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[RP] Visite de Courtoisie

Cistude
La Cistude resta quelques instants béate, abrutie par l'effort soudain qu'elle venait de fournir. Y avait des petites étoiles blanches qui scintillaient devant ses yeux, et elle trouva ça laid, ça faisait niais bordel d'avoir des visions comme ça ! elle secoua ses bras pour les chasser tandis que de la salive noirâtre se déversait de ses lèvres et coulait sur son menton. La Tortue suça le goulot qu'on lui fourra dans la bouche et accueilli avec providence le liquide amer qui s'en échappait. Comme disait le sage, boire avant et agir après. La bouteille vidée de son picrate la voleuse se redressa sur ses genoux tant bien que mal en grognant, un peu vaseuse, et se saisit avec une rapidité surprenante de son maigre butin qu'elle cacha dans ses poches. En se relevant, elle tomba nez à nez avec un... cheval. Un gros animal plein de poil qui soufflait un air chaud et humide sur la truffe de Cistude. Prise de peur, car Cistude n'aimait pas les grosses animaux et surtout pas les canassons (souvenir d'une malheureuse rencontre), elle recula prestement en heurtant Vic' de plein fouet. Elle se retourna, pensant être encerclée et découvrit l'androgyne avec surprise.

-Oh bah dites donc toi p'tain c'que t'as pas changé ! c'de moi qu'tu dis qu'elle a plus toute sa tête ? p't'être bien mais j'en ai assez pour ramener la pitance hé ! r'gardez ce que j'vous apporte, des nobliaux tout frais à déplumer ! hinhin

Avec une prestance qu'elle n'avait pas, et dans un geste hautement spectaculaire -si bien qu'elle en heurta la tête de Grayne- elle désigna la délégation. En les regardant d'un air odieux, elle cracha au sol ce qui lui restait de vin dans la bouche avant de s'écrier :

-Alors la merdaille on vient faire ses amplettes dans la rue hein ?! C'est mon argent, à moi à moi à moi, maint'nant, j'l'ai gagné !
Hé Grayne il est où l'troubadour qu'on les fasse danser ceux là ?!

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Bossuet
- Hé Grayne il est où l'troubadour qu'on les fasse danser ceux là ?!
-Pas loin vilaine...tu parlais de déplumer des volailles?

Le poète sort à peine d'une baraque en ruine, un taudis innommable, même pour un néologiste confirmé - poète baroque y compris. Son sourire de dents noires vient se planté tout juste à coté de la tête de Vic, dont la croupe reçu dans le même temps la visite courtoise d'une main baladeuse. Débraillé, aviné et la verve inspiré par un quatrain composé de frais, il tient son luth en main, faisant sonner quelques fausses notes en une admirable symphonie dissonante, tel un instrumentiste dérangé en jouerait sur les cordes vocales tendues d'un enfant mort. D'ailleurs certaines notes rappellent l'enfant mourant.

-Dites moi donc, plumeux oiselets,
Qu'est ce que nobliaux comme vous,
Viennent garnir, en gens de gout,
Notre Brissel, notre gentil quartier?


Là dessus il esquisse un de ses sourires qui font pleurer les enfants, à mi chemin entre le dentiste fou devant une appétissante carie, et le renard devant une poule, obèse, propre, et moribonde.

Alors mes gentils seigneurs?
Serait ce une Gigue ou une gavotte?
Ai je senti un Navet ou une carotte?
En quelle soupe on vous grignote?

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Alida.
Pique l'aiguille dans la poupée de cire. La pointe s'enfonce dans la figurine, la transperce au niveau du mollet droit. Voyant que rien ne se passe, la flamande voit rouge et secoue violemment l'objet qu'elle tient encore dans la main non sans se piquer au passage. Poupée qui finit par être balancée par une fenêtre cassée avant d'atterrir dans la Cour Brissel et de s'écraser dans la boue. On peut voir, tracées de la pointe de l'aiguille, les lettres suivantes, gravées sur le front : "ALIDA". Bin oui, principe numéro 1 de la flamande : on teste sur soi, si ça marche, on applique sur les autres.

- Saloperie d'poupée ! J'savais bien que c'tait pas vrai ! Pff.

On ne trompe pas si facilement une flamande, parole de flamande !
D'ailleurs une nouvelle idée lui vient pour se venger. Il voulait la tromper ? Il allait voir qui était des deux le plus malin, ou en l'occurrence, maline. Apaisée pour un court instant, elle descend toute guillerette de l'étage d'une bâtisse cabossée où elle a posé sa paillasse pour se trouver dans la cour Brissel, à la recherche de la figurine.


