Finn
Taverne quelconque du bout du monde Brest .
- « Oh, c'est vous. », lui lance Marzina en regardant subitement ses mains.
- « Évidemment que c'est moi. Vous attendiez quelqu'un d'autre ? », demande l'Irlandais en refermant la porte d'un air bougon.
- « Qui voulez-vous que j'attende d'autre ? », la mine boudeuse.
- « Pourquoi pas un de vos prétendants. », rétorque-t-il, n'ayant toujours pas digéré la conversation de la veille.
- « Soyez pas idiot, votre présence les fait fuir. », grogne la Montfort.
- « Je peux repartir d'où je viens si ça gêne ! J'ai une nuit à finir. »
- « Qui a dit que c'était gênant ? », le regard noir, « Et pourquoi "une nuit à finir" ? »
Il se laisse finalement choir sur une chaise et lâche entre ses dents :
- « J'en ai passé une bonne partie à tenter de convaincre la Kermorial. »
- « N'avez-vous pas encore compris que ça fait bien longtemps qu'elle nous a lâchés ?! Elle l'a fait le jour où elle a soutenu Cholet dans notre mise à la porte. »
Retour sur l'épisode vannetais que la seule évocation de cette femme-là suffit à faire remonter à la surface, accompagné du grognement de la Princesse. Finn écarte le souvenir de la main tandis qu'il hèle le tavernier de l'autre, marmonnant :
- « C'est rien ça. Soyez pas si rancunière. »
- « Être rancunier c'est être prudent, ça aide à rester en vie. », signale la Blonde en fronçant le nez.
Attendant qu'on ait finit de remplir leurs godets pour reprendre la parole, le Gaélique grimace à la vue du chouchen.
- « On vous a mise à la porte d'un bouge, votre vie n'est pas en péril. Non, le plus grave c'est qu'elle me refuse cet adoubement. Elle est plus têtue qu'une mule écossaise. »
L'épais tas de missives dans sa besace en témoigne. Des jours qu'il essaie d'obtenir le consentement de la diaconesse à participer à cette foutue cérémonie.
- « La mise à la porte je m'en fous, ce que je n'aime pas c'est la trahison, voilà tout. Et cet adoubement, j'ai essayé de l'en convaincre, vous avez essayé, on a fait ce qu'on a pu, on ne peut pas l'y obliger ! »
- « Même vous, vous avez été moins difficile à convaincre de l'accepter en tant qu'officiante. J'vais quand même pas coucher avec. », balance-t-il en faisant tourner le breuvage dans son verre, réfléchissant à voix haute.
Le verre de sa voisine, férocement attrapé un peu plus tôt, claque sur la table.
- « Mais allez-y tant que vous y êtes, rien ne vous arrête vous, saloperie d'Irlandais ! »
C'est vrai ça, l'enflure de première est bien obligée de le reconnaître : abandonner serait faire injure à sa ténacité naturelle. Une idée germe alors, suivie d'un malentendu se réglant sur une gifle by Montfort.
- « Couchez avec tout ce qui bouge si ça vous chante, avec la diaconesse même si c'est votre type, mais je veux pas de ce genre d'homme pour vassal ! »
- « Soyez pas ridicule, je ne parlais que de la contraindre ! Enlevons-la. », grogne-t-il, indigné, une main flanquée sur la joue.
- « Faites bien ce que vous voulez, tant que vous couchez pas avec ! »
« Attendez...j'ai rêvé ou vous avez parlé de l'enlever à l'instant ?! », se renseigne-t-elle avec de grands yeux ronds.
- « Bien sûr, ça peut poser quelques soucis. Sans parler du fait qu'elle risque de ne pas être d'accord. », poursuit-il sa réflexion, sans vraiment l'écouter.
- « On va se retrouver en geôle oui ! Tout ça parce que vous ne voyez que par elle pour votre adoubement ! »
- « Le principe veut que ce soit elle qu'on enferme. Vous écoutez ce que je dis, un peu ? » rappelle-t-il, perplexe, tandis que sa complice ressent le besoin de descendre son verre d'une traite.
