Astana
- [Hôtel particulier d'Assay, Tolosa]
Fébrile Blondeur accompagnée de sa "suite" qui campe sur le perron de l'Hôtel depuis trois bonnes minutes, sans oser frapper à la lourde porte sise devant eux. À plusieurs reprises, la rasée manque de faire demi-tour, bien vite repoussée en avant par Athelstan qui fait barrage. Lui ne sait pas ce que ça lui coûte, à elle. De se pointer là avec sa gueule des mauvais jours, le cur faisant des ratés face à l'incertitude. Un ultime regard jeté par dessus l'épaule la conforte dans l'idée que tout ceci risque de très mal finir. Rien qu'à voir la tronche que tire le vieux normand chaque fois que leurs regards se croisent... À croire qu'il prie tous ses Saints pour ne pas brûler sur place.
- « Bon, tu toques ou je dois le faire à ta place ? »
- « Ferme-la. Tu me stresses. Je réfléchis. »
- « Au mot de passe ? »
- « Quel mot de passe ? », en arquant gravement un sourcil.
- « Vous n'aviez pas convenu d'un mot de passe ? Il me semblait que... »
- « Parfois je me demande vraiment comment tu fais pour inventer des trucs pareils. »
- « Pourtant je suis sûr qu'il y en a un... un truc terriblement débile, même, genre... »
Et pendant que le roussâtre cogite à demi-mots, la dépigmentée cause à voix haute.
- « Quoi de plus normal que de débarquer pour demander si on fait partie de la même famille, hein ? »
- « Ultimate-choucroute, bisou-chouquette, le cyclope-borgne... »
La dextre frappe rudement. Par trois fois. Quand le larbin apparaît dans l'encadrement de la porte, la blonde s'éclaircit la voix.
Moment qu'a choisi l'Athelstan pour retrouver la mémoire - ou son illusion. Il beugle alors sous le regard ahuri d'Astana :
- « TAIS* ! C'est le co...de. »
Silence pesant.
- « 'hem. Je suis attendue. »
Après un bref échange, le laquais leur indique une pièce située au bout d'un couloir. La traversée de ce dernier semble interminable, si bien qu'une fois devant le fait accompli, face à ce dernier rempart, la danoise vrille un peu. Elle étouffe un rire nerveux dans son col, avant d'ouvrir la porte en retenant son souffle. On y est. Plus de retour possible en arrière. Il va falloir que tu lui déballes tout ce qu'on t'a dit. L'austérité de la salle à manger n'a rien de choquant. Les réformés ont ceci en commun : nul besoin de superflu. C'est froid, sobre, et très bien ainsi.
La rasée incline la tête vers le borgne et s'avance avec assurance, ayant subitement repris du poil de la bête. Je vais pas me laisser démonter par des suppositions. Derrière elle, Rollon et Athelstan. Le normand se planquant précautionneusement entre les deux grandes perches.
- « Le bon jour, Maleus. »
Esquisse de sourire.
- « Pardonne-moi de te déranger à pareille heure. Mais il faut que nous parlions. »
* Blaireau, en occitan.
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