- Petite petite ! Ali de cire montre-toi ! Petite Ali cireuse ! Youuhou ! Tatie Ali te cherche ! Hééého du rafiot ! P'TAIN !

Le nez presque collé à la terre elle cherche, renifle, sent la poussière remonter le long des canaux naseaux, tousse avant d'interrompre son manège lorsqu'elle s'aperçoit -enfin- que la Cour est peuplée, et pas que des canards habituels. Elle se rapproche, intriguée avant de renifler bruyamment à cause de la poussière toujours coincée qui lui chatouille sadiquement les narines.

-S'passe quoi ici ? Pourquoi j'suis jamais au courant d'rien moi ?

Elle pleurerait presque, avant de traverser le groupe d'un pas rapide et décidé puisque là bas, dans cette flaque -si si je la vois !- il y a La poupée de cire !
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Sherynne

    Les pupilles se rétrécissent avant de noircir le regard bleu de la brunette. Tout se passe comme un joli spectacle de rue. Sherynne s'attend à la venue de jongleurs, de dresseurs d'ours, voir même d'une bohémienne au jupon relevé.. Elle sent Rupert se crisper légèrement, lance un regard vers l'escuyer, sans un mot.. La jeune femme assiste à la vie parisienne avec une certaine impatience comme une scène de théâtre ou la lecture d'un bon livre dont on a hâte de lire la dernière phrase qui laisserait planer une suite après un joli rebondissement..

    Tout d'abord Grayne qui...

    Grayne ??!!

    là Grayne au phrasé si reconnaissable ? celle là même qui embaume de sa seule respiration les feux de camp de tout le Poitou ? Sherynne revoit ce passé pas si lointain.. sourit et tourne le visage vers l'androgyne qui s'avance d'une démarche toujours aussi nonchalante..

    Vic ?? Sa procureur préférée ?

    Souvenirs.. chèvre.. miel.. sentence.. rires, sourires.. Le Poitou où comment se faire des amis parisiens. La marquise de Brissel en personne, bah ça..

    La vision est au ralentie, le coeur battant de joie, Shery pose une main douce et réconfortante sur la senestre de son blond avant de glisser ses petons bottés sur le sol de la ruelle..


    -Dites moi donc, plumeux oiselets,
    Qu'est ce que nobliaux comme vous,
    Viennent garnir, en gens de gout,
    Notre Brissel, notre gentil quartier?


    La brunette esquisse un sourire en repoussant d'une main l'épée courte sur sa hanche.

    Alors mes gentils seigneurs?
    Serait ce une Gigue ou une gavotte?
    Ai je senti un Navet ou une carotte?
    En quelle soupe on vous grignote?


    Le ménestrel a le regard gourmand de celui qui va soulager des bourses pleines. Mais Sherynne l'ignore et s'adresse aux filles, mains posées sur les hanches, menton relevé.. manque plus que le tricorne..

    - ça alors.. quel comité d'accueil... On n' embrasse pas sa juge vénérée ?

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Rupert_averey
Est-ce eux que l'on recherche

Je ne sais Alban.


Les mots suivants se firent presque menaçants. Le blond commençait à se dire qu'il avait entrepris une rencontre qui le dépassait, quand bien même il était escorté. Ressortiraient-ils intacts de ce trou à rat ? Dans quoi diable avait-il engagé sa femme et son ami ?

Écoutez nous venons pour parler à celui que l'on appelle Grayne, ou Merlot. Vous connaîtriez pas le sieur ?

Voilà ce qu'il s’apprêtait à dire. Jusqu'à ce que sa formidable ne le surprenne une fois encore et parle avec toutes les familiarité qui indiquent une relation de... confiance ? Pas jusque là, mais certainement du moins de respect. Toujours est-il qu'il ne prononça pas ces mots, il chercha plutôt à paraître assuré.

Bonjour à tous !

Le sourire et le ton se voulaient charmeurs et rassurants (et pas effrayé). Le chapeau fut levé du pouce de la main estropié et le visage s'inclina à demi.

Quel plaisir de vous rencontrer. On m'a dit grand... Bien ? non ce n'est pas le mot. Grandes choses de vous.

Tu les connais mon amour ? Il faudrait qu'on parle à celui qui s'appelle Grayne ou bien Merlot...
Grayne
La magie de la cour Brissel. Pointez vous près comme il faut et grouille la basse cour. Pour le coup, l'ambiance c'était changée en deux temps trois mouvement entre une véritable ambiance de fête de famille. Vous savez, les pièces qui tintent sur le sol, les couses poursuites, les insultes qui fusent tout ça...

