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[RP] Temple Réformé Aristotélicien de Toulouse.

Cyrinea
Le salut fut sobre également de son côté. Elle avait hésité à venir, mesurant tout ce qui ces derniers temps les avait séparé, le Pasteur et elle, mais elle ne pouvait s’empêcher de mettre dans la balance ce qui les rapprochait, et, l’espérait-elle, les rapprochait encore même si leur échange de missives avait tourné court.

Néanmoins, elle n’envisageait pas une seule seconde être en Toulouse et ne pas venir au Temple.

Elle écouta attentivement, ce qui pour elle était aussi d’une brûlante actualité puisque le Duc et elle, une fois leur mariage prononcé, avaient envisagé d’aller aider les Réformés en Provence. Le Concile en revanche…depuis que Duchesse, elle avait convié Rome et Réformés à sa table, elle ne se faisait plus aucun illusion et avait seulement usé de son autorité et de son pouvoir pour déchirer le Concordat à défaut de pouvoir y inscrire la liberté de culte.


Une question me vient à l’esprit Maleus. Les Réformés sont en danger en Provence, et ont reçu renfort, d’après mes informations, de certains Genevois. Si je prie pour eux chaque jour que fait Deos, nous avons projet de les rejoindre avec le Duc d’Ornon afin de modestement nous associer à leurs forces. Je souffre de voir les réformés isolés, chacun dans leur ville respective, quand certains sont pris d’assaut. Avez-vous envisagé de partir vous battre pour la Vraie Foi ? De réunir le peu que nous sommes afin de leur porter secours ? Ne voyez aucune critique dans mes propos, il s’agit juste d’une question. Une vraie question. D’ailleurs, vous connaissant, je gage que cela a dû vous traverser l’esprit.
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Maleus
Durant son discours, il n’avait pas remarqué la présence de Cyrinea pourtant quand cette dernière pris la parole et il la fixa un instant en haussant un sourcil. Froids avaient été leurs derniers échanges épistolaires et tiraillé était le borgne concernant cette femme pour qui était né un profond respect durant la guerre civile de Guyenne mais qui avait créée chez lui un agacement théologique ensuite.

Depuis, il avait tendance à se montrer dur et glacial, ne sachant plus du tout si il s’adressait encore à une coreligionnaire ou à une politique. Ne sachant plus vraiment à qui il avait à faire, il avait choisi la distance et la méfiance sans trop savoir si ce choix était le bon.

" Tout d’abord, soyez la bienvenue en Toulouse Cyrinea et n’étant pas profondément contre les mariages mixtes tant que le conjoint huguenot n’oublie à quelle foi il appartient, je vous fais part de mes vœux au sujet de votre future union. "

Hochement de tête, il pouvait passer au sujet de la Provence.

" Voila une question qui me taraude depuis quelques temps en effet. On ne peut que louer le courage et aussi soyons francs, l’esprit provocateur de nos frères installés là bas et donc ne pas faire autrement que de s’inquiéter de leur devenir en ces terres. Vous le savez pour m’avoir connu durant cette odieuse guerre civile qui eut lieu en votre duché, qu’avant de consacrer une grande partie de mon temps à la vraie foi, je ne suis que morne soudard, homme de guerre. J’ai songé à partir oui, chercher volontaires et partir défendre ceux qui partagent ma foi bien que nous ayons quelques différences dogmatiques dans le fond… Mais j’en viens donc à mon problème, faut-il privilégier le combat à la propagation de la foi dans la province où nous nous trouvons ? Je vous le dis franchement, je n’ai toujours pas trouvé de réponse. Une partie de moi est déjà là bas quand l’autre songe aux âmes de mes compatriotes et voisins dans l’errance. Quel est votre avis là-dessus ? "

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Adieu Fab'
Cyrinea
Merci à vous Maleus, sincèrement.

Elle décida de ne pas lui demander des nouvelles de Matalena, qu’elle avait su grièvement malade, ce n’était pas le lieu. Peut-être plus tard, si l’occasion leur était donnée de partager une chope. Enfin…elle déduit de la formule de politesse qu’il ne répondrait pas à l’invitation, même si c’était un de ses souhaits les plus chers.

Elle se concentra un instant, avant de formuler une réponse qu’elle espérait claire.


