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[RP] Temple Réformé Aristotélicien de Toulouse.

T.of.c.
Un hochement de tête à son tour, sa senestre passe en ses blonds cheveux. L'affaire est de longue haleine surtout quand tout est à bâtir. Comme toute demeure, débuter par les fondations serait un bon début. Les fondations ne serait ce pas les textes ? En connaissait il donc des textes ? A première vue, il se disait que non quand l'étincelle de la mémoire lui rappela la lecture de la moustache : Le siège d'Aornos, Chapitre deuxième.

Pour cheminer et éviter toute tentation papiste, connaître les textes fondateurs me semble important. A mon grand désarroi, je souffre d'un terrible et profond manque. Le luxe, les intermédiaires et l'obéissance aveugle à un tiers ne seront jamais de bons matériaux pour combler ce manque. Je repose ma foy dans la curiosité, la recherche et la lecture qui oeuvreront de bien meilleure façon à le combler.

Tout chemin commence en un lieu. Le fidèle le pointe t il du doigt à l'enfant errant dans l'erreur et l'ignorance et pourtant aspire à retrouver la lumière ?

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Maleus
"Quand le fidèle pointe du doigt le bon chemin, il va de soi qu'il partage ses opinions et ses connaissances. L'importance de la connaissance des textes est loin d'être négligeable, religion du livre oblige, le croyant doit y puiser le savoir. Le fidèle doit pointer du doigt quel que soi l'individu qui lui fait face... Nous en reparlerons Théodule si vous le voulez bien... Je clos cette séance et vous invite à nous rejoindre vendredi pour le prochain culte."

Un sourire, un geste de main qui invite à retourner à d'autres occupations.

"Que le Très Miséricordieux nous garde."


[HRP: Prochain prêche/culte ce vendredi qui arrive, encore désolé pour le décalage]
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Adieu Fab'
Maleus
[Vendredi 21 mars 1462]

Deux petites heures avant le culte…

L’emplacement du lieu de culte huguenot n’était plus qu’un secret de polichinelle depuis bien longtemps pour les toulousains aussi le borgne avait cédé aux harcèlements d’un artisan du coin pour installer petite cloche à coté de la grande porte afin de sonner le « rassemblement » des fidèles.

" Alors, voyez… Vous secouer la cordelette pour faire crier la bête, c’est tout simple pasteur ! "

Maleus cessa de contempler l’objet en question pour reporter son attention sur le vieil artisan au sourire de fouine.

" Je sais encore comment faire tinter une cloche... "

Le bonhomme secoua plusieurs fois la caboche sans quitter son agaçant sourire.

" L’prenez pas mal mon bon ser, c’est qu’on dit qu’vous aut’ craignez les cloches, surtout si elles sont bénites m’voyez ? M’enfin c’pas le cas là hein ! C’est l’apprenti du cousin d’ma vieille qui disait que… "

Le cyclope posa une bourse bien remplie dans les paluches de l’artisan pour le faire taire.

" On nous dit voleurs et pingres aussi… Bonne journée sieur. "

Sous le regard froid du d’Assay, l’autre toulousain s’en alla non sans quelques courbettes inutiles et le borgne ne put s’empêcher de pousser un profond soupir de soulagement quand il fut enfin seul.


****************

Il l’avait faite tinter cette foutue cloche… Trop aigu à son gout d’ailleurs, il en avait encore la mâchoire crispée et un petit sifflement dans l’oreille gauche. La prochaine fois il payerait un badaud du coin pour le faire à sa place. Enfin payer, payer… Pas trop non plus.

Ceci fait donc, il attendit patiemment derrière son vieux lutrin que ses coreligionnaires pointent le bout de leurs nez puis après avoir bu une petite gorgée d’on ne sait quoi et attendu assez longtemps, commença à causer.

" Mes frères et sœurs aristotéliciens, que Dieu nous bénisse. "

Le pasteur marmonna une petite prière à l’attention du Très Haut puis continua.

" Une fois n’est pas coutume, jours des humbles oblige, j’invite tous les fidèles à aider les indigents en faisant l’aumône ou simplement en fournissant quelques denrées à bas prix… Il va de soi que prospérer est une bonne chose, il ne faut pas pour autant que cela nous fasse oublier d’être charitables… Aider son prochain fait parti de ce qu’on appelle l’amitié aristotélicienne. "

Pour sûr que ça arrachait toujours quelques grimaces de voir partir quelques poignées d’écus pour pas grand-chose mais on s’en remettait assez rapidement. Du moins en principe.

