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[RP] Temple Réformé Aristotélicien de Toulouse.

Estainoise
Sur l'allée centrale, Esta avait prié avec ferveur et conviction, agenouillée au coté de cette rangée de banc.

Lorsqu'elle en eut terminé, il n'y avait plus que le silence.
Et pourtant elle ne bougea pas encore, elle savourait cette instant de paix, les yeux toujours fermés,
des images du passé qui la hantent un peu moins défilent pourtant encore dans sa tête.


Les guerres successives, ces combats incessants auxquels elle avait participé activement pendant de longues années,
et enfin le suicide en Anjou du coeur navré l'avaient conduites peu à peu à la dépression.
Elle avait bien tenté de se donner quelques buts, mais....

Elle avait fini par se retrancher dans une solitude où seule la prière lui donnait la force d'avoir envie de continuer à vivre,
tout en s'acharnant alors à creuser un trou chaque jour en se demandant si ce n'était pas le sien qu'elle creusait.

Elle revenait de loin finalement et aurait certainement rejoins Deos si quelques hommes n'étaient pas venus s'inquiéter de ce qu'elle devenait.
Ils lui avaient enfin donner envie de sortir de sa torpeur, peu à peu.
Mais Estainoise n'avait plus rien de la guerrière, fière et impassible qu'elle avait pu être.

Fragile, elle l'était, même si elle essayait de n'en faire rien paraitre, sauf quand elle craquait.
Elle avait pourtant repris le chemin de l'errance tout en s'appuyant sur quelques personnes solides qui lui avaient tendu la main contre toute attente.
Elle réapprenait à vivre maintenant.


Elle respira profondément et enfin elle releva le front tout en ouvrant les yeux.

L'homme qui était devant elle de dos tout à l'heure se trouvait maintenant de face au coté d'un lutrin.

C'est à cet instant qu'elle le reconnait.

Maleus...pas difficile en même temps de le reconnaître. Une gueule comme la sienne dans le royaume, y'en avait qu'une.

Elle reprit derrière lui spontanément....


" Bénissez nous Seigneur. "

et elle se lève enfin et se dirige vers le pasteur.

Méfiante, Esta l'était de nature. Elle en éprouvait donc envers cet homme, et ceci depuis la première qu'elle l'avait croisé elle ne sait plus trop où maintenant.
Bourgogne certainement, du temps de la fronde?

Elle n'a pas eu le temps de rechercher vraiment de quand, d'où et de comment elle l'avait connu...qu'elle était déjà à sa hauteur.

Maleus, je vous ai entendu prier et j'ai prié en échos...y'a une bonne acoustique ici...
nos voix portent loin, même murmurées.
Nul doute que le temple aide à ce que Deos qui semble un peu sourd parfois à nos prières, nous entende mieux ici.
Dites moi, je ne savais pas que vous étiez à Toulouse.


Même si cela fait bien longtemps qu'elle l'avait croisé, elle ne doute pas un seul instant qu'il ne puisse la reconnaître,
même si Estainoise n'est plus que l'ombre d'elle même.
Cependant, elle est toujours aussi franche et pose une question importante pour elle.


Puis je vous demander votre avis sur le premier synode des réformés à venir?
Je suis pleine de doutes, toujours et encore.


Alors c'est important pour moi d'avoir de savoir s'il faut s'y rendre.

Elle avait bien d'autres questions encore, mais....il fallait d'abord attendre la réponse du pasteur.
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Maleus
Tout en épaulant sa besace, le borgne se rapprocha de son interlocutrice. Le lieu était grand mais pas au point de devoir s’essouffler en le traversant, aussi il fut en moins de deux à portée de voix et non d’échos, d’Estainoise.

" Le Très Haut n’a pas besoin de ça pour nous entendre vous savez, Il est partout et Il scrute nos cœurs. Mais je dois admettre que le vendredi, quand culte il y a, l’acoustique est plaisante lors de nos prières communes. Quand nous nous réunissons, nous pouvons bien nous ouïr ça c’est certain et tant mieux. "


Le cyclope marqua une pause, son regard se perdant un peu au loin avant de revenir à celle avec qui il discutait.

" Toulouse fut une ville parfaite pour accueillir notre petite communauté réformée. Je n’étais pas sûr de m’y installer mais au final si. Vous ne m’entendrez pas louer les charmes de cette ville ou inviter le monde à s’y installer mais je ne saurais expliquer… Il y a quelque chose ici… Quelque chose de plaisant qui m’engage à y rester. "


Que dire de plus après tout.
Un haussement d’épaule puis un demi-sourire.