Ayant déjà intégré le fait qu'ils allaient commettre un rapt, l'Altesse entrevoit les retombées du délit. Quel sort réserver à la captive une fois son office accompli ? La relâcher dans la nature comme le propose le Gaélique pourrait leur valoir de sérieux ennuis si la diaconesse se montrait bavarde. L'assommer pour gagner du temps ? Objection : l'éducation religieuse de l'Insulaire lui interdit toute action physiquement hostile envers le clergé.
- « Alors c'est vous et moi qui aurons mal, quand les miliciens viendront nous cueillir pour enlèvement. »
- « Haha, souhaitez-leur bon courage pour réussir à prendre d'assaut Quiberon avec les améliorations que j'envisage d'apporter à votre forteresse ! »
- « Dégradez pas le paysage, sinon je fais tout démonter ! »
- « Faut savoir ce qu'on veut. Une défense fiable a un prix. Puis vous allez devoir recruter si on doit la séquestrer dans vos murs. »
- « N'essayez pas de me ruiner, vous savez que j'en suis déjà pas loin. »
- « Rah chipotez pas sur la dépense, on la rançonnera pour vous rembourser s'il le faut. »
- « Vous êtes un grand malade vous ! »
Et l'index menaçant :
« Un adoubement coûte déjà assez cher sans ces contraintes là, il est hors de question que je fasse autant de dépenses, démerdez vous ! »
- « Bien, commençons par l'enlever. Ensuite, on avisera. », conclut-il avec un début de sourire alors qu'une moue hésitante se dessine sur sa future compagne de cellule.
- « Bon, d'accord, faisons comme ça. »
Le sourire de s'élargir alors méchamment.
- « Vous avez de quoi écrire ? »
- « Je vous rappelle que vous m'avez pété ma plume ! »
- « Prenez celle d'Alix-Ann, j'ai une idée. »
Encore une, et toute aussi immorale.
_________________
- « Oh, c'est vous. », lui lance Marzina en regardant subitement ses mains.
- « Évidemment que c'est moi. Vous attendiez quelqu'un d'autre ? », demande l'Irlandais en refermant la porte d'un air bougon.
- « Qui voulez-vous que j'attende d'autre ? », la mine boudeuse.
- « Pourquoi pas un de vos prétendants. », rétorque-t-il, n'ayant toujours pas digéré la conversation de la veille.
- « Soyez pas idiot, votre présence les fait fuir. », grogne la Montfort.
- « Je peux repartir d'où je viens si ça gêne ! J'ai une nuit à finir. »
- « Qui a dit que c'était gênant ? », le regard noir, « Et pourquoi "une nuit à finir" ? »
Il se laisse finalement choir sur une chaise et lâche entre ses dents :
- « J'en ai passé une bonne partie à tenter de convaincre la Kermorial. »
- « N'avez-vous pas encore compris que ça fait bien longtemps qu'elle nous a lâchés ?! Elle l'a fait le jour où elle a soutenu Cholet dans notre mise à la porte. »
Retour sur l'épisode vannetais que la seule évocation de cette femme-là suffit à faire remonter à la surface, accompagné du grognement de la Princesse. Finn écarte le souvenir de la main tandis qu'il hèle le tavernier de l'autre, marmonnant :
- « C'est rien ça. Soyez pas si rancunière. »
- « Être rancunier c'est être prudent, ça aide à rester en vie. », signale la Blonde en fronçant le nez.
Attendant qu'on ait finit de remplir leurs godets pour reprendre la parole, le Gaélique grimace à la vue du chouchen.
- « On vous a mise à la porte d'un bouge, votre vie n'est pas en péril. Non, le plus grave c'est qu'elle me refuse cet adoubement. Elle est plus têtue qu'une mule écossaise. »
L'épais tas de missives dans sa besace en témoigne. Des jours qu'il essaie d'obtenir le consentement de la diaconesse à participer à cette foutue cérémonie.