Je pense que la foi existe là où elle se vit. Et je pense que le meilleur moyen de faire du prosélytisme est de montrer qu’elle vit. Non pas seulement dans un temple, mais sur le terrain lorsqu’il faut se rassembler et combattre. Quand elle n’est que besoin de survie car elle est menacée, cette même survie menace également toute province : si la Vraie Foi est battue en Provence, cela représente un recul pour Toulouse, pour Montauban, pour toute ville où elle a des adeptes. Alors que si des réformés triomphent contre Rome et que cela se sait, je gage que cela peut redonner de l’espoir à tous ceux qui la vivent dans le plus profond isolement.

Elle le regarda un instant avant de sourire.

Je comprends que vous soyez tiraillé. Mais si votre âme est déjà là-bas…Etes-vous nombreux en Toulouse ?
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Maleus
Un hochement de caboche puis un sourire en coin.

"Oh je ne pensais pas tant au temple, de part le sacerdoce universel que nous prônons, le culte n'est qu'optionnel... Je m'inquiète surtout du manque de foi en toulousain et j'essaye tant bien que mal de diffuser l'amour pour le Très Haut et l’intérêt pour les textes."

Rien qu'à penser à la masse de travail que cela représentait, le borgne soupira. Pour autant il n'abandonnerait pas.

"Cependant votre raisonnement se tient aussi. Dieu nous a donné la volonté et le libre arbitre, dommage qu'Il ne nous ait pas prévenu que nous aurions sans cesse besoin de choisir entre plusieurs chemins. M'enfin, les sacrifices seront récompensés quand nous serons appelés auprès de Lui... Ouais."

Au sujet le plus épineux de tomber sur le tapis.

"Comme d'habitude, il faut privilégier la qualité à la quantité je vous dirais mais pour le coup il faut avouer que c'est un peu ennuyeux. Nous sommes une poignée comme partout, une minorité qui ne demande qu'à s'agrandir. Je ne saurais dire combien nous sommes, le seul hic c'est que plusieurs de nos coreligionnaires sont engagés dans la vie du comté et donc bloqués et pour ceux qui restent je ne sais. Je sais que la communauté de Montauban n'est plus que l'ombre d'elle même mais y'a t'il volontaires par là bas ?"

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Adieu Fab'
Volkmar
Le moustachu était là, comme à son habitude désormais.
Il prit la parole...


"A mon avis, l'état actuel de la communauté réformée, dans son entièreté, ne permet pas un soutient massif à la Provence.
Aussi, y aurait-il un intérêt à partir à trois ou quatre, sans pouvoir apporter de pierre décisive ?
Ne serait-il pas plus judicieux de faire continuer de prêcher la vérité en des terres où elle peut prendre, et nous préparer dans le même temps à accueillir ceux qui voudraient venir professer leur foi là où elle ne serait plus réprimée ?
Et nous tenir prêt à les soutenir financièrement si besoin était.
Car de moi même, je n'irai pas en Provence en l'état actuel des choses.
Je crains, par ailleurs, qu'une intervention extérieur ne risque de donner raison à ceux qui accusent nos coreligionnaires d'être "invasifs"."

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Maleus
"Il faut admettre que les arguments de Volkmar ont du poids dans la balance."

Un soupir, en quelques échanges de phrases on pouvait constater les points forts et les points faibles de la diaspora aristotélicienne réformée. La dispersion des un et des autres dans ce genre de cas posait problème tandis que d'un autre coté, elle permettait tranquillité et bonne pratique de la foi dans certaines villes ou certains villages.

"Dans l’état actuel des choses et bien que je brule d'aller botter le cul de quelques papistes hargneux, nous ne pouvons pas envoyer de renforts importants et il serait fâcheux que nous donnions plus de matière à nos ennemis. Je suis d'avis que le soutien financier si il est demandé pourrait être envisageable et j'ajouterais que si par malheur nos frères en Provence devaient fuir et chercher refuge, nous les accueilleront... Ainsi doit être l'amitié aristotélicienne."

Le borgne ressentait une grande frustration au fond de son être.

"Je garde tout de même vos arguments en tête Cyrinea... Mon premier projet en m'installant ici était de lier notre communauté avec celle de Montauban pour que nous puissions nous soutenir en cas de coup dur ainsi que nous entraider en temps de paix. Pour l'instant ce projet me semble quel que peu corrompu du fait de la léthargie des huguenots de Montauban mais qui sait, cela pourrait changer dans un avenir plus ou moins proche. Je l'espère en tous cas."

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Adieu Fab'
Cyrinea
Elle laissa échapper un soupir de lassitude mais aussi de frustration.