" Mes amis, il y a peu, un homme que certains d’entre vous connaissent, est entré dans la très fidèle et pieuse communauté réformée. Le sieur Théodule malgré sa fâcheuse habitude à citer une sainte, a décidé d’adhérer à la vraie foy, réjouissons nous et souhaitons lui la bienvenue parmi nous.

Autre nouvelle non moins importante, ma cousine Astana et le sieur Johannes se marieront le 28 de ce mois sous le regard du Créateur. Bien que cela n’a pas encore été fait, nous pouvons d’ores est déjà leur souhaiter vœux de bonheur, prospérité et fertilité… Quoi que sur ce dernier point cela peut déjà se vérifier. Puisse le Tout Puissant bénir leur union. "


Une petite pique pour la cousine qui allait l’obliger à officier dans une foutue foret… De bonne guerre donc vu l’épreuve à venir.

" L’autre jour, une personne m’a dit ignorer les textes car elle ne savait point lire… Nous savons tous que cela n’est pas inhabituel chez les gens du commun. C’est sur ce sujet que j’aimerais rapidement réagir, l’ignorance n’est point péché tant qu’elle n’est point voulue. Un bon croyant doit apprendre à lire pour connaitre les saintes écritures et un bon croyant doit aider ceux qui ne savent point lire à corriger cette lacune. Sont impardonnables selon moi, car oui il s’agit avant tout de mon opinion, ceux ou celles qui par paresse ou je ne sais quelles raisons, se contentent de leurs lacunes voir même s’y complaisent… "

Peut être ces propos n’allaient-ils pas plaire à certaines personnes dans l’assemblée mais libre à eux ensuite d’exprimer leurs opinions.

" Nous allons si vous le voulez bien, passer au vif du sujet via ce document dont je vais vous faire la lecture. Il s’agit du Testament d’Aristote traduit pour feu le roy Eusaias, document qui, rien d’étonnant à cela, n’est pas reconnu par Rome… Ils ont rejeté le prophète Averroès, pourquoi ne rejetteraient-ils pas d’autres vérités ? "

Le borgne haussa les épaules puis après avoir avalé une nouvelle goulée de son liquide mystère, se mit à lire.


Citation:
Il est clair que je ne verrai pas la nouvelle lune. Et cependant, tant s'en faut que la volonté de Dieu soit accomplie. Néanmoins, le chemin de ma vie recevra une prompte fin.

Sain d'esprit, je veux écrire mon testament ; en effet, il me semble que je ne suis pas capable de l'exposer par des paroles. Il me reste peu de temps et les dernières forces de mon corps vont acquitter le dernier de mes dons à Séleucus et à ses descendants.

Hier, j'ai de nouveau vu en songe la cité en son terme.

J'ai pensé que je serais reçu en frère, mais j'ai accueilli cette pensée avec indifférence. Tout était à la fois semblable et différent. Là, j'ai reconnu de vue plusieurs personnes ; cette fois encore, la cité était répartie en trois classes : celle des cultivateurs, celle des gardiens et celles des philosophes-rois ; cependant, la concorde était de façade. Alors j'ai pris peur. Le premier songe serait-il donc un vain mensonge, une vaine fantasmagorie ?

En considérant avec plus de soin cet ordre politique, je me suis aperçu que les philosophes-rois, ceux du moins qui sont des aristocrates et des prêtres, s'étaient placés à l'écart des autres citoyens. Seuls instruits dans la philosophie et les mystères sacrés, ils interdisaient aux autres citoyens de philosopher, c'est à dire de méditer sur le sens des textes sacrés.

Et c'est vraiment honteux ; ils s'approprient la liberté de diriger les cérémonies nécessaires pour accueillir les hommes à la face de Dieu, et cette liberté, ils se l'accordent au travers d'un culte, comme si la piété n'était pas suffisante pour consacrer un homme à Dieu. Ainsi, ils deviennent une caste très différente des hommes, refusant même d'engendrer des descendants à qui ils transmettraient, par le sang, la nature de leur âme.

"Dans cette ville il n'y avait plus d'unité, le respect et l'amour d'autrui fut détruit dès que fut détruite l'égalité devant les lois... N'était permise une amitié réelle qu'entre ceux de même caste. En même temps, les nobles étant les seuls à être instruits de philosophie et des choses sacrées par l'étude des mystères, ne se distinguaient pas particulièrement par leur instruction ni leur maîtrise de soi puisqu'ils opprimaient les autres.

