bois les lices que nul ne pourrait franchir sous peine d'encourir le redoutable courroux montjoyesque (et accessoirement de se prendre dans la poire un destrier lancé à pleine bourre) une fois les joutes ouvertes. Y seraient accrochées, la parade achevée, les armes chatoyantes des compétiteurs. Le terrain était en outre séparé en deux rectangles longitudinaux par des barrières de bois les toiles ou contre-lice et sur celles-ci avaient été suspendues des oriflammes aux couleurs du comté du Tournel un champ de gueules chargé d'une pointe d'argent. Chaque rectangle enfin voyait délimitée en l'une de ses extrémités une petite zone, le rang : c'est de là que chaque jouteur s'élancerait au galop vers son adversaire, lance à la verticale.
Et c'était sur l'un d'entre eux qu'Ingeburge et sa petite suite se tenaient. La parade allait bientôt commencer et songeuse, la Prinzessin observait les tribunes se remplir.
_________________
Absente jusqu'à mercredi 04/09