Grayne tourne les talons, non sans un regard admiratif devant le travail efficace et rapide du sacré Maurevert. Elle toise alors la donzelle à la mèche ostentatoire, un large sourire aux lèvres. C'est vrai que des péripéties dans les courtines de château Poitevin, ça vous forge des souvenirs convenable... Elle avance alors vers le groupe, du pas du joueur à domicile, du cowboy en terrain connu. Et s'esclaffe :

-Té ! M'dame l'honneur la juge... Quelle surprise...

Elle lui sert une courbette théâtrale et grotesque, sans lâcher son large sourire incomplet.

-t'veux pas qu'on t'serve une tourte et une coupette d'vin frais non plus ?

Elle ricanne et s'avance alors vers le type à côté d'elle, qui chuchotait nerveusement à son oreille quelques secondes plus tôt. Elle s'approche encore, près, très près. Et sans aucune considération de distance respectable ou de proximité de convenance, son front s'approche à quelques centimètres du sien, à tel point qu'il pouvait plus qu'aisément sentir son haleine avinée.

-T'cherches un "sieur" Grayne ?
Elle crache au sol. J'sais ben qu'chuis bien plus couillu qu'la plupart des types qu't'as du croiser dans ta vie. Pour sûr. Mais d'la à m'apeller m'sieur, y'a 'core du ch'min l'ami.

Elle sourit alors largement. La gigue à commencé.
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Rupert_averey
Raclement de gorge. Gaffe n°1 faite. Néanmoins, la cheffe semble plutôt apprécier Sherynne, du moins la seule fois qu'elle fut juge ce fut pour une "noble" cause.

Bon, donc c'est elle la Grayne... Maintenant il ne s'agit plus que de savoir si c'est aussi elle Merlot, mais ça il le demandera à Sherynne lorsqu'ils auront retrouvé un peu d'intimité...

Déglutissant, mais reprenant son sang froid le blond remit son chapeau sur son front, tant parce qu'il avait déjà salué que pour marquer les sueurs froides qui commençaient à perler sur son front.


Dame Grayne, c'est un plaisir de vous voir, l'on m'a dit le plus grand bien de vous ! D'ailleurs souhaitez vous être madamé ou bien comme Thoros préférez vous un tutoiement plus franc et chaleureux ?

Bon, si elle ne déteste pas Thoros, elle risque au moins de le respecter. Ce sera peut-être un bon point qu'il l'ait connu, mais ne nous étalons pas !

Si je viens vous voir...

Et là il parle à l'ensemble des piques. Son visage se décale de celui de Grayne pour voir les autres personnages

c'est qu'outre le plus grand bien que j'ai entendu de vous, j'ai entendu parlé d'un professionnalisme allié à une outrecuidance dose de panache.

M'aurait-on trompé ?


Ses prunelles se braquent de nouveau sur celle de la cheffe, conservant la distance impropre à la coutume comme elle l'avait choisie.
Victorine
Vic essuyait encore ses vêtements, d'un air dégoûté. La tortue lui était rentrée dedans, cette crasseuse l'avait touchée ! Malédiction, l'odeur et les miasmes de la Cistude allaient s'accrocher à elle. Cela dit, si la Marquise avait pu renifler sa propre odeur, elle n'aurait pas fait tant de chichis. Ça ne sentait pas la violette dans sa chemise.

La main du poète, qui, elle, avait traîné on ne sait où, par contre, ne la rebutait pas en se posant sur sa croupe. Sa bouche noircie non plus. Et les vers qui en sortaient encore moins. Ses mots coulaient comme une douce chanson que les oreilles marquisales recevaient béatement. Si tant est que des oreilles puissent béer.


Hein quoi ? Juge préférée ? On me parle ? Oh foutredieu, Chérie !

Shery, c'était bien elle, se tenait là. Vic écarta les bras pour l'embrasser, et celle qui n'était pas fichue de se rappeler des prénoms des gens, se repassa en mémoire les événements de Poitiers. La prise du château, mais plus important, juste avant, une soirée en taverne où Mèche bleue lui avait dit le nom d'un gars qui devait venir à Paris. Comment était-ce déjà... elle ne savait plus, mais elle savait que c'était un noble.

Son regard se porta alors sur les deux cavaliers restés en selle, suspicieux. Et effectivement, le propos se fit mielleux à souhait.


Ah ah ! "madame" !

