[RP] Un dîner presque parfait !

Alleaume

* La fille de Alleaume venait d'arriver en Berry, Ariane était venu accompagné de son compagnon, ainsi que de ses enfants, oui elle en avait eu deux semble t-il, cela était confut dans la tête du Duc. Il était déjà grand père ! Sa fille venait de lui donner des petits enfants.. Il se sentait prendre de l'âge plus vite qu'il ne l'aurait cru.
Il n'était pas d'accord sur tout ce que sa fille faisait, notamment avoir des enfants hors mariage par exemple.. C'était sans doute le point qui faisait le plus tiquer le Duc d'Argenton. Jamais il n'avait comprit pourquoi elle n'épousait pas son homme avec qui elle avait des enfants. Des enfants hors mariage ? Cela ne se faisait pas chez les Niraco, et il comptait bien mettre la petite famille au parfum quand ils seront présent à sa table.
Cependant, il allait tout faire pour que le dîner se passe bien, et qu'ils passent un bon séjour en berry, il ne voulait pas que sa fille reparte pour toujours.. Argenton mettrait donc de l'eau dans son vin, il apprendrait à connaitre le compagnon de sa fille, et à ne pas le juger trop vite.
Après tout, si sa fille l'avait choisit, c'est que ce devait être un homme bon, encore plus pour avoir eu des enfants avec lui. Ariane était quelqu'un de calme, de réfléchit, Alleaume ne la voyait pas se compromettre dans une relation sans fondement. Ce n'était pas son genre, du moins il espérait qu'elle n'ai pas changée sur ce point.

Alors que les armées se rassemblaient de chaque côté de la frontière, le Duc d'Argenton ne pouvait pas être au front, ayant la responsabilité de la mairie de Châteauroux. Il pensait fort à ses amis, à sa famille, il priait chaque soir pour que les Berrichons ne soit pas perdant de tout ceci. Ils ne le méritaient pas en plus d'avoir perdu 40 000 écus !

Se soir, il avait invité sa fille et son future gendre à dîner au castel de Maintenon.
La table était déjà dressé, et les plats n'allaient pas tarder à arriver, il y avait du "pâté de pâcques" une spécialité du Berry, des poules farcies à la viande haché, des bons légumes des potagers du Duché, de la bonne dinde. Le Duc d'Argenton aimait les bonnes tables, et lorsqu'il recevait du monde il voulait que les personnes se sentent chez eux.
Après avoir fait un tour dans la salle à manger, il se dirigea vers le halle afin d'envoyer deux gardes a l'entrée du domaine. *

Vous deux, allez donc au poste de garde afin de conduire ma fille et son compagnon jusqu'à notre Castel.

* Suite à cela il attendit au salon qu'ils fassent leur arrivés.. Ils ne devaient pas tarder, il était bientôt l'heure du repas, et le Duc commençait à avoir faim, son estomac avait besoin d'être remplit !
Ils avaient tellement de choses à se dire, de points à éclaircir.. Il voulait savoir ce qu'elle comptait faire de sa vie, le mariage ? les enfants hors mariage ? Abomination pour lui ! Cela lui donnait des sueurs froides.. Il avait hâte qu'ils arrivent, que tout puisse être dit, dans les deux sens. *
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Ariane_

C’était le moment tant attendu, à la fois avec excitation et angoisse. Celui où père et fille allaient pouvoir échanger sur leur vision de l’avenir de cette dernière. Jamais sans Vigghelm, bien évidemment. Et puis ça serait également pour le Duc l'occasion de connaitre ses petits-enfants. La Brune savait son père très vieux jeu sur certains points mais l’amour qu’il portait à sa fille était simplement maladroit. Tout comme la façon dont la gamine essayait de trouver le pardon de son père. Sa mère lui manquait. Nul doute qu’elle aurait réussi à les faire se comprendre. Finalement, Alleaume et Ariane étaient deux belles têtes de mules quand ils s’y mettaient. Pourtant la petite Norfienne trouvait de plus en plus difficile l’absence de ce père, qui l’avait mise parfois dans des situations peu confortables. Elle ne lui en voulait pas pour autant, après tout c’était elle qui était partie sans se retourner. Et cette expérience était loin d’être une catastrophe. Elle avait rencontré des gens formidables, tels que sa marraine et son parrain ou encore le Premier Archidiacre de Narbonne qui l’avait prise depuis leur première rencontre sous son aile. Et puis il y avait eu le Nordique.

Devant le miroir, elle replaçait quelques plis de sa robe mauve. Ses cheveux étaient tressés, un ruban ornant sa chevelure, rappelant ainsi avec subtilité la couleur de sa toilette. Elle inspira profondément tout en vérifiant les derniers détails. C’était pire que si elle se rendait à un rendez-vous galant. Pour la tenue de Vig, elle lui avait conseillé quelque chose d’habillé mais de simple, à la française. Son père avait déjà du mal à l’accepter, ce n’était pas le moment d’en rajouter en laissant le Norvégien s’habiller de façon traditionnelle. Ariane ne l’avait dit qu’à demi-mot à son brun mais ils jouaient une carte importante pour le reste de leur avenir. Elle espérait qu’il ne lui en voudrait pas trop. Mais ici, elle ne pouvait pas être que la petite Norfienne anonyme, n’en faisant qu’à sa tête.