Ce qui me chiffonne moi, dans cette histoire, est que certes, nous pourrions être considérés comme encore plus invasifs si nous nous y rendons. Mais. L’origine des affrontements est la volonté d’informer et de convertir, à la demande même des provençaux, si bien que Sanctus s’est déplacé, et ce sans aucune intention belliciste. Vous me répondrez qu’avec les Lions…on ne sait jamais et que le Marquisat a eu peur. Certes. Cependant, nous voilà face à une situation où des réformés cherchent à propager la vraie Foi et où ils sont combattus pour cela. En Guyenne, on peut le faire sans être inquiété. En Toulouse également. Mais cela ne s’est pas fait en un jour sans faire couler de sang. Vous-même Maleus avec d’autres êtes venus nous prêter main forte. Il est de mon devoir de faire de même envers ceux de notre communauté qui sont persécutés même si l’issue des combats est incertaine. Elle l’est toujours et parfois cela se joue justement à une poignée d’hommes supplémentaires. En tout les cas, je ne pourrai dormir tranquille en sachant qu’a lieu un massacre et que je reste tranquillement chez moi. Nous serons je l’espère au moins huit à nous déplacer et je dois justement rencontrer à mon mariage des réformés Genevois qui ont répondu favorablement à notre invitation au Duc et à moi-même et qui nous mettrons au courant de la situation réelle sur le terrain.

Elle l’entendit sur Montauban et ajouta :

Ce mariage, et c’est aussi le sens de mon invitation outre le fait que cela m’aurait fait réellement plaisir que vous veniez, serait justement l’occasion de réunir des réformés en la Clairière de Montauban.

Elle les salua, elle se devait de rentrer à Montauban afin de préparer la cérémonie.

Que Deos vous protège. Et j'espère à très bientôt, je reprends la route pour la Cité des Saules cette nuit..

(Edit et rajout car Cyr quitte Toulouse ce soir)

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Maleus
"Adviendra ce qu'il adviendra, je ferais en sorte d'être présent à Montauban pour la cérémonie... Que le Créateur veille sur vous et vos proches Cyrinea, allez en paix."

Du débat d'aller ou non en Provence, il n'y aurait rien de plus pour l'heure. Chaque fidèle ferait son choix le moment venu, en toute conscience et sous le regard bienveillant du Tout Puissant miséricordieux.

Le borgne joignit les mains tout en regardant la montalbanaise s’éclipser puis enchaina.

"Il est temps maintenant de prier tous ensembles avant de retourner à nos occupations terrestres..."


Il prit son inspiration puis d'une voix claire, commença.

"Que soit loué et remercié le Seigneur de tous les mondes, Deos, le Compassionné, le Miséricordieux, Souverain du Jugement dernier.

Nous n'adorons que Toi seul, et à Toi seul nous demandons aide. Montre nous le droit chemin.

Le chemin de ceux à qui Tu as accordé Ta grâce.
Pas le chemin de ceux qui endurent Ta colère, ni de ceux qui errent, égarés."


Les mains toujours jointes, le d'Assay hocha la tête pour indiqué que le culte était terminé.

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Adieu Fab'
Maleus
[Vendredi 28 Février 1462]

Une fois de plus, le borgne s’était absenté quelques jours pour d’autres affaires et n’avait pu assurer le culte du vendredi précédent. Il avait donc fait passer le message que le culte se tiendrait ce jour-ci et traversait l’allée de bancs pour s’installer à sa place habituelle, derrière le vieux lutrin.

" Mes frères et sœurs devant Deos, soyez les bienvenus. "

Le borgne croisa ses paluches et salua d’un hochement de caboche les personnes présentes.

" J’ai eu il y a quelques jours discussion sur l’aspect symbolique des lieux de culte. Comme vous le savez surement, les papistes et autres déviants de la foy aiment à penser que leurs églises ou autres bâtisses de ce genre, sont des lieux saints à forte valeur symbolique. En soi, bien que nous puissions en toute bonne foi apprécier le travail architectural représenté, il nous faut, je pense, nous garder de ce travers idolâtre et païen qui va au contraire de ce que nous enseigne notre foy. Prenons exemple pour ce temple, modeste lieu sans fioritures qui nous permet de nous réunir pour lire, prier et débattre… A-t-il quelque chose de saint ou de précieux ? Non. C’est juste un toit au dessus de nos têtes quand nous nous réunissons pour louer notre Seigneur… Ni plus ni moins. Dieu est avec nous qu’importe où nous nous trouvons et Il nous écoute qu’importe où nous prions. De sacré Il n’y a que Sa parole et l’amour qu’Il nous porte, ne l’oublions pas. "


Une pause, le pasteur enchaina sur un autre sujet.

