Arthurdayne
A l'allégeance suivante, à nouveau, des ondes féminines balayèrent l'air ambiant. Et quelles ondes... Sa Grâce préférée, Sun, celle avec qui il n'arrêtait pas de jouer au chef et au sous-chef, échangeant tour à tour les rôles au gré des institutions. Il ne savait plus depuis combien de temps ils se connaissaient tous les deux, mais ils s'étaient tellement pratiqué, dans tellement de circonstances différentes, qu'il lui semblait qu'il la connaissait depuis toujours.
Et parmi tous les petits jeux qu'il y avait entre eux, Sun avait d'évidence misé sur celui qui l'amusait elle le plus, et le mettait lui le plus mal à l'aise. Mais auquel, tout de même, il aimait participer. Et là, Sun avait sorti tous ses atouts. Certains étaient même mis très en avant... La parure avait été soigneusement choisie, la démarche savamment travaillée, et il émanait d'elle, plus que de la séduction, le magnétisme presque animal du prédateur qui jouait avec sa proie.
Votre Grâce.
Le sourire n'était pas ce qui attirait en premier l'attention. Ce que la révérence laissa entrevoir aimantait tous les regards, et l'on avait peur de se perdre dans l'échancrure vertigineuse qui semblait vouloir vous happer. L'enchantement pris fin, provisoirement, lorsque Sun se releva, puis ploya le genou.
Alors, nouvelle performance d'envoûtement, la robe déploya autour de Sun une corolle dorée, comme une fleur s'épanouissant à la lumière du Trône ducal. Tête penchée en avant, la nuque nue et offerte comme attendant l'épée d'un bourreau, mais le regard malicieux paralysant toute velléité de brutalité. Arthur remua sur le Trône, à la fois de plus en plus mal à l'aise, et furieusement curieux de ce qui allait venir.
Et l'allégeance fut à la hauteur tout à la fois de ses craintes et de ses espérances. Un festival d'ambiguïté, de taquinerie, d'embellissement, de contournement du protocole. Sourire en coin, mais rouge aux joues, Arthur réfléchit à la meilleure manière d'accepter cette allégeance. Fort heureusement, la barbe approximative qui hérissait ses joues empêchait de noter trop facilement cette brusque montée de chaleur sur son visage. Seule la balafre qui ornait sa pommette gauche, un peu plus blanche en comparaison du reste de son visage, pouvait le trahir.
Elanya de Noihlac, dicte Sunburn, Baronne de Laroquebrou, Grâce d'entre les Grâces, votre allégeance Nous va droit au coeur, droit à l'âme, droit aux sens. Elle suscite en Nous des émotions que Nous n'aurions cru pouvoir encore ressentir. Nous sommes profondément heureux d'avoir permis ce jour la réalisation de l'un de vos fantasmes.
Nous, Arthur Dayne, Duc du Bourbonnais-Auvergne par la grâce des urnes et la volonté du peuple, acceptons bien évidemment votre hommage, qui va bien au-delà de la simple allégeance. Nous vous garantissons en retour une protection qui prendra toutes les formes que vous souhaiterez, une justice que Nous viendrons en personne faire respecter si la nécessité s'en présentait, et une subsistance dans tous les domaines et toutes les faims qui pourraient tirailler votre corps. Par là même, nous vous assurons protection, justice et subsistance également pour vos terres de Laroquebrou, votre famille et vos gens.
Réponse donnée, il se leva et offrit ses mains à Sun pour l'aider à se relever. Mains qu'il posa ensuite sur les épaules de la Baronne de Laroquebrou, amorçant ainsi, pour sceller l'allégeance, l'accolade vassalique.
Ou feignant de l'amorcer, plutôt. Puisqu'au lieu d'attirer Sun à lui pour une chaste étreinte, il répondit au défi de son allégeance par le premier baiser vassalique de cette journée, posant sur les lèvres carmines de Sun ses lèvres qu'il savait rugueuses. Juste un contact, à peine plus qu'un frôlement.
Les lèvres déliées et l'allégeance liée, il sourit en coin, cherchant des yeux un soupçon de trouble dans le regard de Sun, amusé d'avoir, peut-être, réussi à la surprendre. Et dans un souffle, il murmura:
J'espère avoir été à la hauteur de tes fantasmes. Je m'en voudrais que, par leur réalisation, ils perdent toute leur dimension onirique. Continue d'être toi, Ta Grâce, entière, franche, honnête. Et merci pour tout ce que tu m'apportes.