" Ce synode est une première. Une occasion rare de réunir toutes les communautés et toutes les mouvances huguenotes pour partager et échanger. Je ne suis pas certain qu’il faille attendre grand-chose de ce premier synode, m’est avis qu’il ne sera que la base, le charpente pour les prochains… Vous doutez et le doute est humain, celui qui ne doute pas ne se pose hélas pas assez de questions, je ne sais si sans questions, on peut avancer correctement. Nous verrons bien ce que donnera cet évènement, l’avenir nous donnera les réponses… Néanmoins réjouissons nous d’un tel rassemblement, d’une possible future unité et de ce que cela impliquera par la suite. Un bloc solide qui fera face à Rome, moins de facilité pour eux de nous pourchasser et nous maltraiter, plus de facilité pour nous d’inviter les gens à cheminer dans la vraie foy aristotélicienne. C’est notre devoir à tous de nous y rendre afin de bâtir quelque chose, quelque chose de solide et de grand je l’espère… Puisse Deos appuyer notre démarche d'union. "

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Adieu Fab'
Umbrella
Parfois on se retrouve là où on souhaitait être.
Quelque fois, c'est encore ça, mais les regrets viennent se mêler à la décision première. C'est ce qui arrive à Umb en ce jour lorsqu'elle réalise que sa curiosité n'aurait pas dû être.


Toulouse, telle qu'on lui a décrite comble ses désirs. Mais une chose l'intrigue, ce temple.
Ce temple évoqué par beaucoup, ce temple où "exerce" Maleus, l'homme qui lui a offert un toit pour sa première nuit et les suivantes.

Croyante l'est elle ? Sans aucune doute.
Ignorante ? Aussi, assurément. Et lorsqu'Umb ignore, Umb souhaite apprendre, découvrir et pour contenter ce besoin, cette soif de connaissances, il n'y a pas de solutions meilleures que l'écoute et l'observation.

Enthousiaste, la rouquine eut vite fait de comprendre que c'est principalement ici que le savoir recherché lui viendrait.
Une fois devant les portes de l'édifice, la discrétion est de mise et c'est le plus délicatement possible que la bretonne pousse cet obstacle de bois qui l'exclue encore de l'intérieur, qui une fois atteint l'englobe de son obscurité.

Quelques pas sont faits, procession muette d'une étrangère en terres inconnues. Arrêt net. Un échange a lieu devant ses yeux glaz, et bêtement... Pour ne pas déranger, la silhouette chute. Les genoux percutent le sol, et le ventre se plie, le dos se courbe.

Prière pour ne pas être remarquée.

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Estainoise


Il était serein, sa voix grave, mélodieuse.Plutôt douce.

Il se tenait tout prêt maintenant, à sa hauteur et elle mesurait combien il était imposant.
Elle avait relevé légèrement la tête pour ne pas quitter des yeux ce visage qu'elle voyait pour la première fois de si prêt.
Son regard avait glissé sur les traits marqués de l'homme aux multiples facettes,
pour enfin s’attarder sur cet oeil unique qui maintenant regardait droit devant lui, embrassant cet espace qui les abritait.

Oui, elle pouvait imaginer combien l'union des voix dans une prière commune pouvait donner force à une communauté encore marginalisée.
Et elle se détache de ce visage d'un mouvement de tête comme pour l'accompagner dans ses visions.

Elle goûte cet instant, elle respire profondément, écoute assurément, une douce vague de chaleur l’enveloppe.

A Toulouse, il semblait bien que les réformés étaient acceptés et qu’ils pouvaient vivre comme les autres. L’existence de ce temple en attestait,
tout comme les propos du pasteur.

En quelques phrases, il lui avait donné les réponses qu'elle souhaitait lui entendre dire, simplement.


Cet homme la surprenait.
Elle comprenait surtout qu'elle ne le connaissait pas.
Ces brèves rencontres espacées et éphémères qui avaient été les leurs, souvent à la croisée des chemins,
toujours dans une taverne qui ne tardait pas à se remplir et où ils s'y tiennent attablés, un godet à la main...enfin surtout elle....
n' avaient fait que lui donner une idée fausse de ce que cet homme pouvait être.

C'était un tout autre homme qu'elle avait devant elle.
Esta baissait la garde. Elle comprenait ses erreurs, et elle réalisait que leur opposition était un non sens.

Dans le fond, ils n'étaient pas si éloignés que cela, sauf que lui avait su trouver son chemin visiblement,
alors qu’elle, elle n’avait su que s’isoler des autres, s'égarer un peu plus et sans s’en rendre compte, elle s’était aussi éloignée de Déos.

Pourquoi douter de l'importance de ce synode? Là encore, Maléus allait à l'essentiel et Esta en était à se demander pourquoi elle doutait.
L'évidence était là.Il lui fallait se rendre à ce rassemblement.

La porte du temple grinça doucement pendant qu'Esta écoutait encore le pasteur. Elle ne se détourna pas pour autant.
Ici était un lieu ouvert où quiconque pouvait entrer et sortir. Elle n'allait pas faire sa curieuse aussi.


Maléus, vous avez su me répondre bien au-delà de ce que j'escomptais.
J'avais d'autres questions, mais à cet instant précis, elles me paraissent bien dérisoires.


Estainoise n'est jamais bien loquace et souvent bien incapable d'exprimer ce qui la touche. Alors elle se contente de dire....

Merci à vous.

Mais comme cela ne lui suffit pas, elle finit par lâcher, légèrement embarrassée.

Je vous vois sous un nouveau jour.

Et comme elle trouve déjà qu'elle s'est bien trop laissée aller, elle se reprend en affirmant aussitôt d'un ton se voulant assuré.

Je vais me rendre à ce premier synode. C'est important pour la réforme et pour moi ma foi!

