Estainoise
Sur l'allée centrale, Esta avait prié avec ferveur et conviction, agenouillée au coté de cette rangée de banc.
Lorsqu'elle en eut terminé, il n'y avait plus que le silence.
Et pourtant elle ne bougea pas encore, elle savourait cette instant de paix, les yeux toujours fermés,
des images du passé qui la hantent un peu moins défilent pourtant encore dans sa tête.
Les guerres successives, ces combats incessants auxquels elle avait participé activement pendant de longues années,
et enfin le suicide en Anjou du coeur navré l'avaient conduites peu à peu à la dépression.
Elle avait bien tenté de se donner quelques buts, mais....
Elle avait fini par se retrancher dans une solitude où seule la prière lui donnait la force d'avoir envie de continuer à vivre,
tout en s'acharnant alors à creuser un trou chaque jour en se demandant si ce n'était pas le sien qu'elle creusait.
Elle revenait de loin finalement et aurait certainement rejoins Deos si quelques hommes n'étaient pas venus s'inquiéter de ce qu'elle devenait.
Ils lui avaient enfin donner envie de sortir de sa torpeur, peu à peu.
Mais Estainoise n'avait plus rien de la guerrière, fière et impassible qu'elle avait pu être.
Fragile, elle l'était, même si elle essayait de n'en faire rien paraitre, sauf quand elle craquait.
Elle avait pourtant repris le chemin de l'errance tout en s'appuyant sur quelques personnes solides qui lui avaient tendu la main contre toute attente.
Elle réapprenait à vivre maintenant.
Elle respira profondément et enfin elle releva le front tout en ouvrant les yeux.
L'homme qui était devant elle de dos tout à l'heure se trouvait maintenant de face au coté d'un lutrin.
C'est à cet instant qu'elle le reconnait.
Maleus...pas difficile en même temps de le reconnaître. Une gueule comme la sienne dans le royaume, y'en avait qu'une.
Elle reprit derrière lui spontanément....
" Bénissez nous Seigneur. "
et elle se lève enfin et se dirige vers le pasteur.
Méfiante, Esta l'était de nature. Elle en éprouvait donc envers cet homme, et ceci depuis la première qu'elle l'avait croisé elle ne sait plus trop où maintenant.
Bourgogne certainement, du temps de la fronde?
Elle n'a pas eu le temps de rechercher vraiment de quand, d'où et de comment elle l'avait connu...qu'elle était déjà à sa hauteur.
Maleus, je vous ai entendu prier et j'ai prié en échos...y'a une bonne acoustique ici...
nos voix portent loin, même murmurées.
Nul doute que le temple aide à ce que Deos qui semble un peu sourd parfois à nos prières, nous entende mieux ici.
Dites moi, je ne savais pas que vous étiez à Toulouse.
Même si cela fait bien longtemps qu'elle l'avait croisé, elle ne doute pas un seul instant qu'il ne puisse la reconnaître,
même si Estainoise n'est plus que l'ombre d'elle même.
Cependant, elle est toujours aussi franche et pose une question importante pour elle.
Puis je vous demander votre avis sur le premier synode des réformés à venir?
Je suis pleine de doutes, toujours et encore.
Alors c'est important pour moi d'avoir de savoir s'il faut s'y rendre.
Elle avait bien d'autres questions encore, mais....il fallait d'abord attendre la réponse du pasteur.
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Lorsqu'elle en eut terminé, il n'y avait plus que le silence.
Et pourtant elle ne bougea pas encore, elle savourait cette instant de paix, les yeux toujours fermés,
des images du passé qui la hantent un peu moins défilent pourtant encore dans sa tête.
Les guerres successives, ces combats incessants auxquels elle avait participé activement pendant de longues années,
et enfin le suicide en Anjou du coeur navré l'avaient conduites peu à peu à la dépression.
Elle avait bien tenté de se donner quelques buts, mais....
Elle avait fini par se retrancher dans une solitude où seule la prière lui donnait la force d'avoir envie de continuer à vivre,
tout en s'acharnant alors à creuser un trou chaque jour en se demandant si ce n'était pas le sien qu'elle creusait.
Elle revenait de loin finalement et aurait certainement rejoins Deos si quelques hommes n'étaient pas venus s'inquiéter de ce qu'elle devenait.
Ils lui avaient enfin donner envie de sortir de sa torpeur, peu à peu.
Mais Estainoise n'avait plus rien de la guerrière, fière et impassible qu'elle avait pu être.
Fragile, elle l'était, même si elle essayait de n'en faire rien paraitre, sauf quand elle craquait.
Elle avait pourtant repris le chemin de l'errance tout en s'appuyant sur quelques personnes solides qui lui avaient tendu la main contre toute attente.
Elle réapprenait à vivre maintenant.
Elle respira profondément et enfin elle releva le front tout en ouvrant les yeux.
L'homme qui était devant elle de dos tout à l'heure se trouvait maintenant de face au coté d'un lutrin.
C'est à cet instant qu'elle le reconnait.
Maleus...pas difficile en même temps de le reconnaître. Une gueule comme la sienne dans le royaume, y'en avait qu'une.
Elle reprit derrière lui spontanément....
" Bénissez nous Seigneur. "
et elle se lève enfin et se dirige vers le pasteur.
Méfiante, Esta l'était de nature. Elle en éprouvait donc envers cet homme, et ceci depuis la première qu'elle l'avait croisé elle ne sait plus trop où maintenant.
Bourgogne certainement, du temps de la fronde?
Elle n'a pas eu le temps de rechercher vraiment de quand, d'où et de comment elle l'avait connu...qu'elle était déjà à sa hauteur.
Maleus, je vous ai entendu prier et j'ai prié en échos...y'a une bonne acoustique ici...
nos voix portent loin, même murmurées.
Nul doute que le temple aide à ce que Deos qui semble un peu sourd parfois à nos prières, nous entende mieux ici.
Dites moi, je ne savais pas que vous étiez à Toulouse.
Même si cela fait bien longtemps qu'elle l'avait croisé, elle ne doute pas un seul instant qu'il ne puisse la reconnaître,
même si Estainoise n'est plus que l'ombre d'elle même.
Cependant, elle est toujours aussi franche et pose une question importante pour elle.
Puis je vous demander votre avis sur le premier synode des réformés à venir?
Je suis pleine de doutes, toujours et encore.
Alors c'est important pour moi d'avoir de savoir s'il faut s'y rendre.
Elle avait bien d'autres questions encore, mais....il fallait d'abord attendre la réponse du pasteur.
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