" Comme vous le savez, actuellement en Provence, nos coreligionnaires se préparent à se défendre contre de vils papistes qui ne souhaitent que la disparition de la vraie foy aristotélicienne. L’on rapporte même que provençaux affiliés à Rome auraient fait appel à leurs alliés bretons pour s’occuper du " problème " réformé. L’église corrompue ferait donc appel à des alliés en partie païens pour se débarrasser d’aristotéliciens véritables. Une fois de plus nous pouvons constater que le papiste tient plus au pouvoir qu’à la spiritualité, du moins est-ce mon avis. "


Haussement d’épaules, il continua.

" Les réformés de Provence cherchent volontaires pour les aider à se défendre… Ayant promis que je ferais passer le message, voila qui est fait. Combattre pour notre foy et nos idées est chose noble mais faites attentions mes chers frères et sœurs… Le combat ne doit pas être vain et le martyr se doit d’être évité. Le sacrifice d’une vie est en soi quelque chose d’horrible aussi faut-il que cela apporte quelque chose dans l’avenir. Combattre est une chose, construire en est une autre. La grande question est : Quelle est la priorité ? Bâtir un foyer, une communauté et combattre nos adversaires par le verbe ou bien chercher sans cesse le conflit physique avec l’hérésie romaine ? A chacun de se faire son opinion, aux débats et à l'avenir de trancher. "

Un sourire pincé, un autre sujet à aborder avant de passer à la suite.

" L’autre fois, durant mon court séjour à Montauban, j’ai eu discussion avec certains de nos coreligionnaires sur le fonctionnement du culte et sur l’engagement de chacun dans son fonctionnement. Un pasteur n’est pas chef spirituel mais fidèle au service des siens, fidèle qui donne de son temps pour faire fonctionner correctement le culte… N’oubliez pas pourtant que nous sommes hommes comme les autres et que par moment nous souhaitons un peu de repos. Aussi, n’hésitez pas à proposer des sujets et débats pour les cultes futurs et vous proposer pour des lectures ou bien de courts prêches… Je suis tout ouïe. "

Un coup d’œil dans l’assemblée.

" En parlant de cela, le sieur Volkmar s’est proposé pour continuer la lecture du siège d’Aornos ainsi je lui laisse la place volontiers. "

Et au cyclope d’inviter le moustachu à passer derrière le lutrin tout en allant prendre place sur un banc libre.

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Adieu Fab'
Volkmar
Le Moustachu n'était pas homme de connaissance. Il ne savait que quelques prières, que quelques textes, et sa foi tenait surtout des idées qu'il s'était forgé au fur et à mesure de ses expériences.
Ce n'était même pas un bon lecteur. Tout juste médiocre. Souvent, quand il lui fallait lire, il devait déchiffrer, et il lui arrivait régulièrement de lire pour lui seul, mais quand même à haute voix.

Pourtant, il avait accepté la demande de Maleus, de faire la lecture ce vendredi.
Aussi, à son invite, il se leva, pris place, et trouva la page. Passa son regard sur l'assemblée, désespérément réduite à son goût.
Puis il prit la parole, d'abord clairement, et distinctement.


"Le siège d'Aornos, Chapitre deuxième."


Il se pencha ensuite sur la page, et sa diction se fit plus trainante, plus hachée, alors qu'il tentait de garder un rythme régulier et un phrasé clair, plaçant parfois des pauses un peu plus longues que nécessaires pour déchiffrer les mots suivants, et à ces instants, ses lèvres remuaient seules sans qu'on ne puisse l'entendre.

Citation:
La cité d’Aornos était une singulière mécanique sociale. Notre hôte Assacène nous commentait la visite, pendant que nous progressions vers le sommet de la colline. Et à mesure que nous avancions, je voyais le visage d’Aristote se transformer, comme si tout lui était soudainement familier. A chaque intervention de notre guide, le philosophe répondait d’un air entendu, avec circonspection.