Elle se retourne alors comme pour l'accompagner à quitter les lieux, sans pour autant lui prendre le bras, faut pas exagérer aussi.
Une jeune femme à la tignasse flamboyante se tient là, en prière.
Alors elle se penche vers lui et lui glisse à l'oreille...


Je vous laisse, je crois que vous n'en avez pas fini par ici.

Puis, d'un pas souple, elle sort apaisée en saluant la jeune femme au passage.
Maleus.
" Allez en paix Estainoise et que Deos vous garde. "

Le borgne la regarda sortir du temple, un peu étonné d’avoir pu discuter sereinement avec elle alors que leurs précédentes rencontres n’étaient qu’oppositions farouches. Ils auraient de toute manière l’occasion de confronter leurs opinions durant le synode avec leurs autres coreligionnaires cela va de soi.

Il arrivait aussi au pasteur d’être assailli de questions et par moment le doute lui rongeait l’esprit et le palpitant mais il n’aimait pas le montrer. N’était-ce pas commun à toute l’humanité ? Avoir la foy impliquait de ne pas flancher, de faire face, de souffrir parfois et pourtant de garder une confiance quasi sans failles. Pas simple donc.

Son regard se posa sur la rouquine agenouillée. Ce n’était pas vraiment dans l’habitude des réformés du coin de s’installer ainsi et de ce fait, pour sûr, elle ne passait absolument pas inaperçue. Une lueur d’amusement dans son regard, il marcha dans sa direction et s’arrêta à quelques mètres d’elle.

" Les tables prient, voila une nouvelle qu’il faudra propager à travers le monde. "


Et de regarder vers la sortie tout en continuant à lui parler.

" Avez-vous besoin de quelque chose ou bien dois-je vous laisser à votre recueillement ? "
Teah
Un dernier tour de la ville avant de prendre la route, ville qu’au final elle n’aura pas beaucoup connue. Curieuse et intriguée c’est presque timidement pour une fois que la brunette passe la porte du temple qui lui fait face. Elle trouve étrange cette gravure de poisson à l’entrée, mais il est vrai qu’elle n’entend rien à la religion, quelle qu’elle soit, sauf que sa curiosité n’a pas de limite.

Peu de monde heureusement à l’intérieur, elle se faufile le plus discrètement possible, ses yeux parcourant ce lieu inconnu. Elle avait déjà vu des églises lors de son voyage, mais rien qui ne ressemblait à l’endroit où elle se trouvait. Cela ressemblait presque à une bibliothèque, et aucun décor ne laissait prévoir à quoi ce lieu pouvait être consacré.

Elle s’approche de l’étagère ou s’empilent des livres dont les titres ne lui parlent aucunement, en silence pour ne pas déranger les personnes présentes. La singularité des lieux l’attire, il faudra qu’elle en parle à sa sœur, peut-être celle-ci pourra lui en dire plus sur cet étrange culte.

Soupirant doucement, elle se rend compte que jamais encore elle ne s’était posée autant de questions qu’en ce moment. Eyline a raison, il est temps qu’elles prennent leurs vies en main. Elle tend la main pour s’emparer de l’un des ouvrages, mais arrête son geste, gênée.. après tout elle n’a peut-être même pas le droit d’être là, alors encore moins de mettre son nez là où il ne le faut pas, encore une fois.
--Umbrella


"Bravo Umb. Te voilà digne des meilleurs infiltrés."
Il fallait avouer que l'improvisation n'était pas son truc, et quand la honte et la panique vous forcent à vous bouger le train pour trouver quelque chose à faire pour paraitre moins ridicule et bien c'est encore pire.

C'est donc dans la presque position foetale, que la rouquine se fait capter. Doit-elle bouger ? Non. Les genoux restent au sol, la croupe immobile elle ne se lève donc pas. Seule sa tête se penche lentement en arrière, afin de pouvoir relever le visage vers son interlocuteur. Quelle veine, c'est à lui qu'elle venait parler à l'origine, par contre vu la situation désormais, il était inutile de lui demander ce qu'elle désirait à la base évoquer en sa compagnie.


Euh.. Non mais je ne me recueille pas.

Qu'est ce que tu fais alors ?

Je...

Improvisation. Mauvaise fatalement, puisqu'elle panique à nouveau.

J'ai tombé mes osselets.

"Mon dieu. C'est pire que tout, valait mieux causer de la prière c'était cohérent ça au moins."
Les doigts agiles de la jeune femme s'agitent, et commencent donc à tâter le sol. Action de fausse recherche enclenchée, le nez toujours relevé vers Maleus.


Mais.. ce n'est pas grave.
Je.. je vais les retrouver plus tard.


"Maintenant, pose ta question, peut être qu'ainsi il oubliera les bêtises que tu viens de raconter."

C'est bon, la silhouette se détend, et se relève faisant alors totalement face au borgne.

Je voulais vous demander si vous pouviez me prêter un exemplaire qui regroupe tout ce qu'il y a a savoir sur la réforme.

Le livre des vertus, et tout le reste quoi.

Maleus
Pas mal de temps s’était écoulé depuis que le borgne avait quitté Toulouse pour se rendre au synode des réformés. Pour sûr qu’il ne regrettait absolument pas le temps que ça lui avait pris et l’éloignement que cela avait entrainé car maintenant qu’il était revenu, il avait encore bien plus fiance qu’avant en la justesse de sa cause et l'avenir en toulousain.