Lorsqu’ils furent près, la petite famille prit donc la direction du castel. Deux gardes les attendaient et les amenèrent au Duc d’Argenton. C’est avec les enfants dans les bras qu’ils firent donc leur apparition dans la salle à manger. L’entrée en matière pouvait paraitre un peu rude, mais Ariane ne comptait pas les cacher.

Bonjour Père. Comment allez-vous ?

Elle lui sourit doucement et s’approcha d’Alleaume pour déposer un baiser sur sa joue.
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Alleaume

* Le Duc avait prit place autour de la table, attendant avec patience la petite famille, car oui à eux seuls ils formaient déjà une famille, il ne faisait pas de doute que Ariane vienne accompagné des petits enfants, ainsi que de celui qui un jour allait être son époux ! Il fallait bien qu'elle l'épouse un jour de toute manière ! Il lui faudrait s'y résoudre, il ne voulait pas entendre parler de bastard dans la famille, c'était la ligne rouge à ne pas franchir. Ses enfants devaient être des Niraco, et rien d'autre !
Aujourd'hui était le jour où tout allait pouvoir être dit, sans dentelles, et avec les mots qui conviennent. Le but n'était pas de créer une nouvelle guerre entre la fille et le père, mais chacun devrait s'adonner à l'excercice pour que la relation soit apaisée.

Ariane était une fille réfléchit, Alleaume pensait qu'elle allait prendre en considération ce qu'il allait lui dire, et que tout en resterait là.. Mais la petite Norfienne avait tout de même un sacré caractère, comme son père ! Les échanges n'avaient pas toujours été très tendre entre eux. Mais ils avaient aussi décidés de faire l'impasse sur le passé et d'aller de l'avant. Il lui fallait accepter que sa fille ne serait pas marier à un noble seigneur.. Accepter aussi que son gendre ne soit pas le profil d'hommes qu'il voulait pour sa fille.. Mais après tout, ils avaient l'air amoureux et heureux ensemble, il s'était promit de ne rien faire pour nuir à leur union.. Mais il voulait que cette union soit... sacré par les liens du mariage. Ce que sa fille n'avait pas l'air pressé de faire... Mais le père qui l'était ne pourrait pas souffrir longtemps ce refus d'union sacré. C'était une première fois dans la famille que ce genre de chose arrivait, et il n'y goutait aucun plaisir.

Quelques instants après, voila que la petite famille au complet venait d'entrer dans la salle à manger, cela faisait beaucoup, il ne releva pas la tête tout de suite, préférant regardait la coupe ornée d'or qu'il avait en face de lui. Il lui fallait accepter, mais c'était plus difficile à dire qu'à faire !
Sa tête se releva, les yeux balayerent la petit famille de haut en bas, puis le Duc se leva de sa chaise, les laissant approcher de lui, il ouvrit les bras pour recevoir sa fille, et serra la main de l'homme qui était accompagné d'elle, comme la dernière fois. Les yeux du Duc se posèrent sur les deux petits bouts qui se trouvaient là, ils étaient bien mignons, des Niraco pour sur ! Il eu un petit sourire satisfait en voyant la déscendance. Sa fille avait procréé une jolie famille, il n'était pas peu fier d'elle. *

Ma douce enfant.. Quel belle déscendance vous avez là. Est ce des filles ? Ou des garçons ? Comment les avez vous nommés ?
Allez y prenez place autour de notre table, nous allons pouvoir commencer à manger.. Et a discuter.
Vous avez fait un bon voyage ?

* Suite à cela, il fit signe à ses domestiques de débarasser les invités de leurs affaire encombrantes, et une nourrice arriva pour s'occuper des enfants durant le repas des adultes.. Il savait que cela ne plairait pas à sa fille qu'une nourrice s'occupe de cela, mais il fallait bien qu'ils puissent parler sans être perturbé par les braillements des enfants. *
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Ariane_

Elle avait profité des bras de son Père un instant. Ariane avait beau dire, dès qu’Alleaume était dans les parages, la Brune se retrouvait à l’état de petite fille qui avait besoin de lire une certaine fierté dans le regard de son père. Elle profita de l’étreinte pour lui souffler à l’oreille.

Ne soyez pas trop dur avec lui, s’il vous plait.

La petite Norfienne se redressa et laissa son compagnon et le Duc se saluer le plus cordialement possible. Puis, elle regarda avec douceur ses enfants. Ses fiertés, ses petits trésors. Les ébènes de la Brune glissèrent sur le visage ducal alors qu’un sourire se dessinait sur son minois.

Ils sont à croquer n’est-il pas ?

Puis montrant d’abord l’enfant que Vigghelm tenait.

Je vous présente vos petits-fils, Axel et Eivind.

Avec des fils, la pilule ne pouvait que mieux passer, dans un monde où avoir des filles étaient une tare. Elle laissa sa progéniture difficilement à la nourrice. Elle n’avait pas pu lui faire un interrogatoire dans les règles de l’art. Si son père l’avait choisi, c’est qu’elle devait être digne de confiance. Mais que voulez-vous, la Biterroise était déjà un brin trop protectrice. Son parrain avait déjà failli déclencher un cataclysme lorsqu’il lui avait conseillé - en voyant sa mine épuisée - qu’il serait peut-être judicieux de laisser une tierce personne les allaiter, afin de se remettre plus facilement de l’accouchement. Il avait raison sur le fond, le moustachu. Mais ça Ariane ne le dirait jamais. Elle assumerait pleinement ce qu’être mère signifiait. Glissant une main dans celle de son fiancé, la petite Norfienne se dirigea vers la table pour y prendre place à l’invitation du Duc.