Puis il regagna le Trône, en essayant de conserver une démarche digne et assurée, et se prépara à recevoir la prochaine allégeance.
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"Je vivais à l'écart de la place publique
Serein, contemplatif, ténébreux, bucolique."
Et parmi tous les petits jeux qu'il y avait entre eux, Sun avait d'évidence misé sur celui qui l'amusait elle le plus, et le mettait lui le plus mal à l'aise. Mais auquel, tout de même, il aimait participer. Et là, Sun avait sorti tous ses atouts. Certains étaient même mis très en avant... La parure avait été soigneusement choisie, la démarche savamment travaillée, et il émanait d'elle, plus que de la séduction, le magnétisme presque animal du prédateur qui jouait avec sa proie.
Votre Grâce.
Le sourire n'était pas ce qui attirait en premier l'attention. Ce que la révérence laissa entrevoir aimantait tous les regards, et l'on avait peur de se perdre dans l'échancrure vertigineuse qui semblait vouloir vous happer. L'enchantement pris fin, provisoirement, lorsque Sun se releva, puis ploya le genou.
Alors, nouvelle performance d'envoûtement, la robe déploya autour de Sun une corolle dorée, comme une fleur s'épanouissant à la lumière du Trône ducal. Tête penchée en avant, la nuque nue et offerte comme attendant l'épée d'un bourreau, mais le regard malicieux paralysant toute velléité de brutalité. Arthur remua sur le Trône, à la fois de plus en plus mal à l'aise, et furieusement curieux de ce qui allait venir.
Et l'allégeance fut à la hauteur tout à la fois de ses craintes et de ses espérances. Un festival d'ambiguïté, de taquinerie, d'embellissement, de contournement du protocole. Sourire en coin, mais rouge aux joues, Arthur réfléchit à la meilleure manière d'accepter cette allégeance. Fort heureusement, la barbe approximative qui hérissait ses joues empêchait de noter trop facilement cette brusque montée de chaleur sur son visage. Seule la balafre qui ornait sa pommette gauche, un peu plus blanche en comparaison du reste de son visage, pouvait le trahir.
Elanya de Noihlac, dicte Sunburn, Baronne de Laroquebrou, Grâce d'entre les Grâces, votre allégeance Nous va droit au coeur, droit à l'âme, droit aux sens. Elle suscite en Nous des émotions que Nous n'aurions cru pouvoir encore ressentir. Nous sommes profondément heureux d'avoir permis ce jour la réalisation de l'un de vos fantasmes.
Nous, Arthur Dayne, Duc du Bourbonnais-Auvergne par la grâce des urnes et la volonté du peuple, acceptons bien évidemment votre hommage, qui va bien au-delà de la simple allégeance. Nous vous garantissons en retour une protection qui prendra toutes les formes que vous souhaiterez, une justice que Nous viendrons en personne faire respecter si la nécessité s'en présentait, et une subsistance dans tous les domaines et toutes les faims qui pourraient tirailler votre corps. Par là même, nous vous assurons protection, justice et subsistance également pour vos terres de Laroquebrou, votre famille et vos gens.
Réponse donnée, il se leva et offrit ses mains à Sun pour l'aider à se relever. Mains qu'il posa ensuite sur les épaules de la Baronne de Laroquebrou, amorçant ainsi, pour sceller l'allégeance, l'accolade vassalique.
Ou feignant de l'amorcer, plutôt. Puisqu'au lieu d'attirer Sun à lui pour une chaste étreinte, il répondit au défi de son allégeance par le premier baiser vassalique de cette journée, posant sur les lèvres carmines de Sun ses lèvres qu'il savait rugueuses. Juste un contact, à peine plus qu'un frôlement.
Les lèvres déliées et l'allégeance liée, il sourit en coin, cherchant des yeux un soupçon de trouble dans le regard de Sun, amusé d'avoir, peut-être, réussi à la surprendre. Et dans un souffle, il murmura:
J'espère avoir été à la hauteur de tes fantasmes. Je m'en voudrais que, par leur réalisation, ils perdent toute leur dimension onirique. Continue d'être toi, Ta Grâce, entière, franche, honnête. Et merci pour tout ce que tu m'apportes.
Puis il regagna le Trône, en essayant de conserver une démarche digne et assurée, et se prépara à recevoir la prochaine allégeance.
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"Je vivais à l'écart de la place publique
Serein, contemplatif, ténébreux, bucolique."