Il fit quelques pas dans la bâtisse, aussi sobre qu’il l’avait laissé, et constata non sans un certain agacement, la poussière qui s’y était accumulée.

Le temple n’avait pas du être très férocement fréquenté durant son absence… Le pasteur ne pouvait pas blâmer ses coreligionnaires restés en toulousain de ne pas y avoir mis les pieds mais peut être avait-il quand même au fond de son cœur gardé l’espoir quand son absence, ses frères et sœurs se seraient occupés eux-mêmes de l’office et célébrés ensembles leur amour pour Deos.

Il poussa un long soupir qui eut pour effet de faire voler un bon nuage de poussière sur l’un des bancs et éternua.

" Kaoc’h !...* "


******************

Quelques minutes plus tard, après avoir déposé sa besace et accroché son mantel, le vieux grincheux armé d’un balais, s’acharnait à redonner un peu de propreté à l’édifice… A défaut d’un décor chargé comme celui des églises papistes, l’austérité du temple n’empêchait en rien d’y souhaiter le maximum de propreté.

On n’était pas au Blaireau Vérolé quoi.

Tout en marmonnant quelques prières et quelques psaumes chantés, le pasteur s’était mis à la tache… Et qu’elle tache vue la surface à dépoussiérer…


* Merde.
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Adieu Fab'
Maleus
[Vendredi 30 Mai 1462]

Depuis son retour du synode, mis à part le grand ménage dans le temple, le borgne était tout à fait désoccupé. Il errait en sa demeure ou dans les rues de Toulouse sans but précis et ne croisait quasi pas d’habitants. Il avait beau se dire que ce n’était pas forcement mieux dans les autres villes et patelins du royaume de France, cela l’agaçait quand même un peu.

Puis arriva le premier vendredi après son retour, le jour des humbles comme aimaient à l’appeler les membres de la communauté réformée.

Saisissant l’occasion pour s’occuper, le borgne en profita donc pour célébrer le culte comme il en avait l’habitude quand il était présent.

Plus de cloche donc, puisque cette initiative avait fortement déplu à ses frères et sœurs dans la foy. Viendrait qui viendrait, il fallait croiser les doigts pour que le bouche à oreille fasse son travail.

Posté derrière son vieux lutrin, il feuilletait le livre des vertus le temps de marquer quelques pages aux extraits qui pourraient lui servir, il balaya du regard la sobre salle.

" Mes chers frères et sœurs dans la foy, soyez les bienvenus. "

Banalité sans nul doute mais toujours de mise selon le cyclope qui considérait qu’il était important de rappeler à tous que ces lieux étaient toujours ouverts.

" Avant de commencer, j’aimerais vous parler du synode qui s’est tenu en Languedoc et plus exactement à Nîmes. Vous n’ignorez pas qu’il devait de base se dérouler en la ville d’Arles, en Provence, mais les évènements nous poussèrent hélas à changer d’endroit. Certains d’entre nous s’en sont d’ailleurs offusqués, mais cet évènement ne devait pas être taché de sang, la paix et le dialogue devaient être l’ossature du synode quoi qu’il pu en couter. "

Hochement de caboche, il continua.

" Je dois dire, et là je ne parle qu’en mon nom, que cet évènement fut encourageant pour l’avenir. Chers frères et sœurs de cette belle diaspora, nous ne sommes pas aussi seuls que nous pouvons le croire et l’unité est à portée de main. Je ne parle pas d’uniformisation de la foy rassurez vous, réforme est plurielle et le restera mais il s’avère que le dialogue est possible et même faisable. Pendant longtemps, nos adversaires comme nous-mêmes ne portions pas foy en l’unité et le rapprochement entre les diverses confessions aristotéliciennes réformées, nous pensions que de tout temps il ne s’agirait que de petites communautés isolées les une des autres, sans volonté de rapprochement. Ce synode fut la preuve qu’il pouvait ne plus en être ainsi, que même si nous ne partagions pas tous la même façon de pratiquer notre foy au sein de notre grande famille éparpillée qu’est la réforme, nous pouvions communiquer, nous unir, faire bloc. Remercions notre frère helvète, le sieur Waldemar pour cette initiative qui fut fort plaisante."

Le pasteur leva une paluche, comme si ce geste allait lui permettre de mieux se faire entendre.

" Nous sommes entré dans une nouvelle ère pour notre parti. Jadis nous n’usions que de l’épée, nous n’avions que les combats et la guerre pour nous faire entendre et pour faire avancer notre cause. Aujourd’hui le verbe est et doit être notre arme principale, c’est ainsi que nous atteindrons la tête et le cœur de ceux qui errent hors de la vraie foy. C’est ainsi que nous parviendront le mieux à vaincre. Mais ne nous leurrons pas, l’épée reste à nos cotés, simple outil de défense, de sûreté. "


Un soupir, un haussement d’épaules.