Alors que nous traversions un sombre dédale de ruelles où chaque recoin, chaque ombre était la scène d’une rapine, d’une agression, d’un acte de violence, où les ribaudes se pressaient dans des contorsions obscènes et des positions lascives pour aguicher les passants, l’Assacène dit qu’il s’agissait là de la zone D, celle où l’on plaçait tous les rebus de la cité, et ceux qui ne respectaient pas ses règles. Je me hasardais à la question suivante : « Mais pourquoi ne pas les bannir ? » Notre guide me répondit que le manitou ne le souhaitait pas, parce que selon les propres termes de ce qui devait être leur souverain: « Nous dépeuplerions notre cité » Aussi faut-il préciser que les Assacènes enlevaient aux mères de la zone D leurs nouveaux-nés, pour les placer dans des élevages. Aristote fit ce commentaire : « Je ne vois ici que vice et misère sordide. »

Alors que nous progressions au travers d’une extraordinaire étendue de cultures diverses: maïs, blé, orge, disposées en multiples paliers; d’élevages grouillants de cochons et de vaches, et où l’on pouvait distinguer quelques paysans squelettiques, harassés par un travail d'esclave et souffrant de famine, l’Assacène dit qu’il s’agissait là de la zone C, celle où vivait la caste des cultivateurs. Je me hasardais à la question suivante : « Mais pourquoi sont-ils faméliques, vos cultivateurs ? » Notre guide me répondit que la caste supérieure vivait dans l’opulence, et que la production était insuffisante pour assurer la subsistance de la classe laborieuse. Mais aussi faut-il préciser que le manitou refusait aux agriculteurs le droit de s’installer extra-muros, où ils auraient pu bénéficier de plus grands espaces pour un meilleur rendement, parce que, toujours selon ses termes: « Les cultivateurs doivent être très étroitement contrôlés pour éviter les actes déviants. » Aristote fit ce commentaire : « C’est absurde. »

Alors que nous dûmes cheminer au travers d’un quartier cossu abritant des bâtisses grandioses, dédiées aux héros militaires victorieux, et accueillant une intense activité qu’il fallait qualifier de futile, où les uns allaient et les autres venaient, sans but aucun, l’Assacène dit qu’il s’agissait là de la zone B, demeure de la caste des citoyens-soldats. Je remarquais qu’un grand nombre d’autochtones portaient de petits miroirs de cuivre pendus à leurs cous, et s’arrêtaient souvent de longues minutes pour entrer en contemplation devant leur propre reflet. Je me hasardais à la question suivante : « Mais que font tous ces gens qui semblent tirer tel plaisir à regarder leur image ? ». Notre guide me répondit que les soldats n’avaient point guerroyé depuis des années, et qu’à force de n’avoir autre chose à faire qu’admirer les choses de la nature, ils en viennent à s’admirer eux-mêmes, et à vivre dans une scandaleuse débauche de stupre et de luxe. Mais aussi faut-il préciser que le manitou interdisait aux soldats de s’entraîner en temps de paix, ou même de porter les armes, parce que, encore selon ses termes: « Il ne faut pas risquer que l’armée puisse un jour se retourner contre nous. » Aristote fit ce commentaire : «C’est grotesque.»

Alors que nous traversions ce qui semblait être une sorte de cloître dédié aux affaires les plus importantes de la cité, où promenaient de ventripotents magistrats, arborant des panoplies complètes d'éclatantes pièces de joaillerie, et donnant leurs consignes à des compagnies de négociants, de banquiers, de porteurs, affluant de toutes parts, l’Assacène dit qu’il s’agissait là du cénacle, ou zone A, où se réunissaient les philosophes-rois qui constituaient le gouvernement de la cité. Je me hasardais à la question suivante : « Mais votre gouvernement n’est-il qu’une question d’écus, pour que tout ici soit en rapport avec le marché ? ». Notre guide me répondit que toutes les questions de politique avaient été abandonnées, et qu’on ne s’intéressait plus qu’à l’économie. Mais aussi faut-il préciser que le manitou avait affirmé que le but de la cité devait être d’amasser des richesses, pour, selon ses propres termes: « Se prévenir des lendemains qui déchantent. » Et Aristote fit ce commentaire : « C’est affligeant. »

Et enfin nous parvînmes au sommet de la colline, faisant face au temple du manitou.


Le Rouge referma la livre, se redressa, souffla un bon coup et laissa passer un blanc.

"Quant à moi, il me parait que la déchéance de Rome est toute entière décrite dans ce texte, en ce qu'elle s'est érigée en caste opulente, sans qu'aucune fonction utile à la société ne soit remplie. Pire, pour justifier son existence, a-t-elle prétendu séparer l'homme de son créateur... Et de cela, ce n'est pas seulement l'affliction que nous devrions retirer, mais l'indignation, devant cette prétention."

Regard vers Maleus... Les derniers mots lui avaient parus adéquats, quoiqu'il ne soit venu que pour la lecture..
A voir s'il y aurait débat.