- « La mise à la porte je m'en fous, ce que je n'aime pas c'est la trahison, voilà tout. Et cet adoubement, j'ai essayé de l'en convaincre, vous avez essayé, on a fait ce qu'on a pu, on ne peut pas l'y obliger ! »
- « Même vous, vous avez été moins difficile à convaincre de l'accepter en tant qu'officiante. J'vais quand même pas coucher avec. », balance-t-il en faisant tourner le breuvage dans son verre, réfléchissant à voix haute.
Le verre de sa voisine, férocement attrapé un peu plus tôt, claque sur la table.
- « Mais allez-y tant que vous y êtes, rien ne vous arrête vous, saloperie d'Irlandais ! »
C'est vrai ça, l'enflure de première est bien obligée de le reconnaître : abandonner serait faire injure à sa ténacité naturelle. Une idée germe alors, suivie d'un malentendu se réglant sur une gifle by Montfort.
- « Couchez avec tout ce qui bouge si ça vous chante, avec la diaconesse même si c'est votre type, mais je veux pas de ce genre d'homme pour vassal ! »
- « Soyez pas ridicule, je ne parlais que de la contraindre ! Enlevons-la. », grogne-t-il, indigné, une main flanquée sur la joue.
- « Faites bien ce que vous voulez, tant que vous couchez pas avec ! »
« Attendez...j'ai rêvé ou vous avez parlé de l'enlever à l'instant ?! », se renseigne-t-elle avec de grands yeux ronds.
- « Bien sûr, ça peut poser quelques soucis. Sans parler du fait qu'elle risque de ne pas être d'accord. », poursuit-il sa réflexion, sans vraiment l'écouter.
- « On va se retrouver en geôle oui ! Tout ça parce que vous ne voyez que par elle pour votre adoubement ! »
- « Le principe veut que ce soit elle qu'on enferme. Vous écoutez ce que je dis, un peu ? » rappelle-t-il, perplexe, tandis que sa complice ressent le besoin de descendre son verre d'une traite.
Ayant déjà intégré le fait qu'ils allaient commettre un rapt, l'Altesse entrevoit les retombées du délit. Quel sort réserver à la captive une fois son office accompli ? La relâcher dans la nature comme le propose le Gaélique pourrait leur valoir de sérieux ennuis si la diaconesse se montrait bavarde. L'assommer pour gagner du temps ? Objection : l'éducation religieuse de l'Insulaire lui interdit toute action physiquement hostile envers le clergé.
- « Alors c'est vous et moi qui aurons mal, quand les miliciens viendront nous cueillir pour enlèvement. »
- « Haha, souhaitez-leur bon courage pour réussir à prendre d'assaut Quiberon avec les améliorations que j'envisage d'apporter à votre forteresse ! »
- « Dégradez pas le paysage, sinon je fais tout démonter ! »
- « Faut savoir ce qu'on veut. Une défense fiable a un prix. Puis vous allez devoir recruter si on doit la séquestrer dans vos murs. »
- « N'essayez pas de me ruiner, vous savez que j'en suis déjà pas loin. »
- « Rah chipotez pas sur la dépense, on la rançonnera pour vous rembourser s'il le faut. »
- « Vous êtes un grand malade vous ! »
Et l'index menaçant :
« Un adoubement coûte déjà assez cher sans ces contraintes là, il est hors de question que je fasse autant de dépenses, démerdez vous ! »
- « Bien, commençons par l'enlever. Ensuite, on avisera. », conclut-il avec un début de sourire alors qu'une moue hésitante se dessine sur sa future compagne de cellule.
- « Bon, d'accord, faisons comme ça. »
Le sourire de s'élargir alors méchamment.
- « Vous avez de quoi écrire ? »
- « Je vous rappelle que vous m'avez pété ma plume ! »
- « Prenez celle d'Alix-Ann, j'ai une idée. »
Encore une, et toute aussi immorale.
_________________