" Quelqu’un veut-il s’exprimer sur ce sujet ? "

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Adieu Fab'
Umbrella
Elle aimerait bien, mais elle ne sait pas quoi dire.
C'est qu'elle en a des questions oui mais jamais au bon moment, jamais lorsqu'il faut se lancer et échanger.
C'est toujours lorsqu'elle se sent véritablement à l'aise et généralement dans un endroit calme, ou l'étroitesse des lieux ouvre justement celle de l'esprit, qu'elle ose. Qu'elle cause. Parfois même un peu trop et avec un enthousiasme non dissimulé mais en ce vendredi.
Rien.
Pourtant, converser avec Maleus elle commence à en prendre l'habitude, alors en présence de deux ou trois personnes de plus, rien de bien destabilisant, mais non. Rien ne sort.
Ca chauffe dans la caboche pourtant, mais les lèvres font silence. Peut être que quelqu'un d'autre prendra la parole.

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Maleus
" Hm. "

Silence donc. Le sujet sélectionné par le borgne venait de faire un flop, pas de réactions. Du moins pas de réaction humaine car dans la bâtisse une mouche tournait et virevoltait tout en bourdonnant son opinion.

On ne l’entendait hélas que trop bien et le pasteur poussa un soupir tout en suivant l’itinéraire sans cohérence de la bestiole jusqu’à ce qu’elle finisse par se poser sur le rebord du lutrin.

" Excusez moi un instant. "


Eh puis d’ailleurs pourquoi il s’excusait ? Ce n’était pas lui qui avait instauré le silence dans le temple, il avait invité ses frères et sœurs à s’exprimer et n’avait ouïe que du vent… Bande de muets va.

Tout en évitant de faire des gestes brusques, le d’Assay attrapa son petit exemplaire de la Conduite et attendit religieusement (ouais ouais) le bon moment avant d’abattre le livre sur la mouche en stationnement. Satisfait, il gratta du doigt la couverture du bouquin pour en retirer les restes de la pauvre victime écrabouillée et porta de nouveau son attention aux gens présents.

" Hm, oui donc. Point d’interventions, nous pouvons donc continuer et j’ai sélectionné pour vous le chapitre VI de la Vita de Christos, " Les premiers disciples ". "

Une pensée au Très Haut. Oui il avait tué gratuitement cette mouche, il avait souhaité la mort de cette pauvre petite créature vivante qui selon lui nuisait au calme et à la tranquillité du culte. " Pardonnez-moi Deos mais de toute manière vous l’auriez entendue bourdonner ainsi, une vraie papiste ! " pensa-t-il.

Le cyclope se promit de laisser plus de chance si une autre venait à s’aventurer dans le Temple… Une petite chance.

Maleus commença sa lecture.



Citation:
En ces temps là, la société était en crise. Plusieurs cultes païens existaient. Aussi, certains hommes, avaient oublié les préceptes d'Aristote et adoraient de fausses idoles. D'autres, regroupés en une Eglise puissante, se réclamaient de la pensée d'Aristote mais avaient détourné son message ou le comprenaient mal. Heureusement, il existait encore des gens qui vivaient assez justement dans la vertu telle qu'elle fut enseignée par notre premier prophète.

Il faut savoir, mes enfants, que ni l'Eglise puissante dont je vous ai parlé, ni l'adoration des idoles, ne répondaient plus à la soif de divin de la multitude. Ainsi, les habitants du pays de Judée vivaient dans un état de péché permanent et détournaient de plus en plus leurs regards de la transcendance et du Très-Haut.

Il existait bien quelques personnes qui essayaient de rassembler les hommes de bonne volonté, mais la plupart se vautraient dans le stupre et la fornication. Cette vie de plaisir venait s’ajouter à la préférence des gens pour l’individualisme plutôt que pour la communion et la communication. Beaucoup d’âmes égarées voulaient se tourner vers leur guide spirituel, le grand prêtre du pays, le chef de tous les prêtres, mais celui-ci leur opposait un silence total.

C’était un homme avare de mots, qui répondait à chaque question, laconique:
"N’ayez pas peur, ouvrez vos bras à Aristote."

Christos, après son épreuve dans le désert, était redescendu dans la civilisation, et prêchait la bonne nouvelle et le message d’Aristote sur les places des villages. Il disait:

"Repentez-vous ! Confessez-vous de vos pêchés, car le Très Haut n’aime pas voir le vice envahir la cité des Hommes."

Plusieurs personnes écoutaient son discours. Deux d’entre eux, un artisan et son apprenti, furent frappés par la justesse de ses mots. Il s’agissait de Titus … et de votre serviteur, Samoht.

Nous nous approchâmes de Christos, accompagnés bientôt par notre ami Paulos, un paysan. J’étais le plus jeune, je n'étais encore qu'un enfant, mais c’est moi qui prit la parole :

"Maître, tes paroles sont si justes, enseigne-nous le message d’Aristote !"

Alors, Christos, touché par mon innocence juvénile, nous répondit :
"Alors suivez-moi. Vos métiers, vos biens, vos outils pourront attendre que vous terminiez votre mission. Car pour l'heure, je vais vous faire bâtir, en l'Eglise, le plus bel instrument de paix. Sachez le, je vous enseignerai la sagesse d’Aristote et le message de Dieu, mais vous devrez apprendre l'altruisme et l'abnégation."