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Maleus
"Il est vrai que je partage ton avis, mais on pourrait comparer cette triste cité à bien d'autres choses encore. Oanylone a été le berceau du péché et bien que le Créateur ait fini par la détruire, l'humanité n'en a pas pour autant tiré leçon comme on peut le constater dans ce récit. Rome dans son fonctionnement aussi bien temporel que spirituel n'est que le reflet de l'humanité qui tend vers la corruption et le pécher. C'est d'ailleurs pour cela qu'il ne peut exister de tolérance totale et globale, un bon croyant ne peut qu’élever la voix devant de telles choses. C'est tout naturel."

Toujours assis sur son banc, le borgne haussa les épaules.

"D'autres réactions ou bien passons nous à la prière commune ?"

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Adieu Fab'
T.of.c.
Au cours de son voyage en terres ibériques et lisboètes, le blond avait longuement pesé et soupesé les paroles du pasteur. Etait il un idolâtre à prier et mentionner Sainte Illinda. Sainte qu'il avait côtoyé de son vivant. Morte après un pèlerinage dans l'ensemble des villes flamandes.
De retour en les terres toulousaines, le blond pénétra dans le temple pour le prêche du vendredi. Bien que n'étant pas encore entré dans la communauté huguenote, il se sentait proche de ses préceptes. Assis de préférence sur les bancs du fond, il écouta les premières paroles du cyclope et la lecture du "Siège d'Aornos, Chapitre deuxième". Il se leva pour répondre aux interrogations du pasteur et de la rouge moustache.


Pardonnez moi de me lever et prendre parole, ainsi. Permettez moi de vous livrer pensées et interrogation suite à cette lecture.

Rome pousse à séparer l'homme du Très Haut. A la laisser faire, nous conduira t elle à séparer les hommes entre eux et tomber dans la déchéance de la cité d'Aornos ?
Par Sainte Illinda ... pardon ... par le Très Haut comment empêcher cette perversion papiste de souiller l'homme ?

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Maleus
Un bref sourire.
Le borgne salua Théodule d'un hochement de caboche.

"Soyez le bienvenu en ces lieux Théodule et ne demandez surtout pas pardon... Vous êtes ici dans un lieu où nous prions, discutons et débattons ensembles. C'est l'une des différences que nous avons avec les hérétiques romains, nous n'écoutons pas bêtement un prêche ou une lecture, nous échangeons... Vous êtes donc libre de prendre la parole, nous vous y encourageons même."


Une pause, il continua.

"C'est un risque à prévoir, si Rome continue à mener tant d'âmes dans l'erreur, le futur ne sera pas beau à voir et c'est pour cela que le combat doit continuer. Nous devons propager la vraie foy et dénoncer les doctrines erronées de Rome. Le verbe est notre épée et par le verbe nous terrasserons ceux qui pervertissent la foy... "


La tête du cyclope se pencha de coté.

"Oh, il faudra que nous ayons discussion sur cette sainte que vous citez tant à l'occasion..."


[Hrp : Je pense clôturer ce culte là mercredi au plus tard histoire de pouvoir enchainer sur un nouveau ce vendredi.]
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Adieu Fab'
T.of.c.
Toujours bien droit, le blond marchand salua le brun châtain virant au blond.

Je vous remercie ... petit temps de réflexion quel nom employer ? mon éminence non, monseigneur non, mon père non ... Toc choisit au plus simple ... sieur Maleus. Pour combattre la folie hégémonique papiste, le verbe est à user. je le comprends

Mais par sainte Ill ... par le Très Haut, je me pose question sur la manière d'embrasser la vraie foy. Comment donc les brebris égarées sous le joug papiste peuvent retrouver lumière et vérité de la foy ?

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Maleus
Un sourire, un hochement de caboche.

"Deos a laissé volonté et libre arbitre à ses enfants. Tous ceux qui connaissent la vérité, qui ont adhéré à la vraie et unique foy doivent partager la vérité avec ceux qui errent dans l'erreur et l'ignorance. Le fidèle doit pointer du doigt le bon chemin et laisser ensuite la personne qu'il a essayé de convaincre faire son propre cheminement, nous ne sommes pas de vils papistes, nous ne forçons pas la main. Cela peut être un échec, être long mais qu'importe... C'est un combat de longue haleine où la patience est de mise.

Si vous échouez à convaincre, ne vous découragez pas, la flamme du vrai aristotélisme ne peut être soufflée et au final, le Très Haut jugera, ainsi soit-il."

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Adieu Fab'
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