Le voyage s’est fort bien passé. L’avantage avec la période estivale, c’est que même les brigands semblent ralentir leurs activités.

Non elle n’a pas oublié l’argent qui a été volé au duché.

Et vous ? Comment allez-vous ? Je suppose qu’avec ce qui frappe le duché vous devez bien être occupé. Et mes frères et sœur, comment se portent-ils ?
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Vigghelm

Il aurait été difficile de se dire que le nordique n'était qu'un simple roturier, un simple marin, en le voyant. Bien qu'étranger aux coutumes des nobles de ce pays, voir même de celles de ceux de sa propre terre natale, il savait que les nobles étaient des gens propres qui aimaient la beauté, en théorie. L'équation ne fut pas réellement dure et Vigghelm conclut rapidement que pour éviter d'être éconduit d'entrée, il se devait d'être présentable, au moins pour sa fiancée. Il s'était fait beau a la scandinave, sa longue chevelure décorée de nattes qui décoraient ses tempes. La barbe correctement taillée, il avait mit son mantel noir, décoré de symboles folkloriques.

Le trajet jusqu’à la demeure familiale des Niraco fut calme, bien que silencieux, le marin appréhendait déjà des discussions mouvementées avec le père Alleaume, Vigghelm ayant visiblement causé un tord. Il voulait le rattraper et essayer de remonter dans l'estime du père de famille, et pour ça il allait devoir sortir le grand jeu, même si il n'avait pas la fibre noble. Cependant, pour se calmer, le nordique avait insisté pour porter dans ses bras l'un de ses deux fils, Axel.

Quand ils furent arrivé au castel, le nordique se sépara a contre-coeur de son épée qu'il donna a l'homme en faction. Assuré de la sécurité de son héritage, il suivit Ariane a travers les couloirs, un peu perdu dans la grandeur de la demeure et encore une fois, cette sensation d’oppression vint le torturer. Il n'aimait pas trop les grands bâtiments de pierre de cette manière. Trop compliqué pour un homme qui avait des inspirations simples. Puis vint le moment de saluer le père et fut surpris de voir la main tendue vers lui, le marin s'attendant a devoir faire une courbette par politesse ou a même faire un baise-main ? C'est avec un sourire franc qu'il attrapa la main qu'on lui offrait en inclinant la tête en guise de bonjour.

- Bonjour Alleaume, ce sont.. Vos petits-fils, Axel et Eivind.

Il sourit en présentant Axel a son grand-père, regardant avec attention la réaction de son futur beau-père. Après quoi il laissa la nourrice prendre son fils avec un peu de mal, il n'aimait pas être trop longtemps loin d'eux quand il savait que sa compagne n'était pas entrain de s'en occuper. Mais bon, le maître de maison savait sûrement ce qu'il faisait, donc le marin pris place le cœur léger. Ecoutant ce que son aimée avait a dire a propos du voyage, il lui emboîta le pas :

- Et bien voyage.. Le voyage a été fatiguant, mais aucun danger sur les routes. Quoi qu'il aurait arriver je n'aurais laissé personne faire mal a Ariane et enfants.

S'installant un peu plus confortablement sans faire preuve de la moindre impolitesse, Vigghelm détailla un peu la pièce, impressionné, malgré son sentiment de malaise, de la taille de l'édifice.
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Alleaume

* Le visage du Duc s'illumina, un sourire se greffa ensuite sur le visage qui était resté impassible jusqu'à présent. Au chuchotement de sa fille, il répondit simplement d'un signe de tête affirmatif. Son regard se posa ensuite sur les petits qui se trouvaient être dans les bras des deux parents. Pour sur, Alleaume venait d'être mit dans une bien meilleure disposition.
Il n'était pas mécontent de voir que sa douce fille venait d'avoir deux beaux enfants. Qui plus tard serait à n'en pas douter des beaux hommes. La fierté pouvait se lire sur chaque trait du Duc.
Une fois que Vigghelm lui eu serré la main, il lui offrit un sourire, histoire de le mettre à l'aise. Il ne voulait pas que le compagnon de sa fille se sente étrangé. Car il faisait plus ou moins partit de la famille à présent, il ne restait plus qu'à rendre cela officiel. Ce n'était qu'une question de temps pour Alleaume. Mais le fait est qu'il était le père de ses petits enfants, il ne pouvait donc pas le snober, ni le mettre à la porte.

Sa fille l'avait choisit, alors il leur donnerait sa bénédiction. Cela se voyait que sa fille avait trouvé en cet homme un amour profond. Qui était-il pour remettre cela en cause ? Il ne le pouvait pas, car malgré les frictions passés, il avait un amour profond et sincère pour l'ainée de ses filles.
Son coeur aurait été déchiré certainement si le Duc avait eu l'audace de donner une fin de non recevoir à leur union. *

Ma fille, mon gendre, je tiens à vous féliciter de cette belle déscendance que vous avez là. Le grand père que je suis est des plus comblé de voir ce que le fruit de cet amour a donné... Cela nous emmène à reconsidérer bien des choses, nous devons bien l'avouer.