Nous nous mîmes tous en route en direction de la grande basilique. Celle dans laquelle résidait le chef de tous les prêtres. L’homme dormait d’un sommeil profond devant une assemblée ébahie qui guettait le moindre mouvement de paupière ou de narine, attendant la cérémonie de son petit lever.

Christos, accompagné de ses trois compagnons, entra dans la salle et déclara:
"Toi, homme de peu de foi, qu’attends-tu pour t’occuper des aspirations des croyants ? Que ne réponds-tu pas à leurs angoisses ? "

Christos se tourna vers nous, et dit :
"Sachez-le : Cet homme représente le vice infiltré en plein cœur du temple de Dieu. Il est à votre image, mes amis, qui dans vos cœurs de créatures de Dieu, connaissez aussi tous le péché. Voyez-vous, celui qui ne bouge pas le petit doigt, celui-là ne mérite pas d’être roi. Et toi, roi des croyants, que fais-tu ? Ne vois-tu pas ton Eglise qui s’effondre ? N’entends-tu pas les cris des âmes, qui, hors de ton palais, s’époumonent à t’appeler à l’aide ?"

Réveillé par la voix de Christos, le grand prêtre, avare de mots, mais qui ne les mâchait pas, se leva, et dit :

"Mais pour qui il se prend ce mec ? Non mais si t’es pas content tu te casses, mon grand ! Faudrait voir à pas commencer à trop me casser mes saintes burnes !"

A ces mots, Christos se retourna vers ses disciples, et leur dit :

"En vérité, je vous le dis: il vaut mieux entendre ça que d’être sourd ! Cet homme tombe dans les excès dénoncés par Aristote, il reste silencieux la plupart du temps, et quand il se réveille, c’est pour trop parler. Il ne connaît pas la vertu de tempérance, ni le principe du juste milieu."



Ayant terminé, il referma le livre et regarda les personnes présentes.

" Mes amis, vous en conviendrez, la ressemblance entre cette " Eglise puissante " et celle de Rome est plus que flagrante. Qu’est-ce qu’une église ? Je sais que certains de nos coreligionnaires grognent ou bien grincent des dents dès qu’ils entendent ce mot. La grande question est de savoir si cela est légitime ou non, si le sens du mot doit amener au rejet.

Qu’est-ce que l’église donc ? L’église c’est nous. Vous, moi et tous ceux qui croient, prient et vénèrent le Très Haut. Ceux qui enseignent et partagent, ceux qui propagent la foy par amour et amitié. En chaque homme est l’église, chaque communautés sans distinctions aucunes représentent ce mot. Il ne s’agit pas d’une puissante institution ni d’une bâtisse mais avant tout de la communauté des croyants.
Ce mot ne doit pas être tabou, ce mot n’a rien de mauvais. L’importance est dans le sens qu’on en tire. L’église représente l’amitié, l’unité et le partage entre les fidèles. L’église est l’écho de notre amour pour Deos. Elle est l’assemblée des croyants, loin des hiérarchies et dogmes prônées par les papistes. Elle est universelle et charme par son honnêteté et sa sobriété, vouée à rendre au Très Haut l’amour qu’Il nous porte."


Le borgne fit une pause, virant d’une pichenette l’aile de la défunte mouche qui collait à la couverture des versets d’Averroès.

" Et vous, quelle est votre définition ? Que ressentent vos cœurs et vos âmes sur ce sujet ? "

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Adieu Fab'
Estainoise

Bien qu'elle n'était pas encore habituée à partager la prière, encore plus en un lieu ouvert mais couvert comme ce temple unique,
elle avait ressenti le besoin de revenir ici puisqu'elle était de retour à Toulouse pour quelques jours.

Elle était entrée sans faire de bruit alors que Maléus était en train de parler du synode qui venait de se dérouler à Nimes.
Elle aussi y avait assisté et elle y avait même perdu l'occasion de se taire.
Mais là, elle n'avait rien à ajouter...quoique.

Ses poulaines glissent sur le sol, elle s'installe encore en silence.
Elle ne perd pas une miette des paroles de Maléus alors qu'il donne sa définition de l'église.
Pour finir, ce dernier demande encore aux quelques fidèles présents ce qu'ils en pensent.

Alors elle se redresse un peu.


Bonjour à tous.

Elle se racle la gorge pour éclaircir sa voix.

Pour moi aussi, l'Eglise exprime l'idée d'un rassemblement, de l'existence d'une communauté de fidèles partageant la même foi,
unissant ses prières. Et c'est aussi la possibilité de partager ses inquiétudes et ses questionnements.
La solitude, bien que salvatrice par moment, ne nous permet pas toujours d'avancer.


Elle ne dit rien de bien différent à ce qu'elle croit avoir compris des propos de Maleus finalement.
Peut être que là aussi, elle a perdu une occasion de se taire.


Ce qui me gêne dans ce mot...Eglise, c'est l'utilisation que peuvent en faire les hommes, papistes ou autres d'ailleurs.
Car, dès lors que des humains se rassemblent,
il est plus que probable qu'ils se laissent entraîner par celui ou ceux qui sauront prendre l'ascendant sur les autres
et faire en sorte que leurs avis deviennent la pensée unique alors qu'il n'y a d'unique que Deos.