En réalité, les philosophes-rois contrôlaient et interdisaient, en brandissant les signes distinctifs du pouvoir, et n'agissaient pas autrement que despotiquement en interdisant les services du culte à la majorité des fidèles. Il était nécessaire que les prêtres utilisent ces nombreuses assemblées pour inciter le peuple à examiner les choses divines, ce qu'elles nous enseignent, les discuter et contester. Et encore bien plus, il était nécessaire que quelques uns de ces prêtres aillent à la rencontre des fidèles porter partout la parole divine.

De plus, j'avais le sentiment que les philosophes-rois commandant aux offices religieux rendaient aussi culte à Bacchus. Beaucoup étaient en effet enivrés, et ils ne cherchaient pas à détourner les fidèles de ces débauches, dont beaucoup s'adonnaient sous l'effet de l'ivresse.

Je pleurai en silence, affligé par le chagrin et mouillai un côté de ma tête.


À mon réveil en me relevant, je songeai à mes descendants. A Théophraste, il sera enjoint d'achever la construction de cette ville et surveiller qu'elle ne devienne pas corrompue. Que ce dernier songe leur soit un conseil sur la conduite à avoir.

Que la moitié de la nourriture rassemblée ainsi que de quoi s'étendre soient distribués à tous les mendiants de la ville.

Que le vin entreposé dans les caves de la cité soit donné à ma très chère petite-fille Poseidonia.

Que les tablettes orientales soit rassemblées, mises et cachées en lieu sûr.
Il ne faut pas que les personnes mal intentionnées puissent jamais le savoir.

J'espère que dans les temps à venir, il sera permis dans la cité achevée de re-dévoiler les mystères de ces tablettes.

Puisse le repas préparé en l'honneur de mon départ vers Dieu être abondant, agréable et qu'il ne soit pas fait de crustacé. J'ai toujours pensé qu'ils sont dégoûtants et démoniaques.
Puisse mon corps être entièrement brûlé sur un bûcher de bois se consumant lentement ...

J'ai passé ma vie entière à conseiller aux hommes de ne pas ....
...
...
En Chalcidie...
Aristote ...


Le d’Assay reposa délicatement la copie et balaya du regard l’auditoire.

" Des avis ? Des questions ? "

Et de penser que ce serait fort dommage qu’il n’y en ait pas.

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Adieu Fab'
Asphodelle
Le Pasteur avait lancé hier au soir qu'il allait faire la lecture du Testament d'Aristote.
Le texte, adopté par l'Eglise de France, allait donc être utilisé pour cette session.

Elle était curieuse de savoir comment la troisième interprétation allait se poser. Rome le disait mal-traduit. L'EAF le prenait tel qu'il était. Qu'en fera la Réforme?

Murée dans ses pensées, elle attendait de voir, bras croisés, visage fermé.

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Astana
    [Avant le culte, sur la route]

Blondeur et Roussâtre, en plein dans une discussion ô combien passionnante.

- « ... Non, Athelstan, je ne mettrais pas de couronne de fleurs sur ma tête pour le mariage. »
- « Eh, quoi ? Ça aurait été raccord avec le thème forestier. Et la toge de Jean Charles. »
- « Johannes. »
- « Hein ? »
- « Son nom. Johannes. Pas Jean Charles. »
- « Ça sonne presque pareil. »


Un peu comme Athelstan rime avec mandale ? Ouais.

Et d'ailleurs, à propos de truc qui sonne : une cloche. Astana laisse échapper une grimace équivoque.
C'est un son qui lui agresse les esgourdes. Synonyme du retour de la basse-engeance papiste en ville.


- « T'as entendu ? Semblerait que nous ayons un nouveau blaireau à virer de chez nous. »

Parce que nous, les huguenots de Toulouse, on est pas aristo-tolérants. D'ailleurs, le borgne a carrément viré le mot « tolérance » de son vocabulaire, c'est dire. On fait pas les choses à moitié dans cette famille. Non. Tellement pas, que la gueule effarée que la danoise tire en voyant l'affreuse acquisition de son cousin, est loin d'être feinte. Je pige pas. Il s'est passé quoi, dans ta tête, pour que tu dépenses de l'argent dans une CLOCHE ?! Oh, wait. Même si tu l'as volée en fait. Pour-quoi-faire ? Faut qu'on t'envoie voir un médecin.