Vic ricana et fit une révérence bien pompeuse devant Grayne. Les festivités avaient commencé. Des saltimbranques plein la rue et un public prêt à jeter son or pour avoir du spectacle.
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*C'est à la gorge que l'Ysengrin mord.
Grayne
Pour une danse, elle avait commencé en beauté, ça, c'est certain et déjà, la marquise faisait son tour d'honneur, il faut bien mettre une touche de classe dans ce monde de crasse. Quoi que, ya il quelque chose de plus indécrottable que de la crasse sur un pique ? A part peut être le manque total de conscience ou encore l'ignorance absolue d'une projection à long terme... mais cela n'est pas le sujet... Quoi qu'il en soit, l'édentée toisa une seconde son interlocuteur, le sourcil dépareillé -un levé dans un drôle de spasme et l'autre froncé- et l’œil fixe. Elle fini par éclater d'un rire sonore, se tournant vers Vic avec un grand sourire.

-Ouais ! MâÂÂâdame ! té !

Elle savoura la révérence et bomba outrageusement le torse avant de commencer un tour d'honneur.

-Hé ! Chuis une dame maint'nant ! S'comprit la d'dans ? MADAME !

Elle repris le tour, tournoyant sur elle même dans une danse plus grotesque que chic, secouant ses frusques sales dans de théâtral effets tourbillonnants. Elle sauta sur la table d'appoint qui abritait quelques instants plus tôt la partie de dés et continua à exécuter ses mimiques pincées accompagnées d'un rire gras.

Elle s'arrêta soudain, comme se souvenant d'un seul coup d'un point important. Oui, il y avait un interlocuteur et oui, il y avait une suite à son introduction.


-Hum... Ouais... L'panache, ça m'semble bien nous.

Elle se gratta le menton et jeta un oeil vers son poète de frangin.

-Qu'es't'en pense l'artiste ? Toi qu'à l'oeil artistique. S'carrément nous nan ? Par contre, les outre et les cuisses qui danse, boarf... La, s'pas trop nôtr' domaine. Les outres, j'dit pas... Mais pour la danse, y'a bien un bordel au coin d'la rue ou les donzelles sont pas trop raides....
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Sherynne
    C'est qu'elle l'aurait bien serrée contre elle. Grayne et son sourire reconnaissable entre mille qui lui fait une jolie révérence à laquelle Sherynne répond par une courbette souriante.

    -Té ! M'dame l'honneur la juge... Quelle surprise...
    t'veux pas qu'on t'serve une tourte et une coupette d'vin frais non plus ?


    La brunette éclate de rire et laisse son blond faire connaissance avec la picte. " Madame " semble apprécier. Vic lui ouvre grand les bras et elle vient s'y engouffrer avec plaisir. Alalala déjà des souvenirs qui s'éloignent dans le temps, mais qui restent gravés en chacun d'eux.

    - Très contente de vous revoir toutes les deux ! Je prendrais bien une coupette de vin " Madame Grayne ".

    Petit sourire en coin quand Vic ricane devant les hommes un peu tendus. Aussi Sherynne s'approche d'eux.

    - Vic.. Grayne, voici Rupert mon blond et son escuyer Alban.. Rup chéri.. voici .. Brissel ! Chouette hein ? Et du panache.. mmh elles n'en manquent pas..

    Puis glissant un bras sous celui de la Marquise, elle dit en souriant.

    - Tu nous fais visiter ?

    Les discussions seront pour plus tard. Et puis on discute bien mieux autour d'une table devant une bonne bouteille

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Rupert_averey
Voyant Sherynne et Vicotrine se serrer l'une contre l'autre, Rupert se détendit finalement une bonne fois pour toute. Là dedans, tout semblait indiquer une rencontre amiable et même amicale.

Bien qu'il sourit lorsque Sherynne dit qu'Alban était son écuyer, il fit un regard indiquant à l'intéressé de ne pas la reprendre. Que de détails qui n'était pas nécessaire à la compréhension de leur quête.


Oui ma belle, je te l'accorde sans la moindre difficulté, ça a son style.

Se glissant à côté de sa compagne pour la prendre par la hanche, Rupert avançait en tenant la longe de leur cheval de la main valide.

Bonne idée, je suis sûr que l'endroit est rempli de squelettes dans les placards et autres histoires passionnantes.

S'ils parlait de squelettes au sens figurés, il n'était pas sûr de forcément apprécier la visite. Il sentait venir les divulgation de ce qu'il préférait ignorer.

Mais bon, tant qu'il ne finissait pas au placard, il n'aurait pas à s'en plaindre...