Les hommes, quand ils se rassemblent, ne peuvent pas s'empêcher de construire, ils éprouvent trop souvent le besoin de baliser, d'organiser,
de hiérarchiser la communauté, ce qui est logique quand il s'agit de vivre et travailler ensemble dans un même village, ou duché....
Mais pour ce qui est de la foi, il y a un grand risque de voir s'éloigner le pourquoi d'être ensemble, c'est à dire prier le très haut.

Il y a grand risque de ne plus laisser la place à la discussion, à la critique et finalement d'exclure celui qui exprimerait une pensée différente.

Alors qu'église est rassemblement, ça risque de conduire à l'exclusion comme savent si bien le faire les papistes.

Et ça, ça ne me plait pas.


Esta a les mains moites....elle se les essuie en les frottant sur ses braies.

J'suis pas certaine de bien me faire comprendre. Mais ce qui m'inquiète, c'est de voir fleurir des églises de toute part qui,
au lieu de se rassembler et prier Deos, finiraient par se combattre et se détruire.

Pour en revenir au synode de la réforme qui a eu lieu à Nimes, je partage votre enthousiasme, mais mon enthousiasme reste limité.
Même si ce rassemblement n'est pas un échec, je pensais qu'il y aurait bien plus de personnes présentes,
bien plus de réformés venant des quatre points cardinaux, bien plus de réformés se sentant concernés et exprimant notre plurialité. Je suis un peu déçue et
l'absence de beaucoup des nôtres exprime peut être tout simplement leur désaccord avec notre volonté de pacifisme, d'ouverture, même envers les aristotéliciens romains.

Voilà...mes propos sont bien confus et j'me rend bien compte qu'ils peuvent paraître aussi contradictoires....mais bon....
.
Waldemar
Waldemar était cloué au lit depuis quelques jours, il était vraisemblablement malade et ne pouvait plus décoller, il devait pourtant se rendre au culte réformé, ce qu'il fit une fois que sa santé le lui permit.

Les débats avaient déjà été lancés et le Valaisan arriva à temps pour écouter Maleus et Estainoise, il répondit à son tour.


- L'Eglise doit être au service des fidèles et non pas l'inverse. Je considère que tous mouvements humains nécessitent une forme d'organisation, la Réforme ne doit pas faire exception. Alors pourquoi pas employer le terme d'Eglise mais il ne faut bien sûr pas sombrer dans la dépravation comme l'a fait Rome. A mon sens il faut que les pasteurs ou n'importe quels logisticiens de l'Ecclesia soient élus par la base que constitue les réformés, les fidèles, et non pas qu'ils soient purement nommés par une autorité a priori supérieure. Déos nous a donné l'illumination et la faculté de penser, nous sommes des choses qui pensent mais il s'agit désormais de "bien penser" et de ne plus vivre en une diaspora disparate.

Personnellement je m'attendais à un faible succès du Synode des réformés et celui de Nîmes m'a prouvé le contraire, je suis donc plutôt satisfait quant à son dénouement.

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Veralucie
Après sa rencontre en taverne et sa discussion avec Maleus, Véra avait envie d'en savoir plus sur cette église réformée. C'est tout naturellement qu'elle chercha l'endroit dont il lui avait parlé. Elle suivit ses indications et fut certaine d'être au bon endroit reconnaissant l'ichtus qui en ornait la façade.
Elle entra discrètement alors que Maleus lisait un passage du livre des vertus appuyé sur un lutrin. En cela, la jeune candide ne vit aucune différence avec les pratiques des différents curés qu'elle avait pu rencontrer.

Elle s'installa en retrait de la communauté présente et qu'elle ne reconnaissait pas encore comme ses frères et soeurs, même si Maleus lui avait affirmé qu'ils étaient aristotéliciens avant tout.
Elle savait aussi que les réformés étaient souvent de par le royaume soit interdits, soit craints, rarement tolérés.
De là où elle était, elle entendait parfaitement bien sans qu'on put trop la remarquer.

Mais Véra était curieuse de tout et préférait par dessus tous se faire sa propre opinion plutôt que de se ranger confortablement derrière une majorité docile.

Les paroles qui suivirent la lecture du livre sacré, l'intervention de la jeune Dame, la réponse d'un sieur qui avait l'air respectable, l'interpellèrent plus profondément.
Seule dans son coin, elle opinait de la tête, partageait leurs réactions et se reconnaissait en eux. Il lui semblait que toutes les questions qu'elle se posait depuis toute jeune enfant élevée chez les nonnes, toutes ces interrogations qu'elle croyait blasphématoires, trouvaient ici leur réponse. Soulagée, elle l'était de s'apercevoir qu'elle n'était pas la seule à remettre en question la hiérarchie qu'on lui avait imposée, depuis la nonnette chargée de l'endoctriner, en passant par la mère supérieure chargée de la mater, poursuivant sur le curé qui la toisait de haut, jugeant que sa révérence du haut de ses 8 ans n'était pas assez humble.

Tout autre qu'elle aurait fait un rejet en bloc de la religion, mais Véra avait la foi, celle la même qui lui venait de ses tripes et de son coeur. Les idées émises ici rejoignaient les siennes.