    [Le culte, ou la question qui casse tout]

Dépitée, la d'Assay engrossée accueille la pique lancée à son encontre avec un marmonnement étouffé. Rien d'audible néanmoins. La lippe se scelle après coup. Pour prévenir toute insulte intempestive formulée envers Maleus. Foutue, vile cloche. Rha, ça te les brise hein, Sa Blondeur ? Et pas qu'un peu. Agitée, le carafon en surchauffe, Astana ne prête aucune oreille au début du discours. Non. Tout juste si elle remet les pieds sur terre quand ces paroles sont prononcées :

- « Sain d'esprit, je veux écrire mon testament... »

Il est pas un peu tôt pour ça ? Certes, t'as les quilles qui flanchent et plus qu'un oeil, mais quand même. On va pas t'enterrer tout de suite. Puis t'es pas sain d'esprit. Tu nous a collé une cloche à côté de la porte. Un sourcil se hausse à l'évocation de Séleucus. T'as bu en cachette, ou bien ?! La blonde dévisage son cousin un moment avant de percuter qu'on cause d'Aristote. Et comme il fallait s'y attendre, ça lui fait l'effet d'une douche froide. L'échine se redresse et le sérieux reprend la place qui est sienne sur son front.

La lecture une fois terminée, on la retrouve les lèvres pincées. Sceptique ?


- « Hum. Dommage qu'on ne bénéficie pas du texte dans sa totalité. Personnellement, ça me laisse un sentiment d'inachevé. Bien que sur le fond, je n'y trouve absolument rien à redire. Les paroles d'Aristote ont toujours sonné juste. C'est une critique de Rome et de ses usurpateurs. Pas étonnant, donc, qu'ils le rejettent en bloc. C'était même prévisible. »


Léger sourire.

- « Ce testament est un moyen supplémentaire pour leur taper dessus, si j'puis dire. »


La dextre vient dénouer sa nuque. On reprend son sérieux.

- « Maintenant, j'ai une question de prime importance. »

Hin-hin. Tu sens venir le truc ou pas, cousin ?

- « Depuis quand sommes-nous devenus aussi tape-à-l'oeil que les papistes ? »

Vlan, dans les dents.

- « Appelle-moi conservatrice, ou rabat-joie, ou juste enceinte, mais je ne pense pas qu'une CLOCHE soit nécessaire à notre culte. Ça me refile vaguement l'impression d'être une vache, ou un mouton appelé au pâturage. Comme les papistes en somme. Et je pensais qu'on laissait ça à leur secte désabusée. »

Bonjour la finesse.
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Maleus
" Pour le coup, ne devrions pas dire « tape à l’ouïe » ? "

De marbre, le borgne dévisage sa cousine. Rien d’étonnant à sa réaction, il l’avait même prévue mais il s’était quand même laissé aller à l’achat de cette petite cloche. Pour sûr qu’elle ferait parler plus qu’elle n’allait tinter mais au final quelle importance ?

" Ma chère cousine, je crains hélas qu’il ne s’agisse ni des papistes, ni de conservatisme mais simplement d’un problème d’orgueil, d'égo. Un objet n’a d’importance que ce que l’on veut lui donner, dans le cas de cette cloche il ne faut y voir qu’un aspect pratique. Ces derniers temps, mais tu n’as pas du remarquer puisque tu étais absente, la communauté se fait rare au culte… Peut être est-ce par choix ou bien tout simplement d’oublis ? Ce tintement de cloche n’est point là pour rabattre le troupeau mais pour rappeler qu’à ce moment même se réunissent les fidèles pour partager ensembles et qu’ ils sont donc les bienvenus. Qu’aurais-tu fais si nous avions choisi une ancienne église papiste comme lieu de culte ? Aurais-tu détruit le clocher ? Je suis assez curieux que tu m’apportes des arguments théologiques qui prouvent que l’emploi d’une cloche fait de nous des papistes… Ne sonne-t-on pas les cloches quand un incendie se déclare ? Ne sonne-t-on pas les cloches quand les ennemis s’approchent des remparts ? Les genevois avaient-ils méthodes papistes et tape à l’œil quand ils partageaient cathédrale avec les rares romains de leur secteur ? Je le répète donc, il ne faut y voir qu’aspect pratique et si toi ou d’autres y voyez plus, alors peut être faut-il que vous travaillez sur vous-même, qu’en sais-je... "

Peut être qu’après ça, certains persisteraient à penser que cette cloche était un mal absolu qui défigurait la façade du temple. Soit, ils n’auraient qu’à l’enlever, si possible sans l’abimer à moins de vouloir filer des sous au cyclope.