* Il ne voulait pas trop en dire tout de suite. Ne pas se laisser submerger par l'émotion du moment. Il était heureux qu'ils aient put voyager sans faire de mauvaise rencontre..Il faut dire que les brigands étaient légions de nos jours, et ils pouvaient frapper n'importe où. Le Berry avait connu une forte recrudéscence des actes de brigandages avant que cela ne se calme, sans doute à cause de l'état de guerre que le triste Elvariand avait provoqué avec le vol du trésor du Berry.
Cela avait affecté le Duc, mais il ne fallait pas pour autant baisser les bras. *

Et bien.. Nous avons en ce moment beaucoup de travail avec le vol du bailli.. Mais nous arrivons à sortir la tête hors de l'eau. Mais cela n'est pas sans conséquence, la Bourgogne nous cherche la guerre, en plus de nous avoir spolié de nos richesses.. D'ailleurs c'est pour cela que tes frères et ta soeur ne sont pas présent. Alban et Yoldur sont à Bourges dans l'armée de l'Ost. Et ta soeur est avec sa tante dans l'armée des Renards.. Comme tu le vois, toute la famille est au front. Et ton père est ici seul dans son domaine retenu par ses diverses charges.

* Le Duc eu un léger soupir. Il était triste de ne pas être proche de ses enfants, mais il avait prit l'engagement de servir la ville de Châteauroux, et il ne pouvait pas aller contre cet engagement. Il était impossible d'être partout à la fois. Son attention se reporta sur le petit couple en face de lui.
D'un claquement de doigts, et hop, des domestiques qui arrivent et portent les plats en bout de bras. Ils allaient pouvoir manger et discuter en même temps. *

Bon.. Bien que de prime abord, nous ne pensions pas possible votre union.. Ce n'est en rien contre vous,Vigghelm, mais nous voulions pour notre fille une personne issue de la noblesse. Cependant, nous ne pouvons aller contre l'amour qui vous unis. Et le bonheur de mes enfants peut bien valoir toute les couronnes au monde.
Nous avons donc décidés de vous accorder la main de notre fille, et notre bénédiction pour vous voir marier. Car mariage il va y avoir, je suppose ? Une union, ainsi que des enfants doivent être sacré par les liens du mariage. C'est là notre seul exigence.
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Vigghelm

Quelle surprise, a vrais dire le marin ne savait pas vraiment comment fonctionnaient les gens de la noblesse et parfois il lui venait l'idée que les hommes et femmes de haut rang du pays n'avaient que pour seule attention la quête du pouvoir et n'appréciaient que de longs palabres politiques. En somme, des gens qui ne savaient pas apprécier les choses qui rendaient la vie tellement précieuse. Imaginez donc la surprise qui s'afficha un court instant sur le visage du marin en voyant le duc se dérider ainsi. Lui qui avait pris sa fille sans le connaître, Vigghelm ne ressentait aucune hostilité de la part de son beau-père et ce fut un doux sourire qui vint se dessiner sur son visage.

Le marin ne trouva pas grand chose a dire en écoutant la confession d'Alleaume, a vrais dire il n'avait jamais été dans sa position, mais le serait un jour peut-être, qui sait ? Le marin éprouva une certaine joie en l'entendant avouer la joie et la fierté qu'il ressentait en voyant ses deux petit-fils. Vigghelm écouta le duc en l'entendant parler de la situation entre le Berry et la Bourgogne, une moue s'afficha sur son visage. La guerre n'était pas l'un des sujets dont il aimait parler, la mort des hommes pour une cause était certes honorable, mais rarement un sujet réjouissant. L'idée qu'un conflit armé puisse éclater et peut-être, si le malheur se trouvait de leurs côté, déchirer des familles était perturbante.

Vigghelm chassa ces idées de son esprit en secouant vivement la tête. Après quoi ils furent invités a s'installer a une table, ce que le nordique ne refusa pas, a vrais dire l'idée de partager un repas le réjouissait de plus en plus. Affamé, il détailla du regard les divers plats qui étaient déposés sur la table et s'étonna de leurs nombre, lui qui avait toujours été habitué a se rationner -vous savez, la vie de marin- n'avait jamais été vraiment habitué a des festins.

Puis, il se figea en entendant Alleaume. Réellement surpris par ce retournement, son coeur se serra un instant. S'affaissant un peu dans son siège, libéré d'un poids qui l'oppressait et le rendait anxieux. Il sourit plus franchement, réjouis par cette nouvelle avant d'incliner légèrement la tête vers le duc en guise de remerciement, après quoi il pris la parole.

Je ne veux pas qu'Axel et Eivind soient mal-vus parce-qu'ils sont venu au monde de parents pas mariés. J'av-J'ai appris importance du mariage auprès baptême, surtout pour enfants. Mais si je vouloir épouser Ariane ce n'être pas que pour bonheur d'Axel et Eivind, c'être surtout parce-que je l'aimer plus que tout, je les aime tout les trois plus que tout.

Il sourit a son futur beau-père avant de tousser un peu, gêné malgré tout.