Lançant un regard vers Alban il essaya de voir comment il prenait la visite.
Grayne
Grayne resta quelques longues secondes, la bouche froissée, l'oeil vague, et les bras croisés. Il est de ses moments, souvent, où l'on se demanderai presque si la donzelle ne serait pas figée dans une intense et profonde réflexion, du genre à peser et mesurer les tenants et aboutissants. Mais, presque à tout les coups, le moment suivant prouve que non, effectivement pas.

Le bras se tendit alors, elle se pencha en arrière et attrapa au vol la cruche de picrate aigre et tiédit qui trainait encore dans les parages. Elle tendit le cruchon vers les visiteurs.


-tiens, l'meilleur qu'on pourra t'verser.

Le meilleur que les piques voudrons bien "partager" si l'on tiens compte de la quantité minime de liquide infâme qui restait dans la cruche. Elle commença alors à entamer une marche le long de la cour, à grands pas maniérés.

-Visite ? Bien. V'la la cour Brissel. S'vous êtes pas 'core égorgés, s'qu'on l'veux bien. Un large sourire, puis un geste vague vers la rue. La bas, c'est la rue d'la mortellerie. L"type la bas, c'est Maurevert. Un chic type. Y'a un bordeau pas trop sale.. Enfin, l'bordeau hein, pas les donzelles. Et plus loin, un rade miteux qui sert du ragoût.

Elle continue son tour de la cour et donne un coup de pied dans le tonneau qui servait de table quelques instants plus tôt.

-Là, c'est l'centr'des jeux. 'fin, 'cui d'la journée quoi. Et l'type qui pisse au fond, c'est Bastogne. S'pas un mauvais bougre quand y veux. Pas vrai Bastogne ?

hurla elle d'un seul coup, obtenant pour seule réponse un grognement lointain. Elle enchaina avec une sorte de petit pas enjoué et un nouveau geste vague vers une grande bâtisse branlante.

-Nôtr' piaule ? La gentilhommière. C'est ça qu'vous voulez visiter ? Vous pouvez vous gratter. Vous avez vu s'qui avait à voir.

Elle donna un nouveau coup de pied dans le tonneau, qui roula jusqu'au pied de l'assemblée, vite rejoint par une caisse et d'autres breloques trainantes du même acabit. Elle se posa alors sur le siège d'appoint, le torse bombé et un grand sourire incomplet sur le visage.

-Bon, si on arrêtait les préliminaires et qu'vous m'disiez pourquoi vous trainez vos culs propres dans l'coin ?
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Bossuet
Le poète observe d'un oeil riant le ballet grotesque d'une madame sa soeur se faisant dire de porter la couronne en cette cour. Il faut dire que cette tendre grognasse de frangine tenait bon le rôle, si ce n'était que se donner du "MadaAÂaame" et mille courbettes avec son sourire édenté et son patois boueux tenait plus du grotesque que du prestige. Bien content du spectacle, le merle avait entreprit de commencer une fouille de visu des visiteurs.

Rien de vraiment intéressant, à approfondir.

Il volète d'un importun à l'autre, sans gène aucune, les reluquant comme des oiseaux colorés dans une cage, en écoutant vaguement ce qui se dit entre ceux qui ont l'air de se connaitre, et tourne autour d'eux. Une inspection comme au marché aux bestiaux, et les chevaux n'en sont pas épargné quand le poète lève leurs queues en faux expert confirmé. Il traine une moue dépréciatrice alors qu'il tate la cuisse du "Rup chéri".

Visiter Brissel ? Et puis quoi encore. L'impatience de la curée monte à mesure que les cul-polis prennent leurs aises. Le poète lève une main au dessus de la croupe d'un des chevaux, sur le point de fouetter, mettre un peu de piment dans la discussion s'il part au triple galop ou rien que se cabrer sous l'emprise du mord, mais la voix de sa sœur retentit avant. Dommage.


"Bon, si on arrêtait les préliminaires et qu'vous m'disiez pourquoi vous trainez vos culs propres dans l'coin ?

-Oh la gentille douce idée...
Fi de cette politesse de vide grenier.

Fi de se lécher le museau,
Fi d'attendre que vot' petit fasse son rot.

A ainsi jaspiner, à faire des jeux d'bouche
On va croire, grand dieux, d'y voir une mouche.

Et ici, les bavards, on vole leurs dents.
Et euh...quelqu'un à une rime en "-ent" ? Un truc genre méchant ?"

Ainsi embraye t il, le piqueux poète, terminant en se frottant le menton en réflexion surjouée. En bon merle au bec acéré, il attend. Ce n'est pas tant de l’intérêt, mais d'avantage de la curiosité, qu'en ces lieux dangereux, il faut savoir lui satisfaire, en guise de paiement peut être.
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