" Il est clair que même sans ce testament, nous aurions tout de même matière pour critiquer et combattre l’aristotélisme romain. M’est avis que nous devrions considérer ce document comme un petit bonus, ne pas considérer que cela changera la surface du monde. J’ai ouïe dire qu’il y avait d’autres traductions dudit parchemin et il serait plaisant d’arriver à mettre la main sur ces autres versions. Pour le moment nous pouvons déjà nous contenter de cette version que feu le roy Eusaias avait mis à disposition de ses sujets dans une annonce royale. "

Le d’Assay croisa les bras tout en regardant les personnes présentes.

" N’hésitez pas à vous exprimer, nous sommes là pour ça non ? "

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Adieu Fab'
Astana
Tut-tut-tut.

La blonde lève un index frondeur.


- « Attention, non. Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit. Peut-être devrais-tu écouter vraiment.

Parce que justement, si je n'apprécie que peu la présence de cette cloche - ne pouvant pas encadrer le bruit qu'elles font toutes de manière générale -, c'est son emploi qui me hérisse le poil. Pour nous rappeler que nous sommes les bienvenus, tu dis ? Mais justement... n'est-ce pas sous-estimer le reste de nos confrères que de penser qu'ils aient pu oublier une telle chose ? Bien avant que je ne m'absente, le problème de la fréquentation du temple se posait déjà. Et je ne pense vraiment pas que cette cloche soit une solution viable. N'oublions pas non plus que beaucoup des nôtres se trouvent présentement hors de Toulouse. »


Haussement d'épaules. On y peut rien, c'est comme ça.


- « Du reste, je te remercie de foutre les églises et cathédrales sur la table. Mais les rares fois où j'ai foutu les pieds à l'intérieur, ce n'était pas dans l'intention de détruire le clocher. Plutôt dans un élan iconoclaste, à vrai dire. »

Léger sourire à cette évocation, accompagné d'un regard équivoque. Quand est-ce qu'on se fait un raid à Notre-Dame, cousin ?

- « Et note que je n'aurais rien eu contre l'idée d'investir l'un de ces lieux pour s'y réunir. À condition qu'ils soient nettoyés au préalable, quoi. »

La danoise est arrangeante mais pas au point de se coltiner des statues et autres images prétendument saintes toute la journée non plus.

- « Et pour en revenir au sujet initial... vrai qu'il serait plaisant de foutre la main sur les autres traductions. Histoire de comparer. Parfois, rien qu'un détail changé peut s'avérer crucial. Mais en attendant, faisons donc avec celui-ci et acceptons-le comme tel. D'ailleurs, j'y pense... puisque nous en causions il y a peu : ne serais-ce pas une idée de point à aborder au Synode ? Pas nécessairement à la première session néanmoins. »

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Maleus
Maleus haussa les épaules puis s’adressa à sa cousine.

" Eh bien soit, c’est aussi chez vous alors si vous souhaitez vous débarrasser de cette cloche, faites le. Je trouverais bien un autre emploi à cet objet et nous continuerons donc à faire comme d’habitude. "

A dire vrai, le cyclope commençait un peu à fatiguer. Entre ceux qui planquaient, ceux qui lâchaient et ceux qui simplement préféraient rester de leur coté, le borgne commençait à croire qu’après tout, il allait peut être prendre des vacances et les laisser se débrouiller. Le pire c’est que cela ne les dérangerait sans doute pas tant que ça.

" Elan tout à fait légitime cela va de soi… Chapeau aux architectes et aux ouvriers pour leurs création mais ça s’arrête là. Il est d’ailleurs à la fois amusant et désespérant de constater qu’un aristotélicien romain verra le mal dans le saccage d’une statue de saint mais ignorera complètement les blasphèmes de son curé quand celui-ci cite Aristote à la place du Très Haut. Je me demande si ils savent encore en quoi ils croient… Vaste question. "


A part se masturber la cervelle devant des icônes et des reliques et écouter bêtement les enseignements déviants des curetons, avaient-ils oublié qui était le Créateur et qui donc, méritait louanges ?