Je pense que tout de même, vous devoir savoir qui demander la main de votre fille, Alleaume. Je suis Vigghelm, j'être né en Norvège dans duché de Vestfold, sud du pays. Min parents étaient de simples gens. Min père était un bon forgeron et min mère tenait une auberge pour voyageur. J'avoir eu enfance heureuse jusqu'au jour où incendie m'avoir pris min famille... Il marqua un temps d'arrêt, une moue triste se dessinant discrètement sur son visage. J'étais donc sans famille et sans demeure, j'avoir donc décidé de prendre mer pour m'éloigner de tout et vivre vie de découvertes. Comme vous pouvez deviner avec min carrure j'être marin-garde, je surveillais bateau quand nous a port et je protégeais bateau. On commerçait avec beaucoup de ports, Germania, Danemark et Frankirke... Puis un jour il y'a eu mutinerie. Capitaine voulait transporter captifs et esclaves jusque m.. Mauritanie vous dire je crois. Mais amis marins et jeg étaient contre. On avoir tenté renverser capitaine et je m'être pris un carreau dans ventre, min corps jeté par bord et j'avoir échoué dans port dont j'avoir oublier nom.

Il marqua un temps d'arrêt, soupirant en regardant Alleaume, intrigué par un possible commentaire.
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Ariane_

Un large sourire se dessina sur le minois Norfien. Reconsidérer les choses. C’était des mots qu’Ariane n’osait songer qu’ils sortiraient un jour de la bouche Ducale. Alors forcément, son père venait de la libérer d’un énorme poids. Mais le répit fut de courte durée puisqu’Alleaume enchaina sur les conflits actuels avec la Bourgogne. Elle pouvait imaginer sans mal ce qu’il pouvait ressentir. Sa dextre glissa doucement sur celle de son père et ses fins doigts se serrèrent un instant sur la main paternelle.

Nous sommes là nous. Et vous ne pouvez pas être partout.

La Brune lui adressa un petit sourire qui se voulait à la fois réconfortant et tendre. Intégrer l’armée Berrichonne, elle y avait pensé mais ses enfants avaient besoin d’elle. Et puis Vigghelm prendrait surement la nouvelle avec une mine peu réjouit. Ils pourraient aider le duché autrement si besoin était. Elle dévisagea son père un instant. Allez savoir pourquoi, Ariane avait l’impression que quelque chose hantait le Duc, sauf qu’elle n’arrivait à mettre le doigt dessus. Secouant doucement la tête pour se remettre les idées en place, elle retira sa main de la sienne et écouta ce qu’il avait à dire à propos de leur couple. Et histoire de garder contenance, elle s’appliqua à déguster le pâté de Pâques en de petites bouchées, qui par bonheur était encore chaud. Lorsque son fiancé eut fini de parler, Ariane crût bon d’ajouter quelques détails.

Je sais que Vigghelm n’est pas le genre d’homme que vous espériez pour notre famille. Ce n’est pas un homme puissant qui pourra vous fournir une alliance militaire en cas de besoin. Mais il a toujours tout fait pour me protéger, depuis que nous nous connaissons. Pour que nous ayons un avenir, il a accepté d’adhérer à la grande famille Aristotélicienne. Les études de pastorale lui ont coûté un gros effort de compréhension mais il l’a réussi tout seul, refusant mon aide chaque fois que je la lui proposais.

Petite pause avant de poursuivre.

Nous avions l’intention de nous marier mais je suis tombée enceinte et nous n’avons pas trouvé les bonnes personnes pour être nos témoins devant le Très-Haut. Je ne veux pas n’importe qui pour ce rôle.

Capricieuse ? Si peu sur certains sujets.

Cependant, ce n’est pas tout à fait exact lorsque nous disons qu’Axel et Eivind sont nés hors mariage. Ils le sont selon les coutumes Aristotéliciennes mais pas selon les coutumes Vikings.

Allez papounet n’avale pas ton pâté de travers, tu es d’accord pour qu’il me passe la bague au doigt de toute façon.
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Alleaume

* Le Duc se servit à manger, tout en écoutant avec attention le réçit de son future gendre. Découvrant ainsi un peu plus l'homme qui voulait prendre la main de sa fille. Pour une personne qu n'était pas d'ici il s'exprimait plutôt convenablement, ce qui était plaisant, et montrait qu'il s'attachait à se familiariser avec un environnement nouveau.
Alleaume afficha une mine triste en écoutant le malheur qui avait frappé le Nordique.. Lui aussi avait perdu son père et sa mère, tué par les hordes royaliste en chasse dans le Poitou.. C'était un fardeau qu'il avait toujours porté avec humilité sur son dos.
Une fois le réçit terminé, cela inpira deux questions à lui poser.. Sans pour autant se montrer indiscret.. Ce que le jeune homme n'aimait pas être. *

Mais avec tout ses voyages, vous avez du visiter bien des contrées non ? Cela ne vous manque point ? Ne songez vous pas à repartir parfois ?

* Il n'avait jamais navigué par les mers, il ne savait donc pas quel sensation cela pouvait provoquer, est ce que c'était comme lui pour la politique ? Une soif de plaisir et de bonheur que de pouvoir subvenir aux gens que l'on aiment. Les gens se tiraient souvent dans les pattes afin de prendre le pouvoir. Alos qu'il n'y a pas meilleur satisfaction que d'agir pour autruis, au lieu d'agir pour soit. Mais peu le comprenait.. Il regardait le Nordique avec grande attention.. Oui il voulait le faire entrer dans la famille, et il était bien content aussi qu'il lui parle un peu de lui.. Car cela était un grand pas vers l'inconnu. Mais sa fille semblait tellementle chérir, il ne pouvait pas l'empêcher d'être heureuse. Alors que lui avait connu le bonheur avec Elarya, et l'amour avec passion avec sa chère et tendre Lyenda, la mère de ses enfants.
Tout ses souvenirs le rendirent compatissant envers l'homme. Il ne pouvait que comprendre la souffrance qui était sienne. *