Timidement et parce que Maleus leur demandait leur avis, craignant de dire une bêtise, Véra sortit de l'ombre dans laquelle elle s'était volontairement abritée en se levant lentement. Le revers de ses doigts sur les lèvres et elle se râcla la gorge discrètement et se présenta
.

Bonjour, je m'appelle Véra. Pour moi l’Eglise n’est pas un bâtiment ou une dénomination. C'est tous ceux qui ont mis leur foi en Aristote pour leur salut. Ce sont des membres des différentes religions, qui nomment Deos de différentes façon, qui le prient des différentes façons, qui le vénèrent de différentes façons, mais qui tous ont le même amour, le même espoir d'une vie meilleur, la même envie de lui rendre la même dévotion.
Il peut y avoir des guides et nous en avons besoin, mais ce qui m'a toujours dérangée c'est l'attitude de certains "guides" à nous regarder de haut, comme Deos ne le ferait pas.


Puis elle se rendit compte qu'elle parlait sans avoir planifier ce qu'elle voulait dire, les paroles sortant dans l'ordre où elles arrivaient et qu'elles devaient s'en trouver sans queue ni tête. Un peu gênée, elle repassa de la lumière à l'ombre qu'elle affectionnait.
Maleus
Des réactions, enfin ! Le borgne écouta ses coreligionnaires et salua d’un sourire la demoiselle qui l’avait interrogé sur la réforme il y a encore peu. Pour sûr qu’il n’avait pas lancé le sujet de l’église pour rien, il était tout à fait d’actualité quand on voyait l’opposition actuelle entre les mouvances de la réforme.

Passant les réactions tardives sur le synode (ils auraient de toute manière loisir d’en reparler hors culte) il s’adressa tout d’abord à Estainoise et Waldemar.

" L’église est la communauté des fidèles. L’organisation n’amène pas forcement à la hiérarchisation tant que les décisions restent collégiales. Comme l’a dit le sieur Waldemar, il en est ainsi des pasteurs qui sont élus par leurs frères et sœurs pour s’occuper du culte et autres points touchant à la communauté. Je fus nommé par mes frères et sœurs réformés de Montauban, rien n’exclue qu’un jour notre communauté toulousaine nomme parmi une personne motivée pour accéder elle aussi à la fonction de pasteur et ainsi de suite.

Malgré les boutons que cela peut donner à certains de nos coreligionnaires et bien que certains des réformés toulousains aiment vivre leur foy individuellement, nous avons bâti ici notre église, et chacun de nous la représente. Nous sommes une union de croyants, une union d’âme, part nos prières communes ou solitaires nous faisons vivre notre église et notre foy. Dans un effort commun nous bâtissons.

Vos inquiétudes ne sont pas infondées Estainoise, mais il s’agit des travers de l’humanité, au-delà même de toutes questions spirituelles, l’homme s’opposera toujours à l’homme. Ainsi est le monde et ceux qui le peuple. Etant donné que l’une des bases de notre foy est de considérer que nous sommes tous égaux devant Deos ainsi que le fait que nous partageons nos points de vue et débattons comme le faisait Aristote en son temps, ne peuvent pas nous amener à exclure autrui. Seul le Très Haut connait la vérité, nous ne sommes amenés qu’à nous questionner et opposer nos idées, trouver accord ou non sur certains sujets et au final nous réunir quoi qu’il arrive dans notre amour pour Lui.

Quoi qu’il en soit, et il s’agit de mon avis cela va de soi, mon opinion est que le conflit n’est pas une mauvaise chose. Mais il faut enseigner à nos frères, nos voisins, nos amis que pour ce qui touche à la foy, notre arme principale est le verbe. Le verbe ne tue pas, il touche ou il ne touche pas le cœur d’autrui et au final Deos jugera qui avait tort ou non le moment venu. "


Puis il posa son unique mirette sur Véra.

"Tout d'abord, soyez la bienvenue en ces lieux... Si nous sommes d’accord sur le fait que le mot église prend tout son sens dans l’union des fidèles dans la foy. J’aimerais vous corriger sur un point si vous me le permettez. Ce n’est point en Aristote que nous avons foy, mais en Dieu. Les prophètes ne sont que des hommes ne l’oubliez pas et à Deos seul la gloire et l’amour des croyants.

Dieu sa sélectionné parmi ses créatures et au cours des siècles des messagers que l’on appelle prophètes. Ils ont transmis les messages qu’Il voulait nous faire passer et de ce fait ont pu d’une certaine manière nous servir de guides. Mais il y a guide et guide, il y a ceux qui partagent leurs connaissances et ceux qui les imposent en criant " Ceci est la vérité ". Les prélats romains appartiennent à la seconde catégorie, ils imposent et oublie que l’autorité ne vient que du Créateur, qu’ils sont dispensables et que c’est à nous de cheminer à notre rythme et nous discipliner comme nous le pouvons avec l’aide de nos frères et sœurs et des textes.

Ce sont les débats et le partage qui priment. Ainsi fonctionne la vraie foy pour moi. "


Peut être avait-il répondu de travers mais le cyclope avait la fâcheuse manie de se laisser emporter dans de longues réflexions.

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Adieu Fab'
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