" Avant de lancer le débat là-dessus ne crois-tu pas qu’il sera justement nécessaire que nous ayons plusieurs traductions ? Et d’ailleurs, si cela reste à peu près pareil que la traduction que nous avons je ne suis pas certain que nous pourrions en discuter longtemps étant donné la clarté du texte… Il y a surement de plus vastes sujets à aborder, m’enfin tu peux proposer à nos coreligionnaires si tu y vois vraiment un intérêt. Je me tâte pour ma part à proposer un débat sur la tolérance… Mais là aussi, peut être pas pour un premier Synode, un sujet tendu comme ça, ça pourrait endommager la " machine ", qu'en penses-tu ? "

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Adieu Fab'
Alienor_de_sabran
Le temple. On l'avait invitée. Mais de crainte de croiser son paternel dans les parages - sait-on jamais - la bien curieuse Sabran avait décidé de jouer les choses incognito, en enveloppant sa petite personne dans une large cape noire, et rabattant le capuchon par dessus sa tête, de telle sorte qu'elle ne pouvait que regarder ses pieds. Pas très pratique pour se déplacer, on en conviendra. Mais par bonheur, elle arriva à l'heure. Et décida de rester sous couverture le temps que l'office soit commencé, sait-on jamais.

C'était marrant, ce truc de réformés. Le curé n'était pas vraiment un curé. C'était Maleus. Il avait pas une tronche de curé. Et il tapait, pas comme ces sucrée. Enfin cela dit, le marquis de Provence ne se gênait pas pour faire la guerre à coup de crosse épiscopale... Bref. Et du coup, elle apprend qu'Astana va se marier. Cool ! Elle s'incrustera.

Et puis on passait aux choses sérieuses. Une lecture. Un texte interdit. Elle en était toute émoustillée, l'Aliénor, c'était quand même une sacrée aventure ! Elle n'imaginait à vrai dire même pas la gueule que tirerait son père. Ou pire, Richelieu. Curieusement, elle écouta le testament d'Aristote avec attention. Pas bête, même si des fois elle se donnait l'air de ne pas être très futée, elle comprit vite qui ce texte critiquait, et pourquoi il avait pu être interdit par l'EAR.

Puis la lecture s'était achevée. Elle attendait la suite. Mais non. Voilà qu'Astana prenait la parole, et faisait des commentaires sur le texte. Choquée, la blonde ouvrait des yeux ronds comme des soucoupes. Genre là, comme ça, devant tout le monde, en pleine messe ?! (Ouais ouais, elle n'avait pas encore bien saisi les subtilités). Et le borgne, pas plus gêné que ça, de lui répondre, et les deux d'engager un petit dialogue en mode pépouze. Perturbée, Fréjus. Et puis tout ça pour une histoire de cloche à la con. M'enfin, du coup, elle se jette à l'eau dès qu'elle trouve l'occasion d'en placer une.


- Comment vous êtes sûrs que c'est pas un texte inventé pour critiquer Rome ? Et puis... Ça veut dire quoi icono...truc ?

Il était marrant, d'ailleurs, ce mot. Y'avait "conneau" dedans.
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Astana
Ainsi donc la blonde prend ses aises, allongeant ses quilles en avant, la dextre sur le ventre arrondi. Passée la gueulante, la détente. C'est bien connu. Ça pourrait presque se transformer en simple discussion familiale, tellement l'assemblée présente semble résolue à la boucler, aujourd'hui.

- « C'était une idée comme ça. Mais j'ai tendance à penser que si nous sommes donc, heu... »

La grisaille se teinte d'une lueur plus ou moins désespérée, l'espace d'une seconde.

- « ... deux, à nous être exprimés et à accepter le texte tel qu'il est, ce n'est peut-être pas le cas de tout le monde. D'où le fait d'en causer, potentiellement, au Synode. Mais pas au premier, non. De toutes façons, il va falloir attendre que les choses se mettent en place. »

Et Astana ne doute pas une seule seconde, non, que ce premier Synode sera un beau bordel. Parce que des réformés massivement regroupés en une ville attirent toujours les emmerdes. Pire encore si c'est tous les trois mois. Sans compter qu'il faudra composer avec les grandes gueules des uns et des autres. Hein, voilà. Ça pose le truc.

- « Au sujet de la tolérance... hm. Ça dépend. Tu tiens à ce que ça tourne à la baston générale, ou pas ? »

Sourire railleur. On va pas lancer de l'huile sur le feu aussi tôt, tu crois pas ?


- « M'est avis que tu devrais laisser ce sujet houleux de cô... »

Le reste de la phrase ne suit pas. La réformée s'est retournée pour aviser la voleuse de collier - made in Maine ! -, un sourcil arqué. Pas tant pour les questions posées. Mais c'est que la danoise est un peu sur le cul de la voir au culte. Genre, genre... t'es vraiment là, Aliénor ? C'est que j'en suis presque émue - c'est la faute des hormones.