Tout mes hommages à feu vos parents. * dit il en respect de la mémoire de feu les parents du futur époux de sa fille. Puis il reprit la discussion. * Mes parents aussi ont trouvés la mort durant ma jeunesse. Ils ont été tués par des hordes de soldats royalistes qui faisaient la guerre à notre province, il y a de longues années maintenant.. La guerre a fait beaucoup de dégats dans notre famille.. Une des soeurs d'Ariane, Alienor est morte il y a deux ans à cause de la Grande guerre.. Nous portons ce fardeau encore dans nos coeurs..

* Histoire de rendre l'ambiance un peu plus morbide.. Il n'avait pas voulu spéciallement parler de ça, mais quitte à aller sur le terrain de la confidence, autant y aller jusqu'au bout.. Il espérait juste que cela ne ranimerait pas des souvenirs difficile pour sa fille.. Elle avait en effet peu connu Eloïse et Alienor, puisque la dernière sortait du couvent où elle avait vécu cinq bonnes années.. Il s'en voulait souvent de ne pas réunit ses enfants plus tôt.. Alors qu'il fallait qu'ils se connaissent, qu'ils s'aiment, comme il avait pu aimer ses frères et soeurs.
Il reçut la dernière réponse de sa fille comme un coup dans la machoir. Elle c'était donc marié selon des rites paiens ? Il grimaça quelques secondes. Il n'osa pas poser la question.. D'autant plus qu'il n'avait pas été convié à la cérémonie. *

Et vous avez fait cela à quel moment ? Est ce des rites paiens que vous avez excercé durant cette célébration ?
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Ariane_

Un soupir imperceptible. Les souvenirs douloureux remontaient et Ariane petit à petit s’enfermait dans une bulle, la rendant inaccessible. Elle n’aimait pas parler de ses deux sœurs disparues. Jamais elle ne citait leur nom. Le faire, ça serait en vouloir davantage au patriarche de les avoir séparés. Et ça la petite Norfienne ne le voulait plus. Elle aspirait à reconstruire une relation de confiance avec sa famille et en particulier avec le Duc, même s’ils avaient des choses à se dire qui ne feraient guère plaisir à l’autre. La Brune essayait donc de sauver les apparences. Mais elle était trop entière, trop spontanée dans ce qu’elle pouvait ressentir et dans sa façon de l’exprimer, que la tâche était ardue. On était bien loin de l’Ariane posée et réfléchie qu’Alleaume avait eu sous les yeux depuis leurs retrouvailles. Ses poings s’étaient serrés sur ses cuisses comme pour retenir ce qui la submergeait. Et d’une voix mi cassée mi détachée, elle demanda à son père :

Pensez-vous qu’il serait possible que nous allions tous les deux sur la tombe de mère ?

Ou comment noyer désespérément le poisson l'air de rien. Détails futile, elle n’avait plus faim. Pourtant le Duc avait raison de parler de tout ceci à son fiancé. Il y avait des sujets sur lesquels la Brune avait gardé le silence. Ces choses qui lui retiraient cette joie de vivre qui surprenait souvent ceux qu’elle croisait.

Cependant, elle n’avait pas de temps supplémentaire pour se perdre dans ses méandres et s'y noyer, que déjà son père enchainait sur le mariage. Elle inspira un bon coup pour retrouver un brin de contenance. Et après quelques minutes, Ariane brisa le silence.

J’aurais dû être plus claire, pardonnez-moi. Dans notre Royaume, notre union n’a aucune valeur. Elle en a par contre en Norvège. Elle est similaire au mariage druidique en quelque sorte. Il s’est fait simplement entre nous deux, avec pour seul témoin le Très-Haut. C’est pourquoi nous sommes attachés à nous marier aristotéliciennement. Et nous nous sommes unis quelques mois avant la naissance des jumeaux. Je ne pensais pas encore qu’à cette époque j’aurais le désir de reprendre contact avec vous.

Elle fit une pause avant de reprendre.

J’aimerais que Susi soit mon témoin, ou l’un de mes témoins. Je ne suis pas encore fixée sur la question. Et, l’un de mes plus grands souhaits, serait que vous acceptiez de me mener devant l’autel.

Son visage avait du mal à s'illuminer, ses idées semblaient brouillons, pourtant la sincérité de ses propos était belle et bien là.
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Vigghelm

Le norvégien déposa ses couverts dans son assiette quand son beau-père lui demanda si il désirait un jour reprendre la mer. Son regard se perdit un peu dans le vide, plongeant dans une courte, mais intense réflexion. Relevant le regard en cherchant celui du duc, il soupira et lâcha calmement.

- Je n'av.. N'ai encore rien vu du monde. Mais même si min ancien travail me faisait voyager jusqu'au bout de terre et me laissait sentiment liberté. Je n'avoir que vu côtes avec rares habitations et quand on s’arrêtait dans port, je ne quittais pas navire pour assurer sécurité cargaison. Maintenant que j'être sur terre, bien qu'embruns me manquer, je n'avoir pas envie retourner vivre sur eau, surtout depuis que j'avoir rencontré votre fille et ai fondé famille. J'ai choses plus belles et plus importantes a vivre que navigation.