Allez savoir si c'est l'instinct maternel qui joue ou pas, toujours est-il qu'elle répond du tac-au-tac, zappant une potentielle intervention de Maleus :


- « Avoir la foi c'est croire, Aliénor. Ce qui implique de ne pas être sceptique sur tout. Qui plus est, nombre d'explorateurs se sont lancés à la recherche de ce testament, certains même vivement encouragés par Rome. Ce n'est qu'après sa découverte et sa traduction qu'ils l'ont rejeté, il me semble. Et les fi... - large grimace, non ce mot ne passera pas -, l'EAF le reconnaît également, tout comme nous. »

Après une pause respiratoire, elle enchaîne.

- « Et l'iconoclasme c'est fait de détruire des symboles, des représentations religieuses. Qu'il s'agisse de statues, d'icônes ou de reliques. La question du motif, c'est encore autre chose. »

Ne nous éternisons pas là-dessus.
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Volkmar
Ce jour ci, pas de question enflammée ni de réflexion quelconque, pour le moustachu.
Faire des mandats, compter, calculer, c'est épuisant.
Il est venu se "requinquer". De là à conclure qu'il pionce... Non quand même pas enfin !
Bon. A moitié. La preuve, il n'accompagne même pas Astana dans sa râlerie, se contentant de hocher la tête.

Il est là seulement pour écouter, et parce qu'il avait envie de venir.
Ce sont déjà deux très bonnes raisons qui se suffisent à elle même, non ?
Maleus.
Pas de réaction de la morveuse, le message devait donc être passé ou du moins, si ce n’était pas le cas, elle ferait suer le monde une autre fois, durant un autre prêche… On ne sait quand. Il hocha ensuite la caboche en direction de sa cousine puis reprit la parole.

" Si vous le voulez bien, avant de mettre un terme à ce culte, prions…

Eternel ! Ta bonté atteint jusqu’aux cieux,
Ta fidélité jusqu’aux nuages.
Ta justice est comme les montagnes de Dieu,
Tes jugements sont comme le grand abîme.
Eternel! Tu soutiens les hommes et tout ce qui vit.
Combien est précieuse ta bonté, ô Dieu !
A l’ombre de tes ailes les enfants humains cherchent un refuge.
Ils se rassasient de l’abondance de ta maison,
Et tu les abreuves au torrent de tes délices.
Car auprès de toi est la source de la vie;
Par ta lumière nous voyons la lumière
. "


Le cyclope patienta, le temps que ses coreligionnaires prient avec lui, à haute voix ou par la pensée (cela importait peu.) puis continua.

" Notre foy nous enseigne que tous les fidèles sont lecteurs… Que tous peuvent prêcher et célébrer le culte bien que les pasteurs soient présents pour cela. Je vous annonce donc que je vais prendre une pause car même ceux qui choisissent cette voie on besoin de repos. N’oubliez pas que ce lieu est à vous… N’oubliez pas que vous pouvez y prêcher aussi, partager la bonne parole avec vos frères et sœurs réformés…

Que Deos nous préserve du mal. "


Et il les salua tous, d’un bref mouvement de caboche avant de récupérer ses documents posés sur le lutrin et les ranger consciencieusement dans sa besace.


[HRP : Lieu en libre rp donc, jusqu’au prochain culte, je ne sais quand si ce n’est un vendredi dans le futur ^^]
Maleus
Le séjour en Béarn avait duré bien trop longtemps à son gout mais il ne regrettait pas pour autant d’avoir escorté sa cousine. N’était-ce pas son rôle en tant que chef de famille que de veiller sur la peau des siens… Oui oui au pluriel vu qu’Astana portait un futur petit d’Assay en son ventre gonflé.

Alors qu’il prenait place sur l’un des rudes bancs du temple, le borgne constata que le bâtiment était dans l’état dans lequel il l’avait laissé lors du dernier culte. Etait-ce donc le destin de ce lieu de culte que d’être sans vie et sans bruit quand le borgne s’absentait ? Devait-il être obligatoirement présent pour que la communauté se réunisse et prenne des initiatives ? C’était une question qui tournait en boucle dans sa caboche sans qu’il ne soit parvenu une seule fois à trouver la réponse.

Les mains jointes, le regard perdu vers un point sans intérêt véritable, le cyclope se mit à prier avec ferveur.