Il adressa un sourire tendre a sa compagne puis retourna son attention sur son plat, savourant la nourriture qui étais sans douter d'une grande qualité. Son sourire s'effaça en entendant l'histoire personnelle du duc, bien évidemment il savait qu'il n'avait jamais été un cas unique dans le grand engrenage de la vie. Beaucoup de gens souffraient a chaque instants et vivaient des choses atroces. Il leva le regard par moments, écoutant attentivement son beau-père.

Le marin sourit en entendant sa brune parler de son union comme le voulaient certaines des traditions de ces ancêtres, cependant son sourire se transforma en moue d'incompréhension face a la réaction d'Alleaume. Son regard alla de sa compagne a son beau-père et vice-versa. Alors qu'il allait prendre la parole pour expliquer plus en détail ce qu'avait été la nature de leur union, Ariane pris la parole en demandant d'aller sur la tombe de la mère. Il se rétracta, convaincu que cette conversation, il n'avait pas a s'immiscer dedans. Tout ce qu'il pouvait faire c'était prendre sa main et la soutenir. Et c'est ce qu'il fit.

Son visage s'adoucit, une certaine anxiété s’échappant de son être en un discret soupir en l'entendant parler du mariage et du rôle qu'elle aimerait que son père joue. C'était un bon présage.
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- Il vaut mieux devenir sage par des pertes, que fous par des profits -

Alleaume

* Aller sur la tombe de sa mère ? Voila une idée plus qu'intéressante.. La dernière visite du Duc remontait à quelques mois, la dernière fois qu'il s'y était rendu, cela l'avait rendu très triste. Il avait du mal à admettre la mort de cette femme qui l'avait tant aimé. Elle lui avait apportée un grand soutient toute sa vie, elle n'avait pas eu la chance de connaitre le meilleur.. Ils avaient connus la pauvreté après avoir été exproprié du Béarn, et biens & meubles saisies d'offices. Mais elle avait continuée à le suivre malgré tout !
Alors qu'aujourd'hui il était riche, que la famille avait retrouvé des terres et acquit la noblesse, elle avait disparue, rejoint le ciel et notre Très Haut que nous aimions tous.
Il regrettait tellement de ne pas lui avoir fait connaitre la partie la plus belle de sa vie. Heureusement elle lui avait laissée six beaux enfants.. Une grande famille qui était si belle, cela ne pouvait que lui faire se souvenir de Lyenda. *

Bien sur ma fille, je me ferai une joie de t'accompagner sur la tombe de ta maman. Elle me manque beaucoup tu sais..

* Il lui offrit ensuite un léger sourire crispé, non pas qu'il n'aimait pas parler de sa femme, mais cela lui procurait une profonde tristesse. Mais il comprenait aussi que ses enfants avaient besoin d'en parler, ou même de se rendre sur la tombe de leur mère. Il ne pouvait pas aller contre cela. L'avantage était que le Duché d'Argenton se trouvait à une trentaine de kilomètres au sud ouest de la ville de Châteauroux, cela permettait donc de s'y rendre facilement.
Puis se fille enchaina sur le mariage Norvegien, il se sentit apaisé lorsqu'elle lui dit que cela était semblable au mariage que La Renarde lui avait proposé, il ne voulait pas de mariage hérétique dans sa famille, c'était au dessus de tout ce qu'il pouvait supporter en tant que père. Il leur fit alors un profond sourire, plus détaché et joyeux.
Il ne parla pas pendant quelques instants, le temps de se servir à manger, le pâté de Pacques avait l'air plus que délicieux, il croqua dedans à pleine dents, puis il prit à nouveau la parole. *

Bien sur que je te conduirai devant l'autel, se serait un honneur pour ton père de pouvoir faire cela pour toi, pour vous.

* Il était ravit que sa fille veuille se marier, c'était une bonne nouvelle qu'il était empressé de faire connaitre à ses amis et à ses proches. Un mariage était toujours source de joie et d'apaisement dans une famille qui en avait bien besoin.
L'alliance avec la famille de Dona semblait être au point mort, il ne savait pas si Yoldur allait épouser ou non la Bretonne.. Il espérait que oui, son fils avait l'air assez amoureux de la jeune femme, et pour son bien il voulait donc que l'union se concrétise au plus vite. Il ne manquerait pas de sollicité dans peu de temps la Duchesse Renarde, pour en savoir plus du devenir de cette union.*
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Ariane_

Le sourire crispé de son père lui fendit le cœur. Il restait toujours très secret sur ce qu’il ressentait, sur le comment il allait, et Ariane avait beau essayer de décortiquer tout cela, rien ne lui sautait aux yeux. Pourtant, jamais elle n’avait douté sur le fait qu’il serait là chaque fois qu’un de ses enfants en aurait besoin. Les ébènes détaillèrent avec attention les traits du visage paternel, tandis que les mains de la Norfienne restaient agrippées à la senestre de son fiancé.

Vous savez papa, nous ne sommes pas là que pour vous donner des cheveux blancs. Nous sommes tous suffisamment adultes pour vous épauler si vous avez besoin. Vous ne pouvez pas laisser constamment vos enfants hors de votre vie.