" Ô Créateur, bénis tes enfants qui chaque jours risquent leur vie pour propager Ton amour et Ton message… Trop nombreux sont ceux qui errent sur les mauvais chemins, c’est un combat de tous les instants qui nous oblige parfois à de mauvais actes… Pardonne nous nos péchés Toi qui est tant miséricordieux et si telle est Ta volonté, renforce nos cœurs et nos âmes pour que notre combat contre l’idolâtrie et les hérésies soient victorieuses… Pour le salut des âmes présentes, pour le salut des âmes futures, donne-nous la force... "


Ceci fait, le d’Assay resta là, figé, contemplatif. Profitant du calme pour méditer.

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Adieu Fab'
Estainoise

Cela ne faisait que quelques jours qu'elle était arrivée à Toulouse.
Elle y avait aussitôt pris un appartement,
souhaitant un pied à terre confortable.
Elle prenait le temps de flâner aussi....quand elle daignait quitter ses lectures, puisqu'elle s'était mise en tête de se cultiver....Art de la guerre, choses de l'Etat aussi, n'avaient plus guère de secrets pour elle.
Elle peaufinait ses connaissances en navigation....maintenant.

Elle n'oubliait pas aussi de prier Deos.
En général, elle priait seule, loin des regards.
Non pas qu'elle cachait qu'elle soit réformée, mais à sa connaissance,
il n'existait pas de lieu de rencontre pour partager et la prière et la lecture.

Et pourtant, comprenant sa foi puisqu'elle porte la croix poissonnée, un homme, aristotélicien de Rome en plein questionnement, et prêt à rejoindre la réforme, lui avait indiqué qu'un temple existait à Toulouse.

Elle n'en avait jamais vu de sa vie. Alors, sa quête de ce vendredi était de s'y rendre et de prier.

Peut être y rencontrerait-elle d'autres réformés aussi.

Devant les portes de ce temple qui lui semblent austères, elle hésite un peu, puis finalement elle se décide à en pousser un des battants pour entrer.
Le calme y est présent, il pourrait même y être pesant.
Alors que ses yeux s'habituent à l'obscurité ambiante, elle discerne un homme semblant prier en silence.


Ne voulant pas troubler sa méditation, elle s'agenouille juste là, en retrait, derrière lui, après avoir quitter ses chausses en silence.

Elle commence alors à prier.


" Ô Créateur, protège tes enfants qui chaque jours risquent leur vie en osant simplement affirmer leur foi en toi...
Entends tes enfants qui risquent chaque jours d'être écarter de la vie de la cité parce qu'ils te prient sans se cacher...
Donnent nous la force de savoir écouter et montrer que nous ne sommes pas à idolâtrer ce que les autres appellent le sans nom.
Donnes nous la force d'accepter les différences, ces différences que les papistes ne peuvent supporter.
Trop nombreux sont ceux qui errent sur les mauvais chemins, c’est un combat de tous les instants qui nous oblige parfois à de mauvais actes…
Pardonne nous nos péchés Toi qui est tant miséricordieux
et si telle est Ta volonté, renforce nos cœurs et nos âmes pour que tous les aristotéliciens puissent vivre ensemble....
détachés de l'aveuglement de l'église de Rome,
Pour le salut des âmes présentes, pour le salut des âmes futures, donne-nous la force... "

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Maleus
A chacun sa prière. La réforme était plurielle avec tout ce que cela impliquait, les demandes étaient diverses mais le Très Haut les entendaient toutes.

Le cyclope se leva et brisa le silence ambiant quand son banc grinça. Il se retourna et aperçu Estainoise qu’il salua d’un bref hochement de tête. S’ils devaient engager une conversation, mieux valait attendre que chacun ait terminé sa prière au Créateur.

Il traversa l’allée jusqu’à parvenir au vieux lutrin puis tendit le bras pour se saisir du livre qui gisait encore dessus. Donnant une tape sur la couverture histoire d’en chasser poussière et autres saletés il l'enfourna dans sa besace.

Le d’Assay embrassa du regard l’ensemble de l’édifice et poussa un soupir. Vide, le temple l’était, mais les réunions communautaires n’étaient pas obligatoires. Pourtant, le borgne croyait fortement au coté positif du culte, quand lui et ses frères et sœurs huguenots, priaient, lisaient et débattaient ensembles de divers sujets majoritairement spirituels mais quelques fois temporels.

Peut être allait-il se remettre à prêcher finalement ? Il s’était convaincu qu’une pause était de mise mais en tant que pasteur son devoir était de servir les siens… Il en avait fait une de ses priorités majeures, il devait donc dans un futur point trop lointain, remettre pied à l’étrier.

" Bénissez nous Seigneur. "

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Adieu Fab'
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