Nul reproche dans la voix ou dans le ton employé. Le calme était revenu et la douceur que seules quelques personnes lui connaissait, avec. Bien loin de la petite effrontée qu’elle adorait être en d’autres circonstances, histoire qu’on ne l’approche pas de trop près non plus. Sa phrase fut ponctuée d’un fin sourire.
Son père comprendrait sans mal ce qu’elle entendait par « hors de votre vie », du moins l’espérait-elle. La Brune laissa le silence s’installer pour qu’Alleaume puisse rebondir sur ce qu’elle venait de dire, s’il le désirait. Après tout ils étaient là pour échanger, et réapprendre à s’apprivoiser. Même si les Niraco juniors comprenaient parfaitement que leur père était fortement occupé, le patriarche devait prendre conscience que parfois le manque de temps qu’il avait pour ses enfants pouvait être injustement traduit comme un manque d’intérêt pour sa progéniture. L’une de ses sœurs lui avaient d’ailleurs soufflé un mot en ce sens. Ariane avait tenté de la rassurer mais la petite Norfienne ne pouvait pas être des plus convaincantes si certaines choses ne suivaient pas.

Quant au moment privilégié sur la tombe de sa mère avec lui, Ariane en était heureuse, autant que le fait qu’il est accepté de la mener à l’autel. C’est que depuis son retour en Berry, l’absence maternelle l’empoignait fortement. Elle avait eu beau chercher durant des heures dans sa mémoire, les souvenirs de Lyenda s’étaient estompés. Le temps avait fait son œuvre à mesure qu’elle avait grandi. Et ça lui était presque insupportable, surtout en voyant ses deux enfants, qui lui rappelaient inconsciemment qu’elle était à l’heure actuelle incapable de leur raconter une anecdote sur leur grand-mère.
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Alleaume

* Le duc d'Argenton dévisagea sa fille un instant, comprenant que trop bien où il voulait en venir.. Alleaume avait tenu éloigné ses enfants de la politique le plus possible, pour plusieurs raisons, la première étant qu'il ne voulait pas qu'ils utilisent plus leurs temps à la vie publique qu'à leur propre existance. Ensuite, il préférait que ses enfants restent éloignés de tout ceci, car la politique apportait bien des déboires, qu'il ne voulait pas que ses enfants connaissent. Corentin avait succombé, tenté par l'expérience, mais lui aussi été dans la tourmente, avec la récente affaire qui le touchait à Sancerre.. Il ne voulait pas de ça pour Alban, Susi, Yoldur, Alix, ni pour Ariane, même si elle même avait entreprit des actions publiques.
Il avait sacrifié sa vie sur l'autel du bien commun, mais ne voulait pas que ses enfants en fassent autant, une génération de fouttu suffisait amplement.. Il aspirait au calme avec ses enfants et ses petits enfants quand l'heure serait venu de raccrocher. Peut être arriverait-elle plutôt que prévu ? Il n'y croyait à moitier, il était encore jeune et vigoureux, et on pouvait donc encore utiliser son savoir à bon compte. Il fallait laisser du temps au temps, mais pas non plus perdre son temps.

Un sourire paternel s'afficha sur le visage d'Alleaume, pour rappeler à sa fille qu'en toute circonstance il resterait son père, et que jamais il n'aurait du désintérêt pour chacun de ses enfants. Bien au contraire, il épprouvait de l'amour et une fierté très forte pour sa progéniture. Il ne les remplaceraient pour rien au monde, c'était son petit refuge dans le monde de brûte dans lequel ils vivaient.
Chacun de ses six enfants lui rappelaient sa jeunesse, leur mère et sa beauté légendaire, mais aussi ses parents et son défunt frère, Eriadan. La tristesse se mélangeait à la joie dans ses souvenirs, mais il en était globalement très content, et il n'avait qu'une envie en ce moment précit, c'était de se retrouver en famille pour une petite partie de chasse.. Voila qui ferait du bien à tout le monde de se retrouver en famille. *

Je comprends fort bien ce que tu veux dire..J'accorde trop de temps au conseil ducal et à la mairie, et peu avec ma famille. Croit bien que pourtant je voudrai qu'il en soit autrement. D'ici la fin du mois je ne serai plus maire de Châteauroux, je serai beaucoup plus accessible, et j'en ferai profiter notre famille, tu peux me faire confiance.. Je prends en compte le conseil que tu me donnes.. J'ai toujours voulu vous protéger de cette vie injuste et qui frappe les gens sans relâche.

* Il pensait être dans son rôle en assurant la sécurité de ses enfants, une sécurité qui était aussi financière, car le Duc avait amassé une fortune considérable ses derniers mois, et c'était sa famille qui en serait les bénéficiaires le moment voulu. Plus de 5000 écus d'héritage par enfant, c'était tout de même une belle somme qui permettait de faire de bonne chose dans la vie.. Et d'ici sa mort, sa fortune aura sans doute doublé si ce n'est triplé ! Tout serait a partager entre ses enfants, et Corentin hériterait des terres d'Argenton, et ses deux autres fils seraient automatiquement vassaux de Corentin par décision du patriarche. Les filles ne seraient pas oubliés, elles garderaient les résidences de Châteauroux, de Maintenon, et de Celon, pour elles, ce qui équivaudra à un juste lopin de terre.
Alleaume avait tellement de chose à dire à sa fille, qu'il ne savait pas par quoi commencer, aussi se dit-il, qu'ils en parleraient plus tard, lorsqu'ils seraient sur la tombe de